Marc Lièvremont : « Le lard et la manière »

Le 3 décembre 2008 nous avions presque rencontré le plus élégant des Lièvremont les mains pleines dans les rayons d’un H&M de Londres.

QUESTION : Marc, que vous inspire le tirage au sort de la Coupe du monde 2011 ?
MARC LIEVREMONT : C’est toujours difficile de se projeter aussi loin dans une compétition. Il peut se passer beaucoup de choses en trois ans : la nomination de Milou (Ntamack) au gouvernement, un tsunami en mer de Tasmanie ou, qui sait, la libération conditionnelle de Cécillon. Michalak aura peut-être aussi repris le rugby d’ici-là.

Q. : La perspective d’un match d’ouverture contre la Nouvelle-Zélande, chez elle, doit tout de même être excitante ?
M. L. : Il n’y a bien que mon pote Benazzi qui était excité avant de jouer les Blacks. C’est vrai que ce sont des beaux mecs. Dans ce genre de match, le plus dur, c’est les 80 premières minutes. Mais si on veut passer les poules, il faut prendre le taureau par la gorge, comme disait souvent mon pote Dourthe. Il y a ensuite la perspective d’un quart de finale contre l’Argentine ou l’Angleterre, deux équipes qui nous réussissent plutôt bien.

Q. : Peut-on également craindre l’effet Tonga ?
M. L. : Encore une fois, je refuse de tirer des paons sur la comète. C’est déjà une grosse satisfaction d’avoir gagné notre billet dans un groupe aussi relevé, avec l’Argentine, l’Australie et les pacifistes Islanders. On a répondu présent au rendez-vous quand il le fallait, en qualifications. Le groupe aura maintenant moins de pression pour les matches amicaux de février-mars.

Q. : Comment allez-vous justement aborder le prochain Tournoi des VI Nations ?
M. L. : Par le bon bout du tunnel de Croke Park. Je sais qu’on sera très attendu au coin du virage, mais Bernard Laporte, quand j’ai pris sa place, m’a conseillé de faire comme lui : rester fidèle à ma politique. J’espère donc pouvoir encore superviser quelques nouveaux joueurs, ça m’évitera d’aller me les geler à Mont-de-Marsan.

Q. N’avez-vous pas l’impression de galvauder ainsi l’héritage du Tournoi ?
M. L. : Vous savez, l’important dans la victoire, c’est la gagne, quel que soit le lard et la manière. J’aurais bien pris Kelleher et Carter, mais le hasard a voulu qu’ils naissent au mauvais endroit, au mauvais moment. Et c’est un peu pareil pour David (Skrela), m’a dit son père la dernière fois.

OM-Dortmund : Faust de Götze

Récupérer tous les ballons et perdre 3-0 à Marseille : voici le Borussia Dortmund, indiscutable champion d’Allemagne 2010. Une des oeuvres allemandes les plus splendides de l’histoire de la ligue des champions.


En humiliant Dortmund 3-0, un soir de Ligue des Champions : l’OM aurait-il fait un pacte avec le diable au prix d’un carton plein en C1 ?  Car cet OM premier de son groupe est un OM de retour, un OM nouveau et créatif qui varie son jeu de scène. Dans le premier acte, le Docteur Deschamps nous a offert du jeu court : Valbuena pour Lucho, Lucho pour Rémy, Rémy pour Ayew, l’axe central allemand glisse. 1-0. Dans le deuxième acte, du jeu direct : l’axe central allemand sert Rémy qui en profite, passe décisive. 2-0. Et du jeu placé sur le troisième : un ballon qui arrive dans la surface pour la première fois de la soirée, et c’est le penalty. L’axe allemand a fait faute. Le physique de Diawara, le physique de Diarra, le physique de Kaboré, le physique de Rémy et de temps en temps un ballon à jouer pour Lucho et/ou Valbuena : l’OM a trouvé son équilibre. Quand on ne sait pas jouer, on ne joue pas.  Dans ses propres 30 mètres même à domicile, il n’y a pas de petite ambition : Ayew a réussi son doublé. Reste à corriger les quelques impuretés restantes : les relances de derrière, Azpilicueta, les relances au milieu, les centres.

OM de peu de foi

C’est un triomphe artistique, Dortmund n’a pas pu résister. Les Allemands n’ont que leur âme pour pleurer dix occasions, le poteau de Gotze, la barre de Barrios et les trois duels perdus contre Mandanda. Ils ont été mangés mais en Ligue des Champions, à moins de 80% de possession, 75% de duels gagnés et de 20 tirs, qui peut bien voyager ? Tirer sur Mandanda ou tirer hors cadre, la Champions League offre des choix impossibles. Des dilemmes. Entre un contrôle raté et une relance à l’adversaire, Nkoulou a été intraitable. On comprend mieux pourquoi Valbuena a offert au public du demi-Vélodrome son sourire du tocard gominé qui l’a toujours su, après le but de Rémy. Il a même dit dans un micro « ça fait du bien pour la tête ». Il peut, c’est lui qui a la plus grosse et c’est toujours le meilleur. Ca valait bien des « olés » du public. Une passe à dix, c’est encore meilleur quand ça double le total de passes.

Au risque de se brouiller avec tout le monde, Houiller pense désormais que les trois équipes françaises pourraient se qualifier. « D’abord, félicitations« .

Lyon-Zagreb : Du cave au Grenier

C’est quoi un cave déjà ?

Il a la même tête, le même poste, le même gel, et si ça se trouve il aime les mêmes filles. De Gourcuff, il ne lui manque finalement que le père éleveur de merlus, les contrats pub qui vont avec et une centaines de passes en moins. Mais dans quel quartier ? A 60 ballons touchés, Clément Grenier n’a pourtant tenté aucune roulette pour ralentir le jeu et tenté que deux frappes mais c’était même pas juste pour se la raconter. C’est peu pour ressembler à son illustre modèle. Il y a encore du boulot pour en devenir l’égal : le Milan, les autographes aux supporters qui veulent celui de Kaka, Bordeaux, l’avocat de Laure Manaudou, le titre de champion de France, Lyon, les 25 millions de transfert, les rumeurs sur sa vie privée, ses dénégations et bien sûr l’équipe de France, ses buts contre la Roumanie, le Luxembourg et l’expulsion en phase de poule du Mondial. Pas celui des moins de 20 ans, celui-là c’est Grenier qui l’a joué.

