Mort de Laurent Fignon : Le dernier tour

Marco Pantani, Luis Ocana, Franck Vandenbroucke, Tom Simpson, Jose Maria Jimenez, Eric Rijckaert, Jacques Anquetil, Fabrice Salanson, Thierry Claveyrolat, Denis Zanette, Lance Armstrong, Gastone Nencini et Fausto Coppi ont la tristesse de vous faire part du décès de leur collègue et ami Laurent Fignon, survenu le mardi 31 août, à l’âge de 50 ans.

GP de Belgique : Spa beau de vieillir

« Robert, c’est pas un garçon facile. » Jacques Laffite, premier tour. La Pologne, c’est plus ce que c’était.

La pluie n’a pas pour seul avantage de mouiller les tee-shirts des grid girls plus vite encore que le caleçon de Bruno Senna. Elle transforme aussi les meilleurs commentateurs sportifs en présentateurs météo. Alors, quand de gros nuages gris ont survolé, hier, la campagne belge – « je peux vous le dire, il va pleuvoir » – l’expérience a parlé d’une autre voix que celle de Jacques Laffite.

Ses 34 ans fraîchement arrosés à la Stella dans une baraque à frites de Verviers ont d’abord permis à Mark Webber de tirer un beau profit de sa douzième pôle de la saison, en passant le premier virage sans se faire sortir du top 7. Rubens Barrichello, ému aux larmes, dans la semaine, pour la rétrospective de ses vingt-deux ans de carrière, a fini, lui, son 300e Grand prix dans le radiateur d’Alonso, pas plus malhabile que le Brésilien, d’ailleurs, quand il s’agit de rouler sur les vibreurs pendant une averse.

What the F-duct ?

L’expérience, c’est aussi Schumacher, qui ne se laisse pas doubler si facilement par son coéquipier à la sortie du Safety car, ou le nouveau Schumacher, qui prend soin de faire profiter Button de ses erreurs. Ca l’apprendra, après tout, à être désigné chaque année comme le pilote le plus sexy du paddock par la rédaction de F1 à la Une, dont l’autre concours s’est terminé sur une égalité parfaite : Jean-Louis Moncet et Jacques Laffite ont vanté quinze fois chacun les mérites du F-duct Renault pendant deux heures. Balle au centre.

Lewis Hamilton a mené sinon une course aussi fascinante que Nigel Mansell sans sa moustache. A-t-on vraiment besoin de sortir la voiture de sécurité dès qu’il pleut trois gouttes en Belgique ? Dans ces conditions, la seule vraie info du week-end, c’est que Bernie Ecclestone, 79 ans, a profité de la trêve estivale pour se trouver une nouvelle copine, 29 ans. On vous voit venir, mais qu’est-ce que c’est, cinquante ans, après tout, sinon l’âge qu’aurait eu Senna – le vrai – au mois de mars sans avoir viré large à Tamburello.

Pendant ce temps-là, le Daron rouge peut toujours croire au titre 2011. « Schumacher revient bien, il est déjà 17e. » Christophe Malbranque, premier tour.

Les voyages de Zizou : Yoann en Bretagne

Un requiem ne sert pas toujours à dire adieu. Parfois, c’est bienvenue.

Même si « ce sera fort émotionnellement de retrouver mon père », Yoann Gourcuff avait déjà affronté Lorient. La dernière fois, Bordeaux avait gagné 4-1 et Gourcuff fils avait marqué. Il était grand temps de prendre son envol dans un grand club. Le deuxième but de Zidane en 2010 est pour bientôt, il ne faudra pas reprocher à L’Equipe.fr de ne pas avoir prévenu, la preuve.

29e : « Tout le stade breton retient son souffle en attendant l’entrée en jeu du fils prodigue, qui est en train d’enlever son haut de survêtement. »

32e : « A noter le fantastique accueil du public lorientais lors de l’entrée en jeu du numéro 29 (département du Finistère) de Lyon… »

35e : « Premier coup franc pour Gourcuff. Le Lyonnais enroule son ballon côté gauche, mais Mvuemba est présent au premier poteau pour écarter le danger de la tête. »

45e+2 : « Malgré l’entrée en jeu prématurée de Gourcuff, suite à la blessure de Delgado, Lyon est à la peine sur la pelouse synthétique d’une formation lorientaise réaliste. Les Merlus ne sont absolument pas inquiétés par le collectif rhodanien… »

49e : « Briand arrache le ballon à Jouffre à vingt mètres du but lorientais et permet à Gourcuff de le reprendre. L’ex-Bordelais frappe du droit mais ne trouve pas le cadre. »

57e : « Nouveau corner et nouvelle opportunité pour les Lyonnais de marquer. Gourcuff contrôle le ballon dans la surface, se retourne puis frappe du droit. Le ballon passe cependant au-dessus du but. »

63e : « Gourcuff se charge de tirer le coup de pied arrêté à venir mais ne trouve personne au second poteau. »

70e : « Sur l’action qui suit, Briand fixe la défense dans l’axe et décale sur sa droite Gourcuff, dans la surface. Le meneur de jeu tire du droit mais dévisse sa frappe. Le ballon flirte avec le petit filet. »

75e : « Nouvelle frappe de Gourcuff, à la conclusion d’un très bon mouvement alimenté par Lisandro et Pjanic. Le joueur breton est cependant contré par le tacle de Bourillon. »

85e : « Briand se bat pour aller chercher cette ouverture de Gourcufff. Il sauve le ballon de la sortie sur la droite du terrain. Mais ce n’est pas l’avis du juge de touche qui signale un six mètres. »

89e : « Superbe retour décisif de Bourillon sur Gourcuff, qui avait pourtant été très bien servi par Lisandro dans la surface. »

90e+5 : « Une fois de plus fébriles sur le plan défensif, les Lyonnais ont encaissé une nouvelle défaite face à des Lorientais réalistes et aidés par la vista de Gameiro. La seconde période et l’apport de Gourcuff peuvent cependant être motifs d’espoirs pour l’OL. »

Pendant ce temps-là, le mercato touche à sa fin et après le match, L’Equipe.fr use d’un humour un peu douteux : « Lyon perd à Lorient 2-0 malgré Gourcuff ». Le père et le fils plaident non coupables. Mais le père a parfois le devoir de se montrer humiliant s’il veut que son rejeton réussisse : « Par ailleurs, je suis très content de l’arrivée de Kitambala (auteur du deuxième but), ce fut un élément important dans la transformation de l’équipe ce soir. »

Ligue des champions : L’abbé Deschamps

Auxerre sera-t-il le seul club à jouer les huitièmes de finale ?

