XV de France (3/3) : Saint Médard en chiale

 Suite et fin de notre voyage au coeur de Madrange, pardon au coeur de l’étrange XV de France qui n’a plus réussi une passe depuis Bastareaud lors d’une nuit agitée dans le Pacifique. Après les gros et les gras, voici le dernier épisode : le inutiles. Ils jouent derrière, sont très bons ou très mauvais, Dulin ou Huget, voire très perso, voire Fofana mais on s’en fout car on les essais ça ne compte plus.

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Nous en étions resté sur l’alternative au Bastagro, le Fofanisme.

Fofaner, v. : attitude consistant à conserver le ballon en toutes circonstances, quand bien même la configuration forcerait le plus égoïste des David Marty à daigner faire une passe même moche, quand bien même se présenterait un 8 contre 1 en bout de ligne, pour à la place marquer un splendide essai en solitaire.

Exemple : «  Ah putain c’est pas possible de fofaner comme ça, on dirait un croisement entre Florian Fritz et Jamie Roberts à qui on aurait coupé les mains. »

Exception : on ne peut en aucun cas dire d’un joueur qu’il fofane si le joueur à qui aurait du être adressée la non-passe est Thierry Dusautoir, sujet notoirement atteint du syndrome du Bégaiement des Mains (on pourrait enchainer sur la définition, faudra penser à faire un dictionnaire médical de ce sport NDLR).

Ailiers

La particularité de la sélection française de cette année 2014 est qu’elle ne comporte pas d’ailiers. Si vous avez pris la peine de lire le paragraphe précédent et que vous ne présentez pas de trouble majeur de la compréhension écrite, vous aurez compris que leur présence dans l’équipe est largement superflue. Ainsi, les économies réalisées par la suppression du poste « Maquillage et Gel Cheveux pour Yoann Huget » devraient soulager le budget de fonctionnement de l’équipe de France, qui est déjà largement mis à mal par la consommation phénoménale de fricadelles-frites de Vincent Bienbaty.

Arrières

Il devrait en revanche y a voir un arrière, au cas où nos adversaires aient l’étrange idée d’exploiter nos points faibles dans la couverture du terrain ou de faire un concours de rouflaquettes. Brice Dulin et Maxime Médard ont donc tous les deux leur chance.

XV de France (2/3) : Le Trinh soufflera 5 fois

Dans l’épisode précédent, notre spécialiste vous expliquait que nos avants connaissaient mieux les règles du free fight que celles du rugby. C’est tant mieux, l’ovalie moderne ressemble davantage à la première option. Et vous allez voir que ça peut même servir à nos centres sauf si la charnière n’est pas trop rouillée.

baston

Par Gilles Gros-Paquet d’Avants

Demis

« Mon sourire ? Ça va être compliqué de me le décrocher ! » C’était François Trinh-Duc, à l’annonce de sa sélection dans le groupe de 30. Il a raison François, c’est compliqué de décrocher un sourire. Surtout le sien. On a l’impression de ne jamais l’avoir vu triste. Il peut serrer 23 mains et entendre 23 fois d’affilée « Sorry, good game » après une défaite honteuse, et c’est arrivé 5 fois en 7 matchs face aux rosbifs, qu’il a toujours cette tête d’enfant de publicité Nutella qui est tout sourire au moment de se resservir une rasade de cholestérol qui le tuera bien avant l’âge de la retraite. Personne n’essaiera donc vainement de décrocher ce sourire.

En revanche, comme lui expliquera Courtney Lawes dès le premier retour intérieur, une mâchoire se décroche en entier avec une facilité surprenante. A moins bien entendu que Jean-Marc Doussain, le meilleur depuis Galthié et la première année de Michalak au Stade Toulousain, ne soit titularisé à la mêlée pour le protéger, ce qui serait au passage une évolution assez remarquable des attributions du numéro 9. On a même trouvé mieux pour protéger Trou duc : aligner le moins mauvais de nos ouvreurs avec 7 ans de moins : Jules Polisson. En plus il sait tout mieux faire et même avoir l’air moins hétéro que Steyn. Pas facile.

Centres

Depuis la disparition tragique des jambes de Ô Yannick Jauzion, survenue entre 2007 et 2009 selon les estimations des spécialistes, l’équipe de France se cherche un premier centre capable de souvent franchir les défenses adverses et de toujours faire jouer ses coéquipiers à sa suite. Marc Lièvremont, entre autres hallucinations, avait cru découvrir ce successeur tant attendu en la personne improbable de Fabrice Estebanez. Plus lucide, Philippe Saint-André sait bien que Mathieu Bastareaud ne pourra réaliser que la première moitié de la mission, à savoir faire exploser la zone du 10 adverse. Ce sera déjà pas mal, et si cette tête à percussions d’Owen Farrell est encore titulaire à l’ouverture samedi, on pourrait assister au spectacle le plus jouissif que le rugby ait jamais offert.

Il faut garder une chose à l’esprit : il peut parfois arriver que le numégro 12, dans un moment d’égarement, oublie de foncer au tas ou fasse une passe pour faire plaisir aux nostalgiques du Frèncheu Flèrre, qui selon nos comptes ne sont plus que deux, Jacques Verdier et sa grand-mère, si l’on considère que Pierre Villepreux est mort depuis longtemps et que le personnage qui squatte rugyrama.fr et y répand impunément des idées aussi rouillées que les genoux de Damien Traille est un fantôme qui cherche désespérément la machine à voyager dans le Temps d’Avant.Dans l’hypothèse fantaisiste où le ballon parviendrait jusqu’au second centre, ce dernier aura pour objectif de mettre un terme à la folle envolée de trois passes. Le spécialiste maison s’appelle Wesley Fofana. Sa mission ? Fofaner.

Et si vous voulez vraiment connaître le sens du verbe Fofaner il faudra accepter de frôler l’AVC de rire. Et cette fois sans frauder les impôts. RIP Mouss.

 

 

Rugby, Tournoi : Le XV d’Errance (1/3)

Le Tournoi arrive pile à temps pour vous sauver d’un troisième weekend de soldes auquel vous destinait Madame. Vous êtes d’autant plus heureux que passer 5 weekends d’affilée le cul dans le canapé à regarder votre sport préféré n’est pas pour vous déplaire, cela ressemble même à votre vie rêvée. Asseyez-vous confortablement, détendez-vous, le spécialiste rugby va vous dire avec quelle équipe nous n’allons pas gagner le Tournoi. Et en plus c’est en plusieurs morceaux. Comme Maestri après un calin avec un Tongien d’1m65.

 Maestri

Par Gilles Gros-Paquet d’Avants

1ère ligne 

On a beau se rincer l’œil autant de fois que l’on veut, et au sens propre pour une fois,  la liste des 23 sélectionnés indique toujours la mention suivante : Yannick Forestier. Il faut se rendre à l’évidence, notre première ligne est atteinte du syndrome de Barcella. Une définition s’impose :

Syndrome de Barcella, n.m. : série cauchemardesque de convocations en équipe de France  d’un pilier gauche laborieux, ayant pour point de départ une sur-cotation due à une première sélection accidentellement concluante face à une nation du Sud amoindrie lors des tests de novembre. Sa cause, invariable, est un manque dramatique de densité à un poste qui fut autrefois tenu par Sylvain Marconnet ou Olivier Milloud.  Le syndrome de Barcella tire son nom du traumatisme causé par les 20 sélections dont une en finale de coupe du monde d’un atroce pilier gersois dont la rumeur dit qu’il sévirait encore dans un club de retraite basque, participant activement à précipiter celui-ci en ProD2 entre deux blessures. Sa variante, la malédiction de Brugnaut, très rarement diagnostiquée, quasiment identique mais encore plus douloureuse, se distingue uniquement par l’absence de première prestation réussie.

Le poste de pilier droit est sujet au même problème de manque d’effectif. Face à la perspective de laisser Rabah Slimani prendre sa relève, Nicolas Mas a décidé qu’il ne prendrait sa retraite que lorsque Christian Califano accepterait de revenir en équipe de France.

Les bonnes nouvelles se font rares chez les talonneurs également. Benjamin Kayser est incertain pour le premier match face à l’Angleterre : il se serait coincé les cervicales à force de se retourner brusquement pour vérifier que William Servat ne revient pas pour lui prendre sa place.

2ème ligne 

Tantôt capitaine quant Thierry Dusautoir déclare forfait pour cause de blessure annuelle, tantôt vaillant soldat quand celui-ci revient, Pascal Papé est décidément l’homme à tout faire de l’équipe de France. Sa technique de destruction des mauls adverses par étranglement du porteur de balle sera une nouvelle fois très utile. Et en plus il permet de remplir les quotas de rouquins imposés par les nations britanniques.

Yoann Maestri, à l’inverse, est homme à faire une seule chose : arriver à pleine vitesse pour mettre un coup de boule à un joueur à terre lorsque le maul est déjà gagné. Gratter des ballons au sol, faire des plaquages en avançant, c’est pas son truc. A force de frotter sa tête contre les cuisses de Fabien Barcella en mêlée, Yoann a peut-être hérité de son syndrome. Afin d’éviter que la contagion gagne le reste de la seconde ligne, il est urgent de mettre ce dangereux individu en quarantaine. Alexandre Flanquart en profitera pour essayer de lui montrer qu’un deuxième ligne moderne ne fait pas de courses en travers et ne tombe pas à genoux au moindre contact.

3ème ligne 

Louis Picamoles.

Stéphane Ougier et Fred Torossian seront-ils évoqués dans les prochaines parties ? A suivre

 

Rugby, HCUP : Ruck and roll circus

Il paraîtrait que Montpellier et Perpignan jouent la coupe d’Europe cette année. Il paraîtrait qu’ils la jouaient aussi les années précédentes. Les personnes détenant des preuves vidéo susceptibles d’étayer ces théories fantaisistes sont formellement priées de transmettre ces documents au spécialiste rugby du Vestiaire, qui jure en retour qu’il s’agit simplement de curiosité morbide et qu’il n’écrira jamais au sujet des horreurs qu’il risquerait de voir. En attendant, on va vous parler de l’affiche de cette 5ème journée de Coupe d’Europe.

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Par notre spécialiste rugby musical Peyo Greenslip Jr

Dans le coin noir et rouge, les Sarrasins, club le plus friqué d’Angleterre, équipe dont l’ossature est constituée de Sud-Africains et de quelques-uns des internationaux anglais les plus mal coiffés et les plus détestables de leur génération, un des favoris de l’épreuve, bref, l’ennemi juré de tout amateur de rugby qui se respecte.  Dans le coin rouge et noir, Toulouse, club le friqué du monde (quoi qu’en croie Mourad B.), équipe bâtie autour d’un entraîneur-gourou-à-vie, de Sud-Africains et d’internationaux français aux goûts capillaires tout aussi discutables, favori à vie de la H Cup, bref l’ennemi juré de tout amateur de rugby qui se respecte.

