Rugby, France-Angleterre, Colonel Fabien, acte 6 : Suck my coq

Pour le dernier match de préparation avant la finale de la Coupe du monde, le Colonel a vu les choses en grand. Aligner son équipe B. C ?

Liquider les Anglais. 27 ans qu’il attendait ça.

Pendant vingt ans, voire trente, nous avons tous eu l’impression de ravaler sans cesse notre vomi. Il y eut certes cette demi-finale à Twickenham où le Colonel, déjà là, utilisa Richard Dourthe comme bélier pour enfoncer Lomu. Mais ce fut bien là le dernier soubresaut d’une véritable équipe de France conquérante, joueuse, belle comme une réception de Sadourny sous une chandelle de Rob Andrew ou de Mike Catt, on ne sait plus trop. L’acte de décès du rugby français fut donc constaté le 22 juin 1995 en infligeant une branlée monumentale à l’antepénultième grande équipe d’Angleterre qui nous avait tant martyrisés avant de se faire marcher dessus par le même Lomu. Et devinez quoi ? Le demi de mêlée s’appelait Fabien. Il s’agissait, déjà, du Colonel, alors simple caporal. La bande à Will Carling paya l’addition pour le quart de finale 91, le bisou de Mr Hilditch à Moscato, la propagande de Mandela et la montre en or de Derek Bevan. Mais, peu importe la troisième place. En même temps que la Coupe du monde, on venait de leur voler leur âme.

Une âme que le Colonel allait poursuivre, sans relâche, durant 27 longues années. La prophétie lui annonça que le sort ne prendrait fin que le 19 mars 2022 si le XV de France explosait une nouvelle fois celui de la Rose. C’est un terrible chemin de croix qui débuta alors. Notre guerrier traversa les époques et les entraîneurs médiocres. De coachs moyens en sélectionneurs insuffisants, le Colonel découvrit le métier. Il cru bien à un moment, au tournant de l’an 99, qu’il y arriverait seul avec sa mêlée, mais c’était peine perdue.

Les Brouzet font du ski

Bernat-Salles, Tournaire, Brouzet et Lamaison ne pouvaient pas enchaîner deux rencontres de niveau acceptable. C’eut été, de surcroit, parfaitement surfait d’offrir à Skrela-Villepreux-Maso un titre aussi glorieux. Fabien se fada ensuite Bernard Laporte qui battit des murs mais guère de jeu. Le génie de Michalak et deux demi-finales furent emportées par les Anglais dans la tempête. Puis le Colonel se fit la main en club pendant que Lièvremont frôlait la récompense suprême grâce à Warburton, un peu trop nostagique de l’Undertaker. Bernie reprit la main pour démollir et enterrer Saint-André, Novès et Brunel. Fabien pris les rennes et aligna Atonio, Willemse, Jelonch, Danty, Villière et inventa Jaminet. Un arrière qui ne sait que buter face aux Blacks. Avec ça la meilleure équipe du monde était née. Son secret : peu importe qu’on soit bon ou mauvais, si l’on joue au rugby.

Pendant ce temps-là, Brice Dulin et Anthony Bouthier se retournent dans leur tombe.

Retrouvez ici les précédents épisodes du Colonel.

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