Liverpool : You’ll never score alone

Les plus fidèles fans de Liverpool le savent. Anfield Road n’a pas toujours eu la chance de voir évoluer le meilleur buteur du monde. Par contre ils ont bien connu le plus mauvais et ça a duré quatre ans. Souvenez-vous, il s’appelait Fernando et n’était même pas Egyptien. Au moins on sait pourquoi ils ont dû attendre 30 ans. Ce n’est pas que de la faute de Houiller.

Tout avait pourtant bien commencé. Le 1er fevrier 2005,  il n’a pas encore 21 ans qu’il bat d’un doublé le Barça de Ronaldinho en 2005. 

S’ils avaient regardé de plus près, avant de mettre 36 millions sur la table, les dirigeants de Liverpool se seraient rendus compte que son deuxième but est un penalty qu’il a provoqué à cause d’un duel raté avec le gardien. C’est vraiment pas aimer son public que de lui offrir un attaquant vedette qui disputera une finale mondiale parce que le titulaire commençait à fatiguer en prolongation. Quinze minutes d’éternité. Sans prendre en considération la sensation d’être le cocu de Fernando Llorente, le quart d’heure de champion du monde de la carrière de Fernando Torres doit beaucoup à Villa. Amusant, un attaquant qui rate des occasions en finale de Mondial est finalement aligné d’entrée parce que lui au moins il s’en créé.

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Les matchs de légende : Jérémy régnait

 Les matchs de folie se succèdent en Coupe d’Europe mais les Français n’y participent pas. Alors le Vestiaire a plongé dans ses archives et a quand même trouvé des exploits avec des clubs plus ou moins hexagonaux dedans. Pas de Leipzig, évidemment. Ligue Europa oblige.


Voici donc les 15 plus grands matchs, pas toujours victorieux, de ces 25 dernières années. Monaco sera là évidemment. Mais ça fait quand même un paquet d’année qu’il n’y a plus ni le PSG ni Marseille, ni Lyon. 

15. OM-Milan 93

Pour quel autre match chercherions-nous la VHS sur priceminister tout en ayant pris soin de conserver son combi tv magnétoscope de la fac. OM-Milan c‘était Roland encore vivant qui n’insultait pas encore Larqué déjà mort, c’est Tapie qui n’en voulait pas encore aux couilles de Praud, et c’est Goethals qui alignait 9 joueurs défensifs face à Van Basten aux abois, Massaro aux fraises, et Papin aux chiottes. On les fout 15ème parce que c’était un peu joué d’avance et pas qu’à cause d’Eydelie. Et dans les buts c’est Barthez.

14. Manchester-Monaco 98

C’est le match qui permit à Trezeguet d’être champion du monde 3 mois plus tard. Pourtant l’entraîneur s’appelait Tigana, pourtant c’était à Old Trafford, pourtant Benarbia était titulaire. Carnot est même entré en jeu. Mais Solskjaer aura la bonne idée d’attendre un an pour en marquer 2. Tant pis pour Liza. Et dans les buts c’était Barthez.

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Atletico-Barça : Tata martinet

 Madrid, Madrid, Pep et Mourinho. Et le PSG ne devrait pas avoir de regret ?

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Quel âge a donc Lionel Messi ? A la lueur des 10 occasions madrilènes – l’Atletico, pas le Real – la question peut sembler superficielle, d’ailleurs elle risque de le devenir. Ce n’est là encore pas faute d’avoir prévenu : un ou deux Ballons d’or de trop n’y changeront rien, Messi est enterré depuis un soir où il n’a pas réussi à qualifier le Barça contre Chelsea. C’était une demi-finale, c’était le genre de matchs qu’il ne ratait pas avant, et qu’il rate toujours depuis. L’an dernier c’était la blessure et le Bayern, cette année c’est l’Atletico.

Le Barça, donc Xavi, comme Messi, ne supporte donc plus l’intensité des derniers tours de Ligue des Champions. Cela n’interdit pas les 7-0 en Liga, ni de posséder le ballon 65% du temps. Le Bayern lui a montré l’an dernier que ça ne change plus rien d’avoir la balle, ça ne sert même plus à se protéger. Il suffit juste de se mettre dans la peau de Xavi : il n’a plus le ballon, il doit courir alors qu’il ne peut décemment plus le faire depuis un an et demi, et en se retournant il se rend compte que Mascherano a été positionné en défense. Depuis quand ? Avant qu’il ne découvre que c’est Pep qui a eu cette idée-là aussi, le ballon est déjà dans les filets ou sur un poteau.

Si Pep pouvait jeter un œil aux matchs d’Heynckes de l’an dernier, lui aussi pourrait comprendre qu’il faut éviter de faire la même chose, même dans un autre pays. Il faut surtout éviter de demander à des Allemands de dire tiki-taca ; au bout d’un moment, ça les énerve autant que prendre un but d’Evra. Et là ils se remettent à penser en allemand : au bout d’une offensive, il faut frapper pour annexer. C’est vraiment dommage d’en arriver là, d’obliger ce Pauvre Evra a fêter son sublime but par une erreur de marquage sur le coup d’envoi, une pression molle sur Robben sur le deuxième et un duel perdu sur le troisième. Il y avait pourtant mille et une autres manières d’humilier Manchester comme cette génération le mérite chaque semaine en championnat.

Il faut y voir deux leçons. Un, le Bayern de Jupp, lui, trouvait la réponse à un pressing haut sur un 6m, à vrai dire personne n’osait ne serait-ce qu’envisager de s’y risquer. Le jeu en une touche a laissé la place au jeu en 10 passes, ça fait moitié plus de possession et moitié moins d’occasions. Bravo Pep. Et deux, l’Allemagne sera débarrassée de Pep au Mondial et ça risque de faire mal, parce que Müller est toujours là quand il faut être là : il met le but pas beau, hurle sa joie avec sa mâchoire pas belle et pourrit la sale gueule de Robben autant qu’il peut. Il a raison : le Ballon d’or se jouera entre les deux. Neymar tentera aussi sa chance, mais à chaque fois qu’il l’a fait hier, c’est passé à côté.

Et trois : le Barça est définitivement mort, comme le Vestiaire vous le dit depuis déjà longtemps. Il n’y a plus de profondeur, il n’y a plus de vitesse, il n’y a plus de Messi, il n’y a plus de Xavi, il n’y a jamais eu de baby Barça. Et, rajoute Longuèvre pour justifier la prime nocturne que lui verse BeIN, la foulée de Dani Alves est moins dynamique. Il y a juste des humiliations sans que l’on sache laquelle fait le plus mal : faire du kick and rush à dans les dernières minutes, aligner Bartra et Pinto ou souffrir des percées de Villa. Au milieu du marasme, il y a Iniesta, mais il est obligé de rester, saloperie de culture club.

