Roger Federer : Bjorn morgue 3

A-t-on déjà vu un quart de finale où il y aurait Richard Gasquet mais pas Roger Federer à part aux Petits As de Tarbes en 1999

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Troisième épisode, déjà, pour notre série consacrée à l’année de trop de la légende vivante du tennis. « L‘important est de prendre du plaisir » rappelle-t-il à l’envi à ceux qui lui reprochent de continuer pour perdre et de dégueulasser l’image qu’il laissera de lui. Si ce plaisir est proportionnel à l’ampleur des branlées qu’il prend, il doit sacrément jouir le porc. Mais comment douter encore qu’il puisse en prendre ? Cela explique en tout cas son comportement puant de suffisance durant les années d’humiliations qu’il faisait subir aux autres :  Roger pensait faire leur bonheur.

Lui qui aime ça doit en tout cas être particulièrement comblé par la raclée d’hier. En Australie, c’est cet ancien nul de Murray qui l’avait réduit au silence en cinq sets. A Roland personne n’a oublié que ce n’est pas Simon mais Tsonga qui lui a appris le tennis alors que lui-même n’a jamais vraiment su se servir de sa raquette. C’était avant le chef-d’oeuvre de Wimbledon où un Ukrainien dont nous ne citerons pas le nom par décence, l’a arrêté au deuxième tour. Vexé, Federer avait choisi de se ressourcer dans des tournois qu’il était sûr de gagner. Enfin que le grand Federer aurait été certain de gagner. Pas le vieil oncle qui joue à sa place depuis 3 ans. Celui-ci n’a aucune honte à ressentir d’avoir cédé face à Delbonis et Brands. Ce n’est pas une blague tout est archivé.

Et puis hier est arrivé Robredo, de retour après une blessure de 12 ans, un type qu’il avait écrasé à peine dix fois en dix rencontres. Mais à l’époque il savait encore monter au filet, organiser ses points, servir, retourner, être arrogant. Et puis ce petit truc qui faisait la différence : sortir le bon coup au bon moment. Maintena,t il sort le coup au bon moment mais dans le couloir. Soyons juste, il a rappelé, après le match que Robredo n’est pas devenu subitement meilleur que d’habitude. Il a aussi trouvé le match nul. Il est encore difficile de parler à la première personne, moins de rendre pathétique une fin de carrière, devenue longue, beaucoup trop longue.

Pendant ce temps-là, l’Atp soupçonne Gasquet d’avoir eu recours à un psy. Ce n’était que Raonic en même temps. On saura après Ferrer si quelque chose est encore possible parce que deux jours après un match en cinq sets, la fatigue, les ampoules et toutes sortes d’excuses de ce genre menacent dangereusement.

US Open : Fous d’Irene

Ils avaient tellement hâte de bien se préparer pour le tournoi de Metz.

Il fallait avoir le nez creux et l’œil particulièrement acéré pour ressortir du placard la théorie des quatre Mousquetaires. Quatre Français dans les treize premiers mondiaux, du jamais vu, la deuxième semaine est quasiment offerte aux quatre. Si Gilles Simon attend quelques jours pour abandonner à cause de son torticolis bi-hebdomadaire, ils seront bien deux. Peut-être trois, on n’est jamais à l’abri d’un retour en forme de Benneteau.

Perdre contre un numéro un mondial n’a rien de déshonorant, même quand il ne l’a été qu’en 2003 et qu’il est actuellement 105e. Juan Carlos Ferrero a toujours son coup droit dévastateur, il suffit juste qu’il prenne bien appui sur ses jambes de bois pour déclencher la foudre. Les 81 fautes directes de la Monf ont fait le reste, ça valait le coup d’applaudir le vainqueur à la fin. Le fair-play à la française.

Richard IV

« Je savais ce qui m’attendait au service, mais il m’a surpris du fond du court. » Richard Gasquet, lui, n’en est plus à un exploit près. Il devient le premier joueur à encaisser un 6-2 de Karlovic. Impressionné, Gasquet : « Il joue bien mais il ne gagnera pas le tournoi non plus. » Et non. Quand on lui parle de frustration, il retrouve sa cohérence. « T’as envie de tout péter, mais ça va. »

Bien sûr que ça va, il a connu tellement pire qu’il se régale et en plus il a appris un mot : « J’ai fait deux premiers sets ignobles. Karlovic est assez ignoble à jouer. » Un ignoble qui collectionne les top 20 en 2011 : Ferrer à Indian Wells, Ferrer à Indian Wells et surtout Ferrer à Indian Wells. Pour Ritchie, voilà une vraie chance de titre qui s’envole. Dans les Masters 1000 de la tournée américaine, le mousquetaire talentueux a toujours fait deux bons premiers tours et perd contre un top 20 au 3e. L’ambition en prend un sacré coup.

Pendant ce temps-là, Llodra a marqué six jeux contre Anderson. L’Espagne aimerait jouer la demi-finale de Coupe Davis à New York.

L’Edito : Levet si tard

Une selection nationale aurait pu devenir une des plus grandes équipes de France de l’histoire. Mais c’était du basket, du basket féminin et en plus elle a fini troisième. 

Djokovic aurait pu rejoindre Nadal et Federer dans le club des meilleurs joueurs de l’histoire. Avec trois tournois du Grand Chelem de suite la même saison, 51 victoires, aucune défaite et donc neuf tournois remportés. Ça aurait eu de la gueule. Sauf qu’un joueur aux abois atteint du plus gros melon de tous les temps en a décidé autrement. Et voilà comment on se retrouve avec seulement trois victoires en Grand Chelem à 24 ans. Murray fait donc une très grosse carrière.  

Nicolas Geay aurait pu obtenir le grade B de Cambridge en interviewant Levi Lepheimer. Mais il aurait fallu bosser un peu plus au collège, sans penser uniquement à se taper la soeur du correspondant. Ca aurait évité : « Could you tell us what do you feel about this performance ? » Livai a répondu « fort combat« , « c’est tres vite dans la course », « c’est un signe bien ». Les échanges avec la Sorbonne devaient être aussi complets.

Refaire un Nene

La Copa America aurait pu donner envie aux Qatari d’acheter encore une bonne dizaine de pépites cariocas. Mais ils ont vu Pato, Neymar, Fred, Ganso et Robinho affronter le Venezuela. Le Brésil se prépare à des années difficiles. Ca tombe bien, la prochaine, c’est chez eux. 

Avec 16m83, Teddy Tamgho aurait pu réaliser deux sauts à plus de 17m dans la même semaine, mais il ne faut pas trop lui en demander, sinon il finira comme Cesar Cielo. Vous savez celui qui a fait comme Fred Bousquet car Alain Bernard a une ordonnance. Des fois on se demande pourquoi Philippe Gilbert ne fait pas de la natation.

Wimbledon, Tsonga : Ace aventura

Servir fort rend bien des services, surtout si ça évite de faire des revers.

Il était une fois un joueur de tennis qui n’aimait pas trop les échanges longs, qui cognait fort aussi souvent que possible, qui volleyait comme il pouvait. Bref, un joueur qui n’écoutait pas trop Winogradsky à l’entraînement. Il aimait aussi les gonzesses et les micros. C’était en Australie en 2008. C’est pareil à Wimbledon 2011.

Entre temps, Jo est aussi devenu ce gros fils de pub qu’il a au fond toujours été. C’est comme d’écouter Forget sur un banc de Coupe Davis, ça peut perturber une carrière. On finit par dire qu’on a été élevé sur terre battue et que sortir Almagro à Monte-Carlo est un signe. Et surtout on se persuade que ça n’use pas tant que ça les tendons rotuliens et qu’une carrière c’est long.

L’herbe à pipe

On en arrive aussi se frustrer parce que Karlovic peut gagner un match sur herbe sans jouer un échange. C’était à Wimbledon 2010, Winogradsky pouvait regretter la qualité de retour de service de son poulain. Aujourd’hui, Wino a dégagé, la qualité de retour est toujours la même que Mahut, mais Tsonga reprend un set à Murray. Attendre le bon moment pour attaquer, faire des amortis, varier les effets, savoir défendre : le tennis ne l’intéresse pas vraiment. Et tenir des diagonales de revers sans faire de faute, c’est comme aller en boîte juste pour un smack, c’est bon pour Gasquet. Et quoi encore, bouffer diététique ?

Progresser est interdit à Tsonga depuis le début : il ne fera jamais mieux qu’en Australie, ça impliquerait que ses volées gagnantes étaient volontaires. Le vrai Tsonga sert, tape en coup droit, quitte à passer son match dans le couloir de gauche. Le vrai Tsonga se la raconte pendant le match, se rue à l’attaque surtout quand il ne faut pas et gagne des matches au mental parce que s’il essaie autre chose, le moindre top 30 finira par être le moins mauvais.

Wimbledon, Mahut : Dancing Queen’s 2

c-fou

Il rêvait d’être Stefan Edberg, il a hérité du faciès de Kevin Bacon. Rien de tel pour briller à Londres et nulle part ailleurs.

Il y a connu ses plus belles heures, pas plus d’une trentaine, en cumulé, quand même, parce que tout avait commencé par Todd Reid en 2003 et Antony Dupuis en 2004. Inconnu, sauf aux interclubs d’Angers TC et à Surbiton, Mahut sort de nulle part en 2007 pour battre Bjorkman, Ljubicic, Nadal, mais aussi Clément pour réussir le gros coup de son jeune début de carrière. Le gros coup inclus évidemment une balle de match en finale contre Roddick. Roddick qui, fair-play, apparaîtra souriant sur les photos quelques minutes plus tard avec un gros trophée dans les mains.

Un record qu’Isner à rien

C’est le déclic : huitième de finale en 2008 et 2009, trois victoires en qualif’ avant de voir le Lu au premier tour en 2010, puis Verdasco au deuxième en 2011. Perdre face à un spécialiste de terre battue en méforme : le Queen’s est décidément le gazon de tous ses possibles. Et puis en 2006 Nico eut le droit de s’inscrire à Wimbledon. Un troisième tour, la promesse est belle. Il la tiendra en 2007 avec un deuxième tour. Puis les trois années suivantes avec un premier. Que ce soit Gasquet, Tursunov ou Vliegen qui le sortent, tout le monde s’en fout. Alors, en 2010, il change de cible : quitte à ne pas aller au troisième tour, autant faire parler de soi avant. Au besoin, on peut entrer dans l’histoire avec trois balles de break en 11 heures de jeu. Entrer dans l’histoire, ça veut dire succéder à Clément, Santoro ou aux deux ? 

Et cette année, un premier tour avec un break en deux occasions. Ca fait deux en 13h de jeu. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?

Gouverner, c’est fait d’erreurs

 

« Il est injouable. » Arnaud Boetsch a de la mémoire : d’après ses calculs, jamais il n’aurait poussé la balle assez fort pour prendre un point à Nadal. Il ne doit pas être si mauvais ce Federer.

Faut-il être toujours le patron du circuit pour décider, à deux jours d’intervalle, de jouer son meilleur match et son pire à Roland-Garros ? Sauver deux balles de set dans la première manche, remporter la seconde au tie break, perdre la troisième et finir en quatre sets, c’est le choix du maître. Djokovic l’a subi le vendredi, Nadal l’a infligé le dimanche.

Le point commun est comme toujours Federer. Federer est le plus grand, Federer est fini, Le Vestiaire a déjà tout expliqué. Ceux qui avaient prévu un match de rêve dimanche ont toujours pu se repasser la cassette de la demie. La finale était pourtant instructive : une balle de set ratée puis un set perdu, 56 fautes directes, des sautes de concentration, Nadal mené 0-40 qui gagne 6-1. Les grands champions sont ceux qui jouent leur meilleur tennis aux moments importants. Du grand Federer, donc : on ne se remet pas si facilement d’un Roland-Garros gagné contre Soderling. S’il ne tombait pas toujours sur Monfils, Roger quitterait volontiers Paris précipitamment.

Taillé à la serbe

La seule possibilité de revoir Federer sur un terrain, après un an à perdre contre Berdych, Soderling et à gagner le Masters, était de lui trouver un truc qu’il n’avait pas encore fait. Il a battu tout le monde, il a fait pleurer Murray devant maman, il a gagné le double aux JO avec Wawrinka. Après ça, battre Nadal n’est plus assez vibrant. Mais il a entendu Pioline lui dire en début de tournoi qu’il n’était pas favori derrière Nadal et l’imbattable Djokovic. Il va donc humilier Pioline, puis l’imbattable Djokovic.

Djokovic frappe la balle dès le rebond ? Il ne fera que des volées. Djokovic s’est mis à gagner les points importants ? Il gagnera tous les autres et décidera qu’ils sont plus importants. Djokovic l’avait battu après avoir sauvé une balle de match à l’US Open quand le Serbe n’était personne ? Il le battra en sauvant une balle de set quand il est devenu quelqu’un. Djokovic dit « come on » en serbe ? Il dira « come on » dans un anglais parfait. Djokovic a été invité à Cannes par Denisot ? Il fera 5,3 millions avec Chamou un dimanche après-midi. Djokovic doit gagner la finale ? Il la perdra à sa place.

T’as pas sans Bâle ?

Etre le plus riche de l’histoire du tennis, même si Santoro a fréquenté Borotra, oblige aussi à savoir compter. Le record de McEnroe c’était aussi pour ce vendredi. Pioline, qui n’a décidément pas compris, le félicite chaudement et salue son grand retour, avec les yeux de celui qui le voit déjà favori pour dimanche. « Non, McEnroe n’a pas besoin de me payer une bouteille de champagne. J’ai dit à Novak au filet que c’était déjà spécial ce qu’il venait de faire. Rafa doit être content, lui qui venait de perdre quatre fois de suite contre Novak. » Il y en a pour tout le monde, le public et Chamoulaud sont en transe sans bien comprendre pourquoi l’humilité est plus belle avec un sigle RF calligraphié sur chaque habit.

Pendant ce temps-là, Federer a déclaré forfait à Halle. Le gazon, ça ne l’intéresse plus.

L’Edito : Patrice domine Guez

Le public de la porte d’Auteuil s’est-il vraiment plus régalé en croisant Michaël Youn bituré sur la route de la porte d’Auteuil ?

C’est une nouvelle fois l’écrasante domination du spécialiste tennis du Vestiaire qu’a consacré Roland-Garros. Le seul a avoir dit que Federer était toujours au top il y a deux ans et demi, le seul a avoir affirmé qu’il était fini dès l’année dernière et à ne pas avoir eu de doute sur l’issue de la finale. Un miracle n’arrivant qu’une fois, Djokovic se l’est offert. Federer ne sait plus jouer les moments décisifs, c’est ce qui le plaçait au-dessus des autres. Cette fois, Nadal a souffert et Federer a conclu le match sur un coup droit. Le hawk eye est formel, la balle a bien rebondi avant les bâches.

Mais Roland-Garros a aussi eu de bons moments. Golovin qui attend quinze jours pour dire quelque chose de censé, c’est le signe que Luyat attendait : « Federer, c’est un ego. » C’est pour ça qu’elle le voyait battre Nadal, il y a censé et censé. Le Suisse a raté sa finale, Luyat aussi : la veste cintrée de pianiste était une faute directe, même si en son temps Loth avait parfois honoré ces dames d’une queue de pie bien taillée. Le peignoir jaune d’Escudé, en revanche, ça ne va pas avec tout. Plus tôt le matin, Hanouna avait Pitkowski, c’était plus drôle, même avec Farcy et Duléry, mais c’était sur France 4.

Carré d’Haas

Puisque les fautes directes ont duré jusqu’au bout cette année, autant les citer toutes : les baskets roses de Le Foll à la matinale d’Itélé sont une chose, s’en servir pour annoncer que Stéphane Robert crée la sensation avec ses crema bisous en est une autre. A 31 ans, Robert s’est offert des points à défendre à Roland quand il en aura 32, tout arrive. Lauclair se souviendra-t-il de lui avoir déjà parlé ?

C’est tout le problème des Grand Chelem, les stars côtoient les autres. Brabo, qui n’est ni l’un ni l’autre, fit ainsi l’hagiographie de Veic en dévoilant que le Yougo n’a jamais vu un Espagnol de sa vie. Que Nadal à l’échauffement c’est comme la première fois qu’il est allé au cirque sauf qu’en Serbie il n’y a pas de cirque. C’est typiquement le Yougo qui se chie dessus face à un grand joueur. Il veut bien faire, mais il sait rien faire. Ainsi résumée, l’histoire d’un break volé à Nadal n’en est que plus belle. Dominguez s’en amuserait bien s’il n’avait pas mieux à faire : « Elle a un superbe gabarit la Russe. » Avec un tel panel de spécialistes, le cinéma de Fognini pour éliminer Montanes ne pouvait qu’attirer les moqueries de France Télé au sujet d’une prétendue déchirure musculaire. Le lendemain, il déclara forfait.

Pendant ce temps-là, Chamou marque son territoire. Pas en disant « il avait breaké , il s’est fait debreaker », mais en offrant les DVD des cinq finales à Nadal. A l’antenne bien sûr.

L’Edito : Adebayor fait son Kaka

Grâce à quel sport Brax est-il devenu autre chose qu’une commune du canton de Laplume en Lot-et-Garonne ?

Jackson Richardson avait pourtant eu une bonne intuition en demandant à Chantal Jouanno pourquoi il y avait plus d’ambiance dans la salle des fêtes de Malmö un dimanche de finale de championnat du monde, qu’à Mangin-Beaulieu un soir de Coupe de la Ligue face à Celestat. Si sur ce coup-là la carte de presse lui a échappé d’une roucoulette, Andre Garcia a retrouvé la sienne, comme tous les deux ans quand Bilalian retrouve son numéro.

David Cozette l’a perdue en deux questions à la ministre, mais on peut le comprendre, il est toujours difficile de manquer Cholet-Gravelines pour aller se cailler en Suède. Pour ceux qui n’auraient rien à foutre du handball comme 96% de la population, il y avait aussi Angers-Rouen en finale de Coupe de France de hockey-sur-glace, André Garcia ne pouvait pas être partout, Sport+ a évidemment fait l’OPA. On va finir par aimer Eurosport et la moustache de Michaël von Grunigen.

Péchalat ligne

Pour un peu la victoire d’Amodio serait passée inaperçue mais heureusement Joubert s’est cassé la gueule. Il était comme d’habitude, moins ridicule qu’Andy Murray. On connaît deux mamans qui se demandent si leurs rejetons n’ont pas été finis à l’urine. Déjà 180 mots et toujours aucune trace de foot à part le traditionnel jeu de mot avec Kaka dans le titre. C’est parce que ce week-end les championnats européens et leurs sphincters faisaient relâche.

Pendant ce temps-là, on s’en doutait, Alain Bernard et Camille Lacourt sont deux Enfoirés. Jean-Baptiste Maunier n’a qu’à bien se tenir, et soulever de la fonte ou Sébastien Chabal.

Murray 2010 : La phobie des grandeurs

Une demi-finale à Wimbledon et une aux Masters : Londres a encore vibré aux exploits de son chouchou, numéro 4. Pourtant, Tim Henman ne joue plus.

Tout avait commencé par un grand court en dur et Roger Federer en face. Tout a fini sur un court à peine moins grand en indoor et Rafael Nadal en face. Entre temps, il y a eu ce grand court en terre battue et Tomas Berdych en face, cette fois c’était un lundi et cet autre grand court, en herbe, et Rafael Nadal en face. Les grands courts ne s’agrandissent pas et pourtant, depuis qu’il a été numéro 2, en août 2009 Murray n’en finit pas d’être numéro 4 et 5.

Fish and cheap

Mais réduire 2010 à une saison de merde serait un raccourci trop facile. Il y a eu ces deux victoires faciles contre Cilic qui laissent penser que l’accident de l’US Open 2009 n’était qu’un accident. Mais d’où venait le problème ? Pas du physique : Murray a encore été le plus frais à Shanghai, intouchable contre Federer en finale, c’est pas de sa faute si les autres négligent le mois d’octobre.

Mais Andy sait aussi être en forme quand tous les autres sont là, le jour J. A Toronto, par exemple. Il se fait Nadal puis Federer. Mardy Fish n’aura pas eu cette chance en trois confrontations le reste de la saison. Heureusement, la tournée américaine sur dur n’est pas celle où il obtenait ses meilleurs résultats les autres années et de très loin. De toute façon, il faut se ménager, les meilleurs le font. C’est sans doute grâce à ça qu’il a conclu pour la première fois son US Open sur un troisième tour contre Wawrinka.

2010 était aussi l’année de l’offensive, Murray a enfin compris : maintenant il lâche ses coups. Mais ça ne marche pas toujours donc parfois il défend, fait des fautes et finit par perdre en gueulant. Ca devait arriver, Henman a apprécié l’évolution : « Murray doit être plus agressif. »

US Open, Gasquet : Flushing mes doses

« Mon seul souci, dans le match contre Gaël, est de bien jouer et de me faire plaisir. » Huitième de finale, c’est déjà pas mal.

Battre Davydenko peut parfois provoquer plus de dégâts que prévu. Un top ten, si tôt, si vite, Richard n’avait pas anticipé, il n’était pas prêt. Il devait juste battre Greul et s’en aller, avec le plaisir d’avoir progressé d’un tour à l’US Open cette année. Que Davydenko ne passe plus un tour depuis six mois n’était qu’un détail. Richard a grandi plus vite que prévu, le rendez-vous chez le pédiatre est pris, il ira en voiture. Le lendemain de ses cinq ans, papa avait insisté pour qu’il y aille en courant : « Huit kilomètres, ça ne peut que te faire du bien toi qui veut être un champion. » C’est comme les putes à Miami quelques années plus tard, ça endurcit.

Des coups gagnants, moins de fautes, des points importants bien gérés, Richard confirme, enfin peut-être, à vrai dire le docteur de la tête utilise souvent des mots compliqués : « C’est très dur. On me l’a souvent dit que j’allais être plus fort dans la tête. Cela m’a filé un gros coup et cela ne m’a pas fait tant de bien que ça. C’est dur de trouver du positif avec ça. Mais je suis fort dans la tête de rejouer tout simplement. » Le passé est le passé. Richard regarde vers l’avenir :« J’étais 90e à un moment, c’était difficile ». Aujourd’hui, le nouveau Ritchie pense uniquement à prendre du plaisir. Et à retrouver l’atmosphère des grands matches, d’ailleurs un 8e contre Monfils c’était parfait, « je n’ai aucune pression particulière ». Il faudra quand même apprendre à la gérer quand il passera sur le curcuit pro. « Le tennis est quelque chose d’important mais les amis priment aussi. » No zob in job Richard.

US open bar

L’US Open aura donc duré jusqu’en huitième contre Monfils, avec les fautes habituelles du duel entre Français qui ne changent rien : Gasquet a retrouvé son niveau. Du coup Markus a sauté. C’est ça de réaliser la meilleure saison de sa carrière depuis 5 ans, on fait le grand ménage. La prochaine fois, Verdasco se gardera de prendre une taule en finale de Nice, et Youznhy, Berdych, Murray et Monfils de le battre en Grand Chelem. Battre des bons, perdre contre des bons, c’est à vous dégoûter d’avoir un entraîneur compétent : « Je peux faire un peu mieux en attaque sur la qualité de mes frappes, mon service peut également être meilleur, plus de premières balles, des erreurs sur les premiers points à gommer, et je dois aussi mieux volleyer. Ce sont toutes ces erreurs bêtes qu’il faut effacer. C’est un peu de concentration. » Avec tout ça, s’il ne revient pas dans le top 20, c’est à devenir débile profond. « J’ai connu pire qu’une défaite en 8e de finale ici donc je relativise, mais cela reste une déception. » Résilience et cohérence font toujours bon ménage, aussi « je repars d’ici avec pas mal de confiance pour la suite, je retourne vers la 30e place mondiale, je suis assez content ». Deblicker aussi, comme quoi il y a pas que les kinés qui manipulent.

Pendant ce temps-là, le nouveau Gianni Mina a tenté la tactique dite du 15/4 en quarts de Grand Chelem. Mais Djokovic ne s’est pas laissé surprendre.

L’Edito : Gelabale en pleine gueule

Le spécialiste pentathlon moderne du Vestiaire l’avait senti : Amélie Cazé est une athlète d’exception. Pour ne pas être en infraction avec le code mondial du journalisme, on n’en parlera donc pas plus.

A quelques jours du retour de la NBA et donc de son spécialiste handball, Le Vestiaire se remémore Limoges-Trévise 1993. Le basket existait encore en tant que sport, malgré Stéphane Ostrowski. Depuis, Nando de Colo joue meneur de jeu. Le football aussi se faisait une place au soleil. On n’était pas encore obligé de voir la défense du Real lever la Coupe du monde. Guillaume Hoarau ne déclarait pas : « J‘ai vécu une expérience délicate » puisqu’il n’aurait pas été sélectionné. La Ligue des champions s’ouvre bientôt et Higuain rend toujours quinze ou seize kilos à Raul et un peu de talent.

Cazé les cou….s

Le tennis n’était pas encore systématiquement programmé pour faire gagner Murray. Il ne l’est pas vraiment davantage, quoique : un huitième de finale n’est pas si mal payé pour si peu d’attaques de revers. Il y en a eu quelques-unes, mais l’ATP précise que en dehors du court, ça ne compte pas. On entend aussi que la France possède la meilleure équipe de Coupe Davis de son histoire. Clément promène toujours sa finale de Grand Chelem, mais plus personne ne l’écoute. Et le dopage ne tuait pas encore, à part Casartelli. Cette vanne n’est pas la plus drôle, mais c’est la plus sérieuse, la plus grave, la plus profonde. On dirait du Guy Carlier.

L’Edito : Sur la route du Madison

Murray a battu Federer en finale sur dur à Toronto. Une belle revanche pour Djokovic, Berdych et les genoux de Nadal.

A deux semaines du début du Mondial , la Pro A est en ébullition. Boris Diaw pourrait mal le prendre, mais 85-63 contre le Canada et 86-55 contre les Etats-Unis ne seraient pas donné à n’importe quel Lituanien. Pas de panique, les choses se mettent en place : 39-30 à la mi-temps, ça ressemble plus à Roanne qu’au Madison Square Garden. Et puis Yannick Bokolo a plutôt fait un bon match paraît-il.

La Pro A, c’est aussi Cholet, champion en titre. Rafraîchissant, comme Caen en Ligue 1, qui n’en finit pas de battre les gros. Certainement l’effet mois d’août, les internationaux ne sont pas revenus, ça ira mieux en septembre. Valbuena et Toulalan suspecteraient volontiers une vanne, Gourcuff préciserait alors que Montpellier et Toulouse c’est fort aussi. En parlant de rafraîchissement, le Top 14 a aussi repris en grande pompe vendredi soir. Quel dommage, il y avait PJ à la télé. Ah non, même pas, c’est fini depuis dix ans.

Pendant ce temps-là, la France a encore survolé un Euro, celui de natation. Stasiulis, Lacourt, Rouault, Agnel, le relais titré sans Bernard : les nouvelles stars sont là. Dans l’euphorie, le président de la Fédération a voulu remercier Philippe Lucas pour le boulot effectué avec Amaury Leveaux.

Wimbledon, Federer : Un rien Falla cieux

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S’inscrire quand même à Wimbledon après leur fin de carrière, Sampras et Agassi n’avaient pas osé. Mais Roger est le plus grand.

C’était le 2 juin dernier, Le Vestiaire vous annonçait la retraite du plus grand joueur de tous les temps. Depuis, il ne s’est presque rien passé, à part une défaite sur herbe contre Hewitt. C’était en finale de Halle, le gentleman agreement oblige tous les ans les autres bons joueurs à s’inscrire au Queen’s et pourtant, Federer n’a reçu qu’une assiette et pas le trophée. Tout revient brutalement à la surface et le puzzle – qui n’est pas toujours le ménisque de Nadal – se recompose : Marcos Baghdatis qui lui serre la main en souriant à Indian Wells, l’inscription à Estoril, ne pas penser au revers slicé contre Soderling. Inévitablement, ce que tout le monde redoutait a fini par arriver : « Perdre en quarts à Paris ne m’a pas rendu fou, je l’ai digéré très vite. »

Plus rien ne Lleyton

Falla en a bien profité : servir pour le match contre le maître peut certainement s’encadrer au-dessus de la cheminée. Offrir le débreak coûte 6-0 au cinquième, ça reste Federer, ça reste Falla. Mal jouer en Grand Chelem, le grand Federer a toujours su faire. Ne pas courir au premier set, à la rigueur au début du deuxième, c’était marrant. Et si vraiment Wawrinka ou Clément étaient dans un mauvais jour, il pouvait maintenir son nombre de fautes directes par set juste en-dessous de celui de son adversaire, c’est-à-dire très haut.

Ce n’est plus le cas, Federer joue sans réfléchir. Andy Murray, incapable de murmurer un son dans un micro un soir de finale de Grand Chelem, ça ne l’émeut même plus. Les fautes de Monfils, le palmarès de Soderling, la volée haute de revers de Roddick, les secondes balles de Davydenko, les balles de set de Haas, les amortis de Tsonga : plus rien ne le fait rire. Federer a tout gagné, et même si Fabulous Fab conteste, il a tous les records. D’ailleurs, il ne compte plus les points. « Tout ce qui m’importe désormais, c’est de remporter Wimbledon encore une fois. C’est déjà un bel objectif, non ? Me battre ici, où je joue mon meilleur tennis, c’est très difficile : à moi de le prouver. »

Quand il parle de lui et quand il joue, Federer n’est plus lui-même. « Je pense que j’ai retrouvé mon jeu à Madrid, que j’ai bien joué à Paris et que j’ai fait de bons matches à Halle. » Et pour une fois sans rire : « Je savais que Falla était difficile à jouer. Il a vraiment fait un grand match. Moi, j’ai vraiment joué un grand cinquième set. »

Si Federer a arrêté le tennis, heureusement, il lui reste Andy Murray. Consultant sera une belle reconversion : « Peu importe ce qui s’est passé depuis Melbourne, je pense qu’Andy est un des principaux candidats au titre. Peut-être qu’il faut un peu ignorer ce qui est arrivé depuis l’Australie et juste se souvenir qu’Andy est très dur au mal dans les matches au meilleur des cinq manches. » Roddick avait gagné en quatre manches en 2009.

