Tcheumeo : Chérie, j’ai rétréci Décosse

Audrey Tcheumeo était programmée pour être invincible. Elle ne l’a pas été pendant les 10 dernières secondes de son quart de finale, insuffisant pour qu’on se foute de sa gueule. La nouvelle Décosse c’est elle, en plus fort car moins névrosée.

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« On espère te revoir sur les tatamis pour le plaisir. » Que pouvait rêver de mieux Lucie Décosse que cet hommage de Stéphane Traineau à l’issue de sa merde de combat pour la troisième place. Même s’il était pas pire que son horrible premier combat de repechage ou que son catastrophique quart de finale. C’est vrai que, plutôt que cette sortie pathétique, la plus grande championne de l’histoire du judo aurait sans doute largement préféré un bon psy. Celui qu’on lui promet depuis 10 ans. Celui qu’elle croyait avoir trouvé l’année dernière sur la route de Londres où les cures de Temesta, prozac et autres immodium avaient semble-t-il enfin porté leurs fruits.

Et puis alors qu’elle pouvait s’arrêter au sommet sur un titre olympique elle a choisi d’y retourner. Quel régal de voir Lucie incapable du moindre mouvement pendant 5 minutes, puis pendant 8 minutes puis à nouveau pendant 5 minutes pour les trois derniers combats de sa carrière. Si elle n’était pas né sous le signe du cyborg,  elle n’aurait sans doute même pas passé le moindre tour comme Lucie Louette sa compatriote qui avait à sa décharge le lourd handicap d’être nulle, donc on ne tiendra pas rigueur aux arbitres de l’avoir saquée. Lucie Décosse n’a pas cette excuse. Elle est la meilleure, capable en un millième de seconde de repérer les failles de ses adversaires, de les analyser et de les exploiter.

Face à elle, une jambe qui traine, un léger déséquilibre, une maladie génétique ou une schizophrénie mal soignée et s’en est fini de vos championnats du monde, parfois de votre motricité et parfois aussi de votre vie. Ca l’a rendue quasiment imbattable pendant 8 ans, elle n’est presque jamais tombée sauf quand il s’est agi de laisser filer un titre olympique ou une médaille pour son dernier tournoi. Et à chaque fois on a retrouvé la même Lucie, âgée de 6 ans et demi, terrorisée comme la première fois où Thierry Rey est rentré dans sa chambre d’hôtel sans serviette alors qu’il disait vouloir prendre sa douche. Une partie de cette histoire n’a jamais été confirmée, mais laquelle ?

Pendant ce temps-là la Colombienne qui a ridiculisé Décosse n’a pas « combattu comme d’habitude » se plaignait comme d’habitude après ses défaites, la Française au micro toujours condescendant de Bein Sport. Qui oserait dire qu’elle a été mal préparée jusqu’à ne pas savoir s’adapter ? On taira donc le nom de son entraîneur Larbi Benboudaoud.

Handball : la France à fric (1/3)

 Les Spécialistes Hand ayant été déprogrammés de la grille de Canal+, le Vestiaire se voit contraint d’assurer à lui seul le traitement médiatique de ce sport, au risque d’y perdre ce qu’il reste de sa faible audience. Le PSG Handball a-t-il déjà remporté le championnat et la Champions League ? Igor Vori est-il aussi confiant que grand et bête ? Une question demeure, le nouveau pigiste spécialiste handball du Vestiaire parviendra-t-il à être plus chauvin et moins drôle que Brindelle ?

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Episode 1 : Fier comme un Gardent

Avec l’investissement du Qatar dans la franchise PSG, certains commentateurs – que d’aucuns osent nommer « journalistes » sportifs – avaient annoncé un regain d’intérêt pour le championnat de France, après plus d’une décennie de domination du MAHB. Un an et quelques millions de pétrodollars plus tard, le niveau du suspense aura finalement été proche du QI d’Éric Quintin. Si le budget d’environ 10 millions d’euros du PSG Handball permettrait à peine d’acheter l’appareil dentaire de Cavani, Philippe Gardent s’en est contenté pour recruter parmi les meilleurs joueurs mondiaux à chaque poste.

S’en allant au marché telle une jouvencelle guillerette, il en est revenu sa musette bien pleine. Il se demande par contre si les Hansen, Vori, Abalo, Narcisse, Gunnarsson, Császár, Sierra, Kopljar, Bojinović et consorts pourront tous passer dans le bus.  Heureusement que l’on peut compter sur la ruine de l’Espagne pour permettre aux autres clubs de récupérer des joueurs à prix soldés. La grande braderie de Lille est depuis deux ans délocalisée de quelques kilomètres au sud, direction la Castille : ne plus payer les salaires et déposer le bilan faciliterait visiblement l’exode des joueurs vers la France. De quoi rassurer le Medef sur l’attractivité du pays.

A suivre dans le prochain épisode : le pays des parieurs

 

 

Champion du monde : Travail, famille, Pietri

Comme quoi même avec un prénom démodé on peut gagner. Tous les Ugo de la Terre devraient méditer la leçon et fermer un peu leur gueule.

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« C’est le plus grand titre de la carrière d’Alain Schmitt ! » Une troisième place est donc un titre.  Jour après jour les gentils animateurs de Bein sport nous révèlent les coutumes Qatari. Bientôt, le sens du mot pusillanime sera probablement mis au jour. Si Alain Schmitt est plus doué en langue française qu’en judo il le sait sans doute déjà. Et pour une fois il a d’ailleurs été moins pusillanime que d’habitude et c’est peut-être pour ça que pour lui un podium mondial équivaut à une victoire. Mais assez parlé pour ne rien dire car depuis hier soir 22h21 le monde entier n’en a absolument plus rien à foutre d’Alain Schmitt, enfin encore moins qu’avant. Et pour cause, l’histoire du judo a accouché d’un mutant de 23 ans.

Les amateurs de Dragon Ball comprendront de quoi il s’agit en regardant des vidéos de Loïc Pietri :  la force d’un Mongol, la technique d’un Japonais, la colère d’un Coréen, la résistance d’un Tadjik, la jeunesse d’un Français et le nom d’une chanteuse has been des années 80. Et tout ça avec un seul et même morote seoi nage placé à 86 reprises environ dont un bon paquet ont laissé pour mort ses victimes. Pas de quoi l’inculper de crime de guerre pour autant, même David Douillet n’a pas été mis en prison pour avoir mangé toutes les pièces jaunes sans sauce barbecue et c’était pas ses médailles. Et comme Clarisse nous a épargné d’avoir à apprendre à écrire son nom grâce à une finale parfaitement ratée, Loïc Pietri reste à ce jour la grande star des championnats du monde, un talent qu’on avait plus vu depuis Demontfaucon dans le judo tricolore. Mais qui a déjà vu Demontfaucon ?

Pendant ce temps-là Gévrise Rain Man a quasiment fini sa psychothérapie.

Real Sociedad – Lyon : Le vain de Garde

On va devoir arrêter de se moquer de la Liga alors ?

