Bernard Laporte : Oh capitaine, mes capitaux !

Notre héros, éternel présumé innocent, n’a cessé d’enrichir cet article par ses talents divers. Il reste qu’à force de le republier, bientôt, nos lecteurs nouvelle génération, instruits sur Instagram et Netflix, c’est à dire la plupart, n’auront plus la référence pour comprendre le titre. Vive les réseaux sociaux !

Personne n’a jamais vraiment été capable de dire qui était Bernard Laporte. Un joueur moyen, un sélectionneur incompétent ? Un ministre incompétent ? Un escroc incompétent ? L’entraîneur du champion d’Europe le plus riche de l’histoire du Top 14 ? Un président de fédération  incompétent ? Difficile à définir, mais une chose est sûre, il est Bernard Laporte, il a été réélu et tout le monde a entendu parler de lui.

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JO, Biathlon : Daehlie d’initié

A l’occasion du triomphe français, Le Vestiaire se souvient que le biathlon n’est pas qu’un sport de femmes et même aux Jeux Olympiques.

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Lillehammer, ce n’est pas seulement le sacre d’aucun athlète français. C’est aussi le sacre du meilleur biathlète français de l’avant Defrasne, Poirée, Fourcade, Fillon-Maillet ou Braisaz-Bouchet. Candeloro aura la seule médaille. 

Ce 20 février 1994, c’était son jour. Patrice Bailly-Salins arrive à Lillehammer criblé de certitudes et il ne se doute pas que les dossards des commissaires de courses le seront eux aussi quelques heures plus tard. Spécialiste du sprint sur 10km, à moins que ça ne soit du 20km, Bailly-Salins est intouchable. Continuer la lecture de « JO, Biathlon : Daehlie d’initié »

France-Tonga : Pas très Finau

Aurélien Rougerie sera forfait pour l’Angleterre. C’est trop bête.

De notre correspondant à Lower Hutt

Curieusement, Vincent Clerc a contenu sa joie après son essai, comme Maxime Mermoz l’avait fait contre les Blacks. Le travail de sape des Français venait pourtant de porter ses fruits une fois de plus. Passés tout près d’une défaite humiliante contre un archipel qui compte moins d’habitants qu’il n’y a de licenciés dans le comité d’Armagnac-Bigorre, ils se sont arrachés dans les arrêts de jeu pour aller prendre le point de bonus défensif. Et dire que personne n’était levé pour voir ça.

Aussi libérés en début de match qu’un marathonien qui a la gastro, nos Bleus avaient donné jusque-là l’impression d’une équipe sans âme, ni plan de jeu. On a même cru un moment qu’elle se sabordait pour montrer à son sélectionneur combien elle l’aime, mais on était en fait très loin du compte. Il n’y a jamais eu de cassure dans le groupe et sa solidarité transpire sur le terrain. Les joueurs se sont même parlé pendant vingt secondes, en cercle, à la fin du match.

Maka waka

Face aux All Reds du Pacifique, la France a surtout géré son bonus d’avance comme une équipe de foot défendrait à 1-0. Il ne fallait pas prendre quatre essais, alors, elle n’a donné que des pénalités. Qu’on arrête une bonne fois pour toutes de lui reprocher sa trop grande discipline. On pourrait par contre lui reprocher sa passivité chronique, son absence de leaders et son incroyable manque d’orgueil. Mais Le Vestiaire a suffisamment annoncé le désastre depuis trois ans pour tirer aujourd’hui avec tout le monde sur l’ambulance Lièvremont.

Fallait-il attendre qu’il mouche deux plumitifs en conférence de presse pour comprendre enfin à quel illuminé on avait à faire ? Depuis qu’il a arrêté d’entraîner des juniors, Saint Marc pense avoir raison contre le reste du monde et tant pis s’il faut sacrifier sans raison le seul joueur qu’il a réussi à installer depuis sa prise de fonction. Donner un maillot bleu à la moitié du Top 14 ne lui a pas suffi à trouver une équipe-type et ce n’est pas sur le champ de ruines tongien qu’il va en trouver.

Marc Lièvremont : « Quelque part, le XV de France rentre dans les annales de la Coupe du monde. » Ca fait effectivement bien mal au cul de voir jouer son équipe.

France-Canada : Les géants de Papé

Avant d’aller se jeter du haut du Te Mata Peak, notre spécialiste water-polo, Peyo Greenslip, nous a laissé une copie de son testament.

De notre envoyé spécial permanent à Havelock North

Dans l’avion qui emmenait l’équipe de France en Nouvelle-Zélande, Maxime Mermoz, ses initiales Y. J. brodées sur l’appui-tête, rêvait de grands espaces, de kangourous et de barrières de corail. Et puis, il a ouvert son guide des Frogs-in-NZ et découvert que les Aborigènes d’ici parlent le Maori, que les vins blancs de Hawkes Bay sont aussi mauvais que ceux de Gisborne et qu’il pleut parfois au printemps sur l’île du Nord.