Vous l’avez compris: si une bombe doit péter au milieu d’un stade de rugby, c’est aujourd’hui ou jamais.

La première explosion de l’après-midi est celle de la défense toulousaine. Ça sentait la poudre : dès la 7ème minute, les Anglais franchissent la ligne blanche sur une inspiration de l’ailier Chris Ashton, qui maitrise le geste à la perfection depuis que Matt Stevens a rejoint l’effectif des Saracens. Autre école, autre style: après ce retard à l’allumage, Toulouse remonte à petit feu et l’avantage des Anglais s’envole en fumée. L’esprit de Rupeni Caucaunibuca plane encore sur la ville.

La seconde explosion est celle de Joe Doussain au poste de demi d’ouverture. On le savait très bon défenseur, il a confirmé ce statut en retournant allègrement les 120 kg lancés du deuxième ligne Alistair Hargreaves. Et le prochain qui dit que Morgan Parra ne défend pas si mal a droit à la télécommande dans la gueule. On sait maintenant que Joe est capable d’attaquer la ligne en position 10, de faire 7/8 aux pénalités et de distribuer les ballons d’attaque avec brio dans un match de très haut niveau. Ces trois qualités ressemblent étrangement à la description d’une offre d’emploi parue dans les petites annonces de l’équipe de France il y a plus de 10 ans et qui n’est toujours pas pourvue. Le Tournoi 2014 approche, il est temps pour Jean-Marc Doussain de postuler. Le présent paragraphe constitue une lettre de recommandation à l’attention du DRH du XV de France : il ne faut plus donner les clés du jeu à n’importe qui, alors comme dirait Mylène, pourvu qu’elles soient à Douss’.

Les trois quarts toulousains n’ont jamais vu autant de ballons depuis la blessure de Luke Mc Allister, ils se demandent si les ramasseurs de balles n’ont pas fait une blague en introduisant 2 ballons de plus sur le terrain. « Passez la balle, osez agir ! » , leur hurle le vieux Guy. Yoann Huget acquiesce, se recoiffe le frisottis et lève le pouce en direction de son entraineur. « Mais non pas à toi, Princesse Sissi ! Je sais bien que j’ai un accent de merde en anglais, mais j’ai dit donnez-la à Gear !». Ce qui semble en effet plus logique lorsqu’on voit les ravages que fait le néo-Zélandais dans la défense anglaise.

La première mi-temps nous offre donc un scénario que l’on n’avait pas vu depuis de nombreuses années: la France a l’initiative du jeu et l’Angleterre résiste tant bien que mal, dominée qu’elle est dans tous les secteurs. Tous ? Non ! Car une mêlée peuplée d’irréductibles frères tonguiens déguisés en anglais résiste encore et toujours à l’envahisseur toulousain, dont le pilier gauche est pénalisé 142 fois en 40 minutes.

A la pause, c’est la coutume, Jean-Marc L’Henoret laisse trainer les caméras de France 2 dans les vestiaires et nous propose des images dont rêveront toutes les jouvencelles du monde Ovale et Matthieu Lartot, la nuit entre leurs draps roses. C’est la troisième explosion.

LARTOT – Raphaaaaaaa regarde le torse de Yoann Huget, ses poils sont aussi bien taillé que sa barbe !! Et Census Johnston avec son caleçon rayé, il est trop chou !!

IBANEZ –

LARTOT – Dis Raphou, avec autant de beaux mecs nus autour de toi…dans les douches…tu n’a jamais pensé…

IBANEZ – Okay Lartouze tu te calmes, le match redémarre dans 5 minutes, tu vas encore avoir le souffle court au moment de reprendre l’antenne. Et tu vires ta main de ma cuisse avant que je la brise.

LARTOT – Rah mais j’en peux plus Raphie, je sais pas ce que j’ai je suis chaud en ce moment, on est que le 12 janvier et j’ai déjà collé toutes les pages de mon calendrier des Dieux du Stade…

IBANEZ – Je connais un remède. Tiens, regarde cette photo. Il s’appelle Graham Rowntree, et si t’es encore excitée après ça je vais vraiment commencer à m’inquiéter.

Au milieu de cette atmosphère moite de joyeux voyeurisme et de fantasme, on aperçoit toutefois une image bien triste. Celle de Clément Poitrenaud, étendu au sol, les jambes surélevées, qui tente d’apaiser sa phlébite et d’oublier qu’il aura bientôt 32 ans. Visiblement en souffrance, il attend le dernier moment pour remonter péniblement sur son fauteuil roulant et rejoindre le terrain pour la seconde mi-temps.

Clément court moins vite qu’un arbitre de touche de 4ème série après les fêtes, c’est une évidence. La bonne nouvelle pour lui, c’est que Yann David, son compère au centre, a décidé de plaquer, détruire, fracasser, malaxer de l’Anglais pour deux. Bonne nouvelle pour Damien Chouly également : la forme étincelante de Louis Picamoles lui offre 5 semaines de vacances à Clermont pendant le Tournoi. Le reste du match, c’est la domination toulousaine qui se renforce suite au carton jaune récolté par Mako Vunipola pour l’ensemble de son œuvre de pourrissage des rucks. On notera simplement, le léger moment de doute lors de la rentrée de Yoann Montès, qui devait probablement chercher le match des espoirs du Stade.

Pendant ce temps-là, l’engouement croissant pour le rugby ne se dément pas. Il commence même à gagner des cercles qui n’ont a priori pas vocation à s’y intéresser, comme par exemple la magistrature: au rugby, on sait se salir, mais on sait aussi blanchir.

XV de France: Le calice jusqu’à Chouly

Un mois après l’une des tournées les plus meurtrières de l’Histoire, Saint-André a donc décidé de se débarrasser des lâches et des encombrants sans pour autant féliciter les héros. Il a donc jeté Trinh Duc dans les toilettes et tiré la chasse une bonne fois pour toutes. Et comme le veut la tradition c’est avec des jeunes qu’il partira à la guerre se faire massacrer par les Pictes. Avant de prendre ses 3 semaines de vacances mensuelles notre spécialiste avait laissé à PSA ses ultimes recommandations.

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 Par Peyo Greenslip Jr

Le spécialiste rugby reprend peu à peu conscience, il a l’esprit embrumé, séquelles des combats et de ce qui s’en suit pour les oubliés. Il réussit à s’extirper du charnier, cet amas de chair, boue, de molaires et de la pelouse, continuellement  dégueulasse depuis 16 ans, du Stade de France. Il s’interroge, combien faut-il perdre de batailles pour enfin perdre la guerre?  Il en profite pour méditer sur le Sens de la Vie d’un international français de rugby. Le brasier est encore fumant, mais l’ennemi est heureusement déjà loin.

Les images des trois matchs de cette désastreuse tournée de Novembre, repassent en boucle dans la tête du rédacteur traumatisé. Son état psychologique, déjà instable depuis quelques semaines, s’est rapidement dégradé pour finalement sombrer dans l’hystérie la plus totale. Refusant de s’alimenter, de sortir de sa chambre et d’écrire un article tant que Pat Chouly aurait le droit de faire des passes 4 mètres au dessus de Brice Dulin et de rester sur le terrain, il n’a finalement consenti à regagner la civilisation qu’en échange de la promesse de son rédacteur en chef de ne plus lui donner à commenter autre chose que la Fédérale 3, niveau à partir duquel de tels gestes anti-techniques sont tolérables.

On a chargé. On a morflé. On s’est fait éparpiller façon puzzle pendant 80 minutes. Tous nos joueurs sont vivants et on sait même pas si c’est une bonne nouvelle. Ne vous laissez pas abuser par le score relativement serré des Boks (10-19), c’est une illusion digne des plus grands prestidigitateurs. Il faut en déduire que M. Ian Ramage, l’arbitre vidéo de la rencontre, a fait du music-hall dans sa jeunesse : à deux reprises en 10 minutes, il a réussi à faire croire à son chef que l’essai des Boks n’était pas valable. Ce tour de magie a des effets extrêmement puissants car Thierry Dusautoir arrive à se convaincre qu’il y a du positif dans cette défaite particulièrement désespérante. Pire, il a l’impression qu’on progresse. Avis à ceux qui pensaient que seul Florian Fritz jouait raide bourré, ils se sont bien trompés.

Avants de partir:

Les problèmes sont partout mais il va bien falloir commencer quelque part. En rugby, en général, on commence devant, alors allons-y. Nicolas Mas est le prototype du pilier français: athlète complet, il sait faire des mêlées, des mêlées mais aussi des mêlées. Yannick Forestier, moins fort en mêlée que son compère, est quant à lui un excellent joueur de ProD2. A la vitesse à laquelle progresse le rugby français, il y a fort à parier qu’avant la coupe du monde 2027 au Kenya, nous parvenions à former des piliers qui ne soient pas complètement inutiles sur les phases offensives.

Yoann Maestri, quant à lui, est le joueur le plus lourd du XV de France et il recule à chaque impact. Cherchez l’erreur. Il joue au rugby depuis 22 ans et il n’a pas encore compris que la dernière chose qu’on lui demande de faire sur un terrain, c’est prendre la balle et se lancer dans une course en travers en offrant ses côtes à la défense adverse qui n’en demandait pas tant.  Dans n’importe quelle école de rugby digne de ce nom, un gosse de 9 ans fait une charge aussi ridicule se prend une torgnole par son entraineur. Je suggère donc que Yannick Bru cède sa place à Thomas Lolo, qui sait visiblement y faire avec les grands deuxièmes lignes. Personne n’ira jamais traiter Pascal Papé de virtuose du rugby, mais il réussit davantage de gestes techniques en un match que Maestri en deux carrières.

J’ai déjà les larmes aux yeux, faut-il vraiment parler du cas de Damien « Gaston Lagaffe » Chouly ? Ce qu’on demande à un troisième ligne centre, c’est de l’assurance, de la constance. Avec Damien, on est servi : par des gestes techniques approximatifs savamment distillés, il gâche avec une régularité remarquable tous ses efforts pour dynamiser les phases offensives. J’ai le souvenir d’un temps lointain, où le poste de numéro huit était occupé par un Picamonstre qui mettait à lui tout seul le pack français dans le sens de la marche. C’était il y a une éternité.

En Arrières tous:

Si les avants n’ont pas réussi à donner de l’élan à l’attaque française, on ne peut pas dire que les arrières aient fait mieux dans ce domaine. Jean de Villiers rigole encore des charges furieuses du petit zébulon bleu qui portait le numéro 13. On aurait dit une mouche qui essayait de briser une baie vitrée. Quand on lui a dit que Florian Fritz est considéré comme une terreur en championnat de France, Jean a cru à une farce. Mais le clown de l’histoire, c’est bien Philippe Saint-André : choisir d’utiliser Fritz pour briser la défense sud-africaine quand on a Mathieu Bastareaud sur le banc, c’est quand même une belle blague.

