Un vrai Richard d’assaut

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Il l'attendait, cette victoire en 5 sets, Richard Gasquet. Un peu plus d'un mois après le pire moment de sa carrière (défait par Vliegen à Roland), le Biterrois a vécu le meilleur. Un miracle ? Pour un « Français », une si rapide rédemption n'existe pas (cf Mathieu). Mais Gasquet est différent. Moins cérébral et certainement plus talentueux. On connaissait son coup de patte génial, qui avait rendu son 3e tour contre Nadal à Roland aussi attendu que décevant, ne soulevant que des « ah, si Ritchie ne sortait que des coups comme celui-là ! » à l'ami Chamou. Oui, mais Richie Cunningham n'avait jamais connu de match haletant, en 5 sets, où il faut aller chercher la victoire, serrer le jeu et arrêter de balancer des mines dans la bâche. Hier, il l'a senti. On n'est pas sûr qu'il comprenne bien pourquoi, mais il l'a vécu. Et comme chez lui, rien n'est calculé, tout s'est mis en place naturellement. Sa technique, on l'a dit, est incroyable : il a ecoeuré Andy Stiffler de ses revers à une main. Mais c'est tactiquement qu'il a surpris, en inversant le cours d'un match qu'il avait pris à contresens.

En mettant du rythme d'entrée, sûrement motivé par ce premier quart en Grand Chelem, il a fait le jeu d'un Roddick ultrapuissant. Résultat, une petite longueur de retard durant 2 sets (4-6, 4-6). Et puis, il a trouvé la Clé (non, pas Clément, qui fait des Twister avec Grosjean à Aix). Maintenir Roddick loin du filet, en courbant ses balles. Résultat, il ne fut presque plus embêté sur son service (par ailleurs excellent). Et Roddick n'eut plus que le sien pour se maintenir à flot, mangé par la vista de Gasquet dès que l'échange s'engageait. Encore plus patron sur le court qu'avec Golovin dans le dortoir du pôle France, Ritchie a enfin pris l'initiative, il l'a confisquée et s'est accroché à son modèle dans un final crispant. Jusqu'au break final, qui lui a adjugé une victoire retentissante. On ne peut pas dire que mentalement, il ait progressé. Car il n'avait pas de mental. Il s'en est découvert un ; pourvu qu'il y prenne goût. Car la demi-finale contre Federer, si les deux jouent à leur niveau, pourrait être le plus beau match de tennis sur herbe depuis très longtemps.

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