Rugby, ProD2 : La Perezina

Il y a 5 ans, une affiche USAP-BO avait une allure de finale du Top 14.

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Par notre correspondant occasionnel à Aimé Giral, Paul Goze-Toujours

Samedi dernier, c’était la finale pour l’accession à la Pro D2. Le rendez-vous qui fait saliver les amateurs de petits tas, d’en-avant repris hors-jeu et de piliers en surpoids de 30 kg (autre genre de petits tas). Un de ces matchs magiques où l’équipe qui joue sa survie peine à battre, à domicile, une équipe pour qui les biarrotes sont cuites depuis plusieurs mois. Entre ces deux finales, Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti ont fait leur apparition dans le paysage rugbystico-médiatico-financier et les riches d’hier sont devenus les pauvres d’aujourd’hui.

Du côté de Perpignan, beaucoup de choses ont changé. Nicolas Mas, l’enfant adoré et adorable du pays, s’est auto-délocalisé en terre gavatx (prononcez gabatch) et a sous-traité son travail à une brute de Géorgien qui n’a de gentil que le nom. Damien Chouly s’est transformé en Dan Leo, il a gagné 10 cm et 10 kg mais a perdu deux mains et joue avec des moignons. Il parait que c’est gênant pour jouer numéro 8. Dan Carter a pris du poids et s’appelle désormais Camille Lopez. On le reconnait encore à la fréquence et à la gravité de ses blessures. Les Catalanes, le (ni)cœur brisé, doivent se consoler dans les draps James Hook : voilà qui s’appelle descendre en deuxième division. Nicolas Durand le génial demi de mêlée s’est transformé en Nicolas Durand le demi de mêlée qui foire un jeu au pied d’occupation facile puis un autre dans la minute qui suit pour montrer que ce n’était pas un coup de chance, qui se trompe systématiquement de côté pour ouvrir le jeu alors que c’est pourtant pas compliqué, quand tu fais 1m20 et que tu peux pas aller tout droit, c’est soit à droite soit à gauche, t’as 1 chance sur 2 de faire le bon choix, mais y’a des soirs (des saisons ?) comme ça où  ça veut pas, t’as toujours tout faux.

Du côté de Biarritz, il faut beaucoup plus de 5 ans pour que quelque chose change. Dimitri Yachvili s’appelle toujours Dimitri Yachvili, il est toujours le 9/buteur/gagneur/mentor de l’équipe et le sera pour l’éternité, sa coupe brossée n’a pas bougé d’un millimètre, tout comme son sourire qui fait craquer les biarrotes comme les bayonnaises même si ces dernières ne l’avoueront jamais. Julien Peyrelongue est toujours ce demi d’ouverture irremplaçable dont aucun autre club ne voudrait dans son équipe Reichel. Damien Traille sert toujours d’arrière/centre/demi d’ouverture de dépannage. Imanol Harinordoquy est toujours blessé. Vous l’aurez compris, Serge Blanco ne déteste rien de plus que le changement, surtout lorsqu’il s’agit du fauteuil de président dans lequel son large fessier est vautré depuis des siècles. Lorsqu’il annonce que « des têtes vont tomber », il s’agit bien entendu de têtes de veau sauce gribiche, de têtes d’agneau à la tunisienne, etc… qui vont tomber dans sa panse. Toutefois, si Serge aimerait conserver tous ses chers joueurs-cadres pendant 20 ans encore, il est certain qu’il vendrait père(longue) et mère pour que Biarritz ne tombe pas de sa falaise. S’il persiste à ne toucher à rien, Blanco va peut-être devoir changer de Kampf : le mécène biarrot, qui ne supporterait plus qu’un vendeur de BD  le fasse passer pour un sans-le-sou et un looser, envisagerait d’imiter son homologue de l’Aviron Bayonnais et de réduire sa participation financière au budget du Biarritz Olympique. Cap ou pas Cap Gemini ?

 

Le destin du Biarritz Olympique, écrit il y a de longs mois, porte officiellement le sceau de la ProD2 depuis samedi dernier. Celui de Perpignan est en ballotage. Condamnée à recevoir Oyonnax pour un match décisif le weekend prochain, l’USAP se Tichit dessus. A raison : tout au long de ces 22 journées de championnat, les avants oyonnaxiens ont pris le temps d’expliquer au Top14 comment ils sont devenus champions de ProD2 l’année passée : en marchant sur la gueule, sur le ventre, sur les oreilles de leurs adversaires, en mangeant leurs doigts arrachés avant qu’on ne les recolle. Nous avons procédé à un rapide micro-trottoir en pesage à Aimé-Giral afin de recueillir des pronostics, dans le but d’affiner notre expertise et de se refaire une santé au Cote &Match après quelques weekends désastreux. Compte tenu de la septimanie qu’a leur équipe de s’échapper quand le jeu se durcit, les supporters catalans s’attendent à une boucherie. On ne peut qu’applaudir une telle démonstration de lucidité.

Marc Delpoux, à la recherche d’une solution pour éviter le désastre qui s’annonce, a passé la semaine à s’arracher les cheveux qu’il n’a plus depuis longtemps. Christophe Porcu refuse de sortir de sa retraite une deuxième fois, tout semble perdu. La vérité, c’est qu’il n’existe qu’une seule solution. Elle est sanglante. Furieuse. Insoutenable. Maudite. Conscients de l’atrocité que représente une telle extrémité, nous ne consentons à écrire cette horreur dans les lignes à venir que parce que nous avons la CERTITUDE que Marc Delpoux ne sait pas lire et ne pourra donc pas la mettre en œuvre. Il faut faire jouer Jean-Pierre Perez sans muselière, sans camisole et sans lui injecter de sédatifs. Nous pouvons d’ores et déjà annoncer le résultat du match : ce sera la Pérezina pour Oyonnax. Il y aura alors davantage de sang que d’or sur les maillots catalans.

Pendant ce temps-là, Guilhem Guirado a déclaré qu’il « s’en voudrait toute sa vie si l’USAP descendait ». Il n’y a vraiment pas de quoi : il est l’un des rares joueurs de l’équipe à être au niveau. Lorsque Guilhem pleurera dans le Corail Intercités à destination de Toulon, ses larmes seront absorbées par le bandeau qui lui recouvre en permanence la moitié des yeux. 

L1, 31e épisode : Le pas bon, Labrune et le truand

N’est pas Arsène qui veut, surtout cette semaine.

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Qu’est-ce que c’est que ce bordel autour de Christian Gourcuff ?

Il n’y en a aucun. Son président lui a fait une proposition de prolongation inacceptable et ne cesse de répéter qu’il est indispensable sans le penser. Gourcuff répond qu’il n’a pas pris de décision sans le penser. Donc personne ne pense ce qu’il dit mais tout le monde dit quelque chose, parce qu’une carrière est longue et qu’il vaut mieux être le gentil qui a raison si on veut continuer à passer à la télé. Sauf si l’un des deux craque. Il faudrait pour ça que Gourcuff ne veuille plus tout décider ou tienne à son poste plus qu’à sa statue, ou que son président considère que Gourcuff est effectivement indispensable. Pour dire à Blanc qu’il peut lui apprendre comment entraîner, il l’est. Quel dommage, ça sent la fin d’une histoire, Gourcuff ne deviendra pas le Wenger lorientais, tout ça à cause du départ d’un dénommé Lemina. La bonne nouvelle, c’est que l’OM cherchera sans doute à le prêter vu sa saison, c’est peut-être l’occasion de réconcilier tout le monde.

Qu’est-ce que c’est que ce bordel autour de Jordan Ayew ?

Il y en a un. Sochaux veut le faire jouer, l’OM dit qu’il était convenu que lors du prêt, Ayew ne jouerait pas contre l’OM. Où est la morale ? On s’en branle : répondre à ça, c’est considérer que sans Ayew Sochaux ne peut pas s’en sortir. Rappelons qu’il a joué 9 matchs, pour 1 but, et qu’il revient de suspension après un carton rouge. Voilà pour le sauveur.

Qu’est-ce que c’est que ce bordel autour de la 3e place ?

Une vieille histoire sans fin : Lille veut s’y maintenir à tout prix en faisant un maximum de matchs nuls, Saint-Etienne aimerait s’y installer mais en craquant à chaque fois qu’il revient pas trop loin, et Lyon n’a pas perdu l’espoir de doubler tout le monde pour revivre les deux mêmes humiliations en août prochain qu’en août dernier. Sinon, à 10 points, il y a l’OM.

Qu’est-ce que c’est que ce bordel dans le vestiaire du PSG ?

Non, vous confondez. C’est juste Menez qui ouvre la bouche. La prochaine fois il dira qu’il avait sa place au Brésil.

Hockey : J’ai mal à Magnus

Peu de hockey ces dernières semaines sur le Vestiaire. En effet, la rédaction craignait pour la sécurité de Lachèvre de Tyler Seguin et a préféré la mettre à l’abri. Le risque qu’elle ne subisse les perversions sexuelles des Écossais durant le tournoi des 6 nations était trop élevé. Aussi, bien que partageant la cause capillaire des descendants de William Wallace, le spécialiste rugby a accepté de la protéger. Le danger étant désormais aussi éloigné qu’une victoire française, il est temps pour notre herbivore de revenir sur le pré glacé.

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Par notre spécialiste hockey et zoologie, Lachèvre de Tyler Seguin.

 

En 1992, Disney et le film « Les petits champions » annonçait la couleur : « Ils sont indisciplinés, ils sont nuls en patinage, ils ne peuvent pas gagner ». Une belle description de la Ligue Magnus. Les play-offs s’achèvent, et l’on connait désormais l’affiche de l’ultime affrontement, la dernière bataille, la terrible confrontation : Angers – Briançon.

 

Non, vous ne rêvez pas. Il existe bien un sport en France ou le match de l’année se joue entre « l’Athènes de l’ouest » et une terre de ski, patrie de Luc Alphand. Rappel utile pour les plus jeunes de nos lecteurs : avant de ne pas mourir lors du Paris-Dakar (contrairement à ses collègues), le petit Luc était champion de ski (contrairement à Schumacher).

 

Ayant pris la quatrième place du championnat, Angers parvient donc à sortir Rouen – quadruple tenant du titre et premier de la saison régulière. S’ils se font battre par les Ducs, les Diables rouges pourront toujours verser une larme à la fontaine des soupirs.

 

Oui, le hockey fait partie de ces formidables sports où une équipe ayant terminé à plus de 10 points de la tête du championnat peut remporter le titre. Et avec 12 équipes sur 14 pouvant possiblement accéder aux play-offs, ont parvient même à surpasser en bêtise le système Top 14. Et battre en imbécilité un rugbyman qui s’entraine à casser des glaçons avec le front, c’est un exploit.

Avis à la population de nos lecteurs écossais : 2 gardes du corps hockeyeurs ont été recrutés pour assurer la protection de Lachèvre de Tyler Seguin. Et ils sont habilités à mettre des bâtons dans les roux.

Handball : L’hymen à la joie

Sanctionné, notre spécialiste sports mineurs purge toujours son exil en terre arctique. La fonte des glaces et une température supérieure à -10° lui permettent néanmoins de sortir de son hibernation afin de nous rappeler les belles valeurs défendues par le handball.

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Par notre spécialiste sports mineurs et violents comme le handball ou le hockey Leo Tseu

Le handball est un beau sport. Il est porteur de valeurs, de respect et de probité morale. Tous les joueurs vous le diront. Ils témoigneront la larme à l’œil, la main droite sur le cœur, le poing gauche délicatement déposé dans le visage de l’adversaire dans un mouvement aussi fluide que limpide. Véritablement rien à voir avec la racaille footballeuse qui ne respecte pas les arbitres, ne chante pas l’hymne et ne valide pas quand elle monte dans le bus. Non, au handball tout est beauté du jeu, respect de l’adversaire et civilité. La preuve en image.

1 – Parce qu’au handball, on respecte l’hymne des adversaires.

2 – Parce qu’au handball, on n’a besoin de personne pour faire la police. Même pas de la maréchaussée.

3 – Parce qu’au handball on aime se faire des bisous.

4 – Parce que le handball se bat pour l’égalité des sexes.

5 – Parce que Torsten Jansen.

6 – Parce qu’un coup de tête en ligue des champions est inconcevable. Ou alors il serait très lourdement sanctionné. Ah, non ? D’accord.

7 – Parce que le handball n’est très certainement pas un sport où l’on verrait un coach menacer un arbitre et le suivre poing levé sur le terrain.

8 – Parce qu’on ne verrait pas non plus un joueur de handball menacer un arbitre lors d’une finale.

9 – Parce qu’il serait fort incongru de voir un entraineur pénétrer sur le terrain pour mettre un bouchon à une joueuse adverse. Puis la sanction serait terrible.

10 – Enfin, parce que jamais le plus grand sélectionneur français accompagné du plus grand joueur français ne se permettraient de détruire un plateau télé en étant saouls comme des cochons.

Non, vraiment, le handball est le plus beau sport du monde. Car, comme le sait bien Nasser Al-Khelaïfi, les vraies valeurs sont dans nos portefeuilles.

Ligue des Champions : L’escarre de finaliste

Voici pourquoi chacun des qualifiés ne pourra pas gagner la Ligue des Champions.

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Bayern Munich. Le fameux tenant du titre. Ils écrasent tout sur leur passage, ils vont battre le record de points en championnat, même le président a réussi là où Tapie avait échoué : prendre deux ans et demi ferme. Et ils font ça le plus souvent avec Alcantara et sans Müller. C’est pour ça que c’est impressionnant et c’est pour ça que ça suffira pas. L’an dernier, le grand Bayern attaquait comme personne, contre tout le monde, qu’il ait peu le ballon ou qu’il l’ait tout le temps. C’était allemand, ça allait trop vite, c’était mécanique, personne n’y pouvait rien sinon la ligne Maginot serait encore debout et De Gaulle aurait monté un Rotary à Londres. Mais maintenant le Bayern veut tous les ballons pour ne jamais le rendre, et quand ils ne l’ont pas ils ne savent plus quoi faire. Si quelqu’un les lui prend, Guardiola fera quoi sans Messi ? On rappelle qu’il s’appelle Alcantara à Munich.

Barcelone. Le fameux tiki-taca. C’est super ce qu’ils font à 50 ans, en âge réel ou en âge hormonal. C’est beau à voir, ça en met toujours 7 à quelques clubs de Liga, et ce Messi quel joueur. Quand il part dans ses chevauchées solitaires il rappelle le joueur qu’il était il y a déjà un an. Ca rappelle aussi le Barça d’il y a trois ans. Putain de nostalgie, ça fait d’un match de Liga du Barça sur BeIN un mauvais moment à passer, aussi prévisible qu’une demi-finale retour contre le Bayern mais avec Tata en plus. Un entraîneur à qui les mini cravates de Guardiola ne vont évidemment pas, même si c’est mieux que Roura. Pourtant maintenant il y a Neymar : on n’est pas bien sûr que le Barça ait eu raison de l’acheter, on n’est même pas sûr qu’il l’ait vraiment acheté, mais on est sûr qu’il n’a pas empêché le Real et l’Atletico de passer devant.

Real Madrid. Le fameux trio BBC pourrait faire peur s’il ne se résumait pas à Ronaldo comme tous les ans. Mais on peut continuer à raconter des conneries sur la solidité retrouvée de la paire Ramos-Pepe ou l’influence de Xabi Alonso quand le Real mène 4-0 : ça fait toujours plaisir de voir Benzema échouer en demi-finale parce qu’en demi-finale Ronaldo n’arrive pas à tout faire tout seul.

Chelsea. Le fameux effet Mourinho fait encore des merveilles. Dire que Hazard est le meilleur, faire jouer Terry et Lampard, dégager Mata à Manchester un lui cirant les pompes pour faire croire qu’elles brillent, ou balancer qu’Eto’o est légèrement plus vieux que son âge juste pour lui faire se bouger le cul pour quelques buts de plus, c’est remarquable. Mais à la fin, il reste une équipe avec Hazard, Terry, Lampard et Eto’o. Ca fait chier la Ligue des Champions, mais ça la gagne pas.

Atletico Madrid. Le fameux coup du Brésilien naturalisé espagnol parce qu’il réussit une super saison. Ca a coûté Falcao à Monaco, et il n’était ni Brésilien, ni espagnol, ni  naturalisé. Mais il marquait et puis d’un coup il est devenu nul à chier, vieux puis inscrit à une rééducation. Sinon, ça tient tête au Barça et au Real, mais pas plus, et ça attend enfin un grand match pour mesurer sa valeur. Il y en aura peut-être deux, mais guère plus.

Manchester United. Ce fameux Van Persie. Sur son penalty, son plat du pied seul à 6m du but et son coup franc en plein milieu du but, l’Olympiakos n’y a vu que du feu. Quel talent, toujours là à répondre contre des Grecs, quand ce n’est pas des Turcs. La trentaine passée, il a enfin compris qu’on pouvait jouer relax à Manchester avec Giggs, Ferdinand, Evra et Carrick. Ils ne font plus de pressing, ils ne savent plus défendre en reculant, ils défendent en reculant, et alors ? Les Grecs ratent toujours neuf occasions sur dix. Quelle équipe grecque reste-t-il en quart ?

Dortmund. Le fameux Barça de la Ruhr. 29 buts encaissés en Bundesliga, 10 en 8 matchs de Ligue des Champions, le Barça a au moins la présence d’esprit d’essayer d’en prendre le moins possible quand il n’est plus aussi sûr qu’avant d’en marquer.

Paris-SG. La fameuse Blanc dépendance. A chaque fois qu’ils pensent jouer un match de haut niveau, ils le dominent tellement qu’ils s’emmerdent et font match nul. Et dire qu’ils n’en ont encore joué aucun cette saison et que Cabaye les a rejoints. Comment reconnaître un grand match ? Quand on est mené et qu’on fait en championnat dans ces cas-là ne suffit pas.

Pendant ce temps-là, le spécialiste grandes compétitions du Vestiaire se délectait de voir enfin des affiches en quarts et attendait le tirage avec impatience. Et puis il a relu ce papier.

Rugby, Tournoi : Au fond de Lapandry

L’équipe de France est sous le feu des critiques depuis son match merdique mais victorieux face à l’Ecosse, alors on ne va pas trop en rajouter. Mais on va en rajouter un peu quand même.