Mais au fond, me direz-vous, est-ce vraiment si grave de ramasser nos dents face aux nations du sud ? Après tout  il en a toujours été ainsi, on prend régulièrement des branlées lors des tests,  et ça nous empêche pas de sortir un gros match tous les 12 ans en coupe du monde pour éliminer les All Blacks. Et je serai d’accord avec vous : vu le niveau de jeu actuel de l’équipe de France, il n’y a pas de raisons pour qu’on arrête de réaliser de rares exploits sans lendemain au milieu de cruelles désillusions sous la pluie face aux Anglais.

Bref, là tout de suite j’ai envie de me flinguer, mais je le ferai plus tard parce que d’abord je dois flinguer Morgan Parra. Rien de personnel dans tout ça : j’admire son courage en défense, il a fait de son mieux pour diriger un pack plus faible que celui d’en face et ce n’est pas de sa faute si Philippe Saint-André n’arrive pas à voir que Doussain lui est supérieur dans tous les domaines. Mais c’est la seule façon de l’empêcher de devenir le nouveau parrain du rugby français et de s’auto-nommer titulaire à vie.

Pendant ce temps-là, les Irlandais ont fait mieux que nous face aux Blacks. Pour la prochaine charge, on est mal. On est très mal.

Rugby et dopage 2013 : Les saisons dangereuses

Pour la première fois le seul média totalement libre a terminé l’enquête que personne n’a jamais voulu continuer. C’est bien écrit, c’est renseigné, c’est grave. Si le style aérien de notre spécialiste vous reste inaccessible pour ne pas dire abscons, il suffit de cliquer sur les liens. Après tout ce n’est que la synthèse d’une réalité.

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Par le service enquête et dopage du Vestiaire

Le rugby est un sport chimérique, une légende que, descendant de son Olympe toujours pas olympique, Serge Simon, le messager des dieux, nous conte sur tous les vases, toutes les tables en pierre et dans tous autres médias qu’il rencontre. Ce sont les exploits de surhumains escogriffes s’affrontant chaque semaine sur un pré de Thessalie ou de Gascogne. Ces formidables géants sont dotés de nombreux pouvoirs. Ils courent le marathon, ils connaissent la science de l’évitement, ils possèdent l’adresse et la puissance du lanceur de javelot, la rapidité du précoce, la force et la technique du lutteur et le tout sans être les bâtards de Zeus. Mais comme chacun le sait, les légendes n’existent pas, sauf celle du Vestiaire bien sûr.

Toutes ces qualités agglomérées dans des boîtes de chairs et d’os de 200×100 y auraient été mises, selon les mêmes contes, par la nature et le Tout puissant. Les dieux des îles du pacifique étant plus belligérants que leurs confrères du pays d’oc, ils créèrent naturellement de biens meilleurs guerriers, ce qui démontre sans conteste les raisons de la suprématie sudiste en domaine d’ovalie.

Ovale, c’est aussi la forme du suppositoire, ce qui nous emmène vers un autre postulat, un mythe sportif parmi les plus anciens. Il ne se transmettrait que de bouche de druide à oreille de druide, ça tombe bien, notre hermès rugbystique est druide, il a donc sans doute été mis au secret. Cette histoire ébouriffante mettrait en avant l’idée que les performances surhumaines ne seraient en réalité pas réalisables par l’Homme. Cette théorie pose un sérieux problème, car les héros décrits précédemment ont eu beau être examinés sous toutes les coutures, ils semblent n’être rien d’autre que de classiques homo sapiens.

La clef de résolution de l’énigme se situerait dans le fait que certains des druides donneraient aux champions de l’oblongue gonfle, des potions magiques. Oui pas « une » comme le veut la tradition armoricaine, mais plusieurs, comme dans les rites américains. Voilà une idée qui aiderait sans doute Fabien Galthié dans sa réflexion, lui qui semble  bien démuni face à des questions cruciales pour un entraîneur. « Le rugby est un sport qui demande des qualités physiques antagonistes. C’est un sport d’efforts qui durent cent minutes. Il faut être endurant. Ce n’est pas un sport en ligne, il demande de l’évitement. C’est un sport de vitesse, de puissance, d’adresse, de communication, un sport où il faut rester lucide dans le combat. Je ne connais pas le produit miracle qui permettrait de maîtriser tout ça. »

La deuxième partie du secret révélerait qu’un abus, un mauvais dosage ou juste l’utilisation de ces potions rendraient celles-ci dangereuses pour le corps humains, une nouvelle bien fâcheuse alors que nous venons à peine de découvrir un peu plus haut que les rugbymans étaient des hommes. Les conséquences d’abus de sang de tortue béglaise seraient potentiellement dramatiques. Mais en bon guérisseur, le rappetout intellectuel ne laisserait pas de telles choses se passer, pis, il ne tenterait pas avec toute son inébranlable fougue, d’enterrer ces suppositions,  quitte à descendre quiconque de bien avisé dirait le contraire. Il serait inimaginable qu’un professionnel de la santé soit complice d’un tel système. Cela signifierait que, par goût pour le pognon et le showbiz, il aurait trahi la confiance d’Hippocrate, une autre légendaire figure grec. Quitte a en subir les conséquences? Quitte à passer pour une ordure auprès des gens concernés ?

Tout ceci n’étant que théogonie et autres balivernes, il n’y a que bien peu de chances que, pour certains, ces histoires se terminent plus tôt que prévu agglomérés dans des boîtes de pin et de chêne de 200×50.

Rugby, Coupe d’Europe : Un sacré Connacht

Vous devrez lire cet article jusqu’au bout pour savoir si Yoann Maestri s’est encore fait taper par un petit gros ce weekend, car nous commençons par la déclaration de la semaine. L’inénarrable Bernard Laporte, répondant aux supporters du RCT insatisfaits des résultats de ce début de saison :

«  Mais vous avez oublié que le club était neuvième, il y a encore deux ans ? On oublie vite… Quant tu baises une laide et qu’un jour tu baises une belle, tu penses que tu ne vas plus baiser que des belles… Eh non, malheureusement, ça ne marche pas comme ça ! Tôt ou tard, tu repasses au ragoût. Des exploits, on n’en fait pas tous les jours… »

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A la lecture de ces lignes lumineuses, on réalise que cet imposteur de Denis Lalanne, qui faute de concurrence a pu autrefois passer pour un surdoué de la poésie ovale, est en fait le dernier des rustres. Même Mamuka Gorgodze, s’il savait écrire, le ferait mieux que lui. Inutile de s’étendre sur le bon sens éclatant dont brille ce bijou de logique rugbystico-séductivo-laportienne, ni sur le lyrisme subtil de la prose délicate qui lui sert d’écrin. Nous dirons simplement que nous sommes d’accord avec Bernie : l’exploit, rare par définition, ne peut relever du quotidien. Par conséquent cette saillie verbale à deux balles n’en est pas un, puisque de la bouche répugnante de Nanard sort une fulgurance débile du même genre à chaque fois qu’elle s’ouvre. Et elle s’ouvre tellement que Jean-Marie Gourio, au lieu de se fatiguer à écumer les bistrots de France pendant 30 ans à la recherche des plus belles perles de comptoir, aurait écrit une anthologie en à peine quelques semaines s’il était simplement resté au chevet de cet OVNI (Ôde Varoise au Néant Intellectuel). En revanche, il n’aurait probablement pas échappé à la cirrhose. Soucieux de la bonne compréhension de l’échelle laportienne d’évaluation de la gent féminine, nous demandons solennellement à Bernie d’apporter une précision à son propos : Rachida Dati compte-t-elle comme une belle ou comme du « ragoût » ?

 

A part ça, ce weekend de coupe d’Europe a été marqué par le génocide anglais perpétré par Mathieu Bastareaud. Le plan machiavélique concocté par la mafia toulonnaise a fonctionné à merveille. Chronologie d’un massacre.

Phase 1 : Sur ordre de Mourad Boudjellal, Philippe Saint André, ancien de la maison RCT, flatte Mathieu Bastareaud dans la presse et le convoque en équipe de France pour les tests de novembre. Mathieu y voit une excellente occasion de prouver qu’il est revenu au meilleur de ses formes et travaille dur à l’entrainement pour être prêt pour affronter les Blacks et les Boks.

Phase 2 : PSA fait jouer Fofana, Fritz et Fickou et oublie sciemment Basta sur le banc, qui ne rentre sur le terrain que pour les remplacements sur saignement ou pour compter les morts à la fin du match contre les Boks. Ca fait hurler Guy Novès et ça se comprend, vu qu’il doit se contenter de Poitrenaud-David au centre les jours de doublon, et Mathieu est extrêmement frustré.

Phase 3 : Bernard Laporte récupère Mathieu à Toulon. Celui-ci est fou de rage et a enfin faim d’autre chose que de poulet-mayonnaise-confiture : il veut du temps de jeu et de la reconnaissance. Bernie lui donne un Stade Français puis quinze rosbifs à dévorer. Mathieu ne se fait pas prier.

Cela s’appelle un coup de billard à trois bandes, et ce n’est pas une expression salace sortie du chapitre « Triolisme homosexuel » du livre de brèves du père Bernie.

C’est officiel, le jeu offensif du Stade Toulousain n’est pas non plus le père de Rachida Dati : il est totalement stérile. Toulouse dit adieu au quart de finale à domicile faut d’avoir su jouer avec un minimum d’intelligence. Pourquoi profiter de l’écrasante supériorité de ses avants pour balayer le Connacht quand on peut se faire chier à lancer des attaques ultra-prévisibles au milieu du terrain, face à une défense toujours bien replacée qui n’attend que ça ? Pour faire plaisir à Pierre Villepreux et aux valeurs du Rubi ?  À quoi ça sert d’aligner un pack de 923 kg ( !! ), soit 115 kg de moyenne (re- !!) si c’est pour ne pas jouer dans l’axe ?! C’était pourtant pas compliqué, il fallait jouer petit, dur, moche, efficace. Le seul essai toulousain est venu d’une séquence de jeu que même Timoci Matanavou arriverait à mémoriser en se concentrant un peu : touche-maul-essai. Histoire de donner un semblant de suspense à la fin de match, l’ouvreur écossais du Connacht, Dan Parks, a tenu à rater le drop de la gagne 22 mètres en face, puis la pénalité de la gagne 2 minutes plus tard. Si nos souvenirs sont bons, il avait déjà pris sa retraite pour moins que ça.

