FC Barcelone : Masia blues

Il y a deux ans, le Vestiaire écrivait la nécrologie du Barça alors au sommet. Une Ligue des Champions plus tard, le Vestiaire a quand même toujours raison.

Si Barcelone est toujours l’une de deux équipes à encore jouer au football sur la Terre si l’on excepte le FC Casteljaloux d’Hassan Darhri , elle n’est plus la meilleure. En même temps c’était difficile de le rester avec Ibrahimovic. Pourtant, avant d’arriver à Fabregas, il y a eu la parenthèse enchantée : l’année dernière. La saison où le football a atteint son plus faible niveau historique, celle où l’avant-centre madrilène s’appelait parfois Adebayor, souvent Higuain, celle où Lille pouvait s’offrir un titre. En septembre 2011 a débuté la reconstruction du foot, l’argent s’est enfin remis à diriger. A part à Manchester City peut-être mais on peut rien y faire. Et Barcelone a confirmé une théorie scientifique très simple : seul on est moins fort qu’à 3. Messi l’avait expérimenté au pays d’Ernesto Sabato et d’Ariel Ortega, il le découvre chez Montalban. La génération Guardiola n’aura finalement duré qu’un an car ce n’était pas la génération Guardiola. Le système de jeu est, comme la femme de Fred, assez joli à voir, mais ça ne sert à rien si personne ne peut monter dedans. Même Govou aurait pu faire aussi bien que Pedro, puisque le jeu ne reposait que sur trois joueurs et qu’il n’était pas dedans. Parfois, ils sont six à le faire fonctionner mais c’est un miracle et ça n’arrive qu’une année par siècle et la Masia ce n’est pas Lourdes même si Dieu s’y est parfois manifesté.

Alors, pourquoi Messi s’est-il retrouvé tout seul ?

La première raison a été livrée par Yaya Touré en personne dans L’Equipe Mag spécial Coupe d’Afrique où Guardiola passe pour un épurateur ethnique qui méprise l’ASEC Abidjan, mais on est encore loin de la vérité. Car si Barcelone ne tient plus qu’à un fil, ce fil est un tendon, c’est celui de Xavi. Et les fibres sont fragiles, c’est pour cela que Guardiola a fait revenir celui qui n’avait pas vraiment été retenu, Fabregas. Wenger n’est pas mécontent de son coup, avec sa grosse commission il pourra encore inviter Villeneuve aux 100 ans du club de n’importe quel club d’Angers. Mais si Fabregas était si désiré en début de carrière c’est aussi parce qu’il n’était pas milieu puisque ce qu’il fait de mieux, c’est être un buteur. Il n’est toujours pas milieu alors, qui va remplacer Xavi ? Si la réponse était évidente, Busquets vaudrait 50 millions et Iniesta ne manquerait pas quand il est blessé, c’est-à-dire même quand il joue. Le Cesc sans provision est tellement polyvalent qu’il a remplacé au pied levé David Villa. Polyvalent en espagnol, ça veut dire attaquant, milieu ou joker en équipe nationale ? Peu importe, au Barça tout le monde attaque et personne ne défend. Bonne nouvelle, Abidal a prolongé.

L’Espagnol de Barcelone

Une fois dit tout ça, on n’a rien dit. Ou plutôt si : on a tout dit. Le Barça continue à mettre des taules en Liga parce que c’est la même Liga. Barcelone continue à battre le Real parce que le Real continue de faire les mêmes matches. Il suffira juste à Madrid de revoir le dernier pour comprendre : en plein mois de janvier, alors que Messi n’a pas eu de vacances depuis un an, c’est lui qui fait tout parce que les autres sont cramés. Le Barça ne peut plus mener de front Liga et Ligue des Champions. Et les longues séquences de possession à la barcelonaise ne mettent plus trois buts à l’adversaire en une demi-heure, elle l’endorment simplement. Le Barça est toujours le plus fort dans le jeu de passes courtes au milieu et ça continuera. Mais le pressing tout terrain, le rythme, la percussion, il fait tout moins bien et le Real fait déjà mieux. Et pour la profondeur Sanchez doit se débrouiller tout seul, un peu comme Messi pour marquer les buts. A ce rythme-là, c’est de Puyol dont tout risque de dépendre d’ici au printemps, donc d’Higuain, donc de Benzema.

Pendant ce temps-là, le successeur Thiago Alcantara continue de régaler le Camp Nou contre les Biélorusses au sixième match de poule de C1.

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