Ligue des Champions : Tata yoyo

Le Barça allemand et le Barça espagnol n’ont pas réussi à gagner. Que se passe-t-il ?

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On pourrait commencer l’analyse de la soirée par le chiffre de possession et de passes, qui sont toujours aussi impressionnants chez les dominateurs. Dans ce cas-là, on dirait que le Bayern et le Barça ont donné une putain de leçon à leur adversaire. On pourrait.

Mais pour une fois, on va juste commencer par dire que les deux premiers quarts de finale ont été mauvais, comme Messi et comme Müller. Pour le deuxième ce n’est pas de sa faute, il a été placé en avant-centre seul, ce qui est à peu près le seul poste où il ne faut pas le mettre. C’était bien vu de la part de Guardiola, comme de demander à personne de marquer Vidic sur corner, ou de formater tellement les Barcelonais qu’ils ne peuvent plus jouer autrement.

Voilà qui nous conduit donc à l’autre quart de finale du soir, et à sa conclusion : si c’est Diego le buteur, alors l’Atletico, c’est quand même pas génial. Zapper de temps à autre sur ce match n’en a offert qu’une vision partielle, sans doute, mais les dix dernières minutes ont été suffisamment éclairantes : les milieux dégagent en touche, les défenseurs dégagent en touche, les attaquants dégagent sur le banc. Quand on fait de la télé sur une chaîne qui dispose aussi des droits du match retour, on appelle ça poliment une opposition de style. Mais on pourrait aussi être désobligeant et dire qu’à la fin ça a fait 1-1. Juste pour ceux qui admirent autant le jeu de passes catalans et son pressing étouffant, rappelons qu’à l’époque ça faisait 3-0 à la mi-temps les mauvais jours. Messi n’a donc pas mis la quart d’un quadruplé, par contre il a perdu les trois quarts de ses ballons. Heureusement qu’il y avait Neymar. A force, c’est même plus une vanne. Bon, ok, c’est en un peu une : il suffit juste de regarder qui lui fait la passe.

Pendant ce temps-là, Pires et Papin ont regardé Manchester-Bayern, donc on y revient. Evidemment pour dire la plus grosse connerie, c’est Pires qui l’ouvre : « J’ai eu peur dans les vingt premières minutes : 70%, 700 passes, ça veut dire la maîtrise totale sur le jeu. » Eh non avec Guardiola, en prenant le temps, ça veut dire 1-1. Et heureusement qu’il y a eu Mandzukic. Ca non plus c’est même pas une vanne.

Ligue des Champions : Lionel merci

Ils ont formé la meilleure équipe du monde pendant six ans, ils demandent juste à se faire éliminer dignement en demi-finale. On leur doit bien ça.

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Les huit vainqueurs des huitièmes ayant pu être prédits à l’avance, il est l’heure de se réjouir d’un peu de suspense. Aussi, nous ne révélerons pas que le Bayern, le PSG et Madrid seront en demi-finales. Mais quel(s) Madrid ? Saloperie d’incertitude du sport, et pour cause : en qui peut-on encore croire puisque Arsène n’en a pas pris 6 contre Manchester City ce week-end ?

On peut avoir confiance en Lionel Messi. S’il y a bien un joueur qui est capable de renaître alors que ça fait un an qu’il n’a plus le niveau dans les grands matchs, c’est bien lui. Ce sera encore plus beau contre l’Atletico, qu’il a déjà affronté trois fois cette saison, sans le battre ni lui marquer un but. C’est un soir à voir l’orgueil du champion, parce que c’est vrai que ça ferait con de se faire éliminer par l’Atletico. Pourquoi pas être devancé en Liga par l’Atletico en avril tant qu’on y est ? Ca reste l’Atletico, qu’il fasse jouer Falcao ou Diego Costa devant, ça reste le club qui a le stade pourri de Madrid au-dessus du périphérique et qui intéresse Valbuena. Dans le doute, si Iniesta n’a pas de poker prévu ce soir, Lionel ne serait pas contre un peu d’aide ; partir du milieu de terrain et dribbler toute la défense, il y a un âge où même Maradona ne peut plus le faire. Se faire éliminer par Simeone, c’est un coup à se faire appeler Aimar. Ou Neymar.

Pendant ce temps-là, on aurait aussi pu parler de Rooney qui va savoir s’il est réellement possible de se sentir orphelin de Van Persie. Mais il ne l’avouera jamais. Jamais.

Ligue des Champions, 8es de finale : Moyes and girls

En C1, les 8es sont rarement intéressants. En l’étant encore moins que d’habitude, ils le sont pourtant devenus.

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Du temps de sa splendeur, l’Allemagne marchait sur Paris, et non l’inverse. Tout était différent.

Mais aujourd’hui l’Europe est plus simple à comprendre, Yalta est passée par là. Ainsi seuls trois pays et quelques invités peuvent prétendre à gagner la compétition : l’Allemagne réunifiée, l’Espagne et le Qatar, ce qui laisse cette année deux places libres en quarts. Les heureux vainqueurs sont l’Olympiakos ou Manchester, laissons croire à tout le monde que Van Persie peut retourner la situation aussi bien que Giroud en slip, et certainement Mourinho, qui prouve à tout le monde que l’Angleterre ce n’était pas seulement Sir Alex.

Il reste néanmoins à interpréter le sens de ces 8es de finale, car ne pas le faire serait prendre le risque d’être surpris des autres branlées qui s’annoncent en quarts. La Ligue des Champions est une compétition à paliers : les très mauvais prennent des roustes les premiers en automne, puis les moyens nuls prennent la leur à la fin de l’hiver, et au début du printemps il peut subsister une ou deux taules. C’est le foot actuel : quand on domine, c’est totalement. Six des huit quarts de finaliste ont impressionné l’Europe. Il faudra pourtant en choisir au moins deux pour ne plus impressionner personne dans un mois.

Mais cela ne veut pas dire que tous ceux qui vont rester peuvent gagner. Le Real est un excellent exemple : il reste sur 28 matchs sans défaite, dont 24 victoires, et pourtant le Bayern aura bien du mal, malgré ses efforts, à être dominé quand ils se rencontreront. Comme Benzema et Ronaldo auront du mal à faire des double une-deux dans la surface ou se créer suffisamment d’occasions pour envisager chacun un quadruplé, pour une raison simple : le quart ne se jouera pas à Schalke. Le Barça et l’Atletico ont les deux meilleures défenses de Liga et pourtant on sait déjà que c’est tout pourri et que ça explosera à la première occasion.

On peut aussi voir les choses de manière individuelle : Benzema est dans la forme de sa vie et pourtant il ne fait rien de plus qu’avant, à part être hors-jeu une ou deux fois de moins. Il ne manque vraiment plus grand chose pour entendre que son trio avec Ronaldo et Bale est le meilleur depuis Di Stefano, Kopa et Gento. Et que dire de Thiago Alcantara, la priorité de Guardiola, qui aura au moins mérité de boire de la bière dans le trophée remis au vainqueur de la Bundesliga, où l’on ne remarque pas les passes perdues au milieu de terrain par excès de facilité. Ce sera déjà ça. Mais en février-mars, toutes ces petites choses n’ont aucune importance puisqu’en face ça ne tient pas un ballon, ça n’enchaîne pas deux passes, ça ne résiste pas au pressing et devant ça compte sur Huntelaar ou Kiessling pour tout faire.

C’est vrai qu’Ibra ça fait chier mais il faudra attendre encore un peu pour s’en rendre compte. Ou pire, quelqu’un va finir par lui permettre de la gagner. Avant ça, on a au moins gagné les huit soirées des matchs retours pour regarder Plaza se gonfler d’oestrogène ou les excès d’ocytocine de Baby boom.

Question interdite : Gareth Bale est-il l’escroquerie du siècle ?

Gareth Bale a coûté tellement cher qu’une simple histoire de maillots à vendre ne suffira pas à lui faire raboter le menton ou recoller les oreilles. A-t-on déjà vu un joueur de 24 ans ayant fait si peu ses preuves être acheté à ce prix ? A-t-on déjà vu un nouveau joueur aussi prometteur être aussi mauvais sur ses premiers matchs ? Qu’attendait le Real à part un gros coup de pub ? Pour trouver la réponse il suffit d’enquêter au coeur des autres plus gros transferts. Quitte à déterrer quelques lièvres à l’agonie.

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Brésil : La république de Neymar

L’allusion à l’Allemagne dans le titre n’est pas complétement fortuite mais qui la comprendra avant 2014 ?

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Après dix ans passés à comprendre que le Brésil éternel n’est qu’une vaste connerie, l’année 2013 remet le foot dans le sens de l’histoire. Avant de parler de quelques phénomènes brésiliens, il faut rappeler qu’un Mondial organisé au Brésil  aura le Brésil en finale.

A partir de là, la question n’était déjà plus pourquoi, mais comment. Avec le Brésil, c’est simple : le sélectionneur importe aussi peu que le gardien, pourvu qu’il révèle un Pelé. Avant Scolari, Menezes en a essayé une cinquantaine et il a compris ce que Laporte, Lièvremont, Saint-André, Domenech et  Blanc ont sans doute compris, fini par comprendre ou pas : quand une génération est nulle, elle reste nulle si on a pas la star, même si on a trois ans pour travailler, quels que soit ses défauts d ‘entraîneur.

Scolari s’est posé moins de questions depuis novembre. Neymar joue à chaque fois, il a marqué 13 buts, de toute façon ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre. Autour, il fallait essayer de trouver ceux qui lui étaient le plus utiles. Il fallait s’appeler Jacquet pour penser à Guivarc’h, Scolari, pour penser à Fred. Benzema avait pourtant laissé un indice en répétant qu’il avait aimé jouer avec lui, mais il a aussi répété que Houiller était un grand entraîneur ; dans le doute, personne n’a rien retenu. Mais voilà, ce que Milan n’a pas vu en 2006, le Brésil le découvre : Fred marque des buts, et pour être plus précis il ne rate aucune occasion.

Luiz fait flipper Scolari

Pour trouver le bon système et la bonne place du Pelé à crête, Scolari a sorti les grands moyens : Ronaldinho, Luis Fabiano et Kaka ont été successivement convoqués. C’est vrai qu’il ne restait qu’un an et demi à Neymar pour apprendre ce qu’il faut faire ou absolument pas faire pour être Pelé. Robinho aussi était dispo, mais le gamin n’est quand même pas un abruti. Mais il reste un gamin, qui est émerveillé de jouer avec son Hulk en plastique. Le reste était déjà en boutique : des défenseurs qui s’arrachent à prix d’or et qui font parfois des passes décisives aux attaquants uruguayens, ce qui peut arriver n’importe quand durant un Mondial contre n’importe qui, un milieu de terrain pas connu qui joue au pays et dont le nom finit en inho. A côté de lui, il suffit juste de mettre un joueur qui décide de tout, donc qui ne soit plus Zé Roberto.

Décider de tout, c’est filer le ballon à Neymar quand il faut. Ca demande pas de dominer tout le match, mais le Brésil l’a jamais fait, juste d’accélérer de temps en temps et d’en mettre entre deux et quatre à tout le monde. Scolari a un an pour ne pas faire oublier le mot pressing à Neymar et interdire à Robinho d’emmener ses jeunes successeurs faire des passements de jambes avec les copines de Ronaldinho. Müller l’apprendrait, Xavi aussi, et ça les arrangerait beaucoup.

Pendant ce temps-là, Neymar n’a jamais eu un match important à jouer et Scolari envoie un à un tous ses titulaires en Europe. Sans doute un hasard. Parce qu’évidemment la Coupe des confédérations on en a rien à foutre, ça sert juste à dire que la grande Espagne est morte mais ça le Vestiaire l’avait dit il y a plus d’un an.

Euro Espoirs : A few years Thiago

Il est le fils de Mazinho. Mais qui se souvient de Mazinho à part le fondateur du Vestiaire ?

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Vous avez été très nombreux à ne pas nous demander si Thiago Alcantara était le nouveau Xavi ou un truc dans le genre. Il était donc urgent de trouver la réponse.

Pour répondre à l’interrogation inquiète que notre rédacteur en chef « presse espagnole » n’a pas manqué de poser, une simple vidéo suffit. Elle est en accès simple sur Internet, elle s’intitule « Thiago Alcantara, the new xavi, skills and goals ». Première indication, elle dure 3 minutes 24 avec les ralentis et c’est largement suffisant. A la décharge de l’auteur, qui ne le savait peut-être pas, Xavi n’est pas réputé pour ses buts, on ne peut pas donc reprocher à Thiago de n’en avoir inscrit que 11. On peut quand même y voir qu’il n’est pas un mauvais joueur. Les passes aveugles, des roulettes, les frappes en lucarne dans un match d’avant-saison, bref tout ce qui fait de vous un meilleur buteur et un MVP de l’Audi Cup 2011 : il a ça en lui.