Alors, lui et ses amis se sont souvenus qu’ils avaient terrassé les Fidji dans des conditions à peu près semblables en novembre 2010 à la Beaujoire. Et comme en novembre 2010 à la Beaujoire, ils n’ont pris aucun risque. Comme disait Benazzi sous la douche : prends ton pied quand la savonnette glisse.

Pas BO à voir

Le plan de jeu fonctionnait à merveille en début de match et la France passait sa spéciale : un ballon échappé par l’adversaire sous une chandelle pour un essai à zéro passe. Imparable. Malheureusement, le staff canadien avait eu le temps en trois jours de visionner le best-of de la saison 2010-2011 du Biarritz Olympique et on a vite compris que Damien Traille aurait beaucoup de ballons aériens à négocier sur le pré des Magpies.

Longtemps alors Bernard Lapasset a regretté d’avoir laissé autant de repos aux barbus canadiens entre leurs deux premiers matches. Les Bleus n’avaient pas encore vu la ligne des 22 avec le ballon dans les mains quand Jo Maso a arrêté de compter le nombre de placages ratés. Le travail de sape allait bien finir par payer.

Une attitude de Bonnaire

Et effectivement, nos bucherons ont bu le calice jusqu’à Cali en fin de match. Pendant dix minutes, ils ont enfin compris qu’ils avaient à faire aux vice-champions d’Europe 2011, que leur manque d’agressivité dans les rucks n’était pas du tout la preuve de leur suffisance et qu’ils étaient finalement capables d’aligner trois passes en courant vers l’avant.

Difficile, devant une telle démonstration de puissance collective, de sortir quelques noms du lot : Rougerie était sûrement trop absorbé par le capitanat pour s’occuper du jeu ; Bonnaire ne peut pas couvrir tout seul tous les postes de la troisième ligne ; Guirado lance beaucoup mieux en touche quand il ouvre les yeux ; Servat a passé beaucoup trop de temps avec Guirado ; Parra n’a pas compris qu’on ne pouvait pas partir systématiquement tout seul au ras des regroupements, Trinh-Duc n’a pas compris qu’on ne devait pas systématiquement taper des chandelles ou des coups de pied au loin quand il pleut.

Le plus dur est fait. Une défaite volontaire contre les Blacks samedi prochain et nos Bleus ont leur place en finale.

L’Edito : Sur la route du Madison

Murray a battu Federer en finale sur dur à Toronto. Une belle revanche pour Djokovic, Berdych et les genoux de Nadal.

A deux semaines du début du Mondial , la Pro A est en ébullition. Boris Diaw pourrait mal le prendre, mais 85-63 contre le Canada et 86-55 contre les Etats-Unis ne seraient pas donné à n’importe quel Lituanien. Pas de panique, les choses se mettent en place : 39-30 à la mi-temps, ça ressemble plus à Roanne qu’au Madison Square Garden. Et puis Yannick Bokolo a plutôt fait un bon match paraît-il.

La Pro A, c’est aussi Cholet, champion en titre. Rafraîchissant, comme Caen en Ligue 1, qui n’en finit pas de battre les gros. Certainement l’effet mois d’août, les internationaux ne sont pas revenus, ça ira mieux en septembre. Valbuena et Toulalan suspecteraient volontiers une vanne, Gourcuff préciserait alors que Montpellier et Toulouse c’est fort aussi. En parlant de rafraîchissement, le Top 14 a aussi repris en grande pompe vendredi soir. Quel dommage, il y avait PJ à la télé. Ah non, même pas, c’est fini depuis dix ans.

Pendant ce temps-là, la France a encore survolé un Euro, celui de natation. Stasiulis, Lacourt, Rouault, Agnel, le relais titré sans Bernard : les nouvelles stars sont là. Dans l’euphorie, le président de la Fédération a voulu remercier Philippe Lucas pour le boulot effectué avec Amaury Leveaux.

Carte blanche : Pire Huet, caca Huet

Le Vestiaire décline toute responsabilité pour le papier qui suit.

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République Tchèque, Suède et Norvège en poules : une quinzaine de hockeyeurs avec un maillot bleu ont un mois pour préparer le Mondial et France-Italie. Ils le joueront à un.

L’équipe de France finit toujours par rappeler Zidane. C’est vrai dans n’importe quel sport, voire au hockey-sur-glace, même si dans ce cas, bien sûr, Zizou est gardien de but et s’appelle Huet. L’histoire pourrait être belle, d’autant qu’il n’a que 35 ans. Indispensable, décisif, meilleur patineur de son équipe, celui par qui tous les palets transitent fait preuve d’une facilité déconcertante. Dommage qu’il ne soit que gardien. Nombre de ses partenaires, y compris les plus illustres, envient d’ailleurs à Huet la perte de son accent québécois. Dommage qu’il n’ait jamais été Canadien. Cristobal a même poussé le vice jusqu’à jouer à Montréal, