Pays-Bas-Espagne (1/2) : La mort Roja

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Quand Sneijder et Robben affrontent Xavi et Iniesta, il ne manque plus que Toulalan pour être en demi-finale de Ligue des Champions. Mais ça ne veut rien dire.

Messi aurait pu être décisif et faire gagner seul l’Argentine. Higuain aurait pu marquer quand ça comptait vraiment. Cristiano Ronaldo aurait pu briller ailleurs que devant Lloris. Curieusement, rien ne s’est passé ainsi. A croire que Le Vestiaire avait décidé en octobre du reste de la saison, à travers son fameux nivellement par le bas, consacré dès les quarts de finale de C1.

Désormais, le foot n’est plus dominé, les meilleures individualités ne sont plus assez fortes pour porter à elles seules leurs équipes. Les collectifs composés de joueurs moyens peuvent rivaliser avec les autres. En clair, tout le monde a le même niveau, sauf Higuain bien sûr. Sur ce principe, l’Inter pourrait très bien être champion d’Europe, le Bayern et Lyon en demi et Ibrahimovic, Higuain et Demichelis avoir le droit de pourrir la saison de Messi.

Forlan ou pas rapide ?

Tous sauf un : Thomas Müller. La nouvelle star allemande n’a eu besoin que d’une année pour faire du Bayern la troisième équipe mondiale, clubs et nations réunis, à égalité avec le Penarol Montevideo. Enlevez-lui Demichelis et même Mourinho ne se balade plus. Messi a confirmé lui aussi qu’il n’était qu’un demi-Maradona, un message qu’il avait déjà cherché à transmettre à toute la Catalogne. Que Sneijder et Robben, qui ne se sont même pas imposés au Real, soient avec le buteur de Valence les vedettes de la Coupe du monde n’inquiètera personne.

Que l’Espagne 2010 remporte le titre, en jouant encore moins bien qu’en 2006, ne sera que justice puisque Villa a remplacé Ibra le temps d’une Coupe du monde, voire un peu plus. Après avoir échoué en C1, Barcelone est donc devenu champion du monde juste parce que la défense brésilienne et l’attaque hollandaise n’ont pas le droit de porter le même maillot. Et si l’un a finalement pris le dessus sur l’autre en quarts de finale, ce n’est que pour rendre hommage à Cannavaro, Gallas et tous les autres, même Puyol, catastrophique hier soir, mais soutenu par Robben, comme il le fut par Kroos en demi et Cardozo en quart. Et Xavi se fit une nouvelle fois piquer son Ballon d’or par Iniesta, qui ne l’aura pas.

Forlan n’aura finalement été que le meilleur joueur du haut de tableau. C’est déjà pas mal, même si  Iker Casillas a embrassé une autre voie.

Espagne-Allemagne : Müller au vaincu

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L’Espagne va donc enfin devenir championne du monde. Est-ce seulement à cause d’une bande de puceaux d’outre-Rhin ?

Qu’avait-il pu passer par la tête du Vestiaire pour dire que Müller était le joueur clé de cette équipe ? Car notre spécialiste était en réalité bien en-dessous de la vérité. L’Allemagne, c’est Müller. Et l’Allemagne sans Müller, c’est la France sans Zidane. Il n’y a plus rien, dix joueurs de champs transformés en poteaux, incapables de créer quoi que ce soit et Schweinsteiger pour faire joli. Mais n’est pas Otamendi, Higuain, Demichelis et l’autre axial qui veut.

Surtout quand Klose explique en 90 minutes pourquoi la plupart de ses buts en Coupe du monde ont été inscrits au cours de premiers tours, Angleterre et Argentine inclus. Surtout quand Ozil confirme que son pucelage aura du mal à partir. Surtout quand Trochowski continue de jouer à Hambourg, même si Karlsruhe mériterait légitimement de l’avoir dans son effectif. Et même si Kroos a raté la balle de match, ce qui aurait pu tomber sur un autre mais non, c’est sur lui. Mario Gomez ne serait donc pas le remplaçant du remplaçant de l’avant-centre du Bayern pour rien. Pour info, le remplaçant s’appelle Klose.

