Le tri Poly du Vestiaire

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Le service marketing du Vestiaire n’était pas peu fier d’étrenner hier son contrat de partenariat avec les organisateurs de la Polynormande, course mythique dont a fait sienne Benoît Vaugrenard.

C’est sans conteste la plus belle ligne au palmarès de Sylvain Chavanel, qui compte pourtant à son actif deux Tour du Poitou-Charentes et autant de victoires sur les Quatre jours de Dunkerque. Entre Avranches et Saint-Martin-de-Landelles, la Polynormande est au cyclisme ce que le Festival interceltique de Lorient est à la musique traditionnelle. Sa terrible côte de la Pigeonnière en a forgé la réputation jusqu’à ce que la voix du Tour, Daniel Mangeas a faim, n’obtienne pour son épreuve le label Coupe de France.

Les recalés de la Grande boucle y côtoient depuis les chantres du grupetto, les angoissés du délai d’élimination et les héritiers de Christophe Agnolutto. Benoît Vaugrenard a ainsi ajouté hier son nom au panthéon des géants de la Poly, grand rendez-vous de l’après-Tour après le critérium de Lisieux pour pleurer… Aux sacres de Pineau des Charentes (2003) et de Mimosa (2004) avaient en effet succédé les triomphes de Gilbert lingot (2005) et de Charteau ou tard (2006).

Malin comme Vaugrenard, le champion de France du contre-la-montre s’est offert le luxe, à la moyenne de 39,65 km/h, de reléguer Laszlo Bodrogi à plus de deux minutes. C’est dire. Cofidis, de retour à la compétition après son retrait du Tour au lendemain du contrôle positif de l’Italien Moreni, a placé le redoutable Mickaël Buffaz sur la deuxième marche du podium. Un regret : Sylvain Chavanel n’en était pas.

Cyclisme, Tour de France : Contador, qu’on adore ?

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Il a vraiment l'air gentil, ce Contador. Comme le Vestiaire le disait juste après l'exclusion de Rasmussen, l'antithèse du Danois ne pouvait que passer pour un héros, qui courait pour son jeune frère handicapé. Seulement, les soupçons finissent toujours par revenir, autour de ce Tour 2007.

Certains y verront un mal paranoïaque, d'autres la volonté française de virer tous les coureurs étrangers pour avoir un podium français (quel talent, mon Rasmu), mais nous n'y voyons que le reflet d'une triste réalité. Et si hier, le sympatoche espagnol a débarqué à Madrid puis à Pinto, son village d'origine, en héros, un bon docteur allemand, succèdant à un charlatant hibère, lui a fait siffler les oreilles.
Teuton stérone
Werner Franke dit avoir en sa possession la feuille de route du jeune coureur espagnol : « Contador a utilisé de l’insuline, de l’HMG-Lepori (une hormone stimulant la sécrétion de testostérone) et un produit pour l’asthme nommé TGN ». Aïe. Respectons la présomption d'innocence, car rien n'a été prouvé. Mais si Contador sait mieux sourire que Rasmussen, il montait les cols aussi vite que le Danois « aux performances surhumaines ». Et contrairement à lui, son nom a été cité dans l'affaire Puerto. Adoubé par Indurain lui-même (!), encensé par Armstrong, Alberto Contador représente pour la presse espagnole « le symbole d'un cyclisme nouveau, propre », et pour son homologue allemande, « un vainqueur qui suscite la suspicion. » Contador, lui, avait déclaré : « Si je n'étais pas propre, je ne serais pas là. » Raisonnement par l'absurde pour clamer haut et fort son innocence. Et pendant ce temps-là, un autre espagnol, Iban Mayo, a été contrôlé positif à l'EPO. Et Patrick Sinkewitz, positif à la testostérone, qui clamait haut et fort « être déterminé à se battre et à prouver son innocence », il y a deux semaines, a renoncé à la contre-expertise. Les bonnes résolutions, qu'on nous dit…

Adam et les journalistes sportifs de France Télévisions : polyvalent = anti-talent

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Le Tour de France s’est achevé (ou l’a-t-on achevé ?), l’heure est venue pour les coureurs de « recharger » les batteries. Mais les héros du Tour ne sont pas les seuls à être épuisés par ces trois semaines intensives. Les journalistes et autres commentateurs sont, eux aussi, lessivés. Le Tour de France est une épreuve exigeante pour tout le monde, et il faut s’en montrer digne.

Thierry Adam, pour sa première en couverture de la Grande Boucle n’a, il est vrai, pas eu un baptême idéal vu la propreté de cette édition. Quoiqu'il en soit, on ne peut pas attendre monts et merveilles d’un amateur. Mais pourquoi placer un novice sur la couverture du 3e événement planétaire, après la Coupe du Monde de football et les Jeux Olympiques ?

