NZ-France : Mealamu du slip

« On vient de perdre 47-17 en prenant trois, quatre ou cinq essais… » Que pouvait donc bien regarder Marc Lièvremont sur son ordinateur portable ?

De notre envoyé spécial sur le Mont Eden

Julien Bonnaire n’a même pas levé les bras au coup de sifflet final. Le seul qui avait dit tout haut en conférence de presse d’avant-match ce que toute l’équipe pensait tout bas (« si on doit gagner, tant pis ») a eu le triomphe modeste sur la pelouse d’Eden Park. La France venait pourtant de mettre son plan à exécution avec une précision diabolique : perdre exprès contre les Blacks pour éviter l’Afrique du Sud en demi-finale, mais pas trop exprès quand même pour que ces connards de journaleux néo-zélandais ne nous accusent d’avoir fait exprès de perdre. Lièvremont est un génie.

Mais qu’est-ce qu’il ne faut pas faire quand même pour faire croire à 60.000 éleveurs de moutons et quinze randonneurs expatriés qu’il valait mieux lâcher $460 que de se saouler à la Steinlager. Nos pauvres Bleus ont été obligés de jouer à fond pendant 8’15’’. On a alors vu Morgan Parra prendre autant d’intervalle (1) que Trinh-Duc en deux matches, mais on peut avoir 90% de domination territoriale, enchaîner gentiment les passes dans les 22 adverses et se prendre malgré tout un essai sur la première accélération de Nonu.

Ni vous Nonu

L’équipe type du moment de la météo du mois de septembre de Marc Lièvremont pouvait enfin se concentrer sur son quart-de-finale. Elle avait fait tout son possible, mais ces Blacks-là sont tout simplement trop forts. Tant pis, il faudra jouer l’Angleterre et le Pays de Galles pour espérer une finale et Picamoles a bien fait de ne pas essayer de plaquer Cory Jane sur le deuxième essai. Une blessure est si vite arrivée dans le rugby moderne.

Le rugby moderne, c’est ce que les All Blacks et l’Australie arrivent à faire quand on les laisse jouer. C’est tellement beau à voir que les gros français se sont arrêtés ce matin de plaquer à chaque fois que Dan Carter et le beau Sonny avaient le ballon. Ils attendront sûrement la finale pour les agresser et les empêcher de jouer comme en 2007 à Cardiff ou comme l’Irlande la semaine dernière pour battre les Kangourous.

Il vaut mieux cacher son jeu jusque-là et nos petits gars l’ont bien fait. Même la mêlée a fait semblant de reculer d’un mètre à chaque impact et Morgan Parra, qui a essayé de copier ce que faisait Dan Carter comme une danseuse de Madison règle son pas sur celui de sa voisine, est un bien meilleur acteur que ne pourraient le laisser penser ses publicités pour Clio.

Sons of a Hore

Un « carton », un « tampon », un « caramel », une « fistole » (sic), un « placage énorme » : Christian Jeanpierre n’avait bientôt plus assez de mots dans son dictionnaire des synonymes pour commenter ce « choc de titans ». Parce que les Néo-Zélandais, même s’ils auraient bien voulu et qu’ils ont joué toute la deuxième mi-temps en trottinant, n’avaient pas le droit, eux, de faire exprès de perdre. John Key ne leur aurait jamais pardonné.

Heureusement, la France a sauvé les apparences sur un essai dantesque de Mermoz. Une interception, zéro passe : ça valait bien un tour d’honneur à la fin du match, d’autant que le remplaçant de luxe François Trinh-Duc y est allé lui aussi de son essai à zéro passe. Et dire que Guirado est resté dans les tribunes.

Et si la vraie « French farce » était d’avoir gardé pendant quatre ans un sélectionneur aussi compétent que son prédécesseur ?

BONUS LE VESTIAIRE : THIERRY LACROIX ET LA BANNIERE

« Ca fait que 19-0, c’est pas énorme. Je suis très satisfait de cette première mi-temps. »

« Si la suite est logique, la France retrouvera les Blacks en finale. »

« Ils ont par marqué en étant meilleurs que nous, ils ont marqué sur nos erreurs… »

Coupe du monde : Calife à la place du Cali

« Le rugby est un sport qui se joue debout. » Rien n’échappe à Christian Jeanpierre.

De notre correspondant spécial permanent à Whakapapa Village

Qui aurait pu penser qu’un ancien joueur de Marseille-Vitrolles participerait un jour à une cérémonie d’ouverture de Coupe du monde ? Qui de Christian Jeanpierre ou de son ami Cali a pris le lit du haut au dortoir ? Le guide des Frogs-in-NZ vaut-il vraiment 25 euros ?

Ca fait maintenant trois jours que Peyo Greenslip doit se lever avant 14 h du matin, mais beaucoup de questions restent en suspens dans les bordels de Gisborne. Si le « Kia Ora » qui traversait jeudi la Une de L’Equipe veut dire « Bienvenue », à quoi peut donc servir le « Haere Mai » écrit un peu partout à la sortie de l’aéroport ? Et si Ian Borthwick avait séché ses cours de Maori à l’école ?

Tonga la bomba

Les premiers matches de ce Mondial ont aussi levé quelques doutes. Le rugby, c’est sûr, n’est plus ce sport sans intérêt où on pouvait donner deux ans à l’avance le nom des huit quart de finalistes. La preuve : en ne jouant qu’une mi-temps, les Tout Noirs, sans pousser en mêlée, ont souffert le martyre contre les Tonga avant de marquer le sixième essai de la délivrance.

Pas de défense, du jeu à outrance, des passes après contact : Sylvain Marconnet a cru un moment dans son salon que le Super 15 n’était pas tout à fait fini. Puis il a vu l’Angleterre pulvériser l’Argentine (13-6), l’Ecosse broyer la terrible Roumanie (34-24) et l’Irlande piétiner les Etats-Unis (22-10). Les nations du Nord n’ont pas attendu pour étaler leur puissance.

Heureusement, la France, elle, a bien caché son jeu. La surprise n’en sera que plus grande la semaine prochaine contre le Canada.

France-Brésil : Qui virera Evra

Par Bob Ménard, le mercenaire.

Les karatékas appellent ça le « koko-zuki ». Le coup à la gorge. Et Patrice Evra qui n’a rien vu venir. Chantal Jouanno n’est pas seulement ministre des sports, elle a collectionné les titres UNSS de kata par équipe. L’Equipe justement n’a pas oublié ce qu’elle lui devait : « Indépendamment de leurs qualités » sportives, Chantal estime qu’un retour des bannis sud-africains de l’équipe de Franck de foot « serait inadmissible ». C’est vrai, après tout, et pourquoi ne les lapiderions-nous pas publiquement attachés aux poteaux du Parc des Princes ?

Pour Jouanno, « ce serait une énorme erreur d’oublier ce qui s’est passé « . Et tant pis si nos mutins de Knysna ont purgé leur suspension. « Je  suis certaine qu’il existe d’autres talents qui n’ont pas sali la France et qui attendent qu’on leur donne leur chance. » Dommage que Clichy ait loupé le voyage.

Platini bute, ni soumise

Hasard du calendrier international, l’UEFA a menacé la semaine dernière de retirer l’organisation de l’Euro 2012 à l’Ukraine si l’Etat ukrainien ne cessait pas rapidement son ingérence au sein de la Fédération nationale de football. Michel Platini enverra-t-il le même courrier à la nouvelle conseillère de Laurent Blanc ? Si la France perdait finalement le droit d’accueillir l’Euro 2016, Chantal Jouanno aurait peut-être le temps de se demander pourquoi Biarritz et Perpignan doivent organiser leur quart de finale de H-Cup en Espagne et pourquoi tout le monde se barre de la candidature d’Annecy aux JO 2018. C’est sûr, il vaut mieux tirer sur l’ambulance des Bleus. Comment dit-on démago en Japonais ?

Du coq au vain (1/5) : Le Maso schisme

Octobre 2007. En tuant le jeu à la française (?), en s’appuyant sur une seule et même génération, un ancien demi de mêlée béglais laisse un champ de ruines et Jo Maso. Il aurait juste laissé le champ de ruines on n’en serait peut-être pas là. La suite, c’est un encadrement de juniors qui va faire n’importe quoi avec ce qu’il peut.

stand

Juin 2010, près de trois ans après sa prise de fonction, Marc Lièvremont est dévasté. Son équipe est nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est toujours là. Trinh-Duc aussi. Novembre 2010, Marc Lièvremont est encore dévasté, son équipe est toujours nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est là, bien-sûr. Janvier 2010, Marc Lièvremont a quand même trouvé trente joueurs pour accompagner Jo Maso en Nouvelle-Zélande.

Revoici le premier épisode de l’incroyable saga d’un sélectionneur plus modeste que les autres, un petit peu trop peut-être.

En prenant la tête de l’équipe de France, Marc Lièvremont avait annoncé la couleur : tout changer. Sans même faire d’inventaire, il avait donc pris le parti de lancer des Trinh-Duc, Parra et autre Picamoles, au total la moitié des effectifs du Top 14 y étaient passés. Expérience probante : une troisième place aux Six Nations que même Laporte n’osait occuper. Aligner n’importe qui, c’était pas vraiment nouveau. Perdre non plus finalement, mais à la différence de son prédécesseur, il y mettait la manière. Envoyer du jeu, devenir les All Blacks d’Europe, l’ambition était là. Pas les moyens. Lièvremont découvre que la France possède autant de grands joueurs en devenir que de coups de pied de recentrage réussis par Fred Michalak. Il renonce alors aux blagues et commence à remettre les bons, qui ne savaient plus vraiment à quoi ressemblait un ballon ovale. Il est ovale, le résultat est le même.

Les Wallabies passent, le coq trépasse. Puis l’Argentine. Face aux Pumas, le sélectionneur fait montre d’une remarquable confiance en lui. L’ombre de Maso aidant peut-être, il fait composer son XV de départ par Laporte : des vieux et une première ligne éternellement novice au haut-niveau. Gonzo se sent moins seul. Une première année qui n’aura servi à rien et un jeu redevenu obsolète. Le fantôme de l’Argentine est battu par Skrela. L’Australie respire, elle n’a pas écrasé une équipe de nuls. Marc Lièvremont a de belles épaules, mais pas celles d’un sélectionneur. Celle d’un entraîneur ? Camou, Retières, N’Tamack et Maso. La compétence sait se faire discrète. A l’époque, la presse parle de regrets, d’indiscipline, de manque de réalisme. Lièvremont, lui, ne doute pas.