Ozil d’aliénés

Hélas, l’histoire ne dit pas si Khedira a touché un ballon hier soir, et personne n’ira vérifier. Sans Müller, Low ne pouvait rien tirer d’autre de son équipe. Il avait même compris qu’une finale ne passerait que par une prière : que sa défense fasse correctement son boulot. Elle l’a exaucé, sauf sur un corner anecdotique à la 72e minute. Et pourtant, Boateng et Jansen ont eu du mal et pourtant c’était Pedro en face.

Thierry Henry comprend soudainement ce qui a pu lui prendre la place, l’humiliation ne s’arrêtera donc jamais. On ne pourra par contre rien reprocher à Podolski, qui était bien là, mais pas Müller pour lui donner le ballon. Et pour ceux qui auraient pas compris le rôle de Müller, demandez-vous pourquoi le pressing espagnol récupérait tous les ballons, pourquoi l’Allemagne a pratiqué un vilain kick and rush et pourquoi les contre-attaques n’ont même pas pu mettre à l’épreuve l’horrible défense espagnole.

En Espagne, il y a Iniesta et  Xavi derrière, Puyol, Piqué et Ramos devant. Et oui. Et si Villa a presque 29 ans, ce n’est pas un hasard. Et non.

TF1 : Zabel anonyme

Canal a pris Jacquet, Roux, Pauleta, Gerets et Sonny Anderson. TF1 a pris le reste, ça coûte et ça n’a rien à dire. Ou ça ne sait peut-être pas le dire. Voici les 5 raisons  qui vous ont fait éviter ou pas TF1, de toute façon vous n’aviez pas le choix et Liza est aussi sur RTL.

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Christian JP : « Et voilà une balle de but. » « On se calme, attention monsieur l’arbitre, il faut ramener le calme. » « La côte a baissé à 2,10, pour plus d’infos, TF1.fr. »
Comme pour l’équipe de France, il a obtenu sa place au Mondial sur un coup de dé. Comme pour l’équipe de France, il aurait dû s’arrêter dès les poules. Mais ce ne sont pas toujours les meilleurs qui jouent les finales, sinon Leboeuf ne parlerait probablement pas à Brogniart avec le chapeau d’un crooner sur la tête. Larqué a néanmoins dû s’incliner la mort dans l’âme, c’était lors d’Espagne-Chili : « Vous aviez dit que les Chiliens termineraient à 10, bien vu. » Ralenti à l’appui, c’était une erreur d’arbitrage.

Fabien Barthez : « Je pense que les Bleus vont y arriver. » Consultant est effectivement un métier.

Robert Pires : Quand Lizarazu et Barthez s’envoient des vannes de champions du monde, il est là et il ne participe pas. Quand Brogniart le laisse conduire l’interview de Malouda après France-Uruguay, il est là et ne participe pas. Pardon, il participe et émet une idée : le repositionnement à droite. Domenech avait bien trouvé son pire ennemi.

David Astorga : La promotion a du bon, sauf si à la fin on s’enHardy. Beugler qu’on aime quand c’est chaud sur le 1er corner ivoirien du 0-0 contre le Portugal peut coûter une carrière. Rien n’est perdu : il lui restera l’oeil du Praud en fin de parcours.

Frédéric Calenge : Denis Brogniart revendique la place à raison, mais deux conditions sont requises : être journaliste, et parler de sport. A défaut, Frédéric Calenge fait le nombre, de toute façon c’est ce qu’on lui demande puisqu’il était préposé aux interviews de Domenech après match, sur TF1 rappelons-le.

Allemagne/Argentine: Samba do Ozil

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Ce n’est pas qu’Higuain est un gros nul, ce n’est pas que Maradona avait un Messi dans chaque doigt de pied, c’est juste que la finale de ligue des champions c’était Inter-Bayern et que Lyon était en demi.

