Roland-Garros, Tsonga : Jo le papy

Quand on demande à Forget pourquoi aucun Français n’a remporté de Grand Chelem depuis Noah, il répond que c’est de la faute à Federer, Nadal et Djoko. Guy ne dit pas toujours n’importe quoi, mais souvent quand même, le résultat étant toujours un bon paquet de pognon à planquer. Et là ?

Ci dessus l’autre type qui aurait pu gagner un Grand Chelem. Mais pendant trois mois seulement.

La carrière de Jo est à l’image de son discours de retraite et de son dernier match. Inaboutie et truffée de fautes.  Et ce n’est pas la faute des autres. La preuve.

A deux jours de la finale de l’Open d’Australie 2008, Christian Bîmes, que tout le monde a oublié sauf la justice, avait prophétisé qu’un Français pouvait gagner un Grand Chelem. Ne croyez pas qu’il avait dans dans le gosier un coup de trop, financé par la généreuse fédération française de tennis. Il venait d’assister comme tout le monde à la démonstration de Jo le maxi contre Nadal. Avec le recul son plus bel exploit fut surtout de donner de l’espoir à tout un pays orphelin de Grosjean, Pioline et Chamoulaud. Pas de Forget, faut pas trop déconner quand même, il a gagné que Bercy. 

Le sourire écoeuré de Nadal dans le dernier jeu sur un smatch pleine ligne du Français, ressemblait à celui des Lyonnais quand on leur a promis Blanc et que c’est Garcia, puis Bosz qui est venu.  Bîmes, qui s’y connaît tout de même plus en prise illégale d’intérêts et en gastronomie qu’en tennis, l’a aussi remarqué, même si son repas trop arrosé l’a poussé à comparer Tsonga à Leconte. Nadal était aussi loin de la balle que Boetsch contre Agassi dans les archives de l’INA. Le match qu’il venait d’accomplir le place d’office dans le top 10 des matches les plus aboutis de l’histoire, quelques encablures devant les meilleures rencontres de Gilles Simon.

Jo le baby
Il a eu, l’espace de deux heures, la puissance du meilleur Safin, le service du meilleur Sampras, la volée du meilleur Edberg, la décontraction du meilleur Federer et le tempérament du meilleur Nadal. Imprenable, il n’a laissé que sept jeux à un adversaire qui n’avait pas perdu un set depuis le début de la quinzaine. Avec le recul, il lui manquait quand même le mental de Djoko qui a fini par le fesser en finale. En revisionnant les images de l’après balle de match, on se rend d’ailleurs compte qu’il n’explose pas de joie immédiatement, mais qu’il attend d’avoir salué son adversaire. Par respect évidemment. Et aussi un peu parce qu’il ne réalise pas ce qu’il vient de faire. Deux fautes majeures. Deux fautes de trop pour devenir le champion digne de ce nom qu’il aurait pu devenir. Tsonga était un petit garçon poli et bien élevé qui venait d’ouvrir son cadeau de Noël et de découvrir son micro karaoké rose qui fait de la lumière.  Nadal, Djokovic et Federer n’ont rien à faire du Père Noël.

Pendant ce temps-là Monfils préfère Fortnite à PES. Mais toujours pas le tennis au padel.

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