Marc est sophiste

Une volée dans le Tournoi, une rébellion contre le jeu ultra-défensif de papa, pour un semblant de retour au jeu offensif de papy. 215 joueurs aussi tendres les uns que les autres et finalement Chabal. Lièvremont ne sait pas quoi faire. Sur le terrain, on ne lui avait jamais demandé de schémas tactiques. La Fédérale 3 est un monde magique.

2009, c’est la rentrée des classes, Marco invite N’Tamack et un nouveau chez lui. Il nous promet plus de rigueur et une victoire contre l’Irlande. Avec six  joueurs valides de 50 ans (Harinordoquy, Jauzion, Poitrenaud, Heymans, Chabal, Nallet), il faut savoir rester modeste. Héritage d’une époque ou l’on battait les Anglais au Tournoi, mais pas en Coupe du monde. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On veut battre tout le monde en jouant comme les Blacks, mais chez les Blacks, il y a les Blacks. Lièvremont n’a que des Bleus sous la main. Tout le monde rêve des Maoris, il ne suffit pas de vouloir faire pareil pour y parvenir.

Il ne suffit pas de vouloir faire pareil, pour savoir faire pareil. Indiscipline et inefficacité, ça veut dire pas le niveau. O’Driscoll à lui tout seul est supérieur à toute la sélection tricolore, une seule action lui a suffi pour le rappeler.

Lièvrement ignore comment apprendre à défendre, il ignore même qu’il faut défendre. Pas un fondamental n’est respecté, Albaladejo se retourne alors dans sa tombe.

Le grand requin Blanc, France-Biélorussie : Hoarau malgré lui

Avant de monter trop vite Blanc sur un piédestal, un rappel : Domenech a tenu six ans à ce rythme.

« Les joueurs ne me semblent pas paralysés. » La tétraplégie dans le foot est un sujet tabou, mais Laurent Blanc a décidé d’affronter ses démons. Mettre le short lui a effleuré l’esprit – « demain (vendredi), ce n’est pas moi qui vais jouer. Laurent Blanc, on s’en fout. Ce qui compte, c’est l’équipe de France » – il aurait dû, mais finalement, ça ne sera pas la peine. Visiblement, l’Euro non plus, les heures sombres de l’histoire et les pénuries d’attaquants conduisent parfois à des exactions inommables.

Blanc le sait, il n’avait pas besoin de jouer : sur la foi d’une ancienne liste récupérée dans le bureau de Domenech, il a affaire à de grands garçons qui peuvent faire le boulot sans l’aide de personne. Les mocassins noisettes attendaient depuis trop longtemps. Lloris, Sagna, Rami, Mexès, Clichy, Diarra, Diaby, Malouda, Hoarau, Rémy, Saha, Valbuena : il n’y a donc que Menez et Gameiro qui n’avaient pas eu droit aux faveurs de Domenech un soir de novembre en Lituanie. En pleine reconstruction, c’est l’heure de gagner sa place, et les absents n’ont pas forcément tort. « Les joueurs savent ce que l’on attend d’eux : un comportement, un état d’esprit… J’espère qu’ils y ajouteront des qualités footballistiques. » Desailly l’aurait mal pris.

Tous n’ont pas bien compris, et la consigne de ne pas être mauvais aurait aussi pu par exemple s’appliquer aux centres de Sagna et Clichy. Blanc va bientôt les appeler Chalmé et Trémoulinas, mais personne n’a encore réussi à déchiffrer cette énigme. Wenger a bien tenté de défendre Sagna en louant ses bonnes intentions, les dribbles de Clichy en pleine surface ça peut laisser l’image d’un gros nul. Radio de la gorge à l’appui, Bilic peut certifier qu’avec le temps ça s’estompe.

Atypique-assiette

Devant, c’était encore le jour de l’atypique. En Norvège, avec N’Zogbia, c’était raffiné. Mais ça interdit de s’étonner qu’un atypique ne sache pas contrôler, ni faire opposition avec son corps contre des Biélorusses. Même Jeanpierre avait prévenu : « Très bon match de Guillaume Hoarau, notamment défensivement. » Coûter un seul but pour sa première sélection parce que le marquage ça implique de courir quand l’adversaire le fait, ça s’appelait prendre date. Certainement en confiance, Hoarau a fait pareil qu’en août, ça a bien marché contre le Maccabi et Saint-Etienne. M

ais en pire puisqu’il a tenté de décrocher. Pas pour emmerder Diaby et M’Vila, les apparences sont parfois farceuses. Il a mis une mi-temps à piger que Blanc lui avait interdit formellement de se servir de ses pieds, heureusement sur les touches longues il a retrouvé toute sa tête. « Spirale négative d’accord, mais on se rend compte que le plus dur dans le foot c’est de marquer des buts, et qu’en équipe de France y a pas beaucoup de joueurs habitués à le faire. » Après tant de louanges, difficile de blâmer en priorité le seul attaquant de pointe. Et puis être atypique, c’est d’abord sauter sur les touches longues. Par contre, rater une reprise seul dans les six mètres en tombant à la renverse ou écraser une balle d’égalisation aux vingt mètres, ça s’appelle Le Havre, Gueugnon, Le Havre et PSG à 26 ans.

Un jour, Blanc cessera peut-être de découvrir les listes de Gasset en conférence de presse. Ce jour-là, il ne pourra plus se plaindre des joueurs qu’il aura lui-même choisi. « Blaise ? Joli prénom. »

Ligue 1 : Requiem for a guigne

18 millions, c’était trop cher pour un mec qui avait planté 18 buts en 23 matches de Liga. Autant en mettre 16 sur un mec qui en a mis 8 en 31 matches. Heureusement, il y a des bonus.

gign

10 juillet 2009 : « Lyon insiste pour Gignac : après une première offre de dix millions plus Piquionne, l’OL a proposé quinze millions d’euros pour le meilleur buteur du championnat. » A la rencontre de la meilleure recrue lyonnaise de la saison dernière.

– 1e journée, Monaco – Toulouse : 1-0.

95e : « Toulouse regrettera son manque d’ambition offensive en début de match. »

– 2e journée, Toulouse – Saint-Etienne : 3-1

39e : « Quel raté de Gignac ! Idéalement servi en retrait, l’international tricolore manque le cadre du gauche, alors qu’il avait la cage grande ouverte. »

67e : « Capoue intercepte au milieu puis donne à Sissoko qui trouve Gignac, ce dernier réussit un bon contrôle orienté, repique dans l’axe et décoche un puissant tir du droit des 25 mètres qui rentre avec l’aide du poteau ! »

– 3e journée, Lille – Toulouse : 1-1

38e : « Centre pour Gignac, à l’entrée de la surface. Ce dernier contrôle puis tire. Il est contré par Rami. »

– 4e journée, Toulouse – Valenciennes : 0-1

34e : « Gignac secoue la défense adverse. En costaud, il contrôle de la tête, écarte Tiéné avec un coup d’épaule puis dribble Bong dans la surface nordiste. La frappe qui suit fait briller Ndy Assembé, très concentré. »

– 5e journée, Nancy – Toulouse : 0-0

53e : « La frappe puissante instantanée de André-Pierre Gignac caresse le montant droit de Bracigliano. »

– 6e journée, Toulouse – Le Mans : 2-0

83e : « Gignac encore une fois !!! Machado lui transmet le ballon. Il fixe puis frappe à l’entrée de la surface. Ovono la sort du pied. Que d’occasions pour Gignac, malchanceux ce soir. »

– 7e journée, Lyon – Toulouse : 2-1

18e : « Gignac est tout près de doubler la mise. Sur une longue chandelle, il bénéficie d’un rebond favorable, protège son ballon devant Bodmer et se présente seul devant Lloris. Sa pichenette du droit passe au ras du poteau. »

– 8e journée, Toulouse – Lorient : 0-1

56e : « Gignac, profitant d’un bon service de Didot, enchaîne une série de dribbles devant les défenseurs lorientais. Avec la complicité d’un contre favorable, il reprend du droit. Parade d’Audard. »

– 9e journée, Toulouse – PSG : 1-0

77e : « Comme en équipe de France, Gignac progresse sur le côté gauche, se décale sur son pied droit puis tente d’enrouler sa frappe à l’entrée de la surface. Mais elle passe au dessus. »

– 10e journée, Lens – Toulouse : 0-2

30e : « Obstruction de Kovacevic sur Braaten. Sur le coup franc, Machado pique son ballon au deuxième poteau où est posté Gignac. Runje a senti le danger et boxe opportunément le cuir du poing. »

56e : « Action toulousaine conduite sur l’aile gauche. Gignac dévie le ballon dans la course de Sissoko qui bute sur la défense lensoise. Gignac récupère le cuir, réalise un bon crochet et enroule une frappe somptueuse du droit qui nettoie la lucarne.»

– 11e journée, Toulouse – Sochaux : 2-0

49e : « Sur un dégagement de Loustallot, Faty rate complètement son contrôle, le ballon lui passant sous le pied. Gignac, qui a senti le coup, se présente seul devant Richert qu’il ajuste d’une pichenette du droit.. » Et, 51e : « Sous la pression de Tabanou, Stevanovic rate sa passe en retrait vers Perquis. En renard des surfaces, Gignac intercepte et remporte son duel avec Richert, qu’il bat d’un tir du pied droit entre les jambes. »

– 12e journée, OM – Toulouse : 1-1

16e : « Servi côté gauche, Gignac parvient à s’infiltrer face à Hilton et repique dans l’axe. Des 20 mètres, l’attaquant place une frappe croisée à ras de terre qui file juste à côté du montant gauche de Mandanda. »

– 13e journée, Toulouse – Rennes : 3-2

63e : « Toulouse enfonce Rennes. Sissoko, encore lui, récupère le ballon à l’entrée de la surface rennaise mais Hansson tacle malheureusement pour Gignac qui reprend le ballon de volée. Douchez rate sa prise de balle et la sphère finit sa course dans le but. »

– 14e journée, Nice – Toulouse : 1-0

– 49e : « Parfaitement lancé dans la profondeur sur un long ballon de Berson, Gignac hérite du cuir aux 25 mètres et arme une lourde frappe sans contrôle qui manque le cadre pour quelques bons mètres. »

– 15e journée, Toulouse – Boulogne : 1-0

82e : « Luan déborde côté droit et centre en retrait. Gignac contrôle au point de penalty mais est repris par Soumaré. Il aurait pu mieux faire. »

– 16e journée, Grenoble – Toulouse : 1-0

72e : « Gignac est bien lancé dans la profondeur et parvient à résister au retour de Cesar. L’attaquant repique dans l’axe et enroule sa frappe de l’intérieur du pied droit, directement sur Le Crom… »

– 17e journée, Toulouse – Montpellier : 0-1

79e : « Gignac percute plein axe mais oublie ses coéquipiers une fois entré dans la surface alors que les attaquants étaient en supériorité numérique. »

– 18e journée, Auxerre – Toulouse : 1-1

77e : « Superbe contre lancé par les Violets ! Au bout de l’effort, Braaten sert Gignac, qui crochète et envoie une frappe enveloppée. Sorin détourne sur sa droite, décisif. »

– 19e journée, Toulouse – Bordeaux : 1-2

60e : « Gignac est parfaitement lancé dans la profondeur et crochète Ciani pour se présenter seul face à Carrasso. Mais l’attaquant se précipite un peu trop et frappe directement sur son ancien coéquipier ! »

– 20e journée, Valenciennes – Toulouse 1-3

80e : « Toulouse rate le coche ! Fofana est alerté au second poteau par Didot depuis la gauche, mais la tête plongeante du défenseur central vient heurter le poteau droit de Wimbée. Gignac hérite du cuir mais manque le cadre à bout portant… »

– 21e journée, Toulouse – Nancy : 0-0

74e : « Gignac s’introduit tout seul dans la défense nancéienne et, au panache, frappe. C’est à côté. Dommage, Gignac semble pouvoir faire seul la différence et ouvrir le score. »

– 22e journée, Le Mans – Toulouse : 1-3

56e : « Gignac de nouveau se signale et donne le tournis à ses vis-à -vis. Sa passe ne trouvera pourtant personne au final. »

– 23e journée, Toulouse – Lyon : 0-0

84e : « Gignac hérite du cuir dans la surface, il a quelqu’un au point de penalty mais il frappe. Lloris se couche. »

– 30e journée, Toulouse – Nice : 0-2

90e+3 : « Gignac ne lâche rien. Il dribble dans la surface et efface 3 défenseurs. Il frappe mais son tir manque de puissance. Ospina capte ce ballon tranquillement. »

– 31e journée, Boulogne – Toulouse : 1-1

68e : « Depuis l’entrée de la surface, sur la gauche, Gignac tente sa spéciale en enroulant fort du droit son tir en direction du petit filet opposé. Mais Bédénik est vigilant et capte le cuir. »

– 32e journée, Toulouse – Grenoble : 4-0

90e+3 : « Avec un Gignac buteur pour fêter son retour et un Tabanou, auteur d’un doublé, les Toulousains surclassent Grenoble, officiellement relégué en Ligue 2. »

– 33e journée, Montpellier – Toulouse : 1-1

21e : « Du côté de Toulouse, dés que le ballon est récupéré, on cherche Gignac par de longs ballons aériens. Jourdren semble se satisfaire de cette tactique. »

– 34e journée, Toulouse – Auxerre : 0-3

23e : « Gignac semble vraiment être revenu à son meilleur niveau et multiplie les nombreux appels dans la profondeur depuis le coup d’envoi. »

– 35e journée, Bordeaux – Toulouse : 1-0

84e : « Corner pour les Toulousains qui le jouent rapidement sur le coin gauche. Gignac réclame une faute adverse. A défaut de déclencher le sifflet de M. Duhamel, il reçoit ceux des spectateurs de Chaban-Delmas. »

24 buts et une 4e place en fin de championnat, Toulouse sait ce qu’il a dû à son buteur la saison passée. 150 tirs, 62 cadrés, 7 buts : cette fois-ci, le Téfécé sait ce qu’il doit à Moussa Sissoko.

Bonus

– Europa League, Bruges Toulouse : 1-0

88e : « Bonne phase de jeu toulousaine. Ebondo est démarqué sur le côté droit et place un bon centre qui passe devant la cage de Stijnen. Gignac est arrivé trop tard. »

FFF, Conseil fédéral : Ancêtre ou ne pas être

C’était Papy Courage.

Né le 29 mai 1835 ,ou 1935, à Béziers, on ne sait plus vraiment, Jean-Pierre Escalettes n’a qu’une trentaine d’années de moins que Lazare Ponticelli quand il commence à jouer au foot, au Bordeaux Etudiants club, peu après la guerre. Le football n’est pas un métier, mais une passion, voilà tout ce qui compte. C’est en substance ce que se diront les électeurs du district de Dordogne, de la Ligue Aquitaine mais aussi ceux du Conseil fédéral au moment de l’élire président de la FFF en 2005, à 70 ans à peine.

On dit aussi que la valeur n’atteint pas le nombre des années. Aux âmes bien nées, évidemment, mais Papy ne connaît pas Corneille, même s’il l’a presque cotoyé, il est prof d’anglais. Football amateur, football scolaire, football féminin, équipe de France, quelle que soit la langue, ça se joue toujours à onze contre onze. Autant tout gérer de la même manière.

L’oraison du plus fort

Raymond Domenech déjà en place, Papy n’a qu’à régler les affaires courante, et à  un certain âge, on connaît la courante. Lors de sa première année à la présidence du comité des fêtes de la FFF, tout se passe merveilleusement bien : à peine plus jeunes que lui, ses congénères Thuram et Barthez s’occupent de tout, le public vient à la parade. C’est deux ans plus tard que tout se gâte, y compris lui. Le comité des fêtes implose, mais Papy reste digne. De toute façon, depuis le passage à l’Euro il s’y perd souvent.

Soutenu par ses proches, Papy prend la courageuse décision de ne rien changer. La famille, c’est sacré. Mais, floué par le responsable animation et le directeur technique du comité, c’est affaibli qu’il vit ses derniers jours. Devant sa faiblesse, tous, proches et moins proches ont vivement souhaité que l’agonie ne dure pas. Même s’il laisse derrière lui souffrance et misère, il est probablement mieux là où il est. Une chose est sûre, même si Papy a déjà tout oublié, on ne l’oubliera jamais.

Escalettes show : Papy fait de la résilience

C’était le Truman chauve.

tribun

24 avril 2006. La retraite de Zidane et l’émotion d’un homme

« Je suis un peu triste. Ce n’est pas un scoop. »

18 juin 2006. Un début de Coupe du monde entre courage et confiance

« Je ne veux pas lui mettre de pression avec un objectif. »

« Ce contrat précise que si on fait un bon parcours, on discutera de l’avenir. Il faudra alors juger quel est un bon parcours. C’est évidemment subjectif. J’ai une petite idée, mais c’est au conseil fédéral de trancher. Un bon parcours, c’est d’abord qu’on joue mieux qu’actuellement et qu’on franchisse au moins le premier tour. »

9 juillet 2006. La vérité du terrain

Finale de la Coupe du monde, France-Italie : 1-1.

10 juillet 2006. L’expertise d’un spécialiste

« Zidane est un homme triste ce soir. »

14 juin 2008. Après France-Pays-Bas (1-4), Thierry Henry rassure

« Il reste une grosse possibilité de se qualifier. »

« Le but est toujours de se qualifier et de gagner l’Euro, pour l’instant, oui. »

« C’est toujours dur de retenir le positif dans un match où tu perds 4-1, mais on a évolué contre une équipe en réussite, et on n’a pas mal joué. Il ne faut pas baisser la tête, revenir à chaque fois et frapper à la porte. C’est ce qu’on a fait hier. Je rate mon lob devant Van der Sar, point barre. Ça ne m’a pas empêché de marquer ensuite. C’est comme ça. Il faut réagir. »

16 juin 2008. Le courage et la confiance d’un homme

Jean-Pierre Escalettes assure qu’il soutiendra le sélectionneur « jusqu’au bout » et souhaite son « maintien jusqu’en 2010 ». Mais, « c’est la vérité d’aujourd’hui ». « Bien sûr, il est plus facile de faire ce débriefing après une campagne victorieuse… Mais en ce qui me concerne, je soutiendrai Domenech jusqu’au bout, nous sommes un tandem. Je ne suis pas un homme déloyal, je ne dirai pas « Raymond, démission. » « Je suis pour son maintien jusqu’en 2010. Mais c’est la vérité d’aujourd’hui, d’autres paramètres peuvent entrer en considération. »

17 juin 2008. La vérité du terrain peut-être

Premier tour de l’Euro : France-Roumanie 0-0, France-Pays-Bas 1-4, France-Italie 0-2.

3 juillet 2008. Le courage d’un homme

« Le maintien de Domenech, c’est un maintien sous conditions, un point sera notamment fait après les trois premiers matchs de qualification pour la Coupe du monde 2010.

Raymond a admis avoir commis un certain nombre d’erreurs, maintenant il va pouvoir les corriger, y porter remède. Si on était allé chercher quelqu’un d’autre, il y aurait eu une phase d’adaptation. Les manques ? En premier lieu, il y a la communication du sélectionneur. Elle a été, par moment, désastreuse. Elle était trop personnalisée. Il y avait de l’agressivité, un manque de transparence… cette communication a été comme du vinaigre que l’on met sur une plaie. Il faut que ça change. D’ailleurs, Raymond a demandé à s’appuyer sur les services généraux afin de se faire idée. J’aurais également un rôle à jouer là-dedans. Maintenant, il n’a qu’une mission : se concentrer sur le terrain. Gommer les aspérités de quelqu’un de son âge, ce n’est pas évident. C’est un pari. On va tout faire pour l’aider avec sa volonté. On va faire une campagne extrêmement agressive au niveau des médias pour réconcilier l’équipe de France avec son public. Ça doit être le fer de lance d’une nouvelle équipe de France. Je vais d’ailleurs intervenir auprès des joueurs lors de notre prochaine rencontre. On va les mettre devant leurs responsabilités. Il faut qu’ils sachent ce qu’ils représentent, ce qu’ils doivent à leur public. »

4 juillet 2008 La presse avait dû mal comprendre

Libération : «Domenech sauve sa tête sous condition de résultats» «Si les Bleus de Domenech ne ramassent pas un minimum de cinq points lors de ces trois échéances-là Domenech est viré».

Le Figaro: Jean-Pierre Escalettes, est «très conscient de jouer une partie à hauts risques : si Domenech n’avait pas les résultats escomptés, il serait poussé dehors et le président avec lui, alors qu’il aimerait entamer un second mandat en fin d’année».

Le Parisien-Aujourd’hui en France : «Domenech repart à zéro» . La fédération a confirmé le sélectionneur «sans conviction».

La Gazetta dello sport : maintien «miraculeux» et euro «désastreux» .En Italie Roberto Donadoni a été viré malgré une qualification en quart de finale.

7 juillet 2008, la confiance d’une Fédération

«Le public est déçu par l’élimination précoce de l’équipe de France. En plus, l’affiche de rentrée (Autriche-France, le 6 septembre) est peu attractive.»
«L’équipe de France s’éloigne de son public, peut-on lire dans l’appel d’offres. Elle n’exprime pas suffisamment de valeurs humaines et relationnelles, dissuadant ses supporters de lui accorder un soutien inconditionnel
«Suite à la prise de pouvoir de l’argent et dans un contexte malsain (racisme, violence, tricherie), l’équipe de France occupe une place à part. Elle véhicule l’image de la France qui gagne et suscite le respect de ses adversaires

11 octobre 2008. La vérité du terrain

Autriche-France 3-1, France-Serbie 2-1, Roumanie-France 2-2

11 octobre 2008. le courage d’un homme.

«On verra… Je reste fidèle à ce que j’ai toujours dit à savoir qu’on fera le point après les trois premiers matches.
«Il y a eu une deuxième mi-temps rassurante, contre la Serbie et la Roumanie. Un jour, il faudra être bien pendant deux mi-temps, tacle Jean-Pierre Escalettes, qui n’est pas aussi prêt à s’exposer que l’été dernier pour soutenir son sélectionneur. Les conseils fédéraux sont toujours des conseils où les gens s’expriment. J’ai dit qu’on ferait le point au bout de trois matches, pour savoir si on a hypothéqué nos chances ou pas». Manifestement, avec deux points de retard sur deux leaders, ce n’est pas le cas. «On verra ce que nous diront nos amis».

15 octobre 2008. Les fantasmes d’un homme

Le conseil fédéral de la FFF a maintenu Raymond Domenech dans ses fonctions de sélectionneur de l’équipe de France, mercredi, a indiqué son président Jean-Pierre Escalettes au siège de l’institution. «Il n’y aura pas d’arrêt sur images…», dit Escalettes. « Raymond Domenech a gommé certains aspects difficiles de sa communication, avec humilité et réalisme» «parcours correct, avec deux matches à l’extérieur, sans plus», «Mais nous n’avons pas hypothéqué nos chances». «On aurait pu s’en tenir à ça, mais deux choses ont fait pencher la balance de façon beaucoup plus forte : c’est ce qui s’est passé sur le terrain»
« Ils veulent aller en 2010 avec leur coach »
« Je pense à la deuxième mi-temps contre la Serbie, et au miracle de Constanta, avec 67% de possession de balle, des occasions, un football généreux tourné vers l’avant. Il s’est passé quelque chose» «Gérard Houllier disait :  »c’est dans l’adversité que naissent les grandes équipes ». Nous l’avons connue, cette adversité. Il y a eu une campagne de presse comme je ne l’ai jamais vu, des blessures successives jusqu’à la dernière minute, avec notre capitaine Patrick Vieira, un début de match catastrophique. Mais il y a eu un coach qui a su dire ce qu’il avait à dire. Il y a eu une révolte technique aussi. Ceux qui vivent dans cette équipe vous le disent : c’est la vérité, il y a adhésion des joueurs. Ils veulent aller en 2010 avec leur coach». Changer de sélectionneur à un tel moment «serait criminel, maintenant que la machine est lancée».

28 mars 2009. Le fatalisme d’un homme

« Raymond Domenech reste le mal-aimé ? Oui, ça ne change pas. Je me demande si ça changera un jour. Bon, Raymond, c’est comme ça. C’est une figure controversée. Il le restera jusqu’au bout. Peut-être même que, d’un certain côté, il ne déteste pas ça. Je n’en sais rien. »

11 novembre 2009. Les certitudes d’un homme

« On va se qualifier. Ce n’est pas un optimisme béat, mais l’expression d’une énorme volonté. Une élimination n’aurait pas de conséquences économiques pour la Fédération mais serait un échec, difficile à digérer sportivement et mauvais pour l’image du football français. Pour Domenech, c’est comme pour les joueurs : on prend les matches comme ils arrivent et après on avisera. Le Conseil fédéral se prononcera. Ce que je peux vous assurer, c’est qu’on n’a pas abordé le problème. »

18 novembre 2009. L’expertise d’un homme

« Il y a eu des années très difficiles, de galère par moment, et puis il y a eu ce suspense final, presque insoutenable et puis ce but de la délivrance. Je crois que sur la qualité de l’équipe, on mérite d’aller là-bas mais je comprendrais que les Irlandais soient frustrés ce soir. Parce qu’il faut être sportif et reconnaître que l’on a été un peu tétanisé par l’enjeu. L’équipe de France n’a pas développé son jeu comme elle aurait dû et comme je pense qu’elle aurait pu le faire (…). Nous n’avons pas eu beaucoup de chance au cours de la phase de qualifications, et là ce soir on fait quelque chose de beau pour le football français (…). Mais chaque fois que nous entrons par la petite porte, chaque fois que l’accouchement est difficile, que ce soit en 2000 ou en 2006, on prouve que l’on peut aller plus loin. »

18 novembre 2009. Les leçons d’un juriste

Les fautes d’arbitrage font partie du jeu. Le match disputé par l’équipe de France « était un mauvais match et les Irlandais, sur cette rencontre, sur ces 120 minutes, avaient certainement plus de qualités que nous. Ils auraient pu, et ils pensent qu’ils auraient dû, aller en Afrique du Sud. Mais ça ne se juge pas comme ça. Un jour, ça penche d’un côté, l’autre jour, de l’autre côté. Il faut l’admettre, c’est la loi du sport. » « On ne peut pas tricher » mais « dans tous les sports collectifs, (…) on a un peu tendance parfois à essayer d’être un peu en marge des lois, et l’arbitre est là pour remettre les gens à leur place. C’est le sport. »

19 novembre 2009. La compétence d’un homme

« Mon sentiment, il est mitigé. Premièrement je retiens l’essentiel, la qualification. De 1996 à 2010, la France n’a manqué aucun rendez-vous, bravo messieurs, joueurs et staff, qui ont permis cette pérennité. Le deuxième point que partage tout le monde, c’est que le parcours a été très, très laborieux. Avec un final qui a été décevant, parce qu’on a eu l’impression que nos joueurs ont eu un bon résultat à Dublin qui, paradoxalement, a semblé les avoir traumatisés, pétrifiés. On ne peut pas dire qu’on ait mal joué, on peut dire qu’on n’a pas joué. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un grand joueur

« Le fait qu’on ait tout à perdre nous a bloqués. On dit que nos jeunes joueurs sont inexpérimentés, c’est vrai. Très peu ont connu une Coupe du monde. Et d’autres y vont pour la dernière fois. Il faut tirer l’enseignement des réussites et des échecs : tous ces joueurs ont touché du doigt ce qu’était une Coupe du monde, ça marque une carrière. Ils ont découvert cette peur qui vient de l’enjeu. On n’a pas positivé. Il restait 60 minutes pour marquer un but après celui des Irlandais. Mais on ne s’est pas dit ça, on s’est dit « merde, on ne va pas en mettre » et quand on se dit ça, on n’en marque pas. Mais l’équipe sera, je suis sûr, beaucoup plus performante. Heureusement, sinon c’est la porte ouverte à tous les déboires. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un cuisinier

« Qu’on arrête d’en faire un plat ! C’est une faute d’arbitrage favorable. Est-ce la première ? La dernière ? Certainement pas. Quand Shay Given accroche le pied d’Anelka, l’arbitre dit « pas penalty ». Quand Lloris fait moins que ça à Belgrade, il est expulsé et il y a penalty. Il n’y a pas de vidéo. Une fois ça vous aide, une fois ça ne vous aide pas. »

19 novembre 2009. Les menaces d’un homme

« Il faut n’avoir jamais joué au foot pour ne pas savoir que ces choses arrivent : on s’attend au coup de sifflet et il n’arrive pas. Dire tricherie, tricheur… Que les gens regardent dans le monde, des tricheries je pourrais en trouver d’autres… Ce que je retiens, c’est une qualification heureuse, chanceuse, mais pas de triche. C’est une erreur d’arbitrage favorable, d’autres n’ont pas été favorables et on n’en pleure pas. »

19 novembre 2009. La confiance d’un homme

« Que les choses soient claires : Raymond Domenech, et on nous l’a reproché, a été reconduit dans ses fonctions pour nous qualifier au Mondial-2010. Je ne vois pas comment, au point de vue moral, lui dire « tu es un gentil petit garçon, tu dois laisser la place à un autre ». Et j’imagine mal Arsène abandonner Arsenal… Raymond a un combat jusqu’en 2010, je respecte mes contrats, même si ce n’est pas facile avec la pression autour. »

19 novembre 2009. La lucidité d’un homme

« Que les choses soient bien claires, un Patrick Vieira guéri, jouant régulièrement dans un club, pas forcément dans son club actuel (Inter Milan), et arrivant à un excellent degré de forme, est important pour l’équipe de France. Il est important par son expérience, sa qualité, son aura et c’est un meneur, pas au sens aboyeur, mais c’est un exemple. Dès qu’on voit cette tour de contrôle, attaquant tous les ballons, avec lui l’équipe est entraînée. Il ne peut prendre la place de personne : il faut qu’il joue, qu’il joue, qu’il joue, qu’il redevienne le Patrick Vieira qui meurt d’envie d’aller à la Coupe du monde. C’est un morceau de volonté, je le connais. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un gynécologue-obstétricien

« L’accouchement a été très très difficile, la délivrance d’autant plus appréciée. On a tout connu, quelques hauts, beaucoup de bas, des moments difficiles, des matches laborieux, des fautes d’arbitrage dans un sens et dans l’autre. Mais on a fait contre fortune bon coeur, et le 18 novembre, tard le soir, la lumière verte s’est allumée, tant mieux pour le football français. »

19 novembre 2009. La lucidité d’un homme

« On n’ira pas la peur au ventre car si hier soir on avait tout à perdre, là-bas, on aura tout à gagner. »

19 novembre 2009. La cohérence d’un homme

« On a eu deux années galères. On était tétanisés et on n’a pas su développer notre jeu. Je comprends que les Irlandais soient frustrés. Il faut oublier ce soir et s’en servir pour l’avenir. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un prof

« Il faut savoir prendre ce match avec philosophie. Le football se joue sur des petits détails. La qualification est toujours belle, et je ressens une grande joie. »

19 novembre 2009. Les calculs d’un stratège

« Rappelons aussi que nous n’avons pas eu la chance avec nous pendant les qualifications. Aujourd’hui, on va à la Coupe du monde. C’est beau pour tout le football français. Beaucoup de joueurs méritent d’y aller. Et puis, on a déjà prouvé que lorsqu’on se qualifie par la petite porte, on peut aller très loin en phase finale. » La suite on la connaît.

Allemagne-Angleterre : Ozil was born

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Le meilleur joueur allemand s’appelle Lahm, son adversaire l’Angleterre et sa star Capello. Ça veut dire quoi ?

Pour la première fois de son histoire, l’Allemagne se présente en huitièmes de finale d’une Coupe du monde sans Beckenbauer, Rummenigge, Brehme, Voller, Matthaus, Klinsmann, Kahn et Ballack. Un gros risque pris par le sélectionneur allemand, dont le nom échappe à tout le monde, mais ça ne durera pas. Car le risque est calculé puisque les cadres ont tous été remplacés par Schweinsteiger.

Si on ajoute la nouvelle perle de l’entrejeu, dénommée Ozil, capable d’au moins une bonne performance tous les deux matches quand l’adversaire s’appelle l’Australie et le Ghana, la Mannschaft a de sacrés arguments. Les mauvaises langues seraient tentées d’insister sur la performance serbe de la deuxième journée. Elles auraient tort, la Serbie ne s’est inclinée que contre l’Australie et le Ghana, les deux grosses équipes du groupe. En plus, l’Allemagne jouait à dix depuis près de trente secondes quand elle a encaissé le but, puis elle a raté un penalty et plein d’occasions. L’apanage des grands joueurs, sans aucun doute, Podolski profite d’ailleurs de l’occasion pour remercier à nouveau le Bayern de lui avoir permis de retourner à Cologne. C’est aussi la Serbie qui a tenu en échec les hommes de Domenech en 2009. Pas n’importe qui, donc, pas de nivellement par le bas.

Belle et c’est Bastian

L’Allemagne, ses brutes et son jeu chiant mais efficace ne disparaîtront donc jamais, même si on les remplace par des petits gabarits qui jouent à une touche de balle. Car l’Allemagne 2010, c’est aussi un joli mélange de joueurs chevronnés et de clubs qui le sont à peine moins. Ozil, Khedira, Friedrich, Schalke 04, Werder Breme, Stuttgart, Cologne, pour un peu Klose serait presque titulaire en club.

Le seul point faible de cette équipe, qui compte tout de même son Brésilien naturalisé, et Neuer, qui ferait presque oublier Kahn et Lehmann, serait donc son ossature munichoise. Le Bayern peut-il réapprendre la défaite à l’Angleterre après lui avoir apprise en club, voire être champion du monde ? Tout dépend si Robben et Ribéry sont rétablis, et si Muller et Badstuber ont brillé contre Lyon et l’Inter. Quoiqu’il arrive, tout sera cette fois jouable puisqu’il n’y aura pas Mourinho en face, juste Fabio Capello et David James.

Henry, Evra, Abidal : Le grand déballonage

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On n’en avait rien à foutre d’entendre Evra et Abidal, on a quand même écouté Henry. L’humiliation continue maintenant.

Le Vestiaire vous avait conté après France-Chine ce que ferait Henry de sa dernière compétition de haut niveau : un gros bordel. Nous n’avions, en revanche, pas prévu qu’il continuerait de se ridiculiser à son retour. Il ne manquait plus que des larmes, mais il n’en aura pas car il s’en tape, mais n’allez pas croire que tout ça n’est que pour se poser en victime. Le plus grand attaquant de l’histoire du football français a donc livré ses quatre vérités hier soir. Des vérités vertigineuses. 

« Je me suis senti écarté. » Le scoop est retentissant. Qui aurait cru qu’après son lynchage de France-Irlande, sa grosse saison barcelonaise, l’amour de Domenech pour ses cadres, la grosse demi-heure disputée sur six matches et le don de son brassard à un gamin surdoué, qu’ Henry n’était plus l’indiscuté capitaine de la sélection ? Mais la plus grosse surprise est sa lecture sociétale des problème de l’équipe de France.

« Monsieur Tigana me faisait ramasser les ballons. Aujourd’hui, c’est fini. » Henry ne supporte donc pas que Ribéry ne lui ait jamais ciré les pompes. Qui l’eut cru, Henry a le boulard et il y a une fracture entre les jeunes et le vieux. Une analyse avant-gardiste difficilement décelable il y a deux ans, quand le déjà exemplaire Evra et son pote Vieira se foutaient sur la gueule à l’Euro 2008. Autant écarter Benzema.

« La fierté d’un homme en prend un coup. » Qui l’eut cru, Henry n’a quasiment parlé que de lui durant une demi-heure d’interview diffusée, il ne voulait que rajouter une participation en Coupe du monde à son palmarès et sa carrière est finie depuis mai 2009. Lizarazu, Desailly et Thuram sont rassurés, leur humiliation n’en est restée qu’au terrain. C’est pas si grave, Canal lui a signé hier son premier contrat.

Afrique du Sud-France : C’était le Domenech Show (1/2)

Le Vestiaire republie aujourd’hui le premier épisode de la véritable histoire de Domenech à la tête du football français. Celle où les incohérences prennent tout leur sens, où le foutage de gueule est professionnalisé.

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Comment ne rien gagner et faire n’importe quoi peut permettre d’accéder aux plus hautes fonctions.
Voici l’histoire d’un homme livré à lui-même, seul contre tous : le premier héros de téléréalité sportive.

L’histoire commence en 1993. Domenech est repéré lors d’un casting sauvage des plus classiques par Jean Fournet-Fayard. Le président de la FFF n’en est pas à son premier coup d’excellence, c’est lui qui a mis Houiller à la tête des A. Il repartira avec au lendemain de France-Bulgarie. Ce qu’il aime chez Raymond, c’est sa moustache et la principale ligne de son CV : fraîchement viré manu militari par son premier vrai patron, Jean-Michel Aulas. C’est un premier signe très favorable. Pas encore assez médiatique, il hérite logiquement de l’équipe de France Espoirs et sa faible exposition (le câble ou Canal+ en crypté) pour se faire les pieds. Il y restera 11 ans. Le bilan des Bleuets est flatteur : deux titres en dix ans (vainqueur du tournoi de Casablanca 1999 et du festival espoirs de Toulon en 1997), avant la gloire de 2004 et son second Toulon. Un marche-pied vers le stade supérieur : ses échecs multiples sont un gage probant, il a même flingué plusieurs générations (Henry lors du Italie-France 1999). Il est prêt pour le prime time.

La vraie vie de Raymond

Lors de son entretien d’embauche, Domenech oublie son CV à la maison et passe pour l’homme idéal auprès de Simonet, pour le candidat de la DTN face à Tigana et Blanc. Sa première conférence de presse est son premier foutage de gueule surmédiatisé. Le premier d’une longue série, le public aime, les journalistes aussi. « Quelles sont les grandes lignes de votre projet ? » « C’est simple : il faut gagner des matches. » A partir de là, c’est l’escalade. Avec l’équipe de France A, il trouve enfin un jouet à sa mesure. Il veut tout tenter pour ridiculiser le football français le plus longtemps possible. La production lui donne carte blanche, il ne va pas se faire prier. Landreau le comprendra un peu tard, il n’existe pas de relation filiale à la télé. Tout ça c’est du cinéma. On fait clairement comprendre à Domenech l’étendue du challenge : « Les résultats, on s’en fout, seule compte l’audience. »

Il commence fort. Interdire les walkman et imposer les protège-tibias à l’entraînement, même une équipe de DH insulte l’entraîneur au bout de deux jours. Il impose une intransigeance dont il se moque éperdument. Il discute avec les joueurs un par un sans écouter leurs avis. Mais ça lui donne un côté humain pas dégueulasse. Il convoque même Luyindula. Mais Raymond veut plus. Il veut se faire tous les cadres. Thuram et surtout Zidane sont retraités. L’occasion de liquider la génération Jacquet est trop belle. Le talent et la persévérance agissent : ils cèdent aux sirènes du génie rapidement. Il fait croire à Zidane qu’une deuxième étoile ferait joli sur sa robe de chambre. En réalité, la Coupe du monde 2006 doit être leur fiasco final, il va tout mettre en oeuvre pour y parvenir.

L’audience, pas encore la correctionnelle

Il commence donc à se priver de certains indiscutables : Pires et Giuly, notamment, sous couvert d’une banale histoire de rancune. Personne ne relève, les joueurs concernés sont inaudibles, les deux premiers devenant même des récurrents de l’antenne de RMC, il y a même un club Pires sur Europe 1. Il réinstalle les papys dans leur fauteuil, regonfle leur égo et les emmène vers la Coupe du monde. « Rendez-vous le 9 juillet. » Sa pointe d’arrogance l’avait beaucoup amusé, elle passera finalement pour de la compétence. Les matches de préparation confirment pourtant ses prédictions : Zidane et Thuram n’avancent plus, Vieira s’agace sur le côté droit, Barthez et Coupet se tirent dans les pattes grâce à lui. Mais la mécanique s’enraye une première fois avec la blessure de Cissé. Djibril, qui pourrait être plus dangereux sur une jambe, doit être écarté. L’indigne France-Suisse est une mise en bouche appétissante, le très vilain France-Corée est un régal, mais le Togo est vraiment trop mauvais, Kader Touré n’arrive même pas à prendre une fois Thuram de vitesse. Le sélectionneur s’inquiète, il a vu les matches du Brésil, ça lui rappelle furieusement quelque chose.

Et puis, la machine s’emballe. Les joueurs s’organisent sur le terrain, Zidane se remet à courir, l’équipe est solide. Les vieux ont repris le pouvoir, Domenech voit son oeuvre lui échapper. Il regrettera ad vitam eternam que Zidane ait été si poli le matin de France-Brésil. Un mot de trop et il l’envoyait avec plaisir en tribunes. Déçu, il tape quand même dans la main de Thierry Henry après le match. Heureusement arrive France-Italie, la fin est enfin à la hauteur. Vieira se blesse, l’occasion est encore trop belle, il fait rentrer Alou Diarra, la ficelle est grosse mais tient. Zidane sort expulsé, son jubilé est terni à jamais, Domenech sent que la chance tourne, c’est le plus beau jour de sa vie. Surtout qu’avec une finale, on lui offre deux ans de bonheur supplémentaires. Ca ne sera pas de trop, Thuram est encore debout.

France-Mexique (1/3) : Aztèque et sans lubrifiant

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Alors que se fomente l’exécution de Domenech par une presse loin d’être incompétente ou hypocrite, au choix, Le Vestiaire organise sa défense. Première instance : le récit des témoins.

Lloris. Ne critiquera plus Cris et Boumsong et va apporter toute la doc nécessaire à une naturalisation de Cleber Anderson, il n’y a pas de raison, il ne faut pas quatre ans pour s’en rendre compte.

Sagna. Il s’est rendu compte que si Evra défend mal, ce n’est pas parce qu’il attaque bien. Il a donc décidé de faire pareil et ça n’oblige heureusement pas à faire une passe décisive, qui eut été le premier bon centre en quatre ans.

Gallas. Bien tenté, mais une première sélection en octobre 2002 ne permet pas de tutoyer Desailly et Blanc. Tout juste d’être associé à Thuram, mais c’est lui qui décide du niveau. Depuis quatre ans, Thuram n’est plus là et il est un âge où défendre en reculant devient plus qu’un hobby. Mais William hésite, il aime aussi marcher et dégager en touche entre amis.

Abidal. L’Italie 2008 avait au moins eu cet avantage de lui offrir une expulsion. Là, non, c’est donc la double ablation. Le Vestiaire vous a déjà tout raconté, et ça remonte à plus de quatre ans.

Evra. Il n’est pas capitaine depuis quatre ans, mais quand un Mexicain fonce sur Abidal, il défend comme un enfant de quatre ans.

Toulalan. Au bout de quatre ans, il a acquis les bons réflexes : faire des transversales et prendre un deuxième carton jaune quand ça tourne mal.

Diaby. Vieira avait raison de dire qu’il se voyait en Diaby. Il n’a pas dit si c’était à Arsenal, à Cannes, ou le Vieira d’aujourd’hui, mais ce n’était pas celui d’il y a quatre ans.

Govou. Son doublé contre l’Italie en 2006 avait fait capoter son transfert au PSG. Après quatre ans de travail acharné, ça devrait enfin se faire.

Valbuena. Quatre ans.

Ribéry. Ces quatre dernières années, le sauveur des qualifications a bien participé à l’Euro et au Mondial.

Malouda. Si Domenech ne le supporte plus depuis quatre ans, c’est qu’il y a une raison. S’il a été le meilleur contre le Mexique aussi.

Anelka. Quelle trajectoire pour le joueur formé à Fenerbahce il y a quatre ans. Bolton puis Chelsea : la prochaine Coupe du monde sera la sienne.

Gignac. Domenech l’a élu successeur d’Anelka et Henry. Trois humiliés, le compte est bon. Ca ne durera pas quatre ans.

BONUS

Wenger, 56e minute : « Ils jouent à quatre attaquants maintenant les Mexicains.»

J.-P. : « Alors qu’une ola se prépare ! » Ohé ! H… de p… ! « Pas du tout, c’était pour le dégagement français.»

Springboks-France : La carabine Aplon

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Par notre spécialiste rugby Peyo Greenslip Jr

Le Super 14 est finalement un tout petit peu plus fort que son homonyme français, pourtant au Top. Les champions d’Europe sont finalement un tout petit peu plus nuls ques les champions du monde. Mais y a-t-il vraiment du rugby en Europe ?

Quarante-neuvième minute, le nouveau petit prince du rugby français, accessoirement demi d’ouverture, assure parfaitement sa passe aux mollets de son capitaine, qui rate de peu son aile de pigeon, mais parvient quand même à servir un ailier sud-africain, qui n’a alors que 90 mètres à parcourir. Poitrenaud, bien placé en couverture, peut tranquillement admirer la fréquence de son vis à vis au moment de déposer le ballon dans l’en-but tricolore. Quel plus beau symbole que les trois meilleurs joueurs français donnant leur pleine mesure à l’unisson ?

Spring boxe

Il ne faut pas s’y tromper, à une grosse quinzaine de conneries près, les Français ont joué à leur meilleur niveau, le même qui leur fit dominer les grosses équipes européennes il y a quelques mois. Samedi, Irlandais, Anglais et Gallois auraient encore pris une volée par les Bleus, pour la simple raison que ces nations ne valent plus rien ogive entre les mains. Curieusement,  notre spécialiste avait cru bon de ne pas se réjouir d’un Grand Chelem acquis contre personne par une équipe sans âme et autant de joueurs valides. Il reste un peu de temps pour renaître, pour se souvenir qu’il y a longtemps, un homme que l’Hexagone a oublié malgré ses lunettes, bâtissait des murs avec les paupières de Betsen et la prostate de Pelous. Ça jouait pas, ça gagnait peu, mais ça évitait les branlées. Désormais, ça essaie de jouer, mais c’est naïf comme Bastareaud dans une soirée table de nuit.

Le Crabos pince dort

Puisque conquête, défense et discipline sont redevenus des mots tabous, comme en 1992, peut-être que le Midol n’aurait pas dû faire croire que les Bleus étaient une grosse équipe. Ça aurait évité aux tricolores de se Reichel, mais au moins Lièvremont n’est pas dépaysé et continue d’entraîner les moins de 21 ans. Pas de joueur par joueur donc, Parra et Millo-Chlusky pourraient mal le prendre, Szarzewski se ferait surnommer Gonzo et  Domingo chercherait des Poux à Mas. Pas un mot de plus, non plus sur Mermoz et Marty, ni sur Sella, Glas, Traille, les Boniface ou Jean-Pierre Lux d’ailleurs. Vincent Clerc va finir par apprendre à jouer du Vuvuzela.

Coupe du monde, France-Chine :
Henry cantonné

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Ce n’est pas un hasard si les plus grands joueurs ratent leur sortie. La maladie du bulbe fait décidément des ravages.

Le Vestiaire le pensait et le pense toujours. Thierry Henry restera pour toujours le plus grand buteur français de ces vingt dernières années et le deuxième mondial. Il aurait pu réussir sa sortie, comme Blanc ou Deschamps, il a choisi de la rater comme Lizarazu, Desailly, Thuram ou Vieira. Il aurait pu la rater avec fierté, il a choisi l’humiliation. Moins que Vieira, quand même, qui aura offert son froc à Domenech jusqu’à la dernière seconde, mais ça ne valait même pas un pacte.

New York Titi

Le football est ainsi fait qu’à 31 ans, une carrière est finie, la saison suivante doit être la dernière. La règle est immuable et a frappé Henry comme tout le monde. Seuls les dieux ont droit à des dérogations. Mais au sortir de la meilleure saison de sa carrière, la dernière donc, il a voulu en remettre une couche. La couche, il en avait bien besoin, mais qu’extra-sportivement. Sans doute aveuglé par le niveau d’Anelka, Gignac et Cissé, il s’est vu encore triomphant. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un bleu comme les autres, sauf qu’il est remplaçant. Desailly, Lizarazu et Thuram n’auraient jamais accepté ça, optant plutôt, au choix, pour une bonne vieille erreur de placement ou un geste défensif bien pourri devant Zagorakis.

Des gags à Togo

Mais Henry n’est pas défenseur, au pire, il perdra tous ses ballons et n’arrivera pas à franchir Sergio Ramos. C’est déjà pas mal, mais ça peut arriver à tous ses partenaires coté droit ou dans l’axe. Car c’est l’autre aiguille dans son melon : Gignac est espéré par le peuple, comme si les infirmeries toulousaines étaient plus chaleureuses que les travées du Camp Nou.

La seule chance d’Henry sera de prendre le pouvoir après la défaite contre l’Uruguay, juste avant celle du Mexique, comme Zidane le fit après le Togo en 2006. Mais Ribéry, Malouda, Makelele, Vieira, Thuram et Henry s’appellent aujourd’hui Ribéry et Malouda. Et Zidane ne s’est jamais appelé Yoann. Par contre, il pourra toujours essayer. Foutre la merde, ça coûte pas plus cher.

Coupe du monde : Michael, oh Wayne !

Messi, Drogba, Di Natale et même Higuain : tout le monde a plus marqué que Wayne Rooney cette saison. Pourtant, le meilleur joueur de Premier League, c’est lui. Pourtant, le futur Ballon d’Or, c’est lui. A croire que Michael Owen serait devenu son remplaçant, même à Manchester. Tout ça n’est pas qu’une histoire de campagne Nike sponsorisée par Adrider. Sinon, il serait bedonnant, mal rasé, dépressif et vivrait désormais dans une roulotte en banlieue. De surcroît, tout ça serait la faute de Ribéry, qui aurait intercepté une passe à destination de Walcott. La preuve.

Domenech Show : Le concile de trente

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Prudence est Lemerre de sûreté : jamais l’équipe de France n’aura attaqué un Mondial avec autant de fraîcheur et d’atouts. C’est normal, puisqu’ils sont encore 30. Les règlements de la FIFA ont changé pendant que Domenech se pavanait en Ferrari.

Lloris. Pour lui, la préparation n’est pas à Tignes, mais à Lyon. Indiscutable.