On ne répètera pas ce qu’on a déjà dit. On dira juste que l’Allemagne a terminé le match avec Jansen et Trochowski. On ne dira pas que le football subit un kolossal nivellement par le bas qui permet a des joueurs inconnus, sans experience ou juste pas très bon de pratiquer le plus beau jeu vu depuis la France en 2006.
Ça ne veut pas dire qu’elle est aussi forte, ça veut dire que l’adversité est si faible, qu’un collectif un tant soit peu huilé suffit largement. Un collectif et deux joueurs. Pas Ozil, ce Messi du pauvre, surcoté, qui ne sert à rien de plus que les autres mais Muller, le grand joueur de cette équipe. Jusqu’ici il n’avait marqué sa carrière que par le nombre d’occasions manquées contre Lyon, mais elles existaient. Muller n’est pas un buteur, c’est un créateur, le Ballack du riche, un numéro 10 qui ne joue encore officiellement que milieu droit. Son complément c’est Klose qui vient d’expliquer à Higuain la définition du mot décisif. L’Argentine se rappelle soudainement que Gonzalo aurait pu jouer pour la France, aurait dû. Milito n’est que champion d’Europe après tout et Tevez l’attaquant de City. Tevez, vendu comme un génie guerrier quand il fait des fautes et ne réussit aucun geste technique contre le Mexique, ne devient qu’ un simple bourrin sans talent quand il fait des fautes et ne réussit aucun geste technique contre l’Allemagne. L’Argentine n’a donc eu qu’un seul match important à jouer contre une équipe valable, elle l’a perdu avec la manière en se procurant autant d’occasions que d’interventions réussies de Demichelis durant tout le mondial. Ce n’est pas un hasard si nous indiquions que même Batistuta, Crespo et Veron n’y arrivaient pas. Maradona y arrivait, tirez-en les conclusions que vous voulez sur Messi.

Y’a comme un Hig, l’ultime récital

Le double buteur de Zurich, le triple scoreur de la Corée, l’impitoyable tueur du Mexique, le remplaçant de Benzema, a donc une nouvelle fois confirmé son talent brut. Douze actions, douze occasions de montrer qu’il n’est pas bon qu’à pousser le ballon derrière la ligne, qu’il n’est pas lent, qu’il n’a pas une technique de poussin, qu’il n’a pas une frappe de minime, qu’il sait faire autre chose que râler quand il est hors-jeu, par exemple faire des passes.
Higuain aurait donc pu réussir ses contrôles (14′ et 25′), il aurait pu cadrer sa frappe (34′), il aurait pu être assez vif pour se retourner face au but(18′) ou frapper avant que Lahm lui enlève la balle (63′), il aurait pu ne pas faire partie des 4 Argentins hors jeu pour avoir le droit de marquer (36′), il aurait pu ne pas raler quand 15m hors jeu l’arbitre lui interdit de poursuivre son action (56′),  il aurait pu ne pas s’appuyer sur son defenseur pour récupérer un ballon (50′), il aurait pu centrer en retrait et tirer mollement ailleurs que sur le gardien (54′, 62′), il aurait pu mener correctement une contre attaque en faisant par exemple une passe avant d’arriver dans les pieds de Boateng (59′), mais réussir une passe n’est pas forcemment évident non plus (61′).

Enfin, Higuain aurait pu montrer qu’il ne défendait pas comme un débutant devant Schweinsteiger connu pour sa qualité de dribble.

Allemagne-Angleterre : Ozil was born

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Le meilleur joueur allemand s’appelle Lahm, son adversaire l’Angleterre et sa star Capello. Ça veut dire quoi ?

Pour la première fois de son histoire, l’Allemagne se présente en huitièmes de finale d’une Coupe du monde sans Beckenbauer, Rummenigge, Brehme, Voller, Matthaus, Klinsmann, Kahn et Ballack. Un gros risque pris par le sélectionneur allemand, dont le nom échappe à tout le monde, mais ça ne durera pas. Car le risque est calculé puisque les cadres ont tous été remplacés par Schweinsteiger.

