Chabal 2023 : Poivre et Sale

Il a longtemps été le sportif préféré des Français et il est pas loin de l’être encore alors que personne ne sait qui il est à part une brute à barbe. Une violence qui lui permet de continuer de montrer sa gueule sur TF1 en plus de Canal + même s’il est à la retraite et qu’il n’a jamais vraiment cotisé. Car un coup de poing dans la gueule d’un Agenais ça ne file pas de point. En plus c’était même pas Dubroca.

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 Il ne faut pas être injuste avec Sébastien Chabal. S’il n’a rien gagné sur le terrain, il a beaucoup gagné en dehors et continue apparemment de le faire sans forcément se soucier des règles. L’important pour un champion n’est-il pas de gagner avant tout ?

Personne n’a pensé à le surnommer le tiroir-caisse, la Banque de France ou la tirelire sauvage car Fabrice Santoro, Guy Forget  voire Arsène Wenger n’apprécieraient pas l’usurpation d’identité. Ce n’est pas très grave, l’anesthésiste lui va très bien. N’a-t-il pas réussi à endormir les médias et une bonne partie de l’hexagone sans même leur rentrer dedans. Il a aussi réussi à réveiller son conseiller financier. Mais tout n’était pas joué d’avance.

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Ian Thorpe : Like a Virgin Blue

Les nuits de Michael Phelps vont décidément être courtes jusqu’à l’été 2012. On n’arrête pas la pipe à eau si facilement.

Philippe Croizon et toute la presse française ont applaudi des deux mains, en février dernier, le premier retour aux affaires du grand Ian Thorpe (1,95 m). La belle histoire. Le Vestiaire vous l’avait d’ailleurs racontée. L’idée se serait imposée à lui « dans un avion, au-dessus de l’Atlantique ». Et le destin, farceur, a voulu que le palmipède australien fasse sa grande sauterie médiatique devant un panneau publicitaire de la compagnie Virgin Blue.

L’ancienne terreur des bas seins a même laissé au patron de la Vierge Bleue, John Borghetti, le soin d’annoncer lui-même ce que tout le monde savait déjà : Thorpe veut replonger aux JO 2012 après avoir passé cinq ans à manger des Tim Tam. Pour montrer à quel point sa motivation est grande, il ira même s’entraîner dans une des places-fortes de la natation mondiale, à Abu Dhabi. Coup de bol, Virgin Blue va bientôt ouvrir une ligne aérienne entre Sydney et Abu Dhabi. Le hasard fait quand même bien les choses.

L’obus de confiance

Il faudrait être sacrément tordu pour ne voir dans le retour de Thorpedo qu’un gros coup marketing. Ce n’est pas parce que sa marque de bijoux en perles et que sa carrière de présentateur télé n’ont, au contraire des avions Virgin, jamais décollé, que Ian Thorpe va chercher du fric en allant barboter. Il suffit de voir sa « liste » des choses à faire avant de mourir comme Cathy Freeman pour s’en convaincre : « Jouer James Bond, démarrer un groupe de rock, être pilote de ligne (sic),  nager d’autres JO avant mes 30 ans. » Et pourquoi pas sauter Kylie Minogue pendant qu’on y est ?

Yannick Agnel va donc bientôt pouvoir se frotter à autre chose qu’aux lycéennes de la piscine de Nice. La natation est un sport si simple que huit mois d’entraînement suffiront sans doute à l’ancien Phelps pour suivre la voie d’Armstrong et de Schumacher. Ceux qui s’inquiètent de sa capacité à nager sans combinaison ne savent sans doute pas que les poignées d’amour favorisent la flottabilité. La Torpille, aujourd’hui, ce n’est pas qu’un obus rouillé abandonné dans un champ de la Somme. C’est aussi un champion d’exception qui aime son sport et les voyages en avion.

Pendant ce temps-là, Thorpe a encore fait son retour.

