Mondiaux de Shanghaï : Montel aphone sonne

Patrick Montel a été privé de championnats de France d’athlétisme et du duvet de Lemaitre tentant d’articuler deux phrases correctes consécutivement. Épreuve autrement plus difficile que d’aligner les chronos sous les 10″. Alors Patrick s’est une nouvelle fois consolé en Chine avec une guide qui a tout tenté pour justifier son cachet. Peine perdue la star c’est Montel.



L’histoire d’amour entre la Chine et France télévisions avait débuté il y a 3 ans à Pékin. Tenue de marin de rigueur, on avait écumé tous les bars à putes avec Maximy sous prétexte de visites de la Chine secrète, celle où on crève la dalle mais où on est heureux. L’histoire s’est poursuivie à Shanghaï, cette ville baptisée par le démentiel Alex Boyon : cité de la démesure. C’est ici que la vedette des tartans a traîné ses guêtres, sa raie au milieu approximative et son épi. Preuve que son coiffeur serait toujours recherché par Interpol. Mais Montel, c’est aussi et surtout un débit de parole ininterrompu digne des plus beaux flows de Jay Z. Bienvenue dans le Shanghaï interdit, celui de Monsieur Lang.

Quelques instants auparavant, Boyon nous promettait de découvrir un paysage méconnu en décalage romantique avec les gratte-ciel dont il énumérera, sans note, les 174 chantiers en cours. On retrouve donc Montel planté à 200m des maisons dans un cadre couleur locale avec une guide bonne à crever moins couleur locale. C’est pas grave, elle est surtout ici pour nous raconter que la France a laissé des traces dans cette Chine-là. Elle n’aura pas le temps d’en dire plus ; tous les 52 mots de Pat, elle en placera 3, en télévision on appelle ça les bonheurs du montage à la serpe. On vous l’a dit, la star c’est Montel, même si les érections sont moins fournies.

Chine, Chine

Patou tourne les plateaux et laisse le soin aux cadreurs de filmer l’intérieur des habitations, on ne va pas non plus se dégueulasser pour une séquence de 4 minutes. Tant pis pour Monsieur Lang. Montel ne passera pas non plus par la piscine. En revanche, il se livrera a un karaoké sur le plus grand tube d’Hélène Rollès. Le seul. Mais ça ne lui suffira pas, il faut montrer que les rockers chinois aussi connaissent leur solfège, la guide n’aura pas le temps de nous dire si c’est révolutionnaire. C’est suant à grosses gouttes que les toits de Shanghaï accueilleront notre Montel national et pour le coup international dans le Bar rouge. On recolle les ambiances au mix est le tour est joué.

On aurait tout aussi bien pu le tourner sur Direct 8, ça n’aurait pas fait plus amateur, mais cette fois Pacaud n’était plus libre. Des séquences inoubliables ponctuées de main de maître par les études anthropologiques, sociétales et architecturales de Boyon : « Pour un demi-euro vous avez un plat, c’est d’ailleurs là qu’on s’est fait péter le ventre tout à l’heure. » Sympa l’occidental et toujours généreux mais au moins il ne juge pas, il respecte. Comme quand il taille un costard en polyuréthane aux Brésiliens en utilisant l’adjectif « dubitatif » à bon escient. Ne cherchez plus le meilleur d’entre nous.

 

« Et ça, ça nous fait très plaisir », poursuit Monfort.

Manaudou, Bernard and co : quatre foies sans maître

Alexandre Boyon : « Il y a de la testostérone sur le plot de départ. » Il y a aussi des amphétamines, de l’heptaminol et un peu de clenbutérol si Cielo est passé par là.

On croyait la polémique définitivement enterrée, comme la moitié du parti travailliste norvégien. Alain Bernard avait fait la paix avec Yannick Agnel et Yannick Agnel avait fait la paix avec Alain Bernard. Bref, plus aucune « animosité » ne pouvait perturber notre belle équipe de France et, ces lopettes d’Américains allaient voir ce qu’ils allaient voir.

Les Australiens ont surtout vu qu’Alain Bernard pouvait nager presque une demi-seconde moins vite en finale qu’en séries. Heureusement, on avait eu cette fois la bonne idée de le placer en premier relayeur : c’est plus discret que de se faire remonter douze mètres par Lezak. Son bourreau américain était cette fois un Australien de vingt piges au nom suédois et ce n’est quand même pas sa faute si le cyclisme à visage humain n’est pas encore arrivé en natation.

Le gendarme le plus rapide de l’USM Montargis donnerait sa vie pour le collectif. N’a-t-il d’ailleurs pas trouvé « aberrante » l’impasse de Yannick Agnel sur le relais ? C’est en fait un peu l’allergologue qui se fout de la charité. Depuis 2008, Bernard s’intéresse autant au 4×100 m que Camille Lacourt à ce que raconte Valérie Bègue. Personne ne peut le blairer en équipe de France et Fabien Gilot, qui a bien failli reprendre à Sullivan les deux secondes perdues, ne fait même plus semblant : « Je ne suis pas en colère contre Alain, c’est Alain qui doit être en colère contre lui. »      

Fred est dispo

Combien de relais le VRP de Ventoline devra encore plomber avant qu’on ne le retire de l’équipe de France ? Un mec qui n’est pas capable de se qualifier pour la finale du 100 m au meeting EDF n’a rien à foutre aux Mondiaux. Il ne sait pas nager sans combinaison et les anneaux olympiques tatoués sur ses hanches perdent déjà de la couleur. Vivement le retour d’Amaury Leveaux au premier plan.

Heureusement, la première journée de compétition nous a aussi offert la médaille de bronze de Muffat, qui n’a plus été aussi souriante depuis la mort de Jean Boiteux. Yannick Agnel, lui, a bien fait de se concentrer sur les épreuves individuelles. Ex-aequo avec Rouault aux derniers championnats du monde en petit bassin, il lui a mis une seconde dans les dents cette fois pour prendre la sixième place. Excusez du peu. Autre enseignement : Fred Bousquet le tatoué se fait secouer par le « beauf » Florent Manaudou en pap. Et ça, ça fait presque aussi mal au cul que des hémorroïdes.

