Federer-Djokovic 2013 : Le content suisse

Roger a réussi ce qu’aucun n’avait réussi avant lui : continuer à gagner sans jouer. Le reste du temps, il s’appelle Djoko et il déchire ses t-shirt sur les courts australiens. Foutus héritiers.

Six titres dont trois Masters 1000 et un Grand Chelem : il n’avait plus fait aussi bien depuis 2007. Federer serait probablement considéré comme le plus grand sportif de l’histoire, capable de retrouver son meilleur niveau une fois la limite d’âge passée, s’il y avait eu un seul grand match la saison dernière. Mais 2012 a été ainsi : le niveau a baissé, et Murray s’est bien gavé avec la bagatelle d’un titre du Grand Chelem.

Mais tout cela n’entame pas l’incroyable pouvoir de Federer sur le tennis mondial. Il avait déjà tout : une collection de Grand Chelem, une collection de Rolex, une collection de pognon, une collection de couilles de Murray, et aussi Mirka dans les tribunes, les adorables jumelles, la présidence du syndicat des joueurs et cette pilosité sur les avant-bras mais pas sur les biceps qui le placent d’office au-dessus du lot. Il lui manquait encore l’opportunisme du champion, qui jouit de toute sa puissance. Il est fini et ne tient plus physiquement en cinq sets contre les meilleurs ? Il n’a plus qu’à prier pour que Wimbledon se joue sans Nadal. Pourvu qu’il n’ait rien à voir avec la mort du papy du numéro 1 mondial, en deuil aussi de sa concentration et de son niveau. Il ne resterait alors que Murray qui a très envie d’attendre les JO pour gagner à Londres.

Bâle neuve

L’impensable se produit, aussi majestueuse qu’une terre battue bleue à Madrid qui n’a rien à voir avec de la terre battue. Un Masters 1000 n’est jamais de refus, et tant pis si sur la rouge Roger ne gagnera rien parce que quand on est fini, on est quand même fini. Sinon pourquoi perdre contre Berdych en quarts à l’US Open ? Peut-être pour affirmer de ses que tout dépend de lui. « Bien sûr, Tomas a bien joué mais je trouve aussi que je l’ai aidé à se sentir à l’aise. » Aujourd’hui, il a digéré et collera très bientôt une branlée à n’importe quel Tchèque qui passera par là. « J’espère continuer à jouer pendant plusieurs années, parce que j’aime ça, j’aime la pression que procure le fait de jouer contre une nouvelle génération qui arrive et qui progresse rapidement. » Humilité et humiliations ont la même racine latine ?

Pendant ce temps-là, Murray mène 10-9 dans leurs confrontations, Nadal 18-10 mais Djokovic lui doit encore le respect (16-13). Alors comment lui a-t-il repris la place de numéro 1 ? Peut être en faisant trois finales de Grand Chelem et une demie, après avoir sauvé des balles de match et autres conneries visant à humilier un maximum d’adversaires. Le salaud, il se prend pour qui ?

Bilan 2011, Andy Murray : Scotland hard

A force d’être un futur vainqueur de Grand Chelem de 20 ans, on devient un loser de 24 ans.

Déclarer forfait et prendre des vacances, il n’était pas obligé d’attendre novembre pour y penser. Il aurait aussi pu attendre décembre, il y a les finales de Coupe Davis et des interclubs. Mais Andy est comme les grands enfants : quand il ne veut plus, il ne veut plus. D’ailleurs il ne voulait plus gagner de demi-finale de Grand Chelem contre Nadal depuis l’US Open 2008. Ce n’est arrivé que trois fois cette saison, mais il est vrai que Nadal a fait la saison de sa vie. Et que serait une saison de numéro 4 mondial sans finale de Grand Chelem ? Comme d’habitude c’était en Australie, il faisait noir, il y avait plein de gens autour de lui pour le pointer du doigt en riant au moment où un vieux monsieur l’obligeait à porter une toute petite coupe de puceau. A chaque fois ça marche, maman a honte de son fils ecossais. Il pourrait promettre qu’il gagnera le Queen’s pour se faire pardonner, mais ça ne changerait rien.