Manaudou : Laure en bar

Les anciennes nageuses n’ont pas toutes la chance d’épouser les monarques dégarnis de principautés bananières.

Tout omniscient qu’il est, Le Vestiaire doit aussi parfois faire amende honorable. Il n’avait qu’un peu plus d’un an, en août 2008, quand il écrivait après le 400 m raté de Manaudou aux JO de Pékin que seules trois options se présentaient à elle désormais. La première – « elle annonce sa retraite, fait un gosse à Stasiulis et se remet à l’eau dans deux ans pour une dernière sortie olympique, à Londres » – était vraiment loin du compte. Comment notre spécialiste de l’époque, douze fois démissionnaire depuis Laure, a-t-il pu se planter de la sorte sur le nom du futur papa ?

Rappelons, à sa décharge, que la meilleure nageuse française de l’année 2004 faisait alors plus de culbutes dans sa chambre qu’au bout des bassins. Son intimité était connue de beaucoup d’internautes et l’équipe de France de natation n’était pas assez grande pour combler tous ses désirs. Tout ça, c’était avant de montrer sa salamandre à Fred Bousquet. Le plus Américain des nageurs français qui s’entraînent en Amérique a mis le grappin sur la jeune retraitée. Il lui a donné la gamine qu’elle attendait depuis longtemps et a fait d’elle une femme mure.    

A 24 ans et une stabilité sentimentale enfin trouvée, l’appel des bassins s’est fait plus fort que celui des couches souillées.  « L’envie est revenue », assure-t-elle. Et pas seulement le soir dans le lit baldaquin de Frédo. La jeune maman avait tout simplement la nostalgie de ses grandes années et ceux qui ne voient dans son come-back qu’une affaire de pognon n’ont vraiment rien compris au sport. 

Pinault, simple fric

Qu’on se le dise, Laure Manaudou n’a « jamais nagé pour l’argent ». François Pinault, son mécène, lui filait bien un million d’euros par an et quelques tee-shirts Gucci par-ci, par-là, mais comme elle l’expliquait en 2009 en prenant sa première retraite, le plaisir était sa seule source de motivation : « Je n’avais plus envie de m’entraîner depuis que j’ai quitté Philippe Lucas en 2007. J’ai réalisé plus tard que c’était à ce moment-là que j’avais perdu le plaisir de nager. »

La sportive préférée des Français de l’avant-Chabal n’avait d’ailleurs accepté ces derniers mois de devenir l’égérie des gels douche Cadum et des poussettes Aubert que par pure philanthropie. N’allez pas y voir un moyen comme un autre d’assurer l’avenir de sa gamine. Elle aurait très bien pu faire du cinéma si c’était le cas : avoir tenu deux répliques à Richard Berry dans un film d’Olivier Doran vous ouvre toutes les portes.

Ne pas savoir lire un script sans l’aide d’un dictionnaire peut par contre en fermer quelques unes. Alors, même si elle n’aime pas beaucoup son sport, Laure Manaudou, aussi cultivée qu’un dauphin du Marineland, a décidé de replonger. Elle ne sait faire que ça. Toujours très bien entourée depuis qu’elle a quitté Philippe Lucas, la première Française de l’histoire à avoir une poupée Barbie à son effigie a choisi le coach de l’insoupçonnable Cesar Cielo pour la préparer à sa dernière barbotte médiatique. Après tout, ça vaut quand même mieux que de rester à la maison soigner les hémorroïdes de Frédo.

NBA, Joakim Noah : Private Jooks

Comme on n’arrête pas le progrès, pour la première fois, Le Vestiaire se met à l’heure du basket américain. Il paraît que ça se joue avec un ballon orange et deux paniers. Comme au collège Jean-Rostand en fait. Le reste, c’est  Djelil Adjaho, notre lecteur pigiste gratuit, qui vous l’explique.

Pendant que la NBA, les joueurs, les proprios de franchises et le NPA veulent voir les salaires et les contrats baisser,  des clubs s’amusent encore à filer du pognon à n’importe qui pour bien se faire baiser.

Soixante millions de dollars sur cinq ans, même Chabal n’avait pas osé. Mais c’est bien parce qu’il ne fait pas de basket aux States ou que Chicago n’a pas de franchise rugby. Les Bulls ont donc décidé de miser leur froc et leur avenir sur un joueur français. Pour comprendre ce geste amical, il faut tenter de se souvenir du dernier bon match aperçu dans l’Illinois, c’était en 1998.  Certes, répondraient les amis de David Cozette, Noah est combatif, avec un bon esprit d’équipe, mais alors pourquoi Frédéric Fauthoux connaît-il mieux la route d’Oloron-Sainte-Marie que la 66 ?

Après tout, qui refuserait onze millions pour gober des rebonds et nettoyer les pump de ses partenaires en gueulant ? Surement pas un mec mal coiffé de 2m11. Bien utile pour les rebonds offensifs et défensifs quand on est seul dans la raquette, plus difficile quand les Cavaliers font jouer des pivots de 38 ans sous le cercle. D’accord, il s’appelait encore le Shaq en 1994, alors parlons d’Orlando. Le revers offert par Dwight Howard aura au moins eu le mérite de lui rappeler papa.

Rasta touille

Mais son jeu est-il si  nul ? Difficile à dire, vu qu’il ne sait faire aucun mouvement dos au panier, la classe d’un poste 5. Sky hook ou jump hook, des tirs à 4-5 mètres, en anglais ou en français, ça passe pas. Le jooks est un joke. Un pivot défensif qui pourrait bien rester rookie toute sa carrière si les joueurs d’en face continuent d’être recrutés sur leur gabarit ou leur talent. Heureusement, il est permis de tirer à 20 cm du panier quand on n’est pas blessé à la voute plantaire. Avec un peu de chance, il fera au moins une demi-saison par saison et Chicago pourra rentabiliser son investissement lors de sa vente. La rançon de la gloire.

Championnats d’Europe : A superstar is born

Jamais un jeune français n’avait autant dominé sa discipline. Quel âge avait Patrice Martin en 1977 ?

La presse écrite, au mois d’août, c’est un peu comme une déclaration de Christophe Lemaitre : il n’y a pas grand-chose à en tirer, mais ça peut toujours faire rire. Non contente d’avoir pondu deux pages et demie sur des championnats d’Europe de natation, L’Equipe a fait aujourd’hui d’Agnel la nouvelle « superstar » des bassins. Les préfixes anglophones lui manqueront sûrement en 2012. Comment dit-on megastar en Londonien?

Nos confrères se sont aussi permis de comparer le doberman niçois aux « géants » Phelps et Thorpe, comme Le Vestiaire l’avait fait il y a bientôt un mois. Ils auront peut-être remarqué qu’à l’âge où Agnel passait son Bac S, l’Américain et l’Australien avaient déjà respectivement ramené cinq titres mondiaux et trois titres olympiques. Le hasard des calendriers internationaux, sûrement. Et si Agnel était aussi précoce qu’un sexagénaire devant les photos de Manaudou dans son bain ?

L’avaler Daniil

Le néo-bachelier comptait bien profiter du 4×100 mètres pour oublier les séries matinales des championnats de France, mais avoir douze nageurs capables de rentrer en finale mondiale ne fait pas forcément de vous le meilleur relais européen. Allez savoir pourquoi.

Alain Bernard a bien une petite idée, mais il n’est pas du genre, comme Fred Bousquet le tatoué, à préférer les courses individuelles aux efforts collectifs. Cette fois, pourtant, Jason Lezak n’avait pas trois mètres de retard, ni de combi, et parlait anglais avec un fort accent russe. Daniil Izotov serait-il asthmatique lui aussi ?

Denis Auguin n’est pas inquiet : le gendarme ferait des chronos « éblouissants » sur la demi-longueur, à l’échauffement. Le record du monde du vingt-cinq mètres lui tend les bras.