Il maîtrise aussi les crochets intérieur et extérieur, les louches, les petites passes du revers du pied, mais un peu moins les 26 minutes de demi-finale retour de Ligue des Champions pour l’instant. C’est Xavi et Iniesta avec un but un peu différent que faire gagner leur équipe :  marquer, faire le show ou à défaut dribbler. Outre la trentaine de matchs, les 3 ou 4 buts et les 5 ou 6 passes décisives qu’il offre aux yeux du monde depuis trois saisons, il a tout de même une vraie utilité : montrer à Fabregas ce qu’aurait été sa vie s’il était resté dans son club formateur. On ne peut pas jurer que partir écouter Wenger a été un bon choix mais ça lui a quand même permis de revenir pour faire la connaissance du nouveau Xavi. Sur le banc, on a le temps de papoter. Ils ne vont quand même pas observer comment Xavi joue : ce nul, il avait fini que 3e à l’Euro espoirs 2000.

Xavi Herr Nandez

Cela lui arrive souvent même avec les inconnus : la presse espagnole est en émoi, ou en panique, ou en plein délire, c’est selon. Comment retenir Thiago Alcantara sachant que Manchester et le Bayern se l’arrachent et que Barcelone projette de continuer à ne pas le faire jouer ? Et merde, il a quand même 3 sélections. Guardiola l’avait fait démarrer en pro en 2009, et depuis, le Barça le protège deux fois sur trois de l’insoutenable attente qu’il porte sur ses épaules dès qu’il est titulaire. Sans doute un coup de Xavi et d’Iniesta, prêts à tout pour ne pas laisser leur place. Pas sympa. Et dire qu’eux à 20 ans ils jouaient 50 matchs par an, les ingrats.

Alors peut-on vivre un soir de gloire, être sacré champion d’Europe Espoirs 2013 et ne pas faire carrière ? La question est vicieuse, mais pas encore assez : peut-on vivre deux soirs de gloire, être double champion d’Europe Espoirs 2011 et 2013, deux fois titulaire en finale, et vouloir quitter Barcelone parce qu’on n’y joue pas ? Et puisque les éditorialistes espagnols se sont tous levés ce matin en découvrant horrifiés que Barcelone n’avait mis qu’une clause de 18 millions sur son phénomène, il faut être encore un peu plus vicieux : peut-être avoir gagné l’Euro U17 2008 et les Euros espoirs 2011 et 2013 en marquant à chaque fois, sans oublier cette finale de l’Euro U19 2010, et s’entendre dire que 22 ans c’est le bel âge pour cirer les crampons de Xavi ?

Pendant ce temps-là le Real est sur Isco . Et Thiago il sent le paté ?

Barça – Bayern : Le bon Arjen

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Il n’a que 29 ans et pourtant on a l’impression qu’il a déjà raté deux ou trois carrières. Le Bayern est donc une sacrée équipe, capable de tout transformer.

Il était une fois un joueur né aux Pays-Bas. A peine un modeste début de carrière à Groningue et soudain c’est l’explosion. Il ne s’appelle pas Van, il est gaucher et joue à droite. Personne n’a le temps de retenir son nom qu’il est déjà parti, parfois en touche, mais le plus souvent pour envelopper son ballon pas très loin de la lucarne. Parfois c’est dedans, mais pas assez souvent apparemment : le PSV, Chelsea, le Real, tout le monde le veut jusqu’à ce que plus personne n’en veuille, ce qui arrive en général assez vite. Vient alors le Bayern, qui cherche des joueurs pas grands mais néerlandais, et pas que des Van.

Cela tombe bien, pendant trois saisons Robben va être extrêmement néerlandais. Des crochets de génie, des buts en demi-finale, des occasions et des penaltys manqués en finale, l’étendue de son talent offre une nouvelle virginité au palmarès du Bayern. Un kaiser qui ne se peigne pas les couilles en public est-il un kaiser ? Robben, lui, perd ses cheveux. Et puis, vient cette saison 2013. Sans qu’il en ait conscience, autour de lui se bâtit l’équipe la plus forte jamais vue au Bayern. Une équipe où chaque joueur aide son partenaire, par un appel, un replacement, un scheiße Robben ou une bonne claque dans la gueule. A force, Robben, habitué depuis 28 ans à tenter le crochet pour frapper du gauche plutôt que le crochet pour centrer du droit, va finir par comprendre : courir pour rattraper le latéral adverse ce n’est pas lécher le cul de l’entraîneur, c’est lécher celui de Schweinsteiger. Il est toujours plus important de désigner un tireur de coup franc que de travailler des mises en place.

Schweinsteiger éclair

A-t-il fallu que Müller prenne la place de Robben pour qu’il se rende compte de tout ça ? Est-ce parce que Ribéry défend en Ligue des Champions mais jamais en championnat ni en équipe de France ? Lui a-t-on traduit la phrase « den couilles zerbrechen » ? Le mystère reste entier. Mais au milieu d’une vingtaine de dribbles en trop et d’un quasi 100% des trois ballons perdus par le Bayern pendant le match, Robben a marqué, à l’aller comme au retour. Sur le coup, ses partenaires avaient même l’air plus content pour lui que quand il a annoncé que le club ne proposait pas de prolonger son contrat qui termine en juin. Mais ça ne reste qu’une demi-finale, rien n’a encore vraiment changé. A part que Van Buyten n’en a pas pris 4 au Camp Nou.

Pendant ce temps-là, Xavi et Iniesta ont vite rejoint Messi sur le banc. Mais ils y croyaient parce que c’est le Barça quand même, d’ailleurs L’Equipe avait prédit que tout dépendrait de Neuer. Pourquoi le Vestiaire avait-il donc misé 80 biffetons sur le Bayern ?

Barça – Milan : Mbaye aux corneilles

Pendant que Dujardin se faisait défoncer la gueule sur M6, Milan le faisait sur BeIN. Y aura pas d’Oscar pour tout le monde.

La scène est devenue classique : Cluzet aime le pognon, Lafitte aime l’insignifiance, Lellouche aime les gonzesses, Magimel un peu moins et Cotillard aime essuyer des larmes et du sperme de guitariste paroissial. Toute la recette d’une bonne soirée émouvante est là. Le film a beau être très mauvais, en tout cas inégal, il séduit large. Il y a de mauvais acteurs, de très mauvais, et un ou deux bons qui ne se voient pas mais qui sauvent le film en faisant bien jouer les autres, il suffisait juste de les faire souffler. Le tout se passe dans une Villa pas très belle, mais c’était le bon choix à faire. A la fin, tout ne finit pas bien, il y a des drames et des surprises qui n’en sont pas, sinon Canet ne serait plus Canet. On se repasse aussi des vieux films en se souvenant des jours heureux, parce qu’on sent la fin approcher plus vite qu’on ne le croyait. Mais à l’enterrement de Dujardin, tout le monde pleure un coup et rit de bon cœur parce que c’est la vie qui reprend le dessus. Et qu’on n’en a rien à foutre de Mexès, de Constant, de Mbaye Niang, de Flamini parce qu’ils n’ont rien à faire en quarts de finale. Mais ça on le savait avant que le film ne commence, il fallait juste pas aller pisser à la mi-temps ou écouter Josse.

Il y a même un clodo qui ressemble à Tiburce Darou. Comme quoi Lorient et Gourcuff ne sont jamais loin de la vérité.

Messi : Le Blau crâna

Une fracture du Xavi, ça prend du temps à cicatriser.


Depuis un mois, les dribbles du meilleur joueur du monde ne dribblent plus Mexès, ni Constant, ni Varane. Même Pepe a fini par lui prendre le ballon, sans emporter les ligaments des deux genous en caution. Alors, deux choix s’offrent aux très compétents experts médiatiques : soit la solution a été trouvée, tout à coup, pour savoir de quel côté il allait déclencher son dribble. Soit on ne peut pas, en fait, dribbler onze adversaires tout seul, juste parce qu’on a toujours le ballon collé au pied, que c’est magnifique, qu’on est inarrêtable. Même trois, c’est compliqué : un devant, un à gauche, un à droite, Gourcuff lui-même serait le premier à repasser par-derrière.

Xavi de bohème

Mais pourquoi n’y a-t-on pas pensé avant ? Ils étaient où, ces trois mecs, avant ? Occupés à autre chose peut-être. Comme éviter que Xavi ne voie Iniesta, éviter que Xavi ne pivote pour changer l’orientation du jeu, éviter que Xavi ne vienne s’insérer à côté de Messi après avoir vu un espace libre, éviter que Xavi ne fixe les cinq milieux adverses dans l’axe pour ouvrir vers Alves parti en diagonale dans le dos de la défense. A force de chercher la parade à tout ça, parce que Xavi ne perdait jamais un ballon, il y avait toujours la place, à un moment, pour qu’un nain argentin se retrouve face à un seul adversaire, et lancé, en plus. Il était quand même fort ce Messi.

Comme le Vestiaire l’explique depuis toujours, Lionel Messi n’est pas celui que vous croyez. Il n’a pas 25 ans mais 33, ne joue pas attaquant mais milieu de terrain. Et il ne s’est pas gavé d’hormones de croissance durant toute sa jeunesse donc ses tendons d’Achille ne témoigneront pas au procès Puerto.

L’Edito Ballon d’or : La Messi est dite

Iniesta et Xavi sont donc des gros connards. Le jury du Ballon d’or ne pouvait pas le dire sur un autre ton, sinon il ne resterait qu’une hypothèse justifiant quatre ans de Messimania : les votants seraient vendus au sport spectacle. Et encore, si ces deux-là n’étaient pas là on se demande bien comment Messi ferait pour montrer à la centaine de téléspectateurs de Lequipe 21 son ridicule noeud papillon de marque. Messi n’est donc pas qu’un pantin sans cervelle bon qu’à jouer au foot, c’est rassurant. Mais cet argument est éculé autant que les larmes d’Iniesta qui n’a jamais autant détesté son copain nain et surdoué que lorsqu’il lui a dit qu’il était fier de ramasser tous les ans la récompense à sa place. Il ne pourra pas en dire autant à Higuain pour ce titre mondial et toutes ces Copa America mais il n’en pense pas moins. Pourtant, une fois n’est pas coutume, le Vestiaire est de mauvaise foi, nous n’aimons simplement pas les gens qui réussissent. Car Messi mérite sa victoire. La preuve, il répond à tous les critères :

Lionel en tonnes

Sur les performances individuelles, entre Drogba, Cahill, David Luiz et Casillas, aucun n’est parvenu à atteindre les 90 buts, hors il n’y a que ça qui compte avec les titres remportés. D’ailleurs collectivement, le Barça de Messi s’est presque imposé en Liga, en C1 et même à l’Euro. Du coup il était inutile de s’intéresser au palmarès, dernière étape du premier critère. En gros, il faut donc être le meilleur buteur parmi les deux  joueurs les plus médiatisés. S’ils étaient nés un peu plus tard, Sammer, Yachine et Beckhenbauer auraient dû monter d’un cran sur le terrain, faire des sextape ou être aussi grand que Pujadas pour intéresser le jury.
Car la suite des critères parle des qualités du joueur, son talent mais aussi le fair play. A l’évidence, aucun des 50 finalistes n’avait la moindre correspondance avec ce caractère et surtout pas Iniesta le plus méchant des hommes, donc difficile de juger. Question carrière Messi a moins de concurrence. Qui est le joueur le plus titré de l’Histoire du foot encore en activité et en course pour le Ballon d’or ? Qui a été élu meilleur joueur de l’Euro 2012, meilleur joueur de la finale et meilleur joueur de la finale de la Coupe du monde 2010? C’est pas Xavi, il n’est que l’autre joueur le plus titré de l’histoire du foot, meilleur joueur de la finale de C1 2009, et meilleur joueur de l’Euro 2008 mais il était pas en finale lundi soir. Enfin, comment passer sous silence la personnalité et le rayonnement de Leo Messi starifié tant qu’ils le peuvent par ses gestionnaires de fortune mais toujours aussi charismatique qu’Iniesta, Xavi et Pierre Moscovici sans la barbe.

L’Edito : La vérité si je mens 3

Imaginez si Tessa Worley était un homme, si Remi Garde ne s’appelait pas Remi Garde et n’avait jamais joué à Arsenal, et si Gourcuff était meilleur acteur. Il aurait peut-être joué aux côtés d’Aure Atika ou d’Amira Casar comme Hanouna et Dany Brillant. A condition que Ciprelli, Ullrich et Contador ne se présentent pas au casting.