Habillé en Asie

Andy a pourtant tout bien fait quand il le pouvait mais chaque année c’est la même chose : il devient invincible soit en mars-avril, la mauvaise saison aux Etats-Unis, soit en septembre et en octobre en Asie. Ainsi Bangkok, Tokyo et Shanghai se sont trouvés un nouveau maître. Bangkok en cherchait un depuis Federer en 2005. Tokyo n’a vu triompher le Suisse et Nadal qu’une seule fois. Et Shanghai est bien le Masters 1000 que tout le monde s’arrache puisqu’avant le doublé de Murray, c’est Davydenko qui avait gagné en 2009.

Qui se souviendra que Murray a quand même battu Nadal en finale en lui collant un 6-0 ? Désolé, personne ne regarde les 500 Series, même pas Ivan Lendl, il n’a pas Orange sport.

Federer 2010 : Le Coutelot suisse

Le tennis contre un mur six ans de suite c’est lassant à la longue. Mais regarder le mur jouer tout seul, c’est encore plus chiant.

Une carrière peut-elle s’achever un soir de janvier 2010 sur les larmes de Murray ? Aussi grisant soit-il, cet accomplissement n’en est pas un quand on n’a pas encore 30 ans. Pour trois raisons. La première, elle implique que Soderling puisse gagner pour la première fois en 50 confrontations et rompre une série de 50 demi-finales consécutives en Grand Chelem lors d’un banal lundi parisien.

La deuxième, elle implique que Berdych passe pour un nouveau spécialiste d’herbe, futur maître de Wimbledon, en tout cas jusqu’à la branlée en finale contre Nadal. On n’en arrive pas là sans dommage collatéral, comme une défaite à Halle quelques jours plus tôt contre Leyton Hewitt, qui était numéro un mondial quand la place de numéro un mondial n’existait pas, ou plus vraiment, c’était en 2001.

Bâle à papa

La troisième raison n’est que la conséquence des deux premières : Murray a finalement de beaux jours devant lui malgré les larmes et la défiance maternelle. On en revient donc au problème initial. Federer pensait pouvoir s’en aller tranquillement, mais il ne peut décemment pas abandonner l’ATP aux seul bon vouloir des genoux de Nadal. Trop dangereux.

Ca l’avait suffisamment gonflé de voir Ferrero numéro 1 en 2003, il connaît bien la marche à suivre. Depuis, il y a eu quelques branlées dans les deux sens contre le même Ecossais, ça prend un peu de temps à remettre en route mais de toute façon les Masters 1000 ça compte pour du beurre. Quand Federer va se rendre compte que les trois dernières finales de Grand Chelem se sont jouées sans lui, il va peut-être même reprendre le tennis.

Pendant ce temps-là, Nadal a l’air en forme et Federer tourne des pubs avec lui. C’est reparti ?

Coupe Davis : Bercy et à jamais

pilonid

Mickaël Llodra est devenu le meilleur joueur français : est-ce aussi scandaleux que ça en a l’air ?

Un an après novembre 2009, voici venu novembre 2010 : l’heure du bilan. Le croirez-vous ? Il n’y a pas le moindre Français qualifié pour le Masters. Les mauvaises langues diraient que ça veut dire que les Français n’ont fait que de la merde cette saison, c’est-à-dire pire que l’année dernière, pire que l’année d’avant et que celle d’avant encore. Les mauvaises langues, un poil vulgaires, pourraient ajouter que les observateurs ne racontent que des conneries en faisant croire depuis trois ans que le tennis tricolore se porte bien. Pour un peu, cette saison serait la plus mauvaise de l’histoire du tennis bleu et pas seulement parce que Mickaël Llodra passe pour un bon joueur qui a emmené son équipe en finale de la Coupe Davis. Même Grosjean fait désormais figure de légende. Clément n’en est pas loin.

Mais il y a eu la saison 1991, celle de Forget, et du coup personne n’est humilié. Et oui, à l’époque, la meilleure saison du meilleur joueur c’était faire deux quarts de finale en Grand Chelem. Pourtant, en 2008, la paire Gasquet-Tsonga représentait la meilleure paire jamais alignée. Pourtant, Tsonga devait gagner Roland-Garros. Pourtant Gasquet serait le premier Français à gagner un Grand Chelem. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire trouvait cela contradictoire, voire incohérent, voire tout simplement ridicule. Mais nous n’avions aucun mérite, quatre malades ne pouvaient pas succéder à Pioline.

