Le roman du Bordeaux Blanc :
L’OL, laughing at Lyon

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Le printemps est de retour, Laurent Blanc a attendu la fin de la crise pour piquer la sienne. Heureusement qu’il ne joue plus en été, ça se termine toujours dans le larynx de Bilic.

Blazer, chemise bleu clair, Gouffran et Jussiê titulaires, Laurent Blanc n’a pas fait dans la demi-mesure pour lancer sa série de victoires jusqu’à mai. Depuis qu’il a reconnu le profond doute qui habitait son équipe en pleine crise, Laurent Blanc n’en finit pas de sombrer dans la désespérance. « L’entame de match a été plus que médiocre, chose que j’ai du mal à accepter et à comprendre. On a vu un Bordeaux complètement dépassé pendant trente minutes. »

Rudi Garcia, qui n’était pas qu’un journaliste de plus venu en salle de presse pour l’écouter, comme Blanc a pu le penser faute de preuve, a de quoi être heureux. Marquer un but à Chaban, ça n’arrivera plus à tout le monde. Et puisque Bordeaux n’a mis que trois de ses vingt tirs au fond, il est temps de gueuler, voire de révéler le temps de jeu de Gouffran d’ici la fin de saison. Ça valait aussi pour Souleymane Diawara, qui enchaînait les conneries, heureusement Ciani est revenu au bout d’une demi-heure. « Le football, ça ne se joue pas à sept ou huit. » Jussiê a échappé au pire, Blanc lui a réservé une standing ovation en le sortant juste après son penalty marqué. Une manière de prendre date, le survêtement lui va si bien.

Le Hazard fait bien les choses

Si Blanc est aussi courroucé, c’est qu’il a eu peur. L’ouverture du score de Lille, Landreau qui fait des arrêts, seulement 60-40 de possession à la mi-temps : et si déclarer le 18 janvier que « Lille, c’est bien mais bon on verra » et la veille du match que « Lille est une très très bonne équipe », autrement dit « une bonne équipe de notre championnat, je le pense vraiment » n’avait servi à rien ? Deux buts d’écart, la gifle est passée près, il sera plus prudent à l’avenir quand il parlera de Ligue 1. « J’aurais préféré tomber sur un autre club, mais on accepte le tirage et on se dit que le coup sera jouable. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il y aura un club français en demi-finale, on peut donc s’en réjouir. » Ses joueurs ont compris le message, même le meilleur buteur venu de Lorient, admiratif de la qualification lyonnaise à Bernabeu : « C’est quand même une demi-finale de C1. Pardon, un quart, je m’y vois déjà. » Attention à ne pas tomber dans l’excès d’humilité non plus, Manchester n’est pas si fort.

Ce n’est pas parce que Gourcuff recourt enfin le 100m en moins de 15 secondes que son entraîneur va arrêter de lui balancer quelques vannes bien senties. « Quand il est comme ça, il est inarrêtable. »

LdC : France-Inter, la différence

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N’allez surout pas croire ce que dit  Le Vestiaire depuis septembre à propos d’un nivellement par le bas.

Car c’est évidemment le niveau de la Ligue 1 qui a grimpé, sinon comment expliquer la présence d’un club portuguais lisboète en quart-de-finale de la Coupe UEFA, ou même celle de Fulham ? Pour la Ligue des Champions, en revanche, tout est différent puisque Chelsea, Juventus, Milan, Liverpool, Madrid ont été éliminés à leur juste valeur, offrant à Lyon et Moscou un boulevard. Anecdotique.

Ce qui l’est moins, c’est la domination de Bordeaux sur le foot européen. Sept victoires en huit matches et le petit match nul de rodage, quels que soient les adversaires avec trois buts encaissés. Notre spécialiste vous expliquera bientôt comment l’aimable technicien cévenol est parvenu en finale, le niveau des autres équipes n’y est pour rien ou pas grand chose, la tronche déformée de Bilic non plus, la preuve.

Bayern Munich

Si le Bayern en est là, c’est que quelque chose a changé depuis que la Juve avait fini sur ses talons en poule. Evidemment, sortir le dixième du Calcio, malgré Ribery et Robben, ça tient un petit peu de l’exploit, même en prenant quatre buts.

Manchester United

L’autre favori fait peur. Enfiler sept buts au deuxième du championnat d’Italie est un bon argument. En encaisser neuf par des adversaires aussi solides que Wolfsburg, Moscou et Besiktas en est un autre.

Arsenal

Le Barça anglais affronte son homologue. D’accord, c’est un peu hâtif de dire ça au regard de sa poule. D’accord, ils n’ont encaissés que huit buts en huit matches dont une petite partie dans cette même poule. D’accord, Porto a gagné le huitième aller. D’accord, ils en ont quand même mis cinq au retour. D’accord, c’est Porto.

Barcelone

Cette année le Barça a ajouté la constance à l’efficacité. On ne bat pas le Rubin Kazan en poule. On ne perd pas contre l’Inter. On ne prend pas plus d’un but et on ne perd pas contre le neuvième du championnat d’Allemagne. On joue qu’avec Messi et on prie pour que Pedro soit parfois meilleur qu’Henry.

Inter

La surprise du chef, le chef s’appelle Ancelotti. L’inter est le vrai favori du tournoi. Avec ses sept buts encaissés dont quelques uns contre Kazan et Kiev, l’Inter fait mieux qu’Arsenal et Manchester. L’Inter est aussi leader du Calcio dont les principaux représentants coulent des jours heureux dans le Calcio.

Lyon et Moscou

Comme en Coupe de France les petits poucets ont une chance. Mais là, c’est la Ligue des Champions, sauf pour Lyon.

Ligue des Champions, Le roman du Bordeaux Blanc : Grec anatomy

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« Paradoxalement, je me sentais moins inquiet sur l’état d’esprit en Champion’s League. Là, on n’a pas de marge sur nos adversaires. »

Six victoires et un nul en sept matches de Ligue des Champions plus tard, Laurent Blanc n’a toujours pas un pli à sa cravate. Zidane, lui, n’en portait pas sur le plateau de Canal, ou alors elle était bien cachée. Etait-ce une raison suffisante pour prendre de haut son ancien meneur de jeu ? « Donc, Lolo, toi tu n’as pas vraiment eu peur ? » Le sourire contenu ne tient plus, les dents du Président apparaissent. « Ça s’est sûrement moins vu chez moi. » En effet, la Ligue des Champions, c’est pas plus compliqué qu’un revers contre les dents de Bilic : il faut juste faire gaffe au timing. Chamakh, comme Gourcuff et son retour en forme ne diront pas le contraire. Avec son équipe type moins Planus, le grand Bordeaux a refait surface, coup de pouce du destin c’était le match à ne pas manquer.

Un peu trop vite, peut-être, Ciani en a oublié les règles du jeu en deuxième période, comme celle où il faut continuer à jouer même après une touche. Gourcuff qui tape ses coups francs dans les tibias du mur, Diarra déjà averti qui tacle les pieds en avant, Wendel qui ne défend plus, il n’est pas seul à s’être autorisé un petit plaisir. Pour une fois, Chalmé a été le plus sage et ne s’est pas laissé griser dans la surface avec les mains ou les crampons.

Puis Blanc s’est Chalmé

A 1-1, l’Olympiakos était officiellement nul, mais pas officiellement éliminé. L’occasion de donner du temps de jeu à Sertic en Ligue 1 ça devient trop risqué. Blanc saura qu’à moins de trois buts d’écart, il ne faut pas se montrer en costard à ses joueurs. L’entraîneur grec, lui, ne saura pas si Blanc l’a remercié de ses félicitations après le coup de sifflet final, à moins qu’on entende quelque chose depuis le parking de Chaban.

Unique accroc dans une soirée parfaite où Lolo l’a joué plus modestement que d’habitude. Passant d’abord un coucou amical à la Russie : « Toutes les équipes rêvent de tomber sur Bordeaux ou sur Moscou. » Le légendaire respect cévenol sans doute. Rendant ensuite hommage au foot européen : « Ce soir il ne faut pas oublier le travail du centre de formation, Tremoulinas-Chamakh c’est du 100% Bordeaux. » Citer Lille, Lorient, Rennes, Monaco ou Cruzeiro aurait été un poil fastidieux en double file et puis c’était l’occasion de fêter le 5-1 pris par les 19 ans bordelais contre Angers. Par contre, Blanc n’avait pas oublié en préambule de préciser que le coup franc avait été préparé à l’entraînement, histoire de saluer le génie de Gourcuff à sa juste valeur probablement.

Sur le Barça, Gourcuff se marrait d’ailleurs à peine plus que son entraîneur. Imaginaient-ils, la jambe de Messi arrachée par le professeur Chalmé ? Ou l’opération des gencives prescrite par le Docteur Ciani ? On ne saura jamais.

Le roman du Bordeaux Blanc : Jaro gorille

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9 janvier 2010 : le club est en tête du championnat de France et qualifié pour les huitièmes de finale de Ligue des Champions. Trois mois après, rien n’a changé. Chronique d’une descente aux enfers annoncée.

Promis, le temps de l’arrogance est révolu. Son équipe en crise, Laurent Blanc fait profil bas. « Depuis 2010, il y a un peu de suffisance. C’est un vilain défaut. » Sa collection d’écharpes crème et de Levis sont au placard,  juré, il dira bonjour aux entraîneurs adverses, en tout cas à ceux qu’il reconnaîtra.

Pour l’instant, il y a une Coupe d’Europe à gagner, l’humilité est donc de retour. « C’est marrant parce que, bientôt, on va s’excuser d’avoir marqué à l’aller en Grèce. On peut le considérer comme un piège mais je crois qu’on a bien fait d’avoir ce piège-là. » Les journalistes sont sous le charme, le ton est à la confidence et à la séduction : « Si vous croyez que je vais répondre à cette question… (Rires) Vous voulez que je vous donne l’équipe ? »

Triaud de choc

Affronter l’Olympiakos est donc loin d’être le cadet de ses soucis, mais l’inquiétude n’est pas loin.  « Oui, on doute. Il n’y a qu’à voir notre manière de jouer. » « On » est un con, c’était après avoir vu sa réserve face à Auxerre. Mais Blanc n’est pas du genre à être agressif, la tape amicale à Bilic en témoigne. Quelques minutes après avoir été voir jouer la réserve au match suivant, et après avoir serré la main de l’entraîneur adverse, un moustachu qu’il avait déjà vu quelque part, Blanc a cette fois félicité ses joueurs. « On ne pouvait pas espérer beaucoup plus, mais ce point nous fait plaisir car dans la période délicate que nous traversons, il était important de rapporter quelque chose de Monaco. Au niveau de l’état d’esprit, de la rigueur et du respect des consignes, je suis très satisfait. » Gouffran a reçu le message : « J’ai été déçu de ne pas jouer, ça se passait plutôt bien pour moi depuis le début de l’année 2010. » C’est bien le principal.

20e journée, Bordeaux – OM : 1-1

Bordeaux a du mal à se remettre en jambe et n’a que 70% de la possession de balle en première mi-temps, heureusement ce n’est que Marseille en face et Bordeaux ne mènera que jusqu’à la 82ème minute. Déchainés, les Marseillais forceront le destin sur une belle action initée par Chalmé et relayée par Planus, rouge de fierté. Blanc ne fera jouer Gouffran et Ramé qu’une mi-temps chacun. Les relations humaines c’est son truc, la poignée de main qui tourne mal avec Bilic était un accident. Le titre s’éloigne.

22e journée, Bordeaux – Boulogne : 0-0

Le titre s’éloigne, Bordeaux est incapable de dominer l’avant-dernier. Ambitieux, Blanc remplace pourtant Diarra par Cavenaghi. Un buteur de plus n’a jamais fait de mal, surtout si c’est un Argentin qui sort d’un triplé contre Ajaccio. Bédénik tient le choc, c’est à se demander comment.

23e journée, Rennes – Bordeaux : 4-2

Le titre s’éloigne. En pleine crise, Bordeaux enchaîne les défaites, la première depuis le 21 novembre. Rennes est trop fort : titularisation de Gouffran, but de Marveaux, blessure de Diarra. Transparent, Bordeaux n’a que 10 occasions d’égaliser.

Coupe de France, Bordeaux – Monaco : 0-2

Monaco créé l’exploit chez un champion en plein doute. Ciani, Tremoulinas, Fernando, Plasil et Gourcuff évoluent à leur niveau ; Ramé, Henrique, Jurietti, Jussiê, Cavenaghi et Bellion aussi. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

27e journée, Bordeaux – Montpellier : 1-1

Le titre s’éloigne. Bordeaux est bousculé par son dauphin, inexorablement lancé vers la succession.  Blanc qui ne sous-estime pas son adversaire remplace Sané qui remplace Diarra toujours blessé par Cavenaghi. Comme Boulogne, Montpellier vient de Ligue 2, il n’y a pas de raison de ne pas prendre un point contre les onze mêmes Bordelais, même à la 94e minute. Ce n’est pas comme si la charnière type n’avait joué que jusqu’à la 31ème. Montpellier s’envole.

25e journée, Bordeaux – Auxerre : 1-2

Le doute s’installe, le titre s’éloigne. Bordeaux n’y arrive plus et ne mène que jusqu’à la 64ème minute. Pourtant jusqu’à la 32ème c’est la charnière type, jusqu’à la 45ème Diarra est encore là, Henrique, Jussiê, Sertic, Bellion, Sané et Cavenaghi jusqu’à la 90ème. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

28e journée, Monaco – Bordeaux : 0-0

Le titre s’est éloigné mais après la gifle auxerroise, Bordeaux promet une réaction. Blanc aligne donc logiquement Sertic, Sané, Gouffran et Bellion, qui fête sa quatrième titularisation. Mais la défaite est impossible, en face c’est Monaco et Gourcuff recommença à courir. Dans la phrase « Gouffran rate l’immanquable », il y a Gouffran et immanquable. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

Ligue 1 : Stars à homicide (3/5)

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Avant même l’arrêt Bosman, du nom d’un footballeur pas très bon venu polluer un club français, de nombreux joueurs de niveau équivalent sont venus faire un petit tour dans l’Hexagone. Ils y sont si bien qu’ils n’en repartent plus, jusqu’à devenir d’intouchables icônes locales. Quand on est payé pour pas grand-chose, on peut bien fermer les yeux sur l’ISF pendant quelques années. En plus, la bouffe est pas dégueu.

18. Benarbia, Ali ballot

Est-ce d’avoir marqué deux coups francs à David Marraud ? Toujours est-il que c’est à 27 ans qu’Ali se décide à quitter Martigues. Monaco et Bordeaux suivront, avec deux titres de champion. Puis Paris, où tout le monde le voit comme le successeur de Dahleb. Dix ans à Martigues, ça ne vous quitte jamais vraiment.

17. Vencel, le Brastisla boy

Impossible de les départager. Six saisons à Strasbourg, six saisons au Havre, ni progression, ni régression et à chaque fois il a terminé sans être titulaire. Deux sélections avec la Tchécoslovaquie puis 19 avec la Slovaquie, même tarif.

16. Marcico, Crespo beurre salé

Lorsqu’il débarque sur les bords du Mirail en 1985, Beto est aux balbutiements de sa carrière. 25 ans, star de River Plate, meilleur joueur argentin, avant-centre des Gauchos. Allez savoir pourquoi, malgré son absence de but en 16 sélections, plus aucun sélectionneur ne fera appel à ses services. Allez savoir pourquoi, l’Argentine jouera les deux finales de Coupe du monde qui suivront. Allez savoir pourquoi, il restera sept ans à Toulouse malgré 67 buts en 248 matches.

15. Valderrama, senior météo

Valderrama a très tôt compris comment faire parler de lui. A défaut d’être bon, il faut être visible, si possible dans un club où les plus connus sont Jacek Ziober et Claude Barrabé. Après une recherche aux ciseaux, il tombe sur Montpellier en 1987. Le climat se rapproche de l’Amérique latine, autant y passer quatre ans. La planque est bonne, le meilleur joueur sud-américain 1987, le redeviendra en 1993, mais il est déjà revenu en Colombie depuis deux ans, une finale de Coupe de France en poche.

14. Moravcik, c’est chic

Lorsque Lubomir Moravcik débarque sur les bords de la cité florissante stéphanoise, les Verts ne sont pas encore tout à fait morts, sa carrière non plus. Lubomir a 25 ans et vient de disputer les quarts-de-finale du Mondiale avec la Tchécoslovaquie. Six ans plus tard, il quitte Saint-Etienne pour Bastia. La République Tchèque vient alors d’atteindre la finale de l’Euro, mais Moravcik est slovaque. S’il est resté aussi longtemps le grand numéro 10 des Verts c’est qu’il y avait une raison. Si les Verts n’ont rien fait il y en a une autre. Duisbourg, Glasgow et Ichihara ont une idée, Titi Camara aussi.

Retrouvez le classement de 19 à 30.

Real-Lyon : Promotion Kanouté

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Le Vestiaire ne vous fera pas croire que Lyon a réalisé un exploit, et personne ne croira, presse exceptée, que Lyon est enfin devenu un club populaire.

Le seul exploit qu’auraient pu réaliser les Gones hier soir aurait été de jouer tout le match au niveau de la première mi-temps. Prendre une grosse taule. Mais les exploits sont plutôt rares par définition et Lyon ne pouvait pas être éliminé par ce Real-là, même le vrai Barça en avait pris deux la saison dernière. Dire « Le Vestiaire l’avait dit » ne serait pas très original, puisque « Le Vestiaire l’avait dit » et même longuement expliqué hier, mais aussi avant-hier et même dès septembre. Ce n’était pas de la voyance, juste de l’observation, de l’analyse et de la compétence.

Le Real 2009-2010 est supérieur à celui de l’année dernière grâce à Cristiano. Il aurait pu l’être grâce à Kaka, mais jamais il n’a eu cette année un niveau convenable, et sûrement pas celui d’un quart-de-finaliste européen, même dans l’Europe actuelle. La plus mauvaise défense du continent, un milieu de terrain au diapason, une attaque à un seul joueur valide et Higuain.

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Higuain, la nouvelle star du football mondial espagnol, bourreau de Zürich et Zürich il y a quelques mois, s’est hissé hier soir parmi les plus grands Gauchos. De Aimar à Ortega, de D’Alessandro à Riquelme en passant par Saviola et Marcico. Gonzalo a enfin tutoyé le niveau de Lisandro, se permettant au passage de finir deuxième meilleur buteur ex-aequo de la rencontre. Notre spécialiste en est tout retourné.

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Benzema aurait pu participer au naufrage, mais hasard ou coïncidence, c’est sans lui que le Real s’est rendu à son enterrement. Aurait-il changé le cours des choses ? Personne ne le saura jamais. Mais ce que tout le monde sait, c’est qu’il a joué  blessé depuis un demi-siècle. Qu’il a été très rarement aligné seul à son poste et qu’il a déjà marqué treize buts en Ligue des Champions. Qui n’a pas su l’utiliser, puis n’a plus voulu l’utiliser ? Qui n’a pas eu assez de maîtrise pour organiser une équipe ?

Après enquête notre spécialiste, le plus gros problème madrilène, et ça « Le Vestiaire l’avait peut-être dit aussi », s’appelle Pellegrini. Si Pires le trouvait si bon c’est peut-être qu’il y avait une raison. Peut-être qu’une équipe qui ne bat ni le Milan AC, ni Barcelone doit changer d’entraîneur à Noël. Peut-être qu’une équipe qui ne joue qu’avec des axiaux doit changer d’entraîneur.

Florentino perd es

Florentino, sans doute trop bien conseillé par Zidane – qui voyait Lyon en demi-finale de C1 l’année dernière – a fait son choix, celui de se faire éliminer par Lyon. Un Lyon pathétique, mais beaucoup moins que son adversaire, coleader d’une Liga au niveau insoupçonnablement bas. « Le Vestiaire aurait peut-être dû le dire une vingtaine de fois supplémentaires ». En 2010, l’exploit n’existe plus en C1, tout le monde peut être champion d’Europe.

Sauf l’immense Ronaldinho, enfin de retour, le Bayern, Arsenal et Lyon bien sûr, sauf si c’est Bordeaux en finale. Si Le Vestiaire a pu livrer avec autant de précision l’issue de l’histoire, c’est uniquement car Lyon ne pouvait que passer. Monaco qui sort le Real en 2003 est un exploit, Bordeaux qui sort Milan en 1996 est un exploit, le PSG et Auxerre en 1993, Marseille en 1991, à la rigueur aussi. Mais les exploits lyonnais appartiennent au passé, c’était en 2005 contre le PSV et en 2006 contre Milan. Cette équipe lyonnaise est affreuse et moribonde, mais elle est plus forte que le Real de Pellegrini et sait jouer en Ligue des Champions. Et si gagner quand on est le meilleur était juste normal ?

