Bilan Euro athlé : Billaud dégradée

On ne fait que passer, alors rien sur la nouvelle escroquerie barcelonnaise. Elle coûte moins cher qu’Ibra pour le moment mais ça va changer. Alors ça valait le coup de se taper la tronche à Diniz au premier plan au dessus des sourcils de Julian Bugier ?

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En passant accidentellement par la boîte mail du Vestiaire notre rédacteur en chef est tombé sur une série de messages nous demandant où est passée notre arrogance à l’heure où Martinot-Lagarde s’est encore planté dans les grandes et les petites largeurs, où Montel a encore mis sa coiffure et son hétérosexualité en jeu pour sauver la probité du mec le plus intelligent depuis Tamgho, le champion du monde pas le mec qui tabasse ses camarades filles pour en faire un mauvais rap. Du coup il va peut-être un peu fermer sa gueule maintenant. Qui ?

Vous nous demandez aussi pourquoi ne pas avoir défoncé Lemaitre, ou à la rigueur coupé le bout de sa langue en trop puisque son duvet part en lambeau comme sa carrière et son accélération magnifique. A croire qu’il utilise son coup de rein à autre chose. Patrick ? En réalité, cela reviendrait surtout à célébrer les athlètes qui ne se dopent pas, et cela ne peut pas être notre politique. Vive Mahiédine Mekhissi donc ! Vive Cindy Billaud qui est parvenue à frôler Monique Ewanje Epée partout sauf dans une minable finale européenne. On est aussi tombé sur le lien vers un vieil article où notre spécialiste athlé de l’époque expliquait que Myriam Soumaré était une vraie championne.

Pour les mêmes raison que Christine Arron elle n’aura pas l’occasion de le montrer ailleurs que contre Dafne Shippers dont les 22″03 sur 200m pourrait bien lui offrir prochainement le même appareil dentaire que les Jamaïcaines. C’est pas si dégueulasse, avant ce sont les Américaines qui le portaient. On plaisante, c’est une heptathlonienne et elle n’a gagné que 80 centièmes entre ses 21 et ses 22 ans. Un mot sur Bosse peut-être ? Finaliste. Au final d’ailleurs, les seuls qui devaient gagner, pour ceux qui n’y connaissent rien bien-sûr, les deux invités du dernier Stade2 d’avant championnat donc, ont fini quatrième et huitième. Bascou passerait presque pour un génie, mais il y avait Lavillénie, le crâneur pas son petit frère nul.

Pendant ce temps là vous auriez pu nous demander comment on avait deviné il y a 6 ans que le genou, dos, poignet de Nadal ne deviendrait jamais le plus grand malgré son potentiel qui l’y envoyait tout droit.

 

 

Retraite Ribéry : Le grand joueur le plus raté

On s’est longtemps demandé comment écrire sur Ribery. Il suffisait de répondre à la question : que restera-t-il de lui dans 10 ans? Pas grand chose. Dans 10 minutes non plus d’ailleurs. Voici les cinq carrières internationales les plus pourries de ces 25 dernières années. Benzema a encore du temps pour y faire son entrée.

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5. Yoann Gourcuff

Au lendemain d’une dizaine de buts bordelais et de France Roumanie, un grand quotidien de sport a décrété qu’il fallait désormais l’appeler Zidane. Depuis, à force de devoir se défendre d’aimer les garçons, il en a oublié d’aimer le ballon. C’est vrai qu’une fois dans les fesses ça procure pas la même joie.  Finalement il est devenu un charmant panneau publicitaire rhodanien avec des bandages partout. Sauf autour des fesses, vous l’aurez compris.

4. Mickaël Landreau

On a rien à raconter sur lui en équipe de France à part les histoires d’hélico. C’est donc en club que se situe le malentendu. On se souviendra de son record de matchs, de sa précocité et surtout de son très faible nombre de sélections. Mais en même temps il avait pas le niveau. Il a juste brillé un jour en poule de c1 contre Manchester, mais il a pris un peno de Van Nistelrooy à la 90e à cause de Yepes. Les deux étaient en quart de finale au Brésil, enfin presque les deux. L’ironie du sort.

3.  Nicolas Anelka
Parfois c’est grâce à lui, parfois pas. Mais il a réussi l’exploit de ne jamais rien foutre de correct depuis 14 ans à l’exception de deux buts contre l’Angleterre. Tout n’est donc pas de la faute de Wenger. En tout cas pas son Euro 2000 plutôt réussi.

2. Jean-Pierre Papin

Quand on est aussi fort dans un vrai contexte de concurrence on aimerait tomber sur autre chose que Jean-Philippe Durand, Joël Bats, et l’ossature de France 98 quand elle contenait encore Alain Roche.

1. Franck Ribery

Il est né contre l’Espagne en 2006 on lui pardonnait d’être un peu crétin et originaire de Boulogne sur Mer. Depuis, il y a eu une pute, des matchs de merde, il a essayé de casser du pd, il a prouvé à tout le monde que l’alphabet pouvait contenir moins de 10 lettres. Il a une excuse, l’allemand était devenu sa langue maternelle. Le problème c’est que personne n’aime cette langue surtout quand c’est celle de l’Europe. C’est pour ça qu’il ne sait pas vraiment ce qu’il dit quand il prononce ce genre de phrases : « J’irai jusqu’à l’Euro 2016. Je croise les doigts pour aller jusque là. Je rêve de gagner un titre avec les Bleus. Je veux aussi dépasser les 100 sélections, entrer dans ce cercle très fermé. Là non plus, l’histoire n’est pas finie. » Il reste au moins l’espoir d’une finale de Coupe du monde avec le Bayern.

 

 

 

Zurich : Jimmy organique

« J’étais très fort, je sais que je pouvais gagner (…) Je préfère prendre du repos, terminer mes soins et partir en vacances. La saison est terminée. » Ça ressemble à un joli début de carrière, tout ça.

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2011, Daegu. Jimmy n’a pas 20 ans, il se retrouve en finale des Mondiaux. C’est pas mal, c’est même très bien car personne ne l’attend. 6e c’est prometteur, et même si personne ne remarque qu’il fait son moins bon temps de la semaine (10’27) et qu’avec celui des demies il aurait été sur le podium, le temps où Jimmy n’était pas attendu est révolu.

2012 est encore une année sympa, car tout le monde attend encore Lemaitre plus que lui. Ca ne durera pas, mais pour l’instant le champion de France a toujours un cheveu sur la langue. Et c’est tant mieux qu’on n’attende rien de Jimmy : il est un 2e honorable aux Europe et le 6e temps de sa demie aux JO en 10’16 passe plutôt pour une perf logique que merdique. 10’05 deux mois avant, 10’02 deux semaines après, ça veut pourtant dire merdique.

2013 va changer les choses, sauf évidemment pour son palmarès. Mais les Mondiaux c’est dur. 10’01 en demie, ça ne passe pas derrière Lemaitre (10’00), qui ne cache pas qu’il est content. Vicaut court plus vite, sa progression est plus logique que catastrophique. 9’95 un mois avant, 9’98 deux semaines après, ça veut pas dire catastrophique ?

Arrive donc 2014 et le seul véritable titre qui manque à son palmarès : la blessure en séries, après les blessures tous les deux mois. 9’95 et un 9’89 non homologué en mai à Eugene, au pays des Américains, les esprits étaient pourtant marqués. Tout le monde craint quand Jimmy accélère, même ses cuisses.

Allez, on compte : une médaille d’argent européenne en individuel, mais oui. C’est à ce prix qu’on devient le meilleur Français sur 60m.

Pendant ce temps-là, attention à Martinot-Lagarde : « Nous, Français, on est assez forts. Donc, en séries, il ne faut pas faire autre chose que se qualifier. »

Aliadière : Le buteur pas tenté

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En le recrutant à 16 ans pour 15 millions de nouveaux francs, Wenger lui avait appris que l’argent n’avait pas d’importance.

Il aura fallu 14 ans, quelques buts en Premiership et le concours de Tiburce Darou pour qu’Aliadière fasse parler de lui. Après une si longue attente, sa première performance s’est traduite sous la forme d’une brève : Aliadière va au clash. Il est vrai qu’à Arsenal, Henry et Bergkamp ne lui en avaient pas laissé l’occasion, ils lui avaient d’ailleurs laissé assez peu d’occasions tout court. Les deux mois au Celtic non plus, pas plus que les cinq à West Ham ni les 14 matchs à Wolverhampton. A Middelsbrough ça aurait pu, après trois ans de bons et loyaux services notamment à l’infirmerie mais gueuler pour partir quand son contrat expire n’est pas toujours nécessaire ; il s’était retenu.

De manière relativement logique, aucun club ne fait donc confiance à Aliadière lors de cet été 2011, alors que Meghni part s’éclater à Umm Salal. Mais Lorient va pointer le bout de son nez. Gourcuff rêve de Wenger plus qu’il ne rêve d’Aliadière, mais Wenger n’est pas libre et le négoce de mineurs français n’est plus son truc, il en a plein l’arrière cuisine. Deux saisons plus tard, dont une à 15 buts, et le tour est joué pour Aliadière et son maillot orange. L’exploit n’est pas si rare, mais tout le monde se souvient d’Aliadière sous le maillot de l’équipe de France espoirs. Non c’est pour déconner, personne s’en souvient. Mais poliment Deschamps n’hésite pas à dire, comme de chaque meilleur buteur français de Ligue 1, qu’il songe à lui envoyer une présélection. Ce qu’il fait. Et comme pour tout meilleur buteur français de Ligue 1, la rumeur d’un intérêt de Lyon enfle. Tant que c’est pas son genou ni sa tête, tous les espoirs sont permis.

Merlu au vinaigre

Heureusement Aliadière est revenu sur son attitude et a démenti catégoriquement avoir fait grève : « Si je ne joue pas, c’est qu’il y a un détail financier à régler dans mon contrat actuel et cela traîne en longueur. Je ne veux pas prendre de risque. Mon expérience et mes blessures à répétition parlent pour moi. Je n’ai pas envie de me blesser et de ne pas pouvoir répondre à la proposition d’un autre club. » Rien à voir, donc, avec un joueur qui refuse de jouer parce qu’il veut partir de son club de merde, qui collectionne les tatouages et relève son col de polo. Il se trouve par ailleurs qu’il a des tatouages et qu’il relève son col, comme quoi les portrait de Vernon servent à quelque chose. C’est juste que Lorient avait prévu de le payer moins chaque année et manque de bol il vient de réussir les deux meilleure saison de sa carrière. C’est vraiment dégueulasse. En route pour le très haut-niveau financier.

Pendant ce temps-là, Arsenal ne s’intéresse toujours à aucun Gourcuff. Il faut faire quoi de plus pour se faire remarquer ?

100m haies : Billaud dégradable

Le nom de 100m haies ne vous dit peut-être rien. A nous non plus, alors on a enquêté.

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Pour résumer sans caricaturer, l’essentiel est de savoir que pour courir en moins de 12″50, il faut en règle générale être dopée. Réaliser un tel temps à plusieurs reprises lève les derniers doutes. Comme toujours, c’est grâce à la bienveillance des athlètes de l’Est dans les années 80 que ce principe a pu être posé. Ainsi le plus joli d’entre eux s’appelait Yordanka Donkova et ses 12″21. Ensuite il y eut Ludmila Narozhilenko qui mangeait aussi vite qu’elle sautait et du coup elle ne fit pas gaffe aux stéroïdes qui composaient son assiette en 1993. Elle ne revint de pénitence qu’en 1996 , et la sanction était allée si loin qu’on l’obligea à prendre la nationalité suédoise. Elle devint Ludmila Enqvist et devinez quoi, elle était aussi forte voire meilleure. Comme quoi une fois de plus les bienfaits du dopage sont à nuancer. Durant son absence c’est un mutant, mi-homme, mi-monstre, mi-tricheuse qui avait prospéré.L’une de ces trois identités n’ayant jamais été prouvée. Et c’est ainsi que la discipline ressemble, depuis, davantage au cirque qu’à de l’athlétisme.

Malgré ces désordres de la nature, en France, c’est pourtant le 100m haies qui a accouché de deux des plus grandes championnes de l’histoire de l’athlé tricolore. La vraie championne d’abord, Monique Ewanje-Epée, qui tel Ladji Doucouré, rivalisa avec les agents tératogènes pour atteindre les 12″56 et le titre de championne d’Europe. L’autre championne, celle qui l’était pas vraiment, Patricia Girard, a tout de même décroché une médaille de bronze olympique. Ce qui est quand même un exploit car elle n’a jamais eu le niveau pour ça. Aujourd’hui la France possède toujours deux athlètes de très haut niveau dans la discipline. Enfin c’était le cas, jusqu’à début août et la découverte que dans notre pays aussi on peut se tromper de rayon en achetant son déjeuner.

Elle s’appelait Alice Decaux, avait eu une progression régulière, mais en 28 ans elle n’avait jamais atteint un niveau honorable pour figurer correctement dans une compétition. Et brutalement un jour de juillet elle a abattu de 20 centièmes son record personnel en détruisant au passage sa crédibilité. On triche, on paye, jusqu’ici rien de choquant, si ce n’est qu’elle n’est pas la seule à avoir miraculeusement découvert le talent. Cindy Billaud s’est aussi métamorphosée mais en beaucoup plus fort. Et son parcours de galérienne est encore plus étonnant. Car avant de frôler le record de France d’Ewanje-Epée, elle n’avait approché que le ridicule et les contre-performances. Alors quel accident a-t-elle subi pour devenir aussi forte ? Car il ne fait aucun doute que Cindy a désormais les moyens de rivaliser avec les bêtes de foires. Souhaitons lui d’être une championne et rien de plus. Patrick Montel se chargera du reste.

Agnel/Muffat : La baston de Pellerin (2/2)

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Première publication le 29 mai 2013
Il aura fallu 6 ans pour que Yannick Agnel apprenne la définition du mot « connard ». Pourtant il en fréquentait tous les jours et il ne le savait même pas. Mais connard est un terme impropre en psychanalyse. Racamier et plus tard Hirigoyen appellent ça des pervers narcissiques. Des individus dénués d’émotion et d’empathie uniquement préoccupés par l’image qu’ils renvoient d’eux-même, pratiquant sans vergogne le cynisme et le mensonge. Il se dit qu’il serait impossible d’en trouver en politique, à la tête de l’Olympique de Marseille au début des années 90, à la barre du Phocéa, en président du club des Raeliens, dans la famille Bartoli et donc dans les clubs de natation. Leur personnalité et leur charisme sont tels qu’ils mettent leur prochain sous emprise ou domination pour le dire poliment et le monde entier est bien entendu fasciné par l’insoupçonnable grand homme. Cette fascination ne peut cesser que par une rupture brutale qu’il faut soigneusement préparer. Car le pervers ne comprend pas, ne veut pas et ne peut pas comprendre, que l’un des siens le quitte. Une fois devant le fait accompli, le pervers a le choix ou il use de la menace et du harcèlement pour vous faire revenir afin d’éviter que sa réputation soit écornée ou bien il est totalement indifférent et ne pense qu’à une chose détruire son ancien élève et soigner son image. Mais tout cela n’a absolument rien à voir avec Fabrice Pellerin le désormais ex entraineur d’Agnel.
Le maton de Pellerin
Car Fabrice Pellerin a « tout donné à Yannick« ,  « Yannick n’a manqué de rien« , « Yannick m’a rejoint pour devenir champion Olympique, mission accomplie. »  Effectivement, Fabrice sait faire preuve, en plus d’humilité, de chaleur humaine. Il l’a démontré à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il insulte et humilie son nageur après son 200m des mondiaux de 2010. Si Yannick est pas bon, ça ne va quand même pas être de la faute de son entraîneur. Cette générosité et cette empathie approchent celle de mai 2013 lorsqu’il rappelle qu’il était presque obligé de torcher le cul de son protégé. Fabrice connait donc parfaitement le concept de chaleur humaine et va avoir bien du mal à comprendre ce que lui reproche Yannick. D’ailleurs, Fabrice n’est pas du genre à se foutre complètement du départ de son poulain et ne lui donner aucune nouvelle jusqu’au moment où Yannick fera une conférence de presse pour dire qu’il quittait son mentor car il manquait entre autres de sincérité. Yannick a été gentil comme toujours et les mots « porc », « toxique », « danger »  et « pourriture » ne lui sont pas venus tout de suite.
Mais Fabrice sait être magnanime puisqu’il pense que Yannick est « trop intelligent » pour penser ce qu’il dit. Allez Yannick revient, Fabrice est prêt à te pardonner tes erreurs. Au fait Yannick il va comment ?  Adressez-vous à Racamier et Hirigoyen, Fabrice a pas le temps à perdre avec ces conneries, son départ est un non événement. Alors pourquoi autant de déclarations à la presse ?

Agnel/Muffat : La baston de Pellerin (1/2)

C’était en mai 2013, le Vestiaire vous avait présenté en deux parties, cet entraîneur si gentil, si simple et si performant. Nous étions évidemment bien en deça de la réalité. C’était un Saint. Revoici ce portrait si flatteur à l’heure où une deuxième prestigieuse victime vient de le remercier pour l’ensemble de son oeuvre.

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Première publication le 29 mai 2013

Jusqu’ici, tout allait pourtant bien. Agnel nageait en souriant, Muffat nageait sans sourire, les deux gagnaient et la piscine de Nice était une belle histoire. Sans structure, sans renommée, sans moyens, mais avec des titres olympiques par la grâce d’un entraîneur de génie.

Si ça peut épargner un peu de lecture hagiographique, c’est globalement le sens des portraits dressés ici ou et là aussi. Les passages les plus éclairants auraient pu être préfacés par Philippe Lucas, qui n’a pas manqué de le défendre sans traîner. Entre confrères, on se comprend. Ainsi donc le merveilleux coach qui avait offert à ses champions une chronique dans L’Equipe Mag, partagée avec lui s’il vous plaît, a dit ceci : « Avec moi, on ne discute pas. Si on fait ce choix, on ferme sa gueule. Je me méfie de l’affectif, quand tout repose là-dessus et que c’est fragilisé, à un moment il ne reste plus rien. » Bien vu. D’ailleurs sa dernière chronique porte sur le fait qu’avec lui, on nage les jours fériés et on garde le sourire, ce que Muffat répète à tous les journalistes qui rôdent, mais sans sourire.

Le bâton de Pellerin

L’intello, tel qu’il aime à se définir lui-même comme n’importe qui d’entre nous, a l’art de l’anticipation entre autres traits de caractère tels que le génie, la clairvoyance, le magnétisme, le charisme ou la queue affûtée comme une lame de pirate. Ses inspirations tutoient le génie, pas Leveaux, l’autre. Comme livrer, sans doute autour d’un café torréfié de confidences, une information totalement invérifiable dans l’espoir qu’elle fasse, pourquoi pas, l’attaque d’un portrait du Figaro : « Il a chez lui plus de 600 cahiers, truffés de réflexion, d’idées, toutes tournées vers la perfection aquatique. » Un chef d’œuvre de distanciation, Goebbels est sous le charme de la presse libre. On ne saurait que trop lui recommander la lecture de « Accédez au sommet ; le chemin est en vous » une oeuvre du fameux écrivain Fabrice Pellerin. Pas d’inquiétude, ce ne sont pas des gens étrangement costumés qui viennent sonner à votre porte pour le vendre, c’est dans toutes les bonnes libraires. « Au début, nous disposions juste d’un médecine-ball éventré et de quelques haltères rouillées », nous narre l’auteur, que la maison d’édition surnomme Le magicien. Manque de bol, le film a déjà été fait et Eastwood a appelé Freeman.

Pellerin pour attendre

De toute façon, ce serait bien mal connaître Bowman que penser qu’il pourrait s’incliner et payer un billet retour à son jeune Phelps. S’il sait se débrouiller sur Internet, il pourra toutefois gagner du temps grâce à la méthode infaillible du pèlerin : le mot délabrement a été autorisé très tôt et il renforce durablement le lien entre un athlète et son mentor. Mais alors, pourquoi Agnel se plaint-il du manque de chaleur humaine ? Mais alors, pourquoi Muffat ne sourit jamais, même à Denisot ? Le bonheur conduit toujours les enfants à l’ingratitude, c’est bien connu. A moins que ça ne soit autre chose à lire dans la deuxième partie.

A suivre…

 

Van Persie : Autant en remporte le Van

Une Coupe de l’UEFA, un Charity shield, une FA Cup, on dit merci Arsène. Même si la C3 c’était pas lui.



Il y a deux ans, les adjectifs ne manquaient pas pour qualifier l’incroyable forme de Robin Van Persie : 26 matchs, 19 buts. Après 7 saisons où, plus ou moins titulaire, il n’avait rien branlé de très correct et une saison à 30 buts en 38 matchs où il a offert la troisième place à Arsenal à 19 points à peine des Manchester, le nouvel Hollandais volant, vole toujours mais l’ennemi cette fois. A 29 ans quasi 30, sa carrière est même devant lui s’il se sent de poursuivre jusqu’à 35 ans comme son illustre aîné Thierry Henry qui n’a pas été foutu dehors de Barcelone et de l’équipe de France à près de 33 ans. Contrairement à ce que pensait le Vestiaire depuis toutes ces années, Van Persie n’est pas nul, et à voir le courrier reçu sur equipe.vestiaire@yahoo.fr vous ne le pensez pas non plus. En effet, ce n’est pas à cause de la faiblesse de la Premier League que Robin parvient enfin à s’exprimer, la preuve, il a déjà disputé un Euro, 2 Coupes du Monde, plein de ligues des champions et même des matchs contre Manchester United et City cette saison. C’est d’ailleurs dans ces confrontations qu’il a donné une nouvelle acception au  mot décisif. Puisqu’à Old Trafford lors de la troisième journée, Robin montre les crocs à la 74ème minute, Walcott avait fait claquer les siens à la 45ème, encore 6 buts et Arsenal égalisait. Au retour, le 22 janvier dernier, c’est sur ses terres que Van Persie fera parler la poudre à la 71ème minute.  Sczeczny rentre avec 2 buts, Manchester avec 3 points. Entre ces deux rendez-vous, il y a eu ces matchs sans enjeu comme cette victoire 1-0 de City, ce but de Ramsey contre Marseille à la 90ème ou ce 0-0 contre les mêmes phocéens où Robin a su se faire plus discret que les années précédentes contre Barcelone.

Robin Van Persé

En 2011, il a le toupet d’accompagner Archavine dans l’humiliation infligée aux Blaugrana au match aller. Heureusement le retour ne compte pas sinon, Busquets n’aurait pas été le seul joueur à marquer pour les Londoniens. Robin brille quand même à sa façon, pas son ouïe, défaillante, pour laquelle il est dégagé du terrain à la 56ème minute.  En 2010, comme un grand joueur il est absent du match aller où Walcott et Fabregas offrent un suspense anthologique, au retour aussi, il est absent. Mais Van Persie n’a pas passé  toute sa vie à se plaindre à l’infirmerie, il a aussi joué de très grands matchs et pas que contre Manchester lors de la demi-finale de ligue des champions 2009 où Van Perso y va de son petit péno à la 76ème, Manchester ne gagnera donc pas 3-0.

Sa carrière internationale est promise à un destin aussi glorieux puisqu’en 2006, à presque 23 ans, le nouveau phénomène du foot mondial,  foule à Nuremberg une pelouse de huitièmes de finale de Coupe du monde. Il est aux environs de 23h quand Monsieur Ivanov décide de ne pas faire jouer de prolongation. La loi est la loi, comme le Portugal est le seul à avoir marqué, il poursuit sa route, pas Robin. Mais il a une nouvelle chance en 2008. Rayonnant contre la France de Domenech, Gomis et du futur prix Nobel de finance internationale Lilian Thuram, Van Persie rentre à la 46ème minute contre la Russie. Le coup de poker de son prédécesseur l’autre Van, Basten est osé, Robin va justifier sa confiance. Le 0-0 de la mi-temps se transforme très rapidement en 3-1 car Van Nistelrooy sauve l’honneur à la 86ème sur un service de Van Persie, mais Wesley. Au passage, Robin y gagne Archavine.  Wesley Van Persie va confirmer 2 ans plus tard sur les pelouses sud-africaines: il marque en huitième, en quart et en demi, parfois accompagné de l’autre Van Persie : Arjen. Heureusement qu’ils étaient là car le troisième des Van Persie, Robin, va marquer, le pas, à l’issue du premier tour où le grand Cameroun n’avait pas résisté à son coup de canon.  2 mois auparavant, ils étaient tous de la finale de ligue des champions. Tous ou presque.

Robin Van Perso

Et puis arriva l’été 2012, celui de la confirmation. Robin a changé de statut, il n’est plus cet attaquant moyen toujours blessé qui ne marque jamais, et surtout pas dans les matchs importants. Désormais Robin fait peur à toute l’Europe, il est devenu ce buteur qui marque tout le temps mais jamais décisifs dans les matchs qui comptent. Et ce statut, il compte bien l’honorer sous les yeux du monde entier. Dans quelques semaines il jouera sous les couleurs du grand Manchester, mais avant il va offrir à la nation hollandaise un titre qu’elle attend depuis 24 ans, et son prédécesseur à la pointe de l’attaque, l’autre Van : Marco Van Basten. Le joueur européen le plus efficace avec Cristiano va donc ourdir un plan machiavelique. Mais difficile de surprendre quand toute la presse n’attend que vous, tellement vous impressionnez. Mais Robin a plus d’un tour dans son sac. Il va d’abord perdre contre le Danemark en ouverture du tournoi. Il joue bien-sûr l’intégralité du match à la pointe de l’attaque, c’est sans doute ce qui explique les 0 buts marqués par les Oranje. A moins que ça ne soit les 20 tirs non cadrés, la coquetterie nous impose de ne pas dire combien Robin s’en est offert. La rencontre face à l’Allemagne lui permet de faire taire ses détracteurs : pour la première fois de toute sa carrière il est enfin décisif quand ça compte. L’Allemagne en fait les frais à la 73ème minute. Mais après vérification, l’UEFA ne considérera pas que la frappe puissante du droit de Robin comme plus importante que les deux buts de Gomez marqués en première mi-temps. Pour info Gomez est Allemand. Van Persie est Hollandais et ce n’est pas anodin pour comprendre pourquoi il lui sera interdit de disputer les quarts de finale. Accessoirement, il sauvera l’honneur à la façon d’Ibrahimovic contre la France. Ou presque, Ibra mettra un doublé, Van der Vaart ouvrira juste le score. Les grands joueurs sont quand même décisif puisque Ronaldo mettra lui aussi un doublé mais pour la qualif.

C’est donc tout auréolé de son titre de co-meilleur buteur de l’Euro pour les Pays-Bas que Roa bin débarqué chez Wayne Rooney. Pourquoi a-t-il fallu que son arrivée coincide avec la descente aux enfers du club ? Un hasard sans doute.

Allemagne : Low et caetera

Ca faisait plus d’un siècle que se farcir une confrontation avec l’Allemagne pouvait rapidement devenir embêtant. Parfois ça finissait à Nuremberg, parfois à Séville. Mais c’était jamais vraiment sympa.


Depuis l’été 2010, on ne zappe plus lorsque Canal + sport diffuse un match de la Mannschaft même quand Frédéric Lopez vient nous inonder de bonheur. Car depuis 2010, l’Allemagne qui gagne ce n’est plus seulement, Beckenbauer, Goebbels, Brehme ou Sammer. A la défense en barbelés, même rouillée par quelques joueurs de Bundesliga, a succédé une autre vieille méthode : une guerre éclair, sauf que cette fois ils ne resteront pas plus d’une nuit et ne ramèneront personne à part peut-être le titre de champion du monde. Mais doit-on leur en vouloir pour ça ? On ne va quand même pas se plaindre, en plus cette fois les meilleurs éléments de notre nation ne seront pas obligés de se mettre à leur service pour qu’ils gagnent. Tant pis pour la défense, et tant pis si Mertesacker est parti à Arsenal. En temps de conquête, la meilleure défense c’est l’attaque. On voit déjà le tableau : des adversaires tétanisés qui restent bien sagement dans leur camp.
Brême catalane
Muller non plus ne se plaindra pas, s’il ramasse un jour un ballon d’Or en ne jouant même pas contre Getafe et Bilbao tous les week-end. Et dire qu’il doit se cogner la tronche de la moitié de l’équipe de l’Allemagne tous les jours à l’entraînement, plus celle de Tymoschuk, en faisant bien attention : le soviet ça résiste bien à l’hiver.
Pour Müller, être né un 13 septembre n’a donc pas que des bons côtés. Ca oblige parfois à faire reposer le sort d’un match sur Robben, heureusement en sélection il passe à l’orange. Du coup dans la Mannschaft c’est Götze qui joue les Robben. Enfin, jouera : pour l’instant, le petit génie du Borussia est blessé, encore un coup des maquisards. Ils ont aussi eu Schweini. L’aîné Mesut, comme Khedira, a beaucoup progressé depuis qu’il joue avec Benzema, pas celui de l’équipe de France. On pourrait presque croire qu’il sera capable de supporter la pression des grands matchs contrairement au pipi de la demi-finale sud-africaine.
On peut traduire leur nom en Xavi et Iniesta mais ça pourrait leur porter malheur pour les récompenses. Ajoutez n’importe quel attaquant plus ou moins mobile et un tant soit peu capable de s’imposer au Bayern et vous obtiendrez la plus puissante armada depuis mai 1940. Même privée de Ballack, Effenberg et Stauffenberg.
Et si leur entraîneur se laissait pousser la moustache, par superstition ?

La Légende Brésil : Fred is dead

Allez savoir pourquoi, le 2 septembre 2008, le Vestiaire avait consacré Fred comme escroquerie du siècle de la ligue 1, Piquionne n’était que 2e. Une escroquerie du siècle, c’est du sabotage, du melon, le tout dans un grand club qui le présente comme une star. Six ans après en découvrant la composition de l’équipe du Brésil contre la Croatie on a eu comme un doute. Puis on a vu le match, c’était bien le même Fred, toujours nul à chier et capable d’escroquer cette fois un pays entier qui le prend pour une star. Souvenez-vous.

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 La Ligue 1 a souvent eu le chic d’attirer des noms glorieux, souvent survendus. Padovano avait l’excuse de l’âge, Adailton celle d’une réputation chez les espoirs. Pour Fred, l’histoire commence à l’été 2005, d’abord par un prix : 15 millions d’euros. Aulas ne le sait pas encore, c’est à peu près ce qu’il lui coûtera en Ligue des Champions les trois saisons suivantes. Pendant que sa femme fait son trou à Lyon, lui s’investit dans la médecine, entre blessures et nez cassés, mais jamais le sien. Dès que le niveau s’élève, qu’il n’a plus Sammy Traoré au marquage, l’avant lyonnais – comme l’appelle encore Aimé Jacquet – démontre son savoir-faire : plus une remise potable, des pertes de balle dans ses 30 mètres, un travail défensif qui rappelle la bande annonce de Fight Club et des choix judicieux. A côté de lui, même Djibrill Cissé passerait pour un apôtre du collectif.

Mais le benêt chevelu est malin, il sait se rendre indispensable aux yeux de son président, qui n’a peut-être pas compris que son départ l’est. Il a réussi sa première saison en championnat, avec 14 buts marqués. De quoi soigner sa réputation de buteur. Il s’y tient jusqu’à ce quart de finale à Milan, son premier chef d’oeuvre : priver le club d’un titre européen largement à portée, parce qu’on est un buteur qui ne marque pas. Premier doute, mais pas suffisant : Aulas veut le revendre cher et le croit encore bon.

Seconde saison, Fred se blesse mais garde son ratio avec 11 buts en 20 matches de L1. Il participe activement à l’hiver meurtrier 2006-2007 avant son second chef d’oeuvre, plus poétique que le premier, Lyon-Roma.  Il devient remplaçant de Benzema et se blesse. Le coup de génie arrive à son retour de blessure : il marque en Coupe de France puis en championnat, devient ami avec Benzema en lui faisant quelques passes et convainc Perrin que le petiot n’est pas si mauvais à gauche.

Le retour sur investissement tombe contre Manchester. Même s’il n’est pas titulaire, il offre l’égalisation à l’aller et plombe les chances lyonnaises au retour. Au passage, il arrive à passer de rumeurs qui l’envoient en Russie voire à Paris qu’il traitera de prolétaire, à une demande de prolongation de contrat, qu’il obtient. La suite on la connaît, des buts au Brésil dans un championnat tout pourri, puis des buts avec l’équipe du Brésil quand ça compte pas, puis la Coupe du monde. Du grand art. Et s’il se présentait à la présenter à la présidence des Etats-Unis ?

Lyon aurait pourtant dû s’en méfier. Quelques semaines avant son arrivée, le joueur avait failli signer au grand FC Nantes de Le Dizet et Roussillon.

Brésil 2014, Equipe de France : Zinedine aux aurores

Devant l’optimisme ambiant, et avant que Ribéry ne provoque un clash, il est plus que temps de mesurer le pedigree des nos onze futurs champions du monde. 

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Lloris : Il convient de rester juste : la 6e place de Tottenham et les 51 buts encaissés en 38 matchs ne sont pas entièrement de sa faute. Maintenant c’est vrai qu’à bien y repenser, qui se souvient d’un de ses arrêts en 2010 et en 2012 ?

Debuchy : Sur son flanc droit, il a trois manières de s’en sortir indemne contre les grandes nations : ne pas révéler qu’il joue à Newcastle, jouer comme un ailier parce qu’on dit qu’il est meilleur contre-attaquant que défenseur, ou laisser Sagna se démerder.

Varane : Dans toute l’histoire, la Coupe du Monde a-t-elle déjà tenu à un genou ? Elle lui a déjà coûté sa saison, hormis la finale de Ligue des Champions et France-Ukraine, ce qui est déjà mieux que Koscielny qui n’a qu’une Cup.

Sakho : Il est à peine plus titulaire à Liverpool qu’à Paris. Ca suffit pour jouer en bleu. Ca suffit pour gagner le Mondial ?

Evra : Il s’en sort toujours par une flou juridique. Il est pas bon mais il est capitaine à Manchester. Il était capitaine à Knysna mais Deschamps l’a eu à Monaco et les autres l’aiment bien. La faille des Français ce sont les latéraux mais Debuchy est à droite. Donc en fait on sait jamais rien sur lui à l’avance. A part qu’il est cramé.

Cabaye : Xavi lui enviera sans doute son statut de remplaçant en club : il sera frais.

Pogba : La pépite. Le phénomène. S’il réussit son Mondial, il découvrira peut-être les quarts de finale de C1 la saison prochaine, et des matchs contre des grandes équipes.

Matuidi : Il présente au moins l’avantage de ne pas jouer à la Juve. Et grâce à Cavani, il a pu se reposer depuis fin avril. S’il pouvait marquer des buts et couvrir Sakho, Evra et Debuchy, il serait l’homme parfait.

Valbuena : Le meilleur, et de loin. Il a déjà réussi son Mondial en empêchant Nasri de venir. Le reste, ce sera du bonus.

Benzema : Toute nation prétendant au titre a besoin d’un buteur de classe mondial à 0 but en 2 phases finales.

Ribéry : Si personne ne lui dit qu’il ne pourra pas gagner le Ballon d’or même en cas de victoire finale, ça peut passer. D’ailleurs il a déjà rempli une part de son contrat en déclarant forfait. La suite c’est le petit Griezmann qui s’en chargera et quoi qu’il advienne il ne méritera pas ça.

Pendant ce temps-là, juste au cas où, s’ils la gagnent, Ruffier aura droit de la toucher ?

La légende Brésil : Le petit prince du Raï

Les plus jeunes ne s’en souviendront pas, les plus vieux ont des problèmes rénaux mais en ce 12 décembre 1992, l’actualité n’est pas uniquement dominée par les colis de Sarajevo de Patrick de Carolis ou les anniversaires de Flaubert, Ozu, Sinatra ou Jennifer Connelly. C’est qui ce Ozu ?


60 000 Japonais qui ne connaissent absolument rien au foot assistent à la naissance du plus grand joueur de l’histoire. Et comme tous ceux de cette catégorie il est brésilien et comme tous ceux désignés comme tels par les recruteurs du PSG il a du souci à se faire. Mais pour l’instant tout va bien ou presque car il a déjà 27 ans et avant ce jour personne ne le connaît à part les recruteurs du PSG bien sûr. Parfois il faudrait faire fusiller Gérard Houiller mais là il y est pour rien.

Pourtant Raï est petit frère d’alcoolique et accessoirement meneur de jeu des Auriverde et du grand Sao Paulo où Cafu est attaquant. Ca lui fait une belle jambe. Ce 12 décembre il joue la finale de la Coupe intercontinentale et fait passer Stoichkov et Laudrup pour des chorégraphes de la nouvelle Star Academy. De la merde donc.

A la Moura la mort

Rarement un joueur n’atteindra ce niveau sur un match, on aurait peut-être dû lui dire qu’il restait des rencontres à disputer, le PSG peut se réjouir. Raï un tout petit peu moins. Il débarque au Parc des Princes 6 mois plus tard, pour une jolie saison d’adaptation. Suffisant pour que Valdo et Ginola lui ajoutent une ligne de champion de France sur son CV. Il fallait bien ça, parce que les 6 saisons suivantes le palmarès de Pouget n’aura rien à lui envier. A part peut-être une victoire contre le Rapid de Vienne et les 3 premiers matchs de la Coupe du monde 1994. Il est capitaine. En finale, 2 semaines plus tard capitaine Dunga soulève le trophée. De son banc, Raï est content pour ses coéquipiers sauf qu’il est pas entraîneur. En 6 ans il glanera pas moins d’une sélection supplémentaire. On dit merci qui ?

Raï s’en fout, il a été élu meilleur joueur de l’Histoire du PSG, tout le monde le détestait, il a fondé Gol de letra et depuis, la Coupe intercontinentale s’appelle Coupe du monde des clubs. Et Cafu a fini défenseur.

Basket : Money Parker (2/3)

Dans la première partie, vous avez pu vous rendre compte que Tony Parker est non seulement le plus riche mais aussi le plus grand joueur français de l’histoire. L’un des meilleurs européens et un bon Américain. Alors pourquoi serait-il plus l’égal d’un Mugsy Bogues ou d’un Grant Hill  que de Jordan, Spiderman ou Ken le survivant ? La réponse se situe dans son jeu et cette fois il ne s’agit pas de jeu sexuel. Voici la deuxième partie de notre enquête.

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Par Djelil Adjaho

Si l’on demandait à n’importe quel fan de NBA, équipé d’un cerveau, de citer les 20 meilleurs basketteurs de tous les temps ou de ces 30 dernières années, aucun ne donnerait le nom de Tony Parker. Pourtant les joueurs seraient nombreux à accepter de crever pour posséder trois bagouzes et un titre de MVP des finales comme Tony. A commencer par Shawn Kemp. Aujourd’hui les moins de 20 ans se torcheraient avec son image panini alors que les collégiens des années 90 auraient rêver de se doucher avec. J’ai bien dit doucher. Au final, comme on dit d‘Hakeem Olajuwon qu’il est l’un des meilleurs pivots, guère plus, on dira de Parker qu’il est l’un des 20 meilleurs meneurs voire des 10 ou mieux encore comme l’affirmeraient certains fous.

Alors pourquoi un basketteur aux performances aussi probantes finira-t-il dans les oubliettes du web ? La première explication se situe dans son placement sur le terrain. Car un meneur gagne rarement un trophée tout seul. Il a souvent besoin d’un arrière, un ailier ou un pivot dominant. La plupart des grands meneurs ont brillé parce qu’ils avaient de bon intérieurs : Magic- Jabbar, Parker- Duncan, Stockton- Malone… On pourrait citer plein d’autres exemples parfois contradictoires mais vous n’êtes sans doute pas venus pour qu’on vous fasse chier encore une fois avec Gary Payton, Jason Kidd et Chris Paul. D’ailleurs il y en a un qui a failli réussir tout seul c’est Allen Iverson, mais il était aussi arrière et avait de vilain tatouages. Du coup, c’est même souvent le pivot, avec son grand corps tout dégueulasse qui ramasse les lauriers juste parce qu’il marque, qu’il prend plus de rebonds et que la défense repose sur lui. Il sert le café avec ça ?

Mais si Parker n’aurait pas eu ce palmarès sans Duncan et Ginobili, son manque d’envergure n’est pas dû qu’à une simple histoire de position, nuptiale ou pas. S’il n’est une megastar que d’un côté de l’Atlantique ce n’est pas non plus qu’une question de goûts musicaux que ni Bryant, ni James ni même Iverson n’oseraient revendiquer. C’est son style qui est en cause, pas assez de tatouages certes mais un jeu un peu trop académique aussi en dehors de quelques pénétrations acrobatiques, on ne donnera pas de prénom cette fois. Pour le dire clairement on s’emmerderait presque à voire jouer Parker. Rien d’exceptionnel, pas de jump shots contestés, aucun fade away quant aux tirs ouverts c’est moitié moins que les plus gros craneurs NBA.

