Jeux olympiques, Tokyo : Jeux interdits

De notre envoyé spécial à Tokyo

Le Japon n’a jamais trop aimé les étrangers. Avec le Covid il les aime encore moins. Alors quand il s’agit de mêler tout ça avec des JO, il les aime plus du tout.

Il est 21h45 jeudi dernier dans le quartier de Ueno, non loin du parc et du zoo du même nom. Comme chaque soir des dizaines de japonais viennent digérer et surtout boire leur journée de travail dans les izakaya, ces tavernes où l’on peut se restaurer sur le pouce. Ici des bières, là quelques brochettes de peau de poulet accompagnées d’Edamame, ces petites fèves vertes bien meilleures que celles que l’on obligeait nos enfants à manger dans les années 90. A première vue, rien ne change par rapport à une soirée ordinaire dans la capitale du pays du soleil levant, hormis un grand nombre d’échoppes fermées bien plus tôt que d’habitude et des rues plus vides qu’à l’accoutumée. A première vue mais pas que. 

Continuer la lecture de « Jeux olympiques, Tokyo : Jeux interdits »

JO 2018 : Hanyu artificiel

Yoann Gourcuff aurait-il excellé en patinage artistique ? Si cette question, convoquant la brulante passion du Rennais pour la gent féminine, ne semble en apparence qu’une vieille ruse pour démarrer un article quand on est pas très inspiré, elle permet aussi de parler patins sans trop faire chier les gens.

D’ailleurs, si au Japon, où l’épreuve passait en journée, personne n’a manqué un seul détail des virils costumes à paillettes, qui, en France, a vraiment passé sa nuit à regarder deux Japonais faire un calin à un Espagnol ?

Pourtant, une fois Chafik privé de pneumothorax, de programme libre et de médaille, malgré une superbe 26ème place au programme court, ces trois brutes épaisses en collant ont redonné de l’intérêt à un sport qui n’en a jamais vraiment été un. Evidemment, la vanne pourrait marcher avec le snowboard, le bobsleigh voire le biathlon. Mais dans ce cas on aurait du mal à faire croire que Martin Fourcade est l’un des plus grands champions Français de tous les temps. Un autre Martin,  Patrice et ses douze titres de champions du monde pourraient bien finir par porter plainte contre le CIO qui n’a jamais souhaité considérer le ski nautique comme un sport olympique. Heureusement le rugby à XV ne l’est plus depuis 1936. A l’époque la France avait battu l’Allemagne qui avait pris une revanche éclair trois ans plus tard. Aujourd’hui le Quinze tricolore l’emporterait peut-être mais pas certain d’Angela Merkel participerait à leur soirée fessée d’après-match. Comme quoi un joueur de rugby n’est pas forcément un gros con.

A part ça Antoine Albeau en est déjà à 24 titres de champions du monde. Mais comme c’est moins noble de s’amuser sur une planche qui va sur l’eau qu’en pyjama sur un tatami, en combinaison de plongée dans une voiture de rallye voire sur des skis avec un fusil dans le dos, personne ne le connait. 

JO 2018 : Perrine l’affront

On avait aussi en stock Laffont  la forme ou Laffont déforme mais on les laisse à yahoo sport.

Les anciens lecteurs du Vestiaire, pas forcément ceux qui aimaient quand on mettait des photos de filles nues pour illustrer les articles, ni ceux qui tombaient par hasard sur le site grâce au mot clé « première fois les yeux bandés » ou « cuckold » auraient sans doute imaginé, une fois les mains propres, qu’on allait tartiner trente lignes pour se foutre de la gueule de Martin Fourcade quitte à se faire humilier par ses trois prochaines médailles d’or. Et bien non, on va aussi se moquer de cette pauvre patineuse venue, sans maquillage tout en ayant conservé son pantalon, tenter de rivaliser avec la maigrichonne poupée russe qui n’avait conservé que sa grâce et sa culotte. Pour le meldonium on sait pas mais en tout cas elle, on est certain qu’elle ne s’est pas trompé de sport.

La cuisine des mousquetaires

Maé-Bérénice Meité a donc ouvert son programme  par une magnifique série de déséquilibres lui permettant de voir la glace de très près. Beyoncé, dont l’oeuvre servait de support au massacre, n’aurait d’ailleurs pas donné, non plus, son accord pour ce genre de chorégraphie. Pas certain non plus qu’elle aurait cautionné le premier tir couché de Fourcade. Rien de sexuel cette fois. Puis il y eut Perrine. Le prénom ne fait pas rêver mais sa mère, fameuse présidente du Boss Club des Monts-d’Olmes à Montferrier tout près du château de Montségur dans l’Ariège, avait sans doute ses raisons. Elle a d’ailleurs eu raison de la mettre à cinq ans sur des skis. Au même âge, à quelques 150 km de là, sur les courts de Béziers, Papa Gasquet obligeait déjà Richard à tripoter sa raquette mais sans connaître, in fine, tout à fait le même succès. En plus, il n’est pas certain que Richie connaisse parfaitement l’histoire de la citadelle, siège de la tragédie cathare. Mille deux cent sept  mètres au dessus du pays d’Olmes, la résistance avait dû capituler le 14 mars 1244 après neuf mois de siège.  Les 220 derniers hérétiques qui ne voulaient pas se rendre furent brûlés vifs avec la bénédiction du Pape. De quoi donner à méditer à ceux qui voudraient voler sa médaille à Perrine Laffont.

A part ça elle a fait Staps à Font-Romeu. C’est sympa là-bas, si on a de l’asthme on peut y faire des cures thermales et il y a même un village vacances PTT. 

A quoi servent les Jeux olympiques d’hiver : Corée graphie

En attendant le retour du Vestiaire après quelques années de vacances, la photo de famille de France télés a réveillé notre ancien redacteur en chef en pleine nuit. Si Alexandre Boyon avait mesuré moins de 2m34, seul son nez serait apparu sur la photo. Pourquoi tant de haine ? 

© facebook Ftv

Une photo

Et encore, la meilleure journaliste du service des sports depuis bien longtemps, mais condamnée à vivre dans le corps d’une femme de plus de 40 ans n’ayant jamais fait partie de l’équipe de France de judo, Marie-Christelle Maury, pour se faire une place sur cette gentille photo de famille, a été contrainte de caresser les frêles épaules de Thierry Bisounours et de Carole Montillet. Coutume locale probablement. Heureusement, Patrick Montel, entre deux vidéos facebook, les yeux globuleux collés à l’écran, pour vanter ses valeurs « pas sa petite gloriole personnelle mais le handisport, la lutte contre le racisme et contre l’hyperprofessionnalisation du sport », a pris le temps de se mettre bien en évidence au premier rang.  Sans doute pas pour sa petite gloriole personnelle. Et rien sur la fille de Tout le Sport (TLS pour les intimes) ? Non.

Une image

Si on ne devait retenir qu’une image de cette cérémonie d’ouverture ce serait bien évidemment ces anneaux olympiques réalisés à l’aide de drones pendant que le président du Comité International Olympique Thomas Bach se demandait, dans un Français des années 40 parfait si, après tout, la corruption n’avait pas du bon même s’il se les gelait. Evidemment on plaisante, il avait même une bonne grosse doudoune. A part ça, le gars qui chante Gangnam Style est toujours le Coréen le plus connu de l’histoire et Martin Fourcade avait le sourire.

A quoi servent les Jeux d’Hiver ?

Jean-Claude Killy. Durant quelques millénaires, les Olympiades enneigées se sont résumées à son nom. D’abord par ses médailles d’or grenobloises en 68 à une époque où il faisait encore bon vivre à Grenoble. Ce qui n’est pas tout à fait vrai puisqu’il n’a jamais fait bon vivre à Grenoble. Pas de quoi donc blâmer Calogero et sa chanson « Plus jamais ».  Puis Killy a invité Platini à Albertville en 92  dans un décor majestueusement bizarre signé Philippe Découflé. On se souvient vaguement de Candeloro déguisé en Parrain à Lillehammer chutant sur son dernier saut et de Crétier découvrant qu’il savait tenir sur des skis en pleine nuit à Nagano. Depuis il est bien difficile de retrouver un moment marquant puisque Surya Bonaly, retraitée des patinoires, n’avait plus l’occasion de tomber ailleurs que dans sa salle de bain ou les escaliers et que les règles du patinage artistique ont changé. Désormais la triche n’est plus le seul critère technique de notation.

Qu’attendre de Pyeongchang 2018 ?

La paix dans le monde ?