« France Télévision aime tous les sport, est une chaîne de sport », ne cesse de rappeler Gérard Holtz dans son magnifique blazer blanc de présentateur de Stade 2. On ne peut lui donner tort, combien de dimanche après-midi flânés sur France 3 devant le critérium de Saint-Mars-du Désert de cross country ou devant les championnats interrégions de gym rythmique ? Contrairement aux concurrents, France 2 et France 3 couvrent un nombre impressionnant de disciplines, mais avec un groupe de journalistes restreint.

1. Un compétent, cent failles

Et voilà Bisounours Thierry Adam, qui n’avait jusqu’alors commenté que les décrochages régionaux des 16e de finale de la Coupe de la Ligue en Poitou-Charentes, promu commentateur du Tour. Son seul fait d’arme avait été la rétrospective de la Coupe du Monde 98, magnifique documentaire sur France 3. Titi Adam aime manier les mots, faire de la poésie sportive (après on aime ou on n’aime pas), mais comment imprimer cette patte sur un direct d’étape ? Pourquoi l’avoir nommé, lui qui n'y connaît absolument rien en vélo malgré ses après-midi ancestraux passés sur la moto 2 du Tour à ne débiter, là encore, que des conneries par centaines ? Pourquoi bafouer la jurisprudence Christophe Josse, qui avait déjà prouvé qu’un journaliste étiqueté foot ne pouvait être à la hauteur de la Grande Boucle ? Quelle crasse a pu faire Henri Sannier, le plus à même dans le groupe à endosser le costume, pour être enchaîné à Tout le Sport ? De la même façon, pourquoi s’escrimer à laisser le commentaire du football à Patrick Montel, qui s’essouffle sur chaque action comme une arrivée de 400m haies aux JO ? Pourquoi Lionel Chamalow, peu à l’aise devant les caméras, tremblant et bégayant, se retrouve à présenter Stade 2 ? A ce rythme, Guy Forget commentera bientôt la Coupe de la Ligue en tandem avec Jean-René Godard, Laurent Jaoui animera le plateau de Roland Garros et Daniel Maréchal Loclerc le rugby.

2. Une équipe, un com…plête

Sous prétexte de posséder une carte de presse syndiquée USJSF (mes hommages à Monsieur Jacques Marchand), on ne peut se targuer de couvrir tous les sports. Bien sûr, les concurrents privés ne sont pas exempts de tous reproches, Christian Jean-Pierre se commettant dans la Coupe du Monde de rugby en est le parfait exemple, mais ils suivent généralement leur ligne de conduite : du football, rien que du football chauvin sur TF1 et du football, rien que du football très très très chauvin sur M6. Le tandem Thierry Rolland-Franck Leboeuf était écœurant, mais dans la spécialité on n’a jamais fait mieux.

Le service public a peut-être commencé à tirer les premiers enseignements de ses erreurs, en recrutant le gominé Balbir aux commandes de France 2 Foot. Quoique… Avec Nelson Monfort, Laurent Jaoui et… Nicolas Canteloup à ses côtés ( ?!), rien n’est moins sûr !

Et dernière nouvelle : le casting est ouvert pour l’édition 2008 du TdF, si TdF il y a, et Daniel Bilalian et Michel Drucker tiennent la corde…

 

Cyclisme, tour de France : Klöden troque la foi contre les foies

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Andreas Klöden est peut-être le premier d'une longue liste. Ecarté du Tour de France avec l'équipe Astana, dans le sillage du « valeureux »-« courageux »-« blessé »–« traître »-« imbécile de s'être fait prendre » Vinokourov, il n'a pas attendu la fin de la Grande Boucle pour parler.

Préalable important : il nie s'être dopé. Pourtant, il clame sa peur, aujourd'hui, de finir en prison à cause du cyclisme. Ah bon, mais comment ? « Je vais peut-être arrêter complètement. Je crains que le sport ne soit criminalisé et que tout cela nous mène en prison».
Bon réflexe : Klöden pense d'abord à sa vie privée. «Que se passera-t-il si quelqu'un verse quelque chose d'interdit dans ma salade ? Je serai alors déclaré positif et j'irai en taule. Je ne veux pas ça, j'ai une famille. Tout cela n'a plus de sens». Bon, le coup de quelqu'un qui te verse une saloperie dans ton verre, on l'a déjà faite. Il faudra trouver autre chose ; Vino est sur une piste, avec l'aide d'un hématologue. Mais surtout, il faudrait enfin faire comprendre aux coureurs pro qu'aller derrière les barreaux n'est pas le plus dangereux, et que se doper (volontaire ou fortuit, Klö-Klö, nous sommes d'accord ?) peut aussi avoir quelques conséquences sur la santé, paraît-il…

Cyclisme, Tour de France : La victoire à l’Omerta

 

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Nous nous interrogions après le contre-la-montre, samedi, sur la présence des Astana et de Rasmussen sur le Tour. Depuis, nous avons finalement, hélas, été exaucés, comme par hasard. Mais ces affaires Vinokourov, Rasmussen voire Cofidis ne sont-elles pas simplement que des gros baobabs servant à cacher une gigantesque forêt d'arbres gangrénés?