Comme chaque année depuis trois ans, le tirage au sort de la Ligue des champions a tenu toutes ses promesses pour les clubs français. Ils devaient être trois l’année dernière à sortir des poules, cette fois l’un des trois groupes paraît trop déséquilibré pour espérer. On parle bien sûr de celui de l’Hapoel Tel-Aviv. Les Israéliens sont-ils capables de renverser la montagne allemande ? Peuvent-ils tenir face à des légendes lisboètes ? Ils pourront toujours se rassurer en se disant que Lyon fait aussi partie de la poule. Mais la place en Ligue Europa est-elle assurée pour autant ? Nous aurions pu dire non la semaine dernière, mais désormais Gourcuff fait partie de l’effectif. Puel le reconnaît lui-même, c’est solide, c’est homogène et il préfère ça. C’est donc dehors. Le Guen et Houiller auraient-ils osé parler de Schalke et Benfica en ces termes ?

La boulette russe

Pour Marseille, c’est très différent. Ce n’est pas seulement le niveau des adversaires qui est en cause, c’est aussi le sien. Comme Lyon, donc. Oui, comme Lyon. Deschamps regrettera longtemps de ne pas s’être tenu au courant de la politique marseillaise des dix-sept dernières années. Il aurait compris que pour espérer gagner la Ligue des champions il fallait se débarrasser de ses meilleurs joueurs pour en prendre des moins bons. Mais juste des bien moins bons. Coïncidence ou pas, Gignac va découvrir la Ligue des champions. C’est ainsi que le Spartak Moscou redevient l’équipe qu’elle était en avril 1991, c’est moins vrai pour son adversaire de l’époque. Coller une taule au quatrième ne garantira qu’un titre de champion de France. Mais, on vous l’a déjà dit, les miracles n’arrivent qu’une fois et Gourcuff est parti.

Le troisième club français engagé tombe dans la poule marseillaise de l’année dernière. Jean Fernandez est au courant, il n’enverra personne superviser à l’étranger, il a déjà regardé la Coupe du monde. Mais Mourinho aussi, comme on vous l’expliquera demain. Du coup, Hengbart se matte déjà le best of Benzema et les perles d’Ibra. Quoi qu’il arrive, les Russes, c’est réglé. L’OM feindrait l’admiration s’il n’avait pas laissé quatre points à Auxerre en championnat l’an dernier.

L’Edito : Paclet par derrière

Laurent Blanc a désormais un nouveau défi : faire de Gignac, Rémy et Gourcuff ce qu’il a fait avec Planus, Chalmé et Gourcuff.

« Une mascarade ! » Sébastien Chabal a donc fini par avouer. Sa carrière, sa barbe, son niveau, son pognon : la vérité devait bien exploser un jour ou l’autre. Mais il ne parlait que du calendrier. C’est un peu comme si un ancien médecin de l’équipe de France de football n’apparaissait dans nos colonnes que pour faire le buzz avec des révélations sur le sang des champions du monde 1998, le dopage, Domenech.

Si avec ça, on ne bat pas notre record de visites, c’est donc que nos lecteurs préfèrent largement voir nue Ana Paula Oliveira ou Christine Arron. Mais si vraiment vous aimez l’authenticité du sport regardez l’expulsion de Desailly lors de France-Bresil, vous découvrirez peut-être qu’il est inutile de s’appeler Jean-Pierre Paclet et de donner des interviews à tout le monde. Ca n’a rien à voir, mais on aurait pu aussi parler de Nadal, Federer et Murray à quelques jours de l’US Open, dont l’issue paraît curieusement fort peu incertaine, un peu comme un rallye mathématiques avec Gasquet ou automobile avec Loeb.

Loeb d’une oreille

Sinon, Le Vestiaire promet de ne pas écrire que des papiers basket dans les jours à venir, car Causeur a été préféré à Lombahé-Kahudi et aussi parce que la Liga va reprendre et que le phénoménal Ibrahimovic est pressenti partout sauf à Barcelone. Laporta a bien fait de passer la main.  On va donc enfin pouvoir recommencer à se moquer de Higuain, encenser Benzema, qui n’est plus si grassouillet, et expliquer pourquoi le Barça n’est toujours pas très bon mais quand même un peu meilleur. Et Ronaldinho alors ?

Pendant ce temps-là, la Ligue 1 a battu la D1 russe. En plus, c’était un géant d’Europe qui joue la Coupe UEFA tous les ans.

Bordeaux, Lyon, Gourcuff-Aulas :
Prime à la casse

Comment réaliser une plus-value sur son plus mauvais joueur ?

Jean-Louis Triaud est-il le plus fin tacticien de l’histoire du football français ? La question aurait fait rire il y a dix jours, l’hypothèse de voir un jour Ben Arfa porter des lunettes aussi. Mais tout arrive. Même Berlusconi prend une leçon, certains vices lui sont donc encore inconnus.

Tout commence en septembre 2008, le jeune entraîneur bordelais Laurent Blanc décide de remporter le titre. Pour cela, il construit une équipe imbattable à partir de la 27e journée et les débuts de son nouveau meneur de jeu, venu directement des tribunes de San Siro après des essais concluants face à Toulouse et au PSG. C’est un prêt, avec une option d’achat fixée à 15 millions d’euros. Une simple sécurité au cas où il fasse trois matches corrects, Milan récupérerait alors la star pour le revendre 40 millions à Manchester City. Car  jamais Bordeaux n’achèterait un joueur aussi cher. Mais la Une de L’Equipe va faire son oeuvre et la demi-saison de Gourcuff contient suffisamment d’espoirs pour que Triaud paye. Le proprio s’en fout, il a du pognon et n’y connaît rien.

Triaud de choc

Sur ce coup, Triaud a encore raison, l’impact psychologique de Gourcuff est tel que ses coéquipiers sont en addiction, certains connaissent même leur première fois. Ils ne savent même plus jouer sans lui, bientôt ils ne sauront plus jouer avec lui. Blanc est évidemment d’accord, les orgies n’ont jamais été un problème et si ça se trouve il pourrait même faire une saison complète pour tout gagner. Mais la suite ressemblera davantage à un polar d’Harlan Coben, publié après l’adaptation de « Ne le dis à personne« . La révélation de l’arnaque, le fameux complot rossonero et la chute du grand Bordeaux. Le président bordelais fait re-signer tous les mauvais, ne ramasse rien sur Chamakh, n’a plus une tune et Gourcuff sur les bras.

Triaud lance alors son plan machiavélique. Il pourrait facilement s’en débarrasser entre deux et sept millions. Il en veut dix. Habilement, il parle donc d’une clause de 25 millions, un prix jugé par tous hors réalité, scandaleux pour un joueur de ce niveau et surtout qui ferait de lui le transfert de l’année. Dans le jargon, on appelle ça la « compensation milanaise ». La clause est caduque ? Habilement, Triaud accepte de descendre de trois millions, ce sera sept millions d’euros TTC. Aulas est séduit, c’est à peine plus cher que Lisandro et, qui sait, il réussira peut-être à faire jouer la clause en juin prochain auprès du Barça ?

City banque

Triaud, qui aime vendre le même joueur plusieurs années de suite, se fait promettre quatre millions et demi à la revente, juste en fronçant ses épais sourcils, arguant que Gourcuff sait tirer les penaltys. Un pieu mensonge n’a jamais fait de mal, mais Aulas ne marche pas, c’est trop gros. Alors, Triaud a l’idée du siècle, un jour il se souvient avoir vu Gourcuff tirer correctement un corner. Il ne résiste pas à l’envie de partager l’anecdote avec son homologue, qui sourit. A la 94e minute de PSG-Bordeaux, c’est Triaud qui sourit. Lyon aura du mal à toucher quelque chose en juin prochain.