Zagreb les yeux

Faire du Grenier, ce n’est pas si différent. Beaucoup courir, se démarquer, faire des passes courtes, orienter le jeu et éventuellement être proche du but. Grenier n’a pas été décisif, sûrement un hommage mais ça ne lui garantit pas de laisser son poste quand Gourcuff reviendra. Pour ça, il aurait fallu cacher qu’il est plus tonique et vif, qu’il résiste aux duels, qu’il réussit des dribbles et qu’il se met dans le sens du jeu. Bref qu’il sait jouer même si hier soir il a été très pudique sur son talent. Mais sur ça aussi il a de qui tenir. Pourquoi diable réussir une passe décisive contre Bordeaux ? Ce petit impudent a même dit oui quand on lui a proposé de tirer les coups francs. Cris se souvient que la saison dernière, il avait détruit Grenier à l’entraînement après un nul à Nice. A vitesse réelle, ça arrive de confondre. Le remplaçant normalement, c’est le 7 ou le 29 ?

Pendant ce temps-là, Lille a dominé, ouvert le score et concédé le nul à Trabzonspor. L’UEFA devrait bientôt ouvrir une enquête de paris truqués.

L’Edito: Un fauteuil si Douillet

« Si la logique est respectée » les bleus retrouveront les blacks. Il n’y a plus de petites équipes. Vive le rugby mondialisé.


Le débat fait rage depuis près d’une semaine au sein de la rédaction rugby du Vestiaire. La prestation du week-end n’a pas aidé à l’adoucir. Le quinze de France peut-il ne pas être champion du monde dans un 1 mois ? Au bout de 40 minutes samedi on pensait avoir la réponse, les espoirs éveillés en nous depuis 4 ans par Marc Lièvremont avaient été réduits à néant par une bande de mangeurs de kiwis. Heureusement, et tout le si compétent système médiatique l’a souligné, il y eut cette excellente deuxième mi-temps couronnée par deux magnifiques essais pour échouer à 20 points à peine, de champions du monde 87 à la rue. Il ne reste désormais plus qu’une mi-temps à gagner: la troisième. Celle qui suivra les 50 points encaissés face à la plus mauvaise Angleterre de l’histoire. Avec un tout petit peu de chance, on en aura planté 70 et cette fois pas en 20 matchs.

Karim story

L’autre débat du moment concerne le niveau de Karim Benzema ou plutot celui de la presse espagnole. Avant, il était gros, surdoué et détesté par ses coéquipiers. Du coup il avait du mal à s’intégrer. 2 ans et une cinquantaine de buts plus tard Marca, repris par ce rigoureux quotidien français L’Equipe a convenu qu’il était maigre, surdoué et adoré de ses coéquipiers. Agréablement surpris, nous avons donc enfin cédé à la tentation de visionner deux matchs du Real. Le premier était mercredi face à Levante. Madrid a été nul à chier, et Benzema le bien-aimé n’a touché aucun ballon. Sans doute, la nouvelle passion de ses coequipiers à son égard. Nous étions mauvaise langue, car samedi, le Real s’est remis à marquer grâce son avant-centre chéri. Curieusement il s’était laissé poussé les cheveux et avait pris un air bête de la Pampa pour l’occasion. A moins que ça soit l’autre, celui qui en a mis 3, comme le faisait Cristiano l’année dernière. Le nouveau Karim est arrivé. Effectivement, tout a changé à Madrid, on a bien fait de lire Marca.

Pendant ce temps-là : « Je ne suis pas entré en politique pour être ministre des Sports ». Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis en deux mois.

NZ-France : Mealamu du slip

« On vient de perdre 47-17 en prenant trois, quatre ou cinq essais… » Que pouvait donc bien regarder Marc Lièvremont sur son ordinateur portable ?

De notre envoyé spécial sur le Mont Eden

Julien Bonnaire n’a même pas levé les bras au coup de sifflet final. Le seul qui avait dit tout haut en conférence de presse d’avant-match ce que toute l’équipe pensait tout bas (« si on doit gagner, tant pis ») a eu le triomphe modeste sur la pelouse d’Eden Park. La France venait pourtant de mettre son plan à exécution avec une précision diabolique : perdre exprès contre les Blacks pour éviter l’Afrique du Sud en demi-finale, mais pas trop exprès quand même pour que ces connards de journaleux néo-zélandais ne nous accusent d’avoir fait exprès de perdre. Lièvremont est un génie.

Mais qu’est-ce qu’il ne faut pas faire quand même pour faire croire à 60.000 éleveurs de moutons et quinze randonneurs expatriés qu’il valait mieux lâcher $460 que de se saouler à la Steinlager. Nos pauvres Bleus ont été obligés de jouer à fond pendant 8’15’’. On a alors vu Morgan Parra prendre autant d’intervalle (1) que Trinh-Duc en deux matches, mais on peut avoir 90% de domination territoriale, enchaîner gentiment les passes dans les 22 adverses et se prendre malgré tout un essai sur la première accélération de Nonu.

Ni vous Nonu

L’équipe type du moment de la météo du mois de septembre de Marc Lièvremont pouvait enfin se concentrer sur son quart-de-finale. Elle avait fait tout son possible, mais ces Blacks-là sont tout simplement trop forts. Tant pis, il faudra jouer l’Angleterre et le Pays de Galles pour espérer une finale et Picamoles a bien fait de ne pas essayer de plaquer Cory Jane sur le deuxième essai. Une blessure est si vite arrivée dans le rugby moderne.

Le rugby moderne, c’est ce que les All Blacks et l’Australie arrivent à faire quand on les laisse jouer. C’est tellement beau à voir que les gros français se sont arrêtés ce matin de plaquer à chaque fois que Dan Carter et le beau Sonny avaient le ballon. Ils attendront sûrement la finale pour les agresser et les empêcher de jouer comme en 2007 à Cardiff ou comme l’Irlande la semaine dernière pour battre les Kangourous.

Il vaut mieux cacher son jeu jusque-là et nos petits gars l’ont bien fait. Même la mêlée a fait semblant de reculer d’un mètre à chaque impact et Morgan Parra, qui a essayé de copier ce que faisait Dan Carter comme une danseuse de Madison règle son pas sur celui de sa voisine, est un bien meilleur acteur que ne pourraient le laisser penser ses publicités pour Clio.

Sons of a Hore

Un « carton », un « tampon », un « caramel », une « fistole » (sic), un « placage énorme » : Christian Jeanpierre n’avait bientôt plus assez de mots dans son dictionnaire des synonymes pour commenter ce « choc de titans ». Parce que les Néo-Zélandais, même s’ils auraient bien voulu et qu’ils ont joué toute la deuxième mi-temps en trottinant, n’avaient pas le droit, eux, de faire exprès de perdre. John Key ne leur aurait jamais pardonné.

Heureusement, la France a sauvé les apparences sur un essai dantesque de Mermoz. Une interception, zéro passe : ça valait bien un tour d’honneur à la fin du match, d’autant que le remplaçant de luxe François Trinh-Duc y est allé lui aussi de son essai à zéro passe. Et dire que Guirado est resté dans les tribunes.

