L’Edito : La surprise de poids

Jason Lamy-Chappuis est un nom qui ne dirait rien à personne malgré de grosses performances. Une skieuse américaine aurait gagné aux Etats-Unis, mais pour la France. Une championne d’athlétisme pourrait être condamnée pour s’être fait casser la gueule. Et si Bordeaux et Lyon avaient fait match nul avec des relégables ?

Notre spécialiste ski était en vacances aux Etats-Unis. Il pensait naïvement que des basketteurs tricolores autres que Parker pouvaient faire leur trou en NBA. Pour lui, Grange et Fanara étaient les seules raisons d’aller assister aux championnats du monde. Et soudain, la nouvelle est tombée, à quelques miles à peine de sa chambre d’hôte, Tessa Worley a rejoint Mary Pierce et Jean-Philippe Durand au panthéon des champions à consonance terroir.

Quand on parle terroir, on voudrait bien parler rugby, mais le championnat n’a toujours pas repris ses droits. Aux dernières nouvelles, le Lourdes de Louison Armary s’était lourdement incliné à domicile face à Agen (12-36). Bègles conservera-t-il son titre ? Enfin, l’actualité de la semaine, c’est Le Vestiaire qui lance une nouvelle rubrique baptisée L’Hommage, pour saluer comme il se doit le grand sportif hebdomadaire. Amélie Mauresmo est-elle concernée ?

Pendant ce temps-là, www.le-vestiaire.net, qui a récupéré ses milliers de fans, recherche encore quelques millions de ses pervers pour gonfler ses stats.

Bruits de Vestiaire

Robinho apprécie les transports en commun de Manchester, Salim Sdiri va bientôt éprouver son foie chez Lagardère et A-Rod ne passera pas ses vacances avec Madonna.

Football. Puisque les pérégrinations d’Ana Paula Oliveira intéressent visiblement nos confrères de la presse magazine, offrons-leur, à nouveau, de quoi alimenter leurs prochains numéros. Nos lecteurs du soir n’ont sûrement pas oublié la belle au sifflet, suspendue par sa Fédération pour avoir posé nue dans la version sud-américaine de Playboy, dont elle voulait seulement doper les ventes. Ils ne savent peut-être pas, en revanche, puisque Le-Vestiaire.net est le premier média francophone à s’en faire l’écho, que la Brésilienne, cantonnée à la ligne de touche depuis son retour sur les pelouses l’hiver dernier, a de nouveau officié comme arbitre centrale à l’occasion de la finale d’un tournoi de moins de 19 ans, à Porto Seguro (photo). Elle était jusqu’alors privée d’un tel honneur pour avoir échoué en août 2007 aux tests physiques organisés par sa Fédé. Les lecteurs de Playboy n’y avaient pourtant rien trouvé à redire.

Football (bis). Une actualité pareille méritait bien un doublon footballistique : les WAGs (Wives and Girlfriends, pour les nouveaux venus) ont encore fait parler d’elles outre-Manche. Nicola McLean, la partenaire du non moins célèbre international chypriote Tommy Williams (Peterborough United), a d’abord fêté comme il se doit le premier anniversaire de ses implants mammaires. Le mannequin Danielle Lloyd, ancienne miss Angleterre, a ensuite tiré la couverture à elle dans la chambre du rapeur hollandais Ryan Babel, auprès duquel elle s’est vengée de son DJ volage. Ce n’est jamais que son sixième footeux après Defoe, Bent, Sheringham, Gérard Piqué et l’improbable Armand Traoré. Comme quoi il n’a pas tout râté.

Tennis. Notre Kro-niqueur people n’aime pas se faire porteur de mauvaises nouvelles, mais ses lecteurs cinéphiles vont bien devoir attendre jusqu’au 13 janvier prochain la sortie de l’incontournable Balls Out: the Gary Houseman Story, dont Le-Vestiaire.net est partenaire. Son contenu explicite et son langage outrancier lui valent d’être directement gravé sur DVD, sans même passer par la case ciné. Il raconte les déboires d’un entraîneur de tennis avec une bande d’universitaires sédentaires et offre, surtout, le premier rôle au sosie d’Andy Roddick, Sean William Scott. Suffira-t-il à détrôner Ping Pong Playa ?

Omnisports. On reste dans l’univers cinématographique avec Hugh ‘Wolverine’ Jackman, récemment désigné par le magazine américain People comme l’homme vivant le plus sexy (l’interdiction des profanations laisse malheureusement hors concours ceux déjà passés à trépas). L’Australien devance Daniel ‘Bond’ Craig, Jon Hamm et Michael Phelps (8e), seul sportif à rentrer dans le Top 10. David Beckham, quinzième, est un peu plus loin, mais logiquement devant Lewis ‘Pussycat’ Hamilton et le fameux Andy Roddick. Franck Ribéry a curieusement été oublié.

Cyclisme. Lance Armstrong a eu une semaine éprouvante. Il a regardé Texas Tech vs Oklahoma dans son canapé, roulé 105 miles, emmené ses gosses à l’école, fait ses valises, déjeuné chez sa maman, attendu à l’aéroport de Dallas son avion pour Paris, rencontré Johan Bruyneel, accordé un entretien à un journaleux de l’International Herald Tribune et dîné avec ses vieux votes dans sa petite maison niçoise, crevé. Et il a quand même trouvé le temps de ‘Twitter’ toutes les vingt minutes. Entre deux injections ?

Pendant ce temps-là, Rebecca Adlington, mère Noël de l’Observer, devrait peut-être penser à passer elle aussi sur le billard si elle veut concurrencer Manaudou en dehors des bassins.

Pau-Orthez : La ProA facile

Nallet surtout pas croire que Le Vestiaire s’est trouvé un spécialiste basket. Mais après avoir commencé à disséquer la ProA par la tête, il lui fallait bien s’attaquer un jour, aussi, aux futurs adversaires de Boulazac.

On raconte dans les cuisines du Pilota Jaï-Laï que le Palais des Sports voisin abritait jadis une des meilleures équipes d’Europe, que l’axoa ne s’est pas toujours préparé au micro-onde et que le patron lui-même aurait déjà soulevé autre chose que des coupes à champagne. « C’est dans les vieux Pau qu’on fait les meilleures soupes », répond simplement Freddy Hufnagel à ses nouvelles serveuses. A quoi bon, après tout ? Il y a bien longtemps qu’on ne joue plus au basket par ici.

Echaudé par deux saisons anonymes, L’Elan béarnais avait pourtant décidé cet été de tourner la Page : « Fauthoux remettre au plat », avait même annoncé Didier Gadou, qui s’y connaît lui aussi en cuisine. Le logo des Houston Rockets, Samad Bahrami Nikkah et un Lacq l’aimant n’ont pas permis à Pau de retrouver son lustre passé. Le groupe de Tout panne a même atteint le premier quart du championnat derrière Vichy et Besançon, avec huit défaites consécutives. Dont huit en championnat.

Welcome to Mahinmi

Le Vestiaire, dont les recettes publicitaires ne lui permettent pas encore de s’abonner à Sport+, n’a pas trouvé non plus Limoges et l’ASVEL dans le haut du classement. Et où ont donc bien pu partir Foirest, Muresan, Evtimov et les frères Pietrus ? Le paysage du basket français a autant changé en dix ans que la garde-robe d’Eva Longoria. D’aucuns y voient un resserrement des valeurs. Les effectifs d’Orléans et Gravelines plaident plutôt pour un nivellement par le bas.

La ProA est aujourd’hui d’un niveau si faible que même les joueurs qui n’en ont pas la carrure s’empressent de partir en haine biais. Et on ne pense pas qu’à Mahinmi. Combien d’Ajinca pour un Parker ? Souvent, quand elle lui rend visite à Mirande, Cathy Melain rappelle à Alain Jardel que ça ne va pas beaucoup mieux chez les filles. Il fut un temps où Maxi-Basket se demandait qui de Bourges ou de Valenciennes allait gagner la Coupe d’Europe. Les Berruyères se déplacent maintenant à Brno avec autant d’assurance que Nancy et Le Mans en Euroligue.

Pendant ce temps-là, Mickaël J’ai la balle n’exclut pas un retour un Europe. Didier Gadou est preneur.

Ligue des Champions : Qu’a fait Nagui ?

Malgré la qualification pour les huitièmes, Le Vestiaire exige le départ immédiat de Laurent Blanc. Pour la deuxième fois en deux semaines, Bordeaux n’a pas battu Lyon.

Jean-Louis Triaud pourra tenter toutes les dissimulations. Lettre de licenciement de Jurietti, contrat à temps partiel de Cavenaghi, renouvellement de pilule à la femme de Fred, rien n’y fera : Blanc ne resignera plus rien après Chelsea. La joie coïtale d’Alou Diarra a beau ressembler à celle de Dugarry contre le Milan AC, on subodore une différence. Deux semaines après Lyon, un mois et demi après la Roma, sans oublier Paris ou Nancy, l’affront d’hier soir ne passe pas. Bordeaux n’a pas battu une équipe de Chelsea qui en a moins fait que Cluj. Et le malheur de Blanc a été total : au lieu de Praud et Ginola, il n’avait qu’Astorga. Et si seulement il avait eu Ginola sous la main.

Tholot de source

Pour Blanc, à moins qu’il estime vraiment que son équipe peut finir par conclure, il est temps de faire ses valises. Ses joueurs ont écrasé des Anglais pathétiques, mais Lyon ne fait pas match nul avec des Roumains. Pourtant, le niveau était là : la technique de Gourcuff a parfois mis au supplice la défense. Son double râteau sur Terry suffit pour signer où il veut en Angleterre l’an prochain. Mais ses défauts en ressortent plus forts que jamais. Chelsea avait fait un pari, certainement en compilant le début de saison bordelais : ne pas se fatiguer pour rien, donc ne pas jouer. Avec deux certitudes : Marouane Chamakh terminerait le match sans avoir foulé la surface de Cech et la rigueur bordelaise offrirait tôt ou tard soit une expulsion, soit un but. Le gagnant du jour est Jurietti, mais il ne pensait pas qu’Alou Diarra passerait l’éponge. Battre la pire Roma de ces dix dernières années offrira la qualification. Et si Bordeaux préférait l’UEFA ?

Pendant ce temps-là, David Astorga se prend à rêver du poste de commentateur. Il a fait ce qu’on lui a demandé : être chauvin. « Et Anelka y a été de son petit but. » Le FC Antilles a trouvé ses héros. Et la Ligue des Champions pourrait être rebaptisée Ligue 1.

Le retour du Boomesong

Lyon domine la Ligue 1 et s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Comment expliquer la défaite du Parc des Princes ?

Lloris est ravi, il a du boulot. Puel aussi, il assiste au meilleur football que le monde ait porté depuis qu’il a signé à Lyon. Pour lui, la Fiorentina n’est pas une équipe minable qui défend encore plus mal que le Bayern. Des attaques à tout-va, des buts, c’est bien connu : le haut niveau fait la part belle aux attaquants et au spectacle. France 98 s’est d’ailleurs toujours appuyé sur Guivarch’.

En bon futur champion d’Europe, l’OL a compris la nécessité de faire briller ses adversaires. Bordeaux est ainsi apparu il y a quelque temps comme la meilleure équipe de France, au jeu qui rappelle la Hollande de Cruyff et son football total. Le PSG a trouvé son nouveau Weah, il est Réunionnais. Le Bayern est redevenu un monstre européen, chez qui prendre un point en marquant un but envoie au panthéon aux côtés de Philippe Tiboeuf. Bucarest confirme le renouveau de l’arsenal offensif roumain. C’est à croire que l’Europe est truffée de grandes équipes.

Mémoires d’outre-tombe

Hier, le Steaua jouait en violet et a bien failli prendre un point. Avec le trident Benzema-Juninho-Toulalan au sommet de sa forme, c’est deux buts et trois poteaux et les Italiens qui n’auraient pas dû exister. Ce fut effectivement le cas pendant 20 minutes, où Jean II Makoun eut même des airs d’Essien. Par contre, Keita ressemblera toujours plus à Govou qu’à Malouda. Par moments, on aurait même cru que Canal diffusait du TF1 sans les droits, à voir Brême enquiller dix centres en une minute sur la tête de Cris, avant le contre assassin.

A deux détails près : à l’époque, Cris ne prenait pas de petit pont sans mettre un coup de coude et Boumsong rêvait de Newcastle et de la Juve en Serie B. La légendaire maîtrise lyonnaise, faite de redoublements de passes et de feintes réussies de Juninho, a ressurgi d’outre-tombe.  Puis, Larqué s’est réveillé et Gilardino a réduit le score en s’amusant sur la tête de Mensah.

Pendant ce temps-là, Jean-Michel Aulas s’apprête à se repasser le DVD Milan-Lyon, comme chaque soir de match depuis deux ans et demi. Et la Ligue des Champions a toujours des allures de Ligue 1. Heureusement, Benzema poursuit sa route vers le Ballon d’Or.

L’Hommage : Ambition impossible

Le sport français se donne enfin des objectifs élevés. Dès ce soir à Florence pour les Lyonnais, qui viseront le nul, si Benzema le veut bien. L’ambition est de retour. Qu’en pense David Skrela ?

Bernard Laporte peut être satisfait. Sa menace de quitter le Stade de France pour regonfler le moral de la patrie a porté ses fruits. La Marseillaise n’a pas été sifflée par les Uruguayens de Saint-Denis et son XV de France a encore été piétiné par l’Angleterre, celle de l’hémisphère sud, cette fois. Lièvremont et Szarszewski y ont vu des signes encourageants. Et si on essayait les entraîneurs de Pro D2 pour voir ?

Du puits au grenier

A moins que ça ne soit la croisade Euro 2016 menée par Eric Besson. Colette est fière, Thiriez aussi, mais l’Abbé Deschamps est comme Saint-Thomas, il veut voir son ravalement de façade pour le croire. Toute la France est pourtant  tendue vers cette grande échéance. Voire obsédée : Puygrenier veut être le nouveau Savidan. Il n’est ni vieux, ni attaquant. Qu’est-ce que ça veut dire ? Côté club aussi, on se prépare un avenir doré. Lyon songe à Chimbonda. Domenech a encore ses entrées à Gerland, la première C1 depuis l’OM se rapproche

A moins que ça ne soit, finalement, encore l’effet Tsonga. Mauresmo y croit, de toute façon, l’effet Noah elle a déjà donné. Aujourd’hui, la star du tennis français veut gagner des tournois. Une saine ambition, mais le pari est élevé : il faudra redevenir intouchable contre Nathalie Dechy (photo) en 2009. Et la première victoire de Nancy en Euroligue. Dans quel sport déjà ?

Pendant ce temps-là, les buts d’anthologie de Ronaldinho demeurent toujours la propriété exclusive des cassettes VHS.

Ligue 1 : Caen dira-t-on

Rothen et Gallas sortent un livre, Savidan connaît sa première cape internationale. Il se passe quelque chose, Le Vestiaire a enquêté : tout nous ramène à un petit club de quartier, le Stade Mauvaises Herbes de Caen.

L’enquête débute dans un centre commercial de Ouistreham. A la maison de la presse, exactement. Un indic aurait reconnu un ancien haut gradé du club de Caen (page 4), la ville voisine. Un bruit court sur lui : il aurait frôlé les Bleus, mais pas l’hématome quand il se fit démolir les croisés à Nantes. Une telle découverte, ce serait gros. C’est ce qui s’appelle l’effet Jeandupeux, qui bénéficia à Montanier pour ne pas devenir le meilleur gardien français.

Mais après tout, Emmanuel Petit a bien attendu la fin de sa carrière pour balancer sur ses semblables, Gallas et Rothen non. Leurs profs de l’INF Clairefontaine n’auraient pu imaginer qu’ils écriraient un livre, leurs nègres non plus. Un autre ancien joueur parti vers l’Atlantique, pas littéraire pour un sou, en sourit, lui qui est assigné aux Prud’hommes pour avoir signé un pré-contrat sans savoir que Paris et PSG, c’était au même endroit. Ici à Caen, tout est possible.

Relent Dumas

La suite des investigations le confirmera vite. Une sourse proche du dossier passe aux aveux : Franck Dumas en est aujourd’hui l’entraîneur. Le défenseur que les Marseillais n’ont pas pu oublier aurait débuté et fini ici, fréquentant même Hippolyte du mythique RP1, avant d’être mis en costard sur la touche en intérim pour un match, en 2006. Au Vélodrome, justement, pour une victoire de Caen (3-2). L’intérim dure depuis ce temps-là, il a même réussi à vendre Grandin à l’OM, sous couvert d’insultes. Quand on se prénomme Eliott, ça passe bien. Les Américains appellent ça « subnormal », ils ne diraient pas autre chose en voyant la carrière bleu de Bernard Mendy : un grand pont et puis s’en va. Au stade d’Ornano, il se trame des choses louches. Et visiblement, depuis longtemps.

Une blague graveleuse

Une plongée dans les archives municipales s’impose. Tant de grands noms (Gorter, Olsen), tant de destins hors normes, tant de titres (champion de D2 en 1996). Le SM porte bien son nom. Sans surprise, on y apprend que l’homme aux quatorze club y a fait un tour, deux même : Xavier Gravelaine. Un nomade à la vie de forain, avide de télévision, qui s’était pourtant perdu dans la nature. Son signalement aurait été donné dans plusieurs grandes villes françaises (Marseille, Paris), mais aussi des très petites (Guingamp, Istres). Jamais au même endroit. On trouve trace de lui à Caen dès la saison 1991-92, puis la suivante. On nous parle d’un feu de Paille, qui aurait menacé de tout bruler sur son passage : des espoirs à Porto. Etrange. Le parcours de Mathieu Bodmer l’aurait-il rendu incontournable en équipe de France ?

Le Lièvre et la torture

Yvan Lebourgeois et Christophe Point ont tout connu de cette époque. Ils ont envié Stéphane Lièvre, le jour de son départ pour Nantes. Que croyaient-ils ? Que Fabien Cool aimait Auxerre au point de repousser des offres ? Qu’être remarqué dans un club dont la première star a été Fabrice Divert est si facile ? Ou que Calderon était passé par là au firmament de sa carrière ? Mostovoï oui, ça classe un joueur. La trace caennaise suivrait donc ses membres pendant de longues années. Benoît Cauet l’a compris en voyant Boghossian porter Zidane, qui portait la Coupe du Monde. C’est aussi après une Coupe du Monde que Kenneth Anderson aurait rejoint Caen. Amara Simba ne s’en souvient pas, il était déjà vieux. Michel Rio avait 29 ans lorsqu’il marqua le but le plus rapide de l’histoire de la première division. Qui ça ?

Aujourd’hui, Ronald Zubar achemine sa carrière pro vers les mêmes falaises normandes que ses prestigieux aïeux. Il se remémore souvent leurs exploits, les soirs de Ligue des Champions.

Bienvenue sur Le-Vestiaire.net

C’était aussi inévitable que la retraite de Mauresmo si elle avait gardé Loïc : Le Vestiaire a déménagé. Retrouvez-le désormais sur www.le-vestiaire.net.

Les plus avertis de nos lecteurs, et Dieuze sait s’ils sont nombreux, auront sûrement remarqué que Le Vestiaire avait commencé à faire ses cartons depuis quelques semaines. Il a enfin éteint les lumières, passé un coup de balai et bien refermé la porte derrière lui pour aller trouver sur www.le-vestiaire.net des installations plus conformes à son talent.

Copié, mais jamais égalé, Le Vestiaire, c’est, en un an et demi d’existence, près de 600 articles, autant de prévisions exactes et des centaines de milliers de visiteurs uniques. C’est surtout la référence de l’analyse sportive et le rendez-vous incontournable de tous ceux qui croient qu’un autre sport est encore possible.

Ceux-là ne manqueront pas de nous suivre sur www.le-vestiaire.net. Plus Clerc, plus soignée, comme on dit le jargon, cette nouvelle plateforme s’imposait au Vestiaire pour que son développement se poursuive. De nouvelles rubriques y feront leur apparition, mais l’équipe tâchera de conserver ce qui a toujours fait son succès : pertinence, style, créativité.

L’Histoire retiendra que, comme pour le journal de PPDA, jusqu’au dernier jour le succès du Vestiaire.unblog.fr ne fut jamais démenti.

L’Edito : Du Coq à l’âne

La Coupe Davis a le don de passionner la Terre entière. Bien malin qui peut dire le score actuel de la finale ou même le nom des joueurs qui la disputent. C’est pourtant presque aussi intéressant qu’un France-Australie.

Thierry Dusautoir a su trouver les mots justes. La France avait les moyens de gagner. Les Bleus auraient même pu remporter la Coupe du monde et plein d’autres matches encore. Mais voilà, ils ont perdu. Qui osera dire comme d’habitude ? En tout cas, comme d’habitude, on va chercher les responsables, et comme d’habitude, ça ne servira pas à grand-chose. Faut-il écarter Skrela ? Parce que le Larkham du pauvre ne serait qu’une brute surévaluée qui n’a finalement jamais vraiment réussi un match important et qui bénéficierait surtout d’un nom de famille. Evidemment, non. Car il n’y a personne d’autre, à part remettre Castaignède ou Michalak. Quoi, Deylaud ?

A part ça, Lyon a perdu, encore. Accident diront les uns, PSG ou équipe B diront les autres. Le fabuleux Fred ne mériterait donc pas encore le Ballon d’Or ? Les Gones ne survivraient donc que par Toulalan et Benzema ? Les observateurs, si prompts à s’enflammer après une victoire ou une défaite, seraient bien inspirés de relever la nervosité ambiante à tous les étages d’un club aux abois, même s’il n’a pour l’instant pas grand-chose à craindre de ses poursuivants, incapables de se prendre pour lui. Quand Marseille se mettra à défendre, personne n’aura besoin d’attendre la Ligue des Champions pour voir du changement. Il reste qu’avec un tel niveau, les hommes de Puel réaliseraient un exploit considérable en se qualifiant pour les huitièmes. Difficile à croire ? Au moins autant que celle de Bordeaux, qui jouera cette semaine le match le plus important de son Histoire post Bez. Rohr repousserait peut-être son coucher de quelques heures pour revoir une équipe aussi grande que la sienne.

Pendant ce temps-là, nos lecteurs se rassurent comme ils peuvent. Les rumeurs indiquent que Le-Vestiaire.net, qui sera lancé demain, ne parlerait toujours pas du Vendée Globe.

Bilan Le-Vestiaire.net : Bourday after day

L’avenir de Sébastien Bourdais en Formule 1 s’écrit désormais en bas d’un chèque : 10 millions d’euros. Et s’il ne lui manquait pas que l’argent ?

Australie. Quatrième, sans avoir fait un dépassement, de son premier GP en F1, il est trahi par son moteur à deux tours de l’arrivée. La malchance le frappe déjà. Elle ne le lâchera plus. Les efforts conjugués de Piquette et Nakajima lui permettent quand même, avec deux points, de devancer les deux Ferrari au classement des pilotes.

Malaisie. Parti en fond de grille après avoir changé son moteur, il finit sa course dans le bac à sable du sixième virage. Mais cette fois encore, il a une bonne excuse : « Il y a des voitures partout, c’est vraiment très déstabilisant. »

Bahreïn. Son GP, c’est lui qui le dit, « n’a rien de très excitant ». Une course « sans histoire, mais sans grande excitation non plus ». C’est pareil à la maison avec Claire.

Espagne. En confiance après avoir détruit en essais privés, sur une erreur de pilotage « bête et méchante », l’évolution de sa charrette, il est victime au septième tour d’une tentative de dépassement de Piquette, qu’il n’a pas senti venir, par derrière. Le fourbe.

Turquie. Une casse mécanique au 26e tour l’empêche de voir l’arrivée. Le retrait des Super Aguri lui ouvrait pourtant un boulevard.

Monaco. La météo lui joue cette fois un bien vilain tour. De la buée plein les lunettes, il ne voit pas Coulthard, mal garé sur le côté de la route. Et là, c’est le drame : « Je me disais ça va, ça va. Et puis à un moment ça n’allait plus du tout. La voiture s’est dérobée en aquaplanage et je suis parti à la faute. »

Canada. Il commence enfin à réaliser que « la F1 n’est pas une Champ Car », que ça va un peu plus vite en ligne droite et qu’il n’y a pas vraiment sa place. « C’est mon pire week-end de pilote automobile depuis très longtemps. J’ai été un passager de ma propre voiture. » C’est joliment dit.

France. Il crédite son public d’une solide 17e place : « C’est bien de sentir que je ne suis pas complètement invisible malgré mes modestes résultats. »

Grande-Bretagne. La pluie l’empêche encore d’exploiter tout le potentiel d’une voiture qu’il n’arrive de toute façon pas à régler : « J’en bave, mais je vais continuer encore un peu à chercher une solution. » Partir en tête-à-queue n’en est peut-être pas une.

Allemagne. La série noire continue, et pas seulement pour Hamilton. Le Manceau est privé des deux séances d’essais libres, sa course n’est pas beaucoup plus excitante et Vettel prend définitivement l’ascendant.

Hongrie. « Encore un week-end à oublier. » Rétrogradé de cinq places sur la grille pour avoir bouchonné Heidfeld en qualifs, il s’enflamme à son premier arrêt au stand et finit avec trois tours de retard. C’est mieux que rien.

Europe. Les Toro Rosso, après trois semaines de trêve estivale, sont méconnaissables. Il en profite pour accrocher le top ten, mais dixième, ça ne suffit pas à marquer des points.

Belgique. Il passe en deux virages de la quatrième à la septième place. Le climat belge est aussi incertain que son pilotage sous la pluie. Il prend quand même deux points. Ses derniers de la saison.

Italie. Qualifié à une inhabituelle quatrième place, il rate complètement sa procédure de départ. Le moteur cale et c’est avec un tour de retard qu’il savoure la première victoire de son coéquipier de 19 ans. Sans ce fichu embrayage, « c’est la troisième place (qu’il) pouvait viser » pourtant.

Singapour. La nuit ne lui porte pas plus conseil que son ami Paul Newman, disparu dans la semaine. La Marseillaise résonne pour la première fois de la saison dans les paddocks. Elle n’est pas pour lui, mais il s’en fout, il n’a pas encaissé le décalotage horaire pour rien : « C’est beau des F1 la nuit. »

Japon. Leader virtuel pendant trois tours, il réalise sans doute la meilleure course de sa saison. Enfin tranchant, il est sorti des points après la course par une pénalité de 25 secondes injustifiée. Il ne s’en remettra pas.

Chine. « En haut de la liste » de Berger, il fait dans le premier virage les frais du train arrière de Trulli, qui a l’audace de freiner devant lui. L’inconscient. Une mésaventure de plus dans « l’une des saisons les plus pourries de (sa) carrière ».

Brésil. « Une course à l’image de beaucoup d’autres cette année. » Sans relief, loin de Vettel et encore ponctuée de malchance. Le sort s’acharne comme Trulli, qui tente un nouveau dépassement. Et lui qui croyait que c’était interdit en F1.

Bourdais, on le répète, n’est pas un mauvais pilote, mais le bilan de sa saison parle de lui-même : deux courses honnêtes (Australie et Japon) et une bonne séance de qualifs (Italie) au milieu du naufrage ne suffisent pas à plaider sa cause auprès de Toro Rosso. Il n’a jamais trouvé les bons réglages sur la STR2, retardé sur une faute de pilotage l’arrivée de la STR3 et gravement souffert la comparaison avec Vettel, pourtant beaucoup moins expérimenté. Le Français ne doit pas qu’à la seule malchance ou aux manœuvres audacieuses de ses adversaires le désaveu manifeste de son équipe, qui a quand même osé le mettre en concurrence avec Sato et Buemi. Ca veut tout dire. Ses chroniques lucides « Au cœur de la F1 », dont la majorité des citations de cet article sont extraites, manqueront autant à son sport que les campings sauvages de Magny-Cours. Laffite lui cèdera-t-il son fauteuil de consultant ?

Domenech show, Saison 5, épisode 5 : Céleste et bobards

Après 2002, l’Uruguay est décidément la bête noire de l’équipe de France, un peu comme la Roumanie, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Italie, le Paraguay ou l’Espagne. Mais après tout, les Boliviens avaient été aussi rudoyés par cette même Celeste (2-2).

Même L’Equipe s’en est aperçu, il n’aura fallu qu’un seul match. Mieux, il n’aura fallu que 45 minutes pour que le monde entier comprenne, hypocrites inclus, que l’équipe de France est au moins aussi forte qu’à l’Euro. Constat assez étonnant après un remaniement de staff aussi important. « Mais bon sang, qu’est-ce qui cloche ? », se demande « Maître Courage » Escalettes. Hier soir, il n’y avait pourtant pas que onze nuls, il y en avait vingt-deux, mais l’équipe de France, transfigurée depuis deux matches, n’a pas réussi à développer son jeu, comme depuis deux ans. C’est quand même bête.

C’est Escalettes qui va être content. Son choix est payant. Le match d’hier ressemble à s’y méprendre aux 42 derniers de l’équipe de France. Anelka, Henry, Ribery, Benzema ou Gourcuff. Est-ce si faible que cela ? Quoiqu’il en soit, Domenech est maintenant assuré de conserver sa place jusqu’à l’élimination de la Coupe du Monde 2010. Ce n’est pas maintenant qu’il va réussir à faire ce qu’il n’a jamais su faire. En plus, Maître Courage avait vu juste au lendemain de France-Tunisie : la naissance d’une vraie équipe. Hier, c’est zéro but marqué, comme contre l’Italie ou la Roumanie. Les temps changent.

Les papinazes de Savidan

« Savidan, c’est notre nouveau JPP », lance Larqué entre deux coups de lèche de Christian. Savidan vient alors de tenter sa 32e reprise de volée. Cette fois, elle est passé à 20 mètres, ça va bien finir par rentrer. Ainsi, Papin avait 30 ans lorsqu’il a débuté en Bleu. Et il était aussi connu pour tenter des gestes ridicules sans en planter un. L’histoire se réécrit sans cesse.

Domenech n’avait pas attendu la première minute tricolore de Stèèèève pour le flinguer : « Pour Savidan, c’est ce soir… Ou jamais ». L’ancien adversaire de Ribery en National, comme inscrit sur les fiches de Christian, a compris le message : il va essayer de marquer sur chaque action. Son contrat pour le Domenech Show passe par là. Gomis en avait mis 2, comme la Ligue où il évolue désormais. Prometteur.

Défense de gagner

Les latéraux se sont mis derrière au niveau des centraux. Fanni, c’est normal : il n’a que 26 ans, jouer avec les adultes, c’était pas prévu. Pour Evra, ça va bientôt s’appeler une habitude. Et Anelka va se faire appeler David. C’est ça de réussir toutes ses occasions en club, les prestations en équipe de France se remarquent. Lancé coté gauche, il repique dans l’axe pour se remettre sur son pied droit, mais au moment de frapper, c’est la chute.

Christian, conquis : « Anelka ! A côté… C’est pas idiot, c’est vraiment pas idiot. » Astorga, en pleine émulation, a dû frapper fort. Entre trois questions condescendantes, il jette son pavé à la gueule de Vieira. Comme tout le monde, excepté Escalettes, il a bien compris que la qualification serait un chemin de croix qui conduirait à l’enterrement de la génération Benzema-Ribery. Alors, il refuse pour la première fois d’obtempérer aux consignes de sa production. Hannezo n’a pas fait le déplacement, David joue cartes sur tables : « Patrick, vous allez vous qualifier pour la Coupe du monde 2010 ? » La réponse ne serait donc pas si évidente que cela. Qu’en pense Maître Courage ?

Escalettes se souvient de l’histoire de ce club qui descendit de division avec le même effectif et le même entraîneur. Le fameux électrochoc ne vint jamais. Il y avait des joueurs, mais pas d’équipe. Il ne trouva jamais le coupable. De toutes façons, il s’en foutait, JPP était de retour.

Saison 5, épisode 4 : « Nous, on a aimé »

Qui l’eût cru ? Le troisième épisode du Domenech show a coûté sa place à l’ancien quotidien de référence du sport. Depuis, la presse a créé pire.

Le Vestiaire avait annoncé la couleur. Une équipe de France à la hauteur repose sur un numéro 10 et quand il s’appelle Platini ou Zidane, c’est encore mieux. Le succès des Feux de l’Amour a été basé sur les mariages et les manipulations de Victor Newman et de sa moustache. Celui du Domenech show repose sur les exploits de Raymond sans sa moustache. Les ingrédients sont les mêmes, plus les héros sont méchants, plus l’audience frémit. Comment Platini et Jacquet pouvaient-ils confier les Bleus à Houiller et son charisme de vendeur de chichis ?

Souvenez-vous, Domenech est en grand danger avant la Roumanie. La presse se déchaîne, sans raison évidente. Le bilan du sélectionneur ressemble à celui d’Henri Michel. Pas sa fin. Escalettes, en pleine découverte des valeurs de la témérité, prend des vacances, alors que tout le monde le croyait à la retraite depuis 15 ans. Mais Domenech n’est jamais meilleur que dans l’adversité. Contre les Libanais, il aligne son équipe habituelle, celle qui a gagné l’Euro 2008 sans Thuram.

Un 10 impensable

Dans l’équipe type, il ajoute aussi le fils d’un copain entraîneur, qui n’a jamais rien prouvé, ça se fait dans toutes les entreprises. Une humiliation de plus, ça embellit un bilan. Les 45 premières minutes renforcent encore Domenech à son poste. Il n’y a plus aucun doute sur l’issue de la future réunion du comité des fêtes. Mais 45 minutes plus tard, on s’est rendu compte que Zidane était revenu à Bordeaux. Gernot Rohr était dans le jardin en train de couper sa ciboulette pour cette délicieuse salade de tomates du dîner. Il est 21h55, ça en dit long sur sa lucidité. Domenech doit revoir ses plans. Le retour de l’homme Zidoine lui ouvre une fenêtre. Ca l’ennuie un peu : il n’y croyait plus et avait déjà prévu une sortie de secours à la mesure de l’homme de théâtre qu’il est : siffler lui-même l’hymne tunisien avec un masque de fantôme sur le visage. Il n’aura pas à le faire.

Escalettes show

Il s’appelle Jean-Pierre Escalettes. Sa notoriété, sa naissance au début du XXe siècle et son expérience du haut-niveau ont fait de lui un petit homme courageux. Convoqué par Sarkozy, après France-Tunisie, pour ses excès de bravoure au moment des hymnes, il se déclare écoeuré. Il le sera beaucoup moins quand Platini trouvera que l’idée d’évacuer un stade est stupide. Après tout, Platini a peut-être raison, comment savoir ? Peut-être dormait-il à l’instant fatidique, on approchait les 21 heures. Sa témérité se signale toujours dans les moments les plus durs. Alors qu’il envisage de virer définitivement Domenech, ce dernier est réélu triomphalement, non sans que Papy soit allé se cacher loin des caméras. Il a bien raison Maître Courage, président de Fédé, c’est tout sauf un boulot médiatique.

En plus, il n’est pas gâteux du tout. Alors que la France est quatrième de son groupe avec 4 points et sort d’un match nul face à la Birmanie, il déclare avoir vu la construction d’une véritable équipe, avant de prendre à témoin Gérard Houiller, un autre grand entraîneur. Ce n’est pas la moindre de ses qualités, car Maître Courage s’exprime plutôt bien pour un communiquant. Dénonçant avec justesse la communication de Domenech, il utilise la très charmante parabole du vinaigre sur une plaie. Alain Rey (photo) et ses amis linguistes devraient publier une étude du cas dans les prochains mois.

Escalettes chaud

Maître Courage est aussi un homme de conviction, fidèle à ses valeurs et à sa parole. En un mot, il est intègre. Après l’Euro et les palabres de son sélectionneur, il maintient Domenech en lui demandant 5 points et des déclarations sobres. Raymond a 4 points et parle d’odeur du sang et de guillotine, il est toujours là. Et si Maître Courage était bien à sa place ? En progrès, il s’entiche du cumul des mandats. Non content d’avoir ramené Kostadinov dans les couloirs de la DTN, il se permet un Euro 2008 remarquable, fait tourner son équipe Espoirs comme à l’époque de Domenech. En sus, il compte se représenter. Comment s’écrit retraite ? Si la valeur n’atteint pas le nombre des années, alors il est plus vieux qu’on ne le croit. En fin politicien, il sait calculer. Il voulait virer Domenech pour être reconduit, finalement il a changé d’avis dans un accès de patriotisme. Quant à la grève des joueurs, Maître Courage ne voulait pas en parler, fier comme Artaban, il a glissé que finalement ça ne lui disait pas trop. Le courage des opinions. Son plus bel héritage restera donc pour toujours le maintien du Domenech show.

Le rotor de Raymond

Notre héros shakespearien est donc renforcé, comme au bon vieux temps, il a les mains libres, les téléspectateurs ne vont pas le regretter. Pour sa première sélection post triomphe, ce soir, Raymond a décidé de la jouer sobre. Les attaquants tricolores cartonnent un peu partout en Europe, il n’a que l’embarras du choix : Nasri, Anelka, Benzema, Henry. Il peut aussi piocher Ben Arfa, et même Saha, même s’il ne joue plus à Metz depuis bien longtemps. La liste est sans doute trop courte. Ce n’est pas la première fois qu’il détecte un évident manque de réservoir en attaque. C’était déjà le cas en mai, il avait comblé le vide avec Gomis.

Cette fois, ses adjoints ont fait le boulot, ils lui proposent Pouget, Chapuis et même Marc Libbra, qu’ils ont aperçu un samedi aprem dans le Onze d’Europe, en plateau, pas sur le terrain, mais pour eux c’est pareil, ils ont bien raison. Domenech prend Briand. Mais la liste est encore trop courte, Le 10 sport le réclame à corps et cri, il faut essayer Hoarau. Domenech a lu quelque part qu’un jour Jacquet essaya Ouedec et comme tout le monde il ne lit pas les nouveaux torchons. Il prend Savidan. Si ce dernier avait eu l’âge d’Hoarau, lequel aurait-il pris ? Pagis ne pourra jamais en être sûr.

Boumsong-Lassana-Savidan : la colonne verte en branle

Au milieu, Vieira et Makélélé sont toujours les meilleurs, même s’ils ne jouent plus depuis deux ans. Domenech, qui est chanceux comme un cocu, et ça n’a rien à voir avec l’arrivée de Giuly à Paris, dispose en plus de Toulalan d’un sosie du Pat : Alou Diarra. Dès la coupe du Monde 2006, il avait vu la ressemblance. A l’époque, il n’était pourtant qu’une sentinelle violente du Lens pas champion de France. Aujourd’hui, il est incontournable, son retour en bleu se fait donc difficilement. Logique. C’est Lassana qui est titulaire dans les pattes de Toulalan. En vrai Praud, David Astorga a compris la subtilité : pas de question.

Enfin, coté défense, la provocation a assez duré. Domenech a gardé son poste en alignant Boumsong. Escalettes est humilié, les blagues les meilleures sont les plus courtes. Boumsong est ce qui fait de pire en Ligue 1, Raymond le sait, les abonnés de Canal aussi. Ces derniers ont eu tellement de piqûres de rappel qu’ils en sont devenus toxicos. Mais finalement, il le rappelle, en renfort. Les lois du destin sont parfois cruelles, celles du foutage de gueule impénétrables.

Anelka est redevenu le grand buteur qu’il aurait toujours dû être, comme Le Vestiaire l’y destinait. Domenech hésite encore : autour d’Henry, qui mettre : Savidan, Benzema ou Briand ?

PH aime HP

Le Vestiaire ne pouvait pas attendre Le-vestiaire.net pour reparler tennis : l’explosion de Paul-Henri Mathieu est confirmée pour 2009.

Souvenez-vous : Loïc Courteau, son palmarès, sa mauvaise humeur. De vrais compétences, qui auraient dû permettre de ne plus jamais entendre parler de lui. L’entraîneur au scalp de Mauresmo est pourtant aujourd’hui de retour, auprès de Paul-Henri Mathieu. Aucun autre joueur français ou étranger, à part peut-être Soderling, n’aurait eu l’idée de faire appel à Courteau. D’aucuns diraient choix douteux, perdu d’avance, et ils pourraient écrire dans L’Equipe (notre sondage). C’est tout le contraire : Paulo ne pouvait pas mieux choisir. Il a décidé de repartir vers les sommets plutôt qu’en ambulance.

Paulo accoste

Chez un sujet sain, sans aspérité, Courteau avait réussi à créer un charnier psychologique sans précédent. La carrière de Mauresmo s’est achevée en pleine gloire, à 27 ans. Après Melbourne et Wimbledon, il fallait être un grand psychologue pour perdre 23 places aussi vite. Y mettre la manière ne gache rien: crises de nerf et psychose Roland-Garros. Aujourd’hui, il voit plus haut et s’attaque avec appétit à un champ de ruines. Du pain béni : associez le pire psychologue de l’histoire à un maniaco-dépressif chronique et il se débloquera. Pour réciter tout l’alphabet d’un coup, Gasquet sait ce qui lui reste à faire. Forget prie pour qu’il prenne tout le bloc fédéral, Pioline se soulage. Voilà une juste récompense du travail de Courteau.

Pendant ce temps-là,  Mauresmo va enfin pouvoir rejouer, Fred pourrait resigner à Lyon et Eto’o aimerait continuer sa carrière à Marseille. Dans Plus belle la vie ?

Ligue 1 : ChampoLyon

Il y a trois ans, Lyon dominait ses adversaires comme Bordeaux l’a fait à Gerland. Mais il y a trois ans, Lyon ne perdait pas comme Bordeaux l’a fait à Gerland.

Manchester serait-il champion d’Europe si Lyon s’était comporté l’an dernier comme face à Bordeaux ? Jean-Michel Aulas a en tout cas de la suite dans les idées. Pour séduire Blanc et Gourcuff, il a demandé à son entraîneur Karim Benzema de mettre la meilleure équipe qu’il pouvait sur le terrain. Ederson et Keita n’étaient pas là. Puel aurait-il enfin compris qui décide ? Quant à Fred, il est simplement heureux. Ils ne sont pas tant que ça à bien s’entendre avec Benzema, et lui en fait partie. S’il pouvait encore, il lui présenterait sa femme pour le remercier.

Un Bordeaux sans bouteille

Le Vestiaire vous avait raconté cette belle histoire, qu’on se transmet encore de génération en génération sur les bords du Rhône. Lyon possédait la meilleure équipe du monde, c’était il y a un siècle, ça dura deux ans et demi. Après avoir gâché un premier titre européen tout fait, face à des Hollandais peu volants, le staff de l’OL avait compris que pour aller plus loin, il fallait un buteur, le buteur. Ils ont tout misé sur Fred. Milan sauta sur l’occasion. Lorsque Benzema débarqua, il était trop tard, deux titres s’étaient envolés. Aujourd’hui, Bordeaux a remplacé Lyon dans le niveau de jeu, l’un des meilleurs d’Europe, et dans l’absence de grand buteur malgré Caniggia, Batistuta, Palermo, Tevez, Lopez, Messi, Milito, Crespo, Cavenaghi. La comparaison s’arrête là, les marines et blanc n’ont jamais remporté un match important, ni contre Rome, ni contre Chelsea, ni contre Lyon. Perdre la Ligue 1 et ne pas passer en huitièmes ne seront que les récompenses logiques d’une équipe qui ne veut ou ne sait pas marquer. Lyon sait tout ça et sait aussi que même la Grêce remporta l’Euro.

Le beau, le but et le truand

Lyon est aujourd’hui le Milan français. A défaut de jambes et de niveau, il a encore l’expérience des vieilles équipes titrées. Accélérer, Juni ne peut plus, mais tirer des coup francs et des corners, oui. Pour le reste, on file le ballon à l’entraîneur-joueur quand on est dans la moitié de terrain adverse et c’est bon. Sept tirs dont six cadrés pour le champion, 23 tirs dont dix cadrés pour son dauphin. On n’appelle pas ça un hold-up, on appelle ça un titre. Dominer le championnat de France en étant aussi faible est une grande première depuis le Nantes de 2001.

C’est la différence entre les deux fils de Zidane, Karim et Yoann – pour Samir, la suspection d’adoption n’est pas encore définitivement levée. Karim a une formation de buteur. Il pourrait être aussi meneur de jeu, mais il a laissé tomber sur le tarmac de l’aéroport en voyant partir Tiago, Diarra, Malouda. Govou était là avec sa valise, mais son avion n’existait pas. Yoann, lui, a préféré le beau. Cavenaghi lui a rappelé qu’avoir une barbe dégueulasse, ça valait parfois mieux qu’un rasage frais et de la gomina pour être champion. Le Vestiaire l’avait dit il y a bien longtemps, la victoire lyonnaise en Ligue des Champions passera par Benzema. Sauf si les grands clubs alignent des attaquants. Le ballon d’or aussi, sauf si Anelka en décide autrement.

Pendant ce temps-là, Rennes, Nice et Toulouse sont passés devant Bordeaux. Blanc va-t-il le supporter longtemps ?

Bruits de Vestiaire

Londres va finir par refiler les JO à Delanoë, les lecteurs du Times pensent que Bourdais ne vaut pas mieux que Barrichello et le Conseil national pour l’épilepsie recommande sagement à ses adeptes d’éviter la boxe et les baignades isolées en pleine mer.

Tennis. Elle a toujours aimé le gazon, pas seulement à Wimbledon, mais c’est sur des terrains plus hostiles que Martina Navratilova, 52 ans, s’aventure désormais. La Tchéco-Américaine figure au casting de la septième saison anglaise de l’émission de télé-réalité I’m a Celebrity… Get me out of Here! aux côtés notamment de la copine de Joe Cole, Carly Zucker, et de Nicola McLean, ancienne Miss Ecosse et faire-valoir d’un autre footballeur anonyme.

Rugby. Notre envoyé spécial permanent à Cardiff, l’œil averti, a remarqué que le XV gallois avait abandonné contre le Canada son rouge traditionnel pour un maillot jaune poussin que ses concepteurs préfèrent qualifier de « gold », parce que ça fait plus classe et que c’est comme par hasard le nom de la bière du sponsor principal. Il s’agirait en fait d’un clin d’oeil au drapeau de St David, le patron gallois. On ne voit pas, en revanche, à quoi font référence les caleçons de Mike Tindall.

Omnisports. On reste dans les considérations sous-vestimentaires avec un quatuor de sportifs américains pas peu fiers, non plus, de ses caleçons blancs. L’extra-nautique Michael Phelps, le skateur Tony Hawk, le bas skateur Kobe Bryant et le nouveau copain de Madonna Alex Rodriguez font ensemble la promotion du jeu vidéo Guitar Hero World Tour. Mais comme Flavio Briatore (photo), on préfère quand même Heidi Klum.

Fléchettes. Après le free fight et le netball, vos Bruits de Vestiaire poursuivent par les fléchettes leur passage en revue des sports extrêmes. La ‘queen of darts’ Anastasia Dobromyslova, championne du monde, s’est frottée tout le week-end à ses homologues masculins lors du PartyPoker.com Grand Slam. Ca n’a pas vraiment réussi à la Russe, mais il lui reste toujours le bowling ou le flipper.

