Tour de France : Pinot, simple fric

Peut-on gagner deux millions par an et ne rien gagner du tout ? Pourtant on l’appelait le Petit Prince.

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Comme d’habitude, il n’a pas gagné. Dans un cyclisme sans dopage, Pinot serait probablement à la même place. Nulle part.

C’était en 2012. Vélo magazine avait engagé la même voyante que tennis magazine.  La même qui avait vu en Jalabert, Leblanc et Virenque les nouveau Hinault.  Moreau, Chavanel, Moncoutié, et parfois même Casar leur ont succédé alors que même Jacky Durand possède toujours un meilleur palmarès, Tour des Flandres inclus. Et puis l’âge d’or du Tour de France a sonné sans prévenir. Voeckler 4e, Rolland 10e, c’était tellement beau que Jean-Christophe Péraud, pourtant neuvième, resta un simple médaillé olympique.  On lui préféra un troisième larron qui avait pour lui d’être jeune, pas trop futé mais FDJ, avant tout, n’en déplaise à Madiot, qui n’aura donc jamais formé le moindre champion de toute sa carrière. Paris-Roubaix c’est bien pour lui, tant pis pour les autres. Mais avec Thibaut Pinot, il était sur de réussir. Pinot, qui était donc né prometteur avec la même 10e place que Rolland l’année précédente. Ça valait bien un site Internet qu’on a arrêté d’alimenter en 2019. On a quand même fait un best-of comme Enrico Macias. Souvenirs, souvenirs.

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Liège, de Vandenbrouke à Pogacar : Gilbert bécots

Depuis que Jan Ullrich a pris Lance Armstrong comme psychothérapeute, sans grand succès, il faut bien avouer qu’on s’ennuyait un peu. Cancellara, Boonen, Sagan, Kristoff et Kwiatkowski, pardon, et compagnie c’était sympa mais ça dominait pas assez. Puis Gilbert est revenu et Van der Poel, Alaphillippe, Fuglsang et Hirschi sont arrivés. Et Pogacar.  Juste avant Liège-Bastogne-Liège hommage à Francky, vingt-trois ans après.

C’était un plaidoyer vivant contre le dopage, c’est ensuite devenu un plaidoyer mort. Pourtant Liège-Bastogne-Liège existe encore, mais plus Francky. Tonton Jean-Luc espèrait que Fifi Gilbert lui succèderait, on ne lui as jamais souhaité. Ni à Julian Alaphilippe ou toute la clique qui donc ne se dope plus.

Avril 1999. C’est la première année du renouveau, oubliée l’affaire Festina, le cyclisme a changé de visage. Il porte celui de Franck Vandenbroucke, un jeune belge péroxydé comme la plupart des cyclistes surdoués, et qui malgré deux chutes au Tour des Flandres a fini deuxième. Entre temps, le vélo est devenu une science exacte : il est favori, il va gagner et il annonce même comment. Un peu comme Armstrong et beaucoup comme Pogacar. Par un démarrage dans la côte de Saint-Nicolas à 700 m du sommet. « C’est là que je vais attaquer dimanche et pas ailleurs. » Un peu d’arrogance n’a jamais tué personne.

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Jan Ullrich, la rechute : Rudy la truffe

Les anciens junkies ne finissent pas tous en hôpital psychiatrique après avoir agressé une prostituée. Il y en a aussi qui se suicident. Et les autres ?

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Tout commence le  20 juillet 1996 à Saint-Emilion.  Lors de l’avant-dernier Tour de France avant la découverte du dopage. L’histoire a même oublié le nom du vainqueur. 

Un vainqueur qui aurait pu être danois. Il l’avait même été un temps. Certains l’avaient vu se balader en jaune sur les routes girondines. En deux étapes, il avait plié la course. Une petite dose dans les Alpes, une plus grosse dans les Pyrénées et Thévenet manqua de s’étouffer avec les glaires de Patrick Chêne. Ça, on vous l’a déjà raconté. Mais ce matin-là, au départ de Bordeaux, notre vieux chauve n’est pas très bien. Le dosage de Berzin n’est décidément pas le meilleur, les 70 km/h seront difficiles à atteindre, autant oublier tout de suite les 80. Il mise quand même sur l’aérodynamisme de son crâne pour limiter les dégâts. Mais son jeune coéquipier allemand, deuxième du classement général à quelque 4 minutes, table lui sur une jolie casquette à l’envers. Magie du vélo, c’est le bon choix.

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Paris-Roubaix : Franco de porc

On aurait pu raconter l’histoire de Duclos-Lassalle. Un cycliste prénommé Gilbert qui remporta au siècle dernier deux fois à la suite l’Enfer du Nord. La première fois en solitaire, la deuxième fois en humiliant un certain Ballerini, coutumier du fait. Voici l’histoire de ce dernier et un peu celle de Paris-Roubaix du coup. Une certaine histoire du dopage. Aussi.

1993 est une époque où on se passionne encore vraiment pour la bicyclette car Willy Voet n’a toujours pas été arrêté à la frontière franco-belge avec de quoi soigner la moitié de la population occidentale.

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Cyclisme, VTT : Miguel endurant

Miguel Martinez est donc de retour. Ça ne dira évidemment rien aux moins de 35 ans, et même ceux de 35 ans s’en foutent surement. Déjà qu’Absalon on s’en souvient pas trop.

Miguel Martinez a donc fini par oser regarder son palmarès et celui d’Absalon en face. A près de 50 ans le voilà reparti pour un dernier tour, histoire d’effacer les dégâts. Mais il n’osera quand même pas sortir son vieux Bicross de la cave. Il fera de la route c’est moins salissant. 

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De Lance à Armstrong : les années EPO, monstres et compagnie

A l’occasion de la nouvelle version des aveux de Lance Armstrong, le Vestiaire se souvient qu’il était déjà là au tout début de la grande décennie EPO qu’on a eu plaisir à redécouvrir durant le confinement. Merci Patrick.

Si le dopage a toujours existé dans le cyclisme, l’EPO est parvenu à faire dans les années 90, ce que seul le docteur Frankenstein  avait réalisé jusqu’ici. Transformer Jean-Marie Leblanc le patron du Tour en hypocrite. Et un vieux Danois chauve de 26 ans, non partant lors de la 17ème étape puis 107ème l’année d’après en vieux Danois chauve de 28 ans, 5ème, 3ème puis 1er.  Le Docteur Raoult ne participait pas encore à la fête.