Et si la vraie « French farce » était d’avoir gardé pendant quatre ans un sélectionneur aussi compétent que son prédécesseur ?

BONUS LE VESTIAIRE : THIERRY LACROIX ET LA BANNIERE

« Ca fait que 19-0, c’est pas énorme. Je suis très satisfait de cette première mi-temps. »

« Si la suite est logique, la France retrouvera les Blacks en finale. »

« Ils ont par marqué en étant meilleurs que nous, ils ont marqué sur nos erreurs… »

Coupe du monde, France-All Blacks : Le trou noir

C’était en octobre 2007, le Vestiaire acceptait encore les papiers sans vannes et les points d’exclamation quand il y avait du style.

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Retour sur la victoire des Bleus à Cardiff et sur la demi-finale, qu’il ne faudra surtout pas aborder par dessus la jambe.

Par Peyo Greenslip

La France est en demi-finale et partout l’on crie à l’exploit. A croire, que les tricolores ont ramené dans leurs sacs Queschua suffisament de viandes avariée et autres grosses vaches tachetées rousses pour duper tout un pays. Et si cet ultime drop de Luke (je suis ton père) Mc Allister avait troué les pagelles d’un Millenium au couvre-chef métallique, on serait à l’heure actuelle en train de bruler le scalp de Laporte en même temps que les attributs de Lapasset. Cherchez l’erreur. On ne peut en vouloir à ces milliers de personnes de se laisser griser par ces effluves de bonheur. Souriez, chantez, oubliez… Par contre, on sera davantage intransigeant avec un XV de France qui a arraché une à une en quatre-vingts minutes, les épines qu’elle s’était amusée à se planter dans les pieds, juste pour les beaux yeux du redoutable Charles Villeneuve (un France-Ecosse en quart, ça aurait eu une autre gueule), s’il trébuche désormais sur l’une des deux dernières marches.

Vol de nuit

Si la France a renversé la montagne black, elle le doit à quatre facteurs (non pas toi Diniz). Tout d’abord, à une erreur d’arbitrage. Les Bleus ont en effet peiné à trouer le rideau défensif noir. On en attendait pas moins. Mais en plus d’une insolente efficacité (hormi dans les tirs au but d’Alan Boksic), les Français ont bénéficié de la complicité de M. Barnes (lire Bean, haricot). Le plus jeune arbitre du tournoi, qui a omi de siffler l’en-avant entre Traille et Michalak, peut néanmoins compter sur le soutien de ses confrères. « Il est incontestable dans l’action, expliquera plus tard l’ancien arbitre français René Hourquet. J’étais au stade, on le voit. Je ne comprends pas comment un arbitre qui est à hauteur de l’action ne le voit pas et il y a le juge de touche, il y a deux paires d’yeux qui n’ont pas vu mais ce dont je suis sûr c’est qu’il n’y a eu aucune volonté de l’arbitre de ne pas le voir. » CQFD. La deuxième clé du succès bleu réside dans l’abnégation, la détermintaion et le don de soi dont ont fait preuve les Français. Mais nous ne verserons pas dans le dramaturo-lyrique tant il apparait tout à fait normal que des joueurs qui disputent là un billet pour une demie sur leur terre affichent une telle motivation. Troisième raison de cette victoire, la suffisance des Blacks. Bercés par l’illusion d’un premier round bien tranquille, les déménageurs de Graham Henry n’ont jamais remis en cause leur idéal de jeu. Sauf que lorsque le couteau bleu est venu se pointer sous leur gorge, les joueurs du long nuage blanc ont connu un pénible retour sur terre, restreignant leur jeu (David) alerte à un tête-à-tête frontal où ils laissèrent leur énergie et leurs rêves. Un mal auquel les Néo-Zélandais commencent à s’accoutumer, puisqu’ils n’ont plus attteint la finale depuis 1995 et payent leur manque d’approche des matchs couperets (la culture des phases finales). Enfin, comme nous l’écrivions la semaine dernière, le banc a su offrir une alternative judicieuse après le repos. Celui des Bleus, bien entendu, guidé par la densité de Szarzewski et Chabal et l’opportunisme de Michalak. Mais plus que tout, ce fut le banc des Blacks qui tira tout un groupe vers l’abîme. Ce n’est pas un hasard si la sortie de Carter coïncide (n’oublions pas que Mc Alister était out dix minutes) avec le retour français. Là où le beau gosse avait maintenu les Bleus sous pression par son pied gauche tout au long de la première mi-temps, Evans et Mac Donald dont le jeu au pied est aussi performant que les sandwichs équilibrés, peinèrent avec leur botte. La sortie de Kelleher priva également les Blacks de dynamisme et les condamna à réduire leur périmètre de jeu.

Grandeur et décadence

Voici les Bleus, euphoriques et portées par une liesse toute nouvelle, à quelques encablures de leur objectif initial, sur une voie désormais royale, dégagée de l’autobus noirâtre. Qui mieux dès lors que l’Angleterre, notre cher meilleur ennemi, pour venir nous enfourcher des bâtons dans les roues. Boostés par un pack conquérant et bien organisé, les Anglais sont en plus revitalisés par le retour de Sir Jonny Wilkinson. Autant dire qu’il conviendra de prendre ce match au sérieux et de ne pas céder à ce mal si français (cf 87 et 99) d’enchaîner un exploit par une désillusion au moins aussi grosse. Grandeur et décadence. D’autant que dans les deux cas évoqués ci-dessus, la fatigue inhérente à l’exploit précédent avait coupé court aux espoirs nourris du feu ardent de l’impossible victoire. Par conséquent, il conviendra aux Bleus, face à des joueurs au profil physique plus raisonnable, de ne pas se gargariser de ce succès de standing et d’empoigner le match par le bon bout. Ensuite, il ne sera plus alors question que de gérer. Dans cette optique d’enflammer le match, Laporte pourrait faire appel aux feu-follets toulousains Poitrenaud et Michalak (Traille glissant au centre). Le futur sud-africain aurait alors l’occasion de prendre sa revanche sur sa demi-finale ratée de 2003, déjà face à l’Angleterre, déjà face à Jonny Wilkinson. Le pied de Beauxis se révélant ensuite plus à même de boutter les rosbeafs hors de France. Mais que l’on ne s’y trompe pas, les trois-quarts seront confinés à la portion congrue du travail. Vexés par la double défaite d’avant Mondial (c’était il y a un siècle), les Anglais promettent un véritable conflit ouvert (ou plutôt fermé) aux Français. Il faudra donc un pack de combattants, dont on souhaite qu’il puisse être guidé par sa garde noire Betsen-Dusautoir. Pour le reste, les deux premières lignes devraient ressembler à celles de Cardif où elles ont tenu héroïquement face aux assauts néo-zélandais.
Une bataille de gagnée. La guerre se poursuit. L’objectif est clair : la victoire finale !