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Par notre spécialiste rugby Gilles Gros Paquet d’Haggis

Les discussions qui précèdent et qui suivent un match contre l’Ecosse sont un rituel tout à fait immuable depuis des décennies. Avant le match, notre complexe de supériorité nous donne une furieuse envie de hurler qu’on va les éparpiller pendant 80 minutes, qu’ils ont jamais été foutus d’avoir une mêlée correcte et que si Kenny Logan est considéré comme un des meilleurs joueurs de l’histoire du rugby écossais, c’est bien la preuve qu’ils sont congénitalement inaptes à ce sport qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de pratiquer pour essayer de battre les Anglais à quelque chose.

Vous ne lirez jamais de tels propos avant un match ; en rugby comme sur un bateau, il est des mots qui portent malheur. Personne ne se souvient de la dernière fois que l’Ecosse nous a battus, peut-être n’est-ce jamais arrivé, mais le principe de précaution qui régit nos sociétés modernes nous pousse à admettre, à contrecœur certes, qu’il n’est pas mathématiquement impossible que l’Ecosse nous batte. C’est pourquoi, au lieu du cri du cœur ci-dessus, vous entendrez invariablement parler de « match-piège qu’il ne faut pas prendre à la légère », de « mêlée roublarde », voire de « All-Blacks du Nord » lorsque le commentateur décide de reprendre cette expression que personne n’a jamais comprise. A noter : la nouveauté ces derniers temps est d’inviter à la méfiance envers l’arrière Stuart Hogg, qui est-  il faut l’avouer –  un sacré joueur.

Les matchs de rugby ne sont pas très différents du commun des choses de la vie : quand on en attend beaucoup, on est très souvent déçu. Quand on espère mettre 50 points aux Ecossais, on est  toujours désespéré par la courte victoire que l’on arrache (vole ?) à 2 minutes de la fin. Vient ensuite le temps des pleurnicheries d’après-match où l’on explique en quelque sorte à nos amis Ecossais qu’aussi nuls soyons-nous, nous sommes toujours meilleurs qu’eux.

Mais au juste, que pouvait-on vraiment attendre d’une rencontre où la feuille de match indiquait Lapandry – Vahamahina à l’endroit où quelques mois plus tôt elle affichait Dusautoir-Nyanga ? Il fallait bien remplacer les deux flankers titulaires blessés, nous en conviendrons. Mais fallait-il le faire avec un joueur qui a fini par gagner sa place de remplaçant en club ? avec un autre qui pèse 125 kg, qui a joué troisième ligne une fois dans sa vie et qui logiquement n’a pas le sens du déplacement requis par ce poste ? Un numéro 6 aussi lourd, ça veut généralement dire « on va faire des mauls tout l’après-midi ». C’était peut-être la stratégie choisie. On ne le saura jamais, puisque Brice Mach avait décidé que les Bleus pouvaient jouer sans gagner une seule touche.

Que pouvait-on attendre d’une équipe dont le sélectionneur dépressif avait sciemment décider de se tirer une balle dans le Piedcamoles ? Le CNRS planche encore sur les raisons qui peuvent pousser quelqu’un à se priver de la meilleure chance d’atteindre son objectif. L’hypothèse qui tient la corde est toujours la consommation excessive de Delirium Tremens chaude. 5 jours plus tard, les effets commencent enfin à se dissiper, Pica refait son apparition sur la feuille de match. Oui, mais c’est en tant que numéro 6. Il en reste encore.

Une chose est certaine : si l’on joue contre l’Irlande comme l’on a déjoué face à l’Ecosse, la fessée cul nul qui nous attend sera des plus douloureuses. Car l’Irlandais est un sadique : quand il commence à faire mal, il insiste. Et insiste encore. Jusqu’à que l’arbitre ait sifflé le coup de sifflet final et le coup de sûreté. Un peu le contraire de nos Français, qui se relâchent et prennent pitié de leur adversaire dès qu’ils mènent de plus de 7 points.  Alors si Nicolas Mas doit comprendre les nouvelles règles de la mêlée, c’est aujourd’hui ou jamais. Si Rémi Talès doit confortablement installer Jules Plisson sur le banc de touche, c’est aujourd’hui aussi. Si Brian O’Driscoll, doit terminer sa carrière internationale sur un plaquage-arrachage-du-genou, c’est aujourd’hui encore.

Pendant ce temps-là, les Anglais vont gagner le Tournoi. On aimerait dire qu’on s’en fout parce qu’on a gagné le Crunch, mais c’est même pas vrai. 

Ligue 1, 29e épisode : L’OM ré-Elie Baup

 Il s’appelle José, il est là un peu par hasard et il fait de son mieux. Mais avant il était directeur sportif et il voulait Christian Gourcuff.

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Comment va se passer la fin de saison de l’OM désormais ?

Huit points de retard sur la 3e place et un match en plus : le match nul ramené de Reims lance idéalement la fin de saison marseillaise. Plusieurs scénarios sont plausibles. Il paraît d’ores et déjà inconscient de compter sur la défense pour se mettre au niveau quand c’est inutile, alors qu’elle ne l’a jamais fait quand ça l’aurait été. Payet non plus, mais s’il veut aller au Mondial il a encore intérêt à faire gagner son équipe tout seul. Pour ça, il faudra prendre la balle à Thauvin qui a l’inconvénient d’être nul, mais l’avantage de ne pas le savoir, de croire que lui aussi mérite d’aller au Mondial et aussi d’être meilleur quand il n’y a rien à jouer ou presque comme à Bastia. Ca tombe bien il est de retour à Bastia pour dix matchs. Du coup autant faire jouer Imbula et Benjamin Mendy, au pire ça permettra de les montrer avant de les vendre. Les clubs de Ligue 2 font ça.

Pourquoi Nantes n’a-t-il plus le niveau ?

C’est assez simple et c’est le cas tous les ans avec Der Zakarian : en début de saison personne ne se rend compte que ça joue mal mais ça court partout, ça veut avoir le ballon le moins possible donc ça presse haut pour avoir le moins de jeu à faire avant de marquer un but. Donc, en Ligue 1 ou en Ligue 2, ça surprend les équipes cinq mois, les cinq suivants c’est un tout petit peu plus dur parce que personne ne progresse. Pour l’instant ça fait cinq points depuis janvier, ce qui dans un monde sans Sochaux et Ajaccio mériterait évidemment la relégation.

