Ian Thorpe : Like a Virgin Blue

Les nuits de Michael Phelps vont décidément être courtes jusqu’à l’été 2012. On n’arrête pas la pipe à eau si facilement.

Philippe Croizon et toute la presse française ont applaudi des deux mains, en février dernier, le premier retour aux affaires du grand Ian Thorpe (1,95 m). La belle histoire. Le Vestiaire vous l’avait d’ailleurs racontée. L’idée se serait imposée à lui « dans un avion, au-dessus de l’Atlantique ». Et le destin, farceur, a voulu que le palmipède australien fasse sa grande sauterie médiatique devant un panneau publicitaire de la compagnie Virgin Blue.

L’ancienne terreur des bas seins a même laissé au patron de la Vierge Bleue, John Borghetti, le soin d’annoncer lui-même ce que tout le monde savait déjà : Thorpe veut replonger aux JO 2012 après avoir passé cinq ans à manger des Tim Tam. Pour montrer à quel point sa motivation est grande, il ira même s’entraîner dans une des places-fortes de la natation mondiale, à Abu Dhabi. Coup de bol, Virgin Blue va bientôt ouvrir une ligne aérienne entre Sydney et Abu Dhabi. Le hasard fait quand même bien les choses.

L’obus de confiance

Il faudrait être sacrément tordu pour ne voir dans le retour de Thorpedo qu’un gros coup marketing. Ce n’est pas parce que sa marque de bijoux en perles et que sa carrière de présentateur télé n’ont, au contraire des avions Virgin, jamais décollé, que Ian Thorpe va chercher du fric en allant barboter. Il suffit de voir sa « liste » des choses à faire avant de mourir comme Cathy Freeman pour s’en convaincre : « Jouer James Bond, démarrer un groupe de rock, être pilote de ligne (sic),  nager d’autres JO avant mes 30 ans. » Et pourquoi pas sauter Kylie Minogue pendant qu’on y est ?

Yannick Agnel va donc bientôt pouvoir se frotter à autre chose qu’aux lycéennes de la piscine de Nice. La natation est un sport si simple que huit mois d’entraînement suffiront sans doute à l’ancien Phelps pour suivre la voie d’Armstrong et de Schumacher. Ceux qui s’inquiètent de sa capacité à nager sans combinaison ne savent sans doute pas que les poignées d’amour favorisent la flottabilité. La Torpille, aujourd’hui, ce n’est pas qu’un obus rouillé abandonné dans un champ de la Somme. C’est aussi un champion d’exception qui aime son sport et les voyages en avion.

Pendant ce temps-là, Thorpe a encore fait son retour.

Michael Phelps : « Sauvé par le bong »

Michael Phelps nous a donné rendez-vous dans un bar à chicha de Baltimore, où depuis sa condamnation pour conduite en état d’ivresse, il vient chaque mercredi sensibiliser les jeunes de son âge aux dangers de l’alcool.

QUESTION : Michael, comment vous sentez-vous à deux mois maintenant de votre retour à la compétition, en Caroline du Nord ?
MICHAEL PHELPS : Je suis trop zen, man. Je profite des trois mois de vacances que la Fédé m’a filés pour faire le plein de bouffées d’oxygène. Bon, c’est vrai qu’entre vous et moi et votre collègue (ndlr : je suis seul avec lui), j’aurais trop préféré reprendre au meeting d’Amsterdam, mais mon coach Bobbie (Bowman) il a dit qu’il valait mieux pas trop attiser la tension dans les médias.

Q. : Comment avez-vous vécu la polémique autour de votre consommation de cannabis ?
M.P. : J’aurais jamais cru qu’une petite pipe pouvait faire autant de mal. Je comprends mieux mon ex maintenant. Mais bon, je m’en sors pas trop mal. Heureusement que la photo a été prise ce soir-là, parce j’avais pris drôlement cher la veille chez Bobbie.

Q. : Votre entraîneur ?
M.P. : Non, non, mon médecin traitant.

Q. : Cette affaire ne risque-t-elle pas de jeter le doute sur vos performances ?
M.P. : Vous vous êtes déjà fait un bong ? T’es même pas capable de marcher après trois taffes, alors j’ose pas imaginer un 400 m 4 nages. Non, vraiment, je touche pas à ça pendant les compét’. C’est pas compatible avec mon traitement m’a dit Bobbie (ndlr : le médecin traitant) de toute façon.

Q. : L’icône mondiale que vous êtes ne se doit-elle pas de montrer l’exemple à la jeunesse ?
M.P. : Je pense qu’on attend beaucoup trop de moi pour quelqu’un de mon âge. Je n’ai que 23 ans, vous savez. Le chlore brûle toute mon acnée, mais j’ai les mêmes problèmes que les autres ados : je suis célibataire, immature et complètement fauché. J’ai dû revendre deux médailles pour me fournir la semaine dernière.

Q. : Vous êtes-vous fixé de nouveaux objectifs pour les années à venir ?
M.P. : J’espère pouvoir concurrencer Alain Bernard sur le 100 mètres, mais ça va pas être facile, il ne fume jamais lui, à cause de son asthme.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain