Ligue des Champions : Lionel merci

Ils ont formé la meilleure équipe du monde pendant six ans, ils demandent juste à se faire éliminer dignement en demi-finale. On leur doit bien ça.

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Les huit vainqueurs des huitièmes ayant pu être prédits à l’avance, il est l’heure de se réjouir d’un peu de suspense. Aussi, nous ne révélerons pas que le Bayern, le PSG et Madrid seront en demi-finales. Mais quel(s) Madrid ? Saloperie d’incertitude du sport, et pour cause : en qui peut-on encore croire puisque Arsène n’en a pas pris 6 contre Manchester City ce week-end ?

On peut avoir confiance en Lionel Messi. S’il y a bien un joueur qui est capable de renaître alors que ça fait un an qu’il n’a plus le niveau dans les grands matchs, c’est bien lui. Ce sera encore plus beau contre l’Atletico, qu’il a déjà affronté trois fois cette saison, sans le battre ni lui marquer un but. C’est un soir à voir l’orgueil du champion, parce que c’est vrai que ça ferait con de se faire éliminer par l’Atletico. Pourquoi pas être devancé en Liga par l’Atletico en avril tant qu’on y est ? Ca reste l’Atletico, qu’il fasse jouer Falcao ou Diego Costa devant, ça reste le club qui a le stade pourri de Madrid au-dessus du périphérique et qui intéresse Valbuena. Dans le doute, si Iniesta n’a pas de poker prévu ce soir, Lionel ne serait pas contre un peu d’aide ; partir du milieu de terrain et dribbler toute la défense, il y a un âge où même Maradona ne peut plus le faire. Se faire éliminer par Simeone, c’est un coup à se faire appeler Aimar. Ou Neymar.

Pendant ce temps-là, on aurait aussi pu parler de Rooney qui va savoir s’il est réellement possible de se sentir orphelin de Van Persie. Mais il ne l’avouera jamais. Jamais.

Real-Lyon : Promotion Kanouté

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Le Vestiaire ne vous fera pas croire que Lyon a réalisé un exploit, et personne ne croira, presse exceptée, que Lyon est enfin devenu un club populaire.

Le seul exploit qu’auraient pu réaliser les Gones hier soir aurait été de jouer tout le match au niveau de la première mi-temps. Prendre une grosse taule. Mais les exploits sont plutôt rares par définition et Lyon ne pouvait pas être éliminé par ce Real-là, même le vrai Barça en avait pris deux la saison dernière. Dire « Le Vestiaire l’avait dit » ne serait pas très original, puisque « Le Vestiaire l’avait dit » et même longuement expliqué hier, mais aussi avant-hier et même dès septembre. Ce n’était pas de la voyance, juste de l’observation, de l’analyse et de la compétence.

Le Real 2009-2010 est supérieur à celui de l’année dernière grâce à Cristiano. Il aurait pu l’être grâce à Kaka, mais jamais il n’a eu cette année un niveau convenable, et sûrement pas celui d’un quart-de-finaliste européen, même dans l’Europe actuelle. La plus mauvaise défense du continent, un milieu de terrain au diapason, une attaque à un seul joueur valide et Higuain.

Higuainoton

Higuain, la nouvelle star du football mondial espagnol, bourreau de Zürich et Zürich il y a quelques mois, s’est hissé hier soir parmi les plus grands Gauchos. De Aimar à Ortega, de D’Alessandro à Riquelme en passant par Saviola et Marcico. Gonzalo a enfin tutoyé le niveau de Lisandro, se permettant au passage de finir deuxième meilleur buteur ex-aequo de la rencontre. Notre spécialiste en est tout retourné.

PellegrHonni

Benzema aurait pu participer au naufrage, mais hasard ou coïncidence, c’est sans lui que le Real s’est rendu à son enterrement. Aurait-il changé le cours des choses ? Personne ne le saura jamais. Mais ce que tout le monde sait, c’est qu’il a joué  blessé depuis un demi-siècle. Qu’il a été très rarement aligné seul à son poste et qu’il a déjà marqué treize buts en Ligue des Champions. Qui n’a pas su l’utiliser, puis n’a plus voulu l’utiliser ? Qui n’a pas eu assez de maîtrise pour organiser une équipe ?

Après enquête notre spécialiste, le plus gros problème madrilène, et ça « Le Vestiaire l’avait peut-être dit aussi », s’appelle Pellegrini. Si Pires le trouvait si bon c’est peut-être qu’il y avait une raison. Peut-être qu’une équipe qui ne bat ni le Milan AC, ni Barcelone doit changer d’entraîneur à Noël. Peut-être qu’une équipe qui ne joue qu’avec des axiaux doit changer d’entraîneur.

Florentino perd es

Florentino, sans doute trop bien conseillé par Zidane – qui voyait Lyon en demi-finale de C1 l’année dernière – a fait son choix, celui de se faire éliminer par Lyon. Un Lyon pathétique, mais beaucoup moins que son adversaire, coleader d’une Liga au niveau insoupçonnablement bas. « Le Vestiaire aurait peut-être dû le dire une vingtaine de fois supplémentaires ». En 2010, l’exploit n’existe plus en C1, tout le monde peut être champion d’Europe.

Sauf l’immense Ronaldinho, enfin de retour, le Bayern, Arsenal et Lyon bien sûr, sauf si c’est Bordeaux en finale. Si Le Vestiaire a pu livrer avec autant de précision l’issue de l’histoire, c’est uniquement car Lyon ne pouvait que passer. Monaco qui sort le Real en 2003 est un exploit, Bordeaux qui sort Milan en 1996 est un exploit, le PSG et Auxerre en 1993, Marseille en 1991, à la rigueur aussi. Mais les exploits lyonnais appartiennent au passé, c’était en 2005 contre le PSV et en 2006 contre Milan. Cette équipe lyonnaise est affreuse et moribonde, mais elle est plus forte que le Real de Pellegrini et sait jouer en Ligue des Champions. Et si gagner quand on est le meilleur était juste normal ?

Les Lyonnais n’ont plus qu’à prier pour prendre Barcelone. Mais Stuttgart sera-t-il plus indulgent avec la ruine catalane ?