Au vu des trois derniers matchs, Clermont semble avoir  trouvé une nouvelle solution au poste de troisième ligne centre. Cette solution, la voici : Fritz Lee. Pour ceux de nos chers lecteurs qui suivent cet article en audio-description : rassurez-vous, jamais de sa vie notre centre toulousain préféré n’ouvrira un bouquin, même s’il n’y a que des images à l’intérieur. Il risquerait de se mettre à réfléchir et perdrait cet énorme grain qui fait sa plus grande force. Fritz Lee, ça sonne aussi comme le nom d’une arme terrible inventée trop par les nazis pour inverser le cours de la guerre, une version allemande et anachronique de Bruce Lee, qui allierait kung-fu et maniement de la grosse Bertha (non, ceci n’est toujours pas une anecdote d’un soir « moche » de Bernard Laporte). Arrêtons ici le suspense : Fritz Lee, c’est en réalité une boule de 110 kg de muscles comme le gisement inépuisable que sont les îles du Pacifique en sort une dizaine par an, qui renverse tout sur son passage et qui a réussi l’exploit colossal de faire sortir un énorme chèque à un Auvergnat en à peine 3 semaines.

Pendant ce temps-là, en coulisses, Vern Cotter avoue qu’il en avait plein Lee Byrne de Damien Chouly.

France-Afsud : Stade de France, Morné plaine

Ce soir on joue les Boks. La fièvre du samedi soir a violemment repris dans les rédactions du Midole et de l’Equipe. C’est la deuxième rechute en trois semaines, les organismes sont mis à rude épreuve.  Philippe Saint-André s’est laissé contaminer et il « pense pouvoir rivaliser contre l’Afrique du Sud ». La situation est grave. Comment en est-on arrivé est là ? Si vous ne le savez pas, c’est que vous aviez mieux à faire de votre samedi soir que rester le cul dans le canapé pour siroter une bière ou huit devant la télé. Honte à vous, quittez immédiatement ce site web, vous n’avez rien à faire ici. Pour ceux d’entre nos lecteurs qui ont une bonne excuse pour avoir raté les deux premiers épisodes de la trilogie d’automne, comme une allergie aux blagues pourries de Matthieu Lartot et aux commentaires racistes de Fabien Galthié, voici un petit résumé.

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Par Peyo Greenslip Jr

On a d’abord joué les Blacks. On a essayé d’oublier qu’on était moins forts, moins rapides, moins technique à tous les postes. On a livré un combat courageux et on a mis un essai. On a fini deuxièmes juste derrière les vainqueurs, ce qui n’est pas si mal, et on est rétrospectivement content parce que les Anglais n’ont pas fait mieux la semaine d’après.

Ensuite on a joué les Tonga. C’est ça la tournée de novembre, on met toujours un match-guignolade au milieu de deux matchs sérieux, une rencontre contre un adversaire largement plus faible où on a le choix entre gagner sans gloire et perdre honteusement. Ca ne sert pas seulement à refroidir les têtes et à nous assurer un minimum de 33% de victoires à la fin de la Tournée. Ca sert aussi à se débarrasser définitivement de Fulgence Ouedraogo en l’envoyant au carton face à des joueurs de 140 kg complètement barjots. On pourrait vous faire un résumé minutieux de ce match où l’équipe de France a prouvé qu’elle était incapable de faire autre chose que des mêlées de profiter d’un surnombre si celui-ci n’est pas au moins un 4 contre 1, mais personne n’a envie de ça. On va plutôt vous parler de ce qui a fait que ce match restera dans l’Histoire du Rugby.

C’était la 27ème minute. Matthieu Bastareaud, entré en jeu quelques instants plus tôt, avait décidé de se mettre en évidence. Servi par son ouvreur, il décide de jouer au pied. Les raisons de ce coup de folie sont pour l’instant inconnues. Le stade a retenu son souffle en le voyant armer péniblement sa jambe obèse : seulement conçue pour résister à une pression de 2,5 tonnes, le ballon pouvait-il résister à pareil impact ? La réponse fut oui. En revanche, lorsque la gonfle est partie directement dans les tribunes à l’opposé de l’endroit du terrain que visait Matthieu, les spectateurs n’ont pas résisté à la crise de rire la plus intense que le rugby ait connu.

Ce soir, on joue les Boks et la tournée se termine en Botha. Les Sud-Africains, c’est les All Blacks en un peu moins doués et les Tonguiens en un peu plus méchants. C’est un pack de 920 kg assoiffé de sang. Ils vont essayer nous battre dans l’agressivité et c’est ça notre seule chance. L’équipe de France peut être surpassée en talent, en vitesse d’exécution, en intelligence de jeu, mais sûrement pas en bêtise et en méchanceté, surtout lorsqu’elle joue à domicile. Yoann Maestri aura à cœur d’oublier son gros chagrin de la semaine dernière, lorsqu’on l’a sorti du terrain sans le laisser terminer le câlin qu’il avait commencé avec le pilier d’en face. Il compte bien se rattraper ce soir. Ca tombe bien, il a rencart avec un certain Bakkies B., 33 ans, qui l’attend pour le consoler dans ses grands bras. Mtawarira bien qui rira le dernier.

Rugby : Les odieux du stade

Luisants, tendus, les muscles bandés comme un vit vigoureux devant le dernier Kechiche, telle est l’image d’Epinal qu’offrent les rugbymen depuis treize ans maintenant. 

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Par notre spécialiste rugby Peyo Greenslip Jr

200 000 exemplaires vendus chaque année et une popularité inébranlable font du calendrier des dieux du stade l’outil de marketing sportif le plus efficace depuis les cabrioles olympiques de Hope Solo qui faillit en son temps donner un quelconque attrait au football féminin.

Cependant, si le rugby est indéniablement un sport populaire, pratiqué par de nombreux adhérents, il reste néanmoins médiatiquement largement en retrait par rapport à son confrère footballistique. Les bookmakers ou parieurs les plus en vues n’en
ont que pour le foot et ils ne viendraient à personne l’idée d’engloutir son maigre pécule sur un autre match que Ukraine-France, à moins de bénéficier d’une offre spéciale comme avec le code promo PMU qui offre un pari remboursé.

Le joyeux monde de l’ovalie se démène pourtant pour faire preuve d’originalité dans la création de trouvailles publicitaire sachant porter haut les fameuses valeurs rugbystique. Il y eu d’abord les maillots aux couleurs éclatantes, comme la pommette de Maestri face à la tendresse d’un pilier tongien, puis vint le temps des feux d’artifices, des pom pom girls, des matchs délocalisés…
Avant que ne survienne l’idée commerciale du siècle, faire jouer la mascotte en équipe de France. Les instances imposèrent donc au staff des bleus la présence de Caveman, le sympathique yéti hirsute bariolé de panneaux publicitaire que les génies promotionnels avaient créés. Dans la lancée de ce projet fou, ils se laissèrent griser par l’engouement. L’ivresse de leur précédents succès leur
fit commettre l’irréparable, en voulant réaliser le rêve de Steve Austin, ils exaucèrent celui de Marie Shelley.

Ils fabriquèrent un être affreux à la fois joueur, entraineur, business man, commentateur, restaurateur, escroc et même ministre. Ce mix parfait entre Philipe Carbonneau, et Jacques Mesrine, ce sosie raté de Bernard Tapie, fût l’attraction de trop, la sonnette d’alarme était tiré, il fallait revenir aux fondamentaux.  Ca tombe bien, en rugby, les fondamentaux on aime ça, mais là on parle pognon, pas rugby. Pas de touches ou de mêlées, les basiques ont été ici remplacées par les extrait d’une bonne comédie britannique des années 90, la recette était simple, se foutre à poil pour faire parler et gagner du fric.

Les résultats sont probant le calendrier des Dieux du Stade se retrouve accroché dans toute les bonnes vespasiennes de l’hexagone. Si le triomphe commercial est au rendez-vous, le rugby n’a pas pour autant droit à la médiatisation à laquelle il aspire. Les gens qui achètent le calendrier tiendraient ils plus de la mémère décomplexée que du supporter de foot tenté par un changement de bord? Axer sa stratégie sur les froufrous, les paillettes, la personnalité, pousserait il les gens  à s’intéresser aux froufrous, aux paillettes et aux individualités, mais certainement pas au sport lui même? Un sport aux règles annuellement changeantes peut il être compris et apprécié par les non initiés?

Si montrer la charmante frimousse de Patrice Collazo  ou la finesse corporelle de Mathieu Bastareaud ne suffit pas, il faudra se résoudre à envoyer les pointures les plus affutées pointées au casting. Serge Blanco ayant toujours été le plus talentueux, il pourra une nouvelle fois, par ses prouesses, sauver la patrie et peut être même construire un stade. Après tout le rugby est un sport de passes.

France-Tonga : Fickou voyou

Pacifique, force anis.

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Par Peyo Greenslip JR

Dimanche matin Frédéric Michalak s’est réveillé avec la gueule de bois. Devant son miroir il s’est dit qu’il avait l’air con. D’abord à cause de sa moustache, qui dans le pays de Lolo Rodriguez, quelle que soit la raison, ne peut être portée par autre chose qu’un avant. A la sortie du Stade, samedi, Garuet lui aurait bien fait comprendre, à l’ancienne, en dissimulant 4 de ses doigts dans son séant. Mais une autre raison a rendu Fredo un plus ballonné qu’à l’accoutumée après un cauchemar, l’accoutumée c’est quand il n’a que 20 ans et qu’il s‘agit de jouer sous la pluie contre l’Angleterre, ou tout autre match d’envergure à n’importe quel âge.

L’ancien nouveau petit prince s’est demandé s’il avait rêvé ou s’il était vraiment entré en 10 contre les Tonga et qu’il avait fini par réussir une passe au pied. Ce qui, soit dit en passant, était la deuxième du match pour un ouvreur tricolore et même la deuxième en 14 ans. Ca commence à faire lourd. Pour Michalak il y aura donc un avant et un après Tonga. Depuis 10 ans on lui dit qu’il aurait dû se concentrer sur la mêlée et là à l’aube des 40 ans, il fait une rentrée convaincante à l’ouverture. Le choc est rude, d’autant que Talès a aussi été convaincant et qu’à n’en pas douter Aucagne, Merceron et Gelez l’auraient été aussi. Alors est-il devenu l’égal de ses illustres prédécesseurs ou Maestri s’est-il fait démonter la gueule par un petit pilier hargneux ?