Lui-même le sait et jamais il n’a cherché à revendiquer un statut qui n’est pas le sien. Mais il faut quand même reconnaître que sans lui les Spurs ne seraient sans doute plus dans le top 4 de la ligue. Et même en Europe, il est en dessous de Pau Gasol, Dirk Nowitzki ou Juan-Carlos Navarro et pas qu’au niveau gabarit ou de l’originalité du nom.  Ils sont juste plus complets sans même avoir fait une seule fois la couv de Paris Match. Ils ont un jeu extérieur, à mi distance et au poste. Maintenant vous savez.

Il ne vous reste plus qu’à relire la première partie,  découvrir nos autres articles basket, ou Et lui à travailler ses tirs loin du cercle car à 31 ans il ne progressera plus.

 

Finales NBA : Money Parker (1/3)

La France est donc enfin devenue le meilleur fournisseur de basketteurs en Europe. Ca valait bien la peine d’attendre 10 ans pour se farcir Tony Parker matin, midi et soir et encore si on était Axelle on y aurait droit la nuit aussi et même dans les toilettes d’une boîte à la mode. L’histoire ne dit pas si on parle d’Axelle. Alors quelle est réellement la place de Tony Parker dans le sport français et mondial. Est-il l’égal des plus grands juste parce qu’il ramasse autant ou plus de pognon qu’eux ?  Que lui reste-t-il à accomplir à part un bon disque de rap ? Sa carrière est-elle terminée ?

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Une enquête de Djelil Adjaho.

Parker est-il l’égal de Zidane ? Ca dépend de quoi on parle. Côté gonzesses, en dehors des prostituées de rigueur, l’un ne serait capable de baiser que des vedettes locales de RNB, si ce n’est sa femme, quand l’autre n’a pas hésité à serrer américain. Côté sport, évidemment non. Zidane était le meilleur joueur du monde et a tout gagné. Parker n’est que le meilleur européen et un bon Américain. Côté business et merchandising c’est une autre histoire. Zidane fait grassement payer ses interviews, sert d’affiche publicitaire à tout ce qu’il peut même au Qatar mais ne s’est jamais compromis musicalement. A l’arrivée c’est un peu plus que le smic quand même. Parker,lui, se débrouille comme il peut : Kinder, Nike puis Peak, Renault sans parler des skateboards et bien-sûr les assos comme Zizou.

 Premier Français à gagner plus de 10 millions de dollars, Premier Français à sélectionné pour un All Star Game, premier Français champion NBA, premier Français MVP des finales, il serait aussi le premier Français à avoir culbuté Eva Longoria. Avec tout ça Tony Parker finira comme Pau Gasol ou Dirk Nowitzki au Hall of Fame en plus d’avoir choppé all of femmes.

Après, il faut se rendre à l’évidence, si en Europe son salaire et sa carrière font rêver, côté américain Tony Parker est loin d’avoir inventé le basket, on reparlera dans la seconde partie de mon enquête.  Mais vous pouvez jouer toutes vos économies sur pariermieux-gagnerplus.fr, je vous promets qu’il ne sera jamais MVP de saison régulière. Sauf bien-sûr si Lebron James, Kevin Durant, Carmelo Anthony, Dwight Howard  et Chris Paul montent dans le même avion dans les jours qui viennent, que le pilote de cet avion soit bourré, que dans le même temps son co-pilote soit en train de troncher une hotesse ou un stewart selon son orientation sexuelle et que cet avion se crashe. Mais pas de regret si ça ne se produit pas, car sur l’ensemble de sa carrière il n’a jamais été mentionné dans le All NBA first team (meilleur 5 de saison régulière) et c’est pas avec l’âge que ça va s’améliorer malgré tout son talent et son expérience.  De plus, si la France devait jouer les USA au Championnat du monde ou aux JO, on prendrait une bonne taule. Car même diminué comme des Espagnols leur collectif est supérieur. Mais on en reparlera dans la décénnie à venir. Puisque un jour notre équipe nationale ne parlera plus qu’américain. Espérons qu’ils éviteront l’effroyable accent du Massachusset.

Mais ne tirons pas sur l’ambulance friquée, il peut encore remporter quelques titres NBA avec San Antonio, briller au prochain mondial ou au prochain Euro s’il veut bien les jouer après il débarrassera les parquets pour faire place à la génération Batum. Alors que restera-t-il de Tony Parker en Europe qu’il aura dominé de la tête, des épaules et du portefeuille ?  1 ou 2 titres en Euroligue complèteraient parfaitement son palmarès. Mais l’Euroligue après la NBA, personne n’y croit, car les dollars chinois seraient plus confortables pour le dos. De plus, étant déjà propriétaire d’une franchise en France, on imagine parfaitement sa reconversion une fois sa carrière terminée. Il ne va quand même passer sa retraite à ouvrir des night-clubs de merde pour qu’ils ferment aussitot.   Comme quoi il ne suffit pas d’avoir du blé pour pour savoir le faire pousser.

En attendant la suite consacrée à son jeu, les trainings camp NBA ont ouvert, on peut déjà voir apparaître les nouvelles paires de basket. Business is business.

 
Retrouvez tous nos articles basket ici,dont la deuxième partie de l’enquête ici. Vous pouvez même twitter.

Blanc : Paris coule dans Cévennes

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Timide, modeste, maladroit parfois, c’est un entraîneur touchant qui vient encore de se planter mais cette fois PSG. Portrait d’un Cévenol presque authentique, tout simplement. On ne vous aurait pas prévenu par hasard ?

On l’avait quitté moniteur de colonie de vacances ridiculisé par la bande de racailles qu’il avait invitée pour l’occasion. Après sa formation de Buddha Blanc à Bordeaux puis son bref passage dans la téléréalité de Clairefontaine : « Le Grand Requin Blanc » à Clairefontaine il est de retour comme 19ème choix pour succéder à Ancelotti. Voici pourquoi il est toujours l’homme de la situation, mais pas encore de celle-là. Et Sophia Aram ?

Un palmarès d’entraîneur. Il faut d’abord avoir fait ses preuves, mais pas trop. Ainsi, Domenech avait un titre en D2, Blanc en a toujours un en Ligue 1.

Un découvreur de talent. Yoann Gourcuff, c’est lui. Debuchy milieu droit contre l’Espagne en quart de l’Euro, devant Réveillère et à côté de Malouda, c’est lui aussi. Nasri et Ménez sur le banc mais qui rentrent quand même, c’est toujours lui.

Un sens tactique. Debuchy, Réveillère et Malouda c’était une vanne. Blanc qui les associe à deux jours du quarts alors qu’il avait deux ans pour travailler l’Espagne, juste parce que le vestiaire a explosé après France-Suède, c’est pas une vanne.

Une image. Ray aimait se faire affubler du doux surnom de boucher sur le terrain. Lolo est au contraire le roi du fair-play, incapable du moindre geste déplacé, déplacée comme aurait pu l’être une mâchoire croate un soir de 1998.

Un caractère apaisant et réfléchi. Laurent Blanc, c’est le calme incarné, la lucidité habitée. Un homme toujours capable de prendre la bonne décision au bon moment. Pragmatique, il a su arrêter les Bleus à temps en l’an 2000. Jamais il n’aurait été ridiculisé par Crespo un soir de 1999. Lucide et désintéressé, il l’a été suffisamment pour faire le choix de l’ambition, lorsque Naples a requis ses services. Maradona, la coke et les titres étaient bien sûr partis, mais pas le tiroir-caisse.

Le don de soi. Des choix, il a toujours su en faire, sans pour autant ne penser qu’à sa gueule. Car avec lui, la hiérarchie ne sera jamais réduite au rôle de pantin désarticulé. Le stoppeur international n’était pas du genre à dézoner en pleine prolongation de huitième de finale de Coupe du monde. Aucune chance, donc, d’être débordé par son ego, quitte à rejoindre Manchester United à 36 ans. Une saison à Barcelone, ça ne fait jamais assez sur un CV.

Le talent. Blanc, numéro 5 dans le dos, n’avait aucune chance non plus d’être débordé par Kostadinov un soir de 1993. De toute façon il était surtout réputé pour défendre sans tacler, les deux mètres de retard, ça ne pouvait pas être lui, il jouait à Saint-Etienne quand même. Mais ce n’est pas grave, Blanc était reconnu pour ses qualités de buteur. La défense, ça attendra 1996 et son premier vrai club. Il n’a que 31 ans. Sa carrière commence, la retraite n’est plus très loin, Bernès non plus, les interviews pour se remettre dans le circuit encore moins. Les petites vacheries médiatiques ? Un Président est au-dessus de ça.

La communication. Le dernier élément qui a fait pencher la décision, c’est sa maîtrise de la psychologie, facilitée par son humanité. Quand il indique la direction de la porte à Micoud, il n’y a qu’une seule issue. Quand il prépare mentalement son équipe, elle perd rarement six places de championnat, une Coupe de la Ligue et une Ligue des champions en trois mois. Et si jamais ça devait arriver, tout ne serait pas forcément de la faute des joueurs. Gasset, il peut quand même pas y échapper à chaque fois.

Puis il y eut le chef d’oeuvre du match retour contre Chelsea, une équipe de quadragénaire impotents entraînée par un génie devenu fou furieux. Mais en face c’était Blanc et les grands moments c’est pas son truc.

Coupe de France, Rennes : Attention Danzé

Peut-on devenir un grand club quand le parking du stade est celui du Flunch qui jouxte un Leclerc ?

C’était il y a 25 ans à peine, la saison 90-91 aurait dû être la dernière du Stade Rennais. Pas seulement à cause de leur entraîneur dont le nom Kéruzoré faisait faire des cauchemars aux aux débutants de district, mais surtout à cause de leur 20ème et dernière place qui signifiait alors descente en division 2. Mais le foot était ainsi fait que les dirigeants faisaient parfois de regrettables erreurs de jugement et se retrouvaient à confondre leur dernière bagnole avec le compte courant associé du club. La moitié du championnat pouvait se retrouver en D2 juste à cause d’un manque d’éducation financière. Courbis y ajoutait parfois quelques décharges de chevrotines dans son derrière. Rennes attendra donc un an de plus pour enfin descendre après un joli 4-1 encaissé contre Strasbourg en barrages. L’équipe était horrible, pour ne parler que de Baltazar et Delamontagne. La moustache de Didier Notheaux n’a rien pu faire. C’est sur ce champ de ruine que va se bâtir le nouveau Stade Rennais espérant éloigner à tout jamais cette malédiction qui vous oblige à voir Pandurovic plonger chaque week-end de la même façon.

T’as le look Ekoko

Lorsque le beau-père de Salma Hayek décide de prendre sa retraite route de Lorient, il sait que ses vieux jours passeront par un peu de déchets. Ils leur donnera de jolis noms : Frei, Lucas, Turdo, Luis Fabiano qui aurait finalement pu rapporter un peu de pognon et même Gourcuff qui bénéficiera du gentil piston de papa pour intégrer la maison Pinault. Ca se reproduit ces bêtes-là. 10 ans après, en novembre 2008, c’est l’aboutissement d’une génération : Paris se déplace à Rennes et perd le choc. Rennes est deuxième, aux portes de l’histoire. Deux nuls plus tard la Bretagne est rassurée. 6 mois plus tard la France l’est à son tour.  Rennes arrache la 7e place finale en encaissant 4 buts de plus que l’OM au Vélodrome. L’ambition est née, elle ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Boulogne va le comprendre en août 2009. 3-0, le Stade est 2e, encore. Cette fois, les Rennais ont retenu la leçon : il faut être régulier.

Ils vont l’être : le 28 août 2010, ils retrouvent cette deuxième place qui leur appartient presque. Pour la première fois Rennes pense clairement au titre de champion de France. Si le championnat s’était arrêté en octobre cette année là, il l’aurait même été. Montano est inarrêtable, Brahimi le nouveau Zidane, Marveaux le Malouda du riche. Le premier s’arrêtera finalement, le second se blessera, le troisième aussi avant de signer à Newcastle. Alors en mars, pour ceux qui n’auraient pas encore compris la différence entre une grande équipe et une moyenne, L’Equipe se demande si la Ligue des Champions est déjà venue en Bretagne. Une superbe série de neuf matches sans victoire débute alors. Le dixième est le bon et assure la 5e place ou presque. Il restait deux défaites à jouer : 6ème. La saison reste belle et le monde ne s’arrête pas de tourner. A quoi bon déclencher une crise ou s’en prendre déjà à Antonetti ? Jérôme Leroy est toujours un esthète, Kembo ressemble encore à Will I am et Féret menace de signer quatre ans. Effectivement certains esprits mal tournés pourraient voir une corrélation entre les résultats et le nom des joueurs.

Le Guen a dû

Car ce n’est pas que Rennes n’aime pas le haut niveau, c’est qu’il ne le connaît pas. Même plongé en Europa League, Rennes hésite. Marquer deux buts à l’Udinese ? Un seul suffit pour perdre 2-1. Dans Atletico Madrid il y a Madrid ? Juanfran égalise à la 86e. Le Celtic Glasgow c’est différent, ils ont dominé l’aller. Mais au retour non. Deux Rennais n’étaient donc pas de trop pour suivre le centreur écossais, sinon comment le buteur aurait été seul dans l’axe ? Peu importe le score était déjà de 2-1. M’Vila n’a pas eu à regretter son expulsion.

Pendant ce temps-là, qui a oublié la mémorable finale de Coupe de France 2009 ? La Bretagne monte à Paris, Bocanegra offre la Coupe à Rennes. Mais pour une fois l’arbitre a laissé jouer au delà de la 70ème minute. Eduardo s’est chargé du reste. La Coupe passera bien par Rennes, mais dans la voiture de Le Graët qui la ramène à Guingamp. Finalement rien n’a changé.

Bayern-Real : Pep enlève sa Jupp

Le Vestiaire avait tout dit le 27 août, après une Supercoupe d’Allemagne, et c’est à lire ici. Un bémol : on émettait des doutes sur Thiago Alcantara, mais on ne saura jamais son vrai niveau, il était blessé le jour J. Zut alors.

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C’est l’histoire d’un Allemand qui a tout pour annexer l’Autriche et beaucoup plus, pour un bon paquet d’années. Il est puissant, ambitieux, fédérateur, et personne ne trouve la solution pour l’empêcher de s’en prendre à la veuve et l’orphelin quand ça lui chante. C’est magnifiquement terrifiant. On croirait à une histoire vraie. Mais si l’histoire était vraie, cet Allemand se serait-il choisi un mentor catalan le lendemain de l’annexion de la Catalogne ?

Pour reformuler, Heynckes avait trouvé la solution ultime pour annihiler définitivement le Barça, et après le titre européen le Bayern a décidé d’appeler à la rescousse le concepteur du Barça. Trop de jeu vertical à une touche de balle risquait d’écoeurer tous les adversaires, il fallait de toute urgence redonner une bonne centaine de passes avant de frapper pour laisser sa chance à tout le monde, sauf en Bundesliga évidemment. Putain de socialisme.

Sorti de ces considérations tactiques, à quoi reconnaît-on un grand manager ? Comme les grands joueurs, il est là dans les grands rendez-vous. Guardiola n’en avait qu’un cette saison, les demies, puisque Dortmund n’était pas vraiment un concurrent et qu’ils n’ont joué que des Anglais en C1 avant les demies. Sa saison se résume donc à ces deux demi-finales, ça fait 5-0 pour le Real, ce qui ne lui était jamais arrivé avec le Barça. Pep est donc un entraîneur comme un autre, et son équipe une équipe comme une autre. Quand elle prend trois buts un match sur deux pendant deux mois, contre des nuls, elle continue d’en prendre contre les grandes équipes. Et lécher un kaiser, même s’il s’appelle Franck, ne le rend pas meilleur au retour qu’à l’aller. Müller et Javi Martinez auraient bien aimé être aussi nuls si ça leur avait permis de jouer tous les matchs à eux aussi.

Pendant ce temps-là, Ancelotti n’aurait jamais dû quitter le PSG. Il doit bien regretter Ibra aujourd’hui, bien fait.

Real-Bayern : Bale et le clochard

Si vous n’étiez pas encore abonné à Canal+ hier soir, qu’allez vous retenir de ce match visionné en saccadé sur streaming qui ne vous permettait même pas de voir que Pierre Menes occupait trois sièges de Santiago Bernabeu.