L'équipe du Vestiaire a envoyé depuis plusieurs semaines ses journalistes s'immerger et enquêter dans cette nébuleuse du Tour de France. Nous sommes aujourd'hui en mesure de vous expliquer plus précisément les enjeux de cet énorme scandale, au delà du simple fait établi que le sport professionnel dans sa quasi-totalité est devenu un pur spectacle mais un impur danger.

L'ignoble Rasmussen vient de quitter le Tour. A qui profite ce crime comme dirait le mystérieux Christian Prudhomme ? En dehors de l'image désastreuse du cyclisme et du Tour lui-même, les grands gagnants de cette histoire sont déjà clairement identifiés:

1. La victoire de l'argent

Financièrement, le maillot jaune revient sans contestation aucune à ASO, l'organisateur du Tour de France et sa filiale la société du Tour. Associé à ces dernières, France Télévisions complètera le podium. Ce n'est pas, comme ont tenté de le faire croire divers protagonistes ces derniers jours, une question de patrimoine, ou comme dirait ce génie de Thierry Adam le refus de pratiquer la politique de la chaise vide. Non, si le Tour ne s'est pas arrêté et ne s'arrêtera pas, c'est pour une seule et unique raison: l'argent qui est en jeu. La machine économique est trop puissante. Si c'est elle qui crée en quelque sorte le dopage, c'est elle aussi qui permet à ce système de survivre. En effet, même au coeur du chaos le Tour fait toujours recette (à l'image des audiences qui cartonnent, et dans un un contexte morose pour France 2, la chaîne ne peut se priver d'une telle poule aux oeufs d'or).
Personne n'a pour l'instant eu le courage de prendre le risque de casser cette formidable machine à pognon.

2. La victoire des autres tricheurs

Pour sortir de cette crise dans un début de dignité, à défaut de stopper le Tour, puisque c'est impossible faute de courage et de volonté, la première chose à faire serait de ne pas désigner de vainqueur cette année.
Or, si ce n'est pas le cas, il semble qu'un autre vainqueur de ce Tour sera l'insoupçonnable équipe Discovery Channnel, celle de Bruynnel et d'Armstrong et celle de son leader sulfureux Alberto Contador. Demain, on peut être certain que Thierry Adam, toujours lui, et son compère d'infortune Gérard Holtz se gargariseront du port du maillot jaune sur des épaules propres penseront-ils. On peut également être sûr qu'au délit de sale gueule contre le vieux Rasmussen se substituera la célébration du jeune héros Contador avec un frère handicapé pour lequel il court. Toujours selon cette attitude hypocrite qui permet depuis si longtemps au service des sports de France tv main dans la main (portefeuille dans la main) avec l'organisateur de couvrir le dopage en soulignant le panache des coureurs à l'avant de la course. On pense évidemment cette année à Rasmussen, Soler, Vinokourov et donc Contador…

3. La victoire de l'auto-transfusion

Enfin les derniers véritables vainqueurs de ce Tour seront les dirigeants et les coureurs, qui dans leur majorité (il y a évidemment au fond des classements des coureurs propres, qui sont les grands perdants de ces événements. Merci à eux), continuent comme au bon vieux temps des années EPO de protéger un colossal système de dopage organisé.
A quoi servent les contrôles aujourd'hui alors que l'auto-transfusion utilisée par la plupart des coureurs est indétectable. On pouvait croire que les équipes françaises s'étaient retrouvées par la force des choses , à l'abri du dopage, mais non, un Cofidis s'est fait piqué. Il ne faut pas être dupe, plus de 90% du peloton du Tour 2007 triche et ment. Dans la caravane, tout le monde le sait. Mais l'omerta règne toujours en force. Et si un coureur, à l'image de Mikaël Delage, est un peu trop virulent sur le doping, il se fait rapidement rappeler à l'ordre avec violence par certains de ses collègues.
Le système est pourri dans son ensemble de A à Z, à tel point que les sponsors français résignés ne demandent plus de résultats à leurs poulains.

Quant à nous, les suiveurs nous sommes à la fois coupables et victimes. Coupables car on permet à ce spectacle malsain de perdurer mais victimes car nous sommes en permanence trahis par ceux que nous adulons.

Si l'exclusion de Vinokourov aura été une bonne nouvelle pour le cyclisme, le départ de Rasmussen risque d'être la plus mauvaise nouvelle qui aurait pû arriver au Tour de France. On va continuer à nous faire croire que les choses sont presque rentrées dans l'ordre, et que le Tour du renouveau a finalement été sauvé. En effet, il y aura sans doute deux maillots Discovery Channel sur le podium. C'est beau un tour propre…
ASO, en poussant Rabobank à sévir, a trouvé un bouc émissaire de plus après Vino et l'UCI, a sauvé son argent mais certainement pas son honneur.