Monfils, ce héros

Le douzième joueur mondial n’est apparemment pas dans les huit, mais peut-être est-il victime d’une erreur informatique. Il a disputé vingt tournois cette saison contre vingt l’année dernière. La progression physique est intéressante. Il a remporté un tournoi et fait trois finales, dont une en Masters 1.000, mais désolé, c’est Bercy. En Grand Chelem, c’est son quart à l’US Open, écrasé par Djoko, mais désolé il y avait Gasquet, Tipsarevic, Andreev et Kendrick dans son tableau. Il fait donc la même saison qu’en 2008 et 2009, et donc comme nous le disions l’année dernière, il ne fera jamais mieux et n’est pas le nouveau Noah. Ou alors il n’écoutera plus de rap et  arrêtera de gagner le tournoi de Metz, cette fois c’est Montpellier. Ajoutons-y Sopot 2005, en treize finales le compte y est : vivement Belgrade. Mais de qui parle-t-on ?

Simon physique n’impressionne pas

L’année dernière, il était trop gentil et trop fragile. Il a décidé d’arrêter d’être trop gentil en prenant Metz à Monfils, mais il n’a pas arrêté d’être trop fragile. Il est 42e.

Tsonga-gne toujours pas plus

Toujours le seul à pouvoir espérer devenir un Top 5, mais toujours aucune trace d’une autre finale en Grand Chelem. Pourquoi Le Vestiaire avait-il plombé l’ambiance après l’Australie 2008 ? Federer en Australie, d’accord, son corps à Roland, d’accord, mais Murray à Wimbledon, quand même, ça passe moins. Et l’US Open ? Conclusion : quand ses genoux, ses coudes et son dos le laissent tranquille il prend des taules contre meilleur que lui. Il fait la même saison depuis trois ans, tiens donc.

Gasquet pasa

On ne parlera pas de PHM, blessé à la Gasquette depuis décembre 2002 après sa fracture du Bercy, ni de Llodra qui bénéficie de l’incroyable nullité de ses compatriotes.

Gasquet, le dernier chant du coke :
Tokyo cocktail

Ritchie n’ira pas à Londres pour les Masters. Sur eBay non plus, il n’y avait plus de place .

« Dans le deuxième set, Richard m’a poussé hors du court. Je n’avais plus beaucoup de réponses, il jouait vite, frappait de gros coups. Donc au début du troisième set, je n’étais pas très confiant sur l’issue du match. »
Reconnaître la supériorité adverse est la marque des grands. Tursunov doit donc sûrement en être un. Le 1-6 du deuxième set ne veut rien dire. Sauf peut-être pour Gasquet, qui a appris une nouvelle ligne du règlement ATP : gagner 6-1 la seconde manche autorise quand même à perdre  la troisième.

Richard n’est pas le seul, l’histoire du tennis est truffée d’exemples de ce genre. Mais Richard n’est pas très fort pour retenir les leçons d’histoire. « Je le sais [que je suis trop passif], mais c’est dur, c’est dans la tronche et je me crispe quand j’y pense… » Saloperie de calcul mental, son 4 au contrôle lui avait déjà coûté la moyenne générale en CM1.

« Mais lui n’a quand même pas fait beaucoup de fautes avec les risques qu’il a pris. » Markus avait bien songé à lui laisser un PowerPoint avec quelques mémos sur les avantages et inconvénients à rester à cinq mètres de sa ligne de fond. Mais c’était courir le risque que Deblicker ne confisque l’ordinateur portable. Le cerveau n’est pas un muscle, il ne répond pas toujours comme on l’espère, Ritchie non plus. « C’est chiant, j’avais la rage de gagner. » Les expressions apprises dans la cour de récré ne sont pas toujours d’une syntaxe parfaite. « C’est du délire cette surface, ça va à dix mille à l’heure. » Ah, les enfants.