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Vous retiendrez simplement ce qu’un copain qui s’y connaît vaguement en foot vous a raconté. Ou alors les conneries que vous lirez sur Marca ou sur lequipe.fr. En gros que Madrid a su être costaud, ou que le Bayern a raté pas mal d’occases malgré un pressing et une maîtrise impressionnante comme un contournement de la ligne Maginot. Et le pire c’est que pour une fois ces analyses ne sont pas complètement fausses. Mais qui vous dira que Guardiola a tué le Bayern en le faisant jouer à la passe à 10 et qu’avant, des occas, à coups de contres et d’attaques rapides, ils en auraient eu beaucoup plus, Rafinha n’aurait pas joué 12 minutes et Mazinho ne serait resté qu’un sourire crétin à côté de Bebeto.

Et surprise, le Real a été tout pourri sans être Arsenal quand même. Jouer plus bas aurait été difficile, ressortir impossible. Di Maria est redevenu Di Maria, CR n’est pas redevenu CR et Benzema a une pastèque grosse comme la nullité de Pepe mais en même temps il a des stats que Ibrahimovic n’aura jamais que sur PES. Isco y est pour rien il est beau mais le haut-niveau c’est pas son truc. Avec tout ça le compte de vannes n’y est pas. Alors voici un extrait de l’article lèche sur Giroud qui permet à lequipe.fr d’héberger de la pub moyennant le PIB du Nigeria. De toutes façons ils en auront pas besoin.

Le titre c’est « J’ai la faiblesse de penser que je suis élégant« .  Et qu’il est nul à chier ?  : «  Belle gueule, gabarit de star avec ses 192 cm, Olivier Giroud est taillé pour les podiums. Le visage du parfum Boss Bottled est beau et il le sait. Il en joue même peut-être un peu, mais avec assez de retenue pour ne pas laisser croire qu’il se la raconte. Confidences. » Voilà, de là à penser qu’en plus il est idiot serait probablement aller vite en besogne. On avait aussi en stock le truc sur Jeremy Menez  où soi-disant, il serait moins con qu’il en a l’air.
Pendant ce temps-là tout le monde se demande si Muller a couché avec les Allemands pour que Guardiola le respecte aussi peu. En tout cas il  ressemble sans doute un peu trop aux artistes de Guernica au goût d’un républicain aussi catalan soit-il.

 

Atletico-Chelsea : José aux moines

Mourinho avait décidé qu’il y aurait 0-0, Simeone n’a rien trouvé à redire.

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Il est vraiment le Special One. Avec lui, on ne sait jamais si c’est pour faire chier les diffuseurs, les adversaires, les spectateurs, ses propres dirigeants ou le duo Anderson-Pires qui prépare ses infâmes compliments avec Ruiz, mais il choisit toujours la manière la plus dégueulasse d’arriver à ses fins. Depuis une décennie, la mode est aux joueurs techniques : d’abord la possession barcelonaise, puis les attaques éclairs allemandes qui soixante-dix ans plus tard ont refait leur preuve. Mourinho n’aime pas faire comme les autres, alors il s’est fixé un double objectif : faire l’inverse, et détruire le jeu adverse.

Cela a permis de révéler de nombreuses facettes inconnues des adversaires du Mou. Les failles du Barça de Guardiola étaient son recrutement. Le PSG de Blanc, c’était Blanc. Pour l’Atletico, qui n’avait de bon qu’une très récente réputation, il était temps qu’il s’en charge. 90 minutes ont suffi. Leur laisser la balle était la clé évidemment. Le Barça ne pouvait pas le faire, c’était pourtant la solution. Mourinho a dû tellement insister que ses joueurs ont dégagé à tout-va pour leur rendre un maximum de ballons et attendre dans leurs 20m, histoire d’être le moins en danger possible. On se rend compte de choses dans ces cas-là : Diego Costa, par exemple, il est pas bon.

Alors évidemment, on peut toujours regretter que Torres n’ait pas eu de munitions, que Willian ait été trop seul à jouer vers l’avant, et que Terry, Lampard et Cech aient l’âge qu’ils ont. Mais Mourinho a toujours fait avec ça, et trouvé des solutions qui sont rarement belles mais qui marchent. L’an dernier c’était Pépé devant la défense, cette année c’est David Luiz. Ca défend, ça balance en touche, personne n’a de scrupule. Ses joueurs ne prennent aucun plaisir, n’en donnent aucun mais au moins ils n’auront pas à se réjouir d’une Coupe de la Ligue arrachée à Lyon. Et ils savent qu’au retour, faire pareil et balancer des ballons sur les attaquants dans les dix dernières minutes ça marchera mieux que 70% de possession. Di Matteo l’avait fait, Mourinho ne se privera pas.

Pendant ce temps-là, le PSG avait gagné l’aller 3-1. Il fallait quand même le faire pour pas passer, et c’est dommage parce que depuis hier on a compris : c’était la finale assurée.

Rugby, 2000ème article : Le French glaire (1/2)

Vous en avez forcément entendu parler. Vous ne savez pas vraiment ce que c’est mais ça ne vous dérange pas. Le nom sonne bien, ça doit être un nouveau courant artistique post-hipster trop tendance, c’est peut-être une chanson de Julien Doré ? Ou un concept un peu naïf, un peu éculé, que les jeunes de moins de 45 ans ne peuvent pas connaitre et que les autres croient avoir connu. Un rêve d’un autre temps qui ne deviendra jamais réalité, un peu comme le monstre du Loch Ness, une victoire des Irlandais face aux All Blacks ou Martin Castrogiovanni avec les cheveux propres.

Qu’est ce ? Existe-t-il ? L’a-t-on jamais vu ? Le Vestiaire est parti à la recherche du French Flair. Voici pour célébrer notre 2000ème article la plus belle enquête de l’histoire du Vestiaire.

pere noel

 

Quand on ne sait pas par où commencer, il faut procéder par élimination. Nous avons émis l’hypothèse suivante : le French Flair ne se trouve ni dans les mains de David Marty, ni dans les pieds de Jean-Baptiste Poux. Ces deux pistes mises de côté, notre enquête a débuté comme toutes les autres. Nous avons cherché le French Flair aux endroits où il a été aperçu pour la dernière fois, c’est à dire dans les délires des plus grands mythomanes du rugby français. Nous nous sommes donc infligés les passages les plus mièvres de la bibliographie de Denis Lalanne, les articles les plus merdiques – la sélection a été très difficile – de Richard Escroc, l’imposteur qui se prend pour son successeur, l’intégrale des chroniques-somnifères de Pierre Villepreux et enfin un édito de Jacques Verdier tiré au hasard.

Juste avant le nervousse brekdaoune, nous sommes parvenus à cette définition approximative :

Le French Flair serait un grain de folie, une magie fragile, un irrésistible souffle d’euphorie qui balaye le terrain de large en large, une inspiration génialement française qui emporte les trois-quarts les plus élégants du monde vers la ligne d’essai adverse, la gloire éternelle et le dessous des jupons des petites Anglaises. Le French Flair, c’est l’inné. C’est le TALENT. Le french flair, c’est le contraire du travail. C’est la branlette. C’est la suffisance. Le French flair, c’est l’intime conviction que nos joueurs ont au fond d’eux-mêmes quelque chose de plus que les autres. Ce quelque chose n’est donc pas Henry Chavancy, puisque l’Irlandais Jonathan Sexton l’a aussi. Ce quelque chose, c’est un coq.

Le French flair, c’est 3 finales de coupe du monde, perdues certes mais quand même, plus une flopée d’exploits sans lendemain auxquels on a pris la sale habitude de donner un nom, histoire de les faire rentrer dans la mémoire collective et de bâtir notre propre légende à partir de victoires dans des matchs sans enjeu. Heureusement que les Néo-Zélandais ou les Gallois ne sont pas assez cons – ou sont trop modestes – pour baptiser leurs beaux essais, ils y passeraient tellement de temps qu’ils n’en auraient plus assez pour les marquer. Nous ça va, on arrive encore largement à les compter. Et si nous réfléchissions ensemble à un nom grandiloquent à donner au prochain essai d’envergure du XV de France ? Comme ce genre d’apparition survient tous les 10 ans environ, et que l’essai à la dernière seconde contre les Anglais semble correspondre à la description, il nous reste à peine 9 ans et 11 mois pour trouver un nom à notre prochain exploit sans lendemain. Dépêchons-nous ! Voici quelques propositions :

–          L’essai Bleu Blanc Rouge

–          l’Essai de la Fin de Tous les Temps Eternels

–          Le Plus Bel Essai du Monde Connu et de Tous les Autres et Aussi Des Réalités Parallèles Comme dans Inception

–          L’Essai Moi Chanter

A suivre…