Coupe Davis, saison 13 : Saga à friquer

La treizième saison du Guy show est déjà terminée.  La production aura-t-elle les moyens d’en supporter une quatorzième ?

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Treize ans après ses débuts, 10 ans après son seul titre, le capitaine est toujours là. Plus positif que jamais, voilà pourquoi Guy Forget est presque l’homme de la situation.

Parce qu’il ne sait plus gagner

Trois finales en quatre ans, dont un titre, avec des joueurs qui jouent le match de leur vie, ça forge un capitaine intouchable. C’était avant la campagne 2003. Effectivement, depuis, il y a eu un cinq quarts, une demie, un premier tour, le fameux chef-d’oeuvre de la dernière finale et désormais Guy offre aussi ses légendaires coups de poker aux demi-finales.  Il y a aussi eu pas mal de Français dans le Top 10, mais une équipe, ça se construit sur le long terme, comme un CDI à la FFT. « Un jour, cette équipe gagnera la Coupe Davis. » C’était après la République tchèque en 2009.

Forget n’a pas menti. En 2007, « franchement, je crois que l’on est parmi les quatre meilleures équipes du monde. Avec un potentiel intéressant pour les années à venir ». En 2006, « cette équipe, je veux la voir dans deux ans » et en 2005 « cette équipe est nouvelle, elle est jeune. Ce week-end, on a eu sous les yeux exactement le schéma du type de travail qu’on doit adopter pour nous améliorer. » En 2010, le capitaine n’est plus qu’un spécialiste du sommeil : « Je pense que Ferrer va passer une nuit en se posant des questions. » Avant d’ajouter en décembre de la même année  « Ça va le faire » pour conclure quelques jours plus tard par « Je pense que cette défaite aura plein d’effets bénéfiques« . Mais ce n’était pas eux qui jouaient vraiment : »Nous avons sous-estimé le travail sournois de certains spectateurs ». Dont acte. Heureusement, en 2011 on se dit que « cette équipe peut devenir énorme. » Pourquoi pas après tout.

Parce qu’il enrage de tomber contre les grands joueurs

Le tirage au sort est impitoyable avec les Bleus. A chaque défaite, un point commun : la France est tombée sur des joueurs du Top 20. Hasard de la malédiction, c’est toujours le même qui prend. Ce n’était évidemment pas une raison de ne pas le faire jouer. « Paulo a été dominé par un Andy Roddick encore une fois très solide » En 2008, « autant sur le match de Paul-Henri, il n’y a rien à dire, on est dominé 7-6, 6-3, 6-2 par Marat Safin, un adversaire qui nous est supérieur dans tous les domaines ». En 2007, « avec Tursunov on a découvert un futur grand, encore un Russe ». En 2006, « quant à Paulo, Andreev l’a surclassé dans tous les domaines ».

En 2004, c’était différent, « Nadal était franchement très très fort », mais cette fois « il y en a un qui a gagné beaucoup de choses ici, ce week-end, c’est Paulo. Au-delà de la défaite de l’équipe, je pense qu’il a vraiment franchi un cap et ça, ça me fait plaisir pour lui. Je pense qu’il va faire parler de lui très, très vite. »
En 2010, le capitaine a de l’ambition : « Je crois vraiment que quand Djokovic joue bien il est un petit peu au-dessus de nous quand même »,  mais « il n’est pas imbattable. »  C’est vrai contre Llodra mais c’était Monfils et Simon sur le court. Il n’a même pas pu s’en prendre à Paulo. Heureusement en 2011, Paulo est à l’abri, du coup « on peut bousculer les Espagnols ». C’est vrai avec Tsonga, mais c’était Simon et Gasquet sur le court.

Parce que la psychologie, c’est pas son truc

Si Mathieu a fini avec Courteau si jeune, c’est en grande partie grâce à son capitaine. Il n’a probablement pas pensé à Forget au moment de changer de coach, mais sûrement à la Russie de 2002, 2005 et 2007. Andreev était trop fort, à moins que ce ne soit Youzhny bien sûr. Peut-être aussi a-t-il songé aux deux matches de Winston Salem 2008 : « J’ai aligné Paul-Henri Mathieu, qui, de toute évidence, était beaucoup plus marqué par sa défaite du premier match que je n’avais pu l’imaginer. »

On ne connaîtra jamais la date du premier match de Mathieu, mais il n’en a jamais vraiment joué qu’un seul, 6 ans auparavant. Gasquet, qui jouait avec son portable non loin de là ce même jour, devait « être soutenu par tous ceux qui l’aiment pour le pousser à devenir plus fort », mais « je ne suis pas là pour disséquer les problèmes de Richard Gasquet. Je suis là pour aider les joueurs. » Au top de sa forme, Simon a apprécié le coup de main, au moins autant que sa première sélection au cœur d’une période où il ne gagnait plus un match. C’était différent pour Monfils, qui était en pleine bourre, mais c’était De Bakker en face. En 2010, le capitaine avait Llodra en pleine bourre. Autant relancer Simon. Heureusement en 2011, Tsonga fait la saison de sa vie. Ca tombe bien, ce sont les Espagnols en face. Jo jouera donc le double. Habile.

Parce que, joueur, il ne gagnait déjà pas

Personne ne peut dire que Forget n’a pas prévenu. Meilleur français et quatrième mondial en mars 1991, Top 10 pendant un an et demi, il en a profité pour garnir son palmarès comme personne : Bercy et Cincinatti 1991, qui rejoignent le doublé à Toulouse (trois fois), Bordeaux (deux fois) ou Nancy, une belle collection de tournois qui ont marqué sinon l’histoire, au moins la vie de Fontang, Guardiola et Gilbert. Sinon, il y avait aussi les Grand Chelem. Toutes les jeunes générations peuvent en tirer une grande leçon d’humilité : on peut ne jamais aller plus loin que les quarts de toute sa carrière et atteindre le Top 5. Le corollaire suivant a été paraphé par Gachassin : on peut n’avoir joué qu’un grand match et coacher treize ans en Coupe Davis. Mais ça oblige à passer des coups de fil à Noah toute sa vie. Noah est sur répondeur.

« Après, je crois que c’est plus la capacité des joueurs de l’équipe de France à relever le défi que mes choix stratégiques qui fera vraiment la différence. » On avait comme un petit doute.