C’est un nom qui ne vous dira peut-être rien et pourtant, il y a quelques années il avait occupé une bonne partie d’un de vos dimanches après-midi. Ceux qui pensent à Gilbert Melki et son costume de milliardaire mal luné ressorti du placard pour la troisième fois dans un scenario mal écrit, mal joué, mal inspiré ou plutôt sans surprise n’en auront pas pour leur argent. En revanche si vous passez par Rotterdam vous aurez des nouvelles de Paul-Henri Mathieu, soumis désormais au même traitement psychiatrique que Richard Gasquet. Et oui, c’est Julien Benneteau, le même que le « Julien, Julien!  » de Soderling sur le Lenglen qui a eu les honneurs de découvrir la diaspora yougoslave par -600 degrés. Paulo et Richard n’ont pourtant pas à se plaindre. Ils n’ont pas seulement évité les contre-emploi de Solo et Anconina ou les mimiques de Vincent Elbaz, ils auraient aussi pu se retrouver en Autriche à tenter de sauver une place aux JO comme l’expatrié néracais Pierre Duprat qui regrette peut-être parfois les changements de nom du Mambo. Pour ne pas avoir froid ce week-end, il fallait donc porter la barbe et les cheveux longs, propres ou non. Il y en a un qui a bien senti le coup, comme d’habitude c’est Chabal. Toujours en avance d’un coup, l’Enfoiré, qui économise le coiffeur et la douche depuis 7 ans, n’a rien foutu sur un terrain depuis 10 pour éviter de se les geler même 5 minutes à tenir Harinordoquy par les hanches au Stade de France. France télé a perdu 130 000 euros dans l’affaire, Chabal rien rassurez-vous. Longo pourrait perdre au moins sa dignité, son mari s’en passe avec aisance. Messi aussi, le Vestiaire vous en reparlera bientôt.

Pendant ce temps-là le Real a enfin gagné quelque chose depuis 3 ans. Curieusement le seul truc qui a changé s’appelle Benzema. Un hasard sans doute, parce qu’un Hazard ça ne change plus grand chose.

Real-Barça : Xabi aux amateurs

Quand un clasico se joue sans Ronaldo ni Messi, le seul à faire une passe décisive c’est quand même Messi.

Comme des millions de gamins, Fabio, Angel et Mesut rêvaient de jouer des grands matches. Ils en seraient même des joueurs clés, prétendraient d’avisés journaux espagnols. Le premier pourrait ainsi prendre exemple sur Pepe et Ramos, du moins ceux qui jouaient contre Gijon. Admirer les grands anciens, Marcelo y est passé et aujourd’hui il est récompensé par un but, Barcelone aussi. C’est le métier qui rentre, la prochaine fois il rentrera dans les malléoles barcelonaises, comme avant. Angel et Mesut, eux, ont déjà l’habitude de ces ambiances de clasico, ces soirs où la raison réclame autant de talonnades et de centres dévissés que possible, ces soirs où la défense de Saragosse, les passes décisives et les buts ne sont jamais là.

Xavi de lumière

En revanche Xabi, Diarra et leurs petits copains cartonnés en rectangulaire et jaune étaient bien là. Question d’habitude puisque les fins de match sont toujours les mêmes face au Barça. Pourtant, le clasico de rêve s’annonçait ainsi, avec le Real enfin au niveau : une bataille de pressings où l’équipe la plus propre tuerait l’autre. Mais Guardiola ne s’était pas rasé et Mourinho portait un pull en coton. Il faudra attendre le printemps. Pas d’insulte, pas de doigt dans un orifice, même pas de référence à la taille du sexe de Messi ni d’hommage au staff antidopage adverse, juste « le Barça a eu de la chance » : Mourinho est entré dans une colère noire. A quoi bon travailler le pressing tout terrain toute une demi-saison, à quoi bon battre Barcelone en Supercoupe et même réussir à faire marquer Cristiano si c’est pour qu’un appel en profondeur chilien foute tout en l’air au bout d’une demi-heure ? L’Udinese a finit par s’inviter à la table des grands d’Espagne.

Il y avait donc de quoi s’énerver bien avant qu’Higuain ne rentre. Le Real a défendu pas trop haut pour empêcher le Barça de jouer. Dommage, il avait bâti sa nouvelle force en défendant haut pour faciliter ses propres attaques. Qui peut encore croire Puyol, Piqué et Abidal capables de relancer en une touche et de courir aussi vite que des attaquants de Liga ? Ni Getafe ni Bilbao mais encore faut-il courir dans le bon sens, vers le but. Tout n’est pas un fiasco : la défense du Real a réussi à faire perdre beaucoup de ballons à Messi et Iniesta. Et oui, le Barça n’a pas été bon. Bernabeu et Fabregas ont de quoi être fiers.

Thouroude s’était déplacé à Madrid pour interroger Diarra : c’était bien un clasico pas du tout survendu, les grands joueurs étaient tous au rendez-vous. On a parlé de tout le monde ? Non, il reste Benzema et Xavi.

L’Edito : La symphonie Pastore aïe

Basket, judo et athlé, c’est pour bientôt. Profitons une dernière fois des sports mineurs.

Le sport a de passionnant qu’il détient des énigmes impossibles à élucider. A tout seigneur, tout branleur, L’Equipe en a offert une belle en Une vendredi dernier avec le « splendide isolement » de Leonardo. Que venait faire un tel adjectif dans le titre ? Est-ce la faute d’un SR malveillant, d’une attaque informatique de grande ampleur ou d’une incompétence rare  ? A moins que la rédaction ait voulu envoyer un message fort au nouveau maître du PSG, lui signifiant que ce qu’il faisait n’était pas cool, mais l’était quand même un peu. Autant égratigner Leo, mais pas trop des fois que ça marche ou qu’il ne veuille plus nous parler. C’est le fameux courage éditorial consacré en des temps immémoriaux par le grand Vestiaire, au moins au temps des derniers chevriers.

C’est d’ailleurs non loin du Garlaban que s’entraîne l’équipe qui a réussi à se faire remonter deux buts par une équipe qui n’en marque pas. Mystère. On ne saura jamais non plus qui est ce jeune Fabregas que le Barça ose faire signer au même prix que le grand Pastore. Difficile également de trouver du sens à un match de préparation à une Coupe du monde dont il ne sert à rien de tirer des enseignements puisqu’en face c’était la réserve des avants-derniers ou des co-vice champions d’Europe 2011, au choix. Marc Lièvremont a quand même été surpris que ses joueurs sachent faire des passes pendant vingt minutes, déjà ça de moins à leur apprendre. Que Skrela n’ait rien à foutre à ce niveau a visiblement moins surpris le staff.

