US Open : Marin d’eau douce

Il est grand, il est fort, et à ce qu’on entend il va régner sur la planète tennis pendant de nombreuses années. Enfin celles qui lui restent, comme on dit des gens qui ont déjà 26 ans.

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Il a tapé fort pendant deux semaines, et comme d’habitude un peu moins contre Gilles Simon qui a failli gagner, mais comme d’habitude juste failli. Marin Cilic était réputé comme émotif et inconstant, il ne l’a pas été contre Berdych qui n’aimait pas le vent, Federer qui n’aimait pas ses années de trop et Nishikori qui se demande sans doute encore quand se joue la finale. Il ne faut pas être injuste avec Marin : cela n’enlève rien à son immense mérite, avoir servi la majorité de ses balles dans les carrés de service pour s’assurer les points. Bravo champion.

Mais en vérité, il y a un mérite encore plus grand, relayé par tout ce que les médias du monde entier comptent de représentants hasardeux : le tennis aurait définitivement changé d’ère et la nouvelle génération serait là, dents acérées et progrès phénoménaux. Reprenons donc. Nadal est forfait pour une demi-année, comme tous les deux ans depuis qu’il a chaussé ses genoux d’haltérophile septuagénaire. Murray se remet difficilement d’une opération du dos et d’un début de carrière parfois humiliant. Quant au maître de notre temps, qui se produit chaque semaine aux quatre coins du monde sans jamais plus trouver la solution contre les grands costauds qui tapent fort, ne serait-ce que le moindre chip de revers, il n’atteint plus, méticuleusement, que des finales de Wimbledon. Et encore quand les autres traversent une mauvaise passe.

On peut sans trop de difficulté affirmer que c’est le cas, puisqu’il ne restait à ce tableau de morts-vivants que Djokovic, et que l’imparfait est de circonstance depuis la demi-finale contre l’élève de Chang. Cette dernière remarque n’a rien de raciste, c’est vraiment son entraîneur. Il y a dans cette demi-finale un élément troublant, ce 6-1 au deuxième set, quand Djokovic a préféré jouer plutôt que gueuler des insanités en serbe. Le reste n’est que fautes directes et illusion d’un incroyable coup droit nippon, car l’incroyable coup droit nippon en question a paru moins incroyable que son homologue croate en finale.

En exclusivité, le Vestiaire détient la preuve ultime que non, le niveau ne s’est pas maintenu : la finale était un match de merde. Mais c’est quand même pas leur faute si même Wawrinka n’a pas réussi à en profiter cette fois.

Monte-Carlo, Gasquet : Le prince empoté de Monaco

Torcher Garcia-Lopez et mourir. Six ans après, Richard Gasquet est retombé en enfance.

Affronter Nadal sur le Rocher rappellera éternellement de bons souvenirs à Richard Gasquet. Des défaites évidemment, mais ce n’est pas tout. C’est ici qu’il battit Federer, c’est ici qu’il rencontra Agathe Roussel : il est des étapes obligatoire pour devenir un homme. Battre Nadal en est une autre et, c’est comme la retraite de Deblicker, ça finira bien par arriver.

Ce n’est pas arrivé hier, son début de carrière peut bien attendre encore un peu. Le temps où le Bittérois s’amusait avec ce jeune Espagnol pas très bon n’est pas encore revenu, pourtant Gasquet a tout dans son jeu pour le gêner. Quand Nadal pilonne le revers de Federer, il créé un traumatisme et une nouvelle maladie ; quand Nadal pilonne celui de Gasquet, il prend une balle aussi bombée dans la gueule. Quand l’Espagnol décide de viser le coup droit, c’est pareil. S’il laisse l’initiative, il fait l’essuie-glace puis prend un amorti ou un smash. Sur terre battue, ça ne lui arrive pas souvent. En fait, ça ne lui arrive jamais.

