Les questions interdites : Gilles Simon peut-il devenir n°1 mondial ?

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Après Clément, Grosjean, Paulo, Gasquet, Monfils et dernièrement Tsonga, Gilles Simon est, à 23 ans, le nouveau Noah. Mais à l’instar des stars sus-nommées, est-il une nouvelle escroquerie ?

Le nouveau Noah n’est pas philosophe, ne se prédestine pas à une carrière de coach mental ou de chanteur de reggae. Au mieux, il pourra jouer dans des feuilletons de seconde zone sous les traits de Nathan (photo) dans Plus Belle la Vie. Avec un visage de Monsieur tout le monde, un physique de latéral droit d’équipe de foot corpo et deux prénoms sans histoire, Gilles Simon ne part pas avec toutes les cartes en main. Peut-être que ce manque de charisme permettra au Niçois de ne pas se raconter de salades et de ne pas céder à la pression dans les grands rendez-vous. Et si c’était lui le grand bénéficiaire du si récent effet Tsonga ?

Simon sans Garfunkel

Le Vestiaire vous avait prévenu, le nouveau champion ne pouvait pas venir des quatres mousquetaires : chacun son pet au casque, ça ne pouvait pas coller. C’est donc du côté d’Albert qu’il fallait chercher. Contrairement au syndrôme Mathieu, Gilles Simon a montré la semaine dernière qu’il était capable non seulement d’exister lors d’un match de haut niveau, mais aussi, et c’est là une surprise, de gagner. Mieux, sa victoire sur Nadal en demi-finale à Madrid n’est déjà pas un exploit isolé. Il s’est tapé un Federer au fond du sac, mais ça reste Federer, puis le toro espagnol. Seul Djokovic et Murray en ont été capables. Simon fait-il déjà parti du Top5 ?

Si on le compare à ses illustres foireux prédécesseurs, on a bien un Gasquet qui bat Federer à Monte-Carlo, un Tsonga désormais mythique à Melbourne et d’autres parodies pas aussi drôles. Simon est donc déjà un cran au-dessus, l’étagère des Noah de substitution. Ils s’appellent Leconte, Forget, Pioline et Grosjean. Ironie du sort, le mal nommé a déjà tapé la carrière de son entraîneur de Coupe Davis, qui va peut-être cesser de l’ignorer, comme il n’ignorerait même pas ses coups d’un soir, s’il n’est pas trop rancunier bien-sûr. Gilles est encore loin des autres par son sous-régime en Grand Chelem. Mais il a autant de titres que Grosjean et a failli le rejoindre en Masters Series. Failli seulement. En terme de régularité, sa progression est fabuleuse, sa constance exceptionnelle.

Saint-Simon

Santoro n’a rien à lui apprendre, si ce n’est la gestion de son sélectionneur. La puissance ne sera jamais son arme, mais il n’a pas eu besoin d’un coup droit à deux mains pour se faire remarquer. Son sens tactique est largement au-dessus de la moyenne. Son intelligence aussi, dont le mental fait désormais partie : sa semaine madrilène, et son premier tour contre Monaco hier soir font frémir la DTN. Des balles de match sauvées avant de gagner, des prises de risque, Dominguez va virer Tulasne. Et dire que tout allait bien, il y a encore deux semaines : aux premières rumeurs de Masters, il avait enchaîné deux sorties au premier tour. Federer a trouvé un petit frère moins mauvais que Georges Bastl : en son temps, il avait remporté l’US Open après sa mise à la retraite. Gasquet serait jaloux s’il savait ce que ça fait. Doté d’un physique passe partout, Simon résiste aux brutes, quand Di Pasquale avait préféré l’oeil au genou, à l’épaule et au dos. Longtemps réputé pour son jeu défensif – une manière polie de dire « technique parfaite » – il s’est découvert un coup droit qui rappelle Grosjean. Son jeu de contre pourrait aussi rappeler Clément, mais ses résultats l’interdisent.

S’il est donc encore assez loin du Top3, une finale de Masters Séries pour un Français, ça inquiète quand même. Ses compatriotes, sûrement pas jaloux, commencent à balancer sur son boulard. Comme si se faire appeler le Roi Richard était une preuve de modestie. D’aucuns lui prêtent d’ailleurs une liaison avec une autre marginale du tennis français, Bartoli – pas Jenifer, Marion. Mais au moins, de par son nom, aucun doute n’est possible, Gilles Simon ne peut être que Français. Même ses premiers tours en trois sets, le disent. Revers de la médaille qu’il n’a pas encore à la différence du Dip, Benabar pourrait avoir des soucis physiques. Les Top3 aussi terminent sur les rotules mais eux passent leur saison à enchaîner les finales.  Son nom pourrait être malgré tout son plus grand handicap. Car Gilles Simon, c’est comme Christian Jean-Pierre, ça ne fait pas rêver. Et puis, après Tsonga, le public n’est peut-être plus prêt à croire encore à un grand champion français, tout comme il ne veut pas croire qu’Yvane, le Georges-Alain Jones du pauvre (qui lui a trois prénoms qui en jettent), fera carrière dans la chanson.

Pendant ce temps-là, le Steaua, Marseille et Cluj quittent la Ligue des Champions. Le football roumain va décidément bien mal.

3 réponses sur “Les questions interdites : Gilles Simon peut-il devenir n°1 mondial ?”

  1. Oui la nouvelle merveille Yves Simon..
    Pourquoi en vouloir autant au tennis..Un numéro 1 mondial français au charisme d’endive, au physique de radio; on en regretterait Tomas Muster.Depuis 5 ans on a un roi génial certes, qui donne envie de relation extra-conjugales à Guy Forget, mais d’une fadeur extrême..Je milite pour le retour des bogosses caractériels..Marcelo reviens!!!!

  2. @marlaine
    hein ??! rios bogosse?!
    bon j’imagine que t’as pas trop le choix, t’as des fantasmes à ton niveau. puis, l’égout et les couleurs..

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