85e minute, Lyon vient d’égaliser face à Montpellier. Le fighting spirit offre souvent le second but, Cris et Boumsong aussi.
La méthode est connue : Costa au coup franc, Marveaux à la réception, but. Ça marchait à chaque fois en Ligue 2, il n’y a plus aucune raison de ne pas y arriver à Lyon. Candidat au podium, comme Lille, Lorient et Auxerre, Montpellier a sauvé les meubles. Une erreur d’inattention et l’ancienne vedette de Saint-Etienne, qui n’était pas huée par le public d’un club qui n’a pas failli descendre l’an dernier, traînait par là pour égaliser. Heureusement, Costa l’ancien maître à jouer de Pau et Sète a retrouvé ses esprits. Ca faisait deux minutes que Lyon était revenu, il en restait cinq à jouer, une équipe se bat toujours jusqu’au bout aux côtés de son entraîneur. Lisandro et Gomis sur le terrain, le coup de poker Tafer n’avait rien d’un appel au secours. Aulas et les actionnaires se poseront peut-être la question quand même, la réponse vaut 72 millions, ils l’estimaient à 40. Et dire qu’à quelques kilomètres de là, on poursuit en justice les convoyeurs de fonds pour une broutille.
Veaux en vilain
Ce recrutement n’était pourtant pas si mauvais. Il a permis de découvrir les stars de demain. Le nouveau Juninho d’abord. Pjanic était déjà là, ça fait 3 buts et 2 passes. Bastos l’a rejoint, ça fait 4 buts et 1 passe. Le Vestiaire avait pourtant relevé l’excellente dernière partie de saison dernière d’un joueur meilleur passeur 2009, dont Lille a cru bon devoir se débarrasser pour être bien meilleur avec Frau aujourd’hui. Autre recrue décisive d’avenir : Lisandro, tout juste presque 27 ans, le nouveau Benzema. Ça fait 8 buts dont 2 penalties marqués dans 5 matches différents pour 6 points remportés en 14 matchs disputés, on a bien dit décisif. Décisif aussi en Ligue des Champions avec 7 matchs disputés, Anderlecht inclus, pour 5 buts dont 4 d’un coup. On a effectivement bien dit décisif.
Les autres sont connus, ils ont perdu le dernier titre. Vivement le retour des blessés, Benzema, Juninho, Essien, Diarra, Tiago, Caçapa, Cris jeune, Le Guen, Wiltord et même Abidal, ça peut toujours aider. Puel a déjà fait découvrir à ses joueurs la 3e place, et aujourd’hui il il est dans les temps pour viser bien plus haut. Alain Perrin rigole sûrement en imaginant son successeur lui succéder aussi à Saint-Etienne.
Lille aux enfants
Michel Seydoux aussi a compris, il n’en dort plus, Lille aurait dû gagner la Ligue des Champions depuis longtemps. Balmont, Mavuba et Cabaye ont appris depuis peu qu’on pouvait défendre et attaquer dans le même match, et que Lille pouvait marquer des buts. La compétence de Rudi Garcia dépasse l’entendement, ses précédents employeurs ne s’en étaient pas rendu compte. La prochaine fois, Seydoux ne se fera pas avoir, même pour le pognon Gervinho et Hazard ne mettront pas un terme à leur carrière comme Keita, Makoun, Bastos et Bodmer. Pjanic, Delgado et Ederson peuvent opposer qu’ils n’ont pas joué là-bas, le bloc-équipe de Puel ne laisse personne sur le route. Lloris n’a pas toujours eu cet air dépressif du condamné. Les titulaires lyonnais aimeraient être aussi contents de l’entraîneur que les remplaçants bordelais du leur, mais on ne peut pas toujours se forcer à être poli. Et puis Puel est un sentimental. Jamais il ne fourguerait un Fauvergue à Strasbourg, d’autant qu’à Lyon il en a une bonne dizaine. Accuser treize points de retard sur Bordeaux, c’est grave parce qu’il n’y a que 19 journées de jouées ou pas grave parce qu’il en reste 19 ?
Pendant ce temps-là, Aulas soutient publiquement le médecin et le préparateur physique. Cornillac, lui, rappelle que Lyon a gagné sept titres et mérite le respect comme Reims double finaliste de C1, le FC Nantes fils d’Arribas, Toulouse le tombeur du Naples de Maradona et le Metz de Kurbos tombeur du Barça.