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Voilà donc à quoi ressemble un match entre le 3e de Ligue 1 et le 4e de Liga. Lyon qui croit à la qualification avant le 0-2 de l’aller, Lyon qui croit au miracle avant le 0-2 du retour. Mais dans le détail, c’est encore plus savoureux que ça. Le football est toujours une affaire de détails, comme la main de Vava, l’alcootest de Gascoigne, le coup de boule de Zidane ou un brassard de capitaine au biceps de Gonalons. Le genre d’erreur qui vous conduit à être le premier club français à ne pas passer le tour préliminaire depuis Toulouse en 2007. Mais Toulouse avait l’excuse d’être Toulouse et c’était face à Liverpool. Lyon a simplifié les choses : une équipe espagnole est trop forte, ça joue trop bien au ballon, c’est impossible de leur prendre, il n’y a rien à faire. Pourvu que personne ne leur demande s’ils croient au titre en Ligue 1, ils seraient obligés de mentir. Ou de prétendre qu’en fait ils ont manqué de réussite contre la Real. Trop tard.

Un capitaine, entre autres qualités, est souvent choisi pour son art de ne pas trop raconter de conneries. Dire « la C1 nous manque » avant le barrage n’en était pas une grosse, juste une petite pour admettre que Lyon était favori. La suite a donné raison, et à ce qu’il a montré Lyon n’est pas loin d’être tout autant favori pour gagner la Ligue Europa. Puis Gonalons est devenu amusant juste après le match aller. « On ne s’attendait pas à jouer une équipe espagnole aussi concentrée, aussi dure dans l’impact. On les avait vus à la vidéo : c’était une équipe qui attendait l’adversaire. Pendant le match, on a vu le contraire : ils sont venus nous chercher et nous ont posé énormément de problèmes là-dessus. » Il aurait aussi bien pu dire que Garde les a plantés avec sa séance vidéo à la con, mais il a évité, peut-être parce qu’une humiliation incite à la prudence. Et il a bien fait : au retour, Lyon a eu 56% de possession et ça a tout changé : la Real a eu encore plus d’occasions. Mais ça ne l’avait pas empêché de dire avant le match « pouquoi gagner 3-1 au retour serait impossible ? » La réponse était évidente, la voilà : se créer deux occasions à l’aller et deux au retour ne permet pas de gagner 3-1 à l’aller ou au retour.

Benzia, Fekir, Bahlouli : si Garde n’était pas si gentil, on pourrait penser qu’il prend Aulas pour un con. Mais il est si gentil, et puis c’est un formateur, et puis ça n’intéresse plus vraiment Aulas de gagner la Ligue des Champions depuis qu’il l’a fait avec Benzema et Ben Arfa. Il a mieux à faire : twitter des conneries, vendre Gomis, remercier Lisandro, revendre Gomis, encenser Gourcuff et perdre la Ligue Europa avec ses jeunes pousses qui, comme l’immense majorité des anciennes générations formées au club, n’a pas un niveau terrible. La preuve : la star c’est Grenier et il n’a pas été meilleur que Gourcuff sur les deux matchs. Ils ont la même tête mais sont différents : Yoann a des yeux de biche et aime la passe avant tout, même si Karine Ferri se défendrait probablement d’être une prostituée. Alors les matchs aller-retour où on n’a pas le ballon et où on est mené, c’est pas pour lui. Grenier, lui, voit comment tourne un match : si ça se passe bien il attend le bon moment pour briller de n’importe quelle façon, mais généralement en marquant puis en allant fêter ça avec l’arrogance de penser que c’est normal, avec un clin d’oeil vers la tribune où sont placés les émissaires venus d’Angleterre et d’Espagne, peu importe s’ils sont effectivement là ou pas. En tout cas ceux de la Real ne reviendront pas. Et si ça tourne mal, il tombe à chaque contact, il hurle, il prend un carton, il gueule, il sprinte pour tirer un corner comme si ça pouvait encore changer quelque chose et tout ça avec encore plus d’arrogance. Le tout étant de montrer une technique irréprochable et de dribbler deux ou trois mecs. Bref, le sauveur. C’est vrai que Miguel Lopes, Koné, Fofana, Bedimo et Umtiti n’allaient pas se proposer à sa place.

Il restait Lacazette. Ce fameux Lacazette qui a déjà prouvé toute sa valeur au niveau international avec de belles participations aux dernières défaites de l’équipe de France. Replacé dans l’axe, il peut y dévoiler bien sûr sa coupe de cheveux ridicule et aussi sa science du poste : prendre le ballon et se retourner pour courir le plus vite possible vers le but. De Leonidas à Giroud, les plus grands ont tous essayé une fois et ça n’a jamais marché, la deuxième non plus. Pour une autre raison simple : les défenseurs prennent le ballon et on se retrouve le nez dans le gazon. Ca n’empêche pas de gueuler sur l’arbitre, c’est vrai.

Pendant ce temps-là, Gomis avait annoncé qu’il reprenait ses études il y a quelque temps. Vu la forme actuelle de Bahlouli, il attend son heure en faisant un peu de droit du travail. C’est toujours plus utile à son club que de marquer des buts en Coupe d’Europe.

 

Mondiaux de judo : Legrand Mongol

Ca fait trois ans qu’on les voit se planter mais ils se la racontent toujours autant. Agréable.

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« Automne était trop déçue pour passer nous voir, » apparemment au Qatar vexé se dit déçu. Et comment ne pas l’être quand on a passé son année à crâner en disant qu’autre chose que l’or serait un échec. Avec cette belle quatrième place elle va pouvoir défier Kasparov. Quand on vise le titre mondial il faut être sûre d’être vraiment la meilleure, ça évite de se faire torcher en demie par une Brésilienne évoluant à domicile et à peu près 100 fois plus forte. Il faut dire que Silva avait pu être mise au courant que Pavia ne savait faire qu’Uchi Mata mais on est sûr de rien. A part peut-être qu’Ugo Legrand était lui aussi moins balèze que le Mongol qu’il a éclaté à 30 secondes de la fin de sa demie sur un Te Guruma hyper risqué. Car là où Ugo a mis la main, même Morandini n’y aurait pas mis la bouche. Gourcuff peut-être.

C’est bien là l’exploit du jour car se faire mutiler en finale par un Japonais surdoué c’est moins original. Alors que ce Mongol semblait insubmersible. Elevé dans une yourte entre 0 et 28 ans, Sainjargal aurait appris le judo contre un cheval, il aurait ensuite mangé ses frères et soeurs mais jamais de légumes. Le genre de type dont on aimait moquer le physique jusqu’au moment où il a envahi l’Europe. Ugo l’a foutu dehors comme il avait déjà viré son compatriote Khashbaatar qui a dans son nom les atouts pour devenir le prochain ennemi de Bruce Willis. Désormais Ugo Legrand a les mêmes blessures, le même palmarès pourri en plus du même judo spectaculaire que son idole et entraîneur. Si seulement il avait eu aussi pu aimer Kosei Inoue, il n’aurait pas été surpris par le talent de son adversaire et serait déjà champion du monde. Il voulait l’être « sur une jambe« , qu’il commence maintenant à essayer de l’être sur deux.

