F1, Italie : Et Senna s’Imola

Six ans qu’aucun pilote ne s’est tué en direct à la télé. Et toujours aucune nouvelle de Schumacher. A l’occasion de la fête des morts, souvenirs du Grand Prix le plus spectaculaire de l’histoire.

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1er mai 1994, Saint-Marin accueille la troisième manche de la saison, chorégraphiée par Franck Williams. Un spectacle rôdé.

Tout commence le vendredi 29 avril, durant la première séance d’essais qualificatifs, lorsque la Jordan de Barrichello décolle à 225 km/h et réalise plusieurs tonneaux que personne ne boira, pas même Bernie Ecclestone. Après un atterrissage renversé comme un vulgaire Beaujolais, goût banane, en début de soirée, le Brésilien s’en sortira quand même mieux (nez et bras cassé) que Niki Lauda au Nurburgring. Il a eu de la chance, son compatriote le plus célèbre en aura moins.

Hélas, il y a toujours des enfants qui veulent faire comme ils ont vu à la télé. Et le lendemain, c’est Roland Ratzenberger qui s’y colle. Il n’épargnera ni sa Simtek, ni son crâne. Mais Bernie ne veut pas en rester là. « A l’entraînement c’est bien, en course c’est mieux », aurait-il pu glisser malicieusement à Eric Comas pour qu’il soit à la hauteur de son patronyme. Mais, pour lui, piloter c’est déjà bien compliqué et il ne prendra pas le second départ. Et c’est finalement Pedro Lamy qui sera le suivant à tenter sa chance. Parti prudemment dernier, comme à son habitude, son permis karting ne fut pas suffisant pour éviter Lehto qui avait calé au feu vert, ni pour trouver la route du cimetière. Des spectateurs jaloux eurent même la bonne idée d’être blessés par des débris. Grandiose.

Schum péteur

Six tours après le second départ, Senna attendit 14h17 pour mettre un terme définitif à sa trop longue carrière dans la courbe de Tamburello. Jamais avare de surprise, le Carioca n’avait prévenu personne. Briatore en chiale encore aujourd’hui, lorsqu’il évoque, entre deux amies d’ascendance jamaïcaine, l’absence de champagne sur le podium. Mais désormais la Formule 1 n’aura plus la même gueule, Lauda non plus. Schumacher l’emporta comme un passage de témoin, mais curieusement, Larini n’atteignit plus jamais la seconde place. Il loue encore chaque 1er mai la générosité d’un pilote samba qui lui offrit le seul moment de gloire de sa carrière.

Voilà donc ce que les moins de trente ans n’ont pas eu le privilège de connaître. Faut-il le regretter ?

10 réponses sur “F1, Italie : Et Senna s’Imola”

  1. Un article teinté d’humour noir, osé le Vestiaire ! En même temps, est-ce plus scandaleux de raconter ainsi l’absurdité de cette course-là ou le fait d’avoir maintenu le Grand Prix dès le premier décès, compte tenu d’une sécurité défaillante ?

  2. Bonjour à tous,

    Même si je suis plutot partisan des points du vue de ce site, j’ai parfois été choqué par certains articles publiés. Mais cette fois, je trouve que rarement un papier n’a autant été dans le vrai. Si le choix de traiter cet évenement comme un authentique spectacle peut dérouter, c’est pourtant ce que c’était dans la réalité, je dirais même un cirque où seul comptait le business. Malgré les accidents, malgré les blessés, pire malgré les morts, personne n’a voulu renoncer aux intérêts en jeu. The show must go on comme on dit. Hélas on peut se demander si lorsque la vie d’un homme est en jeu, le show doit vraiment continuer.
    Scandaleux, triste, dégoutant. Ce grand-prix a incarné les pires dérives du sport business. Cet article le relate avec justesse. Merci au vestiaire d’avoir choisi cette façon de raconter. Rien ne serait plus efficace pour dénoncer ce qui s’est passé.

  3. Je viens de découvrir ce site au hasard de mes pérégrinations sur le web, et je tombe sur ce récit. Il se trouve que j’étais à Imola en 1994 pour assister à ce grand prix et je dois dire, qu’après la mort de Ratzenberger, on était beaucoup à se demander pourquoi rien n’était fait durant les heures et jours qui ont suivi. En matière de sécurité, de conditions de course ou même d’annulation pure et simple. On avait payé cher mais c’était secondaire, l’émotion prédominait pas pour Ecclestone et les organisateurs effectivement. Un mec est mort et ça n’a rien changé, sans doute pas assez connu.
    Cet article est très bien vu, c’est de l’humour noir certes, mais pleurer est parfois moins efficace pour interpeller, que de rire du pathétique et de la honte d’une situation révoltante.

  4. Franchement indécent cette carte blanche. J’ai eu envie de vomir en lisant ça.
    Moi je dirais plutôt carton rouge à un rédacteur pathétique qui ne doit pas beaucoup aimer le sport automobile pour écrire des insanités pareilles. A moins qu’il ne se traîne une vieille frustration de n’avoir pu être autre chose dans ce milieu qu’un scribouillard du Net plein de rancoeur vomissant sur un univers qu’il n’observera toujours que vu du trottoir.

    Pour peu qui connaît l’état d’esprit d’un champion automobile, celui-ci pratique un art dont il en accepte la fatalité. Et c’est en cela que les grands pilotes automobiles restent des hommes d’exception.
    Clark, Rindt, Courage, Cevert et tous les autres qui ont laissé leur vie le long de rail de sécurité possédaient-ils le 1/4 de l’assurance d’exercer leur métier dans les conditions actuelles ?
    Et la Formule 1 ne doit-elle à ce fameux Ecclestone quelque chose à cette évolution en matière de sécurité, notamment celle qu’offre les tracés modernes.

    Et comment finance t-on un circuit automobile contemporain ou une la construction d’une Formule 1 actuelle 3x plus résistante au choc que votre propre voiture ?

    Et si les pilotes de Formule 1 acceptent de courir encore à Monaco, c’est parce qu’ils restent des amoureux de leur sport qui acceptent la confrontation avec des tracés de légende.

    Et mon cher levestiaire, n’empruntez pas les autoroutes belges avec votre berline allemande à 7 airbag parce que vous risqueriez d’y laisser votre peau. Mais d’une façon moins glorieuse que Ayrton Senna !

    JC

  5. Cher Jesus Christ,

    Le vestiaire avait décidé dans un premier temps de ne pas intervenir sur ce débat qui ne concernait pas notre équipe mais simplement un lecteur à qui nous avons donné sa chance. Mais à la lecture de votre commentaire, nous ne pouvons rester de marbre. Cet article vous fait vomir et pourtant vous écrivez des trucs encore plus dégueulasses. Là où la carte blanche décrivait un spectacle pour le dénoncer, non seulement vous ne dénoncez rien du tout, mais au contraire pour vous tout ce qui s’est passé ce jour-là fait partie de la course dans la plus simple des normalités. Pourquoi n’allez-vous pas plus loin? C formidable des héros prêt à crever, non? C’est ça la beauté de la course.
    En plus ils en sont conscient, alors pourquoi ne pas ajouter des snipers planqués au long du circuit? Charge aux pilotes d’éviter leurs tirs. Ah ces gladiateurs des temps modernes.
    Ecclestone, un vrai philantrope, qui a toujours pensé à la sécurité des coureurs d’abord, le fric ensuite. D’ailleurs l’appelation argentier, signifie qu’il a crée une ONG pour défendre les intérets des pilotes et non pas pour monter un spectacle visant à faire toujours plus de fric. Le pognon qui d’ailleurs n’a qu’une place infime dans ce milieu. Et tous ceux qui se lancent dans la F1 se foutent de devenir des gros sacs de thunes. Charmant le couplet sur l’acceptation des risques, la F1 c’est comme la corrida. Mieux, les pilotes le font pour avoir la chance de mourir plus tôt. Et on laisse hypocritement les cyclistes se doper sans doute car ils en acceptent les risques et pas pour du spectacle et de la maille. Vous aimez le sport comme un vilain pervers, qui attend son accident au coin de la rue.

    Vous ne vous êtes jamais dit que ce n’est pas Ecclestone qui fait avancer la sécurité mais plutot les accidents et les pressions diverses qui suivent. Comme une entreprise qui fait du developpement durable. Vous pensez qu’elle le fait pour l’amour de l’environnement où parce qu’elle y trouve un intérêt. Le vestiaire a toujours combattu l’hypocrisie et le cynisme du sport, et là vous en êtes un des ses pires représentants.
    Pire qu’Ecclestone, Mosley et la FIA, tellement amoureux des pilotes et respectueux des êtres humains, qu’il n’a pas trouvé le temps de s’interroger sur la mort de Ratzenberger, trop occupé sans doute à compter les résultats des droits télé. Accepter le risque ne signifie pas se branler de la mort d’un homme. Effectivement mourir écrasé contre un mur à cause de négligences, c’est une vraie mort glorieuse! Vous devez vraiment aimer la vie.

    Dommage que Senna ne soit plus là pour nous dire qu’il est heureux d’avoir laisser son avenir, ses proches et tous ceux qui l’aimaient, de façon aussi glorieuse. Et n’oubliez jamais, Senna est mort sur la piste ce jour là or son décès n’a été annoncé qu’après son passage à l’hopital plusieurs heures après. Sans doute pour l’amour de la course et de l’art….

  6. Pour une fois que ce n’est pas moi, grand spécialiste F1 du Vestiaire, qui écrit l’article est potable.
    Y a t’il un lien? J’en appelle à mon rédac chef pour m’éclairer.

  7. Et que dire d’un article qui tente son buzz avec de tels événements?

    Oui, les pilotes qui s’engagent dans cette discipline en connaissent les risques, comme touts les sports procurent une grande dose d’adrénaline. Ce qui ne les empêchent pas d’y retourner après avoir frôler un drame.

    Quel rapport entre les accident de Ratzenberger et Senna? Qu’ auriez vous fait, donneurs de leçon, pour éviter le second?
    Mettre les pilotes sur de rails avec des autos à pédales? Ecclestone ne l’aurait pas plus souhaité que les amateurs de ce sport.
    Je dois sans doute vous apprendre que vous n’auriez pas fait mieux que lui concernent les décès en courses. C’était le dernier, il y à bientôt 20 ans. Années après années, Ecclestone a augmenté la sécurité, indépendamment des reproche que l’on peux lui faire, moi même compris.

    Moi aussi je suis écœurer en voyant un tel article, et que dire de votre dernière reaction? Que vous commencez en vous défaussant! Grande classe de pseudo-journaliste!
    Vous insistez sur l’argent que génère la F1? Cevaer ne dit pas le contraire, et quelle discipline, aussi couverte médiatiquement n’en génère pas?
    De plus, vous dites je cite: »N’oubliez jamais, Senna est mort sur le piste ce jour là or son décès n’a été annoncé qu’après son passage à l’hôpital plusieurs heures après. » Alors que sa mort a été officiellement prononcé à 18h30, après de multiples interventions et passages dans les hopiteaux de Maggiore et de Balleria. Renseignez vous un minimum avant d’imposer une idée de votre esprit à vos lecteurs.

  8. Cher Ben,

    Dyslexie, cécité, analphabétisme, bêtise ou simple hypocrisie ? Nous ne saurons sans doute jamais quel handicap vous a traversé en lisant cet articles et les commentaires qui ont suivi. Nous n’avons rien à changer, ni dans l’article, ni dans les explications qui ont suivi, très complètes, sur l’argent, sur Ecclestone, sur la sécurité qui progresse au gré de la pression, sur la mort d’un pilote aux essais et le grand-prix qui se poursuit pour la beauté de l’art sans aucun doute.

    De quel buzz parlez-vous ? Cet article a été rédigé en 2008 et republié depuis, il ne semble pas que Schumacher ait accumulé les accidents de ski depuis 5 ans ?

    Vous semblez être le seul à ignorer que Senna est bien mort sur la piste ce jour-là. Les interventions qui ont suivi n’ont existé hélas là que pour la forme, pour montrer qu’on a fait tout ce qui était possible pour tenter de le sauver. Il a été débranché plus tard, mais ils auraient peut-être pu le laisser « vivre » jusqu’à aujourd’hui dans le même état, comme ça vous nous auriez répondu de nous renseigner que Senna ou le légume qui restait de lui était bien vivant. Seul le communiqué a été publié à 18h30, la rendant officielle. Mais vous savez la mort ce n’est pas un papier ou une annonce de Patrick Chêne dans Stade 2 qui la décide.

  9. Je ne comprends pas bien l’ecoeurement de tous ces fans. Ont-ils été écoeuré lorsqu’ils ont assisté en direct et en intégralité à ce grand prix qui s’est déroulé exactement comme raconté ? Est-ce ecoeurant de décrire une réalité ? Evidemment c’est de rire avec celle-ci qui est montré du doigt mais apparemment c’est la ligne éditoriale de ce site si j’ai bien compris. Mais ça fait que 6 mois que je vous lis. Dénoncer par le rire les dérives de ce système et parfois ses dérives entrainent la mort ou se moquent de celle-là.
    Quant au débat très secondaire sur l’heure et le lieu de la mort, il est évident que pour des raisons juridiques, mercantiles et médicales on ne constate jamais un décès aussi médiatique dans l’instant alors que dans un hopital de campagne avec un accidenté de la route lambda on aurait tout de suite demandé à la famille s’il fallait le débrancher ou le laisser tel quel au regard de son état. J’en sais quelque chose de par mon métier.

    Je sais aussi que de par mon statut de fan de F1 il est difficile d’accepter que nous sommes des voyeurs et que c’est justement ce spectacle décrit dans l’article que nous avons aimé ce jour-là. Pourquoi trouve-t-on aujourd’hui les courses chiantes ? Parce qu’elle sont jouées d’avance comme à l’époque des williams renault ou parce qu’il n’y a plus de morts pas comme à l’époque. Merci. Bonsoir

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