Atletico-Chelsea : José aux moines

Mourinho avait décidé qu’il y aurait 0-0, Simeone n’a rien trouvé à redire.

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Il est vraiment le Special One. Avec lui, on ne sait jamais si c’est pour faire chier les diffuseurs, les adversaires, les spectateurs, ses propres dirigeants ou le duo Anderson-Pires qui prépare ses infâmes compliments avec Ruiz, mais il choisit toujours la manière la plus dégueulasse d’arriver à ses fins. Depuis une décennie, la mode est aux joueurs techniques : d’abord la possession barcelonaise, puis les attaques éclairs allemandes qui soixante-dix ans plus tard ont refait leur preuve. Mourinho n’aime pas faire comme les autres, alors il s’est fixé un double objectif : faire l’inverse, et détruire le jeu adverse.

Cela a permis de révéler de nombreuses facettes inconnues des adversaires du Mou. Les failles du Barça de Guardiola étaient son recrutement. Le PSG de Blanc, c’était Blanc. Pour l’Atletico, qui n’avait de bon qu’une très récente réputation, il était temps qu’il s’en charge. 90 minutes ont suffi. Leur laisser la balle était la clé évidemment. Le Barça ne pouvait pas le faire, c’était pourtant la solution. Mourinho a dû tellement insister que ses joueurs ont dégagé à tout-va pour leur rendre un maximum de ballons et attendre dans leurs 20m, histoire d’être le moins en danger possible. On se rend compte de choses dans ces cas-là : Diego Costa, par exemple, il est pas bon.

Alors évidemment, on peut toujours regretter que Torres n’ait pas eu de munitions, que Willian ait été trop seul à jouer vers l’avant, et que Terry, Lampard et Cech aient l’âge qu’ils ont. Mais Mourinho a toujours fait avec ça, et trouvé des solutions qui sont rarement belles mais qui marchent. L’an dernier c’était Pépé devant la défense, cette année c’est David Luiz. Ca défend, ça balance en touche, personne n’a de scrupule. Ses joueurs ne prennent aucun plaisir, n’en donnent aucun mais au moins ils n’auront pas à se réjouir d’une Coupe de la Ligue arrachée à Lyon. Et ils savent qu’au retour, faire pareil et balancer des ballons sur les attaquants dans les dix dernières minutes ça marchera mieux que 70% de possession. Di Matteo l’avait fait, Mourinho ne se privera pas.

Pendant ce temps-là, le PSG avait gagné l’aller 3-1. Il fallait quand même le faire pour pas passer, et c’est dommage parce que depuis hier on a compris : c’était la finale assurée.

LdC, OM : Stranger in Moscou

Le Vestiaire hésite encore à trancher cette question : l’OM aurait-il marqué plus ou moins avec Gignac ?

Notre spécialiste comptait vous parler de l’OM depuis un petit moment. Il a bien fait d’attendre. Prudence est mère de sûreté. Le stade Luzhniki est un bien bel endroit pour renaître. Dommage, ça ne sera pas pour cette fois. En planter trois au Spartak est une drôle de performance, que seul Chelsea avait réussi à faire en Ligue des Champions. Le CSKA aussi, la semaine dernière. Et Novosibirsk ? Rien de tel pour répondre que l’un des fils d’Abedi Pelé, qui donne enfin, à presque 21 ans, la pleine mesure de son talent : conduite de balle pied gauche, dribble de trop, ouverture trop longue et but à Toulouse. L’OM marque plus de deux buts par match de moyenne en C1. Vivement les huitièmes.

Va te faire acculer

Comme Nancy, le Spartak a de quoi regretter la neige qui rendait les contrôles et le jeu court difficiles aussi pour les autres. Les Brésiliens de seconde zone font de moins en moins peur, sinon le Zenith et ses dix-neuf points d’avance en championnat ne garderaient pas un souvenir douloureux de l’Abbé Deschamps. Dans ce contexte russe, le nouveau Pelé s’est régalé. Il a eu des ballons et a pu combiner avec un Lucho retrouvé. Brandao a mis une occasion au fond, comme Rémy, bien soutenu par l’infranchissable Azpilicueta. Ça commence à faire beaucoup d’indices, les mêmes que Lens, il y a deux semaines, n’avait pas laissés.

Dans sa quête de grandeur, l’OM a franchi un palier fondamental cette saison : avec la même équipe, un peu plus faible encore, elle a désormais le droit de battre des équipes russes pas très bonnes  alors qu’avant, elle devait s’incliner devant des équipes italiennes pas très bonnes. Vive le deuxième chapeau. La différence n’est pas si grande, elle s’appelle Valbuena. « L’OM peut aller en demi-finale », dit même Karpine, qui n’est pas entraîneur depuis longtemps. Chelsea aimerait vraiment voir ça.

Pendant ce temps-là, Mourinho ne voit pas bien qui pourrait l’empêcher d’en mettre quatre à tout le monde jusqu’à la finale. A part Higuain ?