Pendant ce temps-là, Pierre Duprat a eu le temps de visiter le Corcovado si l’on en croit son Facebook. Comme quoi ne pas avoir le niveau mondial ça a du bon même s’il s’est un peu fait voler. Mais après tout il est encore jeune. Ben oui, il a le même âge qu’Ugo Legrand.

Legrand, Pavia : Légendes d’Automne

Souvenez-vous c’était il y a un an. Cette fois il y aura même Pierre Duprat mais aussi Bein Sport hélas.

Il était une fois une petit fille blonde qui ne voulait pas faire du tir au pistolet comme toutes les petites filles blondes. Elle voulait faire uchi-mata. Pendant plusieurs années ses parents ne comprirent pas les désirs de leur fillette. Et puis un jour de 2000, en regardant les JO de Sydney ils sont tombés sur d’étranges danseurs vêtus de pyjamas blancs ou bleus. L’un d’eux était un gros Japonais vif comme le Shinkansen. En un quart de secondes il se tourna, plaça sa jambe entre les jambes de son adversaire avant de le projeter au sol comme s’il était responsable  à lui seul d’Hiroshima, Nagasaki et bientôt de Fukushima voire du manga Ranma 1/2. Leur fille se mit alors à crier très fort Uchi-mata ! Uchi-mata ! Uchi-mata ! Ses parents comprenaient toujours que dalle mais réalisèrent qu’ils feraient mieux de mettre un pyjama à la gamine avant de la coucher. 12 ans plus tard Mathieu Dafreville préfère la coucher sans pyjama mais c’est une autre histoire.

Les sanglots longs des violons d’Automne

Celle d’une fille qui a bien grandi mais qui veut toujours faire uchi-mata. Au premier tour, Automne s’est débarrassé d’une vieille Anglaise surprise de l’utilisation d’uchi-mata par son adversaire. L’Australienne des huitièmes ne pouvait pas prévoir qu’en plus de ses 8 uchi-mata, Automne connaissait aussi Harai-goshi et O-soto-gari. Du coup en quarts, l’Autrichienne n’était pas préparée au spécial d’Automne baptisé uchi-mata pour l’occasion et qu’en plus elle le placerait une bonne douzaine de fois. En demi, Automne parvint à déstabiliser le bulldozer nippon qui ne pouvait pas se douter qu’Automne avait passé son hiver et son printemps à travailler uchi-mata. Mais elle faisait un peu peur avec ses faux airs de Niki Lauda, son prénom d’amoureuse de Nicky Larson et le marché aux poissons de sa ville d’origine. Bref c’était une Jap, donc il fallait disputer la troisième place si on voulait une médaille. La Hongroise au menu, tout aussi bonne à crever qu’elle mais pas forcément en judo n’a pourtant pas cédé sous les offensives de la Française. A croire qu’Uchi-mata est aussi enseigné sur les bords du Danube entre 3 bains à l’eau thermale qui pue l’oeuf pourri. Mais elle a rien fait d’autre alors les jeux de mots ont commencé à pleuvoir comme un jour d’Automne.

Pendant ce temps-là, on se demandait bien pourquoi nous avions baptisé le garçon du jour Ugo surdimensionné. Peut-être parce qu’il s’est fait dessus face au Hollandais devant lequel il se fait toujours dessus. Peut-être parce que les arbitres ont été tellement impressionnés par Ugo qu’ils ont refusé de sanctionner le Hollandais qui foutait rien pendant 5 minutes. Ils se rattraperont en demie et en finale de 3. Peut-être parce qu’au bout de 5 minutes, Ugo n’avait plus le physique alors que ce n’était que des JO. Ou peut-être parce qu’après avoir éclaté la gueule du Coréen sans arrêt présenté comme une star mais qui en est à deux défaites en deux rencontres internationales contre Ugo, Ugo a réussi à nous faire croire qu’il était devenu champion olympique.

Mondiaux de Judo : Ça sent pas Larose

Pour se taper Bein Sport, ses magnetos qui ne partent pas et ses commentaires soporifiques, au lieu de mater le très vilain Batman Begins, il faut vraiment aimer le judo. Ou aimer se foutre de la gueule des Français dont les combats ne sont même pas diffusés en direct ou en intégralité. Car la condition sine qua non c’est d’aller en demi. Donc d’être bons.

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On entend rarement parler de David Larose et à vrai dire c’est mieux comme ça. Le mauvais reportage de Bein Sport qui lui était consacré annonçait ses ambitions : une médaille, et si possible de la plus belle des couleurs. Il aurait dû préciser s’il pensait à la couleur caca d’oie, mais la question ne lui a pas été posée. Comment lui en vouloir d’avoir été ridiculisé par un Polonais ceinture jaune, David l’a reconnu à la fin de son premier et unique combat de la journée : »Son judo ne me convient pas il attaque tout le temps. » Souhaitons lui  à l’avenir d’éviter les Polonais mais aussi les Azeri, les Japonais, les Brésiliens, les Hollandais, les Belges, les Cubains et les Coréens car ils ont le même défaut. Quand on pense que même le Kosovo a déjà une médaille d’or alors qu’il y a 10 ans le pays n’existait même pas.

On ne l’a pas vu en direct sur Bein mais c’est justement cette Kosovare qui a renvoyé Priscilla Gneto dans son pays, la Corse. Même si la Porto-Vechienne a subitement retrouvé les origines ivoiriennes que les commentateurs des JO de Londres avaient bien voulu oublier le temps d’une médaille de bronze. Mais n’allez pas voir de racisme ordinaire là-dedans car après tout Mouss Diouf n’était-il pas blanc avant son accident cérébral ?  Certes Priscilla sortait de blessure comme la moitié de l’équipe de France. Du coup l’objectif de 7 médailles annoncé par la DTN reste encore accessible si on veut bien comptabiliser les sorties au premier et au deuxième tour.

C’est ce qu’on appelle une sélection bien préparée. Inutile de revenir sur Laetitia Payet qui venait pour « faire quelques chose » et qui n’a pas inventé l’eau tiède ou sur Dimitri Dragin qui a essayé de faire quelque chose mais pas d’inventer l’eau tiède. Demain ce sera au tour d’Automne Pavia de montrer à David Larose qu’on peut ne pas avoir inventé l’eau tiède, être favori et partir avec le titre même si les Polonais attaquent beaucoup. D’ailleurs peut-être que 1939 se serait mieux passé si Hitler avait porté un kimono plutôt que la moustache.

Pendant ce temps-là le Judo-Club d’Albret attend toujours son premier champion du monde. Après Lagarde, Brésolin, Beschi, et les familles Dalies et Lecharpentier c‘est une nouvelle fois à Pierre Duprat d’essayer.

Bayern Munich : Tailler un Pep

Heynckes avait trouvé comment détruire le jeu du Barça. Son successeur a donc décidé de recréer le Barça au Bayern. Alors, il est con Guardiola ou juste nul ? Il faudrait poser la question à ceux qui sont venus le chercher.

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Et si tout ça n’avait été qu’un rêve ? C’était il y a 4 mois à peine, se produisait devant nous la plus belle équipe depuis que Jules Rimet a commencé à nous faire chier avec son sport joué par des débiles devant des débiles et on ne dit pas ça que pour Thauvin, Pierre Ménès et Antoine de Caunes. On ne vous dira pas qui est quoi.

Bref cette équipe avait fessé cul nu le nain le plus connu du monde après Passe-Partout et ses copains pas les plus fidèles du monde même s’ils se tapent des bombasses. On se prenait alors à fantasmer une domination de plusieurs milliards d’années comme même Goebbels n’en aurait pas imaginé. C’est alors qu’à mi-saison les dirigeants ont eu l’idée de recruter le type le plus réputé pour animer les soirées munichoises où il n’y aurait ni bières, ni putes. Pourquoi ne pas faire manger de la paella à un Allemand tant qu’on y est. Sur le papier l’idée n’était pas bête puisque désormais les Allemands ne portent la moustache qu’en présence du prince Harry ou de Max Mosley. L’idée est devenue encore moins bête quand le Grand Journal a remplacé Denisot par de Caunes. Le problème c’est que le Grand Bayern et le Grand Journal ont été créés par Denisot et Heynckes, ou l’inverse. Même si l’un des deux était mourant. Une fois de plus on ne vous dira pas qui est quoi.

De Caunes et Guardiola avaient donc laissé un souvenir indélébile remportant match après match leurs lettres de noblesse et l’un des deux n’a même pas eu besoin de papa et maman pour devenir célèbre. Ils auraient pu en rester là, pour toujours inscrits dans la postérité de leur métier. Mais un siècle, voire un peu moins, après leurs exploits ils ont décidé d’y retourner. Et ça fait mal. Car n’y l’un ni l’autre n’ont l’ADN de la mission qu’on leur a confiée. On ne parle pas politique quand on a joué dans les Deux papas et la maman avec Smaïn. On ne vient pas à Munich pour recruter Thiago Alcantara car Muller n’a pas le temps pour lui apprendre le foot.

Si Thiago Alcantara obtient en fin de saison le Ballon d’or que tout le monde lui promet, ce sera un cas sans précédent dans l’histoire du football : il n’était pas titulaire au Barça et en arrivant dans l’équipe qui a humilié le Barça, il s’imposerait et deviendrait le meilleur du monde, un cerveau qui comprend et fait seul ce que Kroos, Schweinsteiger, Gustavo et Javi Martinez font ensemble. On pourrait rajouter Tymoschuk mais la provoc a ses limites. Ah non elle n’en a pas : Luis Gustavo est parti pour faire de la place au petit prodige. En attendant Javi Martinez, qui aurait été trop grand pour intégrer la Masia. Ou alors pour jouer en défense centrale, tiens c’est une idée.

Ce qui devait arriver arriva : une Supercoupe perdue contre Dormtund en en prenant 4 alors que le Borussia avait eu à peine 4 occasions en finale de C1 il y a 3 mois. Et des premières journées de Bundesliga pas super. Tout cela n’est évidemment pas un hasard et tout cela a une explication technique un peu chiante qu’on ne vous livrera pas là : en gros, Pep a voulu reproduire au Bayern le jeu à la barcelonaise. Donc le milieu à trois c’est pas une bonne idée du tout. Et Guardiola est bien l’homme de la situation, le foot lui manquait, le reste aussi, et puis aussi les autres trucs. Enfin rien à voir avec une histoire d’image, d’ego et de pognon. En plus il a déjà appris l’allemand. Niederlage ça veut dire défaite ou échec, ça dépend du contexte.

Pendant ce temps-là, Guardiola n’a jamais été viré. Il paraît que tous les entraîneurs le sont un jour. Mais pas de regret : Jupp a pris sa retraite, ça ne servira à rien de le rappeler, même si tous les joueurs font une pétition pour rejouer comme avant.

US Open : Ground zéros

Ils sont Français et rêvent de l’US Open. Voilà pourquoi ils vont aller loin*.

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Richard Gasquet : Souvenez-vous, on l’avait laissé sur le meilleur début de saison de sa carrière juste avant Roland-Garros. Trois mois plus tard, il a tellement perdu contre n’importe qui qu’il a plus ou moins battu personne. Mais la bonne nouvelle c’est que ça ne change rien à son début de saison, toujours excellent. Du coup, il n’y a aucune raison qu’il n’aille pas loin comme à Doha début janvier, à part si son tableau comporte plus de top 10 qu’avec Hernych, Zemlja, Lacko, Brands et Davydenko.

Gaël Monfils : Fin connaisseur de son corps, il ne lui a imposé qu’un tournoi de préparation avant l’US Open à Winston-Salem la semaine dernière. Mais Monfils reste un showman qui se laisse emporter par son amour du rap, des bagnoles, de la NBA et des cochonnes qui crient son nom, alors il a été en finale quand l’habituelle épidémie de contre-performance obligeaient toutes les têtes de série à quitter les lieux pour aller se préparer à New York dès le jeudi. Il a abandonné en finale en ayant mal. Pourquoi s’inquiéter ? Comme Nadal et Vlad Tepes, il suffit qu’il passe un bon paquet de nuit dans une chambre froide dès qu’il le peut et ça repart.

Benoît Paire : Il a déjà réussi son tournoi. Avec les forfaits de Simon et Tsonga, il est la deuxième meilleure chance française. Il peut même se balader dans les allées en affirmant qu’il est tête de série, cette fois c’est vrai. Et personne n’ira vérifier si oui ou non il a fait d’autre demie depuis son éclosion au Masters 1000 à Rome en mai. C’est non.

Jérémy Chardy : Ça fait quatre tournois qu’il passe à un tie-break ou à un petit set de passer le premier ou le deuxième tour. Le jour où il passera le cap, ça peut faire très mal.

Nicolas Mahut : Il est le seul français à avoir gagné deux tournois cette saison. Plus il est vieux et blessé, plus il obtient de bons résultats. Espérons que son genou le fasse souffrir, parce qu’il est de plus en plus vieux.

Benneteau : Le problème, c’est que dès qu’il va en finale, il la perd. C’est arrivé huit fois, ça ferait neuf. A quoi bon ?

Merde, on a oublié Llodra.

Nantes-PSG : Cousu de fil Blanc

Une fois n’est pas coutume, c’est à deux et sans Margotton que le Vestiaire a observé en tribune l’affiche du dimanche soir de Ligue 1. Cette fois Loko a pas montré ses bijoux de famille.

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Sous son costume, il n’avait pas prévu de mettre de déodorant, il aurait dû. Car ça a quand même pué un bon moment. Laurent, persuadé d’être toujours ce grand requin Blanc qui faisait frémir les jeunes surfeurs de Chaban-Delmas, est revenu à Nantes. Il a de nouveau gagné mais se sentait-il aussi sûr de lui et de la sauvegarde de son emploi que la dernière fois, il y a quatre ans, quand un très beau jeune homme marquait même de la tête pour faire gagner Bordeaux ? Le buffet presse était le même, le Vestiaire était déjà là et Kader Boudaoud obtenait de France Télévision un Paris-Nantes en 1e classe pour venir chercher un sourire de Yoann Gourcuff.