La vodka du diable

Pour que Nadal batte encore Gasquet, il a donc fallu s’y mettre à deux, comme à chaque fois. Nadal a joué à son meilleur niveau et Gasquet a continué ses conneries : un retour de service sur deux était trop court, 49% de première balle, des volées faciles ratées, la fatigue qui se pointe au deuxième set et un break redonné juste après un débreak. 6-2, 6-4 et Nadal qui souffle après la balle de match : le numéro 1 mondial demande pourtant toujours des troisièmes tours de moins de 1h aux organisateurs. Gasquet s’est contenté d’accrocher Nadal dans presque tous les jeux, de ne pas donner trop de fautes directes et de mettre le maître à trois mètres de la balle sur quelques revers croisés, rien de plus. Si un jour Gasquet trouve un entraîneur et arrête pour de bon ses conneries, il pourrait bien arriver ce que tout le monde pressent : il bat Nadal, voit débouler la presse et arrête le tennis parce qu’il déteste ça.

Pendant ce temps-là, Richard sait exactement où il en est : « Je suis loin mais pas tant que ça. » Ca devrait suffire pour un quart à Roland, Grosjean l’a bien fait et ça ne l’a pas empêché de coacher Ritchie.

Tsonga : Salut le terrien !

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« Je suis né dessus et j’ai pris mes premiers cours de tennis sur terre battue et, en plus, je trouve que le tennis sur terre battue, c’est beau. » Tsonga ne l’a jamais caché : il a grandi sur terre battue. C’est certainement pour ça qu’il a explosé à 23 ans sur dur. Voilà pourquoi 2011 sera encore son Roland-Garros.

Parce que Jo est un attaquant

Ce n’est certainement pas parce que Nadal court vite, longtemps et qu’il ramène tout sans faire de faute qu’il est intouchable. Jo le sait, d’ailleurs il pris la même Babolat que Nadal. Lui qui joue d’habitude en avançant et en s’appuyant sur un gros service, un gros coup droit et une arme fatale en revers qui s’appelle coup droit de décalage, a adapté son jeu. Sur terre, il court vers l’avant et utilise son gros coup droit et son arme fatale de revers qui s’appelle coup droit de décalage, sans oublier un gros service. Bien sûr, attaquer, ça fait faire quelques fautes et ça abime les genoux, mais après tout, qu’y a-t-il de mieux qu’une surface qui freine les balles pour les attaquants ? Soderling plaide le malentendu, Sampras le concours de circonstances. Tsonga a viré Wino.

Parce qu’il a des options de rechange

En plus, tactiquement, Jo a le choix des armes face aux spécialistes : il peut soit s’accrocher à sa première balle, soit se ruer à la volée quand il n’y a plus rien d’autre à faire pour éviter de faire la faute à chaque fois parce que l’échange dure trop et qu’il n’a jamais l’initiative à cause de ses retours de service. Si vraiment le gars en face est un client, par exemple Montanes ou Gil au deuxième tour, voire Gonzalez, Ferrero ou Wawrinka en huitièmes, il sait exactement quoi faire : la terre battue requiert stratégie et patience, quelques slices de revers peuvent permettre d’attendre le cinquième coup de l’échange pour faire la faute. La deuxième a marché en Australie en 2008 et aussi en Australie en 2008, qui comme chacun sait se joue sur surface rapide. Depuis, Del Potro et la médecine se demandent encore à quoi ressemble la danse des pouces sur le Central.

Parce qu’il connaît enfin les spécialistes

En 2008, il avait zappé la terre sur blessure. En 2007, la frustration était encore plus grande : c’est un calendrier surchargé de tournois sur dur et sur herbe qui l’avait contraint à décliner les qualifs de Roland au profit de Surbiton. Mais grâce à une préparation spécifique, les terriens n’ont désormais plus aucun secret pour lui. En 2009, il apprend à se situer contre Gasquet, Ljubicic, Kohlschreiber et Del Potro. L’année dernière, c’est contre Ferrero, De Bakker et Ferrer qu’il s’est étalonné. Sinon, il a aussi battu Monaco, Almagro, Rochus, Brands, de Bakker et Ouanna et joué Nadal à Rotterdam, Bercy et Miami.