Sur le plan sportif, en revanche, Gourcuff fait le meilleur choix. Un joueur de son calibre ne peut se passer de la Ligue des champions, même si Blanc préfère assister à PSG-Bordeaux, allez savoir pourquoi. Abidal n’est pourtant pas suspendu. Ce n’est pas un mauvais présage, même si Zidane n’aimait pas trop priver son équipe de C1 deux ans de suite. Peu importe, Gourcuff est un calibre tel que les grosses cylindrées n’ont pas hésité à faire monter les enchères. Manchester City ici, Manchester City là, et finalement Lyon a emporté le magot. Gourcuff aurait même promis dix bons matchs, allez cinq.

Pendant ce temps-là, Triaud pleure déjà l’enfant du pays rennais : « On a dit à Jean Tigana voilà ce qu’il se passe et voilà ce que l’on pense. Il nous a répondu qu’il pensait la même chose que nous. J’ai parlé ensuite avec Yoann et nous gardons de très bons contacts. » Avec Lyon aussi : « C’est une bonne opération financière. »

Bruits de Vestiaire

Un tiers de nos milliers de lecteurs veulent plus de foot et de sportives à poil. Notre chroniqueur pipole les a entendus en ramenant de ses vacances à Merthyr Tydfil des infos dont on se serait bien passé.

FOOTBALL

Who ate all the pies?

La coalition Tories-Libdem au pouvoir depuis une centaine de jours au Royaume-Uni (ndlr : attention, minute intello, lire plus bas si vous êtes venu uniquement pour voir une paire de nichons) a beau avoir annoncé ses premières mesures d’austérité, le ministère de la Santé britannique avait a priori encore un peu de fric à dépenser pour rien. Il a pondu dernièrement une étude comparant le taux de surcharge pondérale des supporters de foot du pays. Ceux de Sunderland, d’Everton, de Wigan et de Manchester City en constituent le Big Four. Qu’en pensent les fans brésiliens ?

Pendant ce temps-là, l’autre Ronaldo se met à poil pour vendre des montres.

Il tire sur l’ambulance

RUGBY

All Blacks : Graham Henry change de casquette


L’apartheid frappe encore en Afrique du Sud

Pendant ce temps-là, l’ex de Danny Cipriani, Kelly Brook, se met à poil pour vendre des magazines.

FORMULE 1

Calbut on

Jenson Button s’est remis avec sa top model japonaise, Jessica Michibata. C’est bien, mais c’est pas une raison pour rester toute la journée en caleçon.

NATATION

Cadum à homme

Luca Marin le répétait souvent dans la salle de bain, son téléphone portable au bout du poignet : « Tout doux, tout Manaudou ». Cadum en a fait un slogan. La marque de savon a sorti la retraité de la cuisine de Fred Bousquet pour une campagne publicitaire « évidente » à ses yeux : « En tant que nageuse, c’est une utilisatrice très régulière de produits de douche. » C’est bien connu, les autres sportives ne se lavent jamais. Et quitte à se servir d’une gonzesse en maillot de bain, on préfère le glamour de Kate Moss pour le bijoutier américain David Yurman aux réclames d’après-shampoing.

PSG-Bordeaux : Gardiens de chèvres

Jamais Bordeaux n’avait réalisé une première mi-temps aussi mauvaise. Le grand PSG n’a pas eu le choix.

Après avoir balancé ses quelques saloperies habituelles sur la bande à Toulalan, le grand requin Blanc s’était rendu au parc des Princes pour tenter de trouver les remplaçants de Benzema. Le PSG avait donc aligné Hoarau pour l’occasion. L’occasion, c’est justement un mot que l’ancien meilleur buteur de Ligue 2 arrive mieux à assimiler que but. Du coup, avec ses compères Néné et Erding, ça faisait 20-0 à la mi-temps, mais le règlement est clair sur ce point : ça compte pas.

Le règlement est en revanche moins précis sur les hors-jeu, du coup Hoarau et Giuly ont eu droit à la mansuétude de M. Gauthier. Ou l’incompétence, c’est une question de placement. A part ça, il n’y a rien à dire sur le PSG, qui est toujours la même équipe, sauf que son gardien est pas bon, il est même très mauvais. En réalité, il est juste vieux, mais c’est irrespectueux de le dire à partir de 40 ans. Et en face, c’était le Bordeaux Blanc.

Blanc et Modeste

Et quand le Bordeaux Blanc décide de gagner, il gagne. La dernière fois, c’était un quart de finale retour de Ligue des champions. Simple hasard sans doute, c’était la même équipe, hormis Gourcuff et Chamakh, car Tigana avait cette fois décidé de jouer à onze. Le refrain est connu, nul besoin d’avant-centre ou de défenseurs. Vous mettez Fernando et Plasil à la construction, Diarra et Ciani à la finition et Carasso derrière, ça finissait rarement avec une victoire adverse.

Et si Planus revient un jour, Tremoulinas et Chalmé pourront même aller voir ce qui se cache derrière le rond central. Ils découvriront alors que Bordeaux joue aussi avec un ancien buteur de Ligue 2, mais que ça pourrait suffire, à la condition que l’ancien meneur rennais s’en aille. Mais si vous savez, son père est aussi dans le football de milieu de tableau. Sinon, le meilleur gardien français devra continuer à humilier Hoarau et tous ceux qui aimeraient jouer en bleu au même poste. Lloris sait ce qui lui reste à faire.

Pendant ce temps-là, Lille a obtenu un bon 0-0 à Sochaux.

Ligue 1 : Requiem for a guigne

18 millions, c’était trop cher pour un mec qui avait planté 18 buts en 23 matches de Liga. Autant en mettre 16 sur un mec qui en a mis 8 en 31 matches. Heureusement, il y a des bonus.

gign

10 juillet 2009 : « Lyon insiste pour Gignac : après une première offre de dix millions plus Piquionne, l’OL a proposé quinze millions d’euros pour le meilleur buteur du championnat. » A la rencontre de la meilleure recrue lyonnaise de la saison dernière.

– 1e journée, Monaco – Toulouse : 1-0.

95e : « Toulouse regrettera son manque d’ambition offensive en début de match. »

– 2e journée, Toulouse – Saint-Etienne : 3-1

39e : « Quel raté de Gignac ! Idéalement servi en retrait, l’international tricolore manque le cadre du gauche, alors qu’il avait la cage grande ouverte. »

67e : « Capoue intercepte au milieu puis donne à Sissoko qui trouve Gignac, ce dernier réussit un bon contrôle orienté, repique dans l’axe et décoche un puissant tir du droit des 25 mètres qui rentre avec l’aide du poteau ! »

– 3e journée, Lille – Toulouse : 1-1

38e : « Centre pour Gignac, à l’entrée de la surface. Ce dernier contrôle puis tire. Il est contré par Rami. »

– 4e journée, Toulouse – Valenciennes : 0-1

34e : « Gignac secoue la défense adverse. En costaud, il contrôle de la tête, écarte Tiéné avec un coup d’épaule puis dribble Bong dans la surface nordiste. La frappe qui suit fait briller Ndy Assembé, très concentré. »

– 5e journée, Nancy – Toulouse : 0-0

53e : « La frappe puissante instantanée de André-Pierre Gignac caresse le montant droit de Bracigliano. »

– 6e journée, Toulouse – Le Mans : 2-0

83e : « Gignac encore une fois !!! Machado lui transmet le ballon. Il fixe puis frappe à l’entrée de la surface. Ovono la sort du pied. Que d’occasions pour Gignac, malchanceux ce soir. »

– 7e journée, Lyon – Toulouse : 2-1

18e : « Gignac est tout près de doubler la mise. Sur une longue chandelle, il bénéficie d’un rebond favorable, protège son ballon devant Bodmer et se présente seul devant Lloris. Sa pichenette du droit passe au ras du poteau. »

– 8e journée, Toulouse – Lorient : 0-1

56e : « Gignac, profitant d’un bon service de Didot, enchaîne une série de dribbles devant les défenseurs lorientais. Avec la complicité d’un contre favorable, il reprend du droit. Parade d’Audard. »

– 9e journée, Toulouse – PSG : 1-0

77e : « Comme en équipe de France, Gignac progresse sur le côté gauche, se décale sur son pied droit puis tente d’enrouler sa frappe à l’entrée de la surface. Mais elle passe au dessus. »

– 10e journée, Lens – Toulouse : 0-2

30e : « Obstruction de Kovacevic sur Braaten. Sur le coup franc, Machado pique son ballon au deuxième poteau où est posté Gignac. Runje a senti le danger et boxe opportunément le cuir du poing. »

56e : « Action toulousaine conduite sur l’aile gauche. Gignac dévie le ballon dans la course de Sissoko qui bute sur la défense lensoise. Gignac récupère le cuir, réalise un bon crochet et enroule une frappe somptueuse du droit qui nettoie la lucarne.»

– 11e journée, Toulouse – Sochaux : 2-0

49e : « Sur un dégagement de Loustallot, Faty rate complètement son contrôle, le ballon lui passant sous le pied. Gignac, qui a senti le coup, se présente seul devant Richert qu’il ajuste d’une pichenette du droit.. » Et, 51e : « Sous la pression de Tabanou, Stevanovic rate sa passe en retrait vers Perquis. En renard des surfaces, Gignac intercepte et remporte son duel avec Richert, qu’il bat d’un tir du pied droit entre les jambes. »

– 12e journée, OM – Toulouse : 1-1

16e : « Servi côté gauche, Gignac parvient à s’infiltrer face à Hilton et repique dans l’axe. Des 20 mètres, l’attaquant place une frappe croisée à ras de terre qui file juste à côté du montant gauche de Mandanda. »

– 13e journée, Toulouse – Rennes : 3-2

63e : « Toulouse enfonce Rennes. Sissoko, encore lui, récupère le ballon à l’entrée de la surface rennaise mais Hansson tacle malheureusement pour Gignac qui reprend le ballon de volée. Douchez rate sa prise de balle et la sphère finit sa course dans le but. »

– 14e journée, Nice – Toulouse : 1-0

– 49e : « Parfaitement lancé dans la profondeur sur un long ballon de Berson, Gignac hérite du cuir aux 25 mètres et arme une lourde frappe sans contrôle qui manque le cadre pour quelques bons mètres. »

– 15e journée, Toulouse – Boulogne : 1-0

82e : « Luan déborde côté droit et centre en retrait. Gignac contrôle au point de penalty mais est repris par Soumaré. Il aurait pu mieux faire. »

– 16e journée, Grenoble – Toulouse : 1-0

72e : « Gignac est bien lancé dans la profondeur et parvient à résister au retour de Cesar. L’attaquant repique dans l’axe et enroule sa frappe de l’intérieur du pied droit, directement sur Le Crom… »

– 17e journée, Toulouse – Montpellier : 0-1

79e : « Gignac percute plein axe mais oublie ses coéquipiers une fois entré dans la surface alors que les attaquants étaient en supériorité numérique. »

– 18e journée, Auxerre – Toulouse : 1-1

77e : « Superbe contre lancé par les Violets ! Au bout de l’effort, Braaten sert Gignac, qui crochète et envoie une frappe enveloppée. Sorin détourne sur sa droite, décisif. »

– 19e journée, Toulouse – Bordeaux : 1-2

60e : « Gignac est parfaitement lancé dans la profondeur et crochète Ciani pour se présenter seul face à Carrasso. Mais l’attaquant se précipite un peu trop et frappe directement sur son ancien coéquipier ! »

– 20e journée, Valenciennes – Toulouse 1-3

80e : « Toulouse rate le coche ! Fofana est alerté au second poteau par Didot depuis la gauche, mais la tête plongeante du défenseur central vient heurter le poteau droit de Wimbée. Gignac hérite du cuir mais manque le cadre à bout portant… »

– 21e journée, Toulouse – Nancy : 0-0

74e : « Gignac s’introduit tout seul dans la défense nancéienne et, au panache, frappe. C’est à côté. Dommage, Gignac semble pouvoir faire seul la différence et ouvrir le score. »

– 22e journée, Le Mans – Toulouse : 1-3

56e : « Gignac de nouveau se signale et donne le tournis à ses vis-à -vis. Sa passe ne trouvera pourtant personne au final. »

– 23e journée, Toulouse – Lyon : 0-0

84e : « Gignac hérite du cuir dans la surface, il a quelqu’un au point de penalty mais il frappe. Lloris se couche. »

– 30e journée, Toulouse – Nice : 0-2

90e+3 : « Gignac ne lâche rien. Il dribble dans la surface et efface 3 défenseurs. Il frappe mais son tir manque de puissance. Ospina capte ce ballon tranquillement. »

– 31e journée, Boulogne – Toulouse : 1-1

68e : « Depuis l’entrée de la surface, sur la gauche, Gignac tente sa spéciale en enroulant fort du droit son tir en direction du petit filet opposé. Mais Bédénik est vigilant et capte le cuir. »

– 32e journée, Toulouse – Grenoble : 4-0

90e+3 : « Avec un Gignac buteur pour fêter son retour et un Tabanou, auteur d’un doublé, les Toulousains surclassent Grenoble, officiellement relégué en Ligue 2. »

– 33e journée, Montpellier – Toulouse : 1-1

21e : « Du côté de Toulouse, dés que le ballon est récupéré, on cherche Gignac par de longs ballons aériens. Jourdren semble se satisfaire de cette tactique. »

– 34e journée, Toulouse – Auxerre : 0-3

23e : « Gignac semble vraiment être revenu à son meilleur niveau et multiplie les nombreux appels dans la profondeur depuis le coup d’envoi. »

– 35e journée, Bordeaux – Toulouse : 1-0

84e : « Corner pour les Toulousains qui le jouent rapidement sur le coin gauche. Gignac réclame une faute adverse. A défaut de déclencher le sifflet de M. Duhamel, il reçoit ceux des spectateurs de Chaban-Delmas. »

24 buts et une 4e place en fin de championnat, Toulouse sait ce qu’il a dû à son buteur la saison passée. 150 tirs, 62 cadrés, 7 buts : cette fois-ci, le Téfécé sait ce qu’il doit à Moussa Sissoko.