Cette fois, le requin a sué jusqu’à la 75e minute, et encore plus en conférence de presse au moment d’expliquer pourquoi c’est Lavezzi qui a sauvé le PSG. Sauvé, parce que le PSG n’avait pas le choix, il devait gagner après deux nuls. Si l’on considère que l’objectif est un dernier carré de Ligue des Champions et que les joueurs sur la pelouse valent pas loin de 200 millions d’euros, même gagner ne suffisait pas. Il ne faut quand même pas trop écouter la nostalgie d’un jeune papa dans les tribunes venu en pensant revoir N’Doram comme il y a 18 ans, avec son propre papa qui parle toujours d’Henri Michel à la mi-temps comme il y a 40 ans. Émouvante mise en abyme, mais Nantes est un promu qui a fini 3e de Ligue 2, ça vaut pas grand-chose. Alors, aligner son équipe-type pour que ça ne fasse pas un pli et ne pas en coller 4, c’est un problème, surtout quand c’est trop facile pendant une demi-heure parce que l’adversaire joue le hors jeu à 40m de ses buts avec un libero vénézuélien, mais aussi un milieu américain et un attaquant serbe pisté par Lyon. Et encore, si Khelaifi entend que Der Zakarian a des regrets, ça va finir aux prudhommes avant fin août.

C’est un peu à cause de tous ces joueurs du tiers-monde du foot qu’Ibra a décidé de ne plus cacher qu’il s’emmerde à jouer ces matchs-là. Entendons-nous : il s’emmerde, mais il ne veut quand même pas qu’Ongenda les joue à sa place, et s’il peut foutre son poing dans la gueule de Cavani, il le fera rapidement : ça fait quand même quatre matchs sans but avec le Trophée des Champions. Ca ne lui arrive jamais en Ligue 1, juste en quarts de finale de C1 d’habitude. Le problème, c’est que la concurrence fait rage : Cavani aussi se met à marcher dès qu’il a marqué un but de plus qu’Ibra. Pastore ne courra de toute façon jamais un dimanche soir, et au bout d’un moment, Motta voit pas pourquoi il le ferait si les autres ne le font pas. Les options du requin sont les mêmes que pour Ancelotti : compter sur Matuidi et Lavezzi pour ça, et sur Thiago Silva et Sirigu pour limiter les conneries des autres derrière.

Pendant ce temps-là, le requin juge la victoire plus que précieuse face à une bonne équipe de Nantes. On dirait du Ancelotti. Sauf qu’Ancelotti était sûr qu’une fois en Ligue des Champions ses joueurs allaient courir.

Top 14 : Talebula gauche

Qui de Toulouse ou de Toulon alignera le premier pack de plus d’une tonne ? Comment Clermont réussira-t-il à ne pas gagner la coupe d’Europe cette année encore ? Comment peut-on devenir aussi riche en vendant des BD pourries ? Cette saison s’annonce aussi palpitante que la précédente, nous confirme François Carillo qui a décidé d’arrêter les arrêts cardiaques.

 

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Tout va bien au Pays Basque sauf l’Etorki fabriqué désormais au Pakistan. Joe Rokocoko a dessaoulé des fêtes de Bayonne juste à temps pour jouer le premier match. Plus que deux saisons d’adaptation et il sera en forme, Mike Phillips en donne sa parole. Biarritz s’est fait une petite frayeur en deuxième mi-temps mais a assuré sa première défaite à domicile de la saison. La jeune garde a brillé face à Clermont, les prometteurs Yachvili et Traille ont tenu l’équipe à bout de bras, retenez bien ces noms.

 

Tout ira mieux. Pour le Stade Français, c’est bien évidemment la saison du renouveau, sixième du nom. Les ambitions sont revues à la hausse, on peut se permettre de viser le haut du ventre mou du championnat. Ni peur de descendre, ni adrénaline des phases finales, la vie à Paris est bien assez stressante comme ça. Le capitaine Papé était heureux de retrouver les terrains, voilà huit longs mois qu’il n’avait rien d’autre à étrangler que des espoirs à l’entrainement. Satisfait du comportement de son équipe face à Grenoble, « ça ne [le] dérange pas de perdre comme ça ». Ça tombe bien, ça arrivera encore une bonne quinzaine de fois cette saison.

 

Les râleurs du rugby, c’est sacré. Après un match moyen, pourquoi se contenter de rejeter la faute sur l’arbitre quand on peut aussi l’humilier ? Non, Guy Novès n’est pas un vieux con, il est très moderne. C’est un ordinateur à la main qu’il est venu rappeler aux arbitres, au cas où ils l’auraient oublié pendant l’été, qu’à chaque fois que le Stade sera victime d’une pseudo injustice, il sera là pour les démolir devant la presse et pour crever les pneus de leur Kangoo jaune. Il le sait bien Guitou, statistiquement, un arbitre qui rentre chez lui en pleurs dans la voiture d’Europe Assistance, ses chaussures encore mouillées par la pisse de ce farceur de Jean-Baptiste Elissalde, a 8 fois plus de chances de laisser jouer la dernière touche pour le Stade dans les 22 adverses.

Pendant ce temps-là, la Ligue ferme les yeux à chaque fois que Guy Novès vient fourrer son nez dans le corps arbitral. Et lui ?

 

 

Gourcuff : Les yeux de Gerland frits

Et s’il était revenu prouver à Grenier que c’est toujours lui le plus beau ?

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Le grand mystère du début de saison est partiellement levé. Pas celui sur l’imperméabilité lyonnaise, pas non plus celui sur la classe biberon lyonnaise, encore moins celui de Florian Maurice qui confie sa sérénité à RTL vingt minutes avant le match contre une « équipe espagnole que je ne connais pas très bien ». On ne va pas quand même pas s’intéresser à toutes les conneries qui circulent. A ce qu’on disait, les titularisations successives de Yoann Gourcuff n’en étaient plus une, il fallait trancher. Effectivement, ce n’en est pas une : il a bien sa place dans cette équipe. Pourtant il n’a pas tant changé, puisqu’à 0-2 il a retenté sa roulette suivie d’une accélération du défenseur adverse qui lui prend le ballon. Le génie est de retour.

Gourcuff a aussi, ou surtout, été le premier à frapper dans un match où Lyon n’a pas frappé. Di Meco ne s’y est pas trompé : « donne le ballon à Gourcuff et Grenier et ça ira ». Soit il n’a pas été entendu, soit il mériterait que plus personne ne l’entende jamais. Gourcuff a eu beaucoup de ballons, il a beaucoup combiné à 75m du but adverse en remettant en une touche à ses défenseurs, avec l’application de débutant qui ne l’a jamais quittée. Même avec Tiburce et le cameraman de Canal il le faisait. Il a couru partout, il a défendu, il a œuvré pour l’équipe, il a tiré des corners, ceux que Grenier lui a laissé. Il a aussi admiré en esthète qu’il est les putains de but de Griezmann et Seferovic, ça fait envie. Bref, avec son bilan, il peut regarder Malbranque dans les yeux. En fait, il peut regarder tous ses coéquipiers dans les yeux et en même temps les remercier d’être ce qu’ils sont. Grâce à eux, Gourcuff est de retour. Enfin il est plus blessé quoi.