Si on ajoute la nouvelle perle de l’entrejeu, dénommée Ozil, capable d’au moins une bonne performance tous les deux matches quand l’adversaire s’appelle l’Australie et le Ghana, la Mannschaft a de sacrés arguments. Les mauvaises langues seraient tentées d’insister sur la performance serbe de la deuxième journée. Elles auraient tort, la Serbie ne s’est inclinée que contre l’Australie et le Ghana, les deux grosses équipes du groupe. En plus, l’Allemagne jouait à dix depuis près de trente secondes quand elle a encaissé le but, puis elle a raté un penalty et plein d’occasions. L’apanage des grands joueurs, sans aucun doute, Podolski profite d’ailleurs de l’occasion pour remercier à nouveau le Bayern de lui avoir permis de retourner à Cologne. C’est aussi la Serbie qui a tenu en échec les hommes de Domenech en 2009. Pas n’importe qui, donc, pas de nivellement par le bas.

Belle et c’est Bastian

L’Allemagne, ses brutes et son jeu chiant mais efficace ne disparaîtront donc jamais, même si on les remplace par des petits gabarits qui jouent à une touche de balle. Car l’Allemagne 2010, c’est aussi un joli mélange de joueurs chevronnés et de clubs qui le sont à peine moins. Ozil, Khedira, Friedrich, Schalke 04, Werder Breme, Stuttgart, Cologne, pour un peu Klose serait presque titulaire en club.

Le seul point faible de cette équipe, qui compte tout de même son Brésilien naturalisé, et Neuer, qui ferait presque oublier Kahn et Lehmann, serait donc son ossature munichoise. Le Bayern peut-il réapprendre la défaite à l’Angleterre après lui avoir apprise en club, voire être champion du monde ? Tout dépend si Robben et Ribéry sont rétablis, et si Muller et Badstuber ont brillé contre Lyon et l’Inter. Quoiqu’il arrive, tout sera cette fois jouable puisqu’il n’y aura pas Mourinho en face, juste Fabio Capello et David James.

Henry, Evra, Abidal : Le grand déballonage

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On n’en avait rien à foutre d’entendre Evra et Abidal, on a quand même écouté Henry. L’humiliation continue maintenant.

Le Vestiaire vous avait conté après France-Chine ce que ferait Henry de sa dernière compétition de haut niveau : un gros bordel. Nous n’avions, en revanche, pas prévu qu’il continuerait de se ridiculiser à son retour. Il ne manquait plus que des larmes, mais il n’en aura pas car il s’en tape, mais n’allez pas croire que tout ça n’est que pour se poser en victime. Le plus grand attaquant de l’histoire du football français a donc livré ses quatre vérités hier soir. Des vérités vertigineuses. 

« Je me suis senti écarté. » Le scoop est retentissant. Qui aurait cru qu’après son lynchage de France-Irlande, sa grosse saison barcelonaise, l’amour de Domenech pour ses cadres, la grosse demi-heure disputée sur six matches et le don de son brassard à un gamin surdoué, qu’ Henry n’était plus l’indiscuté capitaine de la sélection ? Mais la plus grosse surprise est sa lecture sociétale des problème de l’équipe de France.

« Monsieur Tigana me faisait ramasser les ballons. Aujourd’hui, c’est fini. » Henry ne supporte donc pas que Ribéry ne lui ait jamais ciré les pompes. Qui l’eut cru, Henry a le boulard et il y a une fracture entre les jeunes et le vieux. Une analyse avant-gardiste difficilement décelable il y a deux ans, quand le déjà exemplaire Evra et son pote Vieira se foutaient sur la gueule à l’Euro 2008. Autant écarter Benzema.

« La fierté d’un homme en prend un coup. » Qui l’eut cru, Henry n’a quasiment parlé que de lui durant une demi-heure d’interview diffusée, il ne voulait que rajouter une participation en Coupe du monde à son palmarès et sa carrière est finie depuis mai 2009. Lizarazu, Desailly et Thuram sont rassurés, leur humiliation n’en est restée qu’au terrain. C’est pas si grave, Canal lui a signé hier son premier contrat.

France-Mexique (2/3) : « Quel journal de m…! »

Tout le monde tombe aujourd’hui sur le sélectionneur, sur ses joueurs et sur les instances. C’est normal, c’est facile. Il était de bon ton de dire en 2008 qu’il ne fallait pas maintenir Domenech, de le répéter ensuite, pour finir par revenir à un schéma plus classique.

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Quand, la ferveur monte, on fait des interviews lèche-cul au sélectionneur, on s’enflamme après une victoire contre le Costa-Rica pour terminer en beauté en exigeant la titularisation de Diaby, qui n’a jamais existé dans un match de haut niveau européen. Mais Domenech n’est pour rien dans cette ligne éditoriale réalisée par des journalistes qui ne manquent que de courage et d’un brin de compétence. Lui a toujours été fidèle à sa ligne, nous aussi.

Le clou du sombrero

En 2002, c’est un entraîneur qui ne gagne pas de titre, qui fait faire du théâtre à des adulescents pour les humilier, qui ne parle pas à ses joueurs, qui ne justifie pas ses choix, qui ne propose aucun style de jeu. En 2006, c’est un entraîneur qui ne gagne pas de titre, qui ne dit rien, qui sort Zidane contre la Corée pour l’humilier, qui tape dans la main de Zidane après le Brésil pour le remercier de l’avoir gardé comme adjoint, qui ne parle pas à ses joueurs, qui ne fait pas de choix, qui ne s’oppose pas au style de jeu choisi par Makélélé et Vieira. A cet instant, il n’y a aucune raison officielle de se débarasser de lui ou de le descendre, quelle que soit la façon dont la France est arrivée en finale, elle y est arrivée.

Mais à l’approche de l’Euro, il est évident que le miracle ne se reproduira pas, pourtant, la jurisprudence Jacquet tient bon. Le Vestiaire osera quand même le dire et l’expliquer avant la raclée des Pays-Bas. Les grandes générations se créent sur un grand numéro 10. Il n’existe plus. Mais une petite génération avec un petit entraîneur ça complique un peu plus les choses. Domenech en 2008, c’est donc un entraîneur qui ne gagne pas de match, qui ne dit rien, qui aligne Thuram et le remplace par Abidal contre l’Italie pour humilier Thuram, qui ne justifie pas son choix, qui ne parle pas à ses joueurs, qui ne propose aucun style de jeu et qui fait une demande en mariage à une présentatrice en plateau. Un vrai personnage de télé-réalité.

Maya la brèle

Le Vestiaire crée alors le Domenech show et en diffusera quatorze épisodes plus deux inédits. A l’origine, l’histoire aurait dû s’arrêter à l’issue du deuxième épisode. Mais Domenech, soutenu par ses perds, est reconduit sur la route du doublé Euro/Mondial, plus grand fiasco depuis Gérard Houiller. On connaît la suite, on lui demandait cinq points, il en quatre. L’Equipe titre « Nous, on a aimé » après 45 minutes de Roumanie, Escalettes inaugure son propre show et Domenech atteint 2010.

C’est désormais un entraîneur qui ne gagne pas de match, qui ne dit rien, qui aligne Gallas et Abidal, qui remplace Anelka par Gignac à la mi-temps pour humilier Henry, qui ne justifie pas son choix, qui propose un 4-3-3 à un mois d’une compétition majeure, qui ne parle pas à ses joueurs qui lui répondent quand même. Et une presse qui a oscillé entre la critique et l’hagiographie, qui a continué à interviewer un homme qui ne disait rien, des joueurs qui ne disaient rien, un président qui disait n’importe quoi, pour finir par lyncher tout le monde une fois qu’il est trop tard. On ne sait jamais, dès fois qu’Aimé Jacquet n’ait pas emmené son équipe en demi-finale de l’Euro 96. En souhaitant au moins à Raymond Domenech que la soupe fut bonne.

Le Vestiaire n’avait pas la chance d’exister en 2006 pour célébrer le dernier bon match de la nouvelle équipe de France face à l’Italie, une Italie qui elle aussi était déjà passée de vie à trépas. Depuis, il n’y a pas un seul match encourageant, si notre spécialiste l’a vu c’est que ça ne devait pas être si compliqué de le voir. A moins que.

France-Mexique (1/3) : Aztèque et sans lubrifiant

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Alors que se fomente l’exécution de Domenech par une presse loin d’être incompétente ou hypocrite, au choix, Le Vestiaire organise sa défense. Première instance : le récit des témoins.

Lloris. Ne critiquera plus Cris et Boumsong et va apporter toute la doc nécessaire à une naturalisation de Cleber Anderson, il n’y a pas de raison, il ne faut pas quatre ans pour s’en rendre compte.