Natation. Les combinaisons Speedo et la Ventoline avaient déjà fait des miracles, mais la natation a poussé encore plus loin sa révolution technologique avec l’apparition de nouveaux plots de départ censés apporter plus de vitesse. Ils disposent d’une plaque inclinée, équipée à l’arrière d’une butée sur laquelle le nageur peut poser son pied. La piscine municipale de Saint-Dizier n’en est pas encore équipée.

Football. Dépêche AFP, 15 novembre 2008 : « Maradona sera bien sur le banc contre l’Ecosse ». Parce qu’il comptait jouer ?

Bilan : Dip Impact

Le gala de fin d’année s’est terminé sur le départ en vacances de Gilles Simon. La quasi intégralité des médias y a attaché de l’importance, alors que, comme Le Vestiaire l’avait dit il y a bien longtemps, le Masters n’a aucun intérêt.

La seule satisfaction de partir à Shanghaï, en dehors de quelques filles exotiques et de moquer un public qui applaudit pendant les points, est orgueilleuse. Mais quand on a une vraie carrière, il faut choisir : soit on s’en branle, soit on privilégie le Masters, les exhibitions contre Sampras ou face à la femme à Chamou. Au Masters, tout le monde est fatigué, personne n’est à son niveau, les résultats ne veulent rien dire. A deux détails près : Djokovic a pu triplement renforcer l’égo de son bourreau et Simon a battu Federer pour la deuxième fois de la saison, ce que seul un Top3 peut se permettre. Tout ça ne dit rien du niveau de jeu, mais mentalement ça compte. Et le mental, c’est la différence entre un Top5 et un Top3, mais ça n’a jamais intéressé Grosjean, Pioline ou Golmard.

Les autistes de haut niveau

Nous l’avons dit précédemment, la saison 2008 a permis au tennis français de se découvrir trois nouveaux joueurs de très haut niveau. Comprenez trois joueurs capables de hausser suffisamment leur niveau de jeu pour grâtouiller le Top3. Mais aucun de ces joueurs n’a encore apporté son nouveau champion au tennis tricolore. La formation a donc droit à un bon point, avoir fait de Monfils et Tsonga des derniers carrés de Grand Chelem ; ce qu’elle n’avait pas su faire avec Di Pasquale, Mutis, Mathieu ou Jeanpierre. Cette densité est un fait unique sur une saison. Cependant, cette même formation n’a pas encore trouvé la solution médicale pour permettre une régularité. Un dilettante cyclotimique et un estropié, ça ne nous change pas beaucoup du surdoué retardé.

L’erreur de casting

Et puis, il y a le fils non désiré des techniciens français : Gilles Simon, nous vous l’avons déjà présenté. C’est le plus équilibré, le plus régulier, le plus victorieux, mais le plus absent des fins de tableau de Grand Chelem. Il lui fallait bien un petit vice patriotique. Hélas, on juge surtout un champion sur les grands tournois, sinon quand on pense championne on penserait aussi Mauresmo à côté de Seles, Hingis, Graff, ou Williams, et à un degré moindre Hénin, dont le départ volé, comme nous l’avions annoncé, a tué le tennis féminin.

La cuenta por favor

Au final, nous avons en stock un joueur qui n’a jamais battu Federer, mais qui sait jouer les grands tournois en Top3 entre ses blessures, et un joueur hyper régulier, même contre les bons, mais qui n’a jamais existé en Grand Chelem. Objectivement, le meilleur joueur français de la saison a donc joué quinze tournois hors Masters et en gagné deux, dont un Masters Series (dont seulement cinq disputés), a fait une finale de Grand Chelem. Il n’en a d’ailleurs disputé que deux. Les journalistes experts traditionnels, qui n’aiment pas leur métier, pourront constater un ratio assez exceptionnel, et se demander ce qu’il aurait fait s’il avait disputé toute la saison ? Et oui, s’il avait disputé toute la saison… Et si Gasquet était futé ?

Les îles Tsonga

La réalité, c’est que Tsonga a largement raté sa saison. Quel joueur prétendant dominer le tennis mondial – parce qu’il sait le faire – se contenterait d’une finale en Australie et d’un Masters remporté à Bercy ? Ca va bien pour Grosjean, qui préférait les demi-finales et n’a jamais franchi la marche du dessus, mais pour être un champion, ça reste un peu famélique. Pour les indécis ou les sceptiques, on peut raconter la saison catastrophique de Federer et ses trois finales de Grand Chelem, sa demi en supplément, ses huit finales et le double de matches gagnés. Nadal ne se commente pas. A coté, même Djokov’ le second couteau, battu trois fois par Jo, ridiculise son bourreau sur un an : dix titres dont cinq Masters Series. Le tennis français est donc dominé par un joueur qui a fait trois finales et gagné 34 matches. La route est longue. L’idée pour trouver le champion serait de fusionner Monfils, Tsonga et Simon, mais la science sait-elle le faire ? Et encore, les Top3 seraient toujours au-dessus du mutant. Vivement l’Australie.

Pendant ce temps-là, Le Vestiaire avait diagnostiqué avant tout le monde la saison moyenne de Tsonga (février) et la stabilisation de Simon (fin août), l’impact du départ de Hénin (mai), la première bonne performance de Monfils (mai), la régression de Gasquet (octobre 2007 , 14 mai 2008 et à chaque fois qu’il parle dans les médias). Nous félicitons donc notre spécialiste tennis qui n’a fait qu’une seule fausse note, à la différence de nos lecteurs, qui voyaient à 28% le nouveau Noah remporter le Masters. Vous deviez pourtant le savoir, Le Vestiaire l’avait dit. On reparlera tennis, sur Le-vestiaire.net.

Ligue 1 : L’étripe à la mode

Bordeaux ne devra pas faire de sentiment ce week-end. Si les Girondins veulent confirmer leur statut de favoris de Ligue 1, il faut arrêter de perdre des points contre les petits.

Réveillère a été triste toute la semaine. Non pas parce qu’il vient de fêter ses 29 ans et que Domenech lui envoie toujours un texto les jours d’annonce de sélection pour le convoquer chez les Espoirs. Il est triste, simplement parce que l’an passé, c’est lui qui avait eu la fève dans la galette des rois : Wendel jouant milieu gauche, il était au coeur du choc. D’ailleurs, le Brésilien frôla l’arrêt cardiaque en voyant arriver son meurtrier. Mais voilà, cette année, Wendel n’est plus l’indiscutable, la star, l’homme à flinguer. Et repiquer plein axe pour démolir Gourcuff ça se verrait, alors il rongera son frein tout le match pendant que les potes feront le boulot.

A vrai dire, Lyon n’a pas le choix s’il veut gagner ce match. Encore moins que la saison passée, chanteraient en choeur Boumsong et Cris. Et comme le président est aussi confiant envers ses joueurs que satisfait de ses recruteurs, il débute le match avec de l’avance. « Evidemment, Gourcuff est un joueur qui intéresse l’Olympique Lyonnais, quel que soit le prix. C’est vraiment un joueur de grand talent et qui a son avenir devant lui. Je ne dis pas ça pour concurrencer Bordeaux. N’importe quel grand club serait intéressé. C’est bien joué de la part de Bordeaux, un super investissement. Si en plus ils peuvent l’acheter à un bon prix en fin de saison, c’est très bien. » Keita pourra faire autant de tennis ballon qu’il veut, il ne visera jamais aussi juste. « Je ne vois pas comment ils ne pourraient pas lever l’option. » Un détail, le néo-surdoué n’en a rien à foutre de l’intérêt

L’instant Le Vestiaire : Christanval de grâce

Roger Lemerre pensait le plus grand bien de lui. Ils sont rentrés dans la légende en même temps. Juste retour des choses : l’éternel successeur naturel de la défense de 98 est finalement le moins mauvais de sa génération.

Les socios du Barça ont élu leur pire équipe type de l’histoire il y a quelques semaines. Sans surprise, Philippe Christanval y figure, aux côtés de Frédéric Déhu. Mais contrairement au fils spirituel de Jean-Guy Wallemme, il en a au moins retiré un avantage : retrouver les Bleus au moment opportun. Si Martin Djetou était son mentor, alors l’élève a dépassé le maître. Les plus éminents spécialistes du football l’avaient prédit : ce 7 octobre 2000, en Afrique du Sud, le longiligne défenseur de Monaco avait pris rendez-vous avec la belle Bleue.

Ce qu’ils savaient moins, c’est qu’elle était volage au point de ne le rappeler qu’un an et demi plus tard, après rendez-vous foireux (Micoud, Meriem) et plans d’un soir (Jurietti, Nicolas Gillet). Ce que Christanval ne savait pas, c’est qu’il n’aurait jamais l’opportunité de conclure.

Blaugranalphabete

Car le passage à Barcelone de Christanval n’a probablement servi qu’à entretenir l’espoir. Barcelone en 2001-2002, c’est une 4e place en Liga et une demi-finale en Ligue des Champions. Christanval aurait bien mérité sa médaille après avoir participé aux poules. Pour lui, c’est surtout 26 titularisations en Liga. Lemerre n’y a vu que du feu et l’emmène à la Coupe du monde. Les prestations de Papin à la World Cup 94 ont fait plus de bruit. Mais Philippe s’en foutait, il était content d’être là, de participer à la fête.

Au Barça et chez les Bleus, la saison suivante sera celle de la confirmation : cinq matches et un départ pour l’OM. Petit, il était le successeur de Blanc, en noir. Christanval tient à son statut : à l’OM, il rappelle à chaque apparition les quelques mauvais matches du Président avant son départ pour l’Inter, et il y en a eu. Il ne reste qu’une saison, puis direction l’Angleterre, qui lui confirme bien qu’il n’a pas re-signé de licence de joueur pro. Fulham l’entretient un temps, mais seul le Milan AC a poussé le merchandising jusqu’à l’auberge de vieillesse.

Défense d’y voir

Christanval en aurait donc fini s’il avait un jour commencé. C’est ce fameux 7 octobre 2000 qui déterminera le rayonnement de toutes les défenses bleues qui suivront, privées de Blanc, Desailly ou Thuram. Christanval surpasse la quasi totalité des joueurs sélectionnés de sa génération (1978). Ils sont douze, citons-en onze pour gagner du temps : Boumsong, Bréchet, Camara, Escudé, Zebina (79), Gillet (76), Silvestre (77), Squilacci (80), Mendy, Fanni et Givet (81). Cette année, ils ont tous un contrat en première division de leur pays, c’est déjà pas mal. Le seul concurrent de Christanval est le grand espoir du foot français, l’ancienne idole de Mourinho, il se nomme Gallas. C’est le nouveau Desailly, le patron incontesté d’Arsenal, le futur capitaine inamovible de l’équipe de France. C’est un détail, il est né la même année qu’Henry. Qui a dit carrière ratée ?

Et Blackburn mit Christanval à l’essai en septembre dernier. Il était libre. Gallas aussi. Suffisant pour élargir le casting du Domenech show ?

L’Edito : Chandelles in the wind

Après la Roumanie latine, l’équipe de France de rugby se frottera samedi à la Roumanie du Pacifique. Une défaite par moins de 15 points d’écart est souhaitable. Le choix de Sochaux n’est pas anodin, les Islanders joueront sans anorak et sans Christophe Lambert.

Le Vestiaire se dit parfois que s’il était rémunéré à hauteur de ses compétences, il pourrait offrir à son trésorier une vie de Christian Bîmes. Ce n’est pas Lyon qui nous démentira. Ni Monaco, qui a du soucis à se faire. Les hommes de Wenger, Tigana et Puel n’ont pas été capables de mettre quatre buts là où le grand Metz en a mis trois. Mais personne n’est dupe, à voir Juninho se décrocher le poumon à la 92e minute, l’OL est sans aucun doute en train de préparer la Ligue des Champions. Depuis quand le fantôme du Bayern n’a-t-il pas mis huit buts en un match ? Heureusement Fred est un bon joueur, c’est Sacco qui le dit, ça doit donc sûrement être vrai. Et que penserait-il des branlées prises par Tsonga, à qui tout le monde promettait le Masters quand notre spécialiste évoquait un gala de fin de saison ? Même Nadal est déjà parti en vacances en livrant un gros indice sur la valeur de la Coupe Davis. Le seul intérêt de la déroute sans importance du nouveau Noah en sucre d’orge, aura été de lui permettre de dégonfler son gros boulard qui ne manque jamais une occasion de faire son retour. Golmard était à l’abri, Simon moins. Nous ne sommes pas innocents, notre futur nouveau site internet non plus. Et les nouveaux torchons de la presse sportive ?

Pendant ce temps-là, le PSG est en procédure de divorce. Qui aurait pris Makélélé, Giuly, Hoarau ou Sessegnon ? Qui n’aurait pas viré les autres ? Que Villeneuve se rassure, Wiltord est encore sur le marché.

Bilan : A billets pour l’hiver

Puisque les lecteurs d’Aujourd’hui Sport attendent toujours le compte-rendu du GP du Brésil, faisons les patienter avec notre bilan saisonnier. Et si, malgré Burt, Hamilton n’avait pas tout faux, coco ?

Ferrari. Stefano Domenicali et Mario Almondo auraient fini chez Fiat si la Scuderia n’avait pas au moins ramené le titre constructeur. La voiture italienne était largement au-dessus de la concurrence, mais les options tactiques des deux hommes ont coûté le championnat à leurs pilotes. Massa a sûrement vu s’envoler dans le dernier virage d’Interlagos la chance de sa carrière ; celle de Räikkönen dépend maintenant de la fréquence de ses sorties en boîte les week-ends de Grand Prix.

McLaren. L’écurie anglaise a marqué 151 points de plus qu’en 2007, sans même aller voir dans le garage voisin, celui des Force India. Bien que nous ne l’ayons jamais ménagé, il faut reconnaître à Hamilton une certaine régularité au haut niveau. Aussi perméable à la pression que les digues vietnamiennes, il a manqué au Brésil l’occasion de faire taire les supporters espagnols. Mais c’est quand même plus dur sans coéquipier.

BMW. Un printemps qui chante et le pilotage exceptionnel de Kubica laissaient augurer le meilleur aux amateurs de tunning. Les congés estivaux de ses mécaniciens et la barbe de Nique Heidfeld ont empêché le Polonais de se mêler à la course au titre. Il le fera en 2009 si les actionnaires allemands dégèlent enfin leur budget développement.

Renault. Si la saison avait débuté en Hongrie, Alonso serait triple champion du monde. Mais avec (Giuseppe) Dessi, on mettrait Piquette en Bouteille, sans faire offense à notre ancien stagiaire. Renault a fait l’erreur de le garder. La comparaison avec l’Espagnol est pourtant cruelle pour la famille Grosjean.

Toyota. Trulli est certainement le meilleur sur un tour. Dommage pour lui, les courses en ont plus de cinquante en général. Le dernier de la saison était de trop, aussi, pour Timo Glauque. Et dire que certains osent penser qu’il a volontairement ouvert la porte à Hamilton.

Toro Rosso. Vettel n’a fait qu’une erreur cette saison : signer chez Red Boules, l’écurie mère, moins performante. Personne, ou presque, n’aurait jamais pu miser sur un pareil rétablissement des Minardi. Ca n’aura curieusement profité qu’au nouveau Schumacher.

Red Bull. Pouvaient-ils espérer mieux avec Webber, Coulthard et un moteur Renault ? Red Bull n’a quand même pas tout perdu cette année : la boisson est arrivée sur le marché français.

Williams. Kiki Rosberg est encore plus irrégulier que les contractions de Karen Minier. Nakajima, lui, est dans la droite lignée des grands pilotes japonais.

Honda. A ce prix là, ils feraient mieux de se concentrer sur la moto. Button a oublié que James Hunt (photo) ne faisait pas que boire et baiser.

Force India. Il fallait bien faire le nombre, Ecclestone a des filles à nourrir. Sutil aurait mieux fait de se pendre après Monaco.