Parce que personne ne le connaît sur terre

C’est l’année ou jamais, rares sont les têtes de série qui débuttent la saison sur Terre avec la panoplie complète du Champion 2010 . A Monte-Carlo, Ferrero lui a pris un peu plus que les quatre jeux qu’il lui avait laissés à Miami. A Madrid, Ljubicic et Federer se souviennent lui avoir serré la main furtivement des mardis de 2008 et 2009. A Barcelone, quelques Espagnols jurent l’avoir vu jouer un quart il y a trois semaines, mais les mêmes jurent aussi que De Bakker était en demie le lendemain. A Rome, Jo aurait chialé comme un gosse en écoutant Mozart. A Casablanca en 2008, il aurait été aperçu battant Montanes, Ouahab et Ventura, mais personne ne peut confirmer qu’il s’agit bien de tennis, d’ailleurs le lauréat s’appellerait Gilles Simon. Youzhny, jamais à court d’idée pour humilier les Français, prétend qu’à Valence, Tsonga aurait abandonné après avoir encaissé neuf jeux d’affilée. A Hambourg, Tsonga est carrément l’ennemi public n°1, puisque une rumeur dégueulasse circule à son propos : il n’aurait battu que Mahut. C’est donc totalement anonyme que Tsonga débarqua à Roland-Garros pour y passer 3 tours. Cette fois, il y aura déjà joué 9 matches et même battu un Top 52 : Julien Benneteau. Mais la pression du public sera sur les autres Français, à commencer par Chardy, qui en a joué le double.

Federer 2010 : Le Coutelot suisse

Le tennis contre un mur six ans de suite c’est lassant à la longue. Mais regarder le mur jouer tout seul, c’est encore plus chiant.

Une carrière peut-elle s’achever un soir de janvier 2010 sur les larmes de Murray ? Aussi grisant soit-il, cet accomplissement n’en est pas un quand on n’a pas encore 30 ans. Pour trois raisons. La première, elle implique que Soderling puisse gagner pour la première fois en 50 confrontations et rompre une série de 50 demi-finales consécutives en Grand Chelem lors d’un banal lundi parisien.

La deuxième, elle implique que Berdych passe pour un nouveau spécialiste d’herbe, futur maître de Wimbledon, en tout cas jusqu’à la branlée en finale contre Nadal. On n’en arrive pas là sans dommage collatéral, comme une défaite à Halle quelques jours plus tôt contre Leyton Hewitt, qui était numéro un mondial quand la place de numéro un mondial n’existait pas, ou plus vraiment, c’était en 2001.

Bâle à papa

La troisième raison n’est que la conséquence des deux premières : Murray a finalement de beaux jours devant lui malgré les larmes et la défiance maternelle. On en revient donc au problème initial. Federer pensait pouvoir s’en aller tranquillement, mais il ne peut décemment pas abandonner l’ATP aux seul bon vouloir des genoux de Nadal. Trop dangereux.

Ca l’avait suffisamment gonflé de voir Ferrero numéro 1 en 2003, il connaît bien la marche à suivre. Depuis, il y a eu quelques branlées dans les deux sens contre le même Ecossais, ça prend un peu de temps à remettre en route mais de toute façon les Masters 1000 ça compte pour du beurre. Quand Federer va se rendre compte que les trois dernières finales de Grand Chelem se sont jouées sans lui, il va peut-être même reprendre le tennis.

Pendant ce temps-là, Nadal a l’air en forme et Federer tourne des pubs avec lui. C’est reparti ?

Wimbledon, Federer : Un rien Falla cieux

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S’inscrire quand même à Wimbledon après leur fin de carrière, Sampras et Agassi n’avaient pas osé. Mais Roger est le plus grand.

C’était le 2 juin dernier, Le Vestiaire vous annonçait la retraite du plus grand joueur de tous les temps. Depuis, il ne s’est presque rien passé, à part une défaite sur herbe contre Hewitt. C’était en finale de Halle, le gentleman agreement oblige tous les ans les autres bons joueurs à s’inscrire au Queen’s et pourtant, Federer n’a reçu qu’une assiette et pas le trophée. Tout revient brutalement à la surface et le puzzle – qui n’est pas toujours le ménisque de Nadal – se recompose : Marcos Baghdatis qui lui serre la main en souriant à Indian Wells, l’inscription à Estoril, ne pas penser au revers slicé contre Soderling. Inévitablement, ce que tout le monde redoutait a fini par arriver : « Perdre en quarts à Paris ne m’a pas rendu fou, je l’ai digéré très vite. »

Plus rien ne Lleyton

Falla en a bien profité : servir pour le match contre le maître peut certainement s’encadrer au-dessus de la cheminée. Offrir le débreak coûte 6-0 au cinquième, ça reste Federer, ça reste Falla. Mal jouer en Grand Chelem, le grand Federer a toujours su faire. Ne pas courir au premier set, à la rigueur au début du deuxième, c’était marrant. Et si vraiment Wawrinka ou Clément étaient dans un mauvais jour, il pouvait maintenir son nombre de fautes directes par set juste en-dessous de celui de son adversaire, c’est-à-dire très haut.

Ce n’est plus le cas, Federer joue sans réfléchir. Andy Murray, incapable de murmurer un son dans un micro un soir de finale de Grand Chelem, ça ne l’émeut même plus. Les fautes de Monfils, le palmarès de Soderling, la volée haute de revers de Roddick, les secondes balles de Davydenko, les balles de set de Haas, les amortis de Tsonga : plus rien ne le fait rire. Federer a tout gagné, et même si Fabulous Fab conteste, il a tous les records. D’ailleurs, il ne compte plus les points. « Tout ce qui m’importe désormais, c’est de remporter Wimbledon encore une fois. C’est déjà un bel objectif, non ? Me battre ici, où je joue mon meilleur tennis, c’est très difficile : à moi de le prouver. »

Quand il parle de lui et quand il joue, Federer n’est plus lui-même. « Je pense que j’ai retrouvé mon jeu à Madrid, que j’ai bien joué à Paris et que j’ai fait de bons matches à Halle. » Et pour une fois sans rire : « Je savais que Falla était difficile à jouer. Il a vraiment fait un grand match. Moi, j’ai vraiment joué un grand cinquième set. »

Si Federer a arrêté le tennis, heureusement, il lui reste Andy Murray. Consultant sera une belle reconversion : « Peu importe ce qui s’est passé depuis Melbourne, je pense qu’Andy est un des principaux candidats au titre. Peut-être qu’il faut un peu ignorer ce qui est arrivé depuis l’Australie et juste se souvenir qu’Andy est très dur au mal dans les matches au meilleur des cinq manches. » Roddick avait gagné en quatre manches en 2009.

ATP, Gasquet : Le dernier chant du coke

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New-York, août 2009. « Après cette défaite au premier tour contre Nadal, dans combien de temps pensez-vous retrouver votre niveau de jeu normal ? » Richard Gasquet : « Pas six mois quand même. »

Près de sept mois se sont écoulés et l’heure de la tournée américaine a sonné. Richard a changé, mûri, son expérience traumatisante d’adolescent attardé lui a servi, il est devenu un homme responsable. Désormais, il prend du plaisir ailleurs que dans les boîtes à putes. Et même, pourquoi pas, sur les courts parfois, comme le voulait Papa monté à la volée en ce beau jour de printemps 1990, pour exécuter le passing de Richard galvanisé par les encouragements, du haut de ses quatre ans :  « Mais il est crétin ce gosse, putain !!! C’est comme ça que tu veux gagner Roland-Garros ???!!! »

Si Richie aime depuis toujours son sport, au moins autant qu’Agassi, il est loin du simplet que certains aiment faire de lui. La preuve, Richie a tout de suite suivi les conseils de son psy en arrêtant de ressasser sans arrêt « l’affaire ». Arrêter de s’en servir d’excuse, tourner la page pour avancer.