Mandanda. Il était numéro 1 et attendu, il est numéro 2. Indiscutable.

Carrasso. Le deuxième meilleur gardien de France. Indiscutable numéro 3.

Landreau. Chouchou de Domenech, qui le rappelle à la surprise générale et lui offre un deuxième tour en hélico. Indiscutable.

Sagna. Il défend bien, il attaque bien et préfère Stoke et Porto aux matches européens et internationaux. Indiscutable.

Fanni. On l’a vaguement vu jouer une fois, donc comme d’habitude, il payera à boire. Indiscutable.

Réveillère. Une belle épopée européenne, puisque seuls Ronaldo, Trémoulinas, Altintop et Olic ont déjoué sa science du hors-jeu. Indiscutable.

Evra. Tremoulinas et ses conneries qui donnent la qualif’ à Lyon, c’est un peu tendre. Pat, c’était contre le Bayern et en plus il a trouvé Ronnie les yeux fermés en huitièmes. Indiscutable.

Clichy. Sylvestre était au Camp Nou, lui aussi. Indiscutable.

Gallas. Domenech compte sur son taulier avant qu’Arsenal décide de ne pas prolonger le contrat de ses mollets. Mourinho rappelle qu’il était son pilier en 2005 et qu’on est en 2010. Indiscutable.

Abidal. France-Italie, 24e minute, et il ne sortait pas d’une saison de blessures. Indiscutable.

Squillaci. C’était Escudé ou lui, Escudé a plus joué. Indiscutable.

Planus. Ciani n’a pas été si mauvais contre l’Espagne, mais Planus présente l’avantage d’avoir été blessé pendant trois mois. Indiscutable.

Rami. L’Equipe parlait justement de sa fin de saison moyenne ce matin. Indiscutable.

A. Diarra. Le pilier de Bordeaux n’aura jamais une aussi belle occasion de sympathiser avec Fanni. Indiscutable.

L. Diarra. De toute façon, Pellegrini n’y connaît rien pour ne plus le faire jouer. Indiscutable titulaire.

Toulalan. La Toul en défense centrale, c’est comme si c’était écrit. Indiscutable, et il jouera au milieu.

M’Vila. Enchanté, votre prénom c’est quoi ? Indiscutable.

Diaby. C’est bon, Vieira a compris. Indiscutable.

Malouda. Une saison ébourrifante, la forme de sa vie : c’est bien connu, on se met à réussir ses centres en équipe de France à 35 ans. Indiscutable.

Valbuena. Il a pleuré en apprenant la nouvelle, il jouera le troisième match de poule avec une couche. Indiscutable.

Gourcuff. Zidane y va marquer. Indiscutable.

Govou. Ca va venir, un jour. Indiscutable.

Ben Arfa. C’est bon, Benzema a compris. Indiscutable.

Ribéry. Sa pire saison en club depuis quatre ans se terminera par une finale de C1 sans lui et peut-être une mise en examen avec lui. Indiscutable.

Briand. « Benzema n’est pas si loin du groupe France et on peut rappeler un joueur hors liste jusqu’au 1er juin. » Indiscutable.

Henry. « Si Pedro est meilleur, c’est lui qui doit jouer. » Indiscutable.

Anelka. Dans cadre, il y a tir cadré. Indiscutable.

Cissé. Mentalement, c’est le plus fort. Pour le reste, c’est toujours le même. Mais comme on dit, la Grèce doit. Indiscutable.

Gignac. Les Féroé et l’Autriche ne joueront pas le Mondial, Rennes et Sochaux non plus. Indiscutable.

Escalettes Show : Nous nous sommes tant Aimé

tribun

C’était le 14 novembre 2009, les éditions Le Vestiaire publiaient la première anthologie de Papy courage : « Domenech chauve, le Croke mort. » Depuis, Papy est entré en phase terminale. A un mois des derniers sacrements, son testament a été ouvert.

Papy courage, ce n’était pas que l’amicale des anciens hussards noirs de Ribérac, c’en était le président. Le boss : « Laurent Blanc est sous contrat jusqu’en 2011. Il reste quatre matches de Ligue 1, il faut le laisser travailler en paix. Après, il décidera. »

Un président de comité des fêtes, ça doit aussi se montrer ferme et autoritaire. Ça prend les choses en mains. « Cette équipe n’exprime pas tout le potentiel qu’elle a. On attend le déclic. On croyait l’avoir trouvé en battant l’Irlande chez elle, mais au retour on a eu cette baisse de tension. »

Bien sûr, dans Papy courage il y avait courage et surtout maîtrise et compétence : « Pour des raisons que nous n’avons pas encore élucidées. »

Un président de comité des fêtes sait s’entourer et féderer. « Les Bleus sont en difficulté. Il y a des joueurs blessés, d’autres qui ne jouent pas dans leurs clubs respectifs », « Alors là, je vais être féroce… Annoncer le futur sélectionneur avant le Mondial leur servira peut-être d’excuse, passons… C’est leur Coupe du monde, qu’ils la jouent. »  Féroce.

Papy savait valoriser les leaders jusqu’à les mettre sur un piédestal : « Ribéry, on attend toujours de le voir retrouver son meilleur niveau. Il a été longtemps blessé, après il n’était pas bien dans sa tête, il voulait partir au Real Madrid… Vous savez les joueurs, ce sont des divas. »

Youpi youpi Yade

Un président de comité des fêtes, c’est loyal et fidèle. Ça ne lâche pas son sélectionneur : « Le plus gênant, c’est quand Rama Yade dit qu’il va falloir revoir tout ça. On en est tous conscients, on va changer de sélectionneur et de structure après la Coupe du monde mais maintenant, ce n’est pas le moment. » Ça le soutient publiquement un mois plus tard sur un plateau de Canal, enfin via une video pré-enregistrée. Le dimanche soir, à 20 heures, c’est Maguy : « Raymond, comment tu as fait pour supporter toutes ces critiques ? » Sourire et haussement de sourcil veulent parfois dire que celui qui pose la question possède la réponse ou qu’il est juste gâteux. Peut-être même sans le savoir. Mais sait-il vraiment qui est Gallas quand il affirme « encore une tuile, c’est inquiétant de voir qu’il s’est reblessé, il y a certainement un risque pour la Coupe du monde ».

Un président de comité des fêtes, ça montre l’exemple. Du coup, c’est parfois un brin nationaliste, au mieux, mais jamais xénophobe. « Si 4 ans après la Pologne et l’Ukraine (organisateurs de l’Euro 2012, ndlr), l’UEFA peut avoir l’Euro dans un pays sûr, un pays stable, avec un patrimoine culturel comme le nôtre, elle viendra en France sans souci et sans crainte et c’est ce qu’on veut leur offrir. »

« La seule chose qui est sûre, c’est que le sélectionneur sera français. Et si je ne disais pas que l’entraîneur du champion de France en titre, champion du monde qui plus est, ne fait pas partie d’une liste de dix ou douze noms, on se foutrait de ma gueule. »

Hémisphère Sud : La Super manne

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Les VI Nations et le Stade Français ayant fait relâche ce week-end, notre spécialiste rugby a quitté Cardiff en voiturette de golf pour aller voir un match de Super 14.

De notre correspondant spécial à Whakapapa Village

Peyo Greenslip, comme son père, gendarme, n’avait pas encore de moustache sur le torse quand le professionnalisme a accouché, comme sa mère, porteuse, de cet assemblage bancal d’abord baptisé le Super Douze (prononcez « twelve »). Le petit bigourdan se levait alors la nuit, au milieu de ses rêves mouillés, admirer ces hommes d’un autre monde pratiquer un sport qui ne serait jamais le sien. Et puis, Peyo a grandi, aussi sûrement que l’élastique de son unique culotte. Quinze ans après, le Super est toujours Super, mais se joue à quatorze (prononcez « fourteen »), et Le Vestiaire, qui ne compte plus ses frais de déplacement, a donné à son analyste, sanguin, l’occasion d’aller jeter son œil de verre sur ce qu’il se passe, là bas, au pays des All Blacks et des kangourous.

Goode mourning

Finalement, s’assoir dans les tribunes d’un match de Super 14, c’est un peu comme regarder un film porno avec le décodeur : on y perd une part de magie. Les gars ont deux bras, deux jambes et Andy Goode à part, tous font des passes vers l’arrière. Si les placages y étaient autorisés, on pourrait presque croire qu’ils jouent au rugby. L’organisation en moins. Le Super 14, c’est en fait la fusion improbable d’Albi et du Stade Français : aucune âme, pas de défense, mais un lot de gamines à moitié nues et des pétards mouillés pour faire passer la pilule.

Max Guazzi l’amoureux a longtemps rêvé que les présidents du Top 14 se donnent la main pour dessiner ensemble un monde sans relégation ni enjeu où les maillots sont en fleur et les CD d’Hermes House Band partent aussi vite que les calendriers de mecs à poil. Ce monde existe et même Michalak l’a trouvé. Il n’a pas d’histoire, pas de passé. On y marque un essai toutes les trois minutes, c’est beau et rapide, ça passe bien à la télé, mais le public a compris depuis longtemps qu’on lui vendait juste des maillots et des rasoirs jetables à la mi-temps.

Pendant ce temps-là, nos banquiers fédéraux rêvent d’imposer un jour en France ce modèle franchisé plein de pognon et d’équipes aux noms ridicules. Le service marketing est déjà sur le pont : Vachettes de Biarritz ou Saucisses de Toulouse ?

France-Espagne : Villa avec vue sur la merde

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C’est toujours dans les grandes occasions qu’on retrouve l’équipe de France. Domenech a retourné l’opinion et s’est fait oublier bruyamment par tout un stade : Escalettes n’a pas à regretter son choix, même si tout est de la faute de la charnière centrale et que le problème, ce sont les résultats.

Le fonds de jeu, rapide, léché, c’est la marque de l’équipe de France. Avec un homme à la baguette, Yoann Gourcuff, totalement exalté par le numéro 8 de son pays. Zidane était là, comme aux plus belles heures. Il a épuré son jeu et ça marche, il ne s’emmerde plus avec des beaux gestes, une accélération, une patte sur coups de pied arrêtés et toujours cette grande élégance. Il a même retrouvé cette capacité à réussir des passes latérales en manquant de se casser la gueule. Il était partout, même quand le ballon était ailleurs, et n’a pas arrêté de défendre pendant 90 minutes, comme le font tous les grands meneurs de jeu modernes. Il confirme qu’il est indispensable à cette équipe et comme le dit Wenger debout comme tous les spectateurs pour la standing ovation, « les gens sont durs, il a énormément travaillé Gourcuff ».