Alors quelle est la meilleure option ? On le vend, on le garde ? On dit qu’on n’a jamais voulu le vendre ? Et pourquoi pas aller jusqu’à affirmer qu’à ce niveau il va retrouver les Bleus comme à chaque fois ? Sa cote est sans doute remontée de quelques millions d’anciens centimes ; il est vrai que son profil de meneur de jeu à l’ancienne, rapide face à des Niçois, doté d’une remarquable vision de jeu quand les Sochaliens lui laissent le temps de regarder le jeu, bon face à la seconde moitié de la Ligue 1, ça intéresse un paquet de club dont Arsenal sans aucun doute. En plus Karine Ferri doit adorer Londres. Zut Chamakh vient de partir à Crystal Palace.

Voilà pour Gourcuff. Bientôt on vous expliquera pourquoi il jouera l’Europa League.

Les Palmarès : Les demi de mêlées

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Le rugby ne se jugeant que sur deux compétitions, l’une européenne, que la France a déjà perdu, l’autre mondiale, que la France a déjà perdu, il ne suffisait pas d’avoir brillé en Currie Cup, Super 12 ou Top 14 (ça existe) pour y figurer. Voici les cinq meilleurs numéros 9 de ces vingt dernières années.

5. Ruppert Moon

Ceux qui n’ont pas vu le Tournoi des 5 nations 1994 ne savaient même pas qu’il existait. Les autres savent qu’il l’a gagné tout seul avec Scott Quinnell et un Pays de Galles cuillère de bois en 1993. Un des plus grands Quinze tricolores de tous les temps battu. La Coupe d’Europe n’existait déjà pas.

4. Justin Marshall

S’il n’y avait qu’une seule raison pour justifier sa présence, ce serait Byron Kelleher. Oublier ce que signifie jouer au rugby n’est pas condamnable à 36 ans. Il n’a pas gagné la Coupe du monde, mais ce n’est pas que de sa faute.

3. Fabien Galthié

Quatre Coupes du monde qu’il n’a pas gagnées. Une fin de carrière au niveau exceptionnel, voire jamais vu, à la tête d’ un Quinze de France sans équipe, ni jeu. Bernard Laporte était là.

2. George Gregan

L’Australie, c’était plus lui que Larkham ou Horan. Niveau égal toute sa carrière, un peu de génie dans son jeu lui aurait donné la première place. Il a failli se retrouver troisième, mais Bernard Laporte et Boudjellal étaient là.

1. Joost Van der Westhuizen

Le génie des 9. Le plus physique, la plus grande gueule. Une Coupe du monde qu’il gagne seul et un peu avec les organisateurs. Une efficacité hors norme. Une créativité inégalée et une technique inégalable dans le jeu, le sexe ou la drogue. Et en plus il va crever avant Gareth Edwards mais après Jacques Fouroux. La classe.

Egalement cités

Farr-Jones : fin de carrière. Troncon : Italien. Pichot : Argentin. Edwards, Gallion, Berbizier, Fouroux : on a dit vingt dernières années. Carbonneau : Jean-Claude Skrela ?

Tamgho champion du monde : 18 jump street

Le Vestiaire vous avait dit hier qu’il s’étonnait de ne pas entendre Tamgho annoncer qu’Edwards serait bientôt une merde ou un truc du genre. Du coup le Vestiaire vous avait prévenu de ce que vous alliez voir sur cette vidéo.

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Avant de se mettre nu sous un drapeau pour faire des photos avec sa maman, Teddy Tamgho a gagné un concours dans un grand stade sans toit. Quand il fait les choses dans l’ordre, il peut réussir comme les autres. Éviter le rap de la victoire avant le début de la compétition n’était pas le plus compliqué à comprendre, mais ça a tout changé. Tout à coup, Teddy a compris ce qu’il n’avait jamais compris : mordre 4 fois pour commencer un concours en rend souvent l’issue incertaine, et tenter le record du monde quand on n’est pas encore premier c’est pas si facile à faire. Alors il a découvert un tout nouveau réflexe : assurer sa planche au lieu d’être le premier homme à 19m50 avec un beau drapeau rouge en guise de récompense. La médaille on n’est pas obligé de la rendre aux juges comme les relayeuses du 4×100, c’est quand même plus intéressant à la longue. Le plus étonnant dans cette histoire c’est que tout ça n’a rien d’étonnant : Tamgho a sauté tellement de fois 18 mètres en mordant que l’exploit n’en est pas un. Le faire le bon jour, oui.

Un sportif peut donc changer, comprendre qu’il faut fermer sa gueule au lieu de casser celles d’une athlète qui passe par là, ou qu’il faut fermer sa gueule parce que ça vaut mieux que de l’ouvrir. Et soudain, des millions de téléspectateurs ont renouvelé leur confiance à Patrick Montel, qui peut bien dire bravo à tous ceux qui ont soutenu Teddy qui est un mec en or, fin connaisseur de son sport. Des années d’hagiographie verbale lui rapportent gros en un instant, même s’il l’a fait pour Baala, Tahri, Hurtis, Pognon, Lemaitre, Vicaut et peut-être même Christophe Cheval. Annoncer que Teddy saute pour la postérité, ce n’était pas la première fois mais quand ça fait 18,04m, les vidéos restent sur le net. Boyon peut bien réciter de tête que c’est le troisième homme au-delà des 18m, on n’entend que Patrick qui dit que c’est l’exploit de ces championnats du monde. Cette bande-là, il pourra se la regarder avec Bernard Faure en sirotant un Delerm, Monfort ne lui enlèvera pas.

Est-ce de voir le joli 15,17m de Yoann Rapinier qui lui a fait dire stop aux conneries ? On ne le saura jamais.

 

Moscou 2013 : Des valses et du Tamgho

2008, 2009, 2010, 2011, 2012. Une médaille de bronze européenne et même pas en free fight. Bandeau l’artiste ! En 2013, comme d’hab il pète tout en qualifs. Alors ça sera quoi cette année en finale : un jour sans, une fracture ou le record du monde ? Hélas une compétition qui compte ça se gagne plus au mental qu’à la gueule. Pour l’instant on l’a pas trop entendu et il semble s’être assagi. Souvenirs

« Je vais essayer de poser des bombes aux moments importants. » Janvier 2011 n’est pas encore terminé que Teddy Tamgho menace déjà. Deux fois 17,92m la même journée, il a tenu parole. Plutôt que de les réserver pour juillet ou août comme les champions, il a choisi l’hiver, une salle, avec comme seuls rivaux Compaoré et des Italiens. L’exploit, un tour d’honneur en marchant, sans sourire et en toisant la foule comme un grand champion repu de titres. Les Jeux Olympiques d’Eaubonne, de Bondoufle, d’Aubiere et de Sotteville-les-Rouen lui ont déjà souri. Mais il ne faut pas réduire Teddy à son bandeau de travers, à ses chaussettes relevées, à ses bastons avec des meufs, à ses vies de ma mère sur le sautoir, aux dunks, au rap, à ces putains de Harlem globe trotters, à ses blessures qui le privent d’Eurostar en 2012 ou à cette médaille de bronze aux Jeux Olympique d’Europe de Barcelone 2010, à deux rangs près c’était lui l’Euro Star. Daeguté ! Mieux vaut-il avoir du talent quand ça ne compte pas ou ne pas avoir de talent du tout ? Finalement le seul truc qui n’a jamais déclaré forfait chez lui c’est sa grande gueule.

