Gasquet : Le dernier film de perd Richard

c-fou 

 L’ultime Brahim d’Or récompense la fin de la prohibition. Al Capone aurait sans doute évité à notre vainqueur bien des tracas.

Une demi-pute, un ado, et un verre de trop. L’histoire aurait pu ressembler à tout ce qu’il y a de plus banal dans la vie d’un bahut. Un jeune à la dérive, mal dans sa peau, martyrisé par les grands, malmené par son papa. Il n’a pas beaucoup de succès avec les dames contrairement à son copain qui en plus fait des finales de Grand Chelem ou même gagne des masters. Mais Richard n’a jamais aimé le tennis ou plutot si, c’est même sa grande passion lui glisse papa une petite taloche sur la nuque en cadeau. « Tu va l’attraper ce service » hurlait gentiment Papa, au petit Richard pas si petit que ça pour un gosse de 4 ans surdoué. 

Leconte et le Roi

Pour mériter son Brahim d’or, la passion ne suffit pas, il faut aussi la maturité. C’est elle qui permet à Richard d’entrer enfin en boîte de nuit et d’y fréquenter de jolies princesses loin d’être des salopes assoifées de notoriété éblouies par les paillettes. La maturité qui lui permet de ne pas se rendre compte quand sa princesse se fait une ligne, ou quand lui même les touches d’un revers ou d’une galoche bien placée. Une vodka et un jus de pomme plus tard, il oubliait qu’Henri Leconte avait quand même un palmarès. 

Pendant ce temps-là, le nouveau Zidane se réjouit de son Brahim d’Argent il n’a même pas gagné la C1 ni la Coupe du monde, et Alain Bernard de son Brahim de bronze, il est quand même champion olympique.

Santoro : La retraite dorée

c-fou

C’est désormais rentré dans les esprits, il faut cotiser 37 ans et demi pour avoir droit à une retraite convenable. C’est à peu près l’âge de Fabrice Santoro aujourd’hui, mais il doit continuer puisqu’il n’est pas né avec une raquette dans les mains. Ca se voit tant que ça ?

Il n’était plus à un exploit près. Après le record de participations à un Grand Chelem, le record du match le plus long, Fabulous Fab s’est offert un nouveau trophée, façon de parler bien sûr. Le record du plus petit nombre de coup droit joués à une main ne pas lui échapper, mais il n’existe pas faute de concurrence.

Son objectif : « Porter à 70 son record des participations à des tournois du Grand Chelem et devenir le seul à en avoir disputé lors de quatre décennies. » C’était ça ou revenir pour atteindre le deuxième quart de finale en Grand Chelem de sa carrière, il fallait faire un choix. « Cette participation ne remet absolument pas en question la décision que j’ai prise de mettre fin à ma carrière de joueur professionnel sur le circuit de l’ATP. » On ne pourra donc pas lui reprocher de jouer un Grand Chelem avec une licence de 30/2, il a prévenu cette fois-ci. Un brin sybillin, sauf pour son banquier peut-être, il ajoute : « C’est une démarche très personnelle. Il ne faut pas y voir autre chose, et surtout pas un come-back. » Les organisateurs de l’Open d’Australie ont oublié de le rayer de la liste des inscrits : à 19 400 dollars le premier tour, ce serait con de partir comme un voleur, sans dire au revoir.

Dubaï de longue durée

Au revoir, il l’avait bien dit, c’était en novembre pendant une tournée habilement appelée « adieux ». Les libraires n’ont jamais vu procédé aussi inventif pour vendre, ni les chaînes de télévision voire les radios pour dégoter un consultant. Ca permettra de vivre confortablement, et au cas où il y aurait plusieurs parachutes dorés planqués dans le monde, quelques menaces ne nuisent jamais : « Ma décision de prendre ma retraite n’a jamais été pour moi de mettre pour toujours mes raquettes au placard. Et je jouerai toujours, en interclubs, en exhibition, et pourquoi pas en double de temps en temps, si j’ai bien sûr le niveau pour le faire. » Et caustique par-dessus le marché, financier évidemment.

Numismatisme ne rime jamais aussi bien qu’avec rhumatisme.

ATP, Bilan : La bombe de Bâle

Quelques jours après la fin du Masters,  plus de trois mois après la fin de la saison ATP, le Vestiaire revient sur le destin 2009 des maîtres. Aujourd’hui, le numéro 1 redevenu numéro 1 : Numéro 1

c-fou

De 21 à 27 ans, Roger Federer n’a gagné que 15 des 26 Grand Chelem en jeu. Murray, Nadal et les autres n’ont pas su profiter de son déclin.

Etre le plus fort cohabite rarement avec une retraite à 27 ans. Roger Federer s’en doutait un peu, ce n’était pas le cas de tout le monde. Ses trois finales de Grand Chelem (une victoire) en 2008 avaient insinué le doute : et s’il était fini ? Rafael Nadal échappe à la sentence cette année et pourtant ses genoux, ses coudes et ses pieds aimeraient que ça se termine. En 2009, il était donc de bon ton de fermer la gueule du monde pour le reconquérir, même s’il était déjà conquis.

Fed up

Les Grand Chelem ont un fonctionnement assez simple à comprendre : quatre tournois, les plus importants de la saison, aucun Français à l’arrivée. Sur 8 places de finalistes, Federer n’en a pris que 4. Soderling, Nadal, Del Potro et Roddick se sont partagés les quatre autres tickets, mais pourquoi c’est Federer qui est redevenu numéro 1 mondial ? Contrairement à sa référence 2006 (16 finales dont 12 victoires en 17 tournois), Federer n’a pas joué tout seul contre un mur, hormis contre Nadal. Soderling, Del Potro et Djokovic sont au niveau Top 2. Murray n’est pas dans la liste, sûrement un oubli. Federer a battu tout ce monde en Grand Chelem sauf Nadal. Prévoyant, il lui a quand même infligé une fin de carrière à Madrid, juste avant Roland c’est vicieux.

Passé numéro 2, Federer est ainsi devenu un monstre. L’arrogance n’a plus de prix, ses vestons crèmes d’échauffement non plus. Les petites politesses destinées à Murray ne suffisent plus : Federer est devenu père en plein milieu de son doublé Roland-Wimbledon. Ça limite les entraînements et les tournois, Federer n’en a fait que quinze : les Grand Chelem, 8 Master Series sur 9 et trois daubes obligées : Doha pour s’échauffer, celui de son club et l’exhibition de fin de saison. Et encore, pour éliminer Murray devant son public, la défaite en 3 sets devient savoureuse. C’était contre Del Potro, ça aurait aussi pu arriver contre Tsonga, Benneteau ou Wawrinka.

ATP, Bilan : Nadal est servile

Quelques jours après la fin du Masters, trois mois après la fin de la saison ATP, le Vestiaire revient sur le destin 2009 des maîtres. Aujourd’hui, le numéro 1, numéro 2:  Numéro 2.

c-fou

Numéro 1 mondial en début de saison, Rafa a confirmé en signant la fin de saison digne de la carrière de Tsonga. Et pas que grâce aux genoux.

Tout avait pourtant bien commencé. Nadal n’avait qu’à confirmer une saison 2008 de rêve, marquée par deux titres en Grand Chelem pour autant de finales. Federer et ses trois finales n’avaient pas fini de le faire marrer : il a remis sa peau de bête noire en finale d’Australie 2009. Qui sait si ça durera, peut-être le Vestiaire. En fait, tout ça ne l’a pas fait Murray bien longtemps. Dès Rotterdam d’ailleurs avec un 6-0 pour l’Ecossais pour boucler la finale. L’histoire n’a pas retenu qu’au cours de ce même tournoi, il a fallu trois sets à Nadal pour battre Bolelli, Dimitrov et Tsonga. Elle aurait peut-être dû. Indian Wells, Monte-Carlo et Rome entretiennent sa grande forme mais un peu moins ses genoux. Tsonga sait ce que c’est, comme une défaite en deux sets contre Federer d’ailleurs, c’est à Madrid juste avant Roland Garros. La machine est brisée, elle n’arrive plus à lifter la balle suffisamment haut pour plomber Federer, Verdasco et Gonzalez finiront même par lui donner des conseils de muscu. Soderling ne pensait pas faire de deuxième semaine à Roland, ni de Masters d’ailleurs. Les surprises frappent toujours sans prévenir, et si Mauresmo décidait de continuer ?

Masters bide

Les tragédies aussi ça surprend, on ne parle pourtant pas du bilan complet de Nadal. 64 victoires pour 14 défaites c’est pas si mal, Del Potro aurait probablement signé tout de suite. Par contre une seule finale en Grand Chelem (gagnée en Australie) assortie d’un huitième (Roland) et d’une demie (US Open) où Del Potro ne lui laisse que 6 jeux, c’est plus embêtant pour un nouveau maître du monde. Federer n’a perdu ce statut qu’au bout de 5 ans au sommet, Nadal est bien sa bête noire.

On y revient toujours, il reste les trois victoires en Masters Series à Indian Wells, Monte-Carlo et Rome. Du coup, imaginer deux quarts perdus contre Del Potro à Cincinatti et Montreal serait impoli. Les retours de blessures sont parfois longs, et même très longs : comment expliquer autrement les défaites en deux sets contre Cilic à Pékin, Davydenko à Shanghaï et Djokovic à Bercy ? Le ticket Soderling-Davydenko-Djokovic au Masters est peut-être un début de réponse.

ATP, Bilan: Mamie Novak

Quelques jours après la fin du Masters, trois mois après la fin de la saison ATP, le Vestiaire revient sur le destin 2009 des maîtres. Aujourd’hui, le numéro 1 derrière le n°1 et le n° 2 :  Numéro 3.

c-fou

En 2008, il avait un titre de Grand Chelem mais il lui manquait la constance.  Cette année tout a changé pour Djokovic, il est même redevenu numéro 1 mondial derrière les grands joueurs.

Peut-on rêver d’être numéro 1 et faire des imitations ?
Peut-on battre Federer en finale mais seulement à Bâle ?
Peut-on avoir le plus grand nombre de victoires cette saison (78) et faire une saison dégueulasse ?
Les paradoxes sont parfois cruels, mais personne n’a forcé Novak Djokovic à jouer Pékin, Halle, Belgrade, Marseille et Dubaï. Deux d’entre eux suivent des Grand Chelem, les Top 5 s’y présentent rarement, les Top 2 jamais, épais mystère. En voilà un autre : n°3 mondial et abandon en quart de finale en Australie, branlée au 3e tour contre Kohlschreiber à Roland, défaite contre Haas en quart à Wimbledon. Il restait un Grand Chelem à jouer pour ne pas être confondu avec Tipsarevic. Ljubicic, Ball, Witten, Stepanek et Verdasco ont eu la bonne idée de s’inscrire aussi à l’US Open, ça fait toujours une demie de plus, une branlée de Federer en plus aussi.

Good Djok

Soderling, Roddick et Del Potro finalistes, les Grand Chelem étaient trop relevés cette année, il restait les Masters 1000. Deux quarts (Indian Weels, Montreal), deux demies (Madrid, Shanghai) et cinq finales (Miami, Monte Carlo, Rome, Cincinatti et Bercy), belle constance. Un seul titre lors du dernier, Monfils passait par là en finale. En revanche, Belgrade et Bâle n’ont pas échappé à sa domination. Et Djokovic a été l’homme de la fin de saison avec Del Potro. Il s’est même offert Nadal avec ses cannes dans les mains et Federer avec ses jumelles dans les bras en demies à Miami, Rome et en finale à Bâle. En finale de Masters 1000 de Cincinatti et en demie de l’US Open, c’était légèrement plus compliqué. Il sait le battre mais choisit quand. Et si c’était l’inverse ? Belle constance

Il aurait pu naître français, ça lui aurait épargné un titre en Grand Chelem à défendre, c’était en Australie 2008. Murray n’en a pas.

ATP : En Murray vivant

Quelques jours après la fin du Masters, trois mois après la fin de la saison ATP, le Vestiaire revient sur le destin 2009 des maîtres. Aujourd’hui, l’ex futur numéro 1:  Numéro 4.

c-fou

Pour passer n°2 mondial, Andy Murray savait qu’il fallait faire encore mieux que la saison passée. C’est réussi.

C’était le 13 avril 2009 , notre spécialiste tennis un brin moqueur tournait en dérision d’autres spécialistes, ceux de l’Equipe et de Canal+. Leur crime, avoir fait de Murray le nouveau maître du tennis mondial. Federer sur le déclin, Nadal aurait du mal à rivaliser avec le nouveau monstre.

« De l’avis de tous, il est devenu l’homme à battre, pour ne pas dire l’homme battu tant son parcours en Grand Chelem est éloquent. Sa saison 2009 est époustouflante avec en point d’orgue un inoubliable huitième en Australie. Sur la terre battue, il sera à coup sûr imbattable, son deuxième tour à Barcelone parle pour lui, son troisième à Roland promet beaucoup. Après vérification, il se pourrait même qu’il ne soit pas Top 3. Etonnant, mais la compétence médiatique n’atteint pas le nombre des années. » Le Vestiaire

Le 4 mai, notre spécialiste allait plus loin, consacrant un article entier au phénomène: Un superbe portrait du futur numéro 1 mondial. Et pourtant nous étions une fois de plus loin de la vérité, Murray allait devenir numéro 2 mondial.

Ca a duré trois semaines, les trois plus belles de sa vie.
Enfin n°2, parfois tête de série n°1 de gros tournois, Andy Murray en a bien profité. Un Masters 1000 à Montreal en battant les meilleurs, ou au moins Chardy, Davydenko, Tsonga et Del Potro en finale, ça n’arrive pas tous les jours aux plus grands joueurs. Ensuite, Cincinatti et la montée en puissance, deux sets secs en demie contre Federer. Pas de finale, ça laisse plus de temps pour préparer au mieux l’apothéose : une extrémité de tableau de Grand Chelem à l’US Open.
Ca offre un parcours tranquille et la tête de série n°16 en 8e de finale. Confortable pour confirmer son statut, Cilic ne gagnera d’ailleurs que 7-6, 6-2, 6-2. Contrait de décompresser, parce que tout a été trop vite, il reprend à Valence en novembre et pas de surprise, il s’impose en battant quand même Verdasco. Suffisant pour aborder Stepanek en toute décontraction à Bercy la semaine suivante : le Tchèque ne lui mettra pas de branlée. La deuxième place mondiale attendra l’an prochain, rien ne presse Djokovic ne lui a repris que 1300 points à l’ATP et il n’est que 3e.

Ca Andy long

De toute façon, Murray ne va pas changer de méthode. Son début de saison lui a permis de devenir numéro 2, pas de raison de changer. D’ailleurs, il ne l’a pas fait : Vainqueur à Doha comme des magiciens par le passé, il fait 16e en Australie (battu par Verdasco), quarts à Roland (battu par Gonzalez avec un 6-0 à la clé) et 1/2 chez lui à Wimbledon, pas si mal contre le nouveau Sampras, favori incontournable du tournoi. La constance n’a pas de prix, et puis zéro finale ou une branlée contre Federer (US Open 2008), c’est pas si différent.

Heureusement, il reste Rotterdam et quelques Masters 1000 pour se faire du pognon et des trophées. Miami et Montreal, en fait il n’y en a pas tant que ça. Indian Wells ne compte pas, Nadal ne lui a laissé que 3 jeux en finale, le Queen’s non plus, Mahut a été au 3e tour. 66 victoires, 11 défaites, c’est quand même mieux que Del Potro. Et si c’était moins bien ?

19 tournois joués, comme Federer et Nadal, Andy fait partie du gotha. Del Potro (5e) et ses 22 tournois ne sont qu’à 245 points.
Il y en avait bien un qui était d’accord avec nous.

J’ai juste entendu parler d’un petit quelque chose. Il trouvait que j’avais un manque de respect vis-à-vis de lui. Cela me surprend. Il y a certains matches où je n’étais pas à 100% comme à Shanghaï, où j’étais malade et j’avais mal au dos. C’était visible. Je ne vais pas dire que c’est le meilleur joueur de tous les temps si j’ai mal au dos. En plus, sur ce match, j’arrive presque à le battre. Je suis toujours très honnête. J’ai dit 100.000 fois que c’est un joueur exceptionnel avec beaucoup de talent. Je pense qu’il va gagner des Grands Chelems un jour. Je pensais qu’il allait avoir du succès plus vite, je me suis peut-être montré trop sévère avec lui et il l’a pris trop personnellement. C’est dommage pour lui, mais je m’en fous un peu de ce qu’il dit parce que j’ai toujours été très correct avec lui. » Roger Federer.

L’homélie Mauresmo

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Puisque nous ne reparlerons jamais de la meilleure joueuse de l’histoire du tennis français, voici l’itinéraire d’une enfant gâteuse depuis son vrai départ début 2007 en passant par le départ de son redoutable coach. Le Vestiaire l’avait dit.

17 juillet 2007 : Le fabuleux declin

16 août 2007 : La disparition

21 septembre 2007 : L’âge de raison

« Amélie Mauresmo est revenue victorieusement au tennis, après une parenthèse de deux mois. Elle ne pense pas participer au Masters de fin d’année : aurait-elle enfin compris ? »

Amélie Mauresmo est sur la bonne pente. Elle a bien pris le temps de se ressourcer, deux mois à s’amuser avec madame sur un yacht en Sardaigne. Cette parenthèse digne d’un chef d’Etat lui a visiblement éclairci les idées. Finies les ambitions démesurées, les dépressions après avoir été sortie par n’importe quelle fille de l’Est plus jolie qu’elle dans un 3e tour de Grand Chelem. Elle sait désormais que son niveau est inférieur. « Je n’envisage pas de disputer les Masters, estime celle qui est sortie des 8 meilleures mondiales. C’est tant mieux. Comme ça, j’arrêterai la saison un peu plus tôt. Je pourrai bien bosser et être à 100% à l’Open d’Australie.» Et 100%, cela peut la conduire en quart de finale, avec un peu de chance. Avant, elle pourra remporter (comme Santoro à Dubaï) les tournois de Auckland, Gold Coast, Sydney ou Hobart, en janvier quand aucune autre joueuse n’est prête. En plus, ça fait des sous pour les vacances d’été (juste après Wimbledon) : un bateau, ça coûte cher.

Emploi à mi-temps

Car pour Mauresmo, les vacances passent désormais avant tout. Quitte à prendre des volées, autant ne jouer que quand on a un niveau potable pour gagner les premiers tours. La mâturité l’a enfin gagnée. Qu’est-ce qui a changé notre championne ? D’avoir frôlé la mort avec son appendicite ? Est-elle jalouse de Gasquet qui se tape Noah ? Hingis lui manque-t-elle ? Toujours est il qu’aujourd’hui, elle est davantage à l’écoute de son corps de feignasse. « La motivation, je l’ai retrouvée, enfin. J’ai attendu que ça me démange, que ça me titille. » Ca n’a pris que deux mois. Le temps de retrouver un niveau physique et la saison sera finie. Courage Amélie, plus que deux gros mois. »

15 octobre 2007 : Save the last chance

« Amélie Mauresmo dispute ce mardi le match le plus important de sa carrière. Un échec et c’est l’hospice… avec Tauziat.

Amélie Mauresmo a l’art de se mettre la pression. Battue depuis deux semaines au premier tour par des Russes (Dementieva et Zvonareva), la Française a soudain pris conscience de sa nullité actuelle. « Je suis une joueuse lambda » a-t-elle avoué avec l’éclair de lucidité que Cécillon regrette encore. A son échelle, elle connaît actuellement la chute de tension de l’Equipe de France de rugby. Sa Nouvelle-Zélande, c’était Wimbledon, elle avait même battu une Russe, Sharapov’. Et depuis, avec son physique de deuxième ligne, elle prend des vestes et n’arrive plus à rien. Même Camille Pin retourne ses premières balles.

La vachette dans l’arène

Son premier tour de Zurich est donc une finale de carrière. A 28 ans, elle pense toujours avoir fréquenté les cimes du tennis féminin et désespère de les (re)trouver. Contre la vachette du Péloponnèse « Dani Danilidou Daniladidou », la défaite est interdite, encore plus que contre Ivanovic au 3e tour de Roland en 2005. Une défaite et elle se fera bizuter par Sandrine Testud pour entrer au club des retraités du TC Looser. Et Chamou rangera pour de bon son millésime 2002 de Moët et Chandon à la cave, qui aurait été jadis inaugurée en grande pompe par sa femme autour d’une queue de Loth. »

20 octobre 2007 : Retour de flemme

« Amélie Mauresmo a conclu la pire saison de sa carrière sur une défaite contre l’un des frères Bondarenkov. Deux victoires en six matches, elle a bien fait d’ajourner sa retraite. Elle part en vacances épuisée mentalement.

Avec Amélie, l’histoire est un TOC. Mais au lieu de prononcer des noms d’organes sexuels, elle se contente de mauvaises blagues. Cela commence par la lassitude de cette saison. N’oublions pas qu’en plein été, après un catastrophique Wimbledon où ses rivales étaient juste à leur niveau – ce qui suffit pour la sortir -, notre Jennifer Lopez des salles de muscu a déjà plaidé la fatigue sur un yacht en Méditerrannée. Après un mois de reprise, elle vient de passer du « je ne suis pas encore revenue au top, c’est physique » à un « j’en ai marre de cette saison, je ne suis pas fâchée que 2007 se termine ». Du grand art, aussi limpide que la carrière de Di Pasquale. Sait-elle que faire du tennis est un métier ?

Ô rage, ho des espoirs

Mais le second balbutiement est plus inquiétant. Mauresmo, après son éclair de lucidité – « je suis devenue lambda » – a repris du poil de lavette. Comme au bon vieux temps, elle voit des signes, les mêmes que Chamou cherche dans les allées de Roland Garros. Son jeu serait mieux en place. « J’ai joué mon meilleur tennis depuis longtemps », a-t-elle avoué après son 1-6 dans le 3e set contreBondarenkov. « J’ai besoin de travailler. Je reste avec Loïc Courteau. » On se demande qui est l’homme dans leur couple. Si un jour, il veut réentraîner une autre joueuse, le maître psychologue qu’est Courteau ferait bien de se barrer. Car l’histoire (drôle) risque de se répéter de plus en plus souvent : « Je fais un break », annonce Mauresmo dans la foulée. »

30 Aout 2008 : « Le retour au plus haut niveau de Mauresmo est à prendre au sérieux. Les meilleures sont là, en pleine forme et Amélie est toujours en lice. Après avoir sorti deux outsiders (Dechy et Kanepi), son troisième tour face à la numéro 1 mondiale sera un vrai test. Si elle passe, la voie des quarts de finale sera grande ouverte pour la première fois en Grand Chelem depuis l’US Open, déjà, c’était il y a un siècle, en 2006. Une performance qui fera enfin fermer sa gueule au Vestiaire.
C’était une blague, les numéros 1 et 3 mondiales ne sont déjà plus là et Amélie pourrait bien annoncer sa retraite si elle ne réussit pas à passer le terrible obstacle Julie Coin, qui ne devrait en principe pas prendre la tête du classement WTA lundi prochain. »

4 septembre 2008 :  « Mauresmo : Cyrulnik lui avait déjà casé un rendez-vous pour lui expliquer qu’elle n’était pas concernée. Après deux demi-finales quand tout le monde était à Pékin, elle a frôlé les quarts en Grand Chelem. Heureusement, la terreur Penneta est passée par là. »

13 septembre 2008: Le hic Courteau

9 janvier 2009 : « Une journée après avoir failli aller au Coin, Amélie Mauresmo a signé son grand retour. En Australie, d’où elle avait ramené deux titres du Grand Chelem, une fois avec la petite coupe, une fois avec la grande. A chaque fois, elle avait presque battu la numéro 1. Cette fois-ci, c’est fait, ou presque, à cinq places près, elle l’a même torchée en jouant mieux au tennis. »

27 janvier 2009 : « Il paraît que Jankovic était numéro 1 mondiale, mais Mauresmo sait bien que ça veut rien dire. »

16 mai 2009 : Question réponse

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8 septembre 2009:  « Pendant ce temps-là, Clijsters revient et bat tout le monde. Hénin aura bientôt envie de revenir, Mauresmo a déjà envie de partir. »

Open de Paris : Bercy pour tout et à l’année prochaine

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Benneteau bat Federer qui sourit, la saison est donc bien finie. A quelques jours du gala de fin d’année, et avant le sommet mondial Tsonga-Simon, le Vestiaire dresse une première partie de son bilan.

Canal+ a été bien inspiré en début d’année en créant sa série des mousquetaires après une saison pas meilleure que les autres juste plus dense. Vérifions donc si nos quatre garnements sont entrés parmi les meilleurs joueurs du monde. Quatre top 5 (voir définition ci-dessous), du jamais-vu, on n’arrête pas le progrès. Premier indice, Patrice Dominguez a été viré.

Top5 : Joueur top niveau, finaliste des petits tournois, régulièrement demi-finaliste dans les grands, mais rarement gagnant.

Monfils, ce héros

Le 16ème joueur mondial n’est apparemment pas dans les 5 mais peut-être est-il victime d’une erreur informatique. Il a disputé 19 tournois cette saison contre 17 l’année dernière, la progression physique est intéressante. Il a remporté un tournoi et fait une finale, c’est arrivé à Santoro aussi. Son meilleur résultat en Masters est huitièmes de finale, deux fois, battu par Roddick d’abord, son corps et Ljubicic un peu ensuite. En Grand Chelem, c’est son quart de Roland-Garros sorti par Federer. Il fait donc la même saison qu’en 2008, ne fera jamais mieux et n’est pas le nouveau Noah. Ou alors il n’écoutera plus de rap et  arrêtera de gagner le tournoi de Metz. Mais de qui parle-t-on ?

Simon classement impressionne

Il est douzième mondial, comme l’année dernière, mais cette saison cette place ne donne pas droit aux Masters. A moins que. Son parcours 2009 avait bien débuté, ne chutant en Australie que sur Rafa en quart de finale, son premier faut-il le rappeler. La suite sera du huitièmes et du seizièmes en cascade. Avec un parcours intéressant en Grand Chelem, battu deux fois par Ferrero dont une fois par son corps. Et Hanescu fera le reste à Roland Garros, son corps était encore dans le coup. Tellement habitué à être blessé qu’il en devient meilleur, allez comprendre. En Masters 1000, il reste le plus régulier des mousqueterres, Djokovic deux fois en quart, et Tsonga deux fois en huitièmes. Pour progresser, Gilou devra arrêter de respecter la hiérarchie. Toujours trop gentil.

Gasquet pasa

Le Vestiaire parlait de Richie comme un immature chronique qui n’aime pas le tennis. Il ne l’est pas totalement, il a refusé de donner tort à notre spécialiste et Agassi s’est chargé de traduire sur papier les émotions de Gasquet. Curieusement, il n’a joué que six tournois de moins que l’année dernière, à croire que ce n’est pas incurable. Son point d’orgue mental et tennistique s’appelle Fernando Gonzalez. Deux Masters face à Verdasco lui permettront quand même de classer virtuellement son niveau dans le top 20 puisqu’il est 53ème. Santoro a pris sa retraite, pourquoi pas lui ?

Tsonga gne toujours pas plus

Le seul des quatre à être capable de rester top 10 joue sa saison à Bercy. Il était aussi le seul à pouvoir espérer devenir un top 5 mais aucune trace de ses demi-finales en Grand Chelem, mais pourquoi le Vestiaire avait-il plombé l’ambiance après l’Australie 2008 ? Il n’a pas tué Verdasco en Australie, l’Espagnol pourrait lui enlever le Masters. C’est Del Potro à Roland, c’est Karlovic à Wimbledon (7-6,6-7, 7-5, 7-6), par contre c’est Gonzalez à l’US Open. Sinon, dès qu’il est en forme, c’est Murray à Montréal, et Djokovic à Miami. Il perd contre meilleur que lui, de top 3 à top 5. C’est un top 10 mérité, contrairement à ses camarades d’armes il ne le restera peut-être pas. Enfin ça dépend de ses genoux, de ses coudes et de son dos, alors si c’est pour faire presque la même saison qu’en 2008 sans faire de pause, il faudra penser à se blesser plus souvent, ça évitera l’arthrose.

Abandon en Grand Chelem, défaites contre des joueurs mieux classés ou top 5 et période de creux, aucun titre, ni demie ou finale majeures. C’est le portrait de Federer, Nadal, Del Potro, Murray ou Djokovic ? Et c’est pas Verdasco.

Qui est le nouveau Merlin l’emmerdeur ?

c-fou

Le magicien pourrait enfin bientôt sortir de la forêt, le Vestiaire fait le tour des apprentis sorciers. Potion est longueur de temps.

Richard Gasquet

Tout plaidait a priori contre lui mais il a plus de ressources que l’on ne croit. Contre toute attente, il est bien dans la course. Il n’a pas encore 25 ans et sa réputation de joueur doué a déjà surpassé celle de champion en devenir. Certains jours, il ferait passer Harry Potter pour un débutant de paddle tennis. Il a déjà foutu la merde en Coupe Davis, c’est un bon début, mais la prochaine fois il faudra y trouver son compte, off shore si possible. Un avantage : le magicien l’a adoubé et pense pourquoi pas à lui filer ses recettes.

Nicolas Mahut

Blessé en 2008, il vient d’enchaîner une remarquable saison pour son retour. 8 matches sur le circuit ATP, des Challengers en pagaille, une place de lucky loser qui lui permet de perdre contre Grosjean à Metz. Cherbourg, Saint-Rémy de Provence, Bordeaux, Metz, Rennes, attention quand même à ne pas devenir le nouveau Dupuis. L’ancien 40e mondial est 230e, il n’a plus le niveau en simple, il préfère le double, le magicien appréciera. Mahut est à un tournant : saura-t-il changer pour devenir attractif ? Jouer avec le manche est une option.

Gilles Simon

Il a fait le Masters, c’est éliminatoire même si ses balles pourries qui font mal jouer et son intelligence de jeu du joueur chétif sont un hommage au magicien.

Arnaud Clément

Le bandeau, les lunettes, le jeu, le gabarit, la puissance, il a tout pour faire un bon successeur. Bientôt 32 ans, 143e mondial, en plus il a l’air d’avoir de la suite dans les idées. Mais il y a cette finale de Grand Chelem qui fait tâche.

Edouard-Roger Vasselin

Il vient de battre Del Potro avec une coupe de cheveux de jeune premier, et ce n’est pas sans rappeler le sort que le magicien avait jeté à Safin, à moins qu’il ne se le soit jeté lui-même, en même temps que sa raquette. Ca restera à jamais un mystère, comme le vrai niveau de Del Potro ce jour-là et l’identité de l’entraîneur qui a soufflé à Santoro de jouer un coup droit à deux mains.

Julien Benneteau

L’un des favoris à la succession. Depuis qu’il a fait scander « Julien, Julien » à un grand court en Grand Chelem, on le sait capable de tout. Régulièrement taulé par Federer et il habite à Genève.

Jérémy Chardy

Personne n’a parlé d’imposture.

Pédant ce temps-là, Santoro prépare la sortie de son bouquin. Il a vraiment confirmé qu’il arrêtait ?

Fabrice Santoro : Par ici les Papeete

c-fou

Le Vestiaire salue les adieux du magicien, qu’il n’est toujours pas décidé à faire malgré la crise financière. Mais pourquoi est-il si magique  ?

Parce qu’il ne joue pas au tennis

Le coup droit à deux mains, certaines filles y ont pensé. Coup droit et revers coupés systématiquement, les spécialistes terre battue des années 70 ont fini par les abandonner. Amortis quand on ne sait pas trop quoi faire de la balle, montées à la volée au bluff, même Sampras n’y avait pas pensé, Agassi non plus, peut-être Pat Cash. Fabulous Fab a donc inventé un style de jeu inimitable, sauf par n’importe quel joueur pour déconner à la fin de son entraînement ou bourré sur le court privé de sa villa. Et encore, s’il n’y a pas de nanas à impressionner.

Parce que les voyages ça fait chic

Pas plus tard que cette semaine, un journaliste s’étonne qu’il aille à Moscou plutôt qu’à Orléans puisque sa carrière est finie. Pas pour le pognon mais pour les voyages rétorque Papy, qui précise juste aimer dormir au Ritz. Rien à voir avec le fric donc. Il n’avait plus vu Moscou depuis 2008. Les offices de tourisme du Qatar, des Emirats et d’Australie ne le remercieront jamais assez, les brochures gratuites sont dures à écouler.

Parce que c’est dur d’être invité partout

Le record du match le plus long a un prix. Les branlées contre Federer ont un prix. Ca coûte de ne pas gagner beaucoup de grands matches. Par contre, ça oblige à être présent le jour J : un lob bien placé  dans la raquette de l’adversaire, un coup entre les jambes sur l’adversaire à la volée, une vanne à l’adversaire après un jeu blanc de ce dernier, des courses partout en criant pour ramener des balles impossibles qui terminent en smash gagnant de l’adversaire, un amorti sur retour de service dans le revers de l’adversaire , il ne faut pas lésiner sur les prises de risque. Ca fait rarement avancer au deuxième tour, 469 victoires pour 440 défaites ne sauraient mentir. Mais ça n’empêche en rien de faire un premier ¼ de finale de Grand Chelem à seulement 56 ans et d’être invité l’année suivante.

Et même sur les plateaux télé

Il est difficile de se procurer les statistiques exactes, mais selon toute vraisemblance et malgré la longévité de sa carrière le magicien aurait passé plus de temps dans les talks show que sur les courts. Et pour cause, il a toujours deux ou trois tours à raconter. Qu’il aime que des gonzesses montent dans sa chambre à 2 heures du mat, qu’il n’a jamais très bien gagné sa vie, avec à peine  9 959 413 dollars. Soit plus de  500 000 par an en moyenne. C’est peu, surtout pour un joueur aussi bon. Cette année n’était pas la meilleure, avec seulement 340 000 pour l’instant. Heureusement il reste Bercy, ça valait bien le coup de rester en Suisse. Tout sauf une histoire de chèques à l’évidence.
Il aime aussi, qu’on lui mente en lui racontant qu’il a eu une belle carrière, ou alors Jeanne Calment a eu forcement une belle vie. Il est populaire en n’ayant jamais rien fait. Ca c’est magique.

Rien branler en profitant du système et se faire passer pour le meilleur joueur de double du monde , fallait s’y attendre, il s’était quand même débrouillé pour naître à Tahiti.

La légende : Où naît le Champion

 

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C’est l’histoire sans fin de l’exploit sans lendemain. Le tennis de haut niveau n’a jamais duré plus d’un jour chez Thierry Champion.

Les tournois du Grand Chelem, ils les attendait. Roland Garros, c’était son jardin. Mais qui joue au tennis dans son jardin ? Le jeune Thierry Champion n’est pas loin des 24 ans lorsqu’il signe sa première perf en Grand Chelem. A domicile, il élimine Guy Forget, lui aussi à domicile, cherchez l’erreur, et s’il y en avait deux. 5 sets contre le futur héros du palais des sports de Lyon, puis 5 sets contre Novacek qui n’est déjà pas un si un bon joueur, ça fait peut-être beaucoup pour un 191e mondial mais rendez-vous est pris.

Sergi pavoise

L’année suivante, Sampras n’en est qu’aux prémices de sa fabuleuse carrière sur terre battue, Champion ne lui laisse que 5 jeux. Santoro lui en laissera un de plus au tour suivant. 1991 est décidément son année puisqu’il atteint les quarts à Wimbledon en sortant la légende Pat Cash qui ne sait plus ce qu’est un quart de finale depuis Aout 88, ça fait 12-10 au 5e set. Il n’en saura pas davantage après. Les quarts lui tendent les bras, Edberg aussi, ça fait trois sets secs et le tunnel sous la Manche n’est pas encore fini. Champion est au sommet mais son amour des grands courts le pousse à continuer sa carrière pro au-delà de ses 26 ans. Roland Garros 1993, Camporese comprend sa douleur en quatre sets. Bruguera comprendra-t-il celle de Champion deux jours plus tard ?

Depuis ce temps-là, Champion s’est recyclé dans l’éducation d’enfants en difficulté. C’est pas facile tous les jours.

Gasquet : Héro malgré lui

La justice est formelle : la nuit agitée du jeune Richard à Miami n’aura pas de suite. Pamela est défoncée de chagrin.

Si ce n’est pas la grande forme, ça y ressemble. Après avoir écourté son US Open, le Biterrois a profité de la trêve que lui a imposé le haut niveau pour bosser. Coup droit, revers, service, volée, si seulement le mental était un coup. Il a fini son stage commando par un week-end chasse en baie de Somme qui s’est avéré plutôt fructueux. Le circuit national des grands tournois, ça sonne bien, la dernière fois qu’il s’était amusé comme un petit fou c’était les Petits As. Tarbes ? Nadal ne sait plus trop situer sur une carte : c’est près de Roland Garros, Melbourne, New York ou Londres ?

Gasquet s’est donc présenté à Metz frais et dispo, Eric Deblicker aussi, ça faisait pourtant que trois mois. La désintox provoque parfois des changements d’humeur. Par contre, dans ces cas-là, Tony Montana est toujours de bon conseil, et même quand c’est quelqu’un qui ressemble à Bob Marley qui dit de trouver un entraîneur étranger, il faut foncer. Pourvu que Federer ne mette pas une perruque de rasta pour lui dire que sans coach la vie est cool man, Ritchie ne s’en relèverait pas, l’Equipe Mag non plus.

Berrer basque

Cette semaine, c’est d’abord Michael Berrer qui ne s’en est pas remis. C’est souvent dans le tie break de la dernière manche que les grands joueurs font parler leur talent, rien à voir avec une victoire de merde contre un joueur de merde dans un tournoi de merde où Mahut joue Berrer et Grosjean sans gagner un set. Une victoire modifierait peut-être le jugement, Monfils est là. Et De Bakker ?

En attendant, Gasquet a réussi l’inévitable test de Rochus, le Christophe qui plus est. Les statistiques du Belge sont étourdissantes : 50% de réussite sur balles de break, 6 aces, 73% de premières balles dont 91% dans la dernière manche. Comment Gasquet et ses 21 aces sur 47 premières balles a-t-il pu gagner 6-2 dans la troisième manche ? Les premières balles à 130 à l’heure de Rochus ne sont pas en cause. Justine Henin a toujours rêvé de Coupe Davis.

Si Fabrice Santoro avait le niveau actuel de son jeune protégé, il continuerait volontiers quelques décades de plus histoire de mettre un peu de foie gras dans les épinards.

WTA : Le virus H.E.N.1

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C’était en mai 2008, le Vestiaire livrait l’un des diagnostics dont il a le secret : « Le tennis français ressemble à un hôpital psychiatrique. Hénin y a largement sa place. » Moins d’un an et demi après : Monfils a perdu contre de Bakker, Gasquet s’est drogué avec des galoches et Justine Hénin est de retour.

En mai 2008, le quotidien de référence faisait sa Une en célébrant le départ d’une championne. Le Vestiaire, loin d’être arrogant de compétence, rappelait que le départ du sanglier des Hardennes était tout sauf la marque d’une grande. Notre spécialiste tennis ne manquait pas d’ajouter que son come-back ne tarderait pas, arguments d’expert à l’appui.

Comment prévoir le retour d’une numéro 1 mondiale partie à 25 ans avec sa carrière devant elle ? Flash-back.

« 1. Melon for Evert

Pas une seule raison respectable n’a été donnée par Hénin pour justifier son acte. Pour une fois qu’elle n’était pas blessée ou en dépression, elle a trouvé le moyen de se faire interner. Sa pseudo-délivrance, sa fausse sérénité sont des marques de prétention. Et ses antécédents de mauvaise joueuse sont connus : elle n’est pas la seule à avoir pensé abandonner à cause d’un match mal embarqué contre Mauresmo, mais elle est la seule à l’avoir fait. Trouver momentanément plus forte qu’elle lui a été aussi insupportable que de perdre contre Bartoli à Wimbledon. Et si Mauresmo avait arrêté fin 2006, est-ce qu’on l’aurait félicitée de partir tout en haut ?

2. Une blessure pas si Graff

Elle aurait 13 ans comme Gasquet, on dirait qu’elle réagit en enfant gâtée. Ses malheurs ne pardonnent pas tout. On ne peut pas prétendre aimer le sport et encenser ce comportement. Quand Zidane est parti au top, il n’a pas vraiment été encensé, il est revenu. Pour sauver son âme, elle n’a plus qu’à revenir et présenter ses excuses à ceux qui croyaient en elle. Partir à 25 ans, numéro un, c’est bafouer un statut. Mais elle l’a répété souvent : « Je ne joue au tennis que pour moi. » Les rassemblements de Fed Cup devaient être festifs.

3. Seles tombée

Et puis, le très haut niveau, ce n’est pas que savoir gagner, c’est savoir se relever des périodes creuses aussi. Les grands champions, ceux qui marquent l’histoire sur le terrain, sont ceux qui confirment sans cesse et n’abandonnent pas. Elle l’avait fait jusque-là, mais son ultradomination inédite de 2007 l’a rendu inerte. « Sereine, soulagée » dirait-elle. Tsonga a rapidement et parfaitement assimilé qu’il fallait savoir perdre et il l’accepte jusqu’à en faire un principe immuable.

4. L’Effet Malisse

Si vraiment elle avait pensé arrêter en fin d’année dernière (2007), elle n’aurait pas poursuivi pour voir si elle pouvait encore mettre des taules. Si elle avait battu Sharapov à Melbourne, ils auraient attendu un bail leur mère de substitution, les futurs Rochus. La Reine se fout du monde. Et elle ose parler de soulagement, de décision réfléchie. C’est sûr que se faire tauler toutes les semaines, ça fait réfléchir. Mais elle n’a pas 50 ans comme Mauresmo. »

Rien ne tenait dans le départ de Justine Hénin, a fortiori pour une fille que l’on disait championne. Ce n’était que le caprice passager d’une sportive dépressive qui ne supporte pas d’avoir des rivales. Les analyses du Vestiaire triomphent une nouvelle fois et ce n’est pas tout. Notre spécialiste tennis dressait également le même jour, le portrait d’un autre ancien joueur de tennis :

« Gasquet, le benêt du tennis français. Son problème n’est pas qu’il est immature, mais qu’il le restera. Il n’est pas un champion, il n’est pas très malin, il pense que faire un break de dix jours avant Roland Garros n’empêche pas une bonne surprise. Et pourtant, il est le plus doué de tous. Arrêtera prochainement le tennis, peut-être sur ses meilleures vannes. » A l’impossible nul n’est tenu, pourtant il l’a fait et même davantage.

Tennis : Fed coupe

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Roger Federer s’est permis de ne pas gagner sa troisième finale de Grand Chelem. Vexé, il s’est auto-sélectionné pour la Coupe Davis.
Pourtant le numéro 1 mondial ne s’inquiète pas. Il a tort, voici pourquoi.

Parce que c’était lui le plus fort

En finale contre Del Potro, Federer a commis une grosse erreur : ne pas se répéter que c’était une finale. Des occasions gâchées, des coups de merde sur les points décisifs, une supériorité foutue en l’air, un adversaire pas très bon qui reprend confiance, même Tsonga en a profité il n’y a pas si longtemps. Dans le deuxième set il rate des balles de break, dans le troisième aussi, dans la quatrième aussi. Dès que Del Potro breake, il revient. En regardant le score avant le cinquième set il croyait jouer Karlovic, il ne s’est pas méfié. Après la cinquième manche, il ne se méfiait d’ailleurs toujours pas.

Parce que Del Potro c’était Federer

Après avoir humilié Soderling, Djokovic, mais aussi Murray en conférence de presse, Federer était au top de sa forme. Arrogant, prétentieux, mais toujours plus sympa, il avait même traité Del Potro de finaliste avant la finale. Bien vu, ça a failli marcher sauf que l’Argentin est aussi persuadé d’être le meilleur. Gagner les deux derniers sets après avoir craqué dans le troisième : Murray a désormais la confirmation que ça peut se faire. Il a même fini par taper dans les mains des spectateurs en plein match après avoir mis Federer à deux mètres de la balle, un récital.

Parce que c’est pas bon de jouer tout seul

A force de ne pas avoir d’adversaire à sa mesure, Federer ne différencie plus l’entraînement, des matches. Surtout qu’avec les gamines, il ne dort plus mais la situation d’avant US Open n’exigeait pas d’être en forme. Personne ne l’a prévenu qu’un bon joueur était aussi dans le tableau, on ne lui avait parlé que de Murray ou Nadal blessé, en finale. Les journalistes les plus vicieux avaient même évoqué un Français sur son passage. Son dernier grand match remonte à Roddick en finale de Wimbledon, mais ça ne compte pas : l’autre a fait le match de sa vie. Le dernier adversaire à la mesure de Federer est un jeune espagnol originaire des Baléares qui, aux dernières nouvelles, aurait perdu ses genoux et ses pieds à force de se déguiser en taureau castré.

Pendant ce temps-là, Gasquet est la tête d’affiche à Metz et Chardy a un costume de Coupe Davis. Dominguez se marre, Forget est toujours là.

US Open : Andy cap international

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Il faut toujours se méfier des classements qui ne veulent rien dire. Murray était persuadé que la mise en garde concernait Cilic. Au moins, cela lui aura permis de pas prendre, au jeu près, la branlée que Federer avait mis à Robredo la veille.

A priori, le match avait tout du cadeau. Un cadeau que le redoutable Andy Murray s’était offert à la force du poignet, en l’absence de la femme de Chamou. La faute à une accumulation de points ATP entre une finale, une demie, deux quarts et quatre huitièmes, tout ça en Grand Chelem. Un palmarès de champion qui lui offrit naturellement la seconde place mondiale. Derrière lui se battaient en duel 6 victoires de Nadal ou même le titre, la finale et les quatre demies de Djokovic. Mais n’allez pas croire que Murray est mauvais en dépit d’une rime troublante car dans les Masters 1000 Andy ne s’en laisse pas compter. Il en a gagné 4, à peine 1 de moins que Djokov, à peine 11 de moins que Rafa. N’allez pas croire non plus que Nadal mène 7-2 dans leur face-à-face et Djokovic 4-3. Federer a bien perdu 6 fois contre lui, à Dubai et Doha surtout. La finale de l’US Open, ça ne comptait pas vraiment. Mais n’allez pas croire qu’Andy Murray est un imposteur.

Marin d’eau douce

Marin Cilic était venu à Flushing chargé, à 20 ans, de ses victoires à Chennai et Zagreb et d’une belle vingtième place mondiale et il n’avait encore pris de taule face à Del Potro. Mais n’allez pas croire qu’Andy Murray est un cas désespéré. Il n’a que 22 ans et ce n’est pas trop tard pour espérer un jour triompher en Grand Chelem. Pas faux, Novak aura attendu 21 ans, et Nadal 19. Et pour passer les huitièmes ? De toutes façons les palmarès, ça veut rien dire non plus. Mais si on considère que Federer a gagné le sien à 22 ans aussi, il faut donc qu’Andy s’impose dimanche à l’US Open. Aux dernières nouvelles seul Escalettes y croirait encore.

Pendant ce temps-là, L’Equipe.fr ne comprend pas trop ce qui est arrivé à Murray. Et si lire le Vestiaire en avril dernier aurait évité à bien des gens de dire bien des conneries.

Gasquet : un faux ou désintox

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Richard Gasquet et la justice ont fait ami-ami. Le Mozart du tennis peut continuer son oeuvre, Pamela est déjà au pieu, Dusan Vemic a marqué de précieux points ATP sans tarder.

Deux mois et demi plus tard, Richard Gasquet a eu gain de cause. Non seulement le tribunal a reconnu qu’il avait bien embrassé Pamela mais en plus il n’a pas menti. Seul Pinocchio a le nez blanchi. Deux mois et demi de suspension, rétroactifs, « justice a été faite. » Suspension, ça veut pas dire coupable, ça veut dire qu’on rend service si la pelle ne fout pas tout en l’air. Voici pourquoi.

Parce qu’il va en ressortir plus fort

On dit souvent que les épreuves sont un mal pour un bien. La sagesse même : Richard Gasquet a tiré d’énormes bénéfices de sa période d’inactivité. D’abord, Richard a fait de gros progrès en communication, allant presque jusqu’à comprendre quand Pujadas lui a parlé de mansuétude. Ensuite, Thierry Champion va se concentrer sur Julien Benneteau. Enfin, le sort lui a finalement souri puisque dans le même temps, ses potes Tsonga et Simon, deux de ses concurrents au Masters, ont aussi été privés de match de haut niveau depuis mars. Tout reste ouvert, Murray n’est pas numéro 1 : justice a été faite. Ses cheveux ont été blanchis, ça valait bien un shampooing.

Parce qu’il va re sortir plus fort

Il est bien loin le temps où les subtilités de la langue roumaine lui échappaient, un soir de Coupe des vices. « Sans queue ni tête », râlait alors Tsonga dans l’alcôve voisin, incrédule devant une telle naïveté. Les faubourgs de Buccalrest ne sont qu’un souvenir de jeunesse, Ritchie a bien grandi. Le tribunal l’a formellement reconnu : il a bel et bien embrassé Pamela. La coquine s’est défendu qu’une galoche ait été mise en jeu ? Là où Cécillon aurait pu trouver à y redire, Richard est resté de marbre. Il a eu raison : justice a été faite.

Parce qu’il va se faire re-sortir plus fort

Au moment de sa galoche malheureuse, Richard X était dans un passe exceptionnelle et on ne parle pas de Pamela. Troisièmes tours à Melbourne et Indian Wells, deuxièmes à Barcelone et Rome, et le destin qui frappe sans demander son reste de vodka-pomme. Si on remonte à 2008, l’US Open nous cache un premier tour et Cincinatti un deuxième. Suffisament mature et bien dans sa tête pour ne pas faire des conneries extra sportives ou tirer un coup avec une fille facile, suffisamment professionnel et passionné par son métier pour déclarer forfait à un tournoi et sortir avec Thierry Champion : l’avenir est radieux. Ce n’est pas lui qui jouait au Tetris lors d’un match décisif de Coupe Davis, ce n’est pas lui non plus qui chope des rubéoles au genou. Il est heureux de pouvoir rejouer, on l’imagine aisément, un gai luron comme lui. Papa ne disait pas autre chose quand il avait quatre ans. Parfois il avait un sourire quand on lui faisait des chatouilles.

US Open : Info ou desintox ?

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Depuis que Thierry Bisounours a obtempéré aux injonctions de Bilou, son patron, il s’est coupé l’oreille et n’est donc plus joignable. Du coup, nous avons contacté son cousin Richard, qui venait tout juste de sortir du bain de boue dans lequel il avait été traîné.

Bonjour Richard, pardonnez-nous de ne pas vous lécher le cul, mais ça peut donner trop de vitamines. Soulagé ?

Ecoutez, le jugement va être rendu public, vous pourrez y lire tous les détails. Ce n’est ni le lieu, ni le moment de parler masturbation (il se retourne vers la demi-pute qui l’accompagne, se fait un rail de galoches et se tourne vers Thierry Champion). Putain Thierry, y’a rien dans ta vodka-pomme, je vais te foutre un procès au cul !

Finalement, le tribunal a été plutôt clément ?

Ecoutez, je pourrais vous dire qu’Arnaud Clément n’a rien à voir là-dedans, je passerais pour un con, ça vous ferait une bonne vanne. Je préfère vous dire que c’est le cadet de mes soucis, je m’expliquerai avec lui (il pointe son doigt vers la télévision qui diffuse la finale 1988 de Roland-Garros). Je remercie mon agent et Arnaud Lagardère.

Vous semblez mélanger un peu tout, non ?

Ecoutez, je vous l’ai dit, je remercie ceux qui m’ont soutenu, mon agent et Arnaud Lagardère. J’ai été traîné dans la boue, aujourd’hui vous z’avez qu’à lire le jugement.

Oui, Gasquet est coupable d’avoir consommé de la cocaïne…

Attendez, c’était pas prévu ça (il se tourne vers son agent et une photo d’Arnaud Lagardère). C’était quoi, déjà, la phrase ? Ah oui, ça n’a pas été fait ciment.

Sciemment, vous voulez dire. On est au courant. Une peine de 2 mois et 15 jours, ça rime à quoi ?

Ecoutez, je me rendais déjà compte de la chance que j’avais de faire une carrière de tennisman, mais là je m’en rends encore plus compte.

On a un peu l’impression que vous débitez des phrases apprises par coeur, et quand on sort du cadre des questions ultra complaisantes habituelles, vous semblez à côté de la plaque. Pouvez-vous nous expliquer en quoi vous êtes innocent si vous êtes quand même condamné ?

Oui, je serai à l’US Open. Et j’espère bien réintégrer le Top 10, qui est mon vrai niveau.

La drogue fait peut-être encore effet dans votre corps. Le niveau Top 10, ça fait longtemps que ce n’est plus le vôtre.

Mais putain, Henri, je vais te démonter la gueule. J’ai rien pris et j’irai au bout de la plainte. Je vous jure que vous saurez si Pamela avait la moule qui coulait.

Vous semblez perdre votre sang froid…

Mon sang froid ? Mais j’ai rien pris je vous dis, ce sont les médias qui m’ont traîné dans la merde.

En disant que vous aviez été contrôlé positif à la cocaïne. Mais c’est le cas, non ?

Un nanogramme par décalitre, même pas la moitié du quart d’un rail. Je vais le démonter Leconte. Heureusement que mon agent et Arnaud Lagardère étaient là.

Comment allez-vous faire pour recommencer à gagner alors que ça ne vous est jamais vraiment arrivé depuis l’âge de 14 ans, que votre mental paraît un peu limité et que, sans vouloir vous offenser, vous n’êtes pas très malin ?

(Après une dernière galoche un peu trop appuyée, il s’évanouit. Le centre anti-poison est prévenu. Le diagnostic est sans appel : c’est une overdose).

Retrouvez l’intégralité de l’interview, sans les questions, sur France 2, Europe 1 ou dans Le Parisien.

Wimbledon : Le géant vert

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Il possède le record d’aces en match (55), la plus grande taille du circuit (2,08m) et un record du second service le plus rapide (231 km/h) supérieur à la somme des vitesses des services d’Arnaud Clément durant toute sa carrière. Pourtant, il n’a jamais fait un revers de sa vie. Voici l’étrange histoire du service volé, l’épaule qui valait 3 millions.

Avec Andy Roddick, il reste sur six tie-break d’affilée. Avec Sam Querrey, pas loin. Les médecins ont encore du mal à identifier cette pathologie rare chez les quarts de finaliste de Grand Chelem. Et pourtant, Ivo Karlovic est encore là. Sa carrière débute en février 1999, chez lui en Croatie. Ljubicic n’est pas encore une épave qui bat des Français quand le petit grand Ivo perd contre l’Israélien Weelgen (6/7, 7/5, 6/7). Un mal pour un bien : Ivo a trouvé sa voie. Il ne s’emmerdera plus à essayer de jouer plus de deux coups, ce sera ace et retour gagnant ou rien.

Au tournoi de Leeds suivant, les progrès sont foudroyants. Il expédie Sherwood en demies (7/6, 7/6), avant de tomber avec les honneurs en finale contre Koll (6/7, 6/7). La machine est lancée : Merry (6/7, 7/6, 7/6) puis Olivier Rochus en finale (7/6, 7/6) ne résistent pas. Il enchaîne Elseneer à Mulhouse (7/6, 7/6), Zib à Prague (7/6, 6/7, 7/6) Fornar à Bristol (7/6, 6/7, 7/6) et Bastl à Grenoble (7/6, 7/6). Les Grand Chelems s’ouvrent, et il brille à Wimbledon 2004 en sortant Lopez (n°22), (7/6, 7/6, 6/7, 7/5). C’est alors le temps des premiers doutes pour un joueur qui a sûrement grandi trop vite. Grisé, il se présente à Wimbledon 2005 sans se méfier de Bracciali, et c’est l’accident. A 6/7, 7/6, 3/6, 7/6, on lui apprend que dans le cinquième set il n’y a pas de tie-break. Tétanisé, il perd 12/10. Mais Ivo a de la suite dans les idées.

Drag Queen’s

Il élimine Patience au premier tour de Roland 2006 (7/6, 7/6, 7/6) et retrouve la confiance. Au Challenger de Sunrise la même année, les observateurs sont sous le choc. Dix sets joués, huit tie-break, il prépare son retour sur le devant de la scène. A Surbiton en 2007, il confirme en étrillant Childs (7/5, 6/7, 7/6) puis Jones (7/6, 4/6, 7/6). Il remporte Nottingham, Houston et Stockholm puis dégote une résidence secondaire au Queen’s, pour environ 50 points ATP par an. Il y bat Safin 7/6, 7/6 et frôle des exploits contre Nadal (7/6, 6/7, 6/7) en 2008 et Roddick cette saison (6/7, 6/7). Il remporte de nouveau Nottingham en 2008 en s’offrant notamment Querrey (7/6, 7/6), Monfils (7/6, 7/6) et Verdasco en finale (7/5, 6/7, 7/6.) Sa stature change, même si Stadler (n°128) ne s’en rend pas vraiment compte une semaine plus tard à Wimbledon. Tsonga le trouve injouable, Devaarman, Stakhovsky, Chiudinelli, Gil et Kubot ne voient pas de qui il parle.

Le grand moment de sa carrière, avant aujourd’hui, fait encore soufrir Federer. 7-6, 4-6, 7-6, Ivo découvre les quarts de finales d’un masters, c’était à Cincinatti, ça vous change un homme. Kohlschreiber est évacué 7-6, 7-6.

Wimbledon : Gotha city

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Roger Federer a-t-il raison d’être aussi arrogant ou Garcia Lopez avait-il finalement le droit de poser la main sur l’épaule du maître sans regard réprobateur ? Si c’est pour être aussi populaire que Sardou, ça marche. Si c’est parce qu’il regarde qui figure dans le tableau des quarts de finale, ça marche aussi.

Le n°3

Andy Murray. Il a quand même joué le n°76, le n°74 et le n°31. Le terrible tableau londonien lui proposait en huitièmes de finale le n°18, baptisé le Federer junior, qui tenait déjà son exploit : jouer deux Argentins à Wimbledon (n°108 et n°57) avant le qualifié américain n°136. Murray s’en est brillamment sorti en à peine quatre heures de jeu, cinq sets, et dix balles de break sauvées. Place au n°69, pas un cadeau. Le numéro 1 frémit.

Le n°4

Novak Djokovic. Les observateurs saluent sa montée en puissance. Il y a de quoi. Ses victimes – les n°81, n°102, n°25 – avaient en effet écumé pas mal de challengers cette saison. Pour ceux qui ne connaitraient pas le n°46, que Djokovic a sorti en huitièmes, il est petit, a un revers à une main comme le n°32, mais lui porte une casquette et il n’a même pas son brevet de magicien.

Le n°6

Andy Roddick. Un set abandonné au n°41, un second au n°39, puis un troisième au n°30, heureusement que le n°20 n’était pas préparé au retour de service. Face à l’épouvantail n°37, surnommé le magicien aux poches pleines, ç’aurait été une autre histoire. Il affrontera le n°56 pour une place en demie. C’est cool, les Grands Chelems.

Le n°34

Tommy Haas. Le nouveau Stich rêve de succéder à son illustre prédécesseur, avec huit ans de plus au compteur. A retrouvé les plaisirs d’être tête de série en débutant contre les n°197 et n°137. Puis le n°13, et surtout le très dangereux n°26, qui avait écarté les n°96 et 101 du tournoi, lui ont ouvert la route des quarts. Il jouera le n°4. Murray est jaloux.

Le n°36

Ivo Karlovic. Les mauvaises langues ne voient en lui qu’un gros bourrin qui sert fort et le surnomment Pistol pute. Il y a quelques jours, le n°2 disait même que Karlovic, ce n’est pas un joueur de tennis. Erreur, il est tête de série n°22, logique pour un 49e mondial.

Le n°56

Leyton Hewitt. En arrivant à Wimbledon, le génial Autralien pensait, comme l’opinion publique, être fini. Des victoires sur les n°107, n°5, qui n’avait pas touché à l’herbe depuis un an, n°55 et n°23, ça compte comme un nouveau départ ou quatre scalps de tocards ? Les services du n°6 en décideront.

Le n°69

Juan Carlos Ferrero. Protégé par sa wild card, il est le nouveau Kuerten. Un spécialiste du gazon qui, à l’image d’un Federer, aborde ce tournoi pour un fantastique doublé Roland Garros 2003-Wimbledon 2009. Une juste récompense pour ses six dernières années, couronnées de 0 titre jusqu’à Casablanca 2009. L’exploit est d’autant plus beau que son tableau n’est pas dégagé : il a dû batailler contre le n°44, le n°37, le n°10 qui cherche encore du gazon au Chili, puis le n° 7, qui n’a volé sa place ni en huitièmes en battant les n°94, n°120 et n°28, ni sa place dans le Top 10 puisqu’il n’en a battu aucun en 2009.

Pendant ce temps-là, les Français étaient trois en deuxième semaine, et on n’était même pas à Roland-Garros. Brabo ?

Wimbledon : Ivo per lei

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Deux matches joués, dont deux victoires et une défaite, Jo-Wilfried Tsonga n’est pas un joueur comme les autres. Par contre, comme Gicquel, Clément et le Magicien, il est déjà à Gatwick.

Jo-Wilfried Tsonga n’en finit plus d’affoler les compteurs. Après sa finale en Australie, le prodige français a enchaîné deux troisième tours, un huitième et un quart de finale. La thèse de l’accident de parcours définitivement écartée, le Manceau reste pourtant le meilleur joueur français actuel, grâce à une qualité insoupçonnée : il est le moins blessé en 2009. Le plus grand des Mousquetaires est pourtant tombé hier contre un grand du circuit, Ivo Karlovic. Federer n’est pas sûr de le reconnaître. Grand comment ?

Ivani sévit

Mieux vaut servir que courir : Ivo Karlovic n’a jamais vraiment aimé jouer au tennis. Moins l’échange dure et plus il a de chances de ne pas le perdre. Tsonga a certainement l’impression de s’être fait dérober sa définition du tennis, mais il n’imaginait pas qu’un autre joueur pouvait avoir un coup droit plus académique que Llodra. Karlovic n’aurait que le service ? Il fait en moyenne vingt aces par match ? « Injouable », peste Tsonga, après avoir passé trois heures à en prendre 46.

Avec 100% de balles de break converties (0/0), il a pourtant de quoi être fier. Gabaschvili et ses huit balles de break, Mahut et Roddick et leur deux opportunités, sont restés à 0% au Queen’s contre le Croate. Face à une telle machine, Tsonga a même réussi l’exploit de remporter 14% de points sur service adverse, là où Karlovic n’en a inscrit que 21% en jouant avec le manche. Federer a tout vu, il pensera sûrement à lui emprunter ses retours bloqués plein couloir ou ses anticipations dans le contre-pied du service. Le retour de service, c’est juste une statistique ou ça se travaille vraiment ? S’offrir deux fois le service de Golubev n’était donc pas un exploit ?

Et pour Santoro de plus

Par notre consultant, Fabrice Cent Euros

Roger RTT

Plus sur le déclin que jamais, Roger Federer a été à deux sets de tomber dans le piège Kohlschreiber. Deux jours après avoir oublié d’enlever son gilet en laine pour enterrer Garcia-Lopez, Federer n’a converti que sept balles de break sur vingt-deux. Avec un désolant 6-3, 6-2 pour commencer, le Suisse n’était pas bien. Son break d’avance au troisième set n’a pas suffi, Kohlshreiber a relancé le match. « Il s’est vraiment bien battu sur la fin. » C’était pour le 6-1 dans le quatrième set en 29 minutes ou la sortie du Center court de Kohlshreiber ?

Schiavone de Marseille

Après un premier set perdu mais solide (7-6), elle a eu la mauvaise idée de prendre une barre de céréales. Pomme-kiwi, 6-0, Bartoli ne reverra pas la finale.

Like a Virginie

Troisième tour en Australie, huitième à Roland et déjà huitième à Wimbledon : Virginie Razzano est bien la nouvelle Amélie Mauresmo. Vanne ou pas vanne ?