Thierry pimpon

Offensivement, la France a retrouvé la totalité de son pouvoir d’accélération : Ribéry n’est plus blessé qu’à 75%, Henry n’est plus fini qu’à 99%, Anelka se rapproche des 5% de matches réussis en bleu. Repu d’une occasion franche à 25 mètres sur le gardien, il a fait le plein de confiance. Galvanisés par l’incroyable niveau de jeu, les remplaçants ont même été meilleurs : Malouda, Govou et la révélation de la Coupe du Monde 2002, le prometteur espoir du Panathinaikos Djibril Cissé : le vivier français a de beaux jours devant lui.

Le point fort du passé, c’était aussi la charnière. Une charnière solide, les ballons qui ne passent pas. A la grande époque, Laurent Blanc était toujours bien placé. Interventions, passes, contrôles, il a été impérial jusqu’au premier but, qui n’est intervenu qu’à la 21e minute. Propre, chirurgical, son compère Ciani n’a pas eu de boulot. En face, l’Espagne a été complètement dépassée par le rythme d’un collectif français plus conforme à ses possibilités, loin du surrégime trompeur de France-Eire. Apathique, lent et peu motivé, le champion d’Europe espagnol a d’ailleurs attendu la mi-temps pour faire entrer ses deux meilleurs joueurs. En pure perte, la France a tenu le 0-0 sur la deuxième mi-temps.

Franco folie

Lloris : Difficile de briller, David Villa n’est pas Irlandais. Par contre, Julien Escudé est toujours Roumain. Impeccable sur la frappe non cadrée de Navas.
Sagna : On peut tout à fait attendre d’avoir 30 ans et 70 sélections pour faire sa première passe décisive.
Ciani : Il a fait un bon match et peut donc affirmer aujourd’hui que ne pas sélectionner le gaucher Planus était un véritable scandale.
Escudé : Le mec qui monte tout seul sur le premier but, c’est bien lui. La feinte de Sergio Ramos qui marche, c’est bien lui, le contre sur la frappe qui suit pour le deuxième but c’est bien lui. Un match complet.
Evra : Intenable sur son côté gauche, il a créé tellement de danger que les deux buts viennent de son côté. Il n’a pas raté de touche.
Toulalan : Domenech tient sa paire de récupérateurs, il avait raison depuis le début.
Diarra : Il a remporté la bataille du milieu haut la main. Toulalan n’était pas dans un bon jour.
Gourcuff : Tirer les corners à 50 ans ça fait mal au pied, il doit regretter ses 24 ans. C’est qui le plus vieux, lui ou Henry ? En revanche, Zidan a marqué, l’Egypte a de la chance d’avoir un tel joueur.
Ribéry : Lui filer la balle quand il est là parce qu’on sait pas quoi en faire faute de fonds de jeu, c’est du passé. Il a touché énormément de ballons.
Henry : Suspecté d’être fini, il a répondu à ses détracteurs. C’était en conférence de presse après le match.
Anelka : L’essentiel pour l’instant, c’est de se créer des occasions. Il a frappé une fois de 25 mètres.

Pendant ce temps-là, Domenech continue son opération séduction loin des foutages du gueule du passé. Il fait des photos avec des supportrices dans le couloir, grand sourire, pendant que Gourcuff analyse la défaite. La défaite ? L’Espagne était trop forte et aujourd’hui, ça ne sert à rien de s’inquiéter.

Domenech show, les interdits :
Ciani paye à boire

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Sans l’effet Deschamps, Ben Arfa regretterait de ne pas avoir aussi signé en Grèce pour disputer le Mondial.Voici le premier épisode interdit du Domenech Show

Après une fin de saison dernière en apothéose, le suspense a fait long feu. Le Domenech Show est terminé, mais Le Vestiaire s’est procuré la saison pirate. Des épisodes indiffusables, sans aucune morale, où toutes les saloperies sont permises. Le premier épisode donne le ton : un joueur d’Everton sélectionné à la place d’un autre du Panathinaikos. Les deux sont pourtant interdits de tournage depuis trois ans. Finalement, le Grec est rappelé à la place du premier. Les deux ont évidemment joué la Ligue Europa dans la semaine, Pierre-Alain Frau et surtout David N’Gog auraient de bonnes raisons d’être jaloux.

Mais Saha buteur de l’équipe de France à trois mois de la Coupe du monde, est-ce si illogique ? Les médias ont à peine relevé qu’il n’avait plus été appelé depuis 2006. En revanche, ils ont à peine pas relevé que dans « être en forme à Everton », il y a Everton. Ça a pu échapper aussi à Gignac et Benzema, qui sait. Pour fêter son sélectionné, Everton en a pris trois au Sporting Lisbonne le soir même. La présence de Saha se remarque parfois moins que l’absence de Distin, chacun son tour. Certes, ce n’était que de la League Europa mais l’autre Saha a jugé utile de marquer deux buts à la Roma avec le Panathinaikos. Peut-on mériter davantage sa sélection que Saha et n’avoir pourtant pas le niveau international ?

Summer in the City

Cheyrou serait tenté de répondre oui. Non pas qu’il n’ait pas gagné de titre de champion de France, quoique. Non pas qu’il n’ait pas atteint une seule fois les huitièmes de finale de Ligue des Champions en 25 tentatives, quoique. Au cas où, son frère Bruno peut témoigner en sa faveur, on peut aussi avoir Skype à Famagouste. Ben Arfa est bien loin de ses considérations, il a réussi un bon mois avec l’OM et il retrouve la sélection. « Il a du talent, c’est logique. » Meriem aimerait connaître le vrai sens du mot talent.

La démocratisation est en route. Rami, Ciani : Raymond veut faire jouer des gens proches du peuple. Heureusement, Abidal n’a aucun souci à se faire : Ciani ne fait pas de conneries et il marque, Rami fait aussi des conneries mais il marque. Ca sonne mieux que il marque mais il fait des conneries, même si Roy Contout lui doit tout. C’est bête, si Menes avait réclamé Debuchy une semaine plus tôt, il l’aurait eu.

Tremoulinas n’est pas dans la liste. Logique, Evra vient de sortir un gros match à Milan en adressant une superbe passe décisive à Ronnie. Tremou paye son jeune âge et son plus gros défaut : les passes décisives qu’il fait sont pour ses partenaires, ça fait sept en championnat. Sagna se demande toujours ce que c’est. Vieira , lui, est devenu officiellement adjoint, mais un adjoint ça joue pas sinon Boghossian aurait dû avoir sa chance depuis longtemps.

Fabien Lévêque aurait pu avoir sa chance. Même Chamoulaud, qui a bien tenté de savoir à son tour si cette daube d’Henry jouerait au Mondial, mais Domenech ne lui a pas délivré non plus son diplôme de journaliste. Stade 2, Canal, après Biétry et Luis Fernandez, Domenech se démocratise et accueille même une équipe de Stade 2 pour pouvoir la virer avant une réunion avec Boghossian. Il a changé : « Il y avait beaucoup de si dans votre question. »

L’amour a ses Raymond que Raymond ignore

« Hatem a du talent, il a des possibilités de faire partie de cette équipe, il est sur la liste, cela me paraît tout à fait logique. » Ben Arfa ?

« J’en ai discuté avec lui, il n’avait fait que deux matches entiers, il estimait que ce n’était pas suffisant, moi aussi. Il faut qu’il répète des matches et cela ne servait à rien de le jeter en pâture dans un match alors que lui-même estime qu’il n’est pas prêt. Mais il reste deux mois, à lui d’enchaîner les matches sans souci pour montrer qu’il a retrouvé son vrai niveau. » Thierry Henry ou Franck Ribery ?

« Apparemment, je dois en savoir un peu plus. Il est blessé mais je ne suis pas médecin, ni le Real Madrid. Je l’ai eu et je sais où il en est et qu’il n’est pas prêt pour ce match. » Christian Karembeu, Claude Makélélé, Lassana Diarra ou Gonzalo Higuain ?

« Je ne prends pas un joueur pour une bonne prestation dans la saison. C’est une répétition de bons matches qui permet de juger un joueur. Comme je ne condamne personne sur un match, je ne prends jamais un joueur sur un seul match. Il  joue le haut niveau, en Ligue des champions, il a montré des qualités. » William Gallas, Sebastien Frey ou Marc Planus ?

« Oui, on l’a suivi, il fait partie des possibilités, mais encore une fois il y a des postes où il y a plus de monde que d’autres. Il était en concurrence avec Louis Saha qui est aussi performant en ce moment. Il fallait faire un choix. (Il)  a le potentiel, c’est un problème de concurrence, je ne peux pas prendre 14 avant-centres. » Anelka, Henry, Benzema, Gignac, Savidan, Briand, Rémy ou Cissé ?

« Il fait partie de ceux qu’on suit depuis longtemps. Il a déjà été avec nous. Il joue la Coupe d’Europe et est performant avec son club. Il est toujours là. » Desailly, Landreau, Mexès, Sinama Pongolle ou Mavuba ?

« D’autres joueurs peuvent se révéler. Il peut y avoir des blessés. On a fait le tour des joueurs français, on ne va pas en découvrir 60, mais dire que ce sera exactement ces 28 ou 30 joueurs, je ne sais pas. Il reste encore deux mois de compétition. » Battles, Bréchet, N’Zogbia, Aliadière ou Meriem ?

« Je ne suis pas sûr qu’il soit encore à 100% de ses moyens mais je suis content de le revoir. Qu’il revienne au plus haut niveau mais pas tout de suite, qu’il attende encore un mois, ça m’ira très bien. » Gourcuff ?

« Cela reste une option, une possibilité. A gauche, dans l’axe, à droite, il fait partie de ces joueurs qui peuvent évoluer partout. C’est bien dans une grande compétition d’avoir une variété de choix. » Thuram ?

« Le 3  ne passe pas encore devant le 2. Cela se joue à un museau près en faveur du 2 (rires). » Boghossian ou Martini ?