Les Lyonnais n’ont plus qu’à prier pour prendre Barcelone. Mais Stuttgart sera-t-il plus indulgent avec la ruine catalane ?

Ligue des Champions, Real-Lyon :
Aly, Kaka et les 22 Völler

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Ce n’est pas tout à fait le plus mauvais Real de l’Histoire. En revanche, c’est le plus mauvais Lyon. Mais qui est le meilleur ?

Il était une fois deux clubs identiques à l’orée des années 2000. Chacun eut la chance de posséder la meilleure équipe du monde. Madrid en 2002 parvint même à convertir le constat, mais ils n’avaient ni Gérard Houiller ni Paul Le Guen, n’en déplaise à Canal+. Aujourd’hui, les deux équipes ont enfin retrouvé leur rang. Aucune des deux n’a le niveau des quarts de finale de Champion’s League, il en faudra pourtant une, mais cette fois ce n’est pas une idée d’Escalettes. Notre spécialiste, qui n’a connu qu’un échec au Zenith de son oeuvre, vous révèle donc en exclusivité la vérité sur ce que le football de haut niveau a créé de pire.

Victoire Hugo

Si Madrid et Lyon sont encore présents dans la compétition, ils le doivent chacun à leur star respective : ce que le Real possède avec Cristiano Ronaldo, Lyon l’a dans les buts. Les huitièmes de finale retour ne se jouant pas à un contre un, Pjanic aura aussi l’impression d’avoir son mot à dire, mais pas plus que Granero.

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La suite, c’est l’histoire de frères jumeaux, régulièrement humiliés en sélection nationale : Lassana Diarra et Jeremy Toulalan. Même joueur, même poste, même niveau ni international, ni continental. L’un face à l’autre, ça équilibre les débats, mais ça donne tellement de regrets à Jean-Christophe Rouvière.

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Derrière, Boumsong, Cris, Cissokho et Réveillère, aussi appliqués soient-ils, n’ont rien à envier aux quatre Madrilènes, probablement les plus mauvais défenseurs jamais vus sur un terrain à ce niveau. Diawara veut comprendre les raisons de cet honneur, une cheville portugaise peut répondre. Ça s’appelle Arbeloa, Ramos, Albiol et qui vous voulez.

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Au milieu, Xabi Alonso n’a jamais existé nulle part, ça tombe bien pour le Real, il ne jouera pas. Kallström le lui rend bien et serait même légèrement meilleur car c’est un bourrin qui suppléé de plus en plus Juninho quand il faut un frappeur gaucher. Devant, Govou est très supérieur à tout le reste des Merengue : Marcelo, le Kaka actuel, Van der Vaart, Guti et qui vous voulez. Mais Guti et Van der Vaart sont meilleurs que le reste des Gones, FC Séville faisant foi. Heureusement, c’est Pellegrini l’entraîneur.

Benzé quoi ?

L’ultime duel verra l’Argentine affronter l’Argentine.  Deux stars du foot, deux serial buteurs : l’un a deux buts face à Zurich en vingt matches de C1. L’autre est en plein boom cette année avec cinq buts dont quatre contre Anderlecht.

Le doute est donc permis sur la nature du résultat, d’autant que le Real est capable d’exploser les petites équipes, pour peu qu’elles ne jouent pas en D4, avec une admirable régularité dans les grands matches. C’est-à-dire : défaite contre Barcelone (le Barcelone de cette année), défaite et nul contre Milan (le Milan de cette année), défaite contre Lyon (le Lyon de cette année) avec autant de buts d’Higuain à la clé. Le football étant une science exacte, Ronaldo, voire le Real, pourraient faire payer son impudence au Séville français. Qui serait qualifié à 3-2 ?

Il reste une vague histoire d’entraîneurs. L’un devra aligner une équipe pour défendre, l’autre pour marquer, licenciement à la clé. Lequel a le plus de chance d’y parvenir ? Au moins, Benzema n’aura pas participé au naufrage.

France-Espagne : Villa avec vue sur la merde

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C’est toujours dans les grandes occasions qu’on retrouve l’équipe de France. Domenech a retourné l’opinion et s’est fait oublier bruyamment par tout un stade : Escalettes n’a pas à regretter son choix, même si tout est de la faute de la charnière centrale et que le problème, ce sont les résultats.

Le fonds de jeu, rapide, léché, c’est la marque de l’équipe de France. Avec un homme à la baguette, Yoann Gourcuff, totalement exalté par le numéro 8 de son pays. Zidane était là, comme aux plus belles heures. Il a épuré son jeu et ça marche, il ne s’emmerde plus avec des beaux gestes, une accélération, une patte sur coups de pied arrêtés et toujours cette grande élégance. Il a même retrouvé cette capacité à réussir des passes latérales en manquant de se casser la gueule. Il était partout, même quand le ballon était ailleurs, et n’a pas arrêté de défendre pendant 90 minutes, comme le font tous les grands meneurs de jeu modernes. Il confirme qu’il est indispensable à cette équipe et comme le dit Wenger debout comme tous les spectateurs pour la standing ovation, « les gens sont durs, il a énormément travaillé Gourcuff ».

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Offensivement, la France a retrouvé la totalité de son pouvoir d’accélération : Ribéry n’est plus blessé qu’à 75%, Henry n’est plus fini qu’à 99%, Anelka se rapproche des 5% de matches réussis en bleu. Repu d’une occasion franche à 25 mètres sur le gardien, il a fait le plein de confiance. Galvanisés par l’incroyable niveau de jeu, les remplaçants ont même été meilleurs : Malouda, Govou et la révélation de la Coupe du Monde 2002, le prometteur espoir du Panathinaikos Djibril Cissé : le vivier français a de beaux jours devant lui.

Le point fort du passé, c’était aussi la charnière. Une charnière solide, les ballons qui ne passent pas. A la grande époque, Laurent Blanc était toujours bien placé. Interventions, passes, contrôles, il a été impérial jusqu’au premier but, qui n’est intervenu qu’à la 21e minute. Propre, chirurgical, son compère Ciani n’a pas eu de boulot. En face, l’Espagne a été complètement dépassée par le rythme d’un collectif français plus conforme à ses possibilités, loin du surrégime trompeur de France-Eire. Apathique, lent et peu motivé, le champion d’Europe espagnol a d’ailleurs attendu la mi-temps pour faire entrer ses deux meilleurs joueurs. En pure perte, la France a tenu le 0-0 sur la deuxième mi-temps.

Franco folie

Lloris : Difficile de briller, David Villa n’est pas Irlandais. Par contre, Julien Escudé est toujours Roumain. Impeccable sur la frappe non cadrée de Navas.
Sagna : On peut tout à fait attendre d’avoir 30 ans et 70 sélections pour faire sa première passe décisive.
Ciani : Il a fait un bon match et peut donc affirmer aujourd’hui que ne pas sélectionner le gaucher Planus était un véritable scandale.
Escudé : Le mec qui monte tout seul sur le premier but, c’est bien lui. La feinte de Sergio Ramos qui marche, c’est bien lui, le contre sur la frappe qui suit pour le deuxième but c’est bien lui. Un match complet.
Evra : Intenable sur son côté gauche, il a créé tellement de danger que les deux buts viennent de son côté. Il n’a pas raté de touche.
Toulalan : Domenech tient sa paire de récupérateurs, il avait raison depuis le début.
Diarra : Il a remporté la bataille du milieu haut la main. Toulalan n’était pas dans un bon jour.
Gourcuff : Tirer les corners à 50 ans ça fait mal au pied, il doit regretter ses 24 ans. C’est qui le plus vieux, lui ou Henry ? En revanche, Zidan a marqué, l’Egypte a de la chance d’avoir un tel joueur.
Ribéry : Lui filer la balle quand il est là parce qu’on sait pas quoi en faire faute de fonds de jeu, c’est du passé. Il a touché énormément de ballons.
Henry : Suspecté d’être fini, il a répondu à ses détracteurs. C’était en conférence de presse après le match.
Anelka : L’essentiel pour l’instant, c’est de se créer des occasions. Il a frappé une fois de 25 mètres.

Pendant ce temps-là, Domenech continue son opération séduction loin des foutages du gueule du passé. Il fait des photos avec des supportrices dans le couloir, grand sourire, pendant que Gourcuff analyse la défaite. La défaite ? L’Espagne était trop forte et aujourd’hui, ça ne sert à rien de s’inquiéter.

Domenech show, les interdits :
Ciani paye à boire

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Sans l’effet Deschamps, Ben Arfa regretterait de ne pas avoir aussi signé en Grèce pour disputer le Mondial.Voici le premier épisode interdit du Domenech Show

Après une fin de saison dernière en apothéose, le suspense a fait long feu. Le Domenech Show est terminé, mais Le Vestiaire s’est procuré la saison pirate. Des épisodes indiffusables, sans aucune morale, où toutes les saloperies sont permises. Le premier épisode donne le ton : un joueur d’Everton sélectionné à la place d’un autre du Panathinaikos. Les deux sont pourtant interdits de tournage depuis trois ans. Finalement, le Grec est rappelé à la place du premier. Les deux ont évidemment joué la Ligue Europa dans la semaine, Pierre-Alain Frau et surtout David N’Gog auraient de bonnes raisons d’être jaloux.

Mais Saha buteur de l’équipe de France à trois mois de la Coupe du monde, est-ce si illogique ? Les médias ont à peine relevé qu’il n’avait plus été appelé depuis 2006. En revanche, ils ont à peine pas relevé que dans « être en forme à Everton », il y a Everton. Ça a pu échapper aussi à Gignac et Benzema, qui sait. Pour fêter son sélectionné, Everton en a pris trois au Sporting Lisbonne le soir même. La présence de Saha se remarque parfois moins que l’absence de Distin, chacun son tour. Certes, ce n’était que de la League Europa mais l’autre Saha a jugé utile de marquer deux buts à la Roma avec le Panathinaikos. Peut-on mériter davantage sa sélection que Saha et n’avoir pourtant pas le niveau international ?

Summer in the City

Cheyrou serait tenté de répondre oui. Non pas qu’il n’ait pas gagné de titre de champion de France, quoique. Non pas qu’il n’ait pas atteint une seule fois les huitièmes de finale de Ligue des Champions en 25 tentatives, quoique. Au cas où, son frère Bruno peut témoigner en sa faveur, on peut aussi avoir Skype à Famagouste. Ben Arfa est bien loin de ses considérations, il a réussi un bon mois avec l’OM et il retrouve la sélection. « Il a du talent, c’est logique. » Meriem aimerait connaître le vrai sens du mot talent.