Edwards aux mains d’or

Tamgho a déjà 23 ans quasi 24, déjà 4 voire 5 de plus que l’année de son titre mondial junior, en 2008. Il avait explosé son record le bon jour, avec 17,33m. Le bon jour, c’est vite dit : trois jours plus tôt ça aurait valu Pékin. Tant pis, il verra d’autres JO, ceux de New York et Doha qui permettent de dépasser 17,80m en toute confidentialité. Entre temps, il y a eu sa première grosse compétition en 2009, des vrais Mondiaux du mois d’août, enfin. La troisième place n’est qu’à 17,36m et la deuxième à 17,55m. Teddy claque successivement 17,37m puis 17,58m mais en février. Il terminera donc onzième avec 16,79m. Avec la petite douleur au mollet qui va bien. Il y a aussi eu l’hiver 2010, le premier record du monde dans le réconfort d’une salle qatarie, titre mondial à la clé. Comme Pierre Camara. Et presque en direct sur Direct8, Christophe Pacaud au commentaire.

Aujourd’hui, il est enfin à Mosou. Dans Rocky IV  Stallone aussi y était allé. Mais le méchant c’était pas lui et le méchant avait perdu.

Patrick Montel : « Mahiédine mais c’est qui ? »

Il fête ses soixante ans dont 30 à commenter l’athlétisme en nous faisant vivre des émotions qu’une sexualité digne de ce nom ne remplacerait pas. Et pourtant il n’y connait toujours pas grand chose, voire à peu près rien du tout. Est-ce réservé à son sport favori ou à la vie en général ? Enquête.

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Qu’a voulu dire Patrick Montel en inscrivant « #Sotomayor rayé des tablettes ce soir?«  sur son statut Facebook ? Serait-ce à demi-mot un aveu attendu depuis si longtemps sur son inculture, son incompétence voire tout simplement son ignorance dans ce sport qui l’a fait Roi. Même si comme il l’a dit et répété « tous les spécialistes sont d’accord » était-ce une raison pour répéter bêtement une ânerie? Le rôle du journaliste n’est-il pas d’être un filtre d’analyse, d’expertise et de vérification de l’information. Pourquoi parce que Bondarenko dit qu’il vise le record faut-il forcement croire qu’il va y arriver ? Pourquoi à la vue des ses essais alors qu’il était évident qu’il ne franchirait pas 2,46 m, Montel a-t-il continué à affirmer qu’il allait battre le record du monde, obligeant presque Boyon à faire allégeance à ses bêtises.

La réponse, il nous l’avait donné durant tout l’après-midi en répétant à l’envi que Mahiédine Mekhissi était un grand homme et qu’il pouvait devenir champion du monde. Comment, un type qui n’a pas battu son adversaire du jour une seule fois en à peu près 1000 confrontations se mettrait subitement à gagner ? Rassurez-vous, ça n’était pas une vraie question, tout le monde sait très bien que Mekhissi n’avait aucune chance, même Montel, encore que sa naïveté atteigne des records du monde, cette fois c’est vrai. Mais à quel moment se comporte-t-il en journaliste ? Quand il dit ça ou quand il dit à Boyon de ne plaisanter avec la fois où il a démonté la gueule d’une mascotte ? Ou peut-être quand il se demande pourquoi Mahiédine est tellement sous-coté en France, alors que le mec a quand même construit à longueur d’années son image de bad boy sans cervelle mêlant l’arrogance à la violence. Pour ne pas dire le dopage puisque des soupçons n’ont jamais fait un drogué.

Si les extraordinaires performances de Mekhissi ne font pas de lui le plus grand athlète de notre époque, il le doit uniquement à lui-même et pourquoi pas un peu à Mehdi Baala qui a su parfaitement esquiver ses directs du gauche et du droit. Il a un palmarès sportif conséquent, il a aussi hélas un palmarès médiatique tout aussi chargé et il n’appartient pas à Patrick Montel de le réhabiliter parce qu’il lui a taillé une pipe ou je n’sais quoi. Ca c’est une connerie, pas une information. Pas vrai Patrick.

Retraite de Bartoli : Walter minus

2013 restera donc la plus belle année de sa vie, sur les 29 dernières en tout cas.

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Alors comment se foutre une nouvelle et dernière fois de la gueule de la petite Marion devant un tel épanouissement. Stopper sa carrière un mois après avoir gagné Wimbledon, on en aurait enfermé pour moins que ça. Elle ne profitera pas du pognon, de la starisation et des invitations de Denisot qui avait de toute façon choisi de se barrer juste avant.  Et pourtant tout est tellement logique, Bartoli rêvait de le faire depuis si longtemps pour enfin s’offrir la vie à laquelle elle a droit. Une vie sans ce tennis qu’elle déteste et qu’on lui a obligé à pratiquer depuis ses 6 ans, par la gentillesse des tyrans qui l’entourent.

Et alors qu’elle ne gagnait que des dépressions, des prises de poids et branlées, Marion est enfin parvenue à sortir de l’emprise pour prendre Wimbledon et sa retraite. Elle a peut-être découvert un test de grossesse positif ou juste ce qu’est l’amour, en tout cas pour la première fois le Vestiaire est bien content qu’une championne de son calibre, un bon gros calibre, se retire. Le reste, on vous l’a raconté et vous avez adoré le lire, ça s’appelait Poids et Walter.

Moscou 2013 : Bosse démâte

Parfois les journalistes disent des conneries et parfois Montel raconte des bêtises, l’un dans l’autre ça ne donne pas une très belle image du monde médiatique. Heureusement il reste le Vestiaire pour vous aider à vous faire une idée sur ce qui est nul et ce qui l’est moins après 4 jours de compétitions. Yalouz, par exemple, c’est nul. Mais c’est pas de sa faute, ça serait de la lutte on trouverait à qui parler.

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Ils sont fidèles :

P.-A. Bosse : Le Vestiaire vous avait prévenu il y a quelques semaines. Les mondiaux c’est autre choses que les championnats mini-poussins où Pierre-Ambroise baladait son improbable prénom, et son insondable talent. On ne connaît pas encore l’étendue de ses possibilités mais se qualifier pour la finale même à l’arrache c’est déjà pas mal. En finale, il n’avait aucune chance au vu de son état de forme même si Montel disait le contraire. Il dit souvent le contraire de ce qu’il se passe. Mentalement, il a un peu craqué. Physiquement, beaucoup. Il n’aura jamais de médaille d’or hors dopage, mais s’il grandit un peu, le podium sera accessible et pas que sur un coup de bol parisien comme Baala. Mais on en est pas encore là, on vous préviendra.