Bonus

– Europa League, Bruges Toulouse : 1-0

88e : « Bonne phase de jeu toulousaine. Ebondo est démarqué sur le côté droit et place un bon centre qui passe devant la cage de Stijnen. Gignac est arrivé trop tard. »

Gasquet, le dernier chant du coke : L’Amphet au village

L’US Open approche et le nouveau Richard est encore bourré, mais cette fois juste d’ambition. « Je n’avais jamais été en huitièmes de finale ici, le fin fond des Etats-Unis ne m’a jamais réussi, je ne sais  pas pourquoi. » Pas de master géographie à l’horizon.

« Je ne sais pas comment qualifier la chose. » C’était à Roland-Garros, Richard ne confiait pas ses problèmes intimes, mais parlait du métier qu’il voudrait faire plus tard. Les conférences de presse, c’est comme chez le psy. « Oui, c’est possible de parler de deuxième carrière. » Ca fait du bien de partir sur quelque chose de nouveau, comme une blessure à l’épaule, une au dos ou une finale. Gstaad était très coté du temps de Muster, on ne l’appelait pas 250 Series. Rien de surprenant si Richard y a perdu « contre l’un des meilleurs joueurs du monde sur terre battue ». Le compliment va droit au cœur d’Almagro, il ne s’y attendait pas du tout. Les défaites à Monte-Carlo et Madrid contre Tsonga, un autre des plus grands sur terre battue, font un peu moins mal désormais, les services de Papa pour fêter ses huit ans aussi.

Le Mikhail d’échine

Le nouveau Richard a aussi trouvé de la régularité : son épaule abandonne contre Vliegen le 4 août, son dos enchaîne le 9 contre Stakhovsky. Pour un peu, on croirait qu’il a mal, mais heureusement il rassure tout le monde cette semaine à Cincinatti. Contre Youzhny, « j’ai démarré très doucement, c’était même terrible, je n’étais pas bien. J’avais eu des douleurs à un bras ces derniers jours ». Richard est un guerrier, il vainc la souffrance et un joueur qui ne gagne pas plus de deux matches par tournoi depuis trois mois. La machine est lancée, le lendemain, la douleur s’est envolée.

Et il bat Berrer, en réussissant à servir, jouer des coups droits, des revers et mêmes des volées. « J’ai eu six balles de break à 1-1 et trois à 3-3, ça commençait à faire beaucoup… » Dix balles de break pour en faire un, il est agacé, c’est le début du perfectionnisme. « Mais je n’ai pas cogité. » Ca peut éviter de se contredire, mais pas à chaque fois : « C’était bien de breaker à ce moment-là, j’ai breaké quand il fallait. » Tout est question d’attitude et Richard sait qu’il doit être irréprochable. Plus question de penser à Miami et ses virées de Champion, il en fait la promesse. « Ce n’est qu’un huitième de finale, on ne va pas s’envoyer en l’air. »

Il y a aussi la Coupe Davis dans le cœur de Richard. « J’ai tout vu, du premier au dernier point. » Richard fait les bons constats, « cette équipe est belle, elle a tout pour aller au bout. Tout ça donne envie d’y aller ». Il a déjà demandé des places à son autre papa, le gentil, Deblicker pour la demi-finale.

Ligue 1, Lyon : Des pneus qui Cris

Hamouma, Mollo, El Arabi, Yatabaré : Caen a largement les moyens de conserver son titre de champion. Mais où est donc passé le Lyon qui avait obtenu le 2-2 à Valenciennes en mai ?

« Nous avons alimenté le marché français ces dernières années, sans bénéficier tout le temps des retours escomptés. » Quand Aulas parle, Le Progrès ne peut pas accorder de droit de réponse à Piquionne, Keita, Bodmer, Monsoreau et Frau simultanément. Pareil pour Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis. Pourtant, « Gourcuff serait le joueur idéal » et « devant, on a un effectif que tout le monde nous envie ». Ca frôle la diffamation.

Mais cette année, tout a changé : Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis sont demi-finalistes de C1 en titre. Ca n’a pas suffi à Govou et Boumsong pour éviter le Panathinaikos. Mais un retour à Nice ou un prêt à Rennes n’est pas une fatalité : Ederson, lui, s’en est servi pour revenir en grâce et retrouver une place de titulaire. Il y a même tenté la Seleçao dans la foulée, mais la provocation a des limites : les dieux ont tranché, sa première minute auriverde lui a coûté ses ischio-jambiers, qui en règle générale ne rompent pas.

Lyon y va Mollo

L’OL a fait de la reconquête du titre sa priorité. Lisandro n’est pas contre, ça lui épargnera certainement trop de mercredis seul en pointe à attendre un deuxième attaquant. Gomis précise qu’il ne se sent pas concerné, mais il n’a pas voulu être la tête de Turc : il est donc resté et ça tombe bien, Pathé n’a pas pensé à assurer les jambes de Lisandro non plus. Au cas où, Briand peut aussi jouer devant, mais ça ne lui donnera quand même pas le palmarès de Govou. La vérité est parfois cruelle. Delgado, lui, n’est plus ce titulaire trop frêle pour le haut niveau : il est blessé.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Cris avait prolongé quelques jours après la signature de Briand. Ce n’est pas un canular, mais deux pièces maîtresses pour épauler Gonalons. Toujours pas un canular. On peut parfaitement avoir un milieu sans joueur confirmé, ni vraiment athlétique, ni vraiment technique, ni vraiment expérimenté et enfin atteindre une finale de C1.

Cris d’arthrite

D’ailleurs, la Ligue des champions se profile et Jean-Michel Aulas, comme Le Vestiaire, attend avec impatience de découvrir le niveau européen, au cas où. Les six buts de Chelsea ne sont pas une bonne nouvelle, les trois de Séville non plus, Ibrahimovic était sur le terrain. Mais Lyon n’est toujours pas à l’abri d’une équipe de légende qui fait exploit sur exploit contre le septième de Premier League, le deuxième de Liga et le sixième de Ligue 1. En attendant, pourquoi ne pas le répéter : Cris a prolongé et sans doute avec lui les branlées contre le Bayern.

L’histoire ne dit pas si Pathé avait demandé à assurer ses ischio-jambiers. Lovren n’est pas une clause et il a bien coûté neuf millions. Toulalan, du coup, a déjà pris place dans la charnière. Franck Dumas a osé lui poser trois fois la question : est-ce qu’être meilleur que Boumsong ça signifie qu’on est défenseur central ?