Private junk

Pourtant, Richard a de quoi être content de son mois de début d’automne. A Metz, il n’avait cédé que face à une angine. Ça lui rappelle quand papa l’envoyait courir 18 km pour fêter le réveillon du 31 afin de préparer le marathon du jour de l’an.  «Vous croyez qu’on renonce à une demie face à Zverev sans rien avoir ? La semaine suivante, je suis resté quatre jours au lit. » A croire que le pharmacien du coin n’était pas un Champion. Mais c’est logique : à force de tirer sur la machine, elle casse. « Je reviens d’une semaine de Coupe Davis et même si je n’ai pas joué, même si ce sont de supers moments, c’est un peu usant. » Avant de monter à 38,2°, Richard avait quand même battu Robredo. Aux forceps – « de manière générale, on était un peu tendus tous les deux au premier set » – donc « c’était un beau match. » Il n’en oublie pas l’essentiel. « C’est bien d’avoir pu gagner. »

ATP, Gasquet : Le dernier chant du coke

gas

New-York, août 2009. « Après cette défaite au premier tour contre Nadal, dans combien de temps pensez-vous retrouver votre niveau de jeu normal ? » Richard Gasquet : « Pas six mois quand même. »

Près de sept mois se sont écoulés et l’heure de la tournée américaine a sonné. Richard a changé, mûri, son expérience traumatisante d’adolescent attardé lui a servi, il est devenu un homme responsable. Désormais, il prend du plaisir ailleurs que dans les boîtes à putes. Et même, pourquoi pas, sur les courts parfois, comme le voulait Papa monté à la volée en ce beau jour de printemps 1990, pour exécuter le passing de Richard galvanisé par les encouragements, du haut de ses quatre ans :  « Mais il est crétin ce gosse, putain !!! C’est comme ça que tu veux gagner Roland-Garros ???!!! »

Si Richie aime depuis toujours son sport, au moins autant qu’Agassi, il est loin du simplet que certains aiment faire de lui. La preuve, Richie a tout de suite suivi les conseils de son psy en arrêtant de ressasser sans arrêt « l’affaire ». Arrêter de s’en servir d’excuse, tourner la page pour avancer.

Mars 2010. Il est l’heure pour le demi-finaliste de Monte Carlo 2005 de remettre les compteurs à zéro. C’est évidemment une expression, -30 aurait été déjà pas mal. Miami, ses séances d’autographes avec des vodka pom pom, ses vodkas galoches, son Champion, c’était il y a déjà un an. Le nouveau départ avait lieu contre Rochus, l’un ou l’autre peu importe. Richard était bourré d’ambition, Pamela n’en avait jamais douté. 6-1 au second set, Rochus a compris sa douleur. Il s’en souviendra pour le second tour, Gasquet, lui, savoure déjà le chemin parcouru. « Ca m’emmerde de perdre comme ça, mais je m’attendais à des creux. » La motivation, l’une des clés de sa nouvelle maturité.

Ce sentiment du devoir accompli lui permet de poursuivre sa route vers la résilience. Il ne fera d’ailleurs aucune référence à  « l’affaire » : « Je n’ai pas des souvenirs exceptionnels ici, j’ai essayé de faire mon match. J’ai quand même été arrêté longtemps la saison passée. » Richard avance. A l’US Open en août dernier, il n’avait pas fait non plus la moindre référence à « l’affaire » : « Je ne souhaite ça à personne. C’est surtout le plaisir que je retiens, je suis très motivé pour oublier. » Pensait-il évacuer la coke en six mois ?

L’histoire ne le dit pas. En revanche, 10 mois après « l’affaire », à  l’Open d’Australie en janvier, il s’interdira toute allusion : « J’ai vécu des choses tellement plus dures ces derniers mois que cette défaite est presque un bonheur. » La guérison est proche. Richard avance.

La fin justifie le Moya

Heureusement, en plus d’un mental plus solide que jamais, l’instinct de compétition est revenu. Sans lui, comment battre l’Espagnol Moya, presque 34 ans à peine, chez lui à Acapulco ? « Je pourrai dire quand j’arrêterai que je l’ai battu une fois. » Positiver, la clé de la réussite. Et même si Chela, Greul, Youzhny et Simon s’en sortent miraculeusement contre Richard, le Top 10 est en vue. « J’espère rejouer en Coupe Davis, pour la prochaine rencontre voire l’année prochaine. J’ai porté les raquettes à Gaël pour venir sur le court, c’est la tradition quand on est cinquième homme ! »

« Et Rochus, de son côté, n’a pas mal joué. » Heureusement, c’était Olivier, 59e mondial.  Djokovic serait-il vraiment français ?

ATP, Gaël Monfils : Le Noah de pécan

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La confirmation d’une finale à Bercy ne tarde malheureusement jamais à venir. Thierry voulait tellement en faire un Champion que ça va bien finir par payer.

En perdant à la régulière contre Sheila il y a cinq jours, Richard Gasquet a tiré un trait sur son passé de tennisman. A peine remis de son combat de coke avec la justice, il a laissé son costume de Mozart à Monfils. Ca aurait pu être pire, avec un peu de Pau le désormais nouveau Gasquet aurait attendu le cinquième tournoi de sa saison pour gagner un match. Déjà 11 victoires pour 5 défaites, déjà deux demi-finales et deux quarts. Mais pourquoi Llodra n’est pas impressionné ?

L’aventure débute à Brisbane, dans ces tournois d’avant-saison que Ma Chaîne Sport est contente de diffuser. Dent, Serra, Blake : l’entrée en matière est musclée. Tomber sur Stepanek en demi-finale est effectivement un cadeau, mais c’est le Tchèque qui l’a déballé. Trois jeux marqués, c’est une promesse pour la suite et la suite, c’est l’Open d’Australie. Monfils n’avait d’ailleurs jamais connu les qualifications, avec n°251 et n°224, c’est fait, cette année ça rapporte quand même un 3e tour, ça n’arrive donc pas qu’aux autres, qu’ils soient magiciens, consultants, écrivains, multimillionnaires ou dotés d’un coup droit à deux mains. Tomber sur Isner au 3e tour quand on est 12e mondial n’est pas non plus un cadeau, par contre en huitième, oui, Murray n’allait pas s’emmerder à lui laisser un set.

Gaël le forestier

La confirmation va arriver, c’est à Johannesburg d’ailleurs. Le tenant du titre est un grand Kooyong français. N°154, n°121, n°125, les éliminés des qualifs en Australie ont donc monté leur propre structure en Afrique du Sud cette année. Feliciano Lopez, lui, est n°39, et ce n’est pas parce qu’il a pris 6-1, 6-4 contre Gasquet deux semaines plus tôt que c’est une merde. Monfils flanche, Stéphane Robert aussi mais le lendemain. Le finaliste est toujours le plus connu ?

A Rotterdam la semaine suivante, le nouveau Gasquet retrouve deux bons joueurs du Future, Rochus et De Bakker, qui connaissent sans aucun doute Stéphane Robert. Le contrat est rempli, pas besoin de battre Youzhny en quart. La défaite contre Benneteau en quarts à Marseille cette semaine ? D’accord, mais Gaël a battu Seppi la veille et le Benneteau qui n’a marqué qu’un jeu contre Soderling dix jours plus tôt était un homonyme.

Parce qu’on a la technique, la puissance, le physique, le jeu de défense, le jeu d’attaque et la régularité, on est obligé d’avoir le mental et la constance d’un Top 3 et d’arrêter de faire la mobylette, le signe de croix ou le boxeur dès qu’on gagne ?

ATP, Auckland : La Clé sous la porte

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Santoro lui a ravi 67.000$ et le record du match le plus long de l’histoire. Et si lui aussi ne prenait jamais sa retraite ?

De notre envoyé spécial permanent à Gisborne

Les 173 cm d’Arnaud Clément se sont hissés, 9 ans après Melburne, jusqu’à une nouvelle finale océanienne. Le sort lui a encore réservé un Américain, mais Agassi mesurait cette fois 2,50 m et ne sniffait pas de coke entre deux tours. Rien, ou si peu, avait changé à part ça : l’affaire était pliée en trois sets et l’accent français du Marseillais d’Aix-en-Provence lui mettait dans la poche le public australien, qui était néo-zélandais.

Benneteau, Llodra et Potito Starace avaient choisi de passer la semaine sur les plages de Sydney. Allez savoir pourquoi, Arnaud Clément leur a préféré celles d’Auckland. Il y fait sûrement moins chaud. La Clé a en tout cas confirmé sur la nouvelle terre d’adoption de notre spécialiste badminton sa finale des Masters France 2009 en écartant tour à tour, sans pitié, les charismatiques Melzer et Kohlschreiber.

Isner à rien

C’est à une autre paire de manchots que le pirate des Bouches-du-Rhône s’attaquait sur la dernière marche : John Isner, 24 ans, 108 kg et 0 titre ATP. Le serveur américain ne savait pas vraiment à quel ramasseur de balle il venait de serrer la main une fois envoyée sa vingtaine d’aces. Il n’y en a pourtant qu’un pour découper depuis quinze ans des bandanas dans les rideaux de sa mère.

A 32 ans, Arnaud Clément a donc atteint sa première finale depuis 2007, le tout dans un tournoi de tout début de saison, on croirait y voir l’œuvre d’un magicien. Une nouvelle carrière débute désormais pour l’increvable relanceur, que seule Camille Pin (photo) aura réussi à fatiguer. Auckland ne rejoindra pas Metz, Lyon et Marseille à son tableau de chasse international, mais il reste au barbu provençal quelques beaux Challengers à vivre.

Pendant ce temps-là, d’après des sources bien informées, le tirage au sort de l’Open d’Australie n’a jamais été aussi dur pour Federer, Nadal, Djokovic, Del Potro et le reste du top 20. 2010 s’annonce Fabulous pour les Français.

Avec le concours de notre consultant Fabrice Cent euros

Gasquet, tout neuf à la coke.  Deblicker se disait bien aussi. Richard a multiplié les entraîneurs sans succès et au premier couvre-feu, les résultats reviennent. Heureusement que Noah n’était pas libre. Nieminen, Ebden, Lopez, Becker, Starace et Benneteau, ça fait déjà six victoires. Avec un peu de chance ou un séminaire à Miami, les top 30 seront tous forfaits en Australie.

Chardy hebdo. 2008 était l’année de l’éclosion, 2009 celle du premier titre à Stuttgart, il fallait frapper fort en 2010 et trouver un truc original. Brisbane et Auckland, c’est pas mal, Falla et Clément sans gagner un set c’est même très costaud. Stéphane Robert, Gulbis, Korolev et Monaco l’ont bien préparé en fin de saison dernière.

Santoro : La retraite dorée

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C’est désormais rentré dans les esprits, il faut cotiser 37 ans et demi pour avoir droit à une retraite convenable. C’est à peu près l’âge de Fabrice Santoro aujourd’hui, mais il doit continuer puisqu’il n’est pas né avec une raquette dans les mains. Ca se voit tant que ça ?

Il n’était plus à un exploit près. Après le record de participations à un Grand Chelem, le record du match le plus long, Fabulous Fab s’est offert un nouveau trophée, façon de parler bien sûr. Le record du plus petit nombre de coup droit joués à une main ne pas lui échapper, mais il n’existe pas faute de concurrence.

Son objectif : « Porter à 70 son record des participations à des tournois du Grand Chelem et devenir le seul à en avoir disputé lors de quatre décennies. » C’était ça ou revenir pour atteindre le deuxième quart de finale en Grand Chelem de sa carrière, il fallait faire un choix. « Cette participation ne remet absolument pas en question la décision que j’ai prise de mettre fin à ma carrière de joueur professionnel sur le circuit de l’ATP. » On ne pourra donc pas lui reprocher de jouer un Grand Chelem avec une licence de 30/2, il a prévenu cette fois-ci. Un brin sybillin, sauf pour son banquier peut-être, il ajoute : « C’est une démarche très personnelle. Il ne faut pas y voir autre chose, et surtout pas un come-back. » Les organisateurs de l’Open d’Australie ont oublié de le rayer de la liste des inscrits : à 19 400 dollars le premier tour, ce serait con de partir comme un voleur, sans dire au revoir.

Dubaï de longue durée

Au revoir, il l’avait bien dit, c’était en novembre pendant une tournée habilement appelée « adieux ». Les libraires n’ont jamais vu procédé aussi inventif pour vendre, ni les chaînes de télévision voire les radios pour dégoter un consultant. Ca permettra de vivre confortablement, et au cas où il y aurait plusieurs parachutes dorés planqués dans le monde, quelques menaces ne nuisent jamais : « Ma décision de prendre ma retraite n’a jamais été pour moi de mettre pour toujours mes raquettes au placard. Et je jouerai toujours, en interclubs, en exhibition, et pourquoi pas en double de temps en temps, si j’ai bien sûr le niveau pour le faire. » Et caustique par-dessus le marché, financier évidemment.

