Diabolo Nantes en enfer (1)

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Nantes, c'est beaucoup de chose: une ville dynamique, étudiante, culturelle… Mais avant tout, un club de foot qui se meure, depuis des années. Le vestiaire avait annoncé une grande enquête sur les coulisses du club; après plus de 3 ans de recherche, de rencontres, d'entretiens d'un bout à l'autre de la planète foot, en voici la première partie.

1963-2007. Un club en perdition retrouve la L2 après 44 ans de L1. Une descente, la première pour ce bastion du foot français, devenu étron, du point de vue du spectacle, ces dernières années.

Le FCNA donc, c'est une filiation, entre Arribas, Suaudeau, plus tard Denoueix. Tellement forte qu'outre des internationaux sortis du cocoon, elle a aussi permis de sortir les intrus, quand les choses se gâtèrent : Marcos, Amisse, non arrivée d'Halilhodzic ou de Lacombe. On cita l'infâme Gripond, mais la fronde vint bien souvent des joueurs eux-mêmes, l'icône Landreau en tête. Mais on ne crache pas sur les produits maison, vu (ou plutôt Lu) ? Pareil pour certains cadres de staff. Ainsi, un indicateur tourangeau, très introduit dans le milieu du sport, avoua sans détours que les pratiques du bon docteur Bryand ne seraient pas plus claires que des urines de cyclistes. Vrai ou faux, en tout cas, le malaise est patent.

Et puis, sont arrivés des gens de l'extérieur pour gérer ce club. L'horrible Gripond, nous l'avons cité, mis en place par la Socpresse d'Yves de Chaisemartin après une belle expérience à Prost Grand Prix puisque l'écurie coula littéralement. Auréolé d'un titre de champion en 2001, il avait donc une situation parfaite pour débuter. La décadence des années suivantes indique donc qu'en tant que président, il fut médiocre. Mais il ne fut pas le seul. Au rachat de la Socpresse, prise Dassault par le bon sénateur à la Corbeil-Essonnes bien remplie, il fut viré puis remplacé par Rudi Roussillon, éphémère gardien de but. Mais Gripond restait dans l'ombre, dégotait quelques transferts aussi prometteurs que difficiles à concrétiser (Oliech notamment). Problème, ces joueurs, voulus par le staff (Le Dizet), se révélèrent des tocards, aussi doués techniquement que des Jacob Friis-Hansen de la grande époque. D'erreurs en erreurs, on arrive donc à des responsabilités multiples.

Les entraîneurs qui se savonnent la plancha pour mieux rôtir ensuite (Le Dizet avant que ne se hisse Eo), les joueurs qui prennent des salaires colossaux pour avouer ne pas bien se sentir dans ce club, les coupes franches du budget de la formation de la Grip à l'allure de croquemort (qui n'a pas si mal marché à Nantes, paraît-il, mais cela fait trop longtemps pour que quelqu'un s'en souvienne. La preuve, le nouveau patron sportif Xavier Gravelaine, illustre commentateur aux côtés de l'ancien tourangeau Florent Gautreau, n'a jamais signé pro à Nantes après sa formation)… Si compliqué à comprendre, le déclin du FCNA accouche d'une vérité simple : il sera très difficile de s'en remettre rapidement. Et dire que le bon président Clerfeuille souhaitait voir Nantes gagner une coupe d'Europe avant sa mort… Comme dirait l'un des témoins clés de l'affaire, aujourd'hui exilé à La Réunion : « Ca sent la merde ».

A suivre : Petits meurtres entre amis (2)

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