A. Nana-Djimou : Le 800 c’était pas sa course, mais elle finit encore une fois dans les huit. Elle espérait mieux, pas nous.

K. Mayer: 8446 points pour une première fois c’est pas mal. La prochaine fois il enlèvera la capote et tant pis si ça fait mal.

P.-Martinot-Lagarde : Notre spécialiste avait, comme d’habitude, flairé l’arnaque. On ne se rate pas par hasard avant chaque compétition. Le haut-niveau c’est physique et mental, rien de plus. Et quand on a tout ça on peut prétendre à passer un an dans la peau de Ladji Doucouré. Pour lui ce sera zéro.

On est cocu:

R. Lavillenie : On vous a tout dit hier, on vous l’avait dit avant : il n’est pas fiable. Comme pour Benzema, la suffisance n’est pas toujours suffisante.

J.Vicaut : Pour l’éternité, il restera la grosse plantade de ces mondiaux. Ca laisse songeur pour des lendemains qui déchantent. Au revoir Jimmy.

On les attendait pas, ils n’ont rien fait

C. Lemaitre : Il n’a pas tout à fait rien fait puisqu’il a volé sa place en finale pour s’y vautrer lamentablement sur une civière. Factuellement il n’a rien volé du tout mais quand on ne progresse plus, il faut changer de méthode, sinon la vie se rappelle à vous.

M. Hanany : Un jours il faudra mettre les minima à 2m35, comme ça on ne verra plus Hanany aux mondiaux.

Et Robert-Michon alors ?

Lavillenie: Docteur Renaud, mister tocard

Vous connaissez l’histoire du Français qui se la raconte grave, qui domine toute la saison et le jour où il faut gagner il perd. C’est un malheureux concours de circonstance ou une histoire française ?

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On pourrait croire qu’à part 11 kilos de muscles, 7 cm, une trentaine de records du monde, 6 titres de champion du monde et probablement quelques compléments alimentaires il n’y a plus guère de différence entre Bubka et Lavillenie.  On aurait pu croire aussi que Renaud allait trouver toutes les excuses du monde pour expliquer qu’il était « le meilleur perchiste du monde » comme l’a surnommé Patrick Montel et qu’il devait gagner. Renaud s’est contenté d’accuser la piste, l’organisation et les conditions. On aurait pu penser qu’il allait modestement rappeler que depuis 2009 il est sur tous les podiums mondiaux. Il ne s’en est pas privé car reconnaitre sa défaite contre plus fort que lui est sans doute encore trop difficile.

Et malgré ce bulbe incroyable qui gonfle sans même qu’on l’arrose, Lavillenie ressemble de plus en plus à un sosie de Galfione et Mesnil et de moins en moins à Bubka. Car Bubka qu’on qualifiait aussi de meilleur perchiste du monde, mais lui l’était vraiment, avait lui aussi au début de sa carrière fait une série similaire mais avec une médaille jaune autour du cou : Helsinki, Rome, Séoul, Tokyo avant le zéro de Barcelone à 29 ans. Les cocos l’avaient même privé des Jeux 84. Putain de Guerre froide. Lavillenie, notre grand champion a donc un palmarès moins honteux que celui de Galfione et son titre olympique et moins ridicule que celui de Mesnil et ses happening nu ou à poil, mais eux ne prétendaient pas dominer la planète. C’est un vieux rêve inaccessible sur lequel les adversaires de Goldorak, Bioman, Inspecteur Gadget et Sergueï Bubka se sont cassés les dents.

La différence c’est aussi que pendant que ses adversaires sautaient, Bubka gardait son survêtement. Il ne l’enlevait qu’après au moins deux heures de concours quand tout le monde ou presque était éliminé. Il se mettait alors à courir, plantait sa grosse perche dans le butoir et franchissait la barrière. A ce moment là, croyez le ou non, mais la légende raconte que ceux qui restaient en lice prenaient un sacré coup dans les clarinettes.

Christophe Lemaitre : Un diamant, zéro Carraz

Diagana et Doucouré doivent doucement rigoler dans leur barbe. Hélas comme disait Pagnol, ils n’ont pas de barbe et ne rigolent pas du tout.

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Pourtant ils ont longtemps hésité entre le rire et les larmes face à la blessure de PML. Eux aussi ont connu ça dans leur temps mais ils avaient déjà pris l’habitude de figurer dans quelques finales mondiales et olympiques dès leur plus jeune âge. On va finir par croire que les analyses du Vestiaire sont pertinentes et qu’ils existe vraiment des lois du haut-niveau et qu’il n’est pas permis à tout le monde de les franchir. S’il ne faut pas accorder plus d’importance que ça à l’accident Lemaitre une nouvelle fois finaliste (c’est bien ça l’accident), certains l’imaginaient plus régulièrement bronzé lors de ses débuts il y a 3 ans déjà. Côté bronzage, Jimmy Vicaut n’aurait rien à apprendre de Silvio Berlusconi mais son plantage est extrêmement inquiétant pour la suite. Il était le plus fort depuis le début de saison, il est hyper musclé, et même pas qu’en salle. Et puis le jour J plus tant que ça. L’essentiel c’est qu’il se trouvait détendu avant la course.

Tout ça était avant la vraie blessure, celle du champion. Ce n’est pas donné à tout le monde : sauter de joie pour un centième dans la gueule de Vicaut à 18h, sauter sur un brancard à 19h50, faire sauter le pacemaker de Pierrot à 21h au moment d’annoncer qu’il a foutu en l’air le 200, le 4×100 et la durée de vie de son entraîneur. Pourtant Lemaitre avait tout pour lui : des départs pourris, des temps pourris et une confiance pourrie. Du coup en finale il a pris un départ pourri, il a fait un temps pourri et il avait tellement confiance qu’il a forcé sur ses ischios ou son quadri, enfin un muscle qui pète. Peu importe, tant que Bolt et Gay continuent à dire que s’il travaille bien et qu’il reste compétiteur il sera un redoutable concurrent dans les années à venir. Pour ceux qui ont vu l’Intérieur sport encore remarquablement senti sur la langue au cheveu d’or, qui venait de battre Gatlin à Rabat ou un truc comme ça qui a de la valeur, Pierrot disait aussi que si la saison se passait mal pour la deuxième fois de suite, il faudrait songer à changer quelque chose. Ce quelque chose s’appelle-t-il Pierrot ? Vicaut, lui, est dégoûté : être sorti de la finale pour un centième c’est cruel. Espérons que Pessonneaux et Sangouma se soient mieux échauffés.

Pendant ce temps-là, Robert Michon nous a fait rêver même si Montel ne croit toujours pas Boyon sur le jet à plus de 65m, c’est vrai qu’elle donne pas envie d’y croire. Une médaille à Lesueur de son front. Bosse sera-t-il le Mayer ? On n’espère pas pour lui.