Mars 2010. Il est l’heure pour le demi-finaliste de Monte Carlo 2005 de remettre les compteurs à zéro. C’est évidemment une expression, -30 aurait été déjà pas mal. Miami, ses séances d’autographes avec des vodka pom pom, ses vodkas galoches, son Champion, c’était il y a déjà un an. Le nouveau départ avait lieu contre Rochus, l’un ou l’autre peu importe. Richard était bourré d’ambition, Pamela n’en avait jamais douté. 6-1 au second set, Rochus a compris sa douleur. Il s’en souviendra pour le second tour, Gasquet, lui, savoure déjà le chemin parcouru. « Ca m’emmerde de perdre comme ça, mais je m’attendais à des creux. » La motivation, l’une des clés de sa nouvelle maturité.

Ce sentiment du devoir accompli lui permet de poursuivre sa route vers la résilience. Il ne fera d’ailleurs aucune référence à  « l’affaire » : « Je n’ai pas des souvenirs exceptionnels ici, j’ai essayé de faire mon match. J’ai quand même été arrêté longtemps la saison passée. » Richard avance. A l’US Open en août dernier, il n’avait pas fait non plus la moindre référence à « l’affaire » : « Je ne souhaite ça à personne. C’est surtout le plaisir que je retiens, je suis très motivé pour oublier. » Pensait-il évacuer la coke en six mois ?

L’histoire ne le dit pas. En revanche, 10 mois après « l’affaire », à  l’Open d’Australie en janvier, il s’interdira toute allusion : « J’ai vécu des choses tellement plus dures ces derniers mois que cette défaite est presque un bonheur. » La guérison est proche. Richard avance.

La fin justifie le Moya

Heureusement, en plus d’un mental plus solide que jamais, l’instinct de compétition est revenu. Sans lui, comment battre l’Espagnol Moya, presque 34 ans à peine, chez lui à Acapulco ? « Je pourrai dire quand j’arrêterai que je l’ai battu une fois. » Positiver, la clé de la réussite. Et même si Chela, Greul, Youzhny et Simon s’en sortent miraculeusement contre Richard, le Top 10 est en vue. « J’espère rejouer en Coupe Davis, pour la prochaine rencontre voire l’année prochaine. J’ai porté les raquettes à Gaël pour venir sur le court, c’est la tradition quand on est cinquième homme ! »

« Et Rochus, de son côté, n’a pas mal joué. » Heureusement, c’était Olivier, 59e mondial.  Djokovic serait-il vraiment français ?

Open d’Australie, Santoro : Le fisc prodige

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La magie, c’est fini, Fabrice Santoro pense à sa reconversion. « Je compte travailler pour les médias télé et radio. Il y a l’organisation du tournoi de Metz et j’espère jouer des exhibitions car j’adore toujours autant le jeu. » Et le fric peut-être. Mais après tout dans la vie, l’important n’est-il pas d’y trouver son compte ?

17h05, 23h55 ou 23h59. L’aéroport de Melbourne Tullamarine sait parfois être magnanime le mercredi pour être à l’heure à son premier jour de travail. Consultant, un bien beau métier(s). Mais parfois le choix est plus étroit, sur le court numéro 3 notamment : gagner, perdre ou prendre une branlée ? Marin Cilic aussi sait conseiller et il ne travaille même pas à la BNP.

Arrivé la veille, reparti le lendemain, pour 2h32 de jeu, ça valait le coup, Fabulous ne s’est même pas emmerdé avec le décalage horaire. 12 points gagnants, 4 balles de break à jouer contre 17 pour Cilic pour 17 979 dollars. Ça valait effectivement le coup. Fabulous ne s’est pas emmerdé à venir pour le pognon. A la longue ça rapporte 10 millions 21 132 dollars. Les joueurs éliminés en qualifications ont tous hâte d’avoir 37 ans.

Lacoste to cost

La suite, c’est Air France qui la raconte, puis Radureau sur le plateau de Melbourne le mag dès le jeudi après-midi. Des billets pré-réservés ? Peut-être. Amortir, la dévorante passion de Fab, qui l’accompagne jusqu’à ses premières balles de service.

Le magicien est comme une potion dans l’eau dans son nouveau costume. Logique, c’est une chemise Lacoste, ça oblige à faire les liaisons et insister sur toutes les syllabes de chaque mot. Ça oblige aussi à avoir les cheveux propres, ça ne sert plus à rien de le préciser, Marco Simone n’intervient que sur le câble.

Fabulous ne voyait pas comment Hewitt pouvait inquiéter Federer, Fabulous ne voit pas comment Davydenko pourrait inquiéter Federer, Fabulous a aimé le match de Jo. Forget resté en Australie, entendre un avis aussi tranché fait du bien. Et quand il faut se farcir Agassi, Fabulous monte au créneau, il y a de quoi être choqué : 61 Grand Chelem joués seulement, c’est loin du record en la matière. C’est toujours moins dangereux qu’un service de Roddick. Peut-être aurait-il dû aller voir le psy de Mauresmo, Manaudou et de l’athlétisme français plus tôt.

Fabulous aurait pu être invité aux spécialistes de Canal + Sport, mais, à l’image de toute sa carrière il a décliné. Il allait pas en plus devoir s’y connaître en tennis. Quelqu’un aurait-il les moyens de le faire changer d’avis ? Ou de vie ?

ATP, Auckland : La Clé sous la porte

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Santoro lui a ravi 67.000$ et le record du match le plus long de l’histoire. Et si lui aussi ne prenait jamais sa retraite ?

De notre envoyé spécial permanent à Gisborne

Les 173 cm d’Arnaud Clément se sont hissés, 9 ans après Melburne, jusqu’à une nouvelle finale océanienne. Le sort lui a encore réservé un Américain, mais Agassi mesurait cette fois 2,50 m et ne sniffait pas de coke entre deux tours. Rien, ou si peu, avait changé à part ça : l’affaire était pliée en trois sets et l’accent français du Marseillais d’Aix-en-Provence lui mettait dans la poche le public australien, qui était néo-zélandais.

Benneteau, Llodra et Potito Starace avaient choisi de passer la semaine sur les plages de Sydney. Allez savoir pourquoi, Arnaud Clément leur a préféré celles d’Auckland. Il y fait sûrement moins chaud. La Clé a en tout cas confirmé sur la nouvelle terre d’adoption de notre spécialiste badminton sa finale des Masters France 2009 en écartant tour à tour, sans pitié, les charismatiques Melzer et Kohlschreiber.

Isner à rien

C’est à une autre paire de manchots que le pirate des Bouches-du-Rhône s’attaquait sur la dernière marche : John Isner, 24 ans, 108 kg et 0 titre ATP. Le serveur américain ne savait pas vraiment à quel ramasseur de balle il venait de serrer la main une fois envoyée sa vingtaine d’aces. Il n’y en a pourtant qu’un pour découper depuis quinze ans des bandanas dans les rideaux de sa mère.

A 32 ans, Arnaud Clément a donc atteint sa première finale depuis 2007, le tout dans un tournoi de tout début de saison, on croirait y voir l’œuvre d’un magicien. Une nouvelle carrière débute désormais pour l’increvable relanceur, que seule Camille Pin (photo) aura réussi à fatiguer. Auckland ne rejoindra pas Metz, Lyon et Marseille à son tableau de chasse international, mais il reste au barbu provençal quelques beaux Challengers à vivre.