« Nous avons un groupe compétitif et en progrès. » Dumas aurait pu y penser, mais c’est Puel qui l’a dit, en époussetant son trophée de champion 1997. On peut donc faire du neuf avec de l’existant. Juninho aurait été une bonne idée, mais Pjanic l’aurait mal pris : son coup-franc contre Anderlecht n’était pas vilain.

L’Edito : Sur la route du Madison

Murray a battu Federer en finale sur dur à Toronto. Une belle revanche pour Djokovic, Berdych et les genoux de Nadal.

A deux semaines du début du Mondial , la Pro A est en ébullition. Boris Diaw pourrait mal le prendre, mais 85-63 contre le Canada et 86-55 contre les Etats-Unis ne seraient pas donné à n’importe quel Lituanien. Pas de panique, les choses se mettent en place : 39-30 à la mi-temps, ça ressemble plus à Roanne qu’au Madison Square Garden. Et puis Yannick Bokolo a plutôt fait un bon match paraît-il.

La Pro A, c’est aussi Cholet, champion en titre. Rafraîchissant, comme Caen en Ligue 1, qui n’en finit pas de battre les gros. Certainement l’effet mois d’août, les internationaux ne sont pas revenus, ça ira mieux en septembre. Valbuena et Toulalan suspecteraient volontiers une vanne, Gourcuff préciserait alors que Montpellier et Toulouse c’est fort aussi. En parlant de rafraîchissement, le Top 14 a aussi repris en grande pompe vendredi soir. Quel dommage, il y avait PJ à la télé. Ah non, même pas, c’est fini depuis dix ans.

Pendant ce temps-là, la France a encore survolé un Euro, celui de natation. Stasiulis, Lacourt, Rouault, Agnel, le relais titré sans Bernard : les nouvelles stars sont là. Dans l’euphorie, le président de la Fédération a voulu remercier Philippe Lucas pour le boulot effectué avec Amaury Leveaux.

La Légende : Cazé la voit

La Premier League reprend ses droits, alors pourquoi pas un peu de pentathlon moderne.

Que deviennent les sports olympiques après les Jeux ?

La barbichette de Sébastien Deleigne avait eu la primeur de notre rubrique pentathlon moderne au plus fort de l’été pékinois. On pensait bien alors ne plus jamais avoir à parler de Joël Bouzou. C’était bien mal connaître Amélie Cazé. Il existe, en France, deux bonnes raisons de se mettre au pentathlon : avoir des parents profs d’EPS ou naître à Noyon, qui abrite le seul club du pays. C’est la seconde qui pousse la Picarde à revenir de la piscine à cheval chaque mercredi.

Comme les deux autres grands noms français de la discipline, elle est bien décidée à honorer la mémoire de Coubertin. Ca commence par une douzième place à Athènes, en 2004. Elle n’a à Pékin plus l’excuse de ses 19 ans, mais savoir faire ses lacets sans regarder ses doigts ne transforme pas toujours deux titres mondiaux (2007, 2008) en médaille olympique (9e). « Chez nous, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. » Surtout les étés des années bissextiles.

Norvège-France : Lass but not liste

« Cette liste est jeune » et « Il ne faut pas se mentir, c’est une liste très Ligue 1 ». L’équipe de France espoirs a comme prévu dominé et perdu en Norvège. La cravate bariolée, c’était juste un essai.

Un dépucelage en bleu, c’est toujours un émerveillement. Christian Jeanpierre le vit à chaque fois, alors « oh, oh, oh, c’est beau le talent ». Nasri et Ménez ne pensaient pas provoquer de tels émois en se faisant une simple passe, mais Laurent Blanc sait soigner l’image. Le blaser noir satiné est une preuve de classe, aucune trachée croate ne saurait le contredire. Engueuler ses joueurs dès le premier dégagement en l’air peut faire passer pour un puriste, mais sans ça qui aurait pu se douter que Cissokho ne réussirait pas un centre, que Sissoko ne réussirait pas un centre, que N’Zogbia ne réussirait pas un une-deux, que Rémy ne réussirait pas une tête, que Hoarau serait aussi atypique et que Rami ferait deux grosses conneries ? Qui peut donc penser qu’Oslo, Blanc n’en avait rien à foutre ? Pas Cabaye, qui a presque joué vingt minutes.

L’épi Fanni

L’autre preuve de classe, c’est d’avoir une pensée pour ceux qui souffrent, y compris les anciens : Lassana Diarra sur le banc, Mexès avec le brassard, Nasri meneur de jeu, Domenech et Gourcuff auront apprécié le geste. Le but de Benarfa, c’était pour Dédé. Humble, mais pas salaud, Blanc justifiera calmement en deuxième mi-temps son choix de ne pas confier le capitanat à Diarra : un mauvais contrôle peut tout à fait clore une carrière internationale. « Sur le deuxième but, c’est ce que j’ai dit aux joueurs, c’est bien d’avoir le ballon, mais il ne faut pas faire d’erreur technique. » Les gestes les plus simples sont parfois les plus compliqués, ça vaut aussi pour une trentaine de passes faciles. En même temps, Domenech ne lui en demandait pas. Le précepte cévenol répété chaque semaine aux journalistes – « Je ne vais pas citer de noms » – a été bien appris et rien retenu à Bordeaux.

Ce qui a aussi été appris à Bordeaux, c’est de ne pas manipuler la presse. Comme ils ne sont jamais dupes, qu’elle ne serait pas capable de s’enflammer après une défaite, d’encenser N’Zogbia, Rami ou Hoarau et qu’il n’y a donc pas besoin de leur dicter quels messages faire passer aux joueurs, autant expliquer comment faire leur métier aux journalistes. En plus, ça ferait prétentieux. « Il y a le résultat du match et le contenu. Après, je sais très bien que vous allez faire votre commentaire, et c’est normal, par rapport au résultat. Et le résultat est défavorable. » Mais, comme Christian Jeanpierre, Blanc est ravi de la fameuse génération 1987, alignée ensemble en deuxième mi-temps : « Je crois que le système de la deuxième mi-temps a favorisé le jeu de la Norvège. »

La pluie peut redoubler, elle ne pénètre pas un blaser noir satiné. Blanc a appris à se couvrir en fin de saison dernière. « Il n’y a jamais de défaite encourageante. »

Question interdite : Gourcuff jouera-t-il bientôt en Allemagne ?

Cinq buts, dont deux doublés, en août 2009, et six passes, dont deux doublés, en août 2009. Décisif lors de sept matches de Ligue 1, c’était la définition du meneur de jeu moderne en février dernier. Meriem veut maintenant la réciter en arlésien. Heureusement, il y avait aussi eu ce but contre le Bayern, de la tête. Depuis, il y a eu ce coup-franc contre des Grecs.

Le 23 février dernier, Le Vestiaire avait osé évoquer le talent de juristes italiens qui avaient réussi à revendre leur plus mauvais joueur près de sept fois sa valeur réelle. Car aujourd’hui, si Aulas hésite à sortir un euro pour Gourcuff, alors qu’ils en a mis vingt sur Lisandro, ce n’est plus tout à fait un hasard. Celui qui fut d’abord un espoir comme Aliadière et Meghni, avant de tenter l’expérience de devenir Aliadière et Meghni, a désormais tout pour devenir Aliadière et Meghni. Combien de temps son but contre le PSG en 2008 va-t-il encore marquer les esprits ? Qui se souvient que Guivarc’h a marqué pour sa première sélection en bleu ?

Pourtant, Gourcuff a eu sa période dorée, comme chaque grand espoir. Pour Pedros, ça a duré trois ans. Gourcuff en est déjà à quatorze matches réussis en deux ans. Parmi eux, trois rencontres qui comptent : une mi-temps en équipe de France, un coup-franc contre l’Olympiakos et, et rien d’autre finalement. Suffisant toutefois pour que chacun ait au fond de soi une vague image de Gourcuff avec un accent marseillais de Cannes. Mais l’image s’estompe, jusqu’ici Gourcuff apportait plus psychologiquement qu’il ne coûtait par ses déchets techniques. Désormais, la tendance s’inverse au point que plus personne n’en veut et qu’il sera prochainement bradé. Sa seule chance est de retrouver son niveau, mais il semble que le niveau soit bien celui entrevu au cours de 95% de ses matches et non des 5% restants. Sinon Dhorasoo n’aurait jamais eu le temps de tourner son film. Gourcuff ne fait plus peur à personne, bientôt même son père se renseignera sur les prix du marché.

Juni tout en bloc

Pour la destination de sa prochaine passe décisive dans le jeu, Brême ou Villareal devraient suffire. Ses buts, ses passes, ses contrôles, ses dribbles contre le PSG attestent d’un niveau, sa panenka ratée d’un autre et les performances d’Higuain d’un troisième. Une typologie est toujours utile pour expliquer les frappes de trente-cinq mètres qui ne dépassent plus les seize mètres, les coups francs dans les tibias des adversaires, les passes en profondeur millimétrées pour toutes les charnières centrales de Ligue 1 et les roulettes qui ne trompent plus Diego Perez ni Damien Marcq. Ni même récemment Giroud et Yanga Mbiwa, et encore, il s’agissait plus d’une conduite de balle que d’une roulette. Bientôt, on ne pourra plus lui reprocher d’avoir raté sa Coupe du monde. Pour devenir un grand joueur, faut-il être bon tout le temps, parfois, ou rarement et si possible qu’en championnat national ?

« A quinze millions, tout le monde avait fini par croire la théorie du leader technique. Mais le volume de jeu de l’ancien nouveau Zidane est devenu équivalent à celui du vrai Zidane dans le Madrid d’aujourd’hui. » Le reste, on vous l’a évidemment déjà raconté.

Championnats d’Europe : A superstar is born

Jamais un jeune français n’avait autant dominé sa discipline. Quel âge avait Patrice Martin en 1977 ?

La presse écrite, au mois d’août, c’est un peu comme une déclaration de Christophe Lemaitre : il n’y a pas grand-chose à en tirer, mais ça peut toujours faire rire. Non contente d’avoir pondu deux pages et demie sur des championnats d’Europe de natation, L’Equipe a fait aujourd’hui d’Agnel la nouvelle « superstar » des bassins. Les préfixes anglophones lui manqueront sûrement en 2012. Comment dit-on megastar en Londonien?

Nos confrères se sont aussi permis de comparer le doberman niçois aux « géants » Phelps et Thorpe, comme Le Vestiaire l’avait fait il y a bientôt un mois. Ils auront peut-être remarqué qu’à l’âge où Agnel passait son Bac S, l’Américain et l’Australien avaient déjà respectivement ramené cinq titres mondiaux et trois titres olympiques. Le hasard des calendriers internationaux, sûrement. Et si Agnel était aussi précoce qu’un sexagénaire devant les photos de Manaudou dans son bain ?

L’avaler Daniil

Le néo-bachelier comptait bien profiter du 4×100 mètres pour oublier les séries matinales des championnats de France, mais avoir douze nageurs capables de rentrer en finale mondiale ne fait pas forcément de vous le meilleur relais européen. Allez savoir pourquoi.

Alain Bernard a bien une petite idée, mais il n’est pas du genre, comme Fred Bousquet le tatoué, à préférer les courses individuelles aux efforts collectifs. Cette fois, pourtant, Jason Lezak n’avait pas trois mètres de retard, ni de combi, et parlait anglais avec un fort accent russe. Daniil Izotov serait-il asthmatique lui aussi ?

Denis Auguin n’est pas inquiet : le gendarme ferait des chronos « éblouissants » sur la demi-longueur, à l’échauffement. Le record du monde du vingt-cinq mètres lui tend les bras.

L’Edito : Leveaux de ville

A peine les championnats d’Europe d’athlétisme terminés, voilà que ceux de natation vont commencer. Dans le sillage des sept médailles européennes de roller, les années paires font décidément du bien au sport français.

En août, Christophe Lemaître s’appelle Yannick Agnel. Il faut s’y faire, le renouveau du sport français est en marche avec de jeunes têtes d’affiche et les premières conquêtes sont continentales. Conquête, continental : le rugby reprend effectivement ses droits. Mais pour toute excitation devant un Perpignan-Clermont, et ce même si dans un sympathique élan L’Equipe se met cet été aux compte-rendus de matches amicaux, Lièvremont se régale et sombre dans l’euphorie : « Le Tri Nations est une belle promotion du rugby. » L’Europe d’abord, voilà la preuve : un Grand Chelem aux Six Nations sert donc à quelque chose.

Papi et Mahinmi

Du coup, le Mondial de basket vient peut-être un peu tôt, mais ça n’a rien à voir avec Collet, Bokolo, Lombahé-Kahudi, Traoré, Koffi, Ajinça, Causeur, De Colo, Albicy, Mahinmi et Gelabale. Diaw, Batum et Pietrus seront aussi là pour apporter leur expérience des 8e et 5e places des derniers Euros et de la 5e place du dernier Mondial. Pour l’expérience des JO, Rigaudeau n’était pas disponible. Foirest et Sciarra n’avaient pourtant rien de prévu.

Le sport, en août, ce n’est évidemment pas que ça. Il y a aussi la Ligue 1 et son premier leader, le PSG. Kombouaré a réussi son pari, il a hissé son club de coeur tout en haut. L’imprimé du classement sera-t-il pour autant recevable par les prud’hommes en novembre ? Pas sûr. Lyon et Bordeaux ne se posent pas la question, seul leur importe de trouver comment se procurer des occasions. Le Vestiaire leur donnera bientôt quelques tuyaux.

Pendant ce temps-là, Henry est allé à la chasse.

Ligue 1, OM : L’Abedi vient en mangeant

« Cette équipe n’a pas les moyens de ses ambitions. » Officiellement, l’OM veut faire aussi bien que l’an dernier. Didier Deschamps n’est pas idiot quand même.

Les grands clubs ne sont jamais prêts à la première journée. Le champion en titre n’échappe pas à la règle, l’OM a donc vu les choses en grand. Caen devait lui en mettre neuf, mais Caen reste Caen. Privé de Priou, entraînés par Dumas, les Caennais ont bravé les éléments contraires pour planter l’OM au dernier moment. Finalement, c’est mieux comme ça, Mbia a pu montrer à quel point il avait envie de rester. Pas de regret, El Arabi aurait aussi eu dix mètres d’écart avec Hilton et puis Leyti N’Diaye avait pris son petit pont en première mi-temps.

C’est Caen le bonheur

Leyti N’Diaye, c’est dit. Avec lui, Deschamps avait tenté la méthode douce avant le championnat. Revenu de prêt d’Ajaccio, révélation des matches de préparation et même buteur : les indices étaient visibles, mais les dirigeants ne les ont pas vus. Le titulariser au Vélodrome pour la première journée, ça frôle l’ultimatum. Mais ce n’est pas tout : remplacer Valbuena par Benarfa pour bien montrer lequel fait ses valises après avoir été le meilleur en préparation, c’est vicieux. Dommage que Caen ait été si mauvais, le changement aurait pu avoir lieu dès la première mi-temps. Pour que tout soit clair, Dédé a mis tout le monde dans le même sac à la fin : « Cette équipe doit être renforcée, mais apparemment on ne peut pas. » Samassa a donc marqué.

Dassier tente bien de réfléchir à voix haute : « Il faut reconnaître que notre équipe était diminuée, Diawara était absent. » Voilà. Lucho lui était bien titulaire, Mandanda, Mbia, Azpilicueta, Taiwo, Cissé, Kaboré, Valbuena et Niang aussi. Abédi Pelé c’était pas obligé, mais une Coupe du Monde correcte ça doit bien vouloir dire quelque chose. Avec autant d’absences, normal que l’OM ait si mal défendu, si mal attaqué, se soit si mal replacé et ait autant manqué de repères collectifs. Les miracles ne se produisent qu’une fois. Arbitrage ou pas, les dix points de retard à la trêve ne peuvent pas toujours être comblés. Deschamps se dira-t-il que la proposition de Liverpool n’était pas si mauvaise en septembre, octobre ou attendra-t-il novembre ?

Le Milan AC et le Real prennent peur, la Ligue des champions approche à grands pas.

Ligue 1, La Légende : Non de Dieuze

A l’occasion de la reprise en Ligue 2, Le Vestiaire rend un peu hommage à la Ligue 1, qui ne reverra plus Nicolas Dieuze. A moins qu’il manque un joueur à quelqu’un.

Il a eu les chances après lesquelles Julien François continue de courir : les relégués qui s’ignorent en début de saison lui ont toujours ouvert leurs portes.

L’ambition n’est pas une question d’expérience, d’ailleurs Dieuze n’était plus si jeune quand il déclara : « C’est sûr que c’est un collectif vraiment impressionnant, qu’ils ont une culture tactique et un sens de la discipline qui nous a empêchés de vraiment les inquiéter, mais je le répète, rien n’est perdu. » Jouer Liverpool sous le maillot toulousain en tour préliminaire n’était donc pas un rêve. Ca sera finalement un calvaire.

Il aurait pu s’en douter : en commençant justement à Toulouse en 1999, il s’était donné toutes les chances de ne pas faire carrière. La persévérance est un vilain défaut, le jeu de tête aussi, mais c’est sa plus grande qualité. La montée en L1 du TFC c’était donc un peu lui. La saison suivante, un tout petit peu moins, mais les dépôts de bilan, les rétrogradations en National, c’est pas son truc. Premier coup de chance d’une longue liste, le maillot bastiais se présenta. Sa bonne étoile n’en finira plus fini de briller : dirigeants et supporters toulousains seront ravis de le voir revenir dix-huit mois plus tard quand Bastia, pour une sombre raison, n’en veut plus. Evidemment, Toulouse retrouve l’élite et Dieuze, pour une sombre raison, continue de passer à Jour de Foot.

Faut pas pousser Mehmet dans les orties

Son doublé contre le PSG dès sa deuxième titularisation, la Ville rose ne l’a pas oublié. La question de son vrai poste est plus vache. D’attaquant, il passe donc sans tarder au milieu. Les aléas du métier sans doute. La suite, c’est sa carrière qui décolle, ces cinq saisons de suite en Ligue 1 et pour une sombre raison Toulouse qui s’empresse de ne pas le prolonger après avoir frôlé la relégation. Nous sommes en juin 2008, le promu havrais avait besoin d’expérience, douze mois plus tard de liquidités pour éponger la descente. Ca tombait bien, Grenoble avait alors besoin d’expérience. Laurent Battles est toujours de bon conseil, de toute façon Brest et Arles vont rechercher du monde jusqu’à fin août. Et surprise, Grenoble a besoin de liquidités.

Grenoble, le 10 avril 2010 : « Il nous tarde que ça se termine. »

US Open : Havret ou faux

Précaution d’usage et délicate attention, Le Vestiaire a attendu un mois pour revenir sur l’exploit d’un golfeur français. Pas certain que ça vous intéresse quand même.

Quatrième à l’aube du dernier jour de l’US Open, Grégory Havret méritait mieux. Plus de considération, peut-être. Autre chose qu’un put trop mou à trois mètres de l’avant-dernier trou, peut-être aussi. Avant de devenir une star, avant cette brève de cinq lignes sur L’Equipe.fr, avant de passer de la 391e place mondiale à la 107e, avant de revenir sur les talons de Raphaël Jacquelin, tout avait pourtant débuté comme prévu avec ce double bogey au deuxième trou, le premier jour. Mais il faut croire que terminer deux années de suite sur le podium du Johnnie Walker Championship at Gleneagles n’était pas un hasard : deux coups de mieux au second tour, encore deux de mieux au suivant. Il ne restait plus qu’à conclure.

Aïe of the tiger

En voyant ça, Van de Velde en a remouillé son pantalon du British Open 1999. Surtout quand il a su que McDowell, le futur vainqueur, connu jusque dans sa propre famille, rareté chez un golfeur, avait enterré lui aussi une crotte dans le bunker du même trou. Le bogey n’arrive donc pas qu’aux autres. C’était oublier un peu vite les mésaventures de l’Open du Qatar, de l’Open d’Abu Dhabi, de l’Open de Dubai, de l’Open d’Hong Kong, de l’Open d’Espagne, de l’Open d’Italie, de l’Open de Galles. Grégory Bourdy, qui est numéro un français et qui ne connaît pas Michel Denisot, appelle régulièrement ça manquer le cut. En parlant de ça, l’Open de France et l’Open Championship qui ont suivi l’exploit étaient certainement trop relevés. Le golf est décidément un sport bien fatigant. Puis, on a enfin retrouvé Havret, c’était au Scottish Open avec une belle 41e place à l’arrivée. Il n’y a donc pas de hasard au golf.

N’est pas le maître qui veut : taper la tribune puis dans l’eau quand on a partie gagnée pour finalement terminer deuxième, c’était le chef-d’oeuvre. Voici un bien modeste hommage à Van de Velde, Levet avait au moins tenté le sien au bon endroit.