Numismatisme ne rime jamais aussi bien qu’avec rhumatisme.

Roger par le doute

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Roger Federer a fêté son récent déclin en battant Nadal chez lui à Madrid, sur terre battue, en finale (6/4, 6/4). L’heure de la retraite a sonné.

La Coupe du Monde par équipes s’est ouverte cette semaine. Tsonga et Simon sont présents et perdants, et pourtant, la planète tennis semble indifférente. Bizarre. Depuis la victoire de Federer sur Nadal, tout le monde ne parle que de ça et personne ne comprend. Comment l’Espagnol a pu craquer contre un autre joueur que Djokovic, Murray ou le petit-Nadal-qui-est-pourtant-plus-vieux-que-lui ? Logique.

Avec son succès, Federer se hisse tout juste à deux victoires en onze matches sur terre battue contre Nadal, qui pourtant est un habitué des défaites sur la surface. On en compte pas loin de trois depuis ses débuts de champion. Federer s’est permis de le faire à chaque fois en finale, à Hambourg 2007 et désormais Madrid 2009. On dirait presque que c’est un grand joueur. Mais ce n’est que son premier titre de la saison, à peine deux finales et quatre demies en sept tournois. Aucun autre joueur que Nadal n’oserait un bilan si famélique, et dire que Roger est aussi vieux que Santoro, à neuf ans près.

Sampras et sans reproche

Devant une telle contre-performance face à un joueur quasi-retraité dont les médias dressaient à longueur de semaines et de papier la nécrologie, Nadal devait vraiment être au fond du gouffre. Les observateurs toujours avisés n’ont pas manqué de le souligner. Mais quelles sont donc ces fameuses circonstances suffisamment atténuantes pour perdre contre un ancien joueur ?

Nadal n’aime pas Courier

D’abord, il a été fatigué par un vrai bon joueur pas fini, Djokovic. Si Federer n’était pas membre honoraire du Top 2, on appellerait d’ailleurs Djokovic numéro 2 mondial. Clin d’œil de l’histoire, Djokovic a échoué ces deux dernières semaines là où Federer a réussi : achever Nadal dès qu’on en a l’occasion, même mené 15-40 quand on sert pour le match. Mais au tennis, savoir conclure, ça ne change pas grand chose, Mathieu en sait quelque chose. Federer a marqué les points décisifs, pas Nadal. La faute à la fatigue ? Djokovic, qui connaît la réponse, se demande s’il faut connaître le tennis pour en parler. Quoi qu’il en soit, la fatigue l’a empêché de passer trop de secondes balles puisqu’il en a passé 79% de premières.

Federer Chang de jeu

Le plaisir pour Federer sera donc d’avoir battu Nadal en retraite. Sans même s’y attendre, Rodger a empêché Nadal de le pilonner côté revers. Sans même s’y attendre, Rodger s’est servi de son coup droit pour déborder Nadal (25 points gagnants contre 12), le hasard fait bien les choses, c’est son meilleur coup. Sans même s’y attendre, Rodger s’est passé de son premier service (62%) pour battre le numéro 1 à la régulière, dans le jeu. Sans même s’y attendre, c’est Nadal qui a eu besoin de sa première balle pour rester dans le match. Sans même faire exprès, Rodger a expédié son complexe Nadal. A croire que c’était une pure connerie et qu’il peut encore fanfaronner d’être le patron. Roland-Garros approche, le complexe Federer de Nadal est déjà en brouillon dans toutes les rédactions, en attendant le dernier dimanche. Djokovic est le seul joueur à avoir souscrit une assurance annulation sur ses billets de retour du vendredi soir. Del Potro n’y a même pas pensé, Murray encore moins. Et Davydenko ?

Pendant ce temps-là, Le Vestiaire boucle sa grande enquête sur les finalistes de Roland. Et Bîmes ?

Rome, ATP : Si on devait Murray demain

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Federer fini, Djokovic sur le déclin, Andy Murray est porté aux nues par les plus grands spécialistes. Autopsie de l’ancien successeur de Nadal.

Le dernier carré du Masters 1.000 de Rome a des allures surprenantes. Il n’y a pas Juan Monaco et le Top 3 mondial est fidèle au poste comme dans la majorité des Grand Chelem depuis deux ans. On nous avait pourtant promis l’ouragan Murray. Son début de saison merdique 2008, avant que Gasquet ne lui enseigne deux ou trois choses pendant deux sets à Wimbledon, lui permettrait rapidement de prendre des points et de bouffer ses adversaires. Hélas, dans la capitale italienne, il a connu un léger ennui, viré par Juan Monaco dès son premier match. Ce même Monaco qui en est déjà à trois sur trois cette saison contre l’immense Fernando Gonzalez, sur sa terre battue fétiche. Comment expliquer qu’un futur numéro un mondial au top de sa forme sorte si tôt d’un Masters 1.000 ?

Il n’aime pas les grands tournois

Son meilleur souvenir reste la cuisante finale de l’US Open contre Roger Federer. Il a brillamment confirmé son envol par un brillant Open d’Australie 2009, sorti par Verdasco en huitièmes. Heureusement que Tsonga l’avait dégagé au premier tour en 2008, il a pu gagner quelques points. En confiance, Murray a fêté comme il se doit son premier Masters 1.000 de la saison (Miami) par une confirmation : deux défaites pour trois victoires en deux mois. Le rythme de Nadal, à quelques détails près.

Il n’aime pas la terre battue

Déjà, Jonathan Eysseric était passé à deux doigts du fou rire, au premier tour de Roland 2008. Almagro, lui, ne s’en était pas privé, quatre jours avant de marquer trois jeux contre Nadal en quarts. Murray, et son fameux jeu d’attente, devraient donc s’adapter sur terre battue mais à force d’attendre, les spectateurs s’endorment et les adversaires réfléchissent. Même Monaco. Sur terre, la patience est presque un atout pour tout le monde. Un coup droit d’attaque, ça fait jamais de mal, ajoute Nadal. Jouer pour faire déjouer serait-il une fatalité ? Gilles Simon se l’est demandé en serrant les mains de Stepanek, Berdych, Ljubicic, Beck et Zverev.

Il n’aime pas les adversaires qui jouent bien

C’est certainement son plus grand ennemi. Le joueur en confiance, qui ne fait pas de faute, Murray en a horreur. Ca l’oblige à tenter des coups, parfois même des attaques. Si ça continue, il devra volleyer à Roland et son préparateur physique ne l’avait jamais imaginé, son pharmacien peut-être. Le casse-tête de Murray s’appelle souvent Nadal, sauf quand il joue une finale blessé (Rotterdam). Andy n’aime pas trop, il préfère largement le Verdasco de Miami, quand le nouveau Nadal se crispe et met tout dehors parce qu’il ne maîtrise pas encore très bien ses muscles tout neufs. Quand Federer joue, ça dure une heure.

Pendant ce temps-là, Murray réussit là où même Nadal échoue : perdre des points par rapport à 2008 sur terre battue. En récompense, son premier tour lui offrira la place du finaliste. On ne prend pas un set à Nadal impunément.

L’actu du lundi 27 avril

Ben s’en va

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Le Vestiaire n’avait pas attendu les rumeurs de la presse britannique pour annoncer le départ de Benzema. Ce pourrait être du côté de Manchester, donc, à en croire nos confrères outre-Manche.

Bouchées doubles

gronaldo

Auteur d’un doublé ce week-end avec son équipe des Corinthians, Ronaldo retrouve la forme.

Dirty tackle

Que faisait donc Madame Langkamp, samedi, pendant Karlsruhe-Leverkusen ? En bonus : le sourire de Rudi Völler.

Départ anticipé

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Exclu Sport24.com : Bousquet et Baron déjà champions du monde.

Le coeur d’Emmannuel

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Approché par le Milan AC l’été dernier, l’ancien messin Emmanuel Adebayor a reconnu avoir alors été aussi flatté que si Beyoncé s’intéressait à lui. Pas de chance, la chanteuse préfère les vieux boxeurs.

Tennis ballon

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Exclu Les Dessous du Sport : l’International Rugby Board lance son propre classement ATP.