A quoi tout cela aura servi? Hélas à pas grand chose sans doute. On espère se tromper.
L'équipe du Vestiaire

Cyclisme, Tour de France: Les résultats du sondage

 

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Au début du mois de Juillet, avant le départ du Tour de France, le Vestiaire vous avait proposé un sondage: il vous était demandé qui, selon vous, serait le premier contrôlé positif du Tour de France 2007.
Et bien sachez que Vox Populi n'est pas forcemment Vox dei. Car à plus de 45%, les lecteurs de ce blog pensaient que la grand-mère de Lepheimer serait la plus rapidement exclue de la course. Elle devançait de justesse le grand vainqueur Alexandre Vinokourov qui n'obtenait alors que 32% des suffrages: décidément ce n'est pas l'année du Kazakh.
Les autres votes allant à l'habituel obscur coureur de l'est qui, cette année, est apparemment nordique et pour finir même une voix pour Zubeldia.

 

Merci à tous ceux qui se sont exprimés, et n'oubliez pas : « l'important n'est pas toujours de participer« .

Cyclisme, Tour de France: Qui mérite le maillot jaune ?

 

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Et si John Gadret était le véritable maillot jaune du Tour de France ? Bien-sûr, nous parlons-là d'un Tour où les coureurs seraient propres. Mais après tout, le premier coureur sain de l'épreuve est-il peut-être encore plus loin au classement général.

Il n'y a pas grand chose à dire sur cette étape. Il suffisait de regarder cette montée du plateau de Beille. Qui sait, Armstrong est peut-être jaloux de la vitesse de Rasmussen et consorts. Pantani aurait-il pu suivre ?

Ces questions ne sont pas anodines. D'après les premières analyses de différents spécialistes comme ici , notre Danois jaune avec son niveau dans ce Tour du renouveau, se serait baladé dans les années antérieures comme il le faisait déjà d'ailleurs. Lisez également les relevés de puissances effectués par le site cyclismag, vous verrez que, sans surprise, les performances d'ensemble sont toujours aussi surhumaines.

A l'heure actuelle, les passionnés de cyclisme doivent se demander quand cessera cette farce. Si cela doit être la solution, alors c'est triste mais le Tour doit s'arrêter.

L'équipe du Vestiaire

Cyclisme, Tour de France: Qui peut encore y croire?

 

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Il ne faudra pas oublier ce 21 juillet 2007. Les Astana ont failli réaliser un triplé (sacré Cadel Evans…) dans le premier contre-la-montre du Tour de France. Sans oublier Rasmussen, ah ce Rasmussen…
Et Thierry Adam, plus mauvais connaisseur cycliste de l'histoire des commentateurs, de s'enchanter devant de si beaux exploits. Là où il faudrait s'interroger, lui, est admiratif. C'est Thierry au pays des bisounours.

Vinokourov comme l'a relevé un Fignon songeur a roulé à 47 km/h dans la principale difficulté du jour. A l'arrivée le Kazakh, sortant d'un effort en apparence très violent, n'a pas tardé pour répondre aux interviews. Moins d'une minute après avoir franchi la ligne, c'est fort peu essouflé qu' il répondait aux questions de Godard (Jean-René pas Jean-Luc).
Et bien-sûr, Vino, nous signale Jean-Paul Olivier, entre dans les meilleures vitesses moyennes contre-la-montre de l'histoire. Le Tour du renouveau évidemment.

Comment une équipe trop faible pour ramener son leader dans le peloton dans une étape de plaine peut-elle être devenue soudainement si forte, sans parler des blessures ( coccyx et genou) ? Une vraie course d'équipe… Nous voilà revenu au bon vieux temps des Gewiss dont nous vous parlions précedemment.
On imagine maintenant que Vino va vouloir tout faire péter dans les Pyrénées…

Est-ce la peine de parler de la performance de Rasmussen, qui c'est sûr allait perdre largement son maillot jaune aujourd'hui (pas vrai Thierry?) . Et bien celui qui prenait toujours entre 5 et 10 minutes a cédé sa place au bon Français Moreau, et se trouve plus que jamais en position de faire au moins un podium. Vive le Mexique! Au fait Monsieur Prudhomme, que foutent les Astana et Rasmussen sur le Tour?

Pour conclure sur une note d'espoir, à propos de renversements de situation comme aujourd'hui, voici une anecdote relatée par David Walsh dans son dernier livre sur Lance Armstrong, : En 2005, toute l’équipe US Postal, hormis Armstrong avait sauté dans l’ascension du col de la Schlucht avant l’arrivée à Gérardmer. Deux jours plus tard, l’équipe américaine toujours aussi unie, redevenait écrasante comme de coutume vers Courchevel. Cette fameuse défaillance collective était en réalité due à un retard de livraison des poches de sang. « On dépêcha vite une moto avec un « top case » réfrigéré pour « alimenter » le champion et ses équipiers. »

Vive le Tour!

Cyclisme, Rasmussen : Un Tour qui sent la m… !

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Une nouvelle affaire sur le Tour. Jolie surprise… Comme chaque année depuis 1998 et l'affaire Festina, on veut nous faire croire au Tour du renouveau.

Hélas, tant que le ménage ne sera pas totalement fait, on n'y parviendra pas et ce terme de « renouveau » ne sera qu'une bonne blague récurrente devenant pour chacun , et par exemple pour la télévision allemande, quelque peu indigeste. Et cela malgré Thierry Adam et Christian Prudhomme, les nouveaux hypocrites en chef. Ces deux-là succèdent plus ou moins directement à la paire complice Patrick Chêne-Jean-Marie Leblanc. Au-delà des enjeux financiers, de leur rôle de tête de gondole d'entreprises, ces deux-là, ou plutôt ces quatre-là, savent. Les deux premiers ne pouvaient pas ignorer et ne disaient rien , se rendant alors complices de la mascarade meurtrière. Les deux suivants, eux, ne peuvent ignorer non plus et pourtant ils minimisent et tentent d'aveugler. Aujourd'hui, il n'est plus possible de continuer à faire semblant, il faut nettoyer.

Non le cyclisme n'est pas le seul sport gangréné, oui c'est le sport où la lutte est la plus efficace. Et alors ? Est-ce pour cela qu'il faudrait ne plus dénoncer les pratiques dopantes et traquer les tricheurs ? Si on peut rendre ce sport le plus propre possible, pourquoi s'en priver ? Et pour cela, il faudrait commencer par être irréprochable. Irréprochable, ça veut dire ne pas prendre sur le Tour un coureur qui « travaille » avec Ferrari (Vino), ne pas prendre un Puerto hombre (Valverde) et virer aussi sec le vilain Rasmussen, qui se planque au Mexique pour s'aérer les poumons. Aujourd'hui, Prudhomme s'interroge à tort sur les raisons des dernières annonces danoises. On s'en fout qu'il y ait des raisons politiques ou des règlements de comptes là-dessous. Si les faits sont avérés, il faut frapper. Tout le monde doit devenir insoupçonnable. Médias, organisateurs et coureurs. Et seulement, à partir de là, un début d'espoir pourra naître. Il faut encourager les aveux, approfondir encore le suivi et les contrôles des cyclistes jusque dans leur vie quotidienne et durcir les sanctions. Et surtout, il faut arrêter de faire croire qu'un coureur qui n'est pas positif en course est propre.

A ce propos, il est indispensable de lire l'interview de Greg Lemond publiée sur le site de l'Express. C'est réellement édifiant. Comment ne pas avoir envie de vomir en entendant Gerard Holtz faire semblant de poser les bonnes questions, et félicitant Rasmussen d'avoir répondu sincèrement que sa lettre d'explication s'est perdue et qu'il n'a pas d'ordinateur ? Mais, mon bon Gérard, c'est évident qu'il allait répondre : « Ben j'étais au Mexique pour m'entraîner, chargé à l'EPO car en Europe on est tout le temps surveillé ! »

Enfin, Thierry Adam ferait bien de regarder cette célèbre montée de Hautacam, en 1996, au cours de laquelle Bjarne Riis a battu le record du monde de puissance développée. Le commentaire de la paire Chêne-Thévenet est très troublant, voire douteux. L'un stupéfait, alterne entre admiration et dégoût. Il semble vouloir dire, plus que jamais, au téléspectateur tout ce qu'il doit savoir mais se contente de sous-entendre ce qu'il décèle dans cette performance surhumaine… et presque risible avec le recul. De l'autre côté, Bernard le consultant, vainqueur de l'épreuve en 75 et 77, ne cache pas sa jalousie de ne pas avoir pû gouter aux mêmes produits. Produits sur lesquels Bjarne nous a éclairé officiellement il y a quelques semaines.

Nous sommes alors le 16 juillet 1996, place au spectacle :

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Cliquez sur l'image pour voir la vidéo.

Ferrari, EPO, Puerto Armstrong, Landis, Rasmussen… Personne ne pourra plus jamais dire qu'il ne savait pas.

L'équipe du vestiaire

Cyclisme, Tour de France : Moreau rit jaune

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Le 22 juin dernier, l'équipe du Vestiaire, impressionnée par la forme de Christophe Moreau, mettait en garde ce dernier contre un excès de confiance. Nous écrivions même à l'époque qu'il ne faudrait pas que, « dans un élan d’enthousiasme très français, il parte l’épée à la main ; il risquerait de se percer un pneu et de connaître une énième chute… » Et bien voilà, c'est fait. En ce 19 juillet, pour ceux qui s'interrogeaient encore sur les aptitudes de looser du coureur d'AG2R, ils sont rassurés. Moreau est profondément Français.

C'est dans ces moments de grâce que l'on s'aperçoit de la vraie nature de nos sportifs. Vainqueur coup sur coup du Dauphiné, du championnat de France, devenu quasi favori du Tour après la première étape de montagne vers Tignes, il avait tout pour briller. A 36 ans, il avait surtout l'experience. Celle-là même qui permet de ne pas se faire piéger dans des étapes toutes simples à la con, par une bordure par exemple. Heureusement, le Moreau d'avant 2007 est revenu aujourd'hui. Il a bien évidemment commencé par chuter, avant pourquoi pas, tant qu'il y était, de prendre plus de 3 minutes dans la gueule tout ça sur le plat bien sûr. Le grand Gérard Holtz avait raison lorsqu'il décida hier soir en direct dans son sacro-saint vélo club de mettre fin au Tour de France du jeune papa en lui lançant avec fierté un funeste : « Christophe, en ce moment, vous êtes dans un état de grâce. » L'ancien Festina répondit du tac au tac : « C'est vrai, tout va bien pour moi. » Bien vu.

Hommage enfin à l'in-con-tournable Thierry Adam qui lançait en début d'étape : « Il n'y aura pas aujourd'hui de bouleversement au niveau du classement général. » Heureux les simples d'esprit.

Sébastien Joly, cancer des testicules

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Dès le 29 juin dernier, Le Vestiaire vous parlait sur ce blog des malheureux ennuis de santé du cycliste Sébastien Joly. Beaucoup de lecteurs nous avaient demandé de dire tout ce que savions sur cette affaire. Pour des raisons évidentes de secret médical, nous ne pouvions en dévoiler plus. Désormais, l'information est publique : le jeune français se bat contre un cancer des testicules.

Les légendes du Tour

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Ce sont les dignes héritiers de Bjarne Riis, dont la puissance record développée en 1996 lors de son ascension d’Hautacam sur grand plateau – 480 watts de moyenne – n’a été depuis qu’approchée par Ivan Basso au terme de la 16e étape du Tour d’Italie 2006 (460 watts seulement).

Comme le grand danois, tous n’étaient armés que d’un fusil à un coup. Un coup d’éclat, un seul. Pour un grand Tour, et puis s’en va… Loin des indiscrétions médiatiques et des contrôles inopinés, tous sont retombés depuis dans l’anonymat du peloton quand ils n’ont pas raccroché le vélo au garage et fermé la trousse à pharmacie. Pour vous, Le Vestiaire retrace leurs exploits. Souvenirs, souvenirs :

Santiago Botero est de la grande équipe Kelme de 2002. Il est, cette année-là, le premier à faire tomber Armstrong sur un contre-la-montre longue distance depuis la prise de pouvoir de l’Américain, en 1999, à plus de 50 km/h de moyenne entre Lanester et Lorient. Et puisque « Santi » n’est pas qu’un rouleur, il s’impose également au sommet des Deux-Alpes après une étape de 226 km. Au pied du podium final, le Colombien rejoint l’année suivante Aerts, Aldag, Kessler, Klöden et Vinokourov dans l’irréprochable armada Deutsche Telekom, qu’il abandonne à trois jours de l’arrivée.

Igor Gonzalez de Galdeano se signale lui aussi sur un Tour 2002 décidément riche en révélations puisque c’est le même été que Raimondas Rumsas est interpellé avec une voiture pleine de médicaments pour sa belle-mère… Igor n’en a cure et endosse sept jours durant la tunique jaune après la domination de la Once sur le contre-la-montre par équipes. Malgré ses coéquipiers talentueux – Beloki, Jaksche, Olano, Nozal, Serrano – et, comme lui, au-dessus de tous soupçons, l’Espagnol arrive sur les Champs avec 13’54’’ de retard sur Armstrong (5e).

Georg Totschnig a longtemps été au Tour de France ce qu’Hermann Maier fut à l’hôpital de Flachau après son accident de moto : l’Autrichien de service. Jusqu’alors cantonné à des places d’honneur sur le Tour du Trentin, le leader de la Gerolsteiner parvient pourtant à sucer la roue des grands patrons du Tour 2004. Ce n’est que l’année suivante que le sportif autrichien de l’année 2005, passé auparavant entre les mains des soigneurs de Polti et de la Deutsche Telekom, rafle son étape alpestre à Ax-3-Domaines.

Romans Vainsteins est l’archétype du coureur de l’an 2000. Simple bug ou état de grâce, le massif Letton remporte aux championnats du monde de Plouay la seule victoire de sa carrière éphémère. Arrivé sur le Tour 2001 avec l’intention de casser la baraque à Domo-Farm Frites, le porteur du maillot arc-en-ciel, pourtant conseillé par Johan Musseuw, finit dans les pâquerettes du classement à points, devancé, c’est dire, par Damien Nazon.

Christophe Rinero n’a pas choisi la bonne année pour s’illustrer sur le Tour. 1998, c’est l’affaire Festina et la victoire de Pantani. Alors, forcément, la performance de l’intérimaire du maillot à pois ne fait pas plus de bruit que sa 4e place finale, cinq bonnes minutes devant Jean-Cyril Robin, qui n’aurait pas non plus volé sa place dans notre palmarès…

Un ancien lieutenant de Landis parle

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Lu dans l'Equipe Magazine, ce samedi : une parole troublante et décomplexée de Miguel Angel Martin Perdiguero (ex-Phonak) : « Le secrétaire d'Etat aux Sports actuel (Jaime Lissavetzky) traite mal les cyclistes. Il ne se rend pas compte que des courses de 200 km avec six cols, des tours de trois semaines, c'est dangereux pour la santé. Le dopage est dans la vie quotidienne. Quand il y a un excès de travail, chacun a besoin d'aide extérieure. » A noter que « Perdi », fervent défenseur de Manolo Saiz, l'ancien directeur sportif de la Once, n'a jamais été contrôlé positif, même si « l'UCI sait que j'ai un taux de testostérone naturellement élevé, j'ai un certificat médical depuis 12 ans. » Il brigue désormais un mandat de secrétaire d'Etat aux Sports, après avoir été élu conseiller municipal près de Madrid.

Joly, aveu

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Le vestiaire est aujourd'hui en mesure de révéler ce qu'aucun média n'avait osé évoquer jusque là. Sans doute qu'à l'époque on n'en avait rien à foutre, mais aujourd'hui ces déclarations prennent une autre envergure un peu comme la tumeur de Sébastien Joly. Nous sommes alors au début de la saison de cyclisme, au cours de Paris-Nice, le français vient de réaliser une performance remarquable lors du prologue en ne finissant pas dans les 10 derniers. Mieux, il termine 3ème… Interrogé par nos confrères d'eurosport, étonnés qu'un coureur aussi nul puisse être devenu un jour professionnel, il ne peut tenir sa langue, dévoile tout sur ses méthodes pour le moins particulières et se vante même de connaître Benoît Vaugrenard. Révélations.

 

Les interviews (presque) imaginaires du vestiaire

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Le septuple vainqueur du Tour de France Lance Armstrong nous reçoit au Texas dans le ranch de son ami Dobeuliou.

QUESTION : Alors, Lance, comment vous sentez-vous à une semaine du départ du Tour, à Londres ?
LANCE ARMSTRONG : Un peu nerveux. Comme Dennis Bergkamp, j’ai toujours eu peur de l’avion. Ca me compresse la testicule. En plus, l’Angleterre ne me dit rien de bon. Sauf peut-être David Millar, un coureur que j’admire.

Q : En faites-vous un favori pour le prologue ?
L. A. : Il est comme chez lui là-bas. Son médecin traitant est à deux pas de Buckingham ; sa pharmacie à 200 mètres. C’est un énorme avantage.

Q : Ne craignez-vous pas que l’attrait des pubs londoniens puisse faire augmenter les taux de testostérone, comme ce fus le cas l’an passé pour Floyd Landis après avoir consommé du whisky et de la bière ?
L. A. : C’est malheureux pour Floyd. Vous savez, je le connais intimement. Nous étions souvent invités, avec Sheryl (Crow), à manger chez les Landis. Et je peux vous assurer, comme c’est le cas pour votre président Nicolas Sarkozy, qu’il ne boit presque jamais d’alcool. Alors, le moindre verre, et ça décolle…

Q : Qui voyez-vous vous succéder au palmarès puisque le Tour 2006 n’a pas de vainqueur ?
L. A. : Il faudra se méfier des CSC. Avec les conseils de Bjarne Riis, n’importe lequel d’entre eux peut l’emporter. Même un Luxembourgeois. On devra sûrement compter avec Matthias Kessler aussi.

Q : Mais il vient d’être contrôlé positif lors d’un contrôle inopiné à Charleroi !
L. A. : Vous me l’apprenez. Kessler est un coureur que j’admire, de la même trempe qu’un Laurent Brochard. Attendons l’analyse de l’échantillon B. Vous savez tout ce qu’on peut faire dire aux résultats d’analyses sanguines. Il serait positif à quoi ?

Q : A la testostérone…
L. A. : Vous voyez, il a peut-être simplement bu un peu trop de vodka après les victoires d’étape de Vinokourov sur le Dauphiné.

Q : Regrettez-vous que Sébastien Joly ait du mettre sa carrière entre parenthèses pour soigner une tumeur ?
L. A. : Evidemment, sa victoire sur Paris-Camembert faisait de lui un des favoris logiques pour le podium final. Mais il reviendra encore plus fort une fois guéri. Je suis bien placé pour le savoir. Il représente une réelle menace pour mon record. Je le vois bien gagner huit fois le Tour.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétin

Plus joly, tumeur!

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C'est une triste nouvelle. Le monde du sport voit une nouvelle fois, l'un des siens devoir stopper sa saison (sa carrière?) pour raisons médicales. La faute à une tumeur, une vilaine tumeur. Tiens, un sportif malade, un cycliste en plus. Les plus sceptiques y verront sans doute quelque soucis de pharmacie. Ils auraient bien tort.
Sébastien Joly, puisque c'est son nom, ne méritait sans doute pas ça et c'est malheureux pour lui.
Ce coureur français qui apparaissait enfin, depuis peu, dans la première partie des classements (12e de Paris-Nice, 8e du Critérium international
et vainqueur du redoutable Paris-Camembert) semble tout simplement poursuivi par la poisse.
Accablé par la nullité durant tant années professionnelles (depuis 2000), il était devenu subitement cette année un coureur de niveau convenable. Et voilà qu'il est rattrapé par sa santé. C'est pas de chance!
Le pauvre sebastien s'est senti obligé de parler clairement et très sincèrement du mal dont il souffre car « dans notre milieu on est obligé de dire, de montrer maintenant » a-t-il dit dans un célèbre quotidien sportif. Il est vrai que là au moins, il est certain de faire taire toutes les rumeurs. Comme tout le monde, à 27 ans, il a peut-être choppé un cancer. Quoi de plus courant dans « notre » milieu. Cela n'en fait pas pour autant un tricheur. Après tout Armstrong en a bien eu un lui aussi, est-ce que ça en a fait un pestiféré?
Il faut vraiment faire attention aux amalgames comme disent les médias les plus sincères. Heureusement son directeur sportif Marc Madiot le soutient. N'est-ce pas là un gage de « propreté » pour un homme qui à l'époque de l'affaire Festina passait le plus clair de son temps dans les locaux du srpj. Bon d'accord, ça veut rien dire, on peut avoir les 3/4 de son équipe qui se chargent et ne pas être au courant, surtout pour le coureur irréprochable qu'il a été à son époque…
N'allez surtout pas dire qu'il promet à son Sebastien Joly de champion, sur son lit d'hopital, une reconduction de contrat, juste pour qu'il ferme sa gueule… Non.
Tout ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est qu'il y a une nouvelle victime et ça c'est certain. De qui? De quoi? L'avenir nous le dira. L'hypocrisie aussi.
Pendant ce temps là, Franck Vandenbroucke vient d'être interné de force dans un hopital psychiatrique. Je sais, ça n'a rien à voir.

Christian Prud’homme, ce héros

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Heureusement, Christian Prud'homme est là. Le cyclisme allait si mal, il avait besoin d'un guide pour redevenir propre. Et le grand dégarni à la voix de stentor est arrivé… la belle histoire. En annonçant, aux côtés des membres de l'UCI, la création d'une charte contre le dopage, à quelques semaines du Tour de France, Christian Prud'homme a donné l'impression de frapper un grand coup. Mais y croit-il seulement ? « Un coureur qui refuse de signer ne participera pas au Tour » a-t-il asséné. Lourde menace. Sauf qu'un coureur qui refuse de signer la charte contre le dopage est, par définition, dopé. Alors, on peut ici l'annoncer, tous signeront la charte, avec un franc sourire. Ils pourraient même parapher (jean-marie) le blanc-seing à la pointe sanguine de leur piqûre que le prude homme n'y verrait rien. Qu'importe : la machine est lancée, et bien lancée, puisque c'est Sandy Casar qui l'a inaugurée, en ajoutant qu'il était prêt à donner des poches de son sang pour résoudre l'affaire Puerto. C'est gentil, Sandy Lou, mais ça ira. En tout cas, Cricri est rassuré : le Tour 2007 sera propre, ou ne sera pas.

Et alors ? Moreau est arrivé…

Christophe Moreau n'a pas de coéquipier muet. Pourtant, il apparaît aux yeux de tous comme le nouveau Zorro national, capable de ramener la fameuse tunique jaune aux Champs Elysées. A deux semaines du début du tour, il a troqué la cape noir des espoirs déçus (chutes en début de Tour, fringales de Français,…) pour la tout aussi glamour casaque d'AG2R prévoyance. Et même l'illustre cavalier kazakh Vinokourov le reconnaît : « Moreau est fort en ce moment ». De là à en faire un favori naturel du Tour ? Lui qui rêvait surtout de faire un coup sur la Grande Boucle 2007 a revu ses ambitions, arguant qu'un podium serait mieux qu'une étape de montagne. L'ancien 4e du Tour arrive dans un état de confiance aussi inédit que soudain. Et sa récente performance dans le Ventoux le place au niveau de forme des meilleurs grimpeurs, même si on le savait déjà capable de suivre les cadors au « dop » de leur forme (presque jusqu'au bout). Mais attention : aussi prognate soit-il, il ne faudrait pas que, dans un élan d'enthousiasme très français, il parte l'épée à la main ; il risquerait de se percer un pneu et de connaître une énième chute…
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