Pendant ce temps-là, d’après des sources bien informées, le tirage au sort de l’Open d’Australie n’a jamais été aussi dur pour Federer, Nadal, Djokovic, Del Potro et le reste du top 20. 2010 s’annonce Fabulous pour les Français.

Avec le concours de notre consultant Fabrice Cent euros

Gasquet, tout neuf à la coke.  Deblicker se disait bien aussi. Richard a multiplié les entraîneurs sans succès et au premier couvre-feu, les résultats reviennent. Heureusement que Noah n’était pas libre. Nieminen, Ebden, Lopez, Becker, Starace et Benneteau, ça fait déjà six victoires. Avec un peu de chance ou un séminaire à Miami, les top 30 seront tous forfaits en Australie.

Chardy hebdo. 2008 était l’année de l’éclosion, 2009 celle du premier titre à Stuttgart, il fallait frapper fort en 2010 et trouver un truc original. Brisbane et Auckland, c’est pas mal, Falla et Clément sans gagner un set c’est même très costaud. Stéphane Robert, Gulbis, Korolev et Monaco l’ont bien préparé en fin de saison dernière.

ATP, Doha : Le Cheikh barré

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Le Cheikh genévois aura-t-il droit à son gros chèque ? L’ATP est aussi cruel avec les anciens qu’une maison de retraite qui organise un karaoké. Santoro affrontera Nadal : il n’est plus le patron à Doha.

Traiter quelqu’un d’escroc est-il répréhensible ? Cupide, hautain, imbu, prétentieux, nul et antipathique existent-ils dans la langue française ? Fabrice Santoro ne se pose sans doute pas ces deux futiles questions, avec ses 9 millions de dollars amassés et son record de matches de Grand-Chelem disputés. Avant, c’était Agassi, ça leur fait un point commun de plus. L’autre, c’était la capacité à faire chier l’adversaire. Agassi tapait fort et loin, Santoro joue des deux mains, trouvant chaque coin, sans force et avec effet. Tant qu’à perdre les matches, autant jouer différemment et faire croire que la marginalité, c’est assumé. Ca pourrait être un talent dans un circuit ATP où les deux plus grands joueurs de l’Histoire du tennis seraient Bjorkman et Meligeni. Curieusement pourtant, depuis 1991, il ne vient aucun souvenir marquant si ce n’est les fessées offertes à Safin, qui en rougit encore. Djokovic aussi, mais il était malade.

Fabrice cent euros

Santoro fut bien invité chez Ardisson comme grand joueur de double. Mais même dans cette catégorie à part et sans intérêt, il n’a jamais été au delà de la sixième place mondiale. On ne lui a demandé de gagner qu’un match dans sa carrière et il l’a perdu, c’était contre les Woodies en finale de Coupe Davis 1999. Son plus grand mérite aura été de montrer la voie à Clément pour sortir du monde du simple. Pas celle du strip, mais le petit apprend vite.

Le magicien d’Oseille

En plus, Battling Fab, il est suffisamment sympa pour recevoir le prix Citron ou laisser filer un service de Roddick parce qu’il sert trop fort sur le corps. Bon camarade, il s’est même brouillé avec Guy Forget. France 3 n’a pas oublié ses larmes, un Kleenex dans une main et un chèque dans l’autre. Il pensait pouvoir cumuler deux emplois, il ne pourra jamais plus : « Dire que j’ai préféré 20.000 euros à Tarbes à la Coupe Davis est insupportable. La Coupe rapporte des sommes bien supérieures. » Toujours prêt à rendre service gratuitement. Un quart de finale, et quelques huitièmes, il vit en Suisse et ne veut toujours pas prendre sa retraite.

Pendant ce temps-là, les joueurs de tennis qui jouent au tennis craignent la nouvelle terreur, Andy Murray (photo). Sa démonstration d’Abu Dhabi tombait bien : c’était un tournoi exhibition. S’il fait une finale de Grand-Chelem, ça serait déjà bien.