La légende CAN : Le lion de l’Yonne

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« Encore un qui n’aime pas la pluie. » Combien de fois l’a-t-il entendue, celle-là, les soirs de matches arrosés dans la très reculée cité icaunaise ? Didier Otokoré, débarqué d’Abidjan en 1985, a découvert le racisme de terroir en même temps qu’il rencontrait le joug de Guy Roux et le football français. Le temps de passer huit saisons (en moyenne 20 matches par saison, soit le total de Ghislain Anselmini à Lyon) à se faire traiter de tous les noms, y compris d’aveugle, non pas pour la qualité de ses passes mais parce qu’il est Ivoirien. Le très dioxiné Gérard Bourgoin en caquette encore.

La suite de sa carrière fut plus à son image : fantasque. Trois mois à Sochaux avant de partir pour le soleil cannois. Puis un an à Guingamp, le temps de comprendre que le Breton a beau être sympa, il a aussi peu l’habitude de l’Africain que l’Auxerrois. Et puis, histoire d’aller se faire du blé, il a fini à Dubai, parce que le seul milliardaire de l’AJA doit payer ses bétabloquants.

Mais la vie d’Otokoré, c’est aussi la sélection. En 1992, il remporte la coupe d’Afrique avec les Elephants et rencontre sa future femme Safia, devenue femme politique au PS, dans une sombre discothèque, le Bastring. L’ingénue amoureuse avoue, à propos de son fougueux mari : « Notre relation avait donc mûri et pour éviter tous ces va-et-vient, je l’ai rejoint en 1993 et nous nous sommes mariés peu après. » L’heure de la fin des va-et-vient extraconjugaux était venue. Le mariage, ça vous range tout au placard, même un joueur.

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