Evian-Valenciennes est-il un match important ?

Oui. Ca ne veut pas dire qu’il y aura beaucoup de spectateurs, ni de téléspectateurs, ni de qualité technique.

Gourcuff peut-il ramener Lyon sur le podium après avoir brillé en équipe de France contre les Pays-Bas ?

Vous avez plutôt bien résumé l’irrésistible retour du meneur de jeu qui manque aux Bleus depuis le Mondial 2010. Il a été énorme tout l’hiver, et a rompu avec son passé où il revenait, marquait quelques buts, et se re-blessait. Cette fois, ça rigole plus. D’ailleurs Lyon prend beaucoup moins de points sans lui depuis le 9 février : 4 victoires, 3 nuls, une élimination utile en Coupe.

Formule 1, saison 2014 (3/3) : Les Bull de geisha

Dernier volet de notre exhaustive présentation de la nouvelle saison qui démarre ce week-end en Australie. Place aux stars, sauf celles dans le coma.

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Par notre correspondant F1, Henri Carl

Red Bull – Renault

Red Bull sera à nouveau l’écurie à battre en 2014 et je vous rassure, je ne suis toujours pas payé en 2014 pour balancer ce genre de banalités. Avec Vettel, Newey, et une organisation qui est maintenant bien rodée, les autres écuries auront fort à faire. Pour épauler Vettel, suite à la retraite de « papy » Webber, l’écurie a fait le choix casse-gueule mais logique de promouvoir Daniel Ricciardo, membre de sa filière. Casse-gueule pour l’écurie comme pour la recrue dont on saura vite s’il est payant ou pas. En tout cas il est beaucoup moins beau de Webber. Si Ricciardo est champion du monde, alors je signerai un CDI car à force de dire n’importe quoi j’aurai dû être viré depuis longtemps.

Ferrari

Alonso/Raikkonen en 2014. Vous vous demandez si je vais la faire ? Bien sûr, je vais la faire : Ferrari en aura une belle paire. Cela ne fait pas tout sinon Sinatra serait encore des nôtres. Massa finira donc sa pré-retraite ailleurs. Le duo sera forcément redoutable mais la cohabitation sera la clef de la réussite et on imagine qu’entre ces deux caractères bien trempés ça risque d’être sportif. 15 mots et 6 clichés à la con de mauvais journaliste, je ne suis plus très sûr de signer cet article.

Mercedes AMG Petronas F1 Team

Encore un beau duo de pilotes pour l’écurie au nom imprononçable qui pue le plus le pognon : Hamilton a fait un très bon retour au premier plan et Rosberg a haussé son niveau. L’équipe progresse bien et on espère pour eux qu’ils tireront parti de chaque occasion. En fait on n’espère rien, on est journalistes, je l’oublie toutes les deux lignes.

Lotus F1 Team – Renault

Grosjean promu pilote numéro 1 qui l’eut cru ? Il y a un an cette perspective aurait pu faire sourire ou peur, c’est selon. Le plus dur reste tout de même à faire, c’est-à-dire faire avancer la voiture, et l’on saura vite si la combinaison de leader n’est pas trop grande pour lui. Si oui sa pédale d’embrayage glissera plus que jamais. Mais au fait on avance au feu vert ou au feu rouge ? Le choix Maldonado est lié à son porte-feuille, on espère que comme à une certaine époque avec De Cesaris la ligne « réparations » ne sera pas plus élevée que la ligne « valise de pétro-dollars ». Mais on n’espère toujours rien, on se contentera dans ce cas de louer un sport qui promeut ses meilleurs éléments.

Formule 1, saison 2014 (2/3) : Push the Button

Deuxième partie de notre fabuleuse immersion dans les coulisses de la nouvelle saison de F1. Je ne vous donnerai évidemment pas le nom du futur champion, ni mon vrai nom et encore moins celui de l’assassin de JFK. Sinon vous en aurez pour votre argent et le moins que l’on puisse dire c’est que ça ne vous coûtera pas cher.

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Par notre correspondant F1, Henri Carl

Vodafone McLaren Mercedes

Une saison à oublier. Button a montré qu’il a toujours un aussi beau coup de volant que de rein, mais ça lui a juste servi à tourner et même pas dans un porno. Perez repart comme il venu, et sera casé chez Force India, l’argent ne fait pas tout ! Et merde on avait dit que j’arrêtais les points d’exclamation. Sinon, le promu Kevin Magnussen saura vite si sa promotion le conduira aux côtés de Schumacher, ou aux côtés de Schumacher.

Sahara Force India – Mercedes

Alors que Vijay Mallya traverse une mauvaise passe financière qui pourrait bien se transformer en tempête, l’écurie change tout pour 2014. Adieu Di Resta et Sutil, welcome Hulkenberg et Perez. Hulkenberg est définitivement un grand  comme je vous l’avais promis  mais il aura peut être fort à faire sur la Force India, tout comme l’an dernier avec sa Sauber. Peut-être qu’un jour il aura droit à une voiture. Perez ramène avec lui l’argent de Carlos Slim, l’homme le plus riche du monde, imaginez s’il avait été Burkinabais ou Roumain. Cependant il s’est cramé chez McLaren, la question sera de savoir s’il peut rebondir. Au sens figuré, pas sur les glissières ni sur le ventre de Carlos. Le milliardaire pas le chanteur mort.

Scuderia Toro-Rosso – Ferrari

Jean-Eric Vergne/Daniil Kvyatt, il ne devrait pas y avoir de match. Du moins on l’espère pour le Français qui pourrait sinon rejoindre Bourdais dans l’écurie Pôle Emploi. Elle est pas très drôle celle-là. Du coup on sera bientôt 3 dans l’écurie. Elle devient drôle. Vergne devra progresser sur les qualifs car Ricciardo l’a régulièrement tapé en 2014 même si la Toro Rosso n’était clairement pas la F1 la plus réussie du plateau. Mais qu’est-ce que j’y connais ? A 19 ans, Kvyatt sera jeune. Comment peut-on conduire quand on n’a pas connu Mansell ?

Rugby, Tournoi : Le Talon d’or

L’entrée en jeu de Guilhem Guirado a permis de régler les problèmes en touche de l’équipe de France. Vous ne le croyez pas ? Vous ne connaissez donc pas Brice Mach.