La démocratisation est en route. Rami, Ciani : Raymond veut faire jouer des gens proches du peuple. Heureusement, Abidal n’a aucun souci à se faire : Ciani ne fait pas de conneries et il marque, Rami fait aussi des conneries mais il marque. Ca sonne mieux que il marque mais il fait des conneries, même si Roy Contout lui doit tout. C’est bête, si Menes avait réclamé Debuchy une semaine plus tôt, il l’aurait eu.

Tremoulinas n’est pas dans la liste. Logique, Evra vient de sortir un gros match à Milan en adressant une superbe passe décisive à Ronnie. Tremou paye son jeune âge et son plus gros défaut : les passes décisives qu’il fait sont pour ses partenaires, ça fait sept en championnat. Sagna se demande toujours ce que c’est. Vieira , lui, est devenu officiellement adjoint, mais un adjoint ça joue pas sinon Boghossian aurait dû avoir sa chance depuis longtemps.

Fabien Lévêque aurait pu avoir sa chance. Même Chamoulaud, qui a bien tenté de savoir à son tour si cette daube d’Henry jouerait au Mondial, mais Domenech ne lui a pas délivré non plus son diplôme de journaliste. Stade 2, Canal, après Biétry et Luis Fernandez, Domenech se démocratise et accueille même une équipe de Stade 2 pour pouvoir la virer avant une réunion avec Boghossian. Il a changé : « Il y avait beaucoup de si dans votre question. »

L’amour a ses Raymond que Raymond ignore

« Hatem a du talent, il a des possibilités de faire partie de cette équipe, il est sur la liste, cela me paraît tout à fait logique. » Ben Arfa ?

« J’en ai discuté avec lui, il n’avait fait que deux matches entiers, il estimait que ce n’était pas suffisant, moi aussi. Il faut qu’il répète des matches et cela ne servait à rien de le jeter en pâture dans un match alors que lui-même estime qu’il n’est pas prêt. Mais il reste deux mois, à lui d’enchaîner les matches sans souci pour montrer qu’il a retrouvé son vrai niveau. » Thierry Henry ou Franck Ribery ?

« Apparemment, je dois en savoir un peu plus. Il est blessé mais je ne suis pas médecin, ni le Real Madrid. Je l’ai eu et je sais où il en est et qu’il n’est pas prêt pour ce match. » Christian Karembeu, Claude Makélélé, Lassana Diarra ou Gonzalo Higuain ?

« Je ne prends pas un joueur pour une bonne prestation dans la saison. C’est une répétition de bons matches qui permet de juger un joueur. Comme je ne condamne personne sur un match, je ne prends jamais un joueur sur un seul match. Il  joue le haut niveau, en Ligue des champions, il a montré des qualités. » William Gallas, Sebastien Frey ou Marc Planus ?

« Oui, on l’a suivi, il fait partie des possibilités, mais encore une fois il y a des postes où il y a plus de monde que d’autres. Il était en concurrence avec Louis Saha qui est aussi performant en ce moment. Il fallait faire un choix. (Il)  a le potentiel, c’est un problème de concurrence, je ne peux pas prendre 14 avant-centres. » Anelka, Henry, Benzema, Gignac, Savidan, Briand, Rémy ou Cissé ?

« Il fait partie de ceux qu’on suit depuis longtemps. Il a déjà été avec nous. Il joue la Coupe d’Europe et est performant avec son club. Il est toujours là. » Desailly, Landreau, Mexès, Sinama Pongolle ou Mavuba ?

« D’autres joueurs peuvent se révéler. Il peut y avoir des blessés. On a fait le tour des joueurs français, on ne va pas en découvrir 60, mais dire que ce sera exactement ces 28 ou 30 joueurs, je ne sais pas. Il reste encore deux mois de compétition. » Battles, Bréchet, N’Zogbia, Aliadière ou Meriem ?

« Je ne suis pas sûr qu’il soit encore à 100% de ses moyens mais je suis content de le revoir. Qu’il revienne au plus haut niveau mais pas tout de suite, qu’il attende encore un mois, ça m’ira très bien. » Gourcuff ?

« Cela reste une option, une possibilité. A gauche, dans l’axe, à droite, il fait partie de ces joueurs qui peuvent évoluer partout. C’est bien dans une grande compétition d’avoir une variété de choix. » Thuram ?

« Le 3  ne passe pas encore devant le 2. Cela se joue à un museau près en faveur du 2 (rires). » Boghossian ou Martini ?

Pascal Praud, la crucifixion du coq empâté

C’était le 25 août 2007, Le Vestiaire condamnait Pascal Praud à un avenir jauni, loin de l’argent qui corrompt dans les couloirs du quai du Point du Jour. Kita reconnaître ses erreurs, il avait tort.

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Il nous manquait presque. Pascal Praud, jadis figure emblématique des terrains de Champion’s League, souffre-douleur de Roland et Larqué lors des France-Azerbaïdjan, a retrouvé du boulot, au sein de son club de coeur, le FCNA. Il sera journaliste.

Il l’attendait, sa bouée de sauvetage. Placardé à LCI, membre récurrent d’On refait le match, Pascal Praud ne fait plus vraiment partie du PAF. Alors, un rôle en pleine lumière, il n’a pas traîné pour le saisir. Waldemar Kita, le tout frais acheteur franco-polonais du FCNA, lui a tendu la main : « Il a un savoir-faire du bien communiquer. Il aura donc la charge de ce secteur. Pour moi, Pascal sera un guide important. En revanche, dans le domaine sportif, il n’est pas censé avoir voix au chapitre. » Kita a dû écouter les analyses « praudiennes » de supporter chauvin des Canaris qu’il a toujours été. Ainsi déclarait-il en octobre 2006 sur son blog : « Le club est lanterne rouge du championnat ! L’équipe d’Henri Michel, de Maxime Bossis, de Jean-Claude Suaudeau (qui ne manquait jamais de le bâcher, Ndlr) et de tant d’autres ! Ils assassinent notre jeunesse ! Ces ersatz de joueurs, ces faux dirigeants. Les imposteurs ! » Pascal Praud parlant d’imposture, c’est Vincent Hardy qui doit se retourner dans sa tombe.

Du travail de Praud

Quoi qu’il en soit, l’objectivité légendaire de Praud, sa connaissance fine des sujets l’ont conduit… à la com’ du FC Nantes, chargé de la bonne image du club. Lui qui a toujours rêvé de comprendre quelque chose au football nantais pénètre la Jonelière par une porte dérobée. Gravelaine, pour sa pige d’un mois avec Dayan, a pris 115.000 euros. La porte de derrière est un alcôve pour dames.

D’ailleurs, lors du Nantes-Brest d’hier soir, comme de Nantes-Clermont, Pascal a pris place dans la fameuse tribune présidentielle. Une fois la mi-temps venue, il a sauté d’un pas svelte la barrière entre la tribune officielle et celle de presse, située juste au-dessus. Histoire d’aller saluer ses anciens compagnons de la presse provinciale, qui le détestent en grande majorité, ce qui n’empêche pas les sourires et les blagues bien senties autour de la tireuse à bière.

Un costume gris, une longue crinière poivre et sel, Pascal Praud est de retour et n’a plus peur de rien. Il est loin le temps où le pauvre Pascal se faisait casser la gueule par Tapie en pleine rue Marbeuf dans le VIIIe (deux jours d’ITT, bien sûr).

Il affiche même comme un oriflamme ce petit air supérieur qu’il n’avait jamais pu arborer à cause des moqueries sur son cheveu sur la langue, traînées depuis ses années de collège à Saint-Stan’. Le retour du lustre d’antan du FCNA ne fait aucun doute. Enfin, si, il subsiste un souci : le nouveau publicitaire du club huit fois champion de France, ce Nantais de souche n’en à rien à branler de sa ville. « Tous les liens qui me rattachaient à la ville se sont distendus. Seule la nostalgie me ramène sur les bords de Loire. J’aime Paris et Nantes ne me manque plus. » Sa prose est aussi vendeuse que les articles de son blog, truffés de fautes. Toujours aussi Praud, ce Pascal.

Comment a-t-on fait pour en arriver là ? C’était le 2 juin 2009, Requiem for a crime.

Elie Baup a longtemps cru que Bekamenga réussirait un contrôle. En lisant le classement chaque matin, il n’a jamais vraiment fait attention au fait que Grenoble était devant au classement. Il a réalisé trop tard, le jour où Da Rocha était désigné meilleur joueur du siècle par les supporters. Ont-ils oublié la première mi-temps de Nantes-PSG 2001 ?

23e journée, Nantes-Paris (1-4) : La puissance offensive du grand Paris n’a pas d’équivalent. Hoarau n’est pas là, mais Sessegnon est trop décisif, Giuly trop jeune et Luyindula trop international. Nantes plie mais ne cède que quatre fois. Makélélé trouve que N’Daw rame. Une défaite encourageante. Prometteur.

24e journée, Valenciennes-Nantes (1-1) : Après une demi-saison difficile, le grand Valenciennes est de retour. Kombouaré s’est souvenu que PSG-Real ne s’était pas déroulé dans son garage étant gamin, il convainc Schmitz qu’un défenseur peut marquer même contre Nantes. Mais Klasnic marque un but d’avant-centre, c’est donc arrivé. Un nul interessant. Prometteur.

25e journée, Nantes-Caen (1-1) : Deroin n’est pas pour rien le meilleur joueur du championnat. Avec l’aide de Savidan, futur meilleur buteur du Mondial 2010, le grand Caen fait souffrir Nantes. Heureusement, Bekamenga rôde. Un nul interessant. Prometteur.

26e journée, Nantes-Grenoble (1-1) : Match au sommet à la Beaujoire. Sous les yeux de quelques émissaires de Ligue 2 qui le découvrent, Klasnic trouve l’ouverture, c’est donc arrivé. Malheureusement, les coups de butoir du redoutable avant-centre Sandy Paillot, permettent à Grenoble, et son attaque qui titille Gignac au classement des buteurs, d’arracher un point. Les grandes équipes ne meurent jamais. Un nul intéressant. Prometteur.

27e journée, Saint-Etienne-Nantes (2-1) : Face à un habitué des coupes d’Europe, Nantes se préserve pour le match retour. 2-1, ça laisse une chance. Une défaite encourageante. Prometteur.