Manaudou : Laure en bar

Les anciennes nageuses n’ont pas toutes la chance d’épouser les monarques dégarnis de principautés bananières.

Tout omniscient qu’il est, Le Vestiaire doit aussi parfois faire amende honorable. Il n’avait qu’un peu plus d’un an, en août 2008, quand il écrivait après le 400 m raté de Manaudou aux JO de Pékin que seules trois options se présentaient à elle désormais. La première – « elle annonce sa retraite, fait un gosse à Stasiulis et se remet à l’eau dans deux ans pour une dernière sortie olympique, à Londres » – était vraiment loin du compte. Comment notre spécialiste de l’époque, douze fois démissionnaire depuis Laure, a-t-il pu se planter de la sorte sur le nom du futur papa ?

Rappelons, à sa décharge, que la meilleure nageuse française de l’année 2004 faisait alors plus de culbutes dans sa chambre qu’au bout des bassins. Son intimité était connue de beaucoup d’internautes et l’équipe de France de natation n’était pas assez grande pour combler tous ses désirs. Tout ça, c’était avant de montrer sa salamandre à Fred Bousquet. Le plus Américain des nageurs français qui s’entraînent en Amérique a mis le grappin sur la jeune retraitée. Il lui a donné la gamine qu’elle attendait depuis longtemps et a fait d’elle une femme mure.    

A 24 ans et une stabilité sentimentale enfin trouvée, l’appel des bassins s’est fait plus fort que celui des couches souillées.  « L’envie est revenue », assure-t-elle. Et pas seulement le soir dans le lit baldaquin de Frédo. La jeune maman avait tout simplement la nostalgie de ses grandes années et ceux qui ne voient dans son come-back qu’une affaire de pognon n’ont vraiment rien compris au sport. 

Pinault, simple fric

Qu’on se le dise, Laure Manaudou n’a « jamais nagé pour l’argent ». François Pinault, son mécène, lui filait bien un million d’euros par an et quelques tee-shirts Gucci par-ci, par-là, mais comme elle l’expliquait en 2009 en prenant sa première retraite, le plaisir était sa seule source de motivation : « Je n’avais plus envie de m’entraîner depuis que j’ai quitté Philippe Lucas en 2007. J’ai réalisé plus tard que c’était à ce moment-là que j’avais perdu le plaisir de nager. »

La sportive préférée des Français de l’avant-Chabal n’avait d’ailleurs accepté ces derniers mois de devenir l’égérie des gels douche Cadum et des poussettes Aubert que par pure philanthropie. N’allez pas y voir un moyen comme un autre d’assurer l’avenir de sa gamine. Elle aurait très bien pu faire du cinéma si c’était le cas : avoir tenu deux répliques à Richard Berry dans un film d’Olivier Doran vous ouvre toutes les portes.

Ne pas savoir lire un script sans l’aide d’un dictionnaire peut par contre en fermer quelques unes. Alors, même si elle n’aime pas beaucoup son sport, Laure Manaudou, aussi cultivée qu’un dauphin du Marineland, a décidé de replonger. Elle ne sait faire que ça. Toujours très bien entourée depuis qu’elle a quitté Philippe Lucas, la première Française de l’histoire à avoir une poupée Barbie à son effigie a choisi le coach de l’insoupçonnable Cesar Cielo pour la préparer à sa dernière barbotte médiatique. Après tout, ça vaut quand même mieux que de rester à la maison soigner les hémorroïdes de Frédo.

Mondiaux : Lacourt des pelles

S’appeller Camille fait-il de vous une gonzesse ?

Il n’y aura pas cette fois de descente triomphale des Champs-Elysées. Les bus à impériale ne roulent pas sous la neige. La France a pourtant confirmé à Dubaï sa domination européenne de l’été : avec deux médailles d’or de plus, elle aurait même pu devancer la Russie et l’Espagne au classement des médailles. Mais qu’a donc pris l’organisation de couper le bassin en deux ?

S’ils avaient su, nos Français auraient pu profiter de leurs derniers entraînements pour ne pas travailler leurs culbutes qu’au fond des vestiaires. Camille Lacourt aurait aussi sûrement évité de se prendre le mur à la sortie de sa coulée, mais on lui pardonne : y a-t-il au monde un petit bain à la hauteur de son talent ? A quoi pouvait donc bien penser notre spécialiste hockey subaquatique quand il nous rapportait, au mois de septembre, les propos pleins de modestie du beau blond marseillais ? A sa quatrième place du 50 m dos ou à sa quatrième place du 4×100 m 4 nages, lancé en rattrapé ? Dieu et Valérie Bègue seuls le savent.

Gilot pété

Heureusement, Yannick Agnel a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui. Michael Phelps a d’ailleurs tellement eu peur du Michael Phelps français qu’il n’a pas voulu nager le 200 m de Dubaï. Ca fait au moins un point commun entre les deux. Le Ian Thorpe niçois s’est quand même rattrapé sur 400 m en finissant dans le même temps que le double champion d’Europe Sébastien Rouault. Excusez du peu.

On en oublierait presque de tirer les autres enseignements de cette belle semaine émiratie : Amaury Leveaux a conservé sans forcer son record du monde du 100 m ; Fred Bousquet a enfin soigné soigné ses hémorroïdes et Hugues Duboscq est toujours là dans les grands rendez-vous. Faut-il par contre à Alain Bernard se prendre une claque en relais le premier jour pour sortir quelque-chose en individuel ou est-ce le sable qui a fait ressortir son asthme ? Alexianne Castel et Fabien Gilot ont bien une petite idée, mais Cesar Cielo n’a jamais entendu parler d’eux.

Pendant ce temps-là, Manaudou a frappé fort pour son retour. Mais pourquoi donc a-t-elle pris le même prénom que Lacourt ?

Championnats d’Europe : A superstar is born

Jamais un jeune français n’avait autant dominé sa discipline. Quel âge avait Patrice Martin en 1977 ?

La presse écrite, au mois d’août, c’est un peu comme une déclaration de Christophe Lemaitre : il n’y a pas grand-chose à en tirer, mais ça peut toujours faire rire. Non contente d’avoir pondu deux pages et demie sur des championnats d’Europe de natation, L’Equipe a fait aujourd’hui d’Agnel la nouvelle « superstar » des bassins. Les préfixes anglophones lui manqueront sûrement en 2012. Comment dit-on megastar en Londonien?

Nos confrères se sont aussi permis de comparer le doberman niçois aux « géants » Phelps et Thorpe, comme Le Vestiaire l’avait fait il y a bientôt un mois. Ils auront peut-être remarqué qu’à l’âge où Agnel passait son Bac S, l’Américain et l’Australien avaient déjà respectivement ramené cinq titres mondiaux et trois titres olympiques. Le hasard des calendriers internationaux, sûrement. Et si Agnel était aussi précoce qu’un sexagénaire devant les photos de Manaudou dans son bain ?

L’avaler Daniil

Le néo-bachelier comptait bien profiter du 4×100 mètres pour oublier les séries matinales des championnats de France, mais avoir douze nageurs capables de rentrer en finale mondiale ne fait pas forcément de vous le meilleur relais européen. Allez savoir pourquoi.

Alain Bernard a bien une petite idée, mais il n’est pas du genre, comme Fred Bousquet le tatoué, à préférer les courses individuelles aux efforts collectifs. Cette fois, pourtant, Jason Lezak n’avait pas trois mètres de retard, ni de combi, et parlait anglais avec un fort accent russe. Daniil Izotov serait-il asthmatique lui aussi ?

Denis Auguin n’est pas inquiet : le gendarme ferait des chronos « éblouissants » sur la demi-longueur, à l’échauffement. Le record du monde du vingt-cinq mètres lui tend les bras.

Championnats d’Europe juniors :
Yannick la peau lisse

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Jamais Le Vestiaire n’aurait pensé un jour perdre une matinée pour pondre un papier sur les championnats d’Europe juniors de natation. Il fallait pourtant bien rendre à Yannick Agnel l’hommage que sa précocité mérite.

Il s’était surtout distingué jusque-là par son goût pour les moule-bites et sa cage thoracique atrophiée. A 18 ans, un mois, une semaine et quelques heures, Yannick Agnel est rentré cette semaine dans une nouvelle dimension. Le grand blond au blanc bonnet écrase de tout son talent les championnats d’Europe juniors : quatre médailles d’or, déjà, et Dedieu sait où s’arrêtera la moisson.

Le petit prince de la natation française a surtout mis un sacré coup au record national du 400 mètres : 3’46’’26, c’est deux centièmes de mieux que la combinaison de Rostoucher et, à trois centièmes près, ce qu’il avait fallu à Ian Thorpe, en 1998, pour gagner son premier titre mondial seniors. A 15 ans et trois mois.

Les loups et l’Agnel

Mais Agnel n’est pas que le pubère précoce aux bras maigres que toute la France attendait depuis la grossesse de Manaudou : il a aussi décroché son bac S avec mention bien, une gageure à un âge où Ian Thorpe se contentait d’un titre olympique, en 3’40’’. La vie scolaire est une question de priorités.

Il faut pourtant le reconnaître, la comparaison est injuste. L’Australien nageait devant son public, à Sydney, quand le Niçois prend le risque d’aller jusqu’à Helsinki se frotter aux meilleurs juniors du continent. Il partage aussi avec la Torpille sa taille de chaussures et un goût prononcé pour le crawl : à quoi bon la polyvalence quand on a les relais pour doubler les médailles ?

Phelps pas le malin

Il y a aussi du Michael Phelps chez le Michael Phelps français, qui a battu Michael Phelps, en rattrapé, lors du dernier Open de Paris. L’Américain a d’ailleurs attendu ses 16 ans pour glaner son premier titre mondial, en 2001, sur 200 mètres papillon, et ses 18 pour en rajouter trois autres et cinq records du monde, à Barcelone, en 2003.

A part Bousquet et Bernard, qui n’ont compris que sur le tard les bienfaits des combis polyuréthanes et de la Ventoline, la natation n’est évidemment pas un sport où l’on éclot de bonne heure. Un sport dans lequel tout le monde est cramé à 25 ans après avoir inventorié deux fois par jour tous les carreaux du bassin. Une chance pour Esposito et Barnier : ils n’ont jamais su compter.

Alain possible, nul n’est tout nu

Manaudou à la retraite, notre spécialiste offshore s’était promis après Dunkerque de ne plus jamais mettre de tongs pour écrire un papier. L’exploit de William Meynard nous a contraints à le renvoyer dans l’héros. Popov était-il si mauvais ?

La question était, jeudi, sur toutes les lèvres de Manaudou : quelle marque de moule-bite portait Alain Bernard sous sa combinaison ? Arena, qui n’avait plus réussi à faire d’elle depuis le licenciement abusif de ses ouvriers, a donc frappé Antigone d’un gros cou : le gendarme est le premier asthmatique à franchir le mur du çon (46 »94). Son record  pourrait pourtant ne pas être homologué : la natation française vient de découvrir les vertues de la ceinture flottante. Explications.

Le battement a normalement en crawl un rôle plus stabilisateur que de propulsion. Grâce à une flottabilité accrue, et même démultipliée par la nouvelle génération en néoprène, le rapport s’inverse avec une combi: le battement devient propulseur et l’effort global diminue. Ironie du ressort, c’est ce qui a permis à Bousquet, en finale, de ne pas fléchir dans le dernier 25, là où même les plus grands ont longtemps eu le bambou, comme on dit dans le jargon.

La chronologie du record du monde (RM) est d’ailleurs intéressante à analyser : celui de Matt Biondi (48 »42) a tenu de 1988 à 1994, Popov a gardé le sien (48 »21) jusqu’en 2000, Van den Hoogenband (47 »84) pendant presque huit ans. Depuis les 47 »60 de Bernard à Eindhoven, en mars 2008, la meilleure marque mondiale a été descendue cinq fois.

La lutte Fina

Le RM du 100 mètres a donc été battu deux fois plus souvent en 13 mois qu’en 20 ans. C’est devenu tellement banal que L’Equipe, toujours dans l’air du temps, a préféré se pencher pour la cinquième fois en trois semaines au chevet de l’OL, comme si Le Vestiaire ne l’avait pas déjà fait. Et Michel Denisot attend toujours le feu vert de la Fina pour inviter Bousquet aux Guignols.

La Fédération internationale devra en tout cas harmoniser très vite ses règlements si elle ne veut pas tomber aussi bas que son homologue automobile. En attendant, le vrai débat est mis de côté : et si les progrès textiles n’expliquaient pas tout ? « Sous chacune des combinaisons, il ne faut pas oublier le nageur qui est dedans », rappelait le vice-champion de France. « N’oublions pas non plus ce qui est dedans le nageur », relevait Thierry Bisounours depuis la Bourboule : « On ne fait pas d’un Leveaux un cheval de course. »

Pendant ce temps-là, le roi du petit bain Amaury Leveaux passera l’été à Center Parc. Le Vestiaire vous avait pourtant prévenu.

L’Hommage : Le cou du lapin

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Le Vestiaire rend hommage cette semaine à Alain Bernard, pris dans une tempête qu’il n’avait pas vraiment cherchée.

Un tube de Ventoline, un air futé et deux prénoms : il ne méritait pas ça. Au pays des prognathes, les roux sont rois, c’est bel et bien Alain Bernard qui a été choisi pour devenir la nouvelle victime du journal L’Equipe. Aimé Jacquet avait connu ça, il s’en était vengé devant chaque caméra qu’il avait rencontré par la suite.

Cette fois, le coup est plus pervers. Le célèbre quotidien sportif avait le choix entre Tsonga, Loeb, Absalon et l’équipe de France de hand, et c’est Alain Bernard qui a remporté la timbale. Lui-même en reste hagard. Est-ce le seul effet du résultat ?  A-t-il gagné à cause des branlées que lui a mis Leveaux en fin d’année ? Ou seulement car il a foiré le plus beau relais 4×100 m de l’Histoire de la natation ? Si c’est pour un titre olympique acquis dans une discipline plus prestigieuse que d’autres, c’est difficile à avaler pour celui que l’on surnomme du nom d’un chien : Saint-Bernard. Et pourquoi pas Labrador ?

L’équipe de France de hand n’avait peut-être pas assez de concurrence, elle qui a mis deux ans pour dominer la planète après avoir dominé l’Europe en 2006, ce qui revenait au même. Loeb, qui avait gagné en 2007, n’avait plus la cote. Un cinquième titre consécutif, c’est quand même beaucoup plus nul qu’un quatrième. Tsonga finit même devant Absalon. Se faire tauler en finale d’un Grand-Chelem, puis être absent la moitié de la saison pour ajouter un Masters Series à un palmarès bien vide. Il n’y a pas photo, Absalon gagne tout mais ça n’est que du VTT. Et le VTT, c’est fastoche, au moins autant que conserver un titre olympique. Estanguet ne dit pas mieux.

Après tout, le Ballon d’Or ne joue plus depuis juin. Logique.

Le Bousquet final

Les championnats de France en petit bassin, tout le monde s’en branle. Et c’est pas parce qu’il bat un record du monde qu’on va voter Leveaux.

Patauger dans le bassin de Laure Manaudou peut s’avérer extrêmement bouleversant. Alexianne Castel, Coralie Balmy et Gaël Monfils en savent quelque-chose. Depuis la consécration de Pékin, quatre mois se sont écoulés. Elle a confirmé tous les espoirs placés en elle : deux mois de vacances, un club trouvé à la hâte sur le critère des soirées pyjamas et les rumeurs qui enflent autant que sa poitrine. Sa Maire-Poul ne sait plus où donner de la tête.

Le château de mammaire

Les championnats de France en petit bassin, c’est comme Franck Esposito, tout le monde s’en moque. Mais cette année, les organisateurs ont quand même fait une affiche. Interloquée, Laure est venue voir. Avec un objectif majeur, le 200m dos. Alexiane Castel lui a mis cinq secondes, même Chloé Credeville lui a grillé la politesse. En salle d’interview, Laure s’est faite appeler Céline Couderc, elle a filé encore plus vite que d’habitude. En plus, son psy n’était pas là.

Toquée Coral

Dommage, une autre aurait eu besoin qu’on lui dise qu’on l’aime : Coralie Balmy. A la simple évocation du nom de Manaudou, la nouvelle nouvelle star est devenue hystérique et s’est mise à pleurer. Elle a le profil. A sa décharge, sa semaine avait mal commencé. Dès dimanche, elle était sur le gril. Sur le plateau de Stade 2, Chamoulaud avait eu la bonne idée d’inviter Malia Metella « en tant que journaliste stagiaire, dans le cadre de sa formation pour les sportifs de haut niveau ». Pistonnés ou pas, un premier exercice télé est catastrophique. En récitant les résultats de Balmy des départementaux 1998, elle a redonné confiance à Abeilhou. Inévitablement, Michalak y a été de son allusion lubrique, elle s’est fermée comme une huître. Qui a parlé du charisme d’Alain Bernard ?

Pendant ce temps-là, le 50m nage libre était plus rapide qu’un championnat du monde. « On va éclater le record du monde » prévient déjà Bousquet. Duboscq serait donc le seul à ne pas être nationalisé américain ?

Manaudou-Bousquet : C’est fou comme LM

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Son record de France du 50 m pap n’avait pas suffi à faire parler de lui. Alors, Fred Bousquet s’est lancé à son tour dans le cinéma.

Richard Berry, comme Julien, Pierre, Luca, Benjamin et Gaël, trouve que Manaudou est « une partenaire formidable ». Et encore, il n’a pas vu sa salamandre. La nageuse, avec qui il partage la fiche de « Le Coach », le nouveau chef-d’œuvre d’Olivier d’Oran, serait « authentique, vraie, sans artifices, très sympathique, timide et réservée ». Rien que ça. Ce n’est pas pour l’argent, en plus, qu’elle aurait accepté de tenir ce rôle de sportive désoeuvrée taillé sur mesure : son cachet sera reversé à son association, LM la vie.