Sagna. Il s’est rendu compte que si Evra défend mal, ce n’est pas parce qu’il attaque bien. Il a donc décidé de faire pareil et ça n’oblige heureusement pas à faire une passe décisive, qui eut été le premier bon centre en quatre ans.

Gallas. Bien tenté, mais une première sélection en octobre 2002 ne permet pas de tutoyer Desailly et Blanc. Tout juste d’être associé à Thuram, mais c’est lui qui décide du niveau. Depuis quatre ans, Thuram n’est plus là et il est un âge où défendre en reculant devient plus qu’un hobby. Mais William hésite, il aime aussi marcher et dégager en touche entre amis.

Abidal. L’Italie 2008 avait au moins eu cet avantage de lui offrir une expulsion. Là, non, c’est donc la double ablation. Le Vestiaire vous a déjà tout raconté, et ça remonte à plus de quatre ans.

Evra. Il n’est pas capitaine depuis quatre ans, mais quand un Mexicain fonce sur Abidal, il défend comme un enfant de quatre ans.

Toulalan. Au bout de quatre ans, il a acquis les bons réflexes : faire des transversales et prendre un deuxième carton jaune quand ça tourne mal.

Diaby. Vieira avait raison de dire qu’il se voyait en Diaby. Il n’a pas dit si c’était à Arsenal, à Cannes, ou le Vieira d’aujourd’hui, mais ce n’était pas celui d’il y a quatre ans.

Govou. Son doublé contre l’Italie en 2006 avait fait capoter son transfert au PSG. Après quatre ans de travail acharné, ça devrait enfin se faire.

Valbuena. Quatre ans.

Ribéry. Ces quatre dernières années, le sauveur des qualifications a bien participé à l’Euro et au Mondial.

Malouda. Si Domenech ne le supporte plus depuis quatre ans, c’est qu’il y a une raison. S’il a été le meilleur contre le Mexique aussi.

Anelka. Quelle trajectoire pour le joueur formé à Fenerbahce il y a quatre ans. Bolton puis Chelsea : la prochaine Coupe du monde sera la sienne.

Gignac. Domenech l’a élu successeur d’Anelka et Henry. Trois humiliés, le compte est bon. Ca ne durera pas quatre ans.

BONUS

Wenger, 56e minute : « Ils jouent à quatre attaquants maintenant les Mexicains.»

J.-P. : « Alors qu’une ola se prépare ! » Ohé ! H… de p… ! « Pas du tout, c’était pour le dégagement français.»

Brésil : Un Kaka trop mou

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Dunga a choisi de se priver de Ronaldo, Romario, Bebeto, Zico, Dirceu, Socrates, Tostao, Rivelino, Garrincha, Didi, Vava, Pelé et Leonidas. Aura-t-il à le regretter ?

Le Vestiaire vous le dit depuis le début de l’année, le niveau du football de haut-niveau n’a pas baissé. Que Marseille ait pu être champion de France, que Lyon ait pu arriver en demi-finale de C1, que l’Inter ait pu affronter le Bayern en finale alors que Manchester et Chelsea n’ont pas vu les demies ne sont que des phénomènes accidentels, évidemment. Que Higuain puisse être titulaire dans une équipe ambitionnant un titre de champion du monde, que les attaquants du Brésil évoluent à Santos et Séville n’interpellera personne. Pourtant allez savoir pourquoi, depuis une semaine les observateurs ont  la curieuse impression de ne voir que des France-Uruguay.

N’allez surtout pas croire que tout ça est lié et que le Vestiaire fait une fois de plus la preuve de son expertise. Sinon le favori brésilien aurait la plus mauvaise équipe de son histoire. Kaka proteste, mais en a-t-il vraiment les moyens ces deux dernières années ? Rarement une attaque auriverde aura été aussi tranchante. Robinho n’a-t-il pas failli s’imposer au Real, mais aussi à Manchester City ? Luis Fabiano ne s’offre-t-il pas régulièrement une place dans les 10 principaux buteurs de Liga avec 15 buts cette année, soit à peine moins que Soldado de Getafe.