1. Indurain 2. Ugrumov 3. Pantani. C’est ce qu’on appelle l’E.P.Odium de rêve. Le Tour 94 fut un sommet pour toute une génération de coureurs, et la consécration de l’homme d’une époque : Michele Ferrari.  Jusque là, pour briller, les coureurs de l’Est devaient se contenter des vieilles méthodes soviétiques qui faisaient pousser des testicules aux dames. Le recours à l’érythropoïétine, qui se généralisa entre 1990 et 1991, nous offrit Piotr Ugrumov. Lorsqu’il explose cette année là au plus haut niveau, il n’a que 33 ans autant dire qu’il lui reste encore quatre bonnes années de carrière et au moins autant à vivre. Miracle, il serait toujours vivant et son taux d’hématocrite passait de 32% en hiver à 60% en été, déjà une performance en soi.

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Dopage : La fédération internationale de cynisme

Il se dopait déjà au début des années 90. La belle surprise. 


C’était en 1997. Lance Armstrong s’apprêtait à signer chez Cofidis, il était juste un simple mortel, il allait attendre encore un an pour virer son premier directeur sportif, deux pour être sportif américain de l’année et trois pour pousser Pantani au suicide. Son armoire à trophées n’accueillait guère qu’un titre de champion du monde sur route et un testicule dans un bocal. C’était l’exploit de sa vie, il venait de le réaliser. Dans ces cas-là, soit on prend du recul, soit on prend du pognon. Et pourquoi pas les deux ? C’est cette année-là que quelqu’un de mal intentionné, peut-être lui, émettra l’idée de créer une fondation pour que son cancer ne reste pas impayé. Le bouquin confessions ne viendra qu’en 2004, pour ne pas alerter les autorités. 2004, c’est aussi l’année de son 6e Tour de France avec les copains Landis, Beltran, Ekimov, Hincapie, Padrnos. 2004, ou l’année où Nike et Livestrong se sont associés pour 7,5 millions d’euros par an pour la bonne cause. Une association de bienfaiteurs : ils ont vendu comme des petits pains les petits bracelets jaunes à l’effigie de la fondation, fabriqués avec le même silicone que celui qui sert en laboratoire pour isoler les veines avant les prises de sang. Le marketing de demain.

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Lance Armstrong : Le fantôme de l’Oprah

Sept après ses premiers aveux, Lance Armstrong se propose de livrer une nouvelle vérité. Voici la notre.


Michel Drucker et Eddy Merckx en sont encore tout retournés. On peut gagner et durer en pratiquant plus d’injections que Delarue, Carla Bruni et Evelyne Thomas réunis. Souvenirs.

Il faudra attendre sans doute longtemps pour retrouver un aussi grand champion que Lance Armstrong. Le Vestiaire a longtemps hésité avant de le classer parmi ses intouchables aux côtés de Jordan, Federer et Christian Bîmes. Mais si le basket, le tennis et la corruption ont trouvé leurs maîtres, pourquoi le dopage n’aurait pas droit au sien. Plus qu’un maître, Lance Armstrong est un Dieu. Professionnel jusqu’au bout des métastases, il n’aura jamais rien laissé au hasard, ce serait trop imprudent. En 1993, il a la bonne idée de devenir champion du monde. L’EPO vit ses premières heures de gloire en même temps que Lance qui pèse une tonne, fallait pas rater l’occasion. Deux ans plus tard, alors qu’il traîne son gras sur les pentes du Portet-d’Aspet, son copain Casartelli lit mal les panneaux et choisit le mauvais chemin, celui du cimetière.

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Tour de France : Le contrôle orienté

Pour fêter les 20 ans de la fin de l’EPO en vente libre et de la première victoire d’Armstrong, retour sur nos plus belles années. Bernard Hinault ne va pas être content qu’on associe encore le cyclisme et la triche. Alors que maintenant tout le monde est propre.

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S’il a fallu attendre 2006 pour officialiser le dopage d’Armstrong en 1999,  le vrai tournant eut lieu à Courchevel, le 20 juillet 97.  Ce fut le dernier jour de légèreté, celui où l’on croyait encore que tout ce que l’on voyait depuis le début de la décennie était authentique.  Ce jour-là, le Tour a définitivement basculé dans le stand up. Aussi ridicule que le Jamel Comedy Club sans Fabrice Eboué mais beaucoup plus drôle.  On avait bien déjà vu un Letton remporter quasiment trois étapes de montagne consécutives dont un contre-la-montre, en mettant Indurain à plus de 3 minutes, on avait également vu un Danois ridiculiser ses adversaires sur grand plateau dans une des montées les plus difficiles du pays devant un Patrick Chêne gueulard et stupéfait et un Bernard Thévenet admiratif voire jaloux. Mais jamais une équipe entière, Pascal Hervé compris, n’avait osé se montrer sans honte aussi forte sur l’étape reine d’un Tour. La Gewiss de 95 avait ouvert la voie du n’importe quoi, la Festina 97 l’a professionnalisé.

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Jalabert : «Mazamet dire jamais»

La gestation a pris près de 20 ans mais le nouveau Jalabert est enfin né hier sur une route wallone. L’avenir nous dira ou pas s’il a eu besoin d’autre aide médicale que celle d’une sage-femme ou d’un obstetricien voire de Marc-Olivier Fogiel.  Concernant le Alaphilippe des années 90 on sait déjà même si lui-même n’en était pas persuadé comme il nous l’avait presque expliqué il y a quelques années.

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Propos presque recueillis par Thierry Bisounours

Souvenez-vous, en pleine rééducation chez lui à Montauban après s’être fracturé l’humérus, la main et le tibia en renversant une voiture, Laurent Jalabert était descendu de son home trainer pour nous répondre, dans la campagne ardennaise après son petit millier de kilomètres matinal. Et cette fois il était tombé de l’armoire.

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Christopher Froome et le dopage : « Une voiture ça fait Froome, Froome »

Il y a quelques temps le Vestiaire avait presque rencontré Christopher Froome en personne. Il avait alors accepté de nous éclairer sur les performances troubles et troublantes d’Antoine Vayer.  A l’occasion de son innocent retour malgré son résultat anormal à un controle antidopage redécouvrez cette interview imaginaire. 

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Christopher pouvez-vous arrêter de pédaler pendant quelques minutes pour répondre à nos questions  ?

Désolé mais dès que j’arrête de tourner les jambes mon sang ne coagule plus, alors je profite de ma particularité pour aider British Airways à acheminer ses usagers en cas de grève. (Il ralentit en frôlant de près un autre avion et s’excuse). Et oui, c’est dangereux de ne pas avoir de couloir aérien dédié aux cyclistes.

Vous êtes hémophile ou vous prenez de l’EPO pour avoir un tel problème de santé ?

Non je suis tombé dans une marmite de jus d’ananas quand j’étais petit.  Je le souhaite à personne

Mais c’est n’importe quoi. Votre entraîneur dit qu’au Kenya au début de votre carrière vous étiez un coureur ordinaire. Désormais la Sky dit de vous que vous êtes surdoué par rapport aux autres. Ca veut dire quoi ?

C’est lié à ma couleur de peau. Avant j’étais noir comme mes frères, du coup j’étais un excellent coureur de fond mais un piètre cycliste comme mes frères. Mais une marmite de jus d’ananas a changé mon métabolisme et mon destin à tout jamais. Depuis on m’appelle le Kenyan blanc ça a failli être le Kenyan jaune rapport à ma couleur quand je bois du jus d’ananas, mais on n’est pas sûr de la couleur de la boisson.

Vous vous foutez de nous, vous n’avez commencé à gagner qu’en 2011, du jour au lendemain, et vous avez toujours été blanc. Vous avez fini votre premier Tour 84ème, c’est un peu léger pour un surdoué. Pourquoi êtes vous devenu talentueux aussi brusquement ? 

Normal, ce n’était pas moi qui courait mais une image de moi. Dans ma religion, le cyclisme est interdit mais on peut être aligné par la force de l’imagination comme Luke Skywalker dans le dernier Star Wars. S’il peut le faire, pourquoi pas moi ? Vous simples mortels ne pouvez pas vous en rendre compte.

Vous êtes immortel ?

Comme Bernard Hinault et Lance Armstrong. Ca vous étonne ? Laurent Fignon doit regretter d’avoir été excommunié. Il l’a payé très cher.

C’est quoi cette histoire de religion ? Pourquoi vous foutez-vous ouvertement de la gueule du monde avec des réponses aussi pourries ?

A cause de ma bilharziose. Depuis que je suis traité correctement je parviens à rouler aussi fort que les plus grands champions de l’histoire mais je n’arrive pas à dire la vérité dans une interview. Vous m’excuserez auprès de Gerard Holtz. Quand il m’a demandé si je prenais des produits j’ai dit non.

Alors que vous vouliez dire oui ?

Non, je voulais dire non. Mais je voulais aussi lui mettre une grosse claque dans la gueule.

Vitesse, Pervis : Laurent n’a pas Gané

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Même Daniel Morelon le dit. Laurent Gané, son début de carrière, sa pointe de vitesse, son gabarit moulé dans un costume de Superman, tout était « impressionnant ». Pourtant, son plus bel exploit restera d’être le meilleur Gané, son frère Hervé lui ayant largement facilité la tache.

Multiple champion de France de vitesse individuelle, il a été deux fois favori pour la médaille d’or aux Jeux Olympiques : à Sydney et Athènes. C’est un peu de sa faute, il avait aussi atteint les finales des Mondiaux en 1999 (titre), 2000, 2003 (titre) et 2004. Résultat, Rousseau le bat en demies à Sydney pour fêter sa fin de règne. A Athènes, c’est Bailey qui confirme l’hégémonie du nouveau roi Gané en l’expédiant 2-0. Au sommet, il honorera sa carrière d’une deuxième 4e place aux JO. Les commentaires de Jean-René Godard n’y seraient pas étrangers. Après tout, pour lui, le vélo était un sport collectif comme pour Mimo, le porteur d’eau d’Amaël Monfort.

Son talent ne demandait qu’à s’exprimer. Mais tout le monde n’eut pas la chance que son adversaire perde les pédales.

Kilomètre, Pervis : Le Tournant d’une carrière

Comme tout le monde le rappelle, l’exploit de Pervis n’en est pas un puisque tout être humain avec un passeport français est déjà passé par là. En revanche un titre olympique dans deux ans ça aura un peu plus de gueule.

Par notre consultant jumeau Jean-René Bisounours

Le kilomètre était une discipline singulière qui ne servait à rien où il suffisait d’être inscrit comme Français pour remporter le titre mondial. Et comme il y a des mondiaux tous les ans, les palmarès étaient bien garnis. Rousseau 3 titres, Tournant 4. Aux Jeux Olympiques les règlements changent : il n’y en a que tous les quatre ans, Laurent Gané s’y était frotté sans conviction mais c’était de la vitesse. Là il faut juste faire un ou deux tours de piste.

Une formalité pour le double champion du monde en titre Arnaud Tournant, ultrafavori à Sydney. Il ne se fait pas prier et remporte la médaille d’or. Mais c’est en vitesse par équipes. Sur le kilomètre il réussit à entrer dans le top 5, pas si dégueulasse. Arnaud est jeune et ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Dans la foulée il conserve son titre mondial et en rajoute même encore un autre. Les Jeux ne sont donc qu’un accident de parcours, il en disputera d’autres à Athènes 4 ans plus tard mais il va changer de méthode. Au lieu d’arriver archifavori, il ne va rien gagner ni en 2002 ni en 2003, s’offrant au passage argent et bronze mondiaux. Ainsi ses adversaires ne le verront pas venir. Et ça marche, il gagne. 4 places. Tout auréolé de cette médaille d’argent, il rajoute le bronze en vitesse par équipes, rien que ça.

Dans la foulée, le kilomètre sera supprimé des JO, si ça sert qu’à humilier les Français. Quel bel athlète que ce plus grand spécialiste de l’histoire du kilomètre. Plus grand champion c’est plus compliqué à affirmer car même Florian Rousseau y a glané une médaille d’or olympique. Bon d’accord son adversaire avait déchaussé.

Les années EPO (2/3) : Berzin patron

Si le Tour 94 marqua l’arrivée à son paroxysme de l’inhumanité des perfomances cyclistes à l’EPO, le symbole le plus éclatant se matérialisa dans les résultats de l’équipe Gewiss. La Gewiss et son fabuleux mage Michele Ferrari.