LM tellement, Laure, qu’elle n’hésite pas à déménager pour suivre ce que son cœur lui dicte. Et si nous avions refusé de relayer la rumeur de son improbable liaison avec Yohann Gourcuff, c’est parce que notre spécialiste avait compris dès septembre les vraies raisons de son arrivée à Marseille. « Son choix pue autant le copinage et le confort matériel que la banquette arrière du 4×4 de Fred Bousquet », écrivions-nous alors, un mois avant que Voici, voilà, ne croit révéler au monde et à Nimble l’amourette entre la vice-championne de France du 400 m et l’ancien nageur américain.

Poulmaire indigne

Bousquet et Manaudou ne partagent donc plus seulement leur goût pour les tatouages, l’intérieur cuir des Range Rover et la photographie. La carrière de cette dernière s’est terminée avec le refus de Philippe Lucas de la reprendre en main. Elle a perdu depuis longtemps l’envie de se faire violence et oublié dans les boîtes de la Cannebière les exigences du haut niveau. Son éminence grise, Maître Poulmaire, a quand même rassuré les dirigeants marseillais. Marie-Jo ne devrait pas quitter leur club tout de suite. Il lui faudra bien quelques mois avant de passer en revue tout Le Vestiaire de l’OM.

Natation, Laure Manaudou : Les comptes de la Poulmaire

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Laure Manaudou a fait de la natation la première rubrique du Vestiaire. Son avocat, conseiller juridique, agent, confident, entremetteur et porte-parole n’y est pas étranger.

Il a la mèche soignée, la discrétion des hommes de loi et autant de casquettes qu’Elie Baup. Laure Manaudou l’appelle « Maître », tout simplement, ils n’ont jamais partagé leurs douches. Didier Poulmaire satisfait pourtant les caprices de la nageuse comme Stasiulis ne l’a jamais fait. C’est lui qui a fagoté avec Pinault le million d’euros qu’elle touchera pendant cinq ans à ne rien faire. C’est lui, encore, qui avait arraché l’icône aux griffes de ses despotes italiens après avoir orchestré dans l’ombre le divorce de Philippe Lucas.

Sous ses costumes de banquier et ses bonnes manières, l’ancien de chez Gide se plaît à tirer les ficelles depuis le balcon de son bureau du huitième. Son métier ? « Optimiser la façon dont l’image de (ses) clients est utilisée. » Jamais il n’oserait s’immiscer dans leurs choix sportifs et personnels, pas même quand il discute « technique et entraînement », jeudi, avec les dirigeants du Cercle des nageurs de Marseille. L'exception Manaudou, sûrement.

Les copains d'apport

L’ancienne championne de France du 400 m est décidée : elle vivra dans la Cité phocéenne. Poulmaire s’exécute, il signe les contrats. Sa cliente n’a jamais aimé l’administratif, elle ne lit que Closer et ses textos. Cette image de surdouée lui colle à l’appeau comme sa salamandre. Manaudou, c’est un peu le contraire du Oh les beaux jours de Beckett : un acte en deux pièces.

Elle jouit d’une attention médiatique que ses performances chinoises ne justifient plus. Poulmaire s’en frotte les griffes, sa championne se négocie encore 200.000 euros l’année. La belle affaire : Barnier et Poissier n’en tireront pas plus que Nimble. Comme Le Vestiaire le lui avait conseillé après Pékin, Manaudou a bien essayé d’approcher Lucas. Son éminence grise a fait capoté l’affaire comme il a ruiné les carrières de Mauresmo, Gourcuff et Montagny.

La finaliste olympique a besoin d’un bon coup de pied au cul. Ce n’est pas à Marseille qu’elle le prendra. Son choix pue autant le copinage et le confort matériel que la banquette arrière du 4×4 de Fred Bousquet. Les nuits marseillaises ne l’encourageront sûrement pas à nager 15 bornes par jour. Elle va jusqu'à s’installer en coloc avec Baron, Le Paranthoën et Jessyca Falour. Monfils viendra-t-il pendre la crémaillère ?

Natation, JO, Bilan Le Vestiaire : Michael Phelps lui Spitz à l’arrêt

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Les sélections américaines se sont achevées aujourd'hui en même temps que la carabine. Manaudou n'a plus que Stasiulis et le ballet par équipes pour tirer quelque chose de ses JO.

Il a ramassé en une semaine plus d’or que la natation française depuis 1896. Ca classe une performance. Michael Phelps est entré ce matin au Paranthoen du sport mondial. Il y a croisé Spitz et Biondi, Popov et Thorpe, Fabien Noël et Florent Manaudou, la main tendue devant la porte d’entrée. L’Histoire s’écrit parfois sur des détails, Greg Louganis en sait quelque chose. Il s’en est fallu d’un rien, d’un centième, pour qu’un Serbe effronté ne transgresse le pacte de non-agression qu’Alain Bernard avait mis tant de zèle à respecter.

Tout le Water Cube, ses adversaires en tête, a poliment regardé l’extra-nautique marcher dans la légende. Phelps, 1,92 m, est le plus grand nageur de tous les temps. Il n’a même plus de moustache (photo) et assure avoir été contrôlé plus de 40 fois depuis les sélections américaines. Bonjour les complications urinaires. A 23 ans, il a déjà tout gagné, et plus. Que peut-il encore espérer ? « M’attaquer à des distances inférieures, essayer d’autres épreuves. » Avec un tel niveau de perf, Rebecca Adlington et le 3.000 m steeple ne devraient pas lui résister.

Parce qu'il Leveaux bien

Camille Muffat et Fabien Gilot ont rappelé à leurs dirigeants que le Water Cube n’était pas la piscine municipale de Dunkerque. Avec six médailles, comme à Athènes, le bilan français est en dessous des espérances. A qui la faute ? Nous avons déjà tout écrit sur le naufrage mental de Manaudou, aussi ridicule à Pékin que les tatouages en plastique de Debbie Ferguson et la coupe de cheveux de Lebedeva. Metella, Mongel, Couderc et les relais féminins ont aussi montré leurs limites. Elles vont de Brest à Strasbourg.

Heureusement, les gars ont fait mieux, à chacun ses vitamines. Duboscq n’est pas le chouchou du Vestiaire pour rien et Amaury Leveaux porte son nom à merveille. Bernard, lui, a ramené trois médailles, une de chaque métal. Il n’y a que lui pour s’en contenter : ça fera plus joli dans l’armoire du salon.

Natation, JO, Alain Bernard : L’attaque éthique du gendarme

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La génération Speedo a accouché de ses premiers spécimens. Ce n'est pas toujours beau à voir.

C’est un peu comme si, avec une politesse accessoire, l’ensemble de la natation mondiale avait convenu d’ouvrir à Phelps les portes de l’Histoire. Bernard a montré cette nuit qu’il était bien le plus fort, même à la bagarre. Comment a-t-il donc pu céder aux Américains les honneurs du 4×100 m ?

Manaudou aurait annoncé sa retraite pour moins que ça, Bernard aura au moins montré que les Français pouvaient avoir de l’amour propre. Et pas que sous la douche. Il n’y a pas grand-chose à redire de son 100 m. Un départ correct, une culbute efficace et un emballage solide : ça en serait presque passé trop vite.

Le silence perplexe des commentateurs de la BBC en disait long, en revanche. Bernard nageait autour des 50 secondes à son arrivée à Antibes. La barre des 47 n’est plus loin désormais. Alors, bien sûr, la Ventoline et Speedo font des miracles, les méthodes d’entraînement ont évolué et le Water Cube de Pékin est, comme après chaque nouvelle sortie internationale, le bassin le plus rapide de tous les temps. Sauf pour les Françaises.

Le domaine Duboscq

L’effet Manaudou marche aussi dans l’autre sens. Ses copines se sont mises au diapason. Le relais 4×200 m et Aurore Mongel valaient mieux que leurs cinq et sixièmes places respectives, Metella a compris que la vie continuait sans Inge De Bruijn et Laure Stasiulis commence aujourd’hui son jubilé sur 200 m dos.

Heureusement, Duboscq est là, à sa place, la troisième. Il aura bientôt coulé autant de bronze que Michael Phelps de records du monde. On espère pour la natation que l’Américain saura passer entre l’émail défilé. Ca ferait sinon beaucoup de médailles à redistribuer.

JO, Natation, Relais 4×100 m : En mode nageurs (2/2)

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Michael Phelps est aussi agréable à regarder nager qu’Amanda Beard sous la douche. Dévoilera-t-il lui aussi tous ses secrets ? Suite et fin de notre analyse.

De notre envoyé spécial dans le 13e arrondissement

Plus jamais Alain Bernard n’achètera de la Ventoline de contrefaçon. L’asthmatique le plus rapide de France après Jimmy Casper a fait à Pékin l’expérience d’un niveau que Sébastien Bodet ne pourra approcher, avec un peu de chance, que dans le village olympique.

Longtemps le peloton de gendarmerie de Montargis gardera un silence poli sur cette demi seconde d’avance que le « Bleu  » n’aura pas su protéger, sur ce bras trop court pour taper la plaque et cette aspiration généreuse que Lezak n'a pas manqué de prendre. Les lignes d'eau ne sont sans doute pas assez larges.

Le recordman d’Europe a détruit tactiquement ce que ses coéquipiers vitaminés avaient réussi à construire en trois aller-retour. L’ordre des relais n’a pas changé grand-chose, la polémique est aussi vaine que la présence de Cylia Vabre en Chine.

Oui, mais des Pantani

Bernard devrait encore aider la délégation française, dans son ensemble, à battre son record de médailles d’argent. Claude Faux-cul s'en contente, il aurait vendu sa femme et ses survêts Arena, il y a un an, si on lui avait promis que le relais 4×100 m tricolore gagnerait presque six secondes (3'14’’68 le 25 mars 2007 à Melbourne) en aussi peu de temps. Qui Lustucru ?

Le DTN peut par contre regretter de ne pas avoir de dossiste de haut niveau depuis que Franck Schott a rangé ses moule-bite avec son brevet de 50 m. Le 4×100 m 4 nages aurait pu avoir de la gueule avec Bousquet en pap et Duboscq sur la brasse. Le Normand n'a jamais rien gagné hors de nos frontières, mais il est toujours là quand il faut. Et s’il n’était pas Français ?

JO, Natation, Manaudou : Laure à la peine (1/2)

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Ses 4’11’’ lui auraient assuré un podium aux Régionaux de Rhône-Alpes. Manaudou préfère se mettre sur le dos. Premier volet de notre analyse.

De notre envoyé spécial dans le 13e arrondissement

Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir prévenue. Le Vestiaire n’était pas encore LE Vestiaire et Gilbert Bozon n’hantait que les troquets du Sanitas quand, pour la première fois, le malaise Manaudou a pris forme sous le stylo Bic de notre spécialiste. La plus grande nageuse de l’année 2004 venait de plonger en eaux troubles, entraînée dans les méandres d’une crise d’adolescence tardive dont elle n’est toujours pas revenue.

Son 400 m de la nuit dernière est à lui seul un modèle de renoncement. Elle n’aurait pas fait mieux en restant à l’aéroport, comme nous le lui conseillions il y a un bon mois. « La natation a juste progressé sans elle et Esther Baron », écrivions-nous alors. Le constat est tellement vrai, et d'autant plus regrettable que la Française était sûrement la seule des huit finalistes à avoir le potentiel pour passer sous les quatre minutes. L'ancienne sportive préférée des Français était aussi la seule à ne pas avoir progressé en quatre ans. A la vitesse à laquelle Speedo ratiboise les performances, ça ne pardonne évidemment pas.

Manaudou a passé l’Olympiade à se détruire mentalement, tournant à son mentor le dos que Luca Marin se plaisait à photographier les soirs d’égarement, entre deux coups de fil. La parenthèse Ambérieu n’a rien arrangé, nous n’y reviendrons pas plus que Nicolas Manaudou le mérite. Même Laure a compris qu’elle ne gagnerait rien à faire croire à son frère qu’il pouvait entraîner autre chose que des cadets et des pythons.

Modeste aime Balmy

Elle n’a pas gagné davantage avec Horter, tout surpris de découvrir au printemps qu’on pouvait aussi nager sur le ventre. Seule consolation : Pellegrini dort aussi bien que Christine Arron avant ses finales. Il valait mieux qu'une inconnue anglaise de 19 ans lui prenne son titre. A part une visite guidée de la Cité interdite, Manaudou n’a plus grand-chose à attendre de son séjour à Pékin. On ne se relève pas sans mal d’un KO pareil, demandez à Darbelet.