28e journée, Nantes-Lorient (1-1) : Le grand Lorient n’est pas surnommé pour rien le Barça français. Faute de rivaliser, Nantes est réaliste et Alonzo préserve le 1-1 en stoppant un penalty. Un nul intéressant. Prometteur.

29e journée, Marseille-Nantes (2-0) : Le grand Nantes est de retour en tenant en échec Marseille à la mi-temps (0-0). Mais la défense craque en quatre minutes face au duo Civelli-Brandao qui doit bien réussir parfois des contrôles . Hors coups de pied arrêtés, les Nantais n’ont concédé que 10 occasions. Une défaite encourageante. Prometteur.

30e journée, Nantes-Lille (0-2) : Le grand Lille, emmené par Bastos qui commence son passage à vide, n’ouvre le score qu’à la 45e minute. La malchance s’en mêle : c’est Pierre qui se retrouve devant Hazard en pleine surface. Ca n’arrivera pas à chaque fois, son collègue Poulard a retenu la leçon. Une défaite encourageante. Prometteur.

31e journée, Toulouse-Nantes (1-0) : Nantes domine outrageusement le match et se procure pas moins de 2 occasions. Malheureusement, le grand Toulouse peut compter sur Gignac. Une défaite encourageante. Prometteur.

32e journée , Nantes-Nice (2-0) : Nantes retrouve son jeu. Bekamenga et Bagayoko marquent déjà leur quatrième but de la saison. Gignac n’est plus très loin. Quoi qu’il en soit, le grand Nice et Bamogo sont vaincus. Une victoire de prestige. Prometteur.

33e journée, Nancy-Nantes (2-0) : Que faire face au grand Nancy 28ème attaque du championnat ? Inspirés par Correa, les Nancéens sont irrésistibles. Nantes n’a rien à se reprocher face au 4e de la saison passée. Une défaite encourageante. Prometteur.

34e journée, Nantes-Le Havre (1-2) : En ouvrant le score, Nantes pensait bien tenir son exploit. Mais le grand Le Havre égalise par Diallo. Les supporters savaient que l’ancien Nantais finirait par jouer les premiers rôles. Puis Marange se défait de six joueurs et pétrifie la Beaujoire. Petit Diego pour les uns, nouveau Messi pour les autres. Le talent des grands joueurs, le froid réalisme des gros. Il reste quatre journées, la 17e place est à portée. Une défaite encourageante. Prometteur.

35e journée, Lyon-Nantes (3-0) : Le cauchemar. Face au petit Poucet du championnat qui reste sur 4 matchs sans victoire et une défaite devant l’ogre valenciennois, les Nantais ne sont pas concentrés. Complexe de supériorité ou pression du favori ? Personne ne le saura, Pascal Praud prépare un cantique pour l’oraison. Une défaite encourageante. Prometteur.

36e journée, Nantes-Rennes (1-1) : Face au grand Rennes gonflé à bloc, à seulement 14 points du titre, Nantes fait plus que jeu égal. Bagayoko ouvre le score, mais Sow égalise. La malchance s’en mêle, Poulard se retrouve au marquage en pleine surface. Un nul intéressant. Prometteur.

37e journée, Sochaux-Nantes (2-1) : Le grand Sochaux, sauvé à la 38ème journée était imbattable. Efficace, rapide, le jeu léché des Doubistes leur donnent deux buts d’avance. Nantes réagi en champion mais Capoue ne peut égaliser. Il suffira de battre Auxerre de 20 buts. Prometteur.

Hélas, Auxerre, même privé de Cocard, Diomède et Marlet, sa recrue du Red Star, résistera jusqu’à la dernière seconde. Orgueilleux, Bagayoko donne la victoire à Nantes pendant que les supporters démontent le stade. Et dire qu’au soir de la deuxième journée, Nantes était sauvé, confortablement installé à la 17ème place. Qu’a-t-il bien pu se passer ?

Aux dernières nouvelles, Pascal n’aurait pas eu d’enfant supplémentaire cette semaine, Thierry Roland peut reprendre son souffle.

Ligue des Champions, Olympiakos-Bordeaux : Le Pirée à venir

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Jean-Louis Triaud, le 18 décembre, après le tirage des 8es de finale : « Il ne sert à rien de fanfaronner à ce stade de la compétition. »

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

On a l’impression que Bordeaux a maîtrisé, n’a pas laissé une occasion à l’Olympiakos avant de marquer sur un coup de pied arrêté par Ciani.

Si vous le souhaitez, la collection complète des Bordeaux Blanc est en ligne sur Le Vestiaire. C’est un peu répétitif, mais tout y est.

Bordeaux a-t-il fait un bon match ?

Pas vraiment. Blanc regrette toujours d’avoir mis son costard à moins de 3-0. Dans le doute, il avait quand même pris des chewing-gums. Ecoeuré, il a fini par remettre une casquette à l’heure de jeu.

L’Olympiakos est-il plus nul que Barcelone ?

On ne peut pas vraiment porter un jugement aussi sévère. Une victoire 2-1 des Grecs n’aurait surpris personne.

Alors Bordeaux est-il plus nul que Barcelone ?

Le Barça de l’année dernière aurait certainement eu des difficultés à ne pas mettre six buts au Bordeaux d’hier soir. Mais le Barça d’hier soir aurait eu des difficultés à ne pas en prendre trois face au Bordeaux d’hier soir.

Il y avait donc des raisons de s’inquiéter ?

En y réfléchissant bien, Carrasso a en effet eu un peu peur quand Maresca a fait une tête à l’heure de jeu.

Mais les coups de pied arrêtés en fin de match ?

Il faut bien que Carrasso retrouve ses sensations. Au moins Koscielny avait marqué.

Mais quand même, l’Olympiakos c’est pas Boulogne, Valenciennes ou Lorient ?

Vous êtes perspicace, défendre en Ligue 1 est devenu compliqué.

Desailly qui félicite Ziani pour l’ouverture du score ?

A l’heure où nous mettons sous presse, nous ne savons toujours pas s’il parlait du buteur ou du passeur.

Quel a été le joueur le plus dangereux ?

Sané bien sûr. Il a obtenu de nombreux coups francs bien placés et n’a pas hésité à délivrer quelques caviars aux attaquants grecs.

Et la frappe de Lua Lua ?

Du calme, la Ligue des Champions c’est quelque chose de sérieux.

Heureusement que Gourcuff était là ?

Vous voulez dire Martins.

Non, Gourcuff.

Ah, Plasil. Effectivement.

Mais alors, qui a fait la passe décisive ?

C’est un mystère. On a vérifié tout le match, dribbles, passes courtes, frappes et contre-attaques foutues en l’air à l’appui : Bordeaux a bien joué sans Gourcuff ce soir.

Quand on voit Ciani on a du mal à regretter  Diawara et Gourcuff quand même.

Possible.

Jean-Louis Triaud, avant-hier : « J’ai la prétention de croire que nous sommes favoris. »

Devant la qualité de son expertise, Le Vestiaire a décidé de confier l’analyse des joueurs à Reynald Denoueix.

Chalmé : « Les Bordelais maîtrisent. Par contre, ce type de passe un peu moins. »
Wendel : « Visiblement, c’était une frappe. »
Gourcuff (centre derrière le but) : « Vous voyez, la précision est importante. »
Chamakh : « On ne sait pas s’il a fait exprès, mais c’est ce qu’il fallait faire. »
Les Grecs : « Statistiquement, ils encaissent toujours des buts dans les derniers quarts d’heure. Bon, ce soir ils sont fidèles. »
Zairi : « Lui il passe. Le premier adversaire, pas le second. »

Les questions interdites : Le Milan AC a-t-il arnaqué Bordeaux ?

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Comment Bordeaux a-t-il pu dominer le football européen en jouant à dix depuis le 15 août ?

C’était le 16 mai dernier. Le Vestiaire expertisait le début de carrière du nouveau Zidane : « Et pourtant, sa valeur réelle est peut-être beaucoup plus grande, mais pour la connaître précisément, il faudra attendre l’arrivée des Girondins en huitièmes de finale l’année prochaine. » Pour l’anecdote, Bordeaux à l’époque n’avait pas débuté sa campagne européenne et n’était même pas qualifié pour les huitièmes. Par chance pour notre spécialiste, ils y seront dès ce soir.

Si Laurent Blanc décide une nouvelle fois de ne pas se passer de Gourcuff, il prendra le plus gros risque de sa carrière, depuis ce réflexe hasardeux sur la paumette de Bilic : jouer un grand match à 10 contre 11. Evidemment, cela n’a jamais gêné les Girondins, habitués à ce handicap depuis cette vilaine blessure contre Nice à la 71e minute de la 3e journée de Ligue 1. Bordeaux peut même, bien sûr, remporter la Ligue des Champions en infériorité numérique, Messi, Rooney et Ballack obligent. Mais rien n’est certain, Planus et Chalmé obligent.

Mais Laurent Blanc a-t-il le choix ?

Doit-il pour la 34e fois consécutive s’infliger un joueur de génie à 15 millions d’euros ? Faut-il tenir compte de ses 90% de mauvais matches en équipe de France, ses deux saisons pourries à Milan et surtout ses onze matches qui comptent réussis avec Bordeaux en un an et demi ? Faut-il se focaliser sur 9 gestes qui rappellent vaguement Zidane, 3 Platini, 254 Ziani et 1171 Corentin Martins ?

Gourcuff a-t-il le choix ?

Pour la destination de sa prochaine passe décisive dans le jeu, Brême ou Villareal devraient suffire. Pour situer son réel niveau, Chamakh n’ose même plus parler de leur feeling, d’ailleurs il ne donne plus d’interview. Mais qui oserait dire qu’il n’a jamais eu le niveau ? Ses buts, ses passes, ses contrôles, ses dribbles contre le PSG attestent d’un niveau, sa panenka ratée d’un autre et les performances d’Higuain d’un troisième. Une typologie est toujours utile pour expliquer les frappes de 35 mètres qui ne dépassent plus les 16 mètres, les coups francs dans les tibias des adversaires, les passes en profondeur millimétrées pour toutes les charnières centrales de Ligue 1 et les roulettes qui ne trompent plus Diego Perez ni Damien Marcq. Pour devenir un grand joueur, faut-il être bon tout le temps, parfois, ou rarement et si possible qu’en championnat national ?

Notre spécialiste a très tôt signalé l’insuffisance du jeune homme, plus à l’aise en photo que sur le terrain. Il lui avait même conseillé d’essayer de faire ses preuves pendant une deuxième saison au moins à Bordeaux, sans même oser imaginer ces cinq buts dont deux doublés en août, et ces six passes dont deux doublés. Décisif lors de sept matches de Ligue 1, c’est la définition du meneur de jeu moderne, Meriem est parti l’apprendre en Grèce. Il y a aussi ce but contre le Bayern, de la tête : cette saison, ça n’impressionne ni Ciani, ni ses talonnades. Le temps imparti est presque écoulé, Bordeaux a désormais des grands joueurs à presque tous les postes sauf en numéro 10, Planus oblige.

Bordeaux a-t-il le choix ?

Le problème Gourcuff est plus important qu’il n’y paraît. Avoir un joueur moyen dans son effectif, ça arrivait à Barcelone l’année dernière. Mais Puyol n’était pas indispensable. Avoir un joueur nul dans son effectif, ça arrivait à Barcelone l’année dernière. Mais Abidal ne servait à rien.

Gourcuff, lui, ne coûte pas que par son niveau, il coûte aussi à ses camarades, aussi influençables que la presse. Bordeaux joue mieux quand Gourcuff est là, c’est la règle depuis son arrivée. A 15 millions, tout le monde a fini par croire la théorie du leader technique. Mais ces dernières semaines, le volume de jeu de l’ancien nouveau Zidane est devenu équivalent à celui du vrai Zidane dans le Madrid d’aujourd’hui. S’il avait su, il se serait fait faire une réplique de la Coupe du Monde pour célébrer sa passe décisive pour Chamakh à la dernière minute de Lyon-Bordeaux, chacun ses moments de gloire. Le problème devient donc insoluble, et à ce rythme Chalmé et Planus se rendront bientôt compte que leur boulard survivra à l’absence de Gourcuff. Lequel rendrait aujourd’hui plus de services à son club sur le banc, un peu comme Higuain en Ligue des Champions.

En refourguant Gourcuff à Bordeaux, Milan a réussi le plus gros coup de ces vingt dernières années depuis la signature de Papin. Ca n’avait pas suffit à empêcher l’OM de remporter la C1, cela suffira-t-il à empêcher Bordeaux de la gagner ? Ronaldinho dit que les termes sont différents. Qu’en pense Gourcuff ?

Le roman du Bordeaux Blanc :
Sané broyeur

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Qu’aurait dit Zidane à son entraîneur si celui-ci l’avait remplacé par Sertic ? En Président qu’il est, Laurent Blanc avait bien le droit de rire du doigt accusateur de son meneur de jeu, sans doute à la pensée de leur avenir commun en bleu. Lui dire « bon match, Christian » eut-il été de si mauvais goût ?

Après le 4-1 pour Bordeaux en championnat, la bataille des Gourcuff a cette fois été plus disputée : 4-1 pour Bordeaux. La faute à ce début de match entièrement lorientais, avec un corner, une occasion, un but. Bordeaux a réalisé le hold up pour repasser devant en dix minutes : deux occasions, deux buts. C’est sûr, sans ce penalty et ce carton rouge, Bordeaux ne serait jamais revenu. Il faudrait abolir les fautes dans la surface, ça éviterait aux arbitres d’appliquer la règle. Il faudrait aussi abolir les contre-attaques meurtrières et les coups francs de Wendel, ça éviterait au champion de France en crise d’être en finale et de marquer sept buts en quatre jours.

Sané pas son année

Laurent Blanc était d’ailleurs très en colère dès l’après Saint-Etienne. « C’est vrai, on a manqué un peu de confiance à 2-0 pour nous. » Il ne rate jamais une occasion de rappeler le score quand son club est en crise, surtout quand il porte une écharpe crème. Quand la crise frappe, la fébrilité n’est jamais loin. La confiance disparaît, c’est à se demander si on a déjà joué au foot dans sa vie. La suite est classique : les matches vous échappent, vous ne maîtrisez plus rien, comme si vous ne jouiez plus. Le coiffeur de Cavenaghi s’est lassé de cette histoire, Laurent Blanc, lui, n’en a rien à foutre. « C’est comme un enfant qui vous rapporte un bulletin scolaire. Quand il est premier partout, on ne comprend plus s’il a deux ou trois mauvaises notes. » Boulogne sans les jambes, Rennes sans les défenseurs, Monaco sans les titulaires : pourquoi l’intro musicale de la Ligue des Champions a été oubliée à chacun de ces matches ?

Sané sobriété

La suite de la phrase appartient évidemment à Yoann Gourcuff. « Cela veut-il dire qu’il est devenu moins intelligent, bête ? » Même si tous les parents d’élèves l’ont hué contre Saint-Etienne, personne n’ose encore répondre. Le Vestiaire le fera bientôt.

Sertic, lui, n’était pas obligé de réussir ses passes à Chaban comme à Lorient et l’équipe n’était pas obligée de se remettre à dominer et de marquer des buts supplémentaires. Ce n’est pas parce que la star de l’équipe est sur le banc à se demander à quand remonte sa dernière passe décisive que Laurent Blanc doit se priver de lever un poing rageur pour les titulaires. Pourquoi tout le stade a-t-il cru entendre « Va te faire ****** Yoann » ? D’autant que L’injure n’est surement pas la méthode d’un technicien cévenol, la manchette dans les dents de Bilic était un accident.

« On défend mal. » Sanogo ou pas, Ciani et Planus avaient besoin de bosser contre Sainté. « Il y a des imperfections à gommer », le pluriel était prévenu, Sané n’est quand même pas le seul fautif. Ressembler à Diarra ne fait pas tout, l’Olympiakos aussi serait heureux d’avoir des coup franc à 20 mètres tout le match ou de voir un joueur se prendre pour Diawara et sauter tout seul pour défendre sur les corners. Au cas où Chalmé aurait un doute, non, Payet ne joue pas la C1.

Blanc y pensera d’ici à la finale de la Ligue des Champions avant d’entraîneur l’équipe de France, cette fois c’est lui qui le dit tout seul.  « J’ai appris que c’était le 100e match contre Saint-Etienne. Je me souviens du premier, j’espère que je me souviendrai du dernier, ça je n’en doute pas. » C’est direct et c’est la première fois, quoiqu’en dise la carotide de Bilic.

LdC, Lyon-Real : Le nez dans le Kaka

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Makoun buteur, Govou homme du match, Bousmong rayonnant : quel est donc le terrible secret du Real de Merdrid ?

Avec la participation d’equipe.vestiaire@yahoo.fr

La victoire de Lyon est-elle un hold-up ?

Presque.

Comment ça ?

A partir de 6-0 on aurait pu le dire, mais cinq buts marqués c’est justifié.

Mais ils n’ont gagné que 1-0 ?!!

Ah oui pardon, nous pensions bêtement qu’il y avait un grand joueur à Lyon.

Si, effectivement, il y a Lisandro.

Oui, le buteur.

Non, ça c’est Makoun.

Ok.

Lisandro a un jeu de tête de merde et n’est pas décisif dans les grands matchs, mais à quoi sert-il ?

Notre spécialiste n’a hélas pas réponse à tout sinon ce serait une machine.

Lyon a-t-il réalisé un exploit ?

C’est plutôt l’OM en poules qui a réussi un authentique exploit en gardant Marcelo 90 minutes sur le terrain au Vélodrome. Mais ne pas se qualifier dès l’aller avec un tel adversaire peut aussi être qualifié comme tel, vous avez raison. D’ailleurs, même la D3 espagnole arrive à gagner 4-0.

Delgado titulaire, c’était déjà le cas à Barcelone l’an dernier. Une connerie ?

Vous rigolez, il est en plein Boum.

Boumsong et Cris ont-ils été d’une solidité à toute épreuve ?

Tous les clubs de Liga se renseignent actuellement pour les recruter. En revanche, Nancy hésite encore.

Mais alors, c’était pas le grand Real ?

Ça dépend pour qui. Pour la presse en général oui, mais pour notre spécialiste il semble qu’il n’y ait jamais eu de grand Real.

Pourquoi ?

Hier soir c’était pas de défense, pas de milieu et pas d’attaque. Plus généralement c’était le 30 octobre sur Le Vestiaire.

Mais ils sont deuxième de Liga quand même ?

Oui, à deux points du Barça et Lyon 4e de L1 à huit points de Bordeaux.

C’est-à -dire, Bordeaux est fort ?

Et le Barça vaut pas grand chose, c’est comme vous voulez.

Vous voulez dire ou le Barça ?

Non, et le Barça.

Comment Le Vestiaire a-t-il pu deviner dans son édito du jour et dans une quinzaine d’articles depuis août que Higuain était une merde ?

Peut-être parce qu’Higuain est une merde et qu’il se balade en Liga, mais pas toujours contre Xeres.

Puel est-il un meilleur entraîneur que Pellegrini ?

N’humiliez pas Puel, il a gagné ce soir.

Vous voulez dire n’humiliez pas Pellegrini ?

Non, Pirès s’en est déjà chargé.

Liza ne parlait-il pas du fabuleux trio CR, Kaka, Higuain ?

Pas Le Vestiaire en tout cas. Mais effectivement, trois ballons d’or alignés ensemble c’est beau.

Higuain n’est pas ballon d’or !

Bien vu.

Les Galactiques ont été un peu décevants en première mi-temps, non ?

Vous parlez de quel Galactique : Diarra, Granero, Higuain, Raul Albiol, Xabi Alonso ou Marcelo ?

Quand même, le Real est du même niveau que le Barça de l’an dernier ?

Tout à fait, à 10 ou 11 petites choses près.

Quelle a été la meilleure occasion du pichichi du Real ?

Si ce n’est pas ce contrôle raté sur un corner, c’est sans aucun doute lorsque Cris a manqué de tromper Lloris à la 58e minute.

Faut-il se passer de Benzema titulaire dans les grands matches ?

Il vaut toujours mieux aligner un mec qui marque toujours contre Zurich, qu’un joueur même un peu gras qui ne marque que contre Manchester et Milan.

Mais si le Real gagne tout le temps, c’est qu’il y a bien une raison ?

Le niveau de la Liga peut-être. Attention, ce n’est qu’une hypothèse. Mais peut-on dire que des défaites contre Milan et Lyon sont des victoires ?

Et Milan-Manchester ?

En vétérans ?

Non, c’était aussi hier soir avec Scholes et Ronnie…

Bon d’accord, on regardera Chelsea, c’est promis.

Les grandes équipes prennent-elles souvent trois buts à domicile en Ligue des Champions ?

Les grandes équipes non, mais Milan et Madrid y sont parvenus.

Ronaldinho qui marque sur une passe décisive d’Evra à la 3e minute ?

Regardez bien, la première passe d’Evra pour Pato date de la 3e seconde. Ca n’aura pas échappé à Trémoulinas.

Ronaldinho a refait des passements de jambes ?

Ca l’a surpris lui-même, il s’est cassé la gueule.

ANTI MANUEL DE L’ENTRAINEUR

Lloris : Tous les matches ne peuvent pas être aussi amusants que Liverpool. Il a écoeuré Higuain : un match sans éclat.

Réveillère : Il n’a pas fait Kaka sur la pelouse.

Cris : Ca fait du bien d’arrêter la L1 de temps en temps, pour reprendre confiance.

Boumsong : Un superbe retour sur Higuain en pleine surface : un match sans éclat.

Cissokho : Il traverse une mauvaise période depuis trois ans, mais cette fois, il avait un client en face avec Granero.

Qui ça ? (avec la participation d’equipe.vestiaire@yahoo.fr).

Toulalan : Alors comme ça, Xabi Alonso vaut 30 millions ?

Makoun : Un habitué des grands matches, il avait déjà marqué contre la Fiorentina la saison passée et le but du 1-4 au Barça.

Pjanic : Souffrant, il a finalement laissé sa place à Gourcuff.

Delgado : Le Brésilien est sous-utilisé dans cette équipe. Lui, il est Argentin.

Govou : Au cas où Pellegrini penserait à aligner à nouveau la même défense, Govou a été l’homme du match.

Lisandro : Là, c’est incompréhensible. Ce sont pourtant les stars qui cadrent et qui marquent dans les grands matches.

Higuain : On comprend mieux pourquoi le Domenech Show a fait des pieds et des mains pour le recruter.

Le roman du Bordeaux Blanc : Le Bellion de baudruche

blanco

Fair-play, Guy Lacombe a tenu à réconforter Laurent Blanc après l’exploit de Monaco à Chaban. Ses quelques mots ont été droit au cœur du Président qui passait tout juste la cinquième sur la rocade .

C’était la semaine dernière. Blanc promettait de faire jouer la CFA. Il ne pensait pas être exaucé si vite. Il avait aussi râlé contre le calendrier. Fernando lui a offert une compétition de moins. Il n’y a pas de petite passe décisive. Si tout roule côté terrain, le mercato a beaucoup coûté au technicien cévenol, qui a perdu d’un coup Cavenaghi, Bellion, Jurietti, Henrique et Jussiê. Blanc se disait pourtant persuadé que ses remplaçants avaient appris à jouer au foot au contact des autres. « Rigueur, sérieux, respect » après avoir battu Ajaccio 5-1 et « je suis assez satisfait du match » après un 1-0 contre Rodez, le guet-apens était parfait. Cavenaghi, Jussiê et Jurietti se disaient bien aussi qu’être remplacé par les titulaires juste après le deuxième but de l’adversaire, c’était pas comme une double prime. Et puis il y eut ce soir d’automne, « mon équipe a développé un bon football ».  Effectivement, c’était de la Ligue des Champions, effectivement c’était bien les mêmes joueurs, effectivement Haifa n’a pas marqué un but en C1 cette saison.

Rond comme un Bellion

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, un nouveau déplacement à Haifa est prévu dans 10 jours. « On avait prévu d’être en forme au mois de février, apparemment on ne l’est pas. » Blanc a raison d’avoir peur. Une équipe tout juste privée de Sertic et Traoré battue par Monaco, alors que les titulaires avaient « rassuré » leur entraîneur le week-end précédent, c’est effrayant. Et « les erreurs incroyables que mes défenseurs (Marc et Planus ndlr) ne commettent jamais et ne commettront plus », ils les ont pourtant commises à nouveau. Inquiétant, Ramé, Henrique, Jurietti mis à part, c’était les cinq titulaires.

Blanc comme un linge

« Quand vous enchaînez deux défaites, vous ne pouvez pas être rassurés. C’est un moment difficile à traverser. » Le col en vison de la veste en cuir faisant foi, ce n’est ni son arrogance, ni son équipe que Laurent Blanc craint d’avoir perdus. Parler aussi directement de Yoann Gourcuff n’est pas dans ses habitudes, mais enchaîner les frappes du pied gauche n’a jamais fait partie du contrat. Car Lolo n’est pas du genre à dire les choses en face, la main dans la gueule de Bilic était un accident.

Pendant ce temps-là, Chalmé assure le service après-vente. Un compliment pour Gourcuff : « Pour un jeune cela peut être déstabilisant. Siffler après le match d’accord, pendant, je trouve ça moyen. » Une blague : « On s’est peut-être vu plus beau qu’on ne l’était. » Et fini l’arrogance : « On va montrer que Bordeaux est encore présent, dès dimanche contre Saint-Etienne. On a hâte d’y être. » On avait failli y croire.

Le roman du Bordeaux Blanc :
Gyan à mourir

Ecuss

« Je suis rassuré. » Depuis la cuisante défaite à Rennes, le Bordeaux Blanc est en crise.

C’est l’histoire d’une branlée qui effraie tout le monde, et surtout l’entraîneur vainqueur. C’est l’histoire d’un leader de L1 qui se déplace à Rennes, qui est mené 3-0 à l’heure de jeu, qui perd 4-2 et sombre dans une dépression telle que le complexe de supériorité est inévitable. « C’est la première fois en 2010 que mon équipe joue aussi bien en football. » Mais le Barça breton était trop fort, d’ailleurs Blanc reconnaît que « deux erreurs individuelles incroyables permettent à l’adversaire de mener sans y croire 2-0. »

Par monts et Marveaux

Sans y croire, la précision peut paraître anodine, elle ne l’est pas. Sinon Blanc n’aurait pas pris le soin d’ajuster sa chemisette bleue et son manteau noir en conférence de presse pour saluer la calvitie et le cheveu sur la langue d’Antonetti. Evidemment, « je ne veux pas minimiser le talent de Rennes ». 35% de possession de balle, il fallait effectivement le faire pour marquer 4 buts. Les Rennais ont notamment pu compter sur un quatuor Marveaux-Briand-Plasil-Planus intenable. Ciani ne pouvait pas marquer les quatre et des buts en plus, du coup il a fini par ne rien faire. Les matches importants sont à venir, autant s’économiser, en plus Planus, Trémoulinas, Chalmé et Carrasso n’étaient suspendus qu’un match. « Quand on va regarder les vidéos des buts encaissés, certains vont fermer les yeux. » Henrique n’était même pas sur la feuille de match, là ça devient cruel.

Zizou retourné

Tellement heureux que son entraîneur l’envoie voir la presse toute la semaine et qu’on arrête de l’appeler Pierre après tant d’années, Planus s’est permis de vanner sur une prolongation de contrat. Blanc l’aurait prévenu avant le match qu’il coûterait trois buts, il ne s’y serait pas pris autrement. Chalmé s’y était collé début janvier, c’était avant une curieuse épidémie de passes dans l’axe. Le début d’année, c’est le temps des coupes et de la préparation physique, comment expliquer sinon le 0-0 contre Boulogne et Yoann Gouffran ? Comme Galatasaray est encore dans toutes les mémoires, Blanc n’hésite pas à devenir cassant : « Il faut remettre le bleu de chauffe. » La montée en puissance avant l’Olympiakos, c’est aussi laisser Gourcuff titulaire alors qu’il est blessé depuis son retour de blessure. Ça fonctionne, avec 0 but et 0 passe décisive il a livré son meilleur match depuis le Bayern.

Après Lille, Laurent Blanc devrait prochainement parler de Montpellier devant tout le monde.

La légende d’Oncle Benz : Un vrai fils de putsh

reel 

La presse ibérique est toujours aussi intraitable. Samedi dernier à 18h, Benzema était la doublure de Berbatov, à minuit Higuain était sa doublure, hier soir il était Ballon d’Or. Comment a-t-on pu en arriver là ? 

C’était la Une de Marca hier : « Creo que vamos a ganar la Champions ». L’auteur de cette phrase signifiant grosso modo « Je vous prends tous pour des cons », n’est pas Cristiano Ronaldo le meilleur buteur de la fameuse Champions, pas Gonzalo et ses buts toutes les 85 minutes, ce n’est pas non plus David Villa, star de Valence oblige. 

Le blagueur du jour n’est autre que Monsieur 2 buts par match depuis 1 match. D’humeur badine, il a aussi ajouté : « Me gustaría jugar la final contra el Chelsea ». Littéralement, il faut se méfier de Lyon. Avertissement repris par les médias du monde entier.

Kaka d’Higuain

Ce n’est pas comme si Benzema n’était que remplaçant il y a 3 matches et qu’il ne devait qu’ à Van der Vaart, Kaka, Higuain et Cristiano d’avoir pu jouer plus de 60 minutes en 3 semaines. C’est sans doute ce qui a conduit Marca à préciser que « Karim Benzema será el gran protagonista del cruce de octavos de final entre el Real Madrid y el Olympique de Lyon en la Liga de Campeones ». Comprenez : Pellegrini est un grand entraîneur. N’allez pas croire que Benzema a déjà pris les commandes du club, à peine marqués ses premiers buts depuis la mi-décembre. Même si contre Lyon « Haré todo lo posible por marcar pero no lo celebraré » et « Estaría bien que el Madrid fichara a Ribéry ». Tout ça dans un Français parfait, preuve de ses efforts d’intégration.

Les tambours du Bron

Le reste appartient à l’éditorialiste en chef de Marca. N’allez pas croire que notre spécialiste foot parle l’espagnol :
« El 9 blanco es simplemente un chico tímido que todavía no domina el castellano. Cuando se arranque con el idioma, será uno más. O incluso uno de los líderes del vestuario.
Porque, en Benzema, lo que realmente supone una garantía de éxito es su extraordinario carácter competitivo. Un chico que en febrero se atreve a decir que cree que levantará la Champions es un ganador nato. Por eso, con sólo 22 años, tiene cuatro títulos de Liga y uno de Copa. Si a eso le añadimos su extraordinaria calidad, su versatilidad dentro del terreno de juego y su olfato goleador, el resultado es un firme candidato a levantar el Balón de Oro en un futuro nada lejano. En cuanto ha disputado dos partidos seguidos de titular, Karim Benzema ha demostrado que el 9 del Madrid le va como un guante. Le sobra calidad, pero también madurez y saber estar. Su sensatez a la hora de encarar el próximo enfrentamiento ante su ex equipo es el mejor ejemplo. Si le dan confianza para seguir creciendo, el francés puede marcar una época. Esperemos que así sea. »

La traduction est assez compliquée : grosso modo, Benzema est bien meilleur qu’Higuain, il parlera bientôt l’espagnol, ce qui lui permettra de devenir le Président du club, de ramasser le Ballon d’Or et de marquer son époque. Tout ça parce que dès le mois de février il a osé dire qu’il va gagner la C1.

