Loïc de Kergret : « J’sais pas jouer »

Un mandat d’arrêt international a été lancé contre le spécialiste foot du Vestiaire, en fuite, alors qu’il l’avait dit. C’est donc l’heure du volley-ball.


Le plus Jamaïcain des Bretons tourangeaux analyse pour nous les enjeux des play-offs de Ligue A. De quel sport espagnol peut-il donc bien s’agir ?

LE VESTIAIRE : Loïc, vous êtes assuré de terminer la saison régulière à la première place. Voit-on enfin cette année le Tours du renouveau ?
LOIC DE KERGRET : (Il redresse son bonnet rasta et prend bien le temps d’articuler) Tu sais moi le vélo, man, j’en fais que l’été à l’île de Ré, ça aide le développement du râble. Tout ce que je sais à part ça, c’est que je peux pas garer ma Méhari avenue de Grammont quand y’a le Paris-Tours.

On a tout de même l’impression que les choses changent au TVB…
(Sur le même rythme) Bah pas vraiment, man. On joue toujours dans un gymnase des années 50, au milieu d’un quartier pourri, et personne ne sait à quoi sert Pascal Foussard depuis tout ce temps.

Votre discipline souffre-t-elle d’un manque de reconnaissance médiatique ?
(Il baille et se caresse les dreads) Ecoute, man, c’est pas parce que Le Vestiaire a écrit un seul papier en trois ans qu’on parle jamais de volley dans les médias. J’ai quand même eu un reportage dans Tout Le Sport en 2001 et faut voir le nombre d’étudiants en journalisme qui viennent à nos matches le samedi.

Que manque-t-il au volley français pour faire son trou ?
Une pelle. Et 250 millions d’euros.

Les moyens financiers sont-ils aujourd’hui insuffisants en France ?
C’est sûr, man. Tu crois que je serais allé me les geler deux ans en Russie si on était assez payé ici ? Ma particule, c’est du vent. J’arrivais plus à nourrir ma famille de furets, c’était la seule solution. Heureusement, j’ai pu rentrer en France en revendant les maillots des potes. (Il s’endort)

Putain, tu crois qu’on n’a que ça à foutre de parler volley ? Et ce look rasta, ça rime à quoi à 40 piges ?
Cool, man. C’est une philosophie de la vie. Le secret de ma longévité durable. Je mets toujours un peu de reggae dans le vestiaire avant les matches. Eric (N’Gapeth, l’entraîneur du TVB) aime bien, ça lui rappelle le Cameroun.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

La Légende : Henno le gai

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Ce n’est pas la première finale de l’équipe de France et pourtant, au-delà du lycée George Sand de Nérac et du parrain du Vestiaire déguisé en Superman un jour où la rue du Pont-Volant avait relâché son cruel étau, personne ne connaît le sport préféré de Loïc de Kergret ni Loïc de Kergret lui-même. Pourquoi un type qui se lave pas les cheveux, qui va voir Franck Dubosc au Vinci et qui n’a même pas d’abonnement au cinéma Studio dans une euphorie presque aussi intense qu’un soir de Beaujolais nouveau n’intéresse-t-il personne ?

Chris Vadeleux

Peut-être parce que les plus grand joueurs de l’Histoire du volley national s’appellent Blain, Tillie, Bouvier, Fabiani, Dujardin, Constantin, Faure et Arroyo. Peut-être parce que personne n’est capable de citer un membre de la dernière équipe championne du monde. Peut-être parce que personne ne comprend ce qu’est la Ligue Mondiale par rapport au championnat du monde. Peut-être parce qu’au collège, même les garçons ne comprennent pas les règles, qui doit servir et dans quel sens on tourne. Peut-être parce que Daniel Bilalian doit déjà se farcir du hand, alors du volley. Peut-être parce que la seule star qui ait posé les pieds dans l’Hexagone s’appelle Glenn Hoag. Même pas, c’est juste son nom qui fait un peu vedette. La vérité est détenue par la famille Granvorka : Frantz est plus connu que Severin alors que papa était le meilleur.

Un succès ce soir et Loïc de Kerget regoûtera à la liesse de la Ligue des Champions 2005. Sinon, il y a Florence Foresti la semaine prochaine au Vinci, le Touraine primeur en novembre et Vitiloire en mai.