Par notre spécialiste rugby Peyo Gonzo Greenslip Jr

Jusqu’à samedi dernier 19h10, il était inconcevable que Guilhem, lanceur remplaçant de pizzas catalanes du XV de France feat. Lièvremont, puisse améliorer le rendement d’une touche de quelque façon que ce soit. Deux hypothèses s’offrent donc à vous, lecteurs amateurs d’intrigues : soit Guilhem a remonté le bandeau qui lui tombait sur les yeux et l’empêchait de voir l’alignement, soit nous avons trouvé la perle rare qui lance plus mal que lui. Soit les deux.

A la 27ème touche perdue, Philippe Saint-André s’est dit que décidément, Dimitri Swszarzezwzwzski et Benjamin Kayser n’étaient pas si mauvais. A la deuxième pénalité concédée en mêlée, il a eu comme un flash : il fut un temps, pas si lointain, où le numéro 2 était porté par le numéro 1.

C’était il y a deux ans à peine. Souvenez-vous.

Au sortir des vestiaires, la foulée de William Servat, puissante, aérienne, souple, son allure martiale, son short parfaitement ajusté, inspiraient le respect et la crainte à nos adversaires.  A la première touche, les mains de William, épaisses mais habiles, imprimaient une vrille pleine d’assurance à la gonfle, qui entamait une ascension gracieuse dans le ciel de Dublin, de Londres, de Paris ou d’ailleurs, avant de redescendre tranquillement pour un atterrissage tout en douceur en-bas là-bas dans LA main experte tendue par Julien Bon Air, qui profitait de la vue pour analyser le placement de la défense adverse et pour élaborer en conséquence un mouvement à 8 temps de jeu que David Marty allait aussitôt saboter d’un en-avant tout moche.

Même les en-avant n’étaient pas un problème. Ils étaient une ruse. Car à cette époque bénie, mêlée rimait avec gagner. Sous l’impulsion d’un talon nommé William, le pack français enfonçait ses adversaires et glanait pénalité sur pénalité. En 2014, pour rendre hommage à William, la mêlée française fait la Bûche : elle se fait fendre une ou deux fois par match.

Contre l’Ecosse, PSA avait décidé de se priver de Louis Picamoles parce que ce dernier, un jour dans sa vie, n’avait pas été à la hauteur de ses attentes. Va-t-il faire fusiller Brice Mach ou n’attendait-il vraiment rien de lui ? Qui de Jean-Philippe Genevois ou de Benoit Cabello sera le prochain talonneur atroce de l’équipe de France ? La suite au prochain numéro 2.

Pendant ce temps-là, le meilleur talonneur du monde français gâche les 5 années de carrière qu’il a encore dans les jambes. Prisonnier d’un banc de touche à Toulouse, William Servat est condamné à perpétuité à apprendre à Christopher Tolofua à lancer en touche. Le Sisyphe des temps modernes pousse donc un rocher ovale, sa tâche en est d’autant plus ardue. Aussi cruelle soit la mythologie grecque, le Sisyphe originel n’a jamais eu à supporter les blagues pourries de Jean-Baptiste Elissalde sur sa calvitie ni l’odeur de Yohann Montès après une séance d’endurance. C’est chez ces mêmes grecs que William rêve d’envoyer le vieux Guy se faire voir, lui qui ne le laissera jamais sortir de sa retraite pour la deuxième fois.

Ceci est un appel désespéré aux dirigeants toulousains. Ayez un cœur. Oubliez le Stade un jour dans votre vie. Libérez-nous de Brice Mach et de tous les autres talons d’Achille. Rendez nous le talon agile. LIBEREZ WILLIAM. 

 

L’Edito : Le bon Darien

Gourcuff a juste dit que lui et Blanc ne faisaient pas le même métier. Pourquoi en faire une polémique ?

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Pourquoi le Vestiaire a-t-il décidé d’aller traquer jusqu’aux confins du Pacifique son spécialiste Edito pour réactiver sa rubrique la plus phare et probablement la plus ésotérique ? Sans doute car son équipe semble encore plus en vacances que son rédacteur en chef mais aussi et surtout car Victor Dubuisson est 62ème du WGC Cadillac Championship et qu’on ne va quand même pas ouvrir une rubrique golf pour dire ça. Sans doute, peut-être, par culpabilité d’avoir oublié de dire que la semaine passée, sans jouer, Mahut a amélioré le meilleur classement de sa carrière en devenant 39e mondial.

Sans doute aussi parce que la France compte un nouveau champion du monde en salle. Ou plutôt une nouvelle championne du monde puisque PML n’a évidemment pas été au rendez-vous en n’égalant pas son record personnel en finale quand l’Américain devant lui s’en chargeait. Il y a bien écrit « s’en chargeait » et non « se chargeait » comme l’ancienne ligne éditoriale de notre site aurait pu l’affirmer. En revanche Darien qui accroche plutôt la médaille que la haie, c’est un bel exploit.

La championne, c’est-à-dire l’athlète qui a accepté d’interrompre son hibernation pour garnir son palmarès sans trop d’adversité c’est Lesueur. Pour ceux qui se demandent si cela augure d’une grande saison pour elle, c’est non évidemment. Ça tombe bien, il n’y a pas de mondiaux en plein air cette année. C’est des Europe. Mais même là, il y a un peu trop de Russes, d’Anglaises, d’Allemandes voire de Biélorusses pour espérer.

L’essentiel étant dit, attardons-nous sur le final countdown de Saint-André qui paiera la note du plus profond trou de génération de l’histoire du rugby français la semaine prochaine. Quand on pense que sans la générosité d’un arbitre Lièvremont pourrait toujours être à sa place avec en plus un titre mondial avec les mêmes joueurs plus Michalak, on ressent la même chose que Maestri face à un pilier tonguien de 1m48. Ou que Benzema quand il lit qu’il est dans la forme de sa vie avec 20 buts de moins que Cristiano Ronaldo.

Pendant ce temps-là Belocian semble promis à un grand avenir sur les haies. Mais à l’époque Coco-Viloin aussi.

Formule 1 : Le salon de Massa (1/3)

Le coup d’envoi de la saison de Formule 1 aura lieu dans une semaine, mais le spécialiste du Vestiaire n’a pas voulu attendre aussi longtemps pour dévoiler les forces en présence. Comme d’habitude il sait tout à l’avance, c’est juste qu’il le dit avec ses mots à lui. Première partie, les écuries pourries.

