Jalabert : «Mazamet dire jamais»

La gestation a pris près de 20 ans mais le nouveau Jalabert est enfin né hier sur une route wallone. L’avenir nous dira ou pas s’il a eu besoin d’autre aide médicale que celle d’une sage-femme ou d’un obstetricien voire de Marc-Olivier Fogiel.  Concernant le Alaphilippe des années 90 on sait déjà même si lui-même n’en était pas persuadé comme il nous l’avait presque expliqué il y a quelques années.

couillu

Propos presque recueillis par Thierry Bisounours

Souvenez-vous, en pleine rééducation chez lui à Montauban après s’être fracturé l’humérus, la main et le tibia en renversant une voiture, Laurent Jalabert était descendu de son home trainer pour nous répondre, dans la campagne ardennaise après son petit millier de kilomètres matinal. Et cette fois il était tombé de l’armoire.

Bonjour Laurent, vous venez d’être entendu par la commission d’enquête du Sénat sur le dopage.

« Ai-je été trompé ? »

Attendez, on n’a pas encore posé la question.

« Pardon. Mais j’ai eu un grave accident vous savez. »

Oui, sur les routes de Montauban, renversé par une voiture et…

(il coupe) « Non c’était pas un accident ça, je doublais tranquillement sur la 4 voies et il ne m’a pas vu, ça arrive. Pour l’accident,  je parle de plusieurs années à commenter aux côtés de Thierry Adam et le tout sans pouvoir aller pisser. »

Ah. Ça vous reste en travers de la gorge ?

« Non, mais le pare-choc de la voiture oui. On parlait de quoi déjà ? »

Du dopage.

« Ah oui. Manolo ? Manolo ? On a combien de temps avant que Jean-Marie Leblanc ne tire avec son flingue sur la foule ? »

Pardon ?

« Ben oui, combien de temps avant le départ de l’étape. On parlait pas de Manolo ? »

A vous de nous le dire.

« Moi je n’ai rien à dire. On était soignés, mais était-on dopés ? Je ne le crois pas. »

Vous n’êtes plus au Sénat, ni sur une étape du Tour d’ailleurs, là.

« Vous me rassurez. Parce que la Gewiss, quand même, ils me font peur. Ils doivent être mieux soignés que les autres. Armstrong, il va peut-être y signer la saison prochaine. Vous avez des infos ? »

Armstrong a arrêté, et avoué s’être dopé toute sa carrière, notamment dans les années 90 où tout le monde se chargeait plus qu’un flingue de Tony Vairelles. Votre sentiment ?

« Armstrong a fauté, mais il reste un grand champion. Il a pu prendre quoi que ce soit, mais des coureurs de son niveau, il n’y en avait pas tant que ça. C’est quelqu’un qui avait un talent énorme, avec un mental. »

Vous récitez ce que vous avez dit sur RTL le 22 octobre ?

« A aucun moment je n’ai cherché à rencontrer un médecin pour améliorer ma performance ou participer à la course à l’armement. (…) Ce n’était pas ma culture, pas mon envie. »

Armstrong s’était recyclé dans le triathlon.

« Moi aussi, j’avoue ! »

Vous avouez quoi ?

«Moi aussi, j’avoue !» «Moi aussi j’avoue! » «Moi aussi j’avoue!»

Vous buggez Laurent ?

«Saloperie d’EPO.»

 

3 réponses sur “Jalabert : «Mazamet dire jamais»”

  1. Que de foin pour une chose entendue. N’importe quel gars qui a un peu roulé et/ou suit de près le vélo (et donc à priori des journalistes) sait qui est chargé ou pas. Je n’ai pas attendu le Sénat pour le savoir.

    En revanche, ce qui serait bien plus intéressant, c’est de connaitre qui décide que, à chaque départ du Tour, telle ou telle affaire éclate et qui ou quel équipe sera impliqué. Et surtout dans quel but.

    Jalabert 2013, l’autorisation de Contador à courir en 2011, le boxon de 2010 entre AFLD et UCI, l’imbroglio Valverde de 2009, Boonen 2008, les justifications d’Armstrong à propos de Ferrari pour je ne sais plus quel tour, la bagnole de Woet en 98 et tous ceux dont je ne me souviens plus car trop lointains.

    La belle blague. Tous les échantillons de 98 doivent être positifs , alors pourquoi seulement le nom de Jalabert ?

  2. Parmi tous les coureurs qui ont dominé le cyclisme des années 90 (N°1 UCI 95, 96, 97, 99) et début 2000, il reste l’un des seuls à ne pas avoir reconnu s’être dopé.
    Cette omission est d’autant plus criante qu’il a construit l’un des plus riches palmarès de tous les temps contre des adversaires qui ont fait la fortune des laboratoires pharmaceutiques et des « médecins » spécialisés ès dopage.
    Ne reste plus qu’Indurain et une poignée de seconds couteaux…

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