Pendant ce temps-là, le tennis livre ses secrets les plus intimes. On peut être le prochain vainqueur français d’un Grand Chelem revenu à son meilleur niveau, écraser Mayer et Bellucci et se faire torcher par Almagro. C’est pas Tsonga, il a fait demi, c’est pas Federer il est pas complètement Français. D’accord, ce sont les mêmes qui ont parié il y a deux ans sur l’année Andy Schleck.

Ligue des champions, Barça-Manchester : Papys sans Nani

La der de Van der Sar, le soutien de Wembley, la foi de Crevoisier en Ferguson : Manchester n’avait-il pas trop d’atouts ?

C’était annoncé par la planète entière, sauf par Le Vestiaire, qui connaît encore un peu son métier : la plus belle finale de l’histoire des coupes d’Europe a accouché du plus beau vainqueur. Pourquoi le match a-t-il été si nul ?

Il fallait tuer pour se procurer des places à Wembley, enfin L’Equipe n’aurait pas hésité. Et ce avant même de titrer Indiscutable pour la quatorzième fois de la saison. L’éthymologie du mot « finale de rêve » a ses raisons que l’incompétence ignore.

Une finale, deux rêves

Les deux meilleures équipes étaient pourtant bien sur le terrain. Mais les deux meilleures équipes de quoi ? De la saison, probablement, c’est la règle du jeu. De la décénnie, certainement, avec Milan, mais c’est juste une histoire de palmarès. Car côté terrain, les deux saisons les plus faibles de l’histoire contemporaine auront vu accoucher les deux pires vainqueurs, associés aux deux pires finalistes. Comment comparer Barcelone, Manchester voire Chelsea 2009, avec les demi-finalistes 2010 et 2011 ? 

Barcelone doit sa place en finale et la branlée qui a suivi à  l’Inter entraînée par Leonardo, à Mourinho qui préfère Adebayor et Higuain à la Ligue des champions, à la disparition du championnat d’Angleterre et du football de haut niveau. Les même raisons ont offert à Manchester sa place en finale et la branlée qui a suivi, alors même qu’Eto’o et Henry sont à la retraite. 

Sir a l’ex

Ce Manchester vendu subitement par la Terre entière comme le meilleur MU de tous les temps n’est pas le genre d’équipe à frôler l’élimination contre l’OM.
Ce Manchester est champion d’Angleterre. Comme en 1999. Ce Manchester, c’est Ferguson, Giggs, Scholes. Comme en 1999. Ce Manchester, c’est Ferdinand. Comme depuis 2002. Ce Manchester, c’est Van der Sar. Vainqueur de la Ligue des champions en 1995.

A condition de passer l’hiver, deux ans de plus n’étaient donc pas de trop pour tirer les leçons d’une première défaite en finale face au Barça. La preuve : il y a deux ans, ils avaient défendu quinze minutes et s’étaient créé des occasions. Cette année, ils n’ont pas reproduit la même erreur : aucun pressing, 33% de possession, 4 tirs à 18. Messi ne s’est même pas emmerdé à marquer de la tête pour avoir son Ballon d’or.

A l’époque, Ronaldo était là. Aujourd’hui, Giggs est las. Et pourtant, c’est toujours lui l’exemple, à tel point qu’Evra a choisi d’avancer la date de son jubilé, bien qu’il en ait déjà quelques-uns à son actif. Mais cette fois, Abidal était aux premières loges. Avec sa perf sous le bras, il a tenu à courir et soulever la coupe pour honorer celui que Sir Papy appelle le meilleur latéral gauche du monde. Quel âge déjà papy ?

Andres in fiesta

Abidal et la coupe, Puyol qui rentre, Guardiola et sa cravate fine, Jeanpierre qui aime le Barça : les finales de C1 offrent toujours de belles images. Valencia qui ne comprend pas bien ce qu’il fait là en est une autre. Chicharito qui retrouve son passeport mexicain, ça a aussi ému Nani, Rooney et Berbatov. « Ferguson ne peut pas avoir de regret. Il a pris l’option de mettre du talent pour perturber le Barça, ça n’a pas trop marché. » Denoueix aura eu le nez creux jusqu’au bout, ça lui garantit un an de voyages à La Masia offerts par Canal et L’Equipe Mag. Le talent, c’était pour Carrick ou Vidic ?

Pendant ce temps-là, Barcelone a fait marquer Messi, mais aussi Villa et Pedro dans le même match.

Barça-Real : A tort Karanka

Mourinho n’ayant pas le droit de communiquer, son adjoint s’est chargé de foutre le match retour en l’air.

Combien de saisons reprochera-t-on à Karanka d’avoir oublié Benzema hier soir ? C’est bien sans le seul attaquant de pointe madrilène ayant marqué le week-end dernier, et le seul aussi à avoir autant marqué en C1, sans doute le seul aussi à avoir marqué en 2011, que l’adjoint a choisi de commencer et de finir le match retour au Camp Nou. Quel adjoint reproduirait ce qui a conduit son supérieur à saboter le match aller ? Probablement un adjoint, plutôt mauvais entraîneur, dont on relatera bientôt un clash avec Benzema.
L’essentiel n’est pas là, ou plutôt si l’essentiel est là mais ce n’est pas tout. Ozil était aussi de la partie, donc c’est au tandem Kaka-Higuain qu’on a confié le plus grand exploit de l’histoire de la Ligue des Champions. Dit comme ça c’est plutôt amusant, sur le terrain les accélérations d’Higuain l’ont aussi été. Les accélérations de Kaka pas mal non plus. Tout n’est pas de leur faute : il faut vraiment être adjoint pour relancer deux grands blessés ce jour-là, et en plus leur demander de défendre. Pas si con : attaquer, ils ne peuvent plus et tout le monde le savait déjà. Pour eux, défendre ne pouvait donc durer qu’une mi-temps, ça a duré 30 minutes. Heureusement Villa et Pedro n’étaient toujours pas Henry et Eto’o. Cristiano ? Toujours pas Messi. Ou alors ce Daniel Alves est plus fort que le France-Brésil amical de février ne le dit.