Roland-Garros : Roger par la modestie

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Federer ne battra pas Nadal à Roland-Garros. C’est la fin de deux brillantes carrières.

Les records de Federer sont ainsi faits qu’ils ne seront plus battus. Demi-finales de Grand Chelem consécutives, présences en Grand Chelem consécutives, genoux valides en Grand Chelem consécutifs, humiliations de Murray consécutives, Federer a tout, y compris son titre à Roland. Il ne lui manquait plus que le vrai titre à Roland, celui où il bat Nadal en finale. Mais il n’arrivera pas car les genoux sont ainsi faits qu’ils ne repoussent pas, même ceux fabriqués à Majorque.

Ça vaut aussi pour les poignets, Del Potro s’en rendra vite compte, mais pour l’heure, c’est Davydenko qui regrette d’avoir échangé son cartilage contre un bon service. Haas, lui, se sent tout con d’avoir mis son épaule en hypothèque l’an dernier pour échouer à deux points du match, car depuis on lui a aussi volé sa hanche. Curieusement, Federer n’est lui pas atteint par la limite d’âge physique, contrairement à ses gentils adversaires et c’est tout ce qui lui importe. Ça veut dire quoi être le plus grand ?

Roger rabote

Battre Soderling à Roland, il l’avait déjà fait et puis battre Soderling tout court, c’est devenu trop classique. Jouer au tennis avant les demi-finales aussi. Falla a manqué de lui prendre un set, Wawrinka aussi, comment voulez-vous être motivé pendant dix ans pour ce genre de choses à force d’affronter des joueurs français ?

Au moins, il sait rendre hommage au vainqueur et au vaincu :  « C’était un quart de finale dans un Grand Chelem, cela arrive. Ce n’était peut-être pas arrivé pendant cinq ans (ndlr : six ans). Aujourd’hui, je peux gagner les quatre sets, mais je peux aussi perdre les trois sets. » Humilité du vaincu, grande classe qui salue une foule en délire pendant que le vainqueur sort en silence sans que Monfort ne le reconnaisse.

Roger n’oublie pas de souhaiter bonne chance à son bourreau et aux trois autres demi-finalistes : « C’est incroyable de rester au plus haut niveau, de jouer demi-finale après demi-finale et d’avoir une chance de gagner un Grand Chelem. J’en ai même remporté pas mal. » Du haut de son huitième de finale, Andy Murray se sent grandi par l’hommage du maître qui ne cesse de lui donner des cours : « Pour moi, c’est un de mes plus beaux records et cela devrait être dans les livres d’histoire. » Des cours d’Histoire.

Le tennis étant inscrit aux JO de Londres, on reverra peut-être Federer sur quelques courts ces prochains mois. Nadal, c’est moins sûr.

L’Edito : Le bouclier de Planus

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Le Mans et Gravelines ont pris une option sur la finale de Pro A, mais il y a aussi eu du sport ce week-end.

Meilleur joueur français, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas fait mentir sa réputation sur terre battue. Ce n’est pas faute de l’avoir jouée relax, voire Rolex. Pour fêter le meilleur Roland-Garros qu’il pouvait faire, Jo a retrouvé ses bonnes vieilles habitudes et pris dix jours de repos. L’herbe, c’est pour les mous du genou, ça tombe bien. Attention quand même, Karlovic va débuter sa saison. Pour Murray, il va falloir patienter encore un tout petit peu. Pour Brock James, elle se termine en beauté, l’ancien poissard a enfin trouvé comment être décisif dans le bon sens : ne rien faire. L’équipe de France de foot en a pris bonne note depuis quatre ans. Sinon, le mollet droit de Gallas inquiète. Ça veut visiblement dire que son mollet gauche, son entente avec Abidal, les occasions costariciennes et tunisiennes, l’entrée en jeu de Gignac et le capitanat confié à Evra rassurent. Squillaci se tient prêt et lui il a deux mollets.

Kiel bile

Sinon, Kiel est bien le plus fort et Karabatic n’y joue plus. Omeyer lui avait pourtant conseillé de ne pas s’enCanayer, mais tout gagner fait croire que Guigou est bien un génie. Tant pis pour lui, mais pas pour le parrain de ce blog qui a enfin vu ses jaunards gagner un trophée. Le jour de congé a été bien utilisé, malheureusement notre spécialiste auto n’en a plus, tant pis pour Loeb et Hamilton. Valverde va en avoir quelques uns, Basso a déjà eu les siens et visiblement il en a bien profité.

Pendant ce temps-là, le Barça songe à ne pas conserver Ibra. Eto’o salue cette sage décision.

L’Edito : Set à la maison

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Dans la phrase « Andy Murray a subi la loi de Mardy Fish », quel mot était tenant du titre à Miami et finaliste en Australie ?

Rarement quarts-de-finale de Ligue des Champions n’auront autant attisé les passions. Et pour cause, les « gros » sont en forme et n’ont aucune pitié. Chelsea a ouvert le bal samedi après-midi en enfilant sept buts à Aston Villa, Marseille a ensuite humilié l’ancien champion de France bordelais, dont les deux meilleurs joueurs se sont malheureusement blessés après le deuxième but olympien. Enfin, hier soir, c’est Madrid qui en a encore planté trois, dont un de Higuain qui vient s’ajouter à ses deux buts contre Zurich en C1. Trois clubs auxquels viennent s’ajouter Nancy, Lorient et Lille, vainqueur de justesse de l’épouvantail montpelliérain. Hélas, les reglements européens pourraient avoir raison de l’ambition de tout ce beau monde car il est désormais impossible de gagner la Coupe aux grandes oreilles sans la jouer. Rageant.

