Dakar : perdus dans le dessert

Sportif polyvalent, Sébastien Deleigne se mesurera-t-il un jour au Sahel argentin ?

Souvent, le soir, entre deux tequila paf au coin du feu, Dominique Le Glou et Gérard Holtz se rappellent le temps où leurs vertèbres supportaient encore les tapis de sol, où Hubert Auriol ne connaissait même pas l’existence des Lanta-naï et des Korok et où Daniel Balavoine sortait des nouveaux singles chaque année.

Parfois, quand les rondelles de citron viennent à manquer, nos deux bronzés ont un peu de nostalgie pour toutes ces années pendant lesquelles ils ne savait pas trop avec quelle saloperie ils allaient bien pouvoir rentrer de leur expédition hivernale dans les bordels du Tiers-Monde.

Desprès ou de loin

Depuis qu’Al-Qaïda au Maghreb les a éloignés encore un peu plus de leurs femmes, le grand reportage du mois de janvier n’est pas plus risqué qu’une promenade dans les bois. Heureusement, la course, elle, n’a pas perdu son esprit d’origine, celui des vrais philanthropes simplement heureux de montrer leur voiture aux petits noirs quand il ne sont pas dessous.

Ce n’est pas parce que les concurrents ont aujourd’hui des toilettes et des douches escamotables à chaque bivouac, qu’ils dorment dans les couchettes de leur camion d’assistance ou qu’on leur enlève dix minutes quand ils se se sont plantés dans la boue que le Dakar est devenue une vaste machine Afrique.

Sur la corde raid

Non, comme la voile d’aujourd’hui, le rallye raid a su garder au fil des ans son esprit d’aventure et de débrouille. Seuls onze hélicoptères et soixante médecins urgentistes suivent la caravane. Pire, ils peuvent mettre jusqu’à 20 minutes pour intervenir en cas de problème. Une éternité dans le désert.

Nos courageux ont pour seules chances de survie un GPS, une balise de détresse et les systèmes Sentinel et Iritrack. C’est bien peu face à l’immensité du Sahara péruvien. Le Dakar continue d’ailleurs chaque année de faire des veuves en Europe et ce n’est pas demain la veille qu’on verra les organisateurs neutraliser une étape pour vingt centimètres de neige.

L’Edito: Kiel bile

Soupçon de fraude en Espagne : les lecteurs de Marca ont voté pour titulariser un mort demain. Sont-ils plus journalistes que les journalistes ?

Nikola Karabatic pouvait-il rêver meilleur retour que deux éliminations en deux ans ? Il est à la maison, il fait beau, il joue avec Guigou et l’équipe de France lui propose chaque hiver de jouer un peu au handball. Que demande le peuple ?  Peut-être que la France se remette à jouer au rugby. Comme dans les années 90, où nous attendions impatiamment le samedi 15h pour voir M.Hilditch expuler Lascube et Moscato à une époque où les expulsions n’existaient même pas. Désormais, Moscato fait du cinéma et le rugby c’est Leinster-Northampton. A se demander pourquoi L’Equipe ouvre systématiquement son deuxième cahier sur du rugby ou même  si  la chronique de Penaud est lue. Oui, Alain Penaud, le faire-valoir du 13-31 du 15 février 1992, la seule vraie humiliation du quinze de France depuis 20 ans. Le 31-10 du 4 février 1995 c’était à Twickenham. Andrew-Underwood-Guscott-Carling  ne deviendront pourtant même pas champions du monde.

Le DTN au blackar

Le foot français, lui, ne veut plus se poser de questions : c’est blanc ou c’est noir mais pas gris, c’est Lille ou c’est Marseille mais plus Lyon. Lloris a fini par en rire, Aulas par en tomber et Puel par accueillir de Menibus. L’effort est louable mais ça n’aura pas duré longtemps. Pour Tsonga, c’est un peu la même chose : battre le numéro 10 mondial n’empêche pas toujours de sortir du top 20. Allez, c’était quand même Almagro.

Pendant ce temps-là, Kevin Staut d’obstacles. C’est la meilleure vanne possible.