L’Edito : All Blake

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L’exploit aurait pu être exceptionnel. En plus de ne pas être le meilleur joueur d’une équipe que ne joue déjà pas très bien, Cheikh Diabaté le nouveau modeste buteur bordelais aurait pu rater deux penaltys dans le même match. Palermo en rata trois en son temps mais évoluait-il sous les ordres de Francis Gillot ? Qu’on se le dise, Landreau aime moins Panenka que par le passé.
L’exploit du mois de septembre sera peut-être à aller chercher plutôt dans une pharmacie. Pourquoi pas celle de Jeannie Longo désespérement vide depuis 35 ans et puis soudain en ouvrant le placard, entre le Lillet et la camomille, un bon thermos d’erythropoïétine. Si son mari avait autre chose que le vélo pour gagner sa vie on se demanderait depuis combien de temps le couple se fout de notre gueule. On pourrait même faire semblant de ne pas avoir la réponse.
Il n’y aurait donc des exceptions ethiques que dans deux sports, le football bien-sûr et l’athlétisme quand il est pratiqué par des mecs habillés en jaune qui descendent des chronos au delà des limites chevalines. Pour Bolt c’était normal puisqu’il est aussi capable d’avaler 6 nuggets en 9sec59. Pour Blake aussi c’est normal, il s’entraîne avec Bolt. Et pour leurs 8 camarades d’entraînements qui se sont déjà fait chopés, on dit quoi ? L’exception, sans doute.

Ligue 1, Bordeaux : Plus Modeste tumeur

 

 

Ils ont tous cru qu’ils étaient bons, ça n’a réussi à aucun. Mensonge d’état ou œuvre d’un gourou ?

Carrasso : Que lui reste-t-il à part ses voyages en équipe de France et quelques expulsions pour éviter de voir tous les matches jusqu’au bout ? Pourtant, à un moment donné, ça l’a amusé d’arrêter les tirs adverses, y compris contre le Maccabi Haifa. Même les buts que Ciani lui marquait ne le dérangeait.

Ciani : Aussi mensonger que ça puisse paraître, en 2009 Ciani ne perdait pas un duel et marquait plus pour son camp que contre. Il devait faire le Mondial, mais France-Espagne et Lyon-Bordeaux sont passés par là. Le but pris sur une touche contre l’Olympiakos, parce qu’il a confondu sa droite et sa gauche, n’était finalement pas un hasard. Il est monté tellement haut qu’il doit autant sa sélection que sa dépression à Laurent Blanc.

Planus : Lui aussi a connu ce qu’il n’aurait jamais dû connaître : une ovation de Chaban un soir de quarts de finale de C1. Il n’était pas programmé pour ça, comme il ne l’était pas pour aller à l’autre bout de la planète supporter les Bleus. Mais Gallas avait besoin d’un remplaçant. Depuis, il a été soit blessé, soit Judas de Tigana.

Chalmé : Il n’y a pas d’âge pour arrêter une carrière. A 29 ans, la pointe de vitesse d’Issiar Dia peut vous tomber dessus lors d’un banal Bordeaux-Nancy. On peut coûter un but, perdre le titre et sa place sans que personne n’y trouve rien à redire.

Trémoulinas : Il est en fait défenseur. Ceux qui ont vu Le Mans-Bordeaux en 2010 pourront dire qu’il a bien caché son jeu. Avant, il avait  au moins ses passes décisives pour affirmer le contraire. Mais Blanc ne s’est plus laissé avoir depuis qu’il est parti.

Lamine Sané : Blanc lui-même disait que venir de Lormont et jouer contre le Bayern, c’était extraordinaire. Il ne joue plus contre le Bayern.

Pendant ce temps-là, Alou Diarra fait la route Marseille-Bordeaux tous les jours, Yoann Gourcuff a trouvé un certificat médical d’inaptitude et Wendel et Fernando se sont spécialisés dans la haute finance. Sinon, pour Chamakh, il y a toujours du boulot pour les Frenchys dans la restauration à Londres.

France-Canada : Les géants de Papé

Avant d’aller se jeter du haut du Te Mata Peak, notre spécialiste water-polo, Peyo Greenslip, nous a laissé une copie de son testament.

De notre envoyé spécial permanent à Havelock North

Dans l’avion qui emmenait l’équipe de France en Nouvelle-Zélande, Maxime Mermoz, ses initiales Y. J. brodées sur l’appui-tête, rêvait de grands espaces, de kangourous et de barrières de corail. Et puis, il a ouvert son guide des Frogs-in-NZ et découvert que les Aborigènes d’ici parlent le Maori, que les vins blancs de Hawkes Bay sont aussi mauvais que ceux de Gisborne et qu’il pleut parfois au printemps sur l’île du Nord.

Alors, lui et ses amis se sont souvenus qu’ils avaient terrassé les Fidji dans des conditions à peu près semblables en novembre 2010 à la Beaujoire. Et comme en novembre 2010 à la Beaujoire, ils n’ont pris aucun risque. Comme disait Benazzi sous la douche : prends ton pied quand la savonnette glisse.

Pas BO à voir

Le plan de jeu fonctionnait à merveille en début de match et la France passait sa spéciale : un ballon échappé par l’adversaire sous une chandelle pour un essai à zéro passe. Imparable. Malheureusement, le staff canadien avait eu le temps en trois jours de visionner le best-of de la saison 2010-2011 du Biarritz Olympique et on a vite compris que Damien Traille aurait beaucoup de ballons aériens à négocier sur le pré des Magpies.

Longtemps alors Bernard Lapasset a regretté d’avoir laissé autant de repos aux barbus canadiens entre leurs deux premiers matches. Les Bleus n’avaient pas encore vu la ligne des 22 avec le ballon dans les mains quand Jo Maso a arrêté de compter le nombre de placages ratés. Le travail de sape allait bien finir par payer.

Une attitude de Bonnaire

Et effectivement, nos bucherons ont bu le calice jusqu’à Cali en fin de match. Pendant dix minutes, ils ont enfin compris qu’ils avaient à faire aux vice-champions d’Europe 2011, que leur manque d’agressivité dans les rucks n’était pas du tout la preuve de leur suffisance et qu’ils étaient finalement capables d’aligner trois passes en courant vers l’avant.

Difficile, devant une telle démonstration de puissance collective, de sortir quelques noms du lot : Rougerie était sûrement trop absorbé par le capitanat pour s’occuper du jeu ; Bonnaire ne peut pas couvrir tout seul tous les postes de la troisième ligne ; Guirado lance beaucoup mieux en touche quand il ouvre les yeux ; Servat a passé beaucoup trop de temps avec Guirado ; Parra n’a pas compris qu’on ne pouvait pas partir systématiquement tout seul au ras des regroupements, Trinh-Duc n’a pas compris qu’on ne devait pas systématiquement taper des chandelles ou des coups de pied au loin quand il pleut.

Le plus dur est fait. Une défaite volontaire contre les Blacks samedi prochain et nos Bleus ont leur place en finale.

Lille-CSKA Moscou : L’érudit Garcia

« Nous ne sommes pas faits que pour défendre. » Théoriquement, en Ligue des champions, chaque huitième de finaliste y arrive.

C’était il y a six mois, Bouma et Toivonen étaient à peine plus connus que Doumbia, Lille était à peine moins champion de France qu’aujourd’hui. Le PSV avait visité Lille pour subir, craquer puis revenir et ramener un point. Hier soir, c’est Moscou qui est venu visiter le Nord pour le même résultat sauf que ce n’était pas l’Europa League, mais la Ligue des champions. La Coupe d’Europe est parfois plus difficile pour un Barça que pour un autre. Celui qui n’est pas une invention de journalistes en mal d’inspiration en tout cas.

La micheline d’Ascq

A croire que Lille est devenu Lille par Hazard. Et que le hasard n’est pas bon défenseur, ou du moins qu’il n’aime pas défendre. Il est amusant de constater que Lille jouait peut-être déjà la Coupe d’Europe l’an dernier contre Marseille, la preuve : une première mi-temps de feu, et l’OM qui s’impose 3-1. C’est que l’on appelle la méthode Garcia. Leçon n°1 : apprendre à attaquer aux défenseurs, mais pas aux attaquants à défendre. Leçon n°2 : la première mi-temps sert à presser haut pour récupérer haut, attaquer et prier pour que Moussa Sow en mette au moins un toutes les quinze tentatives. Ca peut arriver.

L’ennuyeux, c’est qu’avec tout ça, on peut même finir par mener au score, tous les Barças ont connu ça. Dans ces cas-là tout s’accélère, c’est la leçon n°3 : on n’attaque plus, on ne presse plus, on oublie le marquage, on regarde Wagner Love prendre la balle plein axe et se retourner une bonne dizaine de fois. Après tout, les Lillois n’étaient que cinq contre un. C’est bien connu, dans le football moderne mieux vaut délaisser l’axe quand on mène, sinon comment Toumbia pourrait travailler les une-deux dans la surface à la 90e. Basa et Rozenhal n’ont pas pensé à faire faute, comme quinze minutes plus tôt Landreau n’avait pas pensé à dégager loin plutôt que filer la balle à son latéral cerné par trois Russes. Le prix de l’expérience dit Ianetta. Dugarry, lui, continue à pester contre ce CSKA qui n’avait pas les armes pour égaliser. Pas faux : à un poteau près, ils gagnaient.

Pendant ce temps-là, Houiller a d’abord tenu à féliciter Hugo pour ce bon point pris contre je ne sais plus quelle équipe avant de saluer la performance de Gomis qu’il a trouvé très bon. Du coup il aurait aussi félicité Bastos et Briand qui ont eux aussi raté tout ce qu’ils pouvaient. Bon, c’est vrai que Gomis a aussi donné une balle de but à l’Ajax.

Olympiakos-OM : Hellène s’égara

L’OM en crise s’est offert un bon bol d’air. Ou alors l’OM a livré le même match que d’habitude, en pire.

Oui, Mirallas est bien cet ancien joueur de Saint-Etienne et Modesto cet ancien joueur de Monaco. La faillite de la Grèce est décidément sans limite. Il y a deux ans, la prospérité avait permis à l’Olympiakos d’atteindre les huitièmes de finale et de menacer Bordeaux. Il y a toujours un Papadopoulos et un Torosidis, mais la différence c’est qu’à l’époque Abdoun réservait ses passes décisives à la Ligue 2. Aujourd’hui la grande vie s’offre à lui mais pas à ses passes décisives.

La remarque ne vaut plus pour Jérémy Morel qui en a réussi une. Là n’est pas sa moindre performance, même s’il a aussi prouvé qu’il savait courir et écouter la petite musique de la Ligue des Champions sans fondre en larmes. Avec ses compères d’attaque Rémy, Lucho et Amalfitano, ils ont fait feu de tout bois dans l’enfer grec, se créant pas moins de deux occasions supplémentaires, dont une par Cheyrou. Solide, l’OM n’a pas encaissé de but malgré la pression mise en fin de match par les trois meilleurs Grecs : Fanni, Traoré, Nkoulou. 1-0, l’OM est lancé, la crise est finie.

Gignac, t’es fessé

Tout est donc revenu dans l’ordre. L’OM n’a pas de buteur et fait jouer Rémy devant, l’OM n’arrive pas à dominer une équipe qui n’aligne pas trois passes de suite, l’OM est déconcentré, le gardien de l’OM fait des arrêts et rate des sorties, l’OM est la même équipe athlétique depuis deux ans, l’OM est en difficulté quand Mbia et Valbuena ne sont pas à leur niveau. Mais alors, les frères Ayew ne seraient de pas de vrais Pelé ? Mais alors, à jouer comme Toulouse, Gignac va vraiment faire du bien ?

Les crises, les rédemptions, tout avait déjà été écrit à la mi-juillet.

L’Edito : Bâle trappe

Dans la foulée de France-Japon, Bernard Laporte va retrouver un club. Lièvremont est vraiment si fort que ça alors.

Au royaume du dollar, deux happy-ends valent mieux qu’une. Un an après, la saga Federer s’offre un coffret revival des 10 et 11 septembre. Mêmes acteurs, même scénario et à la fin les jumelles sont contentes que papa rentre si vite. A 59 fautes directes près, on se dirait qu’on a revu le grand Suisse, ses beaux coups droits et son déplacement souple et aérien. Parce qu’on perd après avoir servi pour le match, mené deux sets zéro, raté deux balles de match avant de lâcher et se faire breaker, est-on fini ?

Tsonga ne devait pas mentir, alors, en disant qu’il n’était pas dans un bon jour en quarts. Djokovic n’était pas forcé d’être aussi humiliant : contraindre le plus grand de tous les temps à dire devant tout le monde : « J’aurais dû gagner. » Avant il ne serait même peut-être pas contenté de le dire, il l’aurait fait. Comme tout le monde, Federer va finir par se lasser de regarder les finales des autres. Arrêter à temps ou perdre son temps, tel est le dilemme.

Brest friends

A l’aube du grand retour de la Ligue des champions, la France est elle aussi face à un choix : vaut-il mieux des individualités pour gagner à Dijon ou un collectif pour perdre contre Rennes ? A défaut, autant s’en remettre au Hazard. Dans tous les cas, Gignac n’y est pour rien et il n’a pas son mot à dire. Pastore aimerait en être mais chaque chose en son temps : d’abord Brest, ensuite l’Europa League. A l’impossible, nul n’est tenu et même pas Palerme qui a battu l’Inter. C’est comme perdre contre des Belges en volley, ou des Espagnols en basket ça passe inaperçu.

Pendant ce temps-là, Puel et Aulas jouent à un jeu : qui a été le plus mauvais dans son rôle ? Lacombe aussi voulait jouer.

Coupe du monde : Calife à la place du Cali

« Le rugby est un sport qui se joue debout. » Rien n’échappe à Christian Jeanpierre.

De notre correspondant spécial permanent à Whakapapa Village

Qui aurait pu penser qu’un ancien joueur de Marseille-Vitrolles participerait un jour à une cérémonie d’ouverture de Coupe du monde ? Qui de Christian Jeanpierre ou de son ami Cali a pris le lit du haut au dortoir ? Le guide des Frogs-in-NZ vaut-il vraiment 25 euros ?

Ca fait maintenant trois jours que Peyo Greenslip doit se lever avant 14 h du matin, mais beaucoup de questions restent en suspens dans les bordels de Gisborne. Si le « Kia Ora » qui traversait jeudi la Une de L’Equipe veut dire « Bienvenue », à quoi peut donc servir le « Haere Mai » écrit un peu partout à la sortie de l’aéroport ? Et si Ian Borthwick avait séché ses cours de Maori à l’école ?

Tonga la bomba

Les premiers matches de ce Mondial ont aussi levé quelques doutes. Le rugby, c’est sûr, n’est plus ce sport sans intérêt où on pouvait donner deux ans à l’avance le nom des huit quart de finalistes. La preuve : en ne jouant qu’une mi-temps, les Tout Noirs, sans pousser en mêlée, ont souffert le martyre contre les Tonga avant de marquer le sixième essai de la délivrance.

Pas de défense, du jeu à outrance, des passes après contact : Sylvain Marconnet a cru un moment dans son salon que le Super 15 n’était pas tout à fait fini. Puis il a vu l’Angleterre pulvériser l’Argentine (13-6), l’Ecosse broyer la terrible Roumanie (34-24) et l’Irlande piétiner les Etats-Unis (22-10). Les nations du Nord n’ont pas attendu pour étaler leur puissance.

Heureusement, la France, elle, a bien caché son jeu. La surprise n’en sera que plus grande la semaine prochaine contre le Canada.

Communication Le Vestiaire : Le troisième souffle

C’est une des plus grosses opérations de l’histoire de l’audiovisuel.

Alors que Canal+ met la main sur Alexandre Delperier, Le Vestiaire s’est emparé coup sur coup d’un webmaster, de bruits de Vestiaire et des mouchoirs qui vont avec et surtout, d’un des jumeaux Greenslip, la famille qui avait fait du meilleur site de sport, le meilleur site de sport. C’est après deux ans de négociations, d’intimidations, et de quelques moments de plaisir tarifé ou non que la star des journalistes rugby a fini par revenir à l’occasion de la Coupe du monde.

C’est donc sur une nouvelle interface que la V3 du Vestiaire accueillera l’autre Peyo à partir de la semaine prochaine. Son spécialiste foot de retour après quelques jours de stage avec des Albanais, des Roumains, des Albanaises et des Roumaines reviendra également avec sa nouvelle colonne vertébrale mais sans vertu. Sans oublier notre pigiste média capable d’ecrire sur Thouroude et Margotton en trois mois, après avoir enchaîné le petit Gousset et Jean-Pierre Bade en à peine trois ans.

Le dormeur Duval

Ainsi, la fessée de Pierre Duprat à Lucie Louette, pardon, de Pierre Duprat et Lucie Louette ne seront plus que de lointains et affreux souvenirs. Comme un sourire de Yohan Diniz, finalement. Désormais il ne nous reste plus qu’à attendre que les 3000 lecteurs quotidiens du mois de decembre 2008 actualisent leur lien car levestiaire.unblog.fr n’existe plus. A la place www.le-vestiaire.net s’est chargé d’éliminer un par un tous ses fans, de Nicolas Manaudou à Thierry Clopeau, de Richard Escot à Jimmy Vérove et Cathy Tanvier (ça ne veut pas dire qu’ils sont ensemble) en passant par l’immense Denis Rey. Denis, évite de le prendre au premier degré cette fois. Merci.

Pendant ce temps-là Hulkmusclor, Fred, Gégé, Hi Hat, Hannezo, Burt, Hendoo (et ses multiples pseudos marrants), Beto, Lesagepoete, Gogo, Brandade, Bastos, Denis, Lemajorfatal (il n’a écrit qu’une fois mais c’était sur de la voile donc ça compte triple) et même Coureurde8 (champion des courses de 8m) ont réussi à mettre notre adresse dans leurs favoris. Il y en a un autre qui est tombé dessus par hasard mais qui, apparemment, a dû apprécier quand même :

anonyme
pd@free.fr

c’est vraiment nul de parlé des gens comme ça, surtout quand on ne les connaît pas!! Et si vraiment ce « journaliste » en était un bon, il aurait signé ce torchon de jalousie et de mesquineries!!!

Bruits de Vestiaire

FOOTBALL

Sans Abbey

On ne sait pas ce que Ben Arfa, Obertan, Marveaux, Cabaye et Alan Shearer portent sous leur survêt’ après l’entraînement, mais ils ont l’embarras du choix depuis que Newcastle United a sorti sa propre ligne de lingerie. Les supportrices de Stoke City, la ville voisine, doivent elles encore attendre. Ca n’empêche pas Madame Peter Crouch, Abbey Clancy, de montrer sa culotte à tout le monde.

Et PAF le chien

C’est pas sympa pour Pierre-Alain Frau.

RUGBY

De beaux Roberts

David Hasselhoff a beau poser devant un drapeau américain, il supportera le XV du Poireau pendant la Coupe du monde. Il faut dire qu’une jeune galloise astique le sien depuis quelques temps : Hayley Roberts, dont il est de vingt-sept ans son néné. Pas mal, mais ça ne vaut pas Pamela.

Vivement le retour à la maison :

ATHLETISME

Costa Blanka

Notre spécialiste athlétisme est tombé par le plus grand des hasards – comme la majorité de nos lecteurs – sur cette photo dénudée (à gauche) de Blanka Vlasic en préparant son bilan des derniers championnats du monde d’athlétisme. Aussi calé en sauts qu’en gros bonnets, il s’est alors demandé comment une fille qui avait si peu de seins en compétition (à droite) pouvait en avoir autant dans le privé. Une idée Niko ?