Il y a sans doute un peu de vrai dans tout ça, comme Forestier parvenant à tenir son vis-à-vis plus de deux fois consécutivement, ou un buteur tongien qui n’aurait de buteur que 6 lettres. Mais après avoir repensé à tous ces étranges faits de jeu, Michalak a conclu que ça ne pouvait pas être possible. Car dans son rêve, les Tonga dominaient toute la première mi-temps sans même connaître les règles du jeu. Exception notable des règles du free fight. Il apercevait aussi Yannick Jauzion et Damien Traille en version modernisée. Avant de se recoucher Fred s’est souvenu que ces mecs-là l’avaient fourrée profonde aux bleus il y a 2 ans. Et que cette fois c’est le XV de France qui l’emportait grâce à une reproduction de Sadourny en format de poche. Il s’est alors dit qu’il serait temps que cette équipe se trouve une charnière. Une vraie où on interdirait le port du prénom Morgan,  qu’on remplacerait par Frédéric. Par les temps qui courent un peu de patriotisme ne ferait pas de mal.

Pendant ce temps-là, l’Afrique du Sud n’a toujours pas déménagé dans le Pacifique malgré le réchauffement climatique. Mais Picamoles compte bien les déménager quand même. En plus il est enfin débarrassé de Maestri

 

 

 

 

 

Philippe Saint-André : « Où t’es ? Papé où t’es ? »

Le frisson est passé. On a bien joué. Richie Mc Caw jouait à peu près avec les mêmes règles que tout le monde. Ca n’a pas pourtant pas suffi. La rédaction du Midol se réveille avec une sensation trop bien connue de gueule de bois d’après-match contre les Blacks. Philippe Saint-André n’est pas en forme non plus. Notre envoyé spécial, Peyo Greenslip Jr, Gilou pour les intimes, est presque allé à son chevet.

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Le Vestiaire : Philippe Saint-André, l’équipe de France est passée tout près d’un exploit retentissant, mais finalement ce sera pour une autre fois. Quel est le sentiment qui prédomine après cette nouvelle défaite 

PSA : (Caché au fond de son lit, on l’entend éclater en sanglots. Du coup on ne sait plus s’il parle normalement ou s’il est vraiment malheureux. Il se calme peu à peu et sort finalement la tête des couvertures.)

Job de merde… J’aurais jamais dû… Le vieux Guy avait senti l’arnaque, il a refusé le poste, j’aurais dû faire pareil.

(Il poursuit, la voix plus chevrotante que jamais)

On était à fond, comme chaque automne hors année de Coupe du monde, ils étaient en demi-teinte, et on a tout juste pu se battre pour le match nul.

Allons allons, il y a quand même des motifs de satisfaction : le pack a tenu bon, Rémi Talès a été convaincant à l’ouverture et Morgan Parra est encore en vie.

(Tout à coup fou de rage, il bondit et tente de m’étrangler. Sa nounou, Yannick Bru, le retient de justesse.)

Des motifs de satisfaction ?! Ah tu trouves ?? Ca fait combien de temps que t’es journaliste ? 2 mois ?

(Yannick Bru lui amène son doudou, une peluche à l’effigie de Louis Picamoles. Il la serre contre lui, ce qui semble l’apaiser.)

Je vais te raconter une histoire. Il y a un an de ça, en novembre 2012, j’avais déjà trouvé un pack et un demi d’ouverture. On avait mis une déculottée aux Australiens, aux Argentins, et on avait survécu à ces furieux de Samoans et leur pack de 950 kg. Cette tournée de novembre avait été plus que positive. Quatre mois plus tard, on ramassait nos dents en Italie et on finissait dernier du Tournoi. Marc Lièvremont en avait fait des Tournois de merde, mais dernier, jamais ! Là on vient de perdre et on veut me faire croire que l’année s’annonce bien ?!  Je vais te dire comment je vois l’avenir : on se dirige tout droit vers une année catastrophique pour le XV de France. Cuillère de bois au Tournoi, et la vraie cette fois, sans même battre les Ecossais, puis série de branlées-records lors de la tournée d’été, je me fais virer en septembre et Morgan Parra est nommé sélectionneur-capitaine. Au vu de ce qu’est devenu Frédéric Michalak en un an, je crains le pire pour Rémi Talès. Il se pourrait qu’il arrête le rugby après une rupture des croisés aux deux genoux, ou pire, qu’il reste jouer à Castres jusqu’à la fin de sa carrière.

Ne retenez-vous pas quelques satisfactions individuelles ?

En cherchant bien, on peut toujours trouver de bonnes nouvelles. Grâce à sa prestation de samedi, Damien Chouly a sécurisé la place de Louis Picamoles au poste de n°8. Camille Lopez n’a raté aucun coup de pied et n’a pas ralenti le jeu. Et puis les rouflaquettes de Maxime Médard étaient aussi impeccables que d’habitude.

Une dernière chose. Maxime Mermoz s’est exprimé dans la presse pour faire part de son dépit suite à cette nouvelle convocation en stage qui ne débouche pas sur une sélection. Il a l’impression d’être le laissé pour compte de la bande.

Je tiens à rassurer Maxime : ce n’est pas qu’une impression.  Et s’il s’est donné la peine de regarder le match de samedi, il a compris que ce n’est pas près de changer. Il pensait peut-être prendre la place de Wesley Fofana ? ou celle de Gaël Fickou, qui à 14 ans est meilleur que lui ? D’accord, Gaël a tout piqué a son ancêtre Yannick Jauzion, mais ça marche pas mal : je prends intérieur et je m’enfonce dans la défense, les 2 défenseurs ne parviennent pas à me faire tomber parce que je suis trop costaud, je donne, décalage, essai. C’est pas compliqué quand même.

Bon, je comprends que ce soit frustrant d’être convoqué à Marcoussis tous les deux mois et de ne jamais jouer un match, mais je suis déjà sympa de l’accepter avec le groupe des professionnels ! A chaque stage de l’équipe de France c’est la même histoire, je reçois un coup de fil de Bernard Laporte qui me supplie, comme il dit, de le « débarrasser de l’autre danseuse frisée pendant quelques jours, pour je puisse travailler des combinaisons qui ont des couilles, avec Bakkies Botha et Danie Rossouw au centre». Mais peut-être suis-je en train de dévoiler le secret  du prochain sacre du RCT en coupe d’Europe.

France-Nouvelle Zélande : Black Blanc Peur

Ce soir on joue les Blacks. C’est  le frisson suprême.  Une montée d’adrénaline rugbystique à nulle autre pareille. Un état d’euphorie incontrôlable, une fièvre d’espoir débile qui sévit de façon particulièrement violente les semaines de test-match dans les couloirs de la rédaction du Midi Olympique, poussant des journalistes drogués à l’émotion ovale à ressasser la poignée de victoires  tricolores en cent ans de rencontres.

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Par notre spécialiste rugby Peyo Greenslip Jr

Cette euphorie atteint son paroxysme à deux moments : celui de la Marseillaise, rapidement calmée par le haka, puis celui du coup d’envoi, lorsque la clameur du stade de France accompagne Pascal Papé, les yeux injectés de sang, qui fonce sur son vis-à-vis les bras écartés en lui hurlant des insultes que même Bernard Laporte n’ose pas employer pour engueuler ses joueurs à la mi-temps. Après 40 minutes, l’euphorie s’est déjà transformée en un énorme doute. Au bout de 80, elle n’est plus qu’un mélange de dépit, de douleur et d’abattement, dont l’amertume est proportionnelle à l’ampleur du score. Ainsi, le millésime 2006 fut particulièrement indigeste, la faute à un vilain arrière-goût de 47 à 3.

Raphael Ibanez était sur le terrain ce jour-là. Peut-être son corps lui rappelle-t-il de temps à autre combien les avants français avaient morflé ce soir-là. On peut donc raisonnablement supposer qu’en prenant l’antenne ce samedi soir, Raphaël se donnera la peine de gentiment tempérer l’optimisme imbécile de Matthieu Lartot. Il lui rappellera que les internationaux néo-zélandais jouent au maximum 20 matchs dans l’année quand les nôtres en sont à 40 avant la tournée-suicide de juin, qu’ils ont 4 mois d’été pour faire une vraie prépa physique quand les nôtres ont 3 semaines, que le système de jeu all-black se perfectionne à longueur d’année quand l’équipe de France se réunit juste assez pour que Florian Fritz ait le temps de réviser la croisée 10-12.

Raphaël ira peut-être même jusqu’à expliquer que les All Blacks ont une technique individuelle supérieure, il nous dira qu’en Nouvelle-Zélande on forme des joueurs de rugby avant de former des spécialistes d’un poste, que leurs deuxièmes lignes seraient demis d’ouverture chez nous, que l’incroyable gestuelle des Blacks leur permet de faire vivre le ballon comme aucune autre équipe, bla bla bla….  A cet instant, il faudra l’arrêter tout net. Ils sont plus forts physiquement ok, mais ça c’est des conneries. Si la dimension technique avait la moindre importance dans le rugby moderne, d’une, ça se saurait, et de deux, qu’on m’explique comment on a réussi à être à deux points du titre mondial en alignant Jean-Baptiste Poux et Nicolas Mas.

Il y a une autre explication à la supériorité manifeste des All Blacks. Elle tient en trois mots : Richie Mc Caw. Le capitaine néo-zélandais est le meilleur joueur du monde. Quand des joueurs moins talentueux sont tout bêtement hors-jeu, Richie est « à la limite de la règle». Quand certains pourrissent un ruck pour empêcher la libération du ballon, Richie, lui, est « très efficace dans le jeu au sol ».  Richie n’use pas de la violence comme un de ces rustres de français. Lorsqu’il assomme le demi d’ouverture adverse, c’est d’un élégant enchainement genou-poing. Vous l’aurez compris, Richie est un joueur à part.

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Comment gagner  dans ces conditions? Philippe Saint-André se le demande bien. Au lieu de perdre du temps à réfléchir en vain à une stratégie pour battre les Blacks, il préfère préparer un long discours d’après-match bien dépressif, qui collera parfaitement avec le ton naturellement pleurnichard de sa voix. Le Vestiaire a décidé de prendre les choses en main. Ni euphorie, ni défaitisme, il faut élaborer un plan de bataille crédible et se battre avec les armes qui sont à notre disposition. Ils sont invaincus depuis un an ? Cette statistique annonce l’imminence d’une défaite.  Ils sont meilleurs que nous ? C’est pas vraiment nouveau.  Nos plus fins analystes rugby ont étudié, mesuré, benchmarké toutes les options possibles. Après cinq minutes d’intense réflexion, et en supposant que l’état actuel des connaissances scientifiques ne permet pas de cloner 14 fois Louis Picamoles, seules trois stratégies nous paraissent en mesure de faire gagner l’équipe de France. Le Vestiaire est fier de vous les présenter :

Option 1 : La Spécialité Locale. Grève de la RATP + opération blocage des taxis, le bus des All Blacks reste bloqué sur le périph’ jusqu’à 2h du matin, victoire par forfait. C’est pas très classe mais ça fait du bien aux statistiques, et le Pays dit merci à la RATP pour la première fois depuis…euh ben pour la première fois.

Option 2 : La Nantes 1986. Ambiance électrique au sortir des vestiaires, Florian Fritz pète le premier plomb, bagarre générale dans le couloir. Rebelote dès la première minute de jeu, Yoann Maestri déclenche involontairement la seconde partie de manivelles grâce à son célèbre déblayage-coup-de-boule-à-20-cm-du-sol. Le match se termine à 6 contre 4, les Blacks abandonnent à 3 minutes du coup de sifflet final après le décès sur le terrain de Richie Mc Caw, dont la boite crânienne visiblement défectueuse n’a pas résisté au saut à pieds joints de Pascal Papé.

Option 3 : La Mondialette. Les jardiniers du stade de France arrosent le terrain toute la journée, on fait des mêlées toute la soirée dans un bon vieux bourbier, victoire 6 à 3 pour Nicolas Mas, vive la France.

 

Pendant ce temps-là, le Sénat juge le projet de grand stade dédié au rugby « déraisonnable ». A notre humble avis, le qualificatif « déraisonnable » désignerait à merveille le régime alimentaire de Serge Blanco. En revanche, pour ce qui est du projet de stade de 80 000 places, à 1 milliard d’euros, qui sera utilisé 5 fois de l’année, nous avions pensé à un autre descriptif : connerie sans nom de projet mégalo qui pue le détournement de fonds publics et les magouilles typiques de ces vieux débris de dirigeants du rugby français. Simple question de vocabulaire.

 

All Blacks-France 1999 : Lamaison est tombé sur le chien

Brive ce n’est pas qu’une sous-préfecture orgiaque de Patrick Sebastien ou une équipe beurrée qui bastonne des Gallois. C’est aussi Alain Penaud, Sebastien Viars, David Venditti, Philippe Carbonneau et Christophe Lamaison qui va gagner ses galons de Titou. Et Sébastien Carrat ?

C’est le 31 octobre que la Coupe du monde 1999 a vraiment commencé pour l’équipe de France.

Ce jour-là le futur ex quinze le plus nul de tous les temps a rendez-vous avec l’histoire. Skrela-Villepreux explosés par Lomu, tout un peuple attend ça depuis la cuillère de bois du dernier Tournoi où les bleus avaient tout de même écrasé l’Irlande 10-9.  La promesse est belle, le staff a mis les joueurs pour : Garbajosa, Bernat-Salles, et Dourthe derrière, Lièvremont, Juillet, Pelous, Tournaire, Ibanez et Soulette devant. Ce n’est pas une blague. Aux manettes, Galthié encore simple bouche-trou columérin et Lamaison en 10, Aucagne était sur répondeur. Sinon il y aussi de vrais joueurs comme N’Tamack, Dominici, Magne et Benazzi, suffisant pour prendre 70 points, du jamais-vu en demi-finale. Sauf qu’au commentaire c’est Christian Jeanpierre.

Bénit Benazzi

A la 20ème minute, une chevauchée de Dominici trouble Christian : « Il va marquer » hurle-t-il alors que le Parisien mange la pelouse par les oreilles à 5m de la ligne. Quelques secondes plus tard, Dourthe a l’idée d’extraire un ballon ovale d’une mêlée ouverte, sans même filer un coup de couteau à Bernat-Salles, Cecillon aurait opté pour le fusil. Christian apprécie la passe de Galthié, alors à 15m de l’action. Tout ça finira par un essai de Lamaison, qui en mettra même un autre durant le reste de sa carrière en bleu. La France tient, mais la confiance demeure même si Soulette fait le premier geste intelligent de toute sa vie et éteint Kronfeld de ses petits doigts boudinés. Cecillon ne fait décidément pas école. A la 47ème minute, il y a 24-13 car entre-temps Lomu a préparé sa dialyse par deux essais. A la 47ème minute, Dan Carter et Johnny Wilkinson, encore puceaux, découvrent un vieux « C’est pas sorcier » sur le poste de demi d’ouverture.

Lamaison hanté

Jamy est un poil plus séduisant  et s’appelle Christophe. Comme Jamy, Lamaison n’est pas très adroit de ses pieds, un peu gauche de ses mains, en somme un Michalak du 20ème siècle. Mais il découvre soudain qu’il peut se servir de ses chaussures pour faire autre chose que taper des pénalités. ChriChri va alors faire un truc étrange qu’il reproduira encore cinq fois avant sa retraite: passer un drop entre les barres, et même deux. Découvrir le rugby à 28 ans, Carbonneau s’en était privé. Un miracle n’arrivant jamais seul, Galthié prend une initiative en tapant par dessus la mêlée. Une charnière complémentaire qui dirige le jeu, on aura tout vu, on ne le reverra jamais en France. La balle attérit sur Dominici qui fait ce qu’il  sait faire: « C’est un génie » ponctue Christian. Un futur prix Nobel de vitesse, sans doute. Puis, Lamaison a encore une idée, toujours avec ses pieds, il sert Dourthe dans l’en-but. 3 lexomils plus tard, Richard applatit et montre le numéro sur son maillot à tout le monde, le regard vide. L’avantage de ne pas savoir lire c’est qu’on ne peut pas deviner que son nom n’est pas écrit dessus. La suite c’est un placage à retardement de Lamaison non sanctionné suivi d’un ballon au sol lâché par Umaga, frappé par Lamaison. A ce niveau d’inspiration, il aurait même pu décrocher son CAP,  voire une mention. La suite c’est Magne qui cavale et Bernat-Salles qui justifie enfin l’existence de la Section paloise et un peu la sienne mais pas celle de Christian : « Le bout-de-choux qui pèse 30 kilos de moins que son adversaire direct Jonah Lomu« . Sauf que là c’est Jeff Wilson.

2 drops, 2 passes au pied, 4 transformations, 1 essai, 3 pénalités, un peu trop pour un seul homme. Titou stoppera sa carrière le lendemain. Les hommes de Lièvremont aimeraient en faire autant. Patience.

Rugby, Top14 : Le choc à Pic’

Toulouse-Toulon, c’était le choc annoncé de cette 10ème journée du Top 14. La méga-affiche qui devait faire grimper l’audimat encore plus haut que lorsque le célèbre ensemble simili-cuir d’Isabelle Ithurburu a droit à sa sortie trimestrielle.

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Par Peyo Greenslip Jr

Oui mais voilà, il arrive que ces feignants de téléspectateurs fassent le coup de la panne. Qu’Isabelle se rassure, ce n’est pas de sa faute. C’est plutôt celle de l’utilisation abusive de ce viagra télévisuel qu’est l’appellation « Choc © » : après 2 semaines de rencontres-chocs en coupe d’Europe, et alors que se profilent 3 matchs-chocs lors des tests de novembre, les téléspectateurs sont complètement perdus. Il devient impératif de distinguer ce qui est un choc de ce qui ne l’est pas. Prenons quelques exemples simples. Le premier lancer pas droit de Christopher Tolofua dès la 2ème minute, ce n’est pas un choc. La coiffure de Matthieu Bastareaud, ça n’en est plus un. En revanche, Hosea Gear lancé à pleine vitesse, c’est un vrai choc, Jean-Charles Orioli peut en témoigner. Toulon qui n’aligne que 2 champions du monde dans son XV de départ, c’est aussi un choc. Ce n’est pas tous les jours que Bernard Laporte sort sa sixième équipe.

Le Stade, bien décidé à en profiter, attaque pied au plancher. Malheureusement, la légère domination des avants ne rapporte que 4 pénalités, ce qui est largement insuffisant pour ouvrir la marque quand on dispose de buteurs de la classe de Barraque ou Vermaak. A la 29ème minute, Barraque ajoute un carton jaune à sa collection de conneries. Florian Fritz en profite pour se décaler, et, en exclusivité mondiale, invente un nouveau poste: le demi de fermeture. Quand Jean-Marc Doussain est sur le terrain, ça revient donc à jouer avec 10 avants. Les trois quarts, les vrais, ceux qui n’ont pas pour ambition suprême pas de finir leur carrière au talonnage, se rendent comptent de leur inutilité et en profitent pour faire un tour à la buvette. A leur retour, ils découvrent que Frédéric Michalak a progressé dans l’exercice des tirs au but, que c’est déjà la pause et que Toulon mène 12-0 à Ernest-Wallon. Ca c’est un choc.

À la mi-temps, Maitre Guy invite son équipe à constater que Matthieu Bastareaud est beaucoup plus large que haut et qu’il serait par conséquent judicieux de jouer au pied par-dessus lui plutôt que d’essayer vainement de le contourner. Florian Fritz, décidément inspiré, choisit pour une fois de suivre les consignes. Naturellement, il le fait au plus mauvais moment et gâche un 7 contre 2 d’anthologie. L’angle de la photo est trompeur mais il s’agit bien d’un 7 contre 2, vous ne rêvez pas. Pierre Villepreux croit se souvenir avoir déjà vu pareil surnombre lors d’un match où jouait Jean Prat, du temps où les avants parcouraient 126 mètres en 8 minutes de temps de jeu effectif, mais il n’en est pas sûr.

Après ce moment surréaliste, le seul intérêt de la seconde mi-temps est de démontrer que comme tous les chocs, ce Toulouse-Toulon ne pouvait se gagner qu’à la force du sifflet. Selon un scénario bien rodé, M. Ruiz accorde à Toulouse deux pénalités douteuses sur mêlée et son assistant vidéo termine le travail en validant l’essai de Vermaak sur une passe largement en-avant de Joe Tekori. Joe avait pourtant fait une belle passe de merde qui aurait dû faire perdre son équipe, comme il y a trois semaines face à Perpignan.

 

Pendant ce temps-là, Bayonne a beau ne pas être qualifié pour la Heineken Cup, Mike Phillips la prépare sérieusement. Avec quatre pintes dans le sang, les séances vidéo sont tout de suite beaucoup moins ennuyeuses et on se surprend même à comprendre les courses de Joe Rokocoko.  Le problème c’est que les pintes galloises ne sont pas de la même taille que les pintes d’ailleurs. Alors ça s’est vu, et les mauvaises langues se sont (de nouveau) empressées de traiter Mike d’alcoolique partouzeur multirécidiviste consanguin. Soyons un peu indulgents. Sans nier la réalité des faits, nous soulignerons simplement qu’au moins 3 de ces 4 qualificatifs sont inhérents à sa nature de Gallois (saurez-vous les retrouver ?). Et puis franchement, pour comprendre une séance vidéo de Christophe Deylaud, il faut être au moins aussi bourré que lui, et c’est pas facile alors un peu de respect. Malheureusement, le président de l’Avi-Rond Bayonnais, qui n’est pourtant pas le dernier pour faire Tchin-Tchin, s’est montré moins compréhensif que nous. Mike est viré. Les bistrots du Petit Bayonne ont décrété une journée de deuil. Une pétition circule pour rassembler des fonds : seul le recrutement simultané de Julien Caminati et de Florian Fritz permettrait de compenser le manque à gagner dû au départ de Mike Phillips.