Benzema a été assez mauvais contre La Corogne et le premier but était tout fait, même si Darcheville et Brandao prétendront le contraire (NDLR). Sera-t-il meilleur ce soir contre le petit Barça ? Si oui, CR rejoindra sûrement Kaka sur la liste des transferts, toujours selon Marca, bien sûr.

Ligue 1 : Marseille fait des Sienne

siena

« 59e minute,  Gignac au second poteau profite du très mauvais marquage de Diawara pour tromper Andrade d’une tête de près ! »  L’OM est quand même en finale de la Coupe de la Ligue, Toulouse n’a donc aucun de souci à se faire.

Jean-Claude Dassier n’a plus le choix. Une charnière Heinze-Diawara, 15 millions sur un joueur du FC Porto, une Margarita un soir de match, il a tout essayé et rien n’y a fait. Il est donc obligé de prendre son entraîneur pour un con. « Je suis prêt à le libérer si le poste de sélectionneur l’intéresse. » La FFF n’a pas son mot à dire et pas parce qu’Escalettes n’a plus de dents. Les instances n’ont d’ailleurs pas écouté et pas parce qu’Escalettes est sourd. Que Gerets ait fait mieux, alors que même la Belgique ou un club valable ne l’ait jamais réclamé ne compte pas.

Jean-Claude va chier

Bakayoko, Maoulida, Bamogo ou pas, une défaite à Montpellier a cette permanence de provoquer une crise instantanée. Blanc ne s’était pas privé d’aligner Jussiê, Cheyrou ne s’est pas privé de marquer contre son camp, Santoro encaisse les chèques, chacun ses trucs. Deschamps avait aligné sa meilleure équipe, Kaboré était bien titulaire. Ce simple fait de jeu suffit-il pour parler de crise ?

Le terme est un peu dur pour Deschamps. Ce n’est pas comme si l’OM était 7e, à 1000 points de Bordeaux en Ligue 1, éliminé en phase de poule de C1 et qu’Hilton et Valbuena rejouaient de plus en plus. Et puis, ça aurait pu être pire, Mancini aurait pu signer. Il fallait avoir la Berlu.

Pichi chie

La période est difficile pour Deschamps, mais pas d’inquiétude, son palmarès d’entraîneur est éloquent. Finaliste de C1 avec Monaco, il avait réussi le tour de force de laisser aussi le titre de champion de France. De cette époque, il aurait pu retenir la culture des matches de haut niveau à inculquer à ses joueurs, finalement il n’a gardé que Morientes. Pas si con, le goleador a marqué un but à Valenciennes et s’estime lui-même pas fini du tout. Prévenant, Deschamps avait aussi pris en compte la présence de Brandao au même poste, la barre de San Siro en tremble encore.

Sinon, il a été viré de Monaco et de la Juve. Ou plutôt il a demissionné comme un Premier ministre sous la Ve République. Arrivé en juin, Dassier n’a probablement pas lu une petite phrase maladroite, passée inaperçue le 5 mai sur le site de l’OM : « Didier Deschamps s’est engagé pour deux ans et succèdera à Erik Gerets. »

Et le doublé de Brandao hier soir ?

Son cousin Fred a gagné bien des matches et pas qu’en Coupe de la Ligue. D’ailleurs, on veut bien des nouvelles.

Sinon, le meilleur buteur de Ligue 1  en titre a aussi joué ce match. Et oui.

Ligue 1, PSG : Apoula ma tata

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« Avec Edel, les buts du PSG seront bien gardés. Il a une aisance, des capacités au delà de la moyenne, une puissance phénoménale. Il doit me prendre la place, c’est le jeu. » Grégory Coupet, le 2 décembre.

Le PSG est maudit, ça devient une habitude. Voir un pied jaillir devant son gardien et prendre un but ça arrive. C’est plus rare quand en fait c’est le pied du gardien. Le plus important n’est pas là, Paris avait retrouvé un état d’esprit  contre Monaco et Kombouaré y a vu « une belle équipe » qui, sans un grand Ruffier, aurait mérité d’arracher un match nul, à domicile contre Monaco, rappelons-le encore une fois. On est toujours plus indulgent avec les équipes jeunes, Makélélé, Camara, Armand, Giuly et Luyindula étaient effectivement titulaires. Difficile de ne pas rectifier pour l’entraîneur parisien : « J’ai retrouvé mon équipe. »

Le week-end précédent, le PSG était à Lille, contre « la meilleure équipe de France ». La télé était là, personne n’a relevé qu’elle était aussi sur huit autres terrains de Ligue 1 mais peu importe, c’était le moment de se montrer. Et Ceara d’oser un geste défensif rare, le retourné à l’aveugle, ou plutôt au Hazard. Balmont ne pensait jamais marquer de la tête. Kombouaré a suffisamment poussé de ses fameux coups de gueule cette saison : « Je dis simplement bravo à Lille. » Sochaux sera donc au prochain Mondial des clubs et Dalmat est le futur Ballon d’Or.

La mine Sakho

Trois jours plus tôt, c’était la Coupe de la Ligue, les caméras du service public étaient déjà là. Le PSG avait fait tourner, les grands clubs le font bien. En revanche, les grands clubs n’ont pas Bourillon, Chantôme, Sankharé et Ngoyi dans leur effectif, pourtant c’est Sakho qui avait décidé de briller en suivant bien un ballon repoussé par Edel. Aucun Sakho n’est licencié à Guingamp, Guingamp s’était évidemment qualifié 1-0 à 10 contre 11.

Aucun Sakho n’est licencié non plus à Lyon, c’est donc grâce à lui que la machine OL s’est retrouvée en supériorité numérique dimanche. Le PSG n’a pris que deux buts, mais si Hoarau et le petit Okocha ont oublié de donner cinq buts d’avance au PSG, il n’y est cette fois pour rien. Edel ? Depuis quand un gardien qui encaisse deux buts dans sa surface sur coups de pied arrêtés est fautif ?

Pendant ce temps-là, « je me suis fixé l’objectif de reprendre avec le groupe fin mars ». Grégory Coupet, le 19 janvier.

La légende d’Oncle Benz : L’antecristiano

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Les centaines de messages reçus sur equipe.vestiaire@yahoo.fr depuis deux semaines sur les performances du Gronaldo madrilène nous conduisent aujourd’hui à vous conter match après match l’agonie du meilleur joueur du monde, selon notre spécialiste. Ce sont donc un peu aussi les dernières heures du Vestiaire.

Cela fait maintenant près de 3 ans que le Vestiaire vous a présenté Karim Benzema, avant même qu’il ne marque le but du siècle contre Manchester, avant même qu’il ne plante 43 buts en 81 titularisations en Ligue 1. Futur Ballon d’or avait dit notre spécialiste, qui avait annoncé 6 mois avant la signature, son départ des jupons d’Aulas. Un départ soutenu à coups de « c’est le meilleur, il est prêt ».

Depuis, il est le meilleur passeur du Real, il a été décisif contre le Milan AC et un peu en Liga, mais au pays où il faut marquer à chaque match, il ne convainc pas. Faut-il se contenter d’un joueur vif qui crée des solutions en attendant qu’il joue 20 minutes en Ligue des Champions ? Ou faut-il qu’il redevienne Lyonnais au moins au compteur buts ?

La réalité est là, au-delà de ses problèmes d’adaptation dont tout le monde se fout, le seul reproche qui lui est fait c’est qu’il ne marque pas ou pas assez, alors que même un nul comme Higuain cartonne. Mais Benzema est parfaitement au niveau, sinon Granero et Raul rentreraient en priorité. Ne pas avoir de talent, c’est bien le seul reproche qui ne lui a jamais été fait. Et si la déception est forte, c’est donc uniquement parce que tout le monde sait que c’est juste qu’il ne se bouge pas le cul.

Kopa comme cochon

Sa seule erreur a été de ne pas prendre en compte la culture boulard du club. A Madrid il n’y a a jamais eu d’équipe, juste des mecs sympas et hyper altruistes. En tout cas, pas des gros fumiers qui pensaient uniquement à leur gueule. Depuis Gento, Kopa, Di Stefano, Puskas, en passant par Zamorano, Michel, Butragueno, Prosinecki, jusqu’à évidemment Zidane et consorts. Benzema est donc parfaitement à sa place mais il a oublié qu’un boulard sans preuve ne compte pas au milieu des autres. Ce soir, il a une occasion inespérée de pouvoir se donner des raisons de se la raconter.

L’autre problème, c’est son poste. Quelle est la vraie place de Benzema ? Il a construit son boulard sur ses buts dans l’axe, hors à Madrid ils sont cinq à jouer au même endroit, c’est le problème des grands clubs. Du coup il est devenu un ailier par la force des choses mais continue à se considérer comme un axial. Les compositions de Pellegrini aussi, mais Pellegrini sait-il qu’un terrain ne fait pas que 10m de large ?

L’attitude de Benzema est donc en décalage avec son jeu. C’est Ronaldo avec le talent d’un 10, car il a trop de talent puisqu’il sait tout faire. CR était ailier mais a voulu devenir buteur, Zidane a fait des passes, Higuain n’a pas vraiment eu le choix, Kaka marque, Ribery a choisi le côté gauche, même Ronnie à une lointaine époque. Benzema doit arrêter de décrocher, sa place est axiale, il doit y rester. C’est un syndrôme que seul un joueur a vaincu, pour la bonne raison qu’il fait partie des deux meilleurs joueurs de ces 20 dernières années et qu’il a fait le ménage : Thierry Henry. Ca n’interdit donc ni le talent, ni le boulard, ni même Arsenal.

Depor-Real, ce n’est donc pas qu’un choc de merde de la Liga pour un Real amoindri par le boulard de CR9. Manchester et Lyon auront sûrement un recruteur dans les tribunes, pourvu que Fenerbahce n’y ait pas pensé.