Formule 1 : Label Bourdais

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La France de la F1 peut respirer. Rendez-vous compte : il y a un mois à peine, elle n’avait plus de Grand prix, plus de pneus, personne digne de tenir un volant et une écurie à la ramasse. OK, le Bibendum ne reviendra pas concurrencer les Jap's de Bridgestone la saison prochaine et Renault n’a encore ramené qu’un malheureux point du Hungaroring la semaine dernière. Mais le très chauvin Jean-Louis Moncet tient enfin sa bonne nouvelle alors que Magny-Cours – toujours – a été inscrit au calendrier 2008 : avec la signature de Sébastien Bourdais chez Toro-Rosso, « la France relève la tête », juge aujourd’hui le non moins populaire Parisien.

Parce que la catégorie reine du sport automobile sans pilote tricolore, c’était un peu comme Nigel Mansell sans sa moustache et une honte à la mémoire d’aussi fins limiers que Jean Alesi et Olivier Panis, 359 départs et 2 victoires à eux deux. Aucun de nos compatriotes n’avait d’ailleurs pris place une saison complète dans un baquet depuis le départ de ce dernier en 2004. Tout juste Franck-Guy Montagny avait-il assuré l’an dernier un intérim discret chez Super-Aguri.

Pistonné par Todt pour une charette

En plus, Bourdé, ce n’est pas le premier tocard plein de fric venu. Il laisse ça à Paul Belmondo, Pedro Diniz ou Gaston Mazzacane. Le Manceau a ainsi remporté le championnat du monde de F3000 en 2002, puis trois couronnes de ChampCar consécutives (2004, 2005, 2006) ; une première aux Etats-Unis depuis plus d’un demi-siècle. Mais le talent ne suffit pas : il n’a rien sur son compte en banque et un physique très banal. C’est donc par piston – il a pris pour agent Nicolas Todt, fils de – que Bourdé gagne le droit de montrer ce qu’il sait faire à Gerhard Berger, le patron de l’écurie italienne, petite sœur de Red Bull. Ses essais sont alors si concluants que l’Autrichien lui préfère l’espoir allemand Sebastian Vettel. Il doit donc encore attendre, mais à 28 ans, le temps presse. Par chance, Vitantonio Liuzzi est encore plus nul que son ancien coéquipier débarqué, Scott Speed le mal-nommé. Mais peut-on parler de chance ?

Là où le bas blesse, c’est que le Frenchie à lunettes a hérité d’une charrette. Toro-Rosso n’a en effet que le moteur d’une Ferrari et pas encore ouvert son compteur de point cette saison. « Nous ne voulons pas rester scotchés en fond de grille, mais entrer régulièrement dans le Top 10 », a-t-il déclaré, pétri d’ambition, après avoir paraphé son contrat. On lui souhaite beaucoup de courage car avec la batterie d’aides au pilotage que renferment aujourd’hui les F1, il suffit de mettre n’importe quel gamin derrière un volant pour dominer le championnat du monde. McLaren en sait quelque chose.

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