Camp Mou

C’est certainement fou de rage que Mourinho a accueilli le remplacement d’Higuain, qui y avait été de son petit but refusé. Et oui quand un arbitre  tend le bras ce n’est pas pour faire allégeance aux régimes totalitaires. Faire rentrer Adebayor est humiliant, mais pour qui : Benzema, le mètre 73 de Mascherano ou Adebayor ? Pas pour Ozil, qui lui est rentré : une chance que la Ligue des Champions autorise un deuxième remplacement, le Real les a tous utilisés. S’ils avaient égalisé, ils auraient probablement voulu en inventer un troisième pour faire entrer Benzema. Histoire, soyons fous, de jouer la qualification. Mais rien ne s’est passé comme prévu, à cause de l’arbitre qui aurait quand même dû accorder une faute à Ronaldo et mettre trois rouges à Adebayor. Là ça aurait eu de la gueule. Mais Karanka c’est pas Mourinho, ou si peu. Les deux risquent de sauter en même temps alors ?

Real-Barça : Monsieur Mou se tâche

Avec Adebayor, le Real en a pris trois de moins qu’en novembre. Fort, ce Special One.

Messi et son doublé font les gros titres, aucun doute c’était bien un grand match. Dans les grands matches, il faut deux équipes et des grands joueurs pour faire la différence. Pourtant, la passe décisive d’Afellay, qui d’un simple coup de rein élimine Marcelo, est un peu plus suspecte. Finalement, il faut bien se rendre à l’évidence : Bernabeu n’avait pas prévu de se faire humilier par Sergi Roberto à la 90e minute.

Jouer le 0-0, quitte à faire passer le Barça pour la meilleure défense d’Europe avec Mascherano dedans, la tactique était risquée. Sacrifier Ronaldo, titulariser Di Maria et surtout croire Reynald Denoueix quand il dit que la défense du Real n’a pas de faille va au-delà de la luxure : c’est comme embrasser Villa et Pedro sur la bouche avant le match, voire craindre Seydou Keita. Pourquoi ne pas considérer la Copa del Rey comme un trophée et l’exhiber à Cibeles toute la nuit, tant qu’on y est ?

Adeb ailleurs

Mercredi dernier, Ronaldo avait sauvé son match de merde par un but. Hier, il s’est contenté d’un match de merde. Que des duels, pas d’occasion : CR7 et Messi ont offert pendant une heure ce que le clasico pouvait offrir de meilleur. Le meilleur, ça devait être Pepe. Il a été expulsé, comme Le Vestiaire l’avait prévu. Il sera frais pour la fin de Liga.

Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est qu’il le serait sur sa première agression et qu’elle n’arriverait qu’au bout d’une heure. Il faut parfois avoir le courage de désavouer Christian Jeanpierre et Liza : ni Pepe, ni les autres n’ont joué dur hier, sinon Ramos serait reparti avec une jambe de Messi et le Real n’aurait perdu que 1-0. Le Real de la semaine dernière c’était Pepe : sans Pepe, le Real devait être Ronaldo-Benzema-Kaka et pourquoi pas Ozil. Mourinho a choisi Adebayor dès la mi-temps. Si ce n’est pour se faire Valdano, ce doit être pour du jeu long. Il n’y en a pas eu, mais comme prévu il y a eu le dribble raté, la faute inutile et le hors jeu de la 90e minute. Portsmouth ne fera pas la fine bouche en juin.

S’il n’avait pas entraîné si longtemps Porto, Mourinho n’aurait pas pu supporter ça. Avec Benzema, Kaka et Higuain restés sur le banc, c’est Bernabeu qui n’aura pas supporté ça. Sa deuxième saison est toujours la meilleure mais ça n’explique toujours pas Adebayor. Mourinho ne pouvait pas rester là-dessus : il s’est fait expulser et a souri à la caméra. Ca évitait de filmer le banc et Benzema cintré dans son survêtement de celui qui n’a jamais raté un match de C1. Du meilleur ratio de l’histoire de la compétition avec un but toutes les 114 minutes. Du buteur le plus efficace de la saison de Champion’s league avec un but toutes les 62 minutes. La patte du génie.

Pendant ce temps-là, les Ayew règnent sur la Ligue 1. Vivement la prochaine Ligue des champions.

Ballon d’or, Messi : Le bon, le but et le truand

Zurich réussit décidément aux Argentins. Higuain n’était pas là cette fois c’est Messi qui est reparti avec un cadeau.

Meilleur buteur de Liga, meilleur buteur de la Ligue des champions : que faut-il de plus pour être Ballon d’or ?  Un but en Coupe du monde  ?

La France entière le craignait, le planning d’i-Télé l’a fait : c’est bien Olivier Le Foll qui a conté la soirée du Ballon d’Or ce matin. Excédé, Ghalzi n’a pas pu se retenir : « Qualités intrinsèques… Parce qu’un joueur de foot peut avoir des qualités extrinsèques ? » L’attaque était facile, Le Foll en a vite convenu et de toute façon il était grand temps de lancer un sujet qui disait que le palmarès de Messi était long comme un jour sans fin. Salvateur.

Pichichi, pas de chichi

Pourtant, Le Foll a peut-être eu tort de ne pas y réfléchir avant. Mais après tout, pourquoi un journaliste se demanderait pourquoi avoir donné le Ballon d’or à Messi est scandaleux quand tout le monde dit qu’avoir donné le Ballon d’or à Messi est scandaleux ? Un quadruplé contre Arsenal, des passes décisives dans un clasico, quelques actions de grande classe où il évite de faire des passes, et Sneijder est renvoyé à ses chères études ou plutôt à la gueule de Robben qui salope son ouverture face à Casillas un soir de juillet. C’était un match amical. Sneijder-Robben, c’était aussi un match en mai à Bernabeu, mais où était Leo ?

Xavi de recherche

Mais Le Foll avait raison : Messi le double Ballon d’or a bien des qualités extrinsèques. Deux surtout. La première donne des ballons parfaits pour empiler des buts en Liga et est aussi capable de le faire avec Villa en équipe nationale. La seconde égalise à Chelsea pour permettre de briller en finale quand il n’y a plus de danger et est aussi capable de marquer en finale de Mondial. Sans ces qualités extrinsèques, Messi n’aurait probablement pas tiré la langue avec un faux-air d’Ibrahimovic en montant sur l’estrade, pour recevoir son trophée des mains d’un gars qui pouvait difficilement être plus déçu.

Sans ces qualités extrinsèques, Messi ne porterait qu’un maillot blanc et bleu ciel. Heureusement, 2010 n’était pas une année de Coupe du monde.