Trois options se présentent à elle désormais :

1/ Elle annonce sa retraite, fait un gosse à Stasiulis et se remet à l'eau dans deux ans pour une dernière sortie olympique, à Londres.

2/ Elle devient consultante sur Canal, il faut bien payer le loyer. Pinault n'assurera pas ses arrières à vie.

3/ Elle retourne à Canet baiser les pieds de Philippe Lucas, le seul à pouvoir relancer sa carrière. Elle n'a que 21 ans après tout.

Coralie Balmy vote 2.

Communication Le Vestiaire, Bernard Manaudou : A quoi sert la Ventoline ?

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Devant l'explosion du nombre de visites quotidiennes et suite à la quantité de messages reçus sur notre adresse, equipe.vestiaire@yahoo.fr, notre spécialiste natation a enfin rejoint Pékin, et après moult aventures dans le Transsibérien, vous proposera ce soir une analyse sans concession des performances de la délégation tricolore et des révélations exclusives. Vous saurez donc tout du dégonflage de la tronche d'Alain Bernard, du triomphe de Nicolas Manaudou annoncé par Le Vestiaire depuis de longs mois déjà et de l'état des contrôles antidopages dans les bassins de rétention.

Natation, Jeux Olympiques : Affreux et à 100

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Manaudou n’a même pas gagné les championnats d’Ecosse. Elle s’en fout, elle a son nom dans le dico.

Le record du monde de Van den Hoegaarden avait vu le 11 septembre, les années Raffarin et l’avènement de Sébastien Bodet. Le Hollandais flottant a longtemps été le seul à descendre sous les 48’’. Ca ne suffira bientôt plus à passer en finale des France.

La génération Speedo a fait éclater les repères du sprint comme Nick D’Arcy la gueule de ses compatriotes. Nystrand, Bernard et Sullivan, puis Lezak et Weber-Gales, la semaine dernière aux sélections US, n’ont plus aucune retenue à taper des chronos que les nouvelles combinaisons n’expliquent pas à elles seules.

Trois tubes de Ventoline et un surcroît de flottabilité ne suffiront pas à Michael Phelps pour nager douze courses par jour. L’extra-nautique s’est pourtant mis au diapason sur 100 m (47’’92) en assurant avec pull boy sa place dans le relais américain.

L’arrêt au port ?

L’inflation était jusqu’alors plus ou moins circonscrite au crawl et au CN Antibes. Katie Hoff et Dara Longo l'ont généralisée avant qu'Aaron Peirsol n’accroche en dos les 53’’ que Peyo Greenslip n’aurait même pas rêvé côtoyer après une semaine de stage à Font Romeu avec Julie Coulaud.

Manaudou, pendant ce temps-là, ne sait toujours pas ce qu’elle doit faire. Heureusement que Les Dessous du Sport sont là pour poser les vraies questions. La natation a juste progressé sans elle et Esther Baron. Il n’y a que dans la victoire et la salle de bain de Luca Marin qu’elle prenait du plaisir. Les deux lui sont désormais inaccessibles. Il va falloir que Stasiulis la colle au cul pour qu’elle ne fasse pas demi-tour à l’aéroport de Pékin.

Natation, Championnats de France : Les faits Manaudou

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Dépossédée de son record du monde du 400 m, moins rapide que Balmy, Laure Manaudou est meilleure sur le dos. Marin et Stasiulis confirment.

Henri Sérandour a caressé Poirot toute la semaine. Si Brice Guyart continue de prendre sa bite pour une épée, la natation française ramènera de Pékin plus de médailles que l’escrime et Stéphanie Possamaï réunies. Jamais en tout cas des championnats de France n’avaient autant attiré la tension, même quand Marion Perrotin nageait en deux pièces.

Tous les consanguins de Dunkerque se demandent depuis deux jours comment Stéphan Caron a pu garder pendant vingt ans le record du France du 100 mètres. Bernard l’asthmatique a peut-être trouvé les bonnes vitamines, mais il est partageur, la Ventoline a tourné dans les cabines. Avec cinq nageurs sous les 49’’, le relais français est aussi dense que les compléments alimentaires australiens, mais l’Afrique du Sud devrait ressortir d’ici les Jeux deux ou trois recordmen du monde en puissance.

Malia Mettez-là et Franck Duboscq ont rejoint Leveaux, Muffat et Mongel au rayon des podiums olympiques potentiels ; Sébastien Bodet aura un strapontin sur China Airlines et Stasiulis a tapé Florent Manaudou en séries du 100 m NL. Sale temps pour Nimble.

La grande sœur a refait parler d’elle sans qu’aucune photo intime ne soit lâchée sur le net. Elle n’avait plus été battue sur 400 m depuis ses huit ans et demi et traîne maintenant à retardement les symptômes d’une crise d’adolescence que Le Vestiaire avait déjà relevé l’été dernier.

Grand leurre et des cadences

Il y a d’abord le rejet violent de Philippe Lucas, aussi paternel que Georges Goven avec les jeunes joueuses de Fed Cup, et un premier amour idéalisé suivi d’une fugue rebelle en Italie. Naïve, Laure Manaudou se fait larguer sans état d’âme. Le règlement de compte est puéril, le malaise psychologique grandissant pour une gamine laissée trop tôt à elle-même. Elle se console en famille, mais réalise vite que le frangin n’est pas plus intelligent qu’elle. Horter la récupère en loques à Mulhouse et lui fait nager du dos, il ne sait faire que ça.

La sportive préférée des Français croit pouvoir gagner le 400 m sur ses seules qualités, mais ça ne suffit plus, Coralie Balmy a appris à faire des culbutes. Vexée, elle abandonne la seule distance dont elle a encore le record du monde. Marie-Jo Pérec n’aurait pas fait mieux. Et si Manaudou n’allait pas plus loin que l’aéroport de Pékin ?