Télé Satana

Pise, Fiorentina, Pescaro, Stuttgart sans oublier le Japon et le Brésil, Dunga joueur a toujours manié l’ironie pour justifier ses titres de champion du monde. La farce n’est jamais trop épaisse, autant prendre Grafite de Wolfsburg, et Nilmar de Villareal, l’homonyme de l’ancien remplaçant de Frau à Lyon. Rennes, Le Mans et Lyon : Marcio Santos avait au moins eu la décence d’être titulaire à Bordeaux.

Si l’attaque brésilienne manquera donc beaucoup d’occasions, au moins elle s’en crééra. Le milieu droit de Galatasaray a un doute, le milieu gauche de la Juventus aussi. Le nouveau Dunga aussi, il était remplaçant de Fabregas à Arsenal mais le Panathinaikos offre toujours une seconde jeunesse aux milieux de terrain de 33 ans. En cas de défaillance en cours de match, Kleberson peut justifier de son contrat avec Manchester United rompu en 2005, il est rangé juste avant ceux de Besiktas et de Flamengo. Par contre il a égaré sa réplique de sa Coupe du Monde 2002. C’est aussi ça le football samba. Le Brésil 2010, c’est donc la vista de Lucio, la vision de jeu de Maicon, l’élégance de Juan, les inspirations géniales de Julio Cesar. Dunga n’a rien inventé, Mourinho plaide non coupable.

L’Espagne aurait même pu battre la Suisse, il n’y a donc pas le moindre nivellement par le bas. Dont acte.

Cameroun : Paul, la risée

On peut avoir joué à Brest et gagner une Coupe d’Europe avec Paris. Peut-on aussi être demi-finaliste de la Coupe d’Afrique et champion du monde ?

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Tout est parti d’une rumeur lancée par Canal +. Un sujet qui conditionne le titre mondial à une star et un grand entraîneur, Mathoux qui interprète mal et le Cameroun se retrouve propulsé favori malgré lui. Wilfried Schäfer sur la touche, le Vestiaire a voulu savoir qui se cache derrière le triomphe des Lions Indomptables.

Selon la légende, l’histoire commencerait par une patate de Pencran, tristement célèbre pour avoir laissé à N’Gotty le soin de tirer le seul coup franc de l’histoire du PSG. La patate n’est pas sans rappeler la première occasion du Cameroun sur le missile désespéré de Mbia sur la barre à deux minutes de la fin.

Le PSG, il y fera bien sûr son retour comme entraîneur, dix ans après la mort du club. En attendant, c’est à Rennes qu’il a appris à mettre en musique le beau jeu, même si le mot est mal choisi d’après Webo qui ne sait toujours pas aujourd’hui s’il était destinataire de l’ouverture d’Achille Emana à sept minutes de la fin.

Rennes, donc, où sa première saison se résume à Nonda, la seconde plutôt à Stéphane Grégoire et la troisième à une séparation d’un commun accord. Le cycle de trois ans est ce qu’il est, c’est pourquoi il rejoint Lyon un an plus tard. Juninho est déjà là, déjà champion, un adjoint suffirait mais Yves Colleu vient aussi comme adjoint. L’amitié est un sentiment généreux qui n’est pas sans rappeler ce deux contre un camerounais et la conduite de balle d’Idrissou bientôt transformée en passe pour Tanaka, le défenseur avec l’autre maillot.

A Quimper gagne

Au sommet de son art, il a la force des grands : s’arrêter à temps. « Sommet » et « à temps » sont des notions discutables, comme celle de réussite d’ailleurs : trois titres de champion de France et Porto puis le PSV en C1 avec deux fois le meilleur milieu d’Europe. Gérard Houiller ne se permettra aucun conseil un an plus tard avec un Lyon encore meilleur, et ce n’est pas parce que lui a déjà connu les turpitudes d’un sélectionneur qui n’a que le blazer pour faire croire qu’il décide de quelque chose. Ce qui n’est pas sans rappeler cette excursion d’Eto’o à droite en deuxième mi-temps sur les conseils de Mourinho.