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Par notre spécialiste on ne sait trop en quoi Henri Carl BR Driven (2)

 

Sauber – Ferrari

Comme la Seconde Guerre Mondiale et leur récente loi sur l’immigration l’a montré, les Suisses sont malins et Sauber, a priori, a conclu de bons accords. On démarre à peine la série, que je ne prends déjà pas trop de risques. Ainsi, Van Der Garde, nanti d’une expérience intéressante du moteur Renault, arrive aux côtés du Russe Sirotkin, de ses sponsors, et de 3 000 litres de vodka frelatée dont la moitié a déjà été bue par Briatore. Mais qu’est-ce qu’une expérience intéressante du moteur Renault, hormis une diatribe envers la Scénic sur les forums d’Autoplus.fr ? Sur la piste, Sutil rêve d’un premier podium pouvant lui ouvrir les portes d’un top team. A défaut ça lui ouvrira au moins les portes d’une kangoo. A ce propos, il ne devrait pas avoir trop de mal face à Gutierrez qui a laborieusement signé deux tops ten en qualif, une 7ème place et un meilleur tour.

Williams – Mercedes

Il y a maintenant longtemps que Williams n’est plus au top et ne domine plus rien. J’imagine que même les moins au fait d’entre vous savent aussi que Senna est mort, que Mansell avait une moustache, Prost un égo débordant et que Villeneuve ne débordait pas de talent. Désormais, l’écurie a choisi de se spécialiser dans la pré-retraite de pilotes brésiliens sur le retour et vivant, cette fois. Cette année c’est Massa qui s’y colle. Valteri Bottas a démontré des choses intéressantes (3ème en qualif au Canada, 8ème en course aux Etats-Unis) et restera à surveiller, même s’il a clairement un nom à ne pas faire parler de lui de la saison. La clef sera de savoir si la voiture est plus compétitive que ses devancières ou s’il s’agira encore d’un énième ratage. La clef sera surtout de savoir la mettre dans le contact.

Caterham F1 Team – Renault

Van Der Garde fuyant chez Sauber (pilote essayeur), Pic viré malgré le soutien de Lagardère, on change tout et on recommence en espérant progresser, pour changer. La bonne nouvelle est celle du retour du bouillonnant Kobayashi qui malgré de bons résultats n’avait pas pu rester chez Sauber. La mauvaise c’est que je ne vous dirai évidemment pas pourquoi. Saleté d’incompétence. Encore un coup à magnifier ce sport qui valorise ses bons pilotes. On saura donc vite si la voiture est réussie. Pour l’autre baquet, le Suédois Marcus Ericsson fera ses grands débuts et risque de comprendre sa douleur face à Kobayashi. Surtout qu’aucun GP ne se roule sur neige. Même si tout le monde sait désormais que c’est Kayser Soze qui a tout inventé grâce à une simple tasse de café.

Marussia F1 Team – Ferrari

Comme pour Marushka Detmers depuis le très bon « Elles n’oublient jamais » où Thierry Lhermitte se faisait presque sucer par l’autre star du cinéma Nadia Farès. Bref, comme Marushka, les années se suivent et se ressemblent pour Marussia et restent toujours aussi difficiles. Bianchi soutenu par Ferrari, et Chilton par papa, rempilent. On ne sait pas encore si ce sera pour le meilleur ou pour le pire mais on aimerait bien voir lequel sait conduire. Peut-être que le moteur Ferrari améliorera l’ordinaire. Ça serait pas à moi de le déterminer ce genre de détail par hasard ?

France – Pays-Bas : Entre tes Cruyff

La France a trouvé un style de jeu : face à une équipe qui perd des ballons dans son camp, composée de Hollandais de 20 ans, et qui n’avait pas vraiment envie de venir, elle sait faire. La configuration Mondial. Les « journalistes » présents n’y ont évidemment vu que du feu dans lequel brulaient leurs cartes de presse.

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L’histoire a suffisamment parlé. Quand une conférence de presse se termine par un sélectionneur disant à ses censeurs « ne vous emballez pas trop quand même », c’est très mauvais signe. Moins pour le sélectionneur que pour les censeurs, mais c’est la nature humaine : on revient de Kiev avec son passeport mais sans sa carte de presse.

Ces soirs-là, un petit tour en zone mixte est terriblement enrichissant. Des deux côtés de la barrière, on sourit déjà d’aller au Brésil et ça suffit au bonheur de chacun. Les cartes de presse, elles, sont toujours bloquées en Ukraine. Il faut tendre l’oreille pour écouter, vraiment. « La France a-t-elle envoyé un message pour le Mondial ? » Répondre aux questions fait partie du métier, même à celle-là. La bonne réponse aurait été que ce sont les Pays-Bas qui ont envoyé un message à la concurrence, mais on n’est pas là pour ça. On est là pour parler du match. Pourtant personne n’en parle vraiment.

En parler, ce serait dire qu’au Mondial, aucun adversaire, pas même le Honduras, ne sera aussi mauvais que la Hollande des 75 dernières minutes. Eredevisie, si ça existe, n’est pas un joueur, c’est un championnat et les trois quarts de la défense y joue, ça s’est vu. L’autre quart, c’est Van der Wiel, qui a confirmé à sa manière qu’au PSG, c’est le collectif qui est fort. Les Pays-Bas savent désormais ce qu’il ne faut pas faire face à la France : attaquer à 6 ou 8 si les latéraux sont d’humeur au même moment, jouer le hors-jeu avec des centraux lents à 40m de ses buts, relancer tout le temps au sol de derrière avec Matuidi en face. A l’époque de Rhinus Michels, le centre de formation de l’Ajax existait car l’Ajax existait, et Matuidi n’existait pas. Ca fait beaucoup d’un coup, surtout avec Van Persie à la pointe de l’attaque. Dire qu’Arsenal le surveille pour un retour. Pauvre Giroud.

Que se passera-t-il quand les adversaires ne joueront pas exactement comme la France l’espère ? Quand il faudra faire le jeu ? Quand les défenses en seront vraiment ? Quand les attaques en seront vraiment ? A part ça, il n’y a aucun nuage à l’horizon et Mangala a marqué des points. Griezmann pas trop : c’est bon signe, peut-être.