Push the Button

Mickaël Baugé aurait bien aimé entendre les mêmes conneries sur son compte, mais personne ne sait qui il est ni ce qu’il a fait. Il fut un temps où on mesurait amoureusement les cuisses de Florian Rousseau en se moquant amicalement de celles de Felicia Ballanger. C’était une autre époque, celle juste avant l’apparition du dopage, dont Contador a officiellement entériné  la disparition aujourd’hui puisqu’il a des allergies. Des allergies, les PDM n’y avaient pas pensé en 1991.

Et si la Formule 1 intéresse encore quelqu’un, peut-être en parlerons-nous, on attend vos réactions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr.

US Open : Andy cap international

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Il faut toujours se méfier des classements qui ne veulent rien dire. Murray était persuadé que la mise en garde concernait Cilic. Au moins, cela lui aura permis de pas prendre, au jeu près, la branlée que Federer avait mis à Robredo la veille.

A priori, le match avait tout du cadeau. Un cadeau que le redoutable Andy Murray s’était offert à la force du poignet, en l’absence de la femme de Chamou. La faute à une accumulation de points ATP entre une finale, une demie, deux quarts et quatre huitièmes, tout ça en Grand Chelem. Un palmarès de champion qui lui offrit naturellement la seconde place mondiale. Derrière lui se battaient en duel 6 victoires de Nadal ou même le titre, la finale et les quatre demies de Djokovic. Mais n’allez pas croire que Murray est mauvais en dépit d’une rime troublante car dans les Masters 1000 Andy ne s’en laisse pas compter. Il en a gagné 4, à peine 1 de moins que Djokov, à peine 11 de moins que Rafa. N’allez pas croire non plus que Nadal mène 7-2 dans leur face-à-face et Djokovic 4-3. Federer a bien perdu 6 fois contre lui, à Dubai et Doha surtout. La finale de l’US Open, ça ne comptait pas vraiment. Mais n’allez pas croire qu’Andy Murray est un imposteur.

Marin d’eau douce

Marin Cilic était venu à Flushing chargé, à 20 ans, de ses victoires à Chennai et Zagreb et d’une belle vingtième place mondiale et il n’avait encore pris de taule face à Del Potro. Mais n’allez pas croire qu’Andy Murray est un cas désespéré. Il n’a que 22 ans et ce n’est pas trop tard pour espérer un jour triompher en Grand Chelem. Pas faux, Novak aura attendu 21 ans, et Nadal 19. Et pour passer les huitièmes ? De toutes façons les palmarès, ça veut rien dire non plus. Mais si on considère que Federer a gagné le sien à 22 ans aussi, il faut donc qu’Andy s’impose dimanche à l’US Open. Aux dernières nouvelles seul Escalettes y croirait encore.

Pendant ce temps-là, L’Equipe.fr ne comprend pas trop ce qui est arrivé à Murray. Et si lire le Vestiaire en avril dernier aurait évité à bien des gens de dire bien des conneries.

L’édito : Le podium Andy sport

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Devinette : quatre athlètes visent une finale mondiale. Deux ont des crampes, le troisième une pubalgie, le quatrième se plaint de douleurs sciatiques. Pour quel pays concourent-ils ?

Les Girondins de Bordeaux seraient-ils la meilleure maison de correction du pays ? Après avoir récupéré, très jeune, une petit frappe de la délinquance lot-et-garonnaise, le club en a fait un des meilleurs joueurs de foot européens. Puis, au lieu de l’envoyer passer son service militaire au bled, ses geoliers ont préféré lui fixer un salaire de prolo, et lui faire jouer la compétition la plus relevée au monde. La victime, âgée de 25 ans, est alors devenue indispensablement décisive. Mais on n’abandonne jamais totalement son caractère retors. « Je veux visiter Londres, sinon je me casse ! » La logique n’est jamais loin du caprice. Privation de Ipod, humiliation dans les douches, baisse de salaire, rien n’est exclu pour tenter de finir à 45 buts, dont douze en Ligue des Champions. Il pourrait y retrouver un élève d’un ancien gang rival buteur d’une équipe à peine plus huppée que West Ham, mais pas assez doué pour viser une place de titulaire chez les Bleus. Anelka brillant avec Chelsea, Gignac scoreur avec Toulouse, comment espérer jouer, quand on ne marque qu’avec le Real ? Ne plus avoir le buteur de Fluminense à ses côtés est évidemment un gros handicap.

Batum sans Robin

Sinon, il y avait une journée de L1, la même que les treize dernières. Pendant que Bordeaux inquiète toujours, Marseille explose l’adversaire malheureux des Lorientais après avoir écrasé l’épouvantail grenoblois. Un autre épouvantail est arrivé d’Ecosse. Tout juste 22 ans et déjà aucun titre en Grand Chelem, pour quatre masters series. Rien d’illogique à ce qu’il vole la place de Nadal, qui n’a remporté que 21 titres majeurs. Aucun doute, un grand joueur est né, une mononucléose pour Roger et la première place ne sera plus très loin. Il n’est jamais aussi fort que quand Federer et Nadal reprennent juste la compétition.

Pendant ce temps-là, l’équipe de France de basket a torché l’Italie et Le Vestiaire en est le premier surpris.

Rome, ATP : Si on devait Murray demain

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Federer fini, Djokovic sur le déclin, Andy Murray est porté aux nues par les plus grands spécialistes. Autopsie de l’ancien successeur de Nadal.

Le dernier carré du Masters 1.000 de Rome a des allures surprenantes. Il n’y a pas Juan Monaco et le Top 3 mondial est fidèle au poste comme dans la majorité des Grand Chelem depuis deux ans. On nous avait pourtant promis l’ouragan Murray. Son début de saison merdique 2008, avant que Gasquet ne lui enseigne deux ou trois choses pendant deux sets à Wimbledon, lui permettrait rapidement de prendre des points et de bouffer ses adversaires. Hélas, dans la capitale italienne, il a connu un léger ennui, viré par Juan Monaco dès son premier match. Ce même Monaco qui en est déjà à trois sur trois cette saison contre l’immense Fernando Gonzalez, sur sa terre battue fétiche. Comment expliquer qu’un futur numéro un mondial au top de sa forme sorte si tôt d’un Masters 1.000 ?

Il n’aime pas les grands tournois

Son meilleur souvenir reste la cuisante finale de l’US Open contre Roger Federer. Il a brillamment confirmé son envol par un brillant Open d’Australie 2009, sorti par Verdasco en huitièmes. Heureusement que Tsonga l’avait dégagé au premier tour en 2008, il a pu gagner quelques points. En confiance, Murray a fêté comme il se doit son premier Masters 1.000 de la saison (Miami) par une confirmation : deux défaites pour trois victoires en deux mois. Le rythme de Nadal, à quelques détails près.

Il n’aime pas la terre battue

Déjà, Jonathan Eysseric était passé à deux doigts du fou rire, au premier tour de Roland 2008. Almagro, lui, ne s’en était pas privé, quatre jours avant de marquer trois jeux contre Nadal en quarts. Murray, et son fameux jeu d’attente, devraient donc s’adapter sur terre battue mais à force d’attendre, les spectateurs s’endorment et les adversaires réfléchissent. Même Monaco. Sur terre, la patience est presque un atout pour tout le monde. Un coup droit d’attaque, ça fait jamais de mal, ajoute Nadal. Jouer pour faire déjouer serait-il une fatalité ? Gilles Simon se l’est demandé en serrant les mains de Stepanek, Berdych, Ljubicic, Beck et Zverev.

Il n’aime pas les adversaires qui jouent bien

C’est certainement son plus grand ennemi. Le joueur en confiance, qui ne fait pas de faute, Murray en a horreur. Ca l’oblige à tenter des coups, parfois même des attaques. Si ça continue, il devra volleyer à Roland et son préparateur physique ne l’avait jamais imaginé, son pharmacien peut-être. Le casse-tête de Murray s’appelle souvent Nadal, sauf quand il joue une finale blessé (Rotterdam). Andy n’aime pas trop, il préfère largement le Verdasco de Miami, quand le nouveau Nadal se crispe et met tout dehors parce qu’il ne maîtrise pas encore très bien ses muscles tout neufs. Quand Federer joue, ça dure une heure.

Pendant ce temps-là, Murray réussit là où même Nadal échoue : perdre des points par rapport à 2008 sur terre battue. En récompense, son premier tour lui offrira la place du finaliste. On ne prend pas un set à Nadal impunément.

Bruits de Vestiaire

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Sa cure de désintoxication rentrée dans sa phase terminale, notre chroniqueur people a enfin retouché un tabloïd. Ilaria D’Amico lui a redonné le goût à l’avis.

Football. Chelsea n’avait pas encore les moyens de remplacer Leboeuf et Petrescu et Tore Andre Flo, la nuque courbée sur les bancs de Stamford Bridge, ne savait déjà pas bien quoi faire de ses échasses. Les années 1990 et la mode des cols à lacets sont passées, mais le géant norvégien, comme au bon vieux temps, se régale toujours dans les surfaces brésiliennes. Sa parodie de samba lui a même assuré la deuxième place de la version scandinave de l’émission Strictly Come Dancing, dont les pectoraux d’Austin Healey nous avaient déjà fait parler.

Football (bis). Notre activité récente n’incitait pas vraiment ce doublon footballistique, mais il était temps de rappeler à la face du monde et de Portsmouth que Redknapp, ce n’est pas qu’un brushing grossier, un regard vide et des joues flasques. C’est aussi un ancien joueur honnête, contrarié par des genoux en plastique, et surtout l’un des plus beaux sourires de l’année 2008, derrière Madame Cole (photo) l’encornée. Louise Redknapp, 34 ans, l’avait partagé il y a peu avec les lecteurs de Hello! magazine, à l’occasion de la naissance du petit dernier, Beau.

Fléchettes. L’élargissement de la famille Redknapp a été éclipsé ces derniers jours par les rumeurs d’une liaison entre le joueur de fléchettes James Wade et la télégénique Helen Chamberlain, présentatrice du cultissime Soccer AM, l’équivalent britannique de Téléfoot. Bien conservée, la quarantenaire, fan de poker et de darts, aurait donc trouvé chez le numéro 3 mondial, de seize ans son cadet, de quoi se consoler de sa rupture avec le guitariste Nathan King qui n’aurait plus supporté l’écusson de Torquay United que sa fiancée s’était fait tatouer sur l’arrière-train.

Omnisports. Un roux malingre, un black bodybuildé et une reine des greens : Andy Murray, Shaquille O’Neal et la golfeuse Natalie Gulbis n’ont pas grand-chose en commun à première vue, si ce n’est d’avoir assez de temps pour raconter leur vie sur Twitter. Mais ce qui intéresse vraiment vos Bruits de Vestiaire depuis quelques semaines, c’est le défi quotidien de Lance Armstrong, qui a profité des fêtes pour signer une pétition contre la cigarette au Texas, envoyer un email au Père Noël et jouer au golf à Hawaï. Le suivi longitudinal a pris un sacré coup de vieux.

VTT. Le Vestiaire n’a jamais eu pour habitude de diffuser des vidéos sans les commenter, mais Nicolas Vouilloz, de réveillon chez les Quesnel, de Lyon, n’était pas joignable. A bien regarder la vidéo tournée en caméra embarquée par Greg Minaar, notre spécialiste cycliste est au moins sûr d’une chose : ce n’est pas en 2009 qu’il enlèvera ses roulettes.

Formule 1. News of the World, 13 décembre 2008 : « Lewis Hamilton dort avec son trophée ». Et Nicole Scherzinger dans l’armoire du salon ?

Pendant ce temps là, Danny Cipriani n’a rien trouvé à se mettre pour son réveillon avec Kelly Brook.