Natation, Chpts d’Europe : D’amour et d’eau fraîche

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La semaine hollandaise d'Amaury Leveaux et de Sophie de Ronchi a définitivement rejeté la génération Franck Schott aux oubliettes de l'histoire. L'effet Tsonga a-t-il frappé la natation française ?

Frédérick Bousquet, Julien Sicot et Romain Barnier en mouillent encore leurs moule-bites. Le nageur le plus rapide du monde est Français. Il a deux prénoms, quatre cuisses et ne s'entraîne même pas aux Etats-Unis. Alain Bernard a fait en trois jours ce après quoi Ronald Pognon courra toute sa vie. Il ne pouvait pas mieux s'y prendre pour canaliser sur ses seules épaules toute la pression médiatique avant les Jeux.

La Cristalline antiboise semble faire des miracles. Bernard le Marseillais flirtait avec les 50 secondes et Esther Baron avant de poser son mètre quatre vingt seize dans la Baie des Anges. Le voilà détenteur des deux records du monde les plus convoités de la discipline, sans jamais avoir décroché une seule médaille individuelle mondiale. Pas aussi propre techniquement qu'un Popov, il compense par une puissance aussi dérangeante que la dentition d'Inge de Bruijn.

Magnini le scélérat ose voir dans les chronos de Bernard un choix judicieux de « vitamines », d'autres s'interrogent sur l'avantage donné par la nouvelle combinaison Speedo, dont l'intérêt est en fin de compte surtout psychologique. L'Antibois, aussi asthmatique qu'un cycliste, a très certainement progressé dans ce domaine, comme tous ses compatriotes et dans d'autres, plus que ses adversaires.

Les Français sont des Leveaux

Une place en finale ne fait plus le bonheur de la nouvelle vague française depuis que Manaudou lui a fait entendre ses premières Marseillaise. Tout le monde semble s'étonner des performances de cette dernière en dos. C’était non seulement sa spécialité à ses débuts, mais le dos fait en plus appel aux même aptitudes techniques que le crawl, au niveau notamment du battement, de la prise d'eau et de la rotation de épaules. Tout ce que Manaudou a toujours su faire.

Elle a confirmé cette semaine que le petit bain d'Ambérieu n'était qu'un mauvais souvenir sur l'étagère familiale. On aimerait juste en savoir un peu plus sur son programme olympique. Manaudou est capable de jouer la gagne sur 200, 400 et 800 m crawl. Le dos n'est pas à négliger, même s'il lui faudra sur 100 m faire un peu mieux que la minute approchée par Peyo Greenslip avec moins de trois semaines d'entraînement.

Muffat, dans sa vague, s’est enfin montrée sur une compétition internationale. Lebon, Leveaux et les truands aussi. Avec le retour de Dubosq au premier plan, jamais la natation française n’avait connu pareille densité. Stasiulis est curieusement le seul à ne pas profiter de l’effet Manaudou.

Natation, Nicolas Manaudou : bons baisers d’Ambérieu

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Nicolas Manaudou s’ennuie tellement depuis le départ de sa sœur pour Mulhouse qu’il a pris le temps de répondre à nos articles.

« Je suis le frère et ancien entraîneur de Laure. Et oui, elle est partie car j’étais trop nul, que l’entraînement en bassin de 25 mètres est réservé aux bosseurs et que c’est une fainéante, et que la présence d’enfants de 2 ans et demi dans sa ligne la gênait. » Nicolas Manaudou aurait pu s’arrêter la. Il a préféré étaler son vocabulaire. « Vous êtes quel bande de m**** pour juger ce que fait un athlète ? Vous n’êtes là que pour pondre des tas de m****. Les éternels insatisfaits d’une bande d’abrutis qui ne savent même pas de quoi ils parlent. »

Les présentations faites, l’ami des bêtes s’autorise le tutoiement : « Mets un maillot de bain, des lunettes, un bonnet, va aligner les longueurs et ferme ta g*****. » Nous nous sommes tout de même permis de lui signaler que le responsable de notre rubrique natation avait, en l’occurrence, déjà côtoyé le haut niveau à ses belles années, quand le jeune insolent s’aventurait encore dans la pataugeoire d’Ambérieu avec des brassards. Nous lui avons également rappelé les craintes qui étaient les nôtres à voir la plus grande nageuse de tous les temps évoluer en petit bain, sans concurrence ni repères et sous la responsabilité d’un entraîneur inexpérimenté.

Pellegrini mange les restes

Mis à l'amende par sa propre sœur, Nicolas Manaudou préfère nier l'évidence : si elle partie à Mulhouse, c’est qu’il était trop nul. « On peut très bien avoir de la bouteille et pas de résultats et inversement, avoir trois ans de métier et en avoir. » Ou pas. « Sans prétention aucune, je pense faire partie des jeunes qui ont une grande motivation et des résultats pas trop pourris. » Il donne pour preuve les championnats d’Europe (petit bain) de Debrecen, en décembre dernier : « Elle réalise son meilleur temps sur 50 et 100 m dos et n’est qu’à une seconde du record du monde du 200 m NL. Et si ce problème avec Marin n’était pas survenu, elle l’aurait battu ! »

Si elle avait davantage travaillé sa puissance, elle aurait aussi pu battre la redoutable Josefin Lillhage et mettre Stasiulis en bouteille. Mais elle n’a pas tout à fait perdu son temps parmi les cadets rhodaniens, se défend Nico, dont les plans d'entraînement, s'il en avait, ont permis à la petite sœur de « perfectionner à fond ses culbutes, départs et coulées ». Pourquoi est-elle donc partie si les conditions étaient si idylliques à la maison ?

On n'en saura pas plus que nos confrères communistes. « Le contexte était compliqué. Nous avions une relation frère-soeur qu'il ne fallait pas mélanger avec le travail […] Il est impératif de travailler en grand bassin et, si possible, avec un bon groupe d'entraînement car Laure a besoin d'être poussée. A l'entraînement, elle est nulle. La première fois que je l'ai vue, je me suis dit que c'était une nageuse de niveau régional », a récemment reconnu Nicolas Manaudou dans les colonnes de l'Huma.

C'est justement ce que Le Vestiaire écrivait ici, au mois d'octobre, après avoir annoncé dès l'été la relation entre Luca Marin et Federica Pellegrini.