OMNISPORTS

Ayem what Ayem


Un sondage du très sérieux MyProtein.fr classe Camille Lacourt à la première place des « stars françaises masculines au physique de rêve », devant Frédéric Michalak, Harry Roselmack et Christophe Dominici. Cherchez l’erreur. Chez les filles, Laure Manaudou n’est que quatrième d’un classement dominé par Ayem (photo). Mais est-ce qu’elle nage le 400 m en quatre minutes Ayem ?

HOCKEY SUBAQUATIQUE

NATATION

Mais que fait Fred Bousquet ?

L’Edito : Une équipe à la Noah

Le défi le plus difficile pour l’équipe de France sera de trouver le moyen de ne pas remporter l’Euro. Insurmontable ? Pas pour Nando de Colo, mais pas certain que Traoré le laisse faire.

Ça devait finir par arriver. A force de jouer la nuit et de faire gagner des Serbes, le tennis est devenu moins populaire que le basket. Un raisonnement qui ne s’applique qu’à la France et uniquement pendant que Tony Parker séquestre Albicy à l’hôtel. Bilalian se renseigne déjà sur les tarifs de la finale : amour du sport et compétence.

Nous avons presque le même, la preuve : c’était le 20 juillet dernier, à plus d’un mois des championnats du monde, le spécialiste athlétisme du Vestiaire se livrait à l’une de ses plus belles demonstrations d’expertise depuis tous les déplacements de l’OM en CEI. Dans la catégorie « L’autre galaxie » il citait quatre noms. Trois d’entre eux feront podium, le quatrième était Tamgho, qui aurait évidemment pris le bronze, lui aussi, s’il avait bien voulu se donner la peine d’avoir un corps de sportif de haut niveau capable de gagner.

Le cheap Vicaut

En revanche, personne n’est parfait, notre spécialiste avait eu l’idée saugrenue de qualifier d’ « Européens » Mang, Kowal, Baala, Carvalho, Barras, Diniz et Soumaré. Allez savoir pourquoi, ils se sont tous plantés. Le niveau mondial est décidément impénétrable.

Un palier difficile à atteindre aussi quand vous avez fait la moitié de votre carrière à Arsenal et que vous ferez le reste à Manchester City. Heureusement, son concurrent Gourcuff porte encore mieux le costume de fantôme. Mais Nasri n’a pas le monopole de la nullité Outre-manche, puisqu’à Londres le légendaire Malouda, un bon match depuis janvier 2011 – information non vérifiée -, s’abîme dans la médiocrité de ses états d’âme. Bonne nouvelle, il ne devrait pas avoir à craindre de sa performance du soir, son requin de sélectionneur lui réserve une place assise, mais en business.

Pendant ce temps-là, une pendule du site http://fr.rugbyworldcup.com/ indique J-3. Et pour la V3 du Vestiaire, c’est combien Monsieur le webmaster ?

Eurobasket 2011 : L’Angola guette

Quelle sélection africaine Vincent Collet entraînera-t-il après l’Euro ?

Jamais encore Le Vestiaire n’avait poussé aussi loin sa lecture de L’Equipe qu’en lundi 29 août. Il y a découvert que les sports collectifs ne se jouaient pas tous sur gazon et que Tony Parker était avec les journalistes aussi percutant que les paroles de son flow : « En équipe de France, tous mes coaches m’ont appris des choses. Il n’y en a pas un au-dessus des autres. Par contre, le plus mauvais, je peux te le dire, c’est Michel Gomez. Je n’ai jamais vu ça… »

Faisait-il allusion à l’éclatante campagne de qualification européenne de 2008, qui avait déjà valu nos honneurs au finaliste de la coupe Korac 1987, ou à sa récente éviction de la sélection angolaise ? Mystère. Michel Gomez avait pourtant montré une lucidité rare lors de sa prise de fonction : « L’Angola ne m’a pas attendu pour avoir des résultats. » Elle l’a par contre attendu pour perdre contre le Sénégal son tout premier match du championnat d’Afrique depuis dix ans. Toutes les bonnes séries ont une fin.

Celles de Michel Gomez ne durent d’ailleurs jamais bien longtemps quand il n’a pas sur le parquet des joueurs capables de se gérer sans lui. Parti en 1996 exercer sa science du basket à Salonique, il en revient quelques mois plus tard, lourdé par ces ingrats de Grecs, comme il le sera plus tard à Limoges, au Havre et à Orléans. Fâcheuse coïncidence.

Pendant ce temps-là, Tony Parker a déjà gagné 4 matchs.

US Open : Fous d’Irene

Ils avaient tellement hâte de bien se préparer pour le tournoi de Metz.

Il fallait avoir le nez creux et l’œil particulièrement acéré pour ressortir du placard la théorie des quatre Mousquetaires. Quatre Français dans les treize premiers mondiaux, du jamais vu, la deuxième semaine est quasiment offerte aux quatre. Si Gilles Simon attend quelques jours pour abandonner à cause de son torticolis bi-hebdomadaire, ils seront bien deux. Peut-être trois, on n’est jamais à l’abri d’un retour en forme de Benneteau.

Perdre contre un numéro un mondial n’a rien de déshonorant, même quand il ne l’a été qu’en 2003 et qu’il est actuellement 105e. Juan Carlos Ferrero a toujours son coup droit dévastateur, il suffit juste qu’il prenne bien appui sur ses jambes de bois pour déclencher la foudre. Les 81 fautes directes de la Monf ont fait le reste, ça valait le coup d’applaudir le vainqueur à la fin. Le fair-play à la française.

Richard IV

« Je savais ce qui m’attendait au service, mais il m’a surpris du fond du court. » Richard Gasquet, lui, n’en est plus à un exploit près. Il devient le premier joueur à encaisser un 6-2 de Karlovic. Impressionné, Gasquet : « Il joue bien mais il ne gagnera pas le tournoi non plus. » Et non. Quand on lui parle de frustration, il retrouve sa cohérence. « T’as envie de tout péter, mais ça va. »

Bien sûr que ça va, il a connu tellement pire qu’il se régale et en plus il a appris un mot : « J’ai fait deux premiers sets ignobles. Karlovic est assez ignoble à jouer. » Un ignoble qui collectionne les top 20 en 2011 : Ferrer à Indian Wells, Ferrer à Indian Wells et surtout Ferrer à Indian Wells. Pour Ritchie, voilà une vraie chance de titre qui s’envole. Dans les Masters 1000 de la tournée américaine, le mousquetaire talentueux a toujours fait deux bons premiers tours et perd contre un top 20 au 3e. L’ambition en prend un sacré coup.

Pendant ce temps-là, Llodra a marqué six jeux contre Anderson. L’Espagne aimerait jouer la demi-finale de Coupe Davis à New York.