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Un médecin pourrait passer son temps à soigner, certains choisissent de le passer à tuer. Ferrari débute sa carrière de sorcier, comme il se doit au début des années 80 à Ferrare, au centre de préparation de Merlin l’enchanteur.  Pour l’occasion il prend les traits du Dr Conconi, déjà bien connu des services de pharmacologie puisqu’il prépara Francesco Moser, 33 ans, lors de ses deux records de l’heure à Mexico. En 1993, le petit Michele, élève très appliqué, entre dans le « vif » du sujet en prenant en charge, seringues à la main lors de fascinants stages en altitude, la destinée de Tony Rominger. Et quelle destinée.

L’insupportable gentilhomme suisse remporta presque tout ce qui s’offrit ensuite à lui, n’échouant dans le Tour de France que sur le célèbre coéquipier espagnol de Gérard Rué chez Banesto. L’insatiable hélvète bat surtout deux fois, en deux mois, en 1994, le record de l’heure. Ce qui aujourd’hui n’a plus aucun intérêt mais qui à l’époque était gage de « très bonne préparation ». 1994 fut donc l’année où le docteur Ferrari prit en main la Gewiss. Il innocenta alors à tout jamais, ou presque, Lance Armstrong, Alexandre Vinokourov et des dizaines d’autres patients : « l’EPO n’est pas plus dangereuse que 10 litres de jus d’orange. » Après ça tout le monde fut rassuré et la Gewiss put tranquillement prospérer à l’aide de sa potion magique.

Le directeur sportif de la Gewiss, Emanuele Bombini possédait dans son effectif, au début de l’année 94, une majorité d’inconnus, au palmarès vierge. Ils s’appelaient Berzin, Gotti ou Furlan, étaient encadrés par un coureur danois très moyen déjà âgé de 30 ans, qui ne comptait alors dans son palmarès rien de très glorieux hormis une calvitie. Se trouvait aussi là, un élève de Ferrari ancien champion du monde : le vieux Moreno Argentin. Sous les yeux complices des mondes cycliste et médiatique, cette équipe sans prétention allait tout simplement réinventer le vélo en raflant presque tout. Les spectateurs ébahis voyaient tout, mais ne devinaient rien.

A chaque course son exploit sponsorisé Gewiss. Furlan gagna Milan-San Remo, le Russe Berzin remporta Liège-Bastogne-Liège. On disait de lui qu’il était le coureur le plus doué du peloton. Et si on remplace le u par un p ça donne quoi ? Une étape fut franchie dans la démesure à la Flèche Wallonne lorsque les trois premières places furent offertes à Argentin, Furlan et Berzin. Un exploit inédit qui fut salué avec l’agrément de l’UCI par Ferrari en personne qui en profita pour évoquer publiquement les merveilleuses vertus de l’EPO dans la préparation de ses poulains. Pourquoi alors s’arrêter là ? Berzin remporta le Tour d’Italie en dominant tranquillement… Miguel Indurain. Puis Ugrumov eût sa part du gâteau au Tour de France.

La dernière marche pour accéder au panthéon du cyclisme à moteur fut franchie en 1995 lors du contre-la-montre par équipe. L’équipe Gewiss écrasa l’étape à la vitesse de 54,943 km/h de moyenne. La légende raconte que les motos suiveuses n’arrivèrent qu’1h et demi après. Riis finit 3e de ce même Tour et termina sa carrière comme l’on sait. Gotti se plaça 5e puis augmenta les doses et remporta deux Tours d’Italie. Pour Berzin et Furlan, la fin ne fut pas aussi rose. Le premier porta brièvement le maillot jaune en 96 avant, ironie du sort, de laisser à Riis l’honneur de se faire rayer du palmarès, puis il disparut à tout jamais. La preuve que l’EPO ne suffit pas toujours. Le second dut stopper sa carrière victime d’une vilaine thrombose à la jambe, sans doute un des effets bénéfiques du jus d’orange.

1995, marqua également la miraculeuse résurrection de Laurent Jalabert, qui passa de très bon sprinter se cassant la gueule à Armentières en 94 à rouleur-grimpeur en 95, menaçant Indurain sur le Tour (finissant finalement 4e, faut pas exagérer quand même) et surtout grand vainqueur de la Vuelta et de tant d’autres courses.

Pendant ce temps-là, un coureur ancien champion du monde de cyclisme, très moyen sur le Tour de France (1993, abandon 12e étape; 1994 abandon 15e étape; 1995, 36e du classement général; 1996, abandon 6e étape) s’apprète à débuter son chemin vers l’au-delà… Il s’appelle Lance Armstrong.

Tour de France : Une EPOque formidable

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La centième édition de feu à peine terminée, Thierry Bisounours prépare déjà la deux centième avec Christian Prudhomme et ses équipes. Froome sera peut-être toujours là, il vaut mieux s’y prendre à l’avance pour faire un Tour à sa hauteur. Une double ascension de l’Himalaya par l’Everest, l’Annapurna et le Vésuve en éruption serait envisagée. Pour la dernière fois, Thierry Bisounours répond à vos questions posées sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Alors Thierry, quel Tour !

Ben, le Tour de France ! Première question, première bâche, ça démarre fort ! Je mets la même dans la gueule à Vasseur tous les jours. Ça doit le changer de la coke. Et bim !

…Euh, c’est-à-dire que c’était un point d’exclamation… Quel Tour !!!

Ah oui, aucune échappée en plaine n’est arrivée au bout, même à l’époque de l’EPO on ne voyait pas ça. Le sublime tracé de Prudhomme y est sans doute pour beaucoup avec ces 15 étapes de montagne et 8 contre-la-montre.

Il n’y a que 21 étapes…

C’est vrai, c’est trop. On devrait revenir aux fondamentaux comme en 1903. 6 étapes, avec des Bordeaux-Nantes de 425km qui durent 16h, sans parler des Nantes-Paris.

Ça poserait surement un problème à France télé…

C’est vrai que les paysages de nuit ça donne moins bien, ils auraient du mal à capter 50% du public même si les gens ont toujours l’air d’apprécier les 9 passages au sommet de l’Alpe d’Huez. Du coup vous comprenez pourquoi la drogue en intraveineuse a été autorisée, sinon on aurait jamais fini avant le 20h ou Plus Belle la Vie.

Mais le dopage n’est toujours pas autorisé !..

Oh putain, faut que j’envoie un texto à Christopher alors.

Christopher…Froome ???

Ben oui, il était persuadé que vu que Contador avait encore le droit de rouler et que Bjarne Riis a toujours une licence, ça valait pour tout le monde. Moi j’en savais trop rien, ça fait 5 ans que je commentais avec Jaja et on l’a remplacé par Vasseur. On a de quoi s’y perdre. Je vais quand même vérifier l’info, j’entends dire parfois que je suis journaliste. Si c’est le cas Prudhomme est  hypocrite. Non ?

Attention pas de diffamation… Précisez votre pensée.

Ben pourquoi continuer à accepter des bagnards, des repentis, des toxicos, des chauves, des moches ou des prostituées…

Attention, les demoiselles qui remettent les maillots comme au temps où la pilule contraceptive était interdite et où les femmes n’avaient pas le droit à un compte en banque ne sont souvent que des miss locales, pas des putes…

Avouez que la confusion est facile.

Certes. Poursuivez…

Je disais pourquoi les organisateurs tolèrent n’importe qui alors qu’ils ont le pouvoir de les refuser comme à l’époque de Ullrich, Basso ou même Virenque. Ils n’avaient pas la peste bubonique ni même un choléra des familles, ils sentaient juste le soufre. Quand je pense à l’odeur de merde dégagée par…

Stop ! vous vous emballez…

Pardonnez-moi. Sinon on pourra toujours retenir de ce Tour la découverte d’un grimpeur colombien, ou que Jean-François Bernard n’a pas toujours été complètement à côté de la plaque. Enfin, cette année si, mais sur l’ensemble de sa vie non. En 1987 il a gagné le Ventoux. Sinon ce Tour a été celui des coups de gueule de Bernard Hinault comme tous les ans contre les questions qui parlent de dopage. Il ne s’en est pas encore pris aux coureurs français mais ça ne saurait tarder.

Justement, les Français ils sont où ?

On en trouve encore en France, même si Joey Starr pense qu’il faut se barrer. Il s’inscrit dans la lignée des Voltaire, Pascal et autres Lorie ou Ronan Pensec. Sur le Tour en revanche, c’est en effet plus difficile de les retrouver. Sans doute une des conséquences de ce beau tracé ne laissant aucune place à la récupération. Riblon s’en est tiré, il faudra donc supprimer les journées de repos l’année prochaine, ça lui fera les pieds. Je pense que c’est la fin du cyclisme à deux vitesses. Désormais, les Français font du vélo et les autres de la moto.

Mais à l’époque de l’EPO généralisée c’était déjà le cas…

A croire qu’ils sont juste plus mauvais que les autres ? C’est sans doute vrai, mais c’est plus compliqué que ça. Vous n’y connaissez visiblement pas grand chose. Prenez le fameux Tour 98, pas de Virenque, pas de Festina et 8 Français dans les 30 premiers, Robin et Rinero dans les 10. Vous y voyez une règle autre que même Jacky Durand se charge ?

Guimard dit que le classement est rationnel ça veut dire quoi ?

Ça veut rien dire. Si, ça veut surtout dire que les consultants servent à rien.

Mais vous en êtes un

Pas vraiment, sinon je vous dirais que ce Tour a permis de voir des sprinters se casser la gueule, Froome tout tordu sur son vélo et Quintana tenter d’accrocher la deuxième place. C’était pas mal. Les 5 minutes d’avance de Froome après 2 étapes ça ne changeait rien. S’il domine ça fait du spectacle, s’il est battu ça fait du spectacle, s’il est contrôlé positif ça fait du spectacle, le paysage filmé en hélico ça fait du spectacle, Des racines et des ailes ça fait du spectacle aussi. Conclusion : la plupart se branlent de la triche, dont les organisateurs et les diffuseurs. Pas moi.

 

 

 

 

 

Tour de France, Froome : Bordel de Merckx

 La montagne, le contre-la-montre, nier devant les médias en anglais et en français, grimper et fanfaronner comme Bjarne Riis, pisser et chier avec une oreillette comme Armstrong : il sait tout faire même tricher plus ouvertement qu’Armstrong en se ravitaillant quand il veut. Un grand champion est né, sans doute le plus grand. Humilier Evans et Contador ne pourra pas suffire à son talent.

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Le Vestiaire attendait avec impatience de voir si le Tour allait continuer après le Mont Ventoux. Puisque c’est le cas, plus rien ne s’oppose à traiter Froome selon 3 postulats: 1. il est aussi fort qu’Armstrong, 2. le dopage n’existe plus, 3. il ne peut donc pas se doper. Voici la dernière chose qu’il nous reste à faire : traiter le cyclisme comme si le mot perf n’était plus le diminutif de perfusion.

Ce n’était donc pas seulement l’orgueil qui l’avait fait attaquer Wiggins à La Toussuire l’an dernier avant de se rasseoir en montrant ostensiblement son oreillette. Ce n’était pas non plus juste une rafraîchissante arrogance qui l’avait fait terminer deuxième des deux contre-la-montre remportés par Wiggins, pas plus qu’un début de morgue quand il avait décidé d’aller gagner la première étape de montagne deux secondes devant Wiggins. Froome a surtout fait ça parce qu’il est le plus grand champion cycliste de tous les temps et il ne supportait plus de ne pas en profiter. On le comprend.

Au Lance flamme

Vu sous cet angle, le nouveau Merckx fait un Tour 2013 de merde. Lui qui est capable de gagner dans les Pyrénées, d’attaquer sept fois en haut du Ventoux sans se mettre en danseuse comme Ullrich et de gagner en étant plus laid qu’Evans et Chiappucci sur un vélo, puis de courir le contre-la-montre en freinant dans les descentes et finir par le gagner sans faire exprès trois jours après, il a quand même rendu une minute sur une bordure et fait une fringale dans l’Alpe d’Huez. Une honte.

Indurain a attendu son dernier Tour pour montrer ça, et Armstrong ne s’y est résolu que parce que Virenque était revenu propre mais un peu trop fort et que Ferrari était pas joignable. C’est d’ailleurs après cette étape que l’US Postal avait abandonné le sang de veau dans ses poubelles. Zulle (1999), Beloki (2002), Kloden (2004), Basso (2005) n’ont jamais approché plus près que 4’40 au général, sans jamais rien reprendre en montagne. Ce n’est arrivé qu’en 2003 mais Armstrong avait décidé de faire la haute montagne sans équipier pour voir. Il avait vu, et à force de se laisser emmerder pour 15 secondes par Vinokourov et Ullrich, il avait pris sa moto pour lâcher tout le monde à Luz Ardiden et régler l’affaire.

Les 5’11 d’avance de Froome sur Contador ne vont donc pas impressionner grand-monde, surtout après avoir laissé Quintana revenir à 5’32. Il vaudrait mieux leur coller 15 minutes dans le Glandon et 20 dans la Madeleine sinon Hinault lui donnera pas le Maillot Jaune.

Tour de France, Froome : Ventoux l’hymne

Vêtu d’un maillot du Barça floqué Tom Simpson,  notre consultant Thierry Bisounours était dans les lacets de l’Alpe d’Huez en train d’édifier une stelle pour Marco Pantani quand on l’a retrouvé.

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Thierry, estomaqué par la performance de Paula Radcliffe ?

« J’ai toujours aimé sa musique. Reggae night, melody tempo harmony, I shot the sheriff… Ça envoie grave du début à la fin, à croire qu’il se promène sur la scène avec une perf d’amphetamines sans que personne ne le voit. »

Non ça c’est Jimmy Cliff, enfin presque. Paula Radcliffe, c’est Christopher Froome selon Christian Prudhomme.

« Ah je le savais, le farceur. Il n’est jamais là où on l’attend. La preuve, il est toujours patron du Tour, et fait exactement comme ses prédécesseurs. Dès qu’il y a un doute, il s’en branle.»

Et pour en revenir à Froome ?

« Ça fait pas deux questions qu’on en parle déjà ? On peut aussi parler d’Armstrong : « L’année dernière, j’étais de ceux qui s’étaient insurgés contre la suspicion qui avait entouré Armstrong. Je le répète : j’avais déjà compris et admis la métamorphose qui a été la sienne à la fois sur le plan physique et sur le plan psychologique. Cela a été dit dans tous les journaux, et c’est pour moi une évidence. Alors, cette année, on reparle du  » surhomme « . Mais soyons sérieux : l’année dernière à Sestrières, il avait gagné avec 30 secondes… et cette année, avec combien d’avance gagne-t-il à Hautacam ? Pas grand-chose. En tous les cas bien moins que MM. Hinault, Fignon et d’autres… » C’est marrant ce jeu non ? »

C’est du Prudhomme ?

« Non du Jean-Marie Leblanc en 2000. Vous saviez que comme Froome son lieutenant était un Dr Porte ? »

Oui, on s’en souvient. Et ?

« Pas grand-chose de nouveau, Pantani et Armstrong avaient déjà tout raconté en 2000, même si Virenque a voulu le dire à sa façon en 2002. Une étape de 242,5km avec le Ventoux à la fin, à 41,7 km/h de moyenne, sept ou huit accélérations sans lever le cul de la selle dans la montée finale et quelques gouttes de sueur pour les caméras. Mais s’il faisait 34° au pied du Ventoux, il ne faisait que 20 là-haut. Ça rafraîchit l’ambiance. Vous saviez sans doute qu’Iban Mayo détenait le record de la montée mais que c’était en contre-la-montre. »

Pantani, Armstrong, Virenque, Mayo, ça va, on a compris où vous vouliez en venir.

« Non vous ne savez pas. A quoi ça rimerait de comparer le taux de réussite du Ventoux et celui de Walter Godefroot ? »

Mais pour Froome, Holtz a dit qu’il avait été placé sous oxygène et que Quintana a fait un malaise.

« Vous n’en feriez pas un après 55 minutes d’apnée ? »

C’est une blague ?

« Il faut demander à Holtz. »

Non, a priori il le croit.

« Et il a raison. Vous avez des preuves de dopage pour les 150 premiers du Tour vous ? Moi non. De toute façon, pourquoi polémiquer ? En 1998, les contrôlés positif niaient en pensant que le système les protégeraient. Des pionniers. Les suivants, après 1998, ont nié jusqu’au moment en se disant qu’il fallait amasser du pognon jusqu’au contrôle positif et essayer de ne pas se faire prendre, tout en craignant que moralement un contrôle positif pourrait détruire leur image et leur vie. Ils ont considéré que le gain surpassait le risque mais leur sacrifice n’a pas été en pure perte. La dernière génération de positifs a pu constater que ça ne détruisait rien à part le palmarès dans quelques cas. Donc ils nient encore. »

Vous voulez dire que les mots n’ont plus aucune valeur et que rien n’a changé ?

« Si, Jean-Paul Ollivier Chêne et Thévenet sont partis (NDLR après vérification Paulo est bien vivant même s’il n’est plus en très bon état) même si Thévenet pas completement. Sérieusement, vous voudriez que tous les autres suspects soient aussi exclus sous prétexte qu’ils ont été suspendus ou que nos hélicos n’arrivent pas à les suivre dans les cols ? Donc je continue de venir et de regarder le Tour, même quand ça me fait bien marrer comme aujourd’hui. Vous avez entendu Vasseur râler parce que les motos n’avançaient pas assez vite devant Froome ? »

Oui, mais le public devant ne se poussait pas.

« Na na na, le public se pousse pas, les pentes à 20% ça fatigue, le suivi longitudinal il est méchant ! (il se lève brusquement, fait mine de se couper un testicule avec une photo dédicacée de Tyler Hamilton et brandit un doigt menaçant) Au moins Armstrong il s’emmerdait pas à perdre une minute sous prétexte d’une bordure la veille du Ventoux. »

Il reste les Alpes. Tout peut changer ?

« Pour Europcar ? (il explose de rire et imite grossièrement Jean-René Bernaudeau au volant d’une voiture en train d’encourager Pierre Rolland). Allez Thibault ! Il est pas bon mon Pinot ? (il se met à uriner en direction d’un camping-car immatriculé aux Pays-Bas stationné non loin de là) »

Les Français n’ont pas gagné d’étape, mais Péraud et Bardet font un beau Tour.

« Bravo ! Vous voyez qu’on peut tous faire un quotidien où on donne l’impression de parler de cyclisme. J’en ai un autre pour vous : la Sky est-elle en train de flancher ? »

On l’a lue partout celle-là depuis une semaine.

« Super. Combien vous avez perdu d’argent dans l’affaire ? De toutes façons Froome on s’en fout il a la bilharziose. Ce qui me choque le plus c’est que Contador soit encore là. Ce simple fait justifie tous les doutes sur la volonté et l’hypocrisie des suiveurs ou organisateurs.»

Donc tout peut changer ou pas ?