Pendant ce temps-là, le sondage sur les chances françaises de gagner le Mondial est en préparation.

Que reste-t-il du XV de France ? (2/2): L’Hibbard à hotesses

Qui n’a pas lu la première partie ?

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Par notre spécialiste biochimie de l’ovalie Peyo Greenslip Jr

Avez-vous déjà entendu parler des molécules intelligentes ? Ces particules ont la faculté de s’adapter à leur environnement : chacune d’entre elles se déplace de façon autonome afin de maintenir l’équilibre et la santé du corps. Prenons le cas imaginaire d’une mêlée médicale ou chaque pack serait réduit à 7 molécules. Une molécule issue d’une autre partie du corps gallois, nous la nommerons Jamie Roberts, viendra systématiquement se greffer pour apporter tout le poids de ses 110 milligrammes. Ceci est une molécule intelligente. En réaction, une molécule-arrière intelligente française devrait logiquement se détacher de son affectation pour compenser le déséquilibre et éviter un traumatisme. Mais il n’y a apparemment pas de molécule-arrière française assez intelligente ou assez joueuse pour prendre le risque de découvrir son poste, même à 5mètres de la ligne galloise. Il faut donc croire que nos traitements face à la Galles n’étaient ni assez puissants ni assez intelligents.

Il est probable que sans remède efficace, même le plus sage chaman  de l’ovalie, qui de toute manière a préféré rester au chaud dans son wigwam Haut-garonnais, ne saurait faire mieux. Inutile de réclamer une perfusion de Trinh-Duc©, six ans d’essais cliniques et une cinquantaine de sélections ont amplement suffit à prouver l’inefficacité du produit dans  la gestion du jeu et dans le jeu au pied.

Par contre une chose est sûre : l’ablation d’un Picamoles n’est pas la meilleure solution pour sauver l’équipe de France. Arracher l’organe le plus important de l’organisme sous prétexte que celui-ci connait quelques rares dysfonctionnements n’aidera pas les autres à mieux marcher. Le premier Mingos venu sait très bien que l’on ne prélève le cœur qu’en fin de bataille. Aucun médecin n’aurait pris cette décision à moins d’être, excusez le jargon médical, « complètement con ou complètement bourré ». En effet, dans la confusion consécutive à la défaite, Philippe Saint-André croyant attraper son bidon d’eau, a fait cul-sec sur celui de Vincent « le Belge » Debaty, qui ne contient jamais autre chose que de la Delirium Tremens chaude. Ainsi, on comprend mieux l’assurance stupide dont le sectionneur a fait preuve au moment d’annoncer que le Xv de France « n’a pas besoin de Picamoules-Frites pour aller Picte-niquer en Ecosse.

Il vaut sans doute mieux piquer la bête tout de suite plus tôt que la laisser se faire dépecer  par une horde de Simériens prêts à croiser le fer, sans même le golem des Midi-Pyrénées pour tenter de la défendre.  

Vitesse, Pervis : Laurent n’a pas Gané

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Même Daniel Morelon le dit. Laurent Gané, son début de carrière, sa pointe de vitesse, son gabarit moulé dans un costume de Superman, tout était « impressionnant ». Pourtant, son plus bel exploit restera d’être le meilleur Gané, son frère Hervé lui ayant largement facilité la tache.

Multiple champion de France de vitesse individuelle, il a été deux fois favori pour la médaille d’or aux Jeux Olympiques : à Sydney et Athènes. C’est un peu de sa faute, il avait aussi atteint les finales des Mondiaux en 1999 (titre), 2000, 2003 (titre) et 2004. Résultat, Rousseau le bat en demies à Sydney pour fêter sa fin de règne. A Athènes, c’est Bailey qui confirme l’hégémonie du nouveau roi Gané en l’expédiant 2-0. Au sommet, il honorera sa carrière d’une deuxième 4e place aux JO. Les commentaires de Jean-René Godard n’y seraient pas étrangers. Après tout, pour lui, le vélo était un sport collectif comme pour Mimo, le porteur d’eau d’Amaël Monfort.

Son talent ne demandait qu’à s’exprimer. Mais tout le monde n’eut pas la chance que son adversaire perde les pédales.

Kilomètre, Pervis : Le Tournant d’une carrière

Comme tout le monde le rappelle, l’exploit de Pervis n’en est pas un puisque tout être humain avec un passeport français est déjà passé par là. En revanche un titre olympique dans deux ans ça aura un peu plus de gueule.

Par notre consultant jumeau Jean-René Bisounours

Le kilomètre était une discipline singulière qui ne servait à rien où il suffisait d’être inscrit comme Français pour remporter le titre mondial. Et comme il y a des mondiaux tous les ans, les palmarès étaient bien garnis. Rousseau 3 titres, Tournant 4. Aux Jeux Olympiques les règlements changent : il n’y en a que tous les quatre ans, Laurent Gané s’y était frotté sans conviction mais c’était de la vitesse. Là il faut juste faire un ou deux tours de piste.

Une formalité pour le double champion du monde en titre Arnaud Tournant, ultrafavori à Sydney. Il ne se fait pas prier et remporte la médaille d’or. Mais c’est en vitesse par équipes. Sur le kilomètre il réussit à entrer dans le top 5, pas si dégueulasse. Arnaud est jeune et ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Dans la foulée il conserve son titre mondial et en rajoute même encore un autre. Les Jeux ne sont donc qu’un accident de parcours, il en disputera d’autres à Athènes 4 ans plus tard mais il va changer de méthode. Au lieu d’arriver archifavori, il ne va rien gagner ni en 2002 ni en 2003, s’offrant au passage argent et bronze mondiaux. Ainsi ses adversaires ne le verront pas venir. Et ça marche, il gagne. 4 places. Tout auréolé de cette médaille d’argent, il rajoute le bronze en vitesse par équipes, rien que ça.

Dans la foulée, le kilomètre sera supprimé des JO, si ça sert qu’à humilier les Français. Quel bel athlète que ce plus grand spécialiste de l’histoire du kilomètre. Plus grand champion c’est plus compliqué à affirmer car même Florian Rousseau y a glané une médaille d’or olympique. Bon d’accord son adversaire avait déchaussé.