Lyon n’était qu’une étape, c’est la suite qui compte. Glasgow et ses guerre de clans, un contrat de trois ans, un vrai choix de carrière et six mois des plus enrichissants pour, un jour, revenir par la grande porte d’une chaîne cryptée qui subventionne déjà les CV de Baup et Perrin. Le PSG ne le laissera tranquille que quelques jours, il est le candidat idoine pour préparer le retour de Kombouaré. Le maintien en Ligue 1 compte comme un titre, la Coupe de la Ligue à peine plus. Heureusement Mboma est souvent invité sur le plateau des Spécialistes alors pour intercepter les Lions indomptables, le coup est jouable. Ce qui rappelle ce que ce sont dit Mbia et Nkoulou sur ce centre du Grenoblois Matsui pour Honda dès la première mi-temps.

« L’objectif, il est clair, c’est d’aller le plus loin possible. Et on nous a suffisamment rabâché l’aventure des anciens de 90 pour avoir envie de vivre la même et de faire aussi bien qu’eux. »  Après tout, le Japon n’a gagné que 1-0.

Argentine: Y’a comme un Hig, l’épisode nigérian

 Le Dieu du football peut tout se permettre, même d’aligner d’entrée sa nouvelle petite merveille venue directement d’un petit club espagnol éliminé en huitièmes de finale de ligue des champions. Le Vestiaire le suivra pas à pas, au moins jusqu’à ce que son selectionneur décide de le remplacer par l’avant-centre des champions d’Europe. Aujourd’hui, c’était à la 79ème minute.

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0′-45′

C’est l’ouverture de la Coupe du monde pour l’Argentine, la première pour le petit Gonzalo. Auteur d’une saison exceptionnelle en Europe, ou plus précisement en Espagne, il ne va pas tarder à confirmer. Il lui faut 21 minutes exactement, alors que l’Argentine mène 1-0, pour recevoir une passe décisive de son génie de meneur de jeu. Seul face au gardien nigérian, Higuain fait parler sa science du but entrevue durant l’année mais celle de Lyon pas celle de Malaga. Du coup l’Argentine mène 1-0.
 » Messi trouve Higuain sur une magnifique passe en profondeur. Le joueur du Real Madrid frappe mais Enyeama sort bien et repousse le danger. »

Higuain sait se faire oublier. C’est même sa spécialité dès que le niveau s’élève, mais à peine 17 minutes plus tard, soit quasiment une moitié de mi-temps à peine, Higuain fait parler sa vitesse. Servi par son génie de meneur de jeu, il n’a plus qu’un coup de rein à donner pour fusiller le malheureux Enyeama. Du coup l’Argentine mène 1-0. 
« Le N°10 argentin déborde côté gauche et lobe son vis-à-vis pour servir Higuain, trop juste pour éviter le retour de l’arrière-garde nigériane »

45′-79′

Mais Higuain aime perséverer. Alors que l’Argentine mène 1-0 à la 55ème minute, c’est cette fois un autre partenaire champion d’Europe qui lui sert du caviar à la louche. Gonzalo déteste le caviar. Du coup l’Argentine mène 1-0.
«  Belle ouverture de Samuel pour Higuain qui est un peu court. Enyeama est le premier sur le ballon. »

Vitesse, réalisme et efficacité ne sont pas les seules qualités d’Higuain. Il a aussi une sacrée frappe de balle et n’oublie jamais d’en faire usage quitte à rappeler qu’il est aussi un joueur très technique. Du coup à la 67ème minute l’Argentine mène 1-0.
« Higuain déclenche une frappe énorme qui part dans les airs. Le portier nigérian peut relancer son équipe. »

Mais le vrai talent d’Higuain c’est de savoir disparaître définitivement d’un match pour mieux ressurgir au suivant quitte à devoir jouer des coudes. A la 79ème minute, bien aidé par Maradona, il réussit à se faire une place sur le banc de touche argentin.
 « Higuain, auteur d’une prestation assez médiocre, laisse sa place à Milito, le héros de la dernière finale de la Ligue des Champions. »

Le Nigéria était trop solide, vivement les épisodes coréen et grec, qui devraient rappeler à Higuain que Zurich peut aussi jouer la Coupe du monde.