« Contador est pas mal même s’il a plus le droit qu’à des portions limitées de carpaccio. Il est dans le coup ? »

Troisième à 4’25.

« Merci, j’achète même plus l’Auto journal alors je suis ça de loin. Et le deuxième ? »

Un Hollandais, Mollema, à 4’14.

« Laissez-moi deviner : formé à la Rabobank, bon en montagne, bon en contre-la-montre, et pas loin de la trentaine ? »

Vous êtes mauvaise langue : il n’a que 26 ans.

« (livide, il se saisit d’un téléphone à cadran) Je vais appeler Prudhomme pour m’excuser. »

Tour de France : Panic Froome

La nuit dernière Thierry Bisounours s’est réveillé en sueur. Pas qu’à cause d’un brutal onanisme nocturne ou parce qu’il rêvait que les réserves d’andouilles du monde entier avaient été vidées par Goldman Sachs mais surtout parce qu’il avait l’impression que le monde médiatique n’était plus aussi crédule ou hypocrite qu’avant. Du coup il se demandait si son contrat de consultant délirant sur le Vestiaire allait être renouvelé. Puis il s’est dit que Thierry Adam était toujours là alors pourquoi pas lui ?

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Alors Thierry, les soupçons sur Froome c’est une petite victoire après 6 ans d’interventions farfelues dans nos colonnes pour tourner en dérision cette grande farce ?

En effet, je suis surpris par les torrents d’injures qui s’abattent sur Froome. Personne n’avait osé en 1998 quand Pantani montait plus vite qu’il ne descendait les 2 Alpes, en 1999 et 2000, quand un ex cancéreux qui ne passait pas un col de 4ème catégorie deux ans auparavant roulait à 52 sous la pluie de Sestrières et de Lourdes, quand Hamilton a couru 200 km devant en montagne avec une clavicule cassée, quand Landis a mis 16 minutes au peloton après en avoir perdu 8 la veille, quand Contador s’est aperçu que que c’est son boucher qui lui permettait de gagner, quand David Millar a couvert Ricco, Rasmussen, Vinokourov, l’US Postal et les 80 coureurs propriétaires d’une carte de donneur chez le docteur Fuentes.

Il dit quoi maintenant David Millar sur la Sky et Froome ?

Son twitter a sans doute été piraté, il serait incapable d’une telle niaiserie  : « Well, rode a perfect race, and for the record, I believe they are clean and they deserve respect and admiration for it. »

Vous pouvez traduire ?

Grosso modo : « ce n’est parce qu’il atteint des performances physiologiques sans précédent pour un humain après 5h de vélo dont une bonne partie en pente, qu’il va plus vite que le meilleur Ullrich de ces 15 dernières années, qu’il était nul à chier durant les 5 premières années de sa carrière, qu’il a, à 28 ans,  une trajectoire à la Riis, qu’il nous prend pour des cons, que personne ne le croit et qu’il n’y a que Prudhomme pour ne pas stopper le Tour immédiatement qu’il faut le condamner ».

Ça dit quoi de David Millar, le chevalier blanc ?

Personne ne peut le dire. David c’est un exemple. Rendez-vous compte il fait ses débuts sur un vélo à la fin des années 90, chargé comme un cycliste des années 90, c’est un espoir, tout le monde voit en lui l’un des grands du futur. En fait il s’avère qu’il est pas génial mais c’est pas le propos. En 2004, on découvre que comme la plupart de ses collègues il n’aime pas la couleur naturelle de son sang. Il avoue, il fait amende honorable et promet de ne boire que de l’eau ou des boissons gazeuses. Chaque année, il se met en 4 pour faire passer ses messages de propreté, rappelant qu’enfin le vélo est clean, comme il dit avec son accent qui fait chier tout le monde.

Ça fait donc 9 ans que tout va bien. Alors pourquoi on a emmerdé Armstrong et consorts puisque Millar, le fameux cycliste repenti, disait le contraire ?

Peut-être parce que personne n’a relevé que Millar avait 37 ans et qu’il continue de se taper 3 semaines de Tour de France chaque année. Et que ces mêmes années, il a collectionné quelques jolies victoires de prestige face à des champions moins repentis que lui. Mais « Contador fait du bien au vélo«  dit-il à la fin de cette interview.

Voulez-vous dire que le vélo est une famille consanguine et mafieuse qui se protège de génération en génération ?

Je n’ai rien dit de tel. Vasseur a remplacé Jalabert au commentaire. Comment s’appellent les directeurs sportifs sur le Tour cette année ? Madiot, Bernaudeau, Baldato, Riis, Blijlevens, Dekker, Van Poppel, Zabel, Konyshev, je ne vais pas citer tout le monde mais il faudrait le faire. Amusez-vous à jouer au jeu du qui ne s’est jamais dopé et vous comprendrez peut-être que ce n’est pas parce qu’on dit qu’il ne faut pas faire quelque chose qu’on ne l’a pas fait soi-même en conscience et qu’on ne recommande pas à ses poulains de faire de même. Et c’est bien naturel puisque les autres le font.

Mais c’est quoi la solution ?

Tout arrêter. Allez je retourne dormir, sinon je vais finir par révéler que le dopage est toujours généralisé et non pas à la marge. En tout cas je ne m’en fais pas pour mon personnage, on ne risque pas de revoir un article sérieux sur le vélo avant un moment.

Mais les autres sports ?

Commençons par celui-là. Comment voulez-vous nettoyer les autres sports alors qu’on y arrive pas avec celui dont on connaît le mieux les pratiques.

Tour de France : On niera tous au paradis

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On pensait le dopage éradiqué et voilà que Laurent Jalabert vient d’être contrôlé positif. Son ami depuis jamais Thierry Bisounours notre consultant a tenu a apporter des précisions sur le tweet ridicule posté par son hologramme Thierry Adam.

Bonjour Thierry, alors comme ça l’actu c’est l’élimination de Nadal au premier tour de Wimbledon ?

Vous auriez préféré que je dise que c’était le remplacement d’un drogué par un autre drogué ? Je suis beaucoup trop naïf pour ça.

Voulez-vous dire que Vasseur qui condamnait les contrôles antidopages il y a 10 ans fait partie des tricheurs ?

Voulez-vous dire gna gna gna. Posez-moi des questions auxquelles vous n’avez pas la réponse où je vous fous une bastos de 17 en pleine gueule (il ouvre alors le coffre de sa voiture et sort un énorme fusil mitrailleur). Putain j’ai pas le mode d’emploi ! (il nous tire dessus et touche le testicule qui restait à Christian Prudhomme qui était en train de cirer les vélos de l’équipe Europcar). Je crois que Kiki aura du mal à sortir son refrainannuel sur un centième Tour de France très particulier, spectaculaire et chargé d’émotion.

Il sera chargé de quoi alors ?

(Sur une deuxième rafale, il touche Bernard Hinault). Ah Nanard pourra plus nous faire chier avec son éternel refrain sur le vélo bouc-émissaire et les autres sports qu’on ne contrôle pas. Avant il se contentait de dire qu’il fallait foutre la paix à Armstrong. C’est un progrès. Indurain pensait pareil.

Il avait pas raison sur Gasquet et la coke ?

Je suis comme Saint-Voeckler (Saint-Thomas NDLR), je ne crois que ce que je bois. Et pour rien au monde je boirai la pisse de Pierre Rolland même si elle doit être énergétique (le chargeur n’était pas vide, et c’est bientôt Jan Ullrich qui est touché par la grâce et soudain son corps se vide de testostérone, d’ecstasy, d’anabolisants, d’erythropoiétine, du sang de son chien, des trois kouglofs que sa mère avait préparé pour ses 25 ans, on trouve même une dent de Franck Schleck). Oh putain, à un moment j’ai cru que j’avais atteint Valverde (rassuré, il éclate en sanglot).

Le cyclisme est quand même pas plus gangréné que les autres, on va dans le bon sens. Non ?

Vous citez Pascal Hervé ? Il est en effet mieux placé que quiconque pour parler de la prévention chez les jeunes. On l’appelait déjà la chaudière dans le peloton junior, puis on a appelé Carl Naïbo du même surnom. Même Edouard Bergeon a pas fait carrière. En tout cas pas là-dedans.  C’est Lionel Chatelas qui doit se retourner dans sa tombe. Le peloton pro fait figure d’amateur à côté du peloton amateur. Pas mal la figure de style. Non ? (il nous balance son arme à la gueule). Plus de munition, c’est La Fontaine qu’on assassine.

Et sinon le dopage ?

Ah non on a dit qu’on en parlait pas. C’est fini tout ça, regardez cette page. Moi je veux parler Tour de France. On parle d’un duel Contador / Froome avec Nibali et Schleck en arbitre et peut-être Nadal et Michael Johnson.

Pendant ce temps-là, McQuaid trouve Armstrong opportuniste. Ils sont donc toujours bons amis. Heureusement ASO est indépendant.

Tour de France : L’EPO d’echappement

Alors qu’il était mort depuis près d’un an, Thierry Bisounours a profité de la résurrection de Nadal et de la naissance de Froome à 28 ans pour faire son retour. Par contre toujours aucune nouvelle de Salanson et du cyclisme crédible. Mais de Bernaudeau pourquoi pas ?

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N’hésitez pas à poser vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Salut Thierry, pourquoi avoir choisi de redevenir consultant sur www.le-vestiaire.net alors que tout le monde vous croyait décédé ? Pensez-vous que ça va aider à redorer l’image du vélo ?

Pourquoi Thierry Adam aurait le droit de continuer et pas moi ? Plus sérieusement, j’étais tranquillement en train de cuisiner des sucettes d’andouilles grâce à la recette de l’excellent Norbert de Top Chef (il émet alors un rire gras en se remémorant les fameux « inébranlable », mauvaise imitation de Jim Carrey dans The Mask, du cuistot qui fait chier tout le monde) quand j’ai vu l’image de Gérard Holtz sur le plateau de Denisot. En tripotant ma télécommande je suis parvenu à monter le son en moins de 12 minutes. J’avoue que j’avais un peu peur qu’il soit venu pour à son tour jeter le trouble sur Froome, qui n’a pourtant pas plus de raisons d’être soupçonné que les frères Schleck, Contador, Rasmussen, Wiggins, Nibali. Le passé c’est le passé.

Mais Contador, Nibali et Schleck courent encore…

J’ai effectivement relevé, comme vous, ce détail. C’est comme le jeu des 7 erreurs organisé chaque année par Christian Prudhomme. Gérard perd à chaque fois mais on a été moins dur avec lui qu’avec Fignon et Salanson.

C’est-à-dire ?

Ben ils sont morts vous êtes pas au courant ? Et Gérard, il est ….

Vivant…

Vous voyez, vous y arrivez tout seul. J’ai cru aussi qu’il allait mettre en cause ce pathétique mouvement pour un cyclisme crédible en disant qu’il n’a été créé que pour offrir un alibi aux uns et aux autres, afin de se doper tranquillement.

Qu’est ce qui vous permet d’affirmer ça ?

Je n’affirme rien, j’ai eu peur que Gérard Holtz en parle. Imaginez les conséquences s’il avait par exemple évoqué Rabobank, l’un des cofondateurs du mouvement en 2007. Si ça se trouve c’est pas le même Rabobank qui se défonçait entre 1996 et 2012, mais si ça se trouve c’est le même.

Et les corticoïdes de Pierre Rolland ?

On va rebaptiser le groupe : « mouvement pour un cyclisme pas du tout crédible ». Je plaisante. Bernaudeau ça fait longtemps qu’on sait, mais on sait pas s’il se fournit chez Fuentes.

On sait quoi ?

Que Voeckler est imbattable en un contre un, il doit avoir du bon matos.

Vous plaisantez ou vous vous foutez de notre gueule ?

Je me posais la même question pour Holtz quand il défendait Armstrong alors que les preuves s’accumulaient. Mais là il sort un bouquin pour dire que le Tour c’est chouette et la femme à Fignon aussi mais pour dire le cancer c’est pas chouette mais que Fignon il l’était.

Quel est le rapport ?

Ben Fignon il se chargeait, il a chopé un cancer et pourtant Jalabert il est pas sûr que les soins chez Once étaient délictuels.

Vous ne nous apprenez rien là. Ça sert à quoi votre retour ?

A faire un article sponsorisé.

Mais c’est scandaleux !!!

Et ça ? (il présente son majeur, se le met dans le nez, dans l’oreille puis dans la gorge. Il se met ensuite à émettre des sons qui rappellent étrangement l’hymne espagnol).

Vous êtes doué…

Est-ce qu’on se demande si c’est scandaleux que le Tour serve à occuper les gens entre deux pages de publicité ou à voir la gueule de Cornillac partout ?