 

Rugby, Hcup : 50 nuances de Richie Gray

Il y a 1001 façons de perdre un match de coupe d’Europe. Pourquoi faut-il que ce soit toujours la même ?

guitoune

Par Peyo Greenslip Jr

À entendre les réactions dépitées des supporters du Castres Olympique, on croirait que c’était la première fois qu’ils assistaient à un match de HCup. Ils s’imaginaient peut-être que M. Garner leur accorderait un essai juste parce que Pedrie Wannenburg avait aplati sur la ligne. Ce serait trop simple. Ils pensaient peut-être que parce que les Irlandais ont passé l’après-midi à défendre, ils seraient pénalisés plus de 4 fois. Bref, ils croyaient peut-être qu’avoir la possession, l’occupation, marquer des essais et bien défendre suffisaient à battre le Leinster. Tout ceci est bien naïf. Il faudra l’accepter : les victoires face aux grosses équipes anglo-saxonnes du type Leinster/Munster/Northampton, avant de se remporter sur le terrain, ne sont possibles que grâce à un travail de long-terme pour se faire un nom sur la scène européenne. Toulouse a mis 15 ans de domination et de lobbying-petits-fours pour passer de l’autre côté de la sodomie arbitrale. Clermont commence à peine à se faire respecter, et encore, là-haut dans les tribunes, il n’est pas rare que l’index de Vern Cotter se crispe sur la gâchette de sa 22 long rifle. Les Castrais pensaient peut-être qu’un titre de champion de France acquis grâce à une impressionnante 4ème place de la phase régulière leur vaudrait un arbitrage équitable ?

Pour Toulouse aussi, c’était mal parti. 9ème minute de jeu, une-deux entre Wyles et Ashton, essai pour les Saracens. Nigel Owens a un doute et fait appel à la vidéo. Son assistant le rassure : il n’y a pas 1 mais bien 2 en-avant de passe, or, aucune règle ne stipule qu’un essai peut être refusé pour 2 en-avant.  L’essai est logiquement accordé. Pour éviter toute mauvaise surprise due à un possible changement des règles à la mi-temps, Christopher Tolofua et Louis Picamoles choisissent l’essai à zéro passe et font gagner le Stade.

 A part ça, le geste très technique de cette 2ème journée, c’est celui de l’arrière montpelliérain Benoit Sicart. Alors que François Trinh-Duc, dans un moment d’inattention, oublie de foncer tête baissée et le lance dans l’intervalle à 50 cm de la ligne, Benoit a le réflexe salvateur d’aplatir juste avant de rentrer dans l’en-but, réduisant à néant dix minutes d’assaut de la ligne de l’Ulster. Benoit reste prostré au sol  pour méditer quelques instants sur son exploit, et se dit qu’il a eu chaud : il parait qu’en Irlande du Nord il arrive des bricoles aux gens qui traversent une ligne qu’ils n’auraient pas dû traverser. Pendant ce temps, l’Ulster Rugby contre-attaque, obtient une pénalité que Pinard transforme, 8-22, le match est scellé. Benoit Sicart vient de sauver la saison de son club. Une victoire aurait été absolument catastrophique : le MHR aurait laissé énormément de forces lors des 4 prochaines journées du tour préliminaire pour avoir une chance de prendre une branlée en quarts de finale à l’extérieur, pour ensuite connaitre un passage à vide en championnat et rater la qualification. Le côté positif, c’est que Fabien Galthié aurait enfin perdu son scooter.

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Rugby HCup : Le beau Goze

Quel meilleur moment pour faire le compte-rendu d’une journée de coupe d’Europe qu’une heure après le coup de sifflet final du premier match de la journée suivante.

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Cela permet au lecteur de garder ses souvenirs au frais, et de penser à y mettre quelques bières pour arroser les chevauchés des Toulousains mais surtout pour oublier les horribles lancers de Tolofua. Il faudra pourtant s’y faire, ce sera le talonneur de l’équipe de France pour les 10 prochaines années. Mais on a bien survécu à Jean-Michel Gonzalez.

Rappelons que les hardis rouge et noir, qui étaient exemptés le weekend dernier, ont à la place eu droit à une visite au zoo, et à des blagues potaches sur du fromage. Le cheddar de ce soir était certainement plus indigeste mais ils ont trouvé la meilleure manière de l’apprécier en le toastant sur la gueule d’Ashton.

Les Toulonnais, une fois n’est pas coutume, jaloux des Toulousains, voulaient eux aussi se reposer, ce qu’ils firent dès que la mi-temps fût sifflée. Les Ecossais têtus comme un Lyonnais , ne se laissèrent pas perturber et s’en allèrent jouer tout seul sur le pré. Les 76 joueurs de l’effectif de Berni ne devraient pas être trop épuisés pour affronter Cardiff demain, peut-être même joueront-il deux mi-temps avant que cela ne soit fini.

Si Perpignan a perdu on a quand même beaucoup vu le séduisant minois de son ancien président. C’était pour la bonne Goze. Castres a gagné, mais personne ne s’y est davantage intéressé. Montpellier aussi a gagné, mais c’était des Italiens, donc on s’en foutait, en plus ils ont dans leur rang, Pélissié, le nouveau meilleur joueur du monde du mois de Septembre, donc c’est de la triche. Serait-ce suffisant pour vaincre toute la famille Marshall et les quelques Mc demain ? Sans doute pas.

Nous terminerons ce très aériens tour d’horizon rugbystique par une découverte : les valeurs du rugby que nous cherchions depuis tant de temps seraient en fait cachées dans le portefeuille de Jacky Lorenzetti. La force mentale des Clermontois est elle par contre de nouveau portée disparue.

 

 

Rugby, Top 14 : Le vilain petit Connor

Non, le spécialiste rugby n’est pas une feignasse. S’il met 4 jours à écrire un résumé de la journée, c’est parce qu’il sait que les lecteurs manquent de rugby frais en milieu de semaine.

1991

Par Gilles Grospaquet

La marque de fabrique du spécialiste rugby du Vestiaire, sa signature, ce qui fait de ses articles des références obligées dans les écoles de chroniqueurs rugby, c’est bien évidemment l’impartialité  avec laquelle il retranscrit les matchs qu’il ne s’est pas donné la peine de regarder.

Ne comptez donc pas sur lui pour laisser un seul mot trahir la joie débordante avec laquelle il a accueilli la victoire de Grenoble au Racing-Métro-Champagne. Jamais vous ne le lirez remercier ouvertement tous les anciens clubs de Valentin Courrent d’avoir été assez idiots pour laisser partir un aussi bon 9/10/buteur, juste pour qu’il humilie le Racing sur sa propre pelouse de satin. Vous ne le devinerez pas non plus exulter en imaginant Jacky Lorenzetti, fou de rage de voir ses jolis Racingmen qui sentent bon le musc dominés par des montagnards tout moches, claquer son escort-girl comme Valentin Courrent claquait cette dernière pénalité.

A part ça, le Stade Français, leader-surprise du championnat après 9 journées, commençait à douter de sa capacité à rater la qualification pour les phases finales une 6ème fois d’affilée. L’équipe voulait se tester face à une grosse équipe, le déplacement à Toulouse tombait à point nommé. Les examens sont rassurants : ce n’était qu’une crise passagère, tout va rentrer dans l’ordre. Le tarif de la consultation est le même qu’à Castres il y a un mois : bonus offensif pour l’équipe adverse. En cas de rechute, penser à prendre rendez-vous à Toulon pour une nouvelle piqûre de rappel.

Mais la vraie surprise de la journée, c’est la fessée reçue par Castres à Brive. Quand le champion de France en titre prend 34-0 chez le promu, on se pose forcément des questions. Exemples : Castres a-t-il joué les yeux bandés sur un pied ?  La bouffe du Campanile de Brive est-elle dégueulasse au point de provoquer des épidémies de gastrogiovanni ? Romain Cabannes est-il tombé sur le chien ? Avait-on promis une double ration de poulet-coco à Sisaro à en cas de bonus offensif pour Brive ? Richie Gray admettra-t-il un jour qu’il porte une perruque ?

Et plus généralement, pourquoi est-il si difficile de gagner à l’extérieur ? Il était de coutume que les petites équipes se laissent piétiner par les grosses et qu’elles s’étripent entre elles pour survivre. Cette année, il n’en est rien. D’où vient cet intolérable manque de respect envers une hiérarchie établie à grands coups de pognon ? Il est possible que les grands aient sciemment laissé les petits se rebeller. Voici l’équation  : sachant que la formule débilissime du Top 14 permet d’être champion en terminant 6ème de la phase régulière, sachant que gagner tous ses matchs à domicile avec quelques bonus offensifs + le match cadeau à Biarritz suffit largement à être 6ème, sachant qu’il est déjà assez pénible comme ça de se taper l’aller-retour en bus à Oyonnax ou à Brive-la-Gaillarde, à quoi bon faire l’effort d’y gagner ?

Pendant ce temps là, un joueur continue d’étonner. Il est trop petit, trop maigre et trop intelligent pour jouer au rugby. Sa présence en Top 14 est donc le mystère le plus inexplicable que le rugby ait connu depuis l’agression d’un joueur obèse du XV de France par une table de nuit en forme de Louis Picamoles. Heureusement pour lui et pour Bordeaux-Bègles, il court vite, très vite. Il est adroit (et Talebula gauche, on l’a déjà dit). Il mystifie les défenses, marque et fait marquer des essais. Blair Connor, c’est Forrest Gump avec un cerveau.

Stade Toulousain : Le laid Lionel ose

Notre spécialiste rugby avait un défi : mettre moins de 10 jours pour écrire un résumé partiel et partial de Perpignan-Toulouse. Mission accomplie. A quand un retour sur la finale 1988 ?

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Par Gilles Grospaquet d’Avants

 La composition de la première ligne est un élément particulièrement révélateur de la stratégie choisie par l’entraineur.  Ce samedi, pour Toulouse, c’était Baille-van der Heever-Montès. Interrogé par nos soins, William Servat répond en soupirant que non, ce n’était pas un match amical face aux juniors de l’USAP, et que oui, il calerait mieux la mêlée à lui tout seul que ces trois-là ensemble. Le jeune Baille aura au moins appris que même un gentil adversaire ne fait pas de cadeau.

6ème minute. Sébastien se fait Bézy comme un bleu. Il pensait naïvement qu’être en couverture, au rugby, c’était servir de support masturbatoire à Max Guazzini. Ça veut aussi et surtout dire s’occuper de l’arrière de Terrain, ce qui plairait aussi beaucoup à Max Guazzini. Sofiane Guitoune, l’ailier perpignanais, savait ça. Il contre-attaque dans la zone désertée et marque sans opposition. Imperturbable, Guy Novès sort son célèbre petit carnet et griffonne: « Pour avoir le Beur, appeler l’agent du Beur« .

 15 ème minute. 11-0. Ça va mal pour Toulouse. Lionel Beauxis, dans un élan de lucidité, réalise  qu’il n’a aucun moyen d’arrêter le cours des choses. Ses plaquages font rire tout le monde et avant d’attaquer la ligne, il faudrait qu’il s’attaque à sa propre ligne. Reste ce pied qui lui a valu un titre de champion du monde des -21 ans, mais aujourd’hui, avant de tenter les pénalités, il faudra les obtenir. Tout semble perdu. À moins que… mais oui, il reste une chance! Lionel jette un œil au banc de touche, oublie de rater son plaquage sur Camille Lopez qui passait par là au même moment, et en voyant Luke Mc Allister faire coucou aux spectatrices du premier rang, se souvient que s’il est titulaire cet après-midi, c’est uniquement pour permettre à Luke d’être frais pour sortir en boîte ce soir. Lionel fait ce qu’il a à faire. Il simule une blessure à la cheville pour laisser rentrer le sauveur. C’est le tournant du match.

 Guy Novès le remercie chaleureusement: « Tu te prends pour qui? Tu penses vraiment que j’allais pas te sortir avant la mi-temps? Dégage« . Mais Guy y voit un signe: la partie doit commencer. Il sort les imposteurs et fait rentrer un maçon portugais pour consolider la mêlée toulousaine. Toulouse a maintenant un pack et un ouvreur. Toulouse va rattraper son retard en deuxième mi-temps. Toulouse va gagner.

62ème minute. Les commentateurs de Canal + sont surpris : « L’ouvreur toulousain avait la solution Poitrenaud mais il a préféré pousser au pied« . Tu m’étonnes. 17-16 pour l’USAP, Toulouse va gagner. À moins que Joe Tekori n’en décide autrement.

80ème minute. C’est déjà la dernière action, 20-16 pour l’USAP. Les 129 kg de Joe sont lancés à 5 mètres de la ligne, ils vont enfoncer les pauvres défenseurs comme des Max Guazzini, marquer et faire gagner leur équipe. Mais les gros Samoans sont des êtres délicats, sensibles à la beauté des choses. Joe se dit que c’est une fin bien peu romantique pour un si joli match, le jeu à la toulousaine mérite autre chose. Alors, il décide de faire une passe de merde et gâche magnifiquement un 3 contre 1 d’école.

Pendant ce temps-là, Lionel Beauxis se demande si jouer en ProD2 c’est si dégradant que ça. À ce rythme-là, ile le saura bientôt. Et si vous êtes arrivés jusque là vous pouvez aller lire tous nos articles rugby.

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Rugby, Top 14 : Un Botha de guignols

 Le méchant public n’arrête pas de siffler le gentil Delon Armitage, Bernard Laporte prend sa défense. Arrêtez, on va pleurer. De rire.

vieux

ad Par Gilles Gros-Paquet d’Avants

C’est bien connu, le public toulonnais est champion d’Europe de fair-play. Respect total des joueurs adverses tout au long du match. On entend les mouches voler et même chier pendant les pénalités. On va d’ailleurs souvent faire la sieste à Mayol le samedi aprem. C’est donc fort logiquement que les associations de supporters réclament plus de respect envers leur joueur. Les plus fins lecteurs du Vestiaire auront perçu la pointe d’ironie. En vrai, les seuls buteurs qu’on respecte là-bas, ce sont ceux qui butent des gens, comme Bakkies Butha ou Jocelino Buta. Ça en Delon sur leur mentalité. Et puis des Toulonnais qui s’auto-appellent les Fils de Bretagne n’en sont pas à une contradiction près.

 Mais revenons-en au sujet. Contrairement aux idées reçues, si les 13/14èmes des stades huent copieusement Delon Armitage à chaque fois qu’il touche la balle, ce n’est pas seulement à cause de sa petite facétie en finale de coupe d’Europe.  Ce n’est pas non plus parce qu’il est toulonnais et qu’il est très bon. C’est parce qu’il est toulonnais, très bon, chambreur et que c’est un grand abruti qui a le melon. Le contraste avec son frère Steffon est pour le moins frappant. Ce dernier joue lui aussi à Toulon, il est au moins aussi bon, mais il est globalement très apprécié du public français. L’absence de « chambrage » de sa part ne suffit pas à expliquer une aussi grande différence de popularité. La réponse se trouve bien évidemment du côté de son physique rondouillard et de sa bouille joufflue.  On préférera toujours les gros nounours bien moelleux aux grands escogriffes prétentieux tête-à-claques. A part si le gros c’est Matthieu Bastareaud, bien sûr.

 Et puis d’abord, au nom de quel principe à la con le public devrait-il arrêter de siffler un joueur ? Jacky Lorenzetti nous dira qu’il en est autrement au Racing-Métro-Champagne, mais la raison d’être du supporter qui va au stade n’est pas uniquement la pérennisation de la qualité des petits-fours dans les loges des sponsors. C’est aussi le bruit qu’il fait en tribune, par ses applaudissements, cris, chants, cornes de brume, machines-à-musique-anti-buteur-adverse et autres SIFFLEMENTS. Et qu’on ne nous parle pas de fair-play, il n’y a que Matthieu Lartot pour croire que ça existe ailleurs qu’au billard.

Conspuer un joueur, que celui-ci le mérite ou pas, est le droit le plus élémentaire du supporter. Le jour où les spectateurs se feront racketter 25 € pour se les geler pendant 2 heures une après-midi de février à Oyonnax, voir un match pourri et avoir le droit de se taire, les clubs auront les bourses aussi vides qu’un international français un soir de tournée en Nouvelle-Zélande. En plus, le supporter du rugby est beaucoup moins porté sur l’insulte raciste que son collègue du foot. Attention aux raccourcis : on n’a pas dit qu’il n’y a pas de fachos dans les tribunes au rugby. Simplement, une fois au stade, ils ont le bon goût d’oublier momentanément leur haine de tout le monde pour se concentrer sur celle de Delon Armitage.

 Pendant ce temps-là, il y avait une journée de championnat le weekend dernier. Vous voulez vraiment en parler ? Bon, allez.  Damien Traille veut faire les comptes à la fin de la saison. Nous on les tient à jour et l’ardoise commence à être salée : 7 matchs, 6 défaites. La maison Cap Gemini ne fera bientôt plus crédit. Jonathan Pelissié a décidément une accélération cancellaresque , attention ça va finir par se voir. Du coup, Morgan Parra, qui ne pensait pas devenir has been avant ses 25 ans, demande conseil à François Trinh-Duc. Et le meilleur n°8 du championnat est le même que la semaine dernière, enfin des automatismes qui se créent.

 Retrouvez tous nos articles rugby ici. Vous pouvez même twitter.

 

Top 14, Brive : Mon voisin Sisaro

Le meilleur troisième ligne centre de ce début de championnat est le pire de l’année dernière, il joue à Brive et en plus il pourrait partir  et même rester. Le rugby était déjà un sport compliqué mais là on n’y comprend plus rien.

tovoi

Par notre spécialiste Gilles GP

Après un passage mollasson à Toulon, une année en pantoufles à Lyon, suivie d’une saison en dents de Sisaro à Bordeaux-Bègles, le fidjien Koyamaibole a enfin décidé de croquer la vie à pleine dents, et pas seulement celle de ses adversaires.  C’est donc à l’âge déjà respectable de 33 ans qu’il a compris qu’il a le potentiel pour être autre chose qu’un gigantesque cimetière à poulets-curry-coco et un rugbyman poussif. Mieux vaut tard que jamais ? « Pour un Fidjien, il est incroyablement en avance », nous souffle Guy Novès en jetant un regard ému sur  le landau pour bébé-baleine qu’il avait fabriqué pour l’entrainement de Rupeni Caucaunibuca.

L’idole déjeune . Au mépris de toutes les coutumes de son pays, brisant la tradition millénaire des Hommes-Gros, trahissant l’esprit du Dieu-Poulet, Sisaro Koyamaibole a décidé de redevenir un joueur professionnel digne de ce nom. La sociologie nous dit que la peur de priver 42 frères et sœurs d’un revenu confortable dans le pays sous-développé que sont les îles Fidji est un remède puissant contre la flemme (doit-on déporter la famille de Matthieu Bastareaud ?). Alors « Sisa » s’est souvenu de ce jour de coupe du monde 2003 où il avait éparpillé le XV de France alors qu’il n’était encore qu’une jeune boule. Il s’est dit que Jérôme Thion ne s’était pas franchement amélioré depuis et qu’il pouvait le refaire. Son nouvel entraineur, Didier Casadei, a fait appel au grand Manitou pour le sortir de table. Sisaro a perdu une bonne quinzaine de kilos pendant l’été, ce qui, selon les estimations, correspond à environ 1 à 2 % de sa masse initiale.

Chicken Run. En 6 journées de championnat, il a davantage couru que toute sa famille sur 5 générations. On l’a vu tenir le ballon à deux mains devant lui, tête haute, faire une feinte de passe, prendre des intervalles, se relever des regroupements en moins d’une minute… inimaginable il y a un an. On l’aurait même aperçu faire un débordement de 40 mètres et servir impeccablement son ailier Voretamaya pour un essai imparable il y a quelques semaines contre le Stade Français. Jérôme Porical refuse de confirmer. Les charges dévastatrices de Sisaro sont pour beaucoup dans la bonne tenue du pack briviste. Il est l’arme de destruction massive dont le CAB a besoin et dont l’Union Bordeaux-Bègles avait besoin l’an dernier, pleurniche Raphaël Ibanez.

Pendant ce temps là, en Angleterre, le geste de Manu Tuilagi est un véritable coup de tonnerre dans le ciel tout bleu du sport professionnel. C’est avec un courage héroïque qu’il a refusé de continuer d’être complice d’un système totalement aseptisé, où les sportifs-objets sont n’ont le droit de s’exprimer que pour vendre du jambon de merde ou des produits dopants, où les hommes politiques sans scrupule récupèrent leurs exploits pour faire oublier leur bilan. En tant que citoyen du monde, Manu Tuilagi a pris ses responsabilités et a exprimé son profond désaccord envers la politique de la lâcheté menée par David Cameron sur la question syrienne.  Ou alors, il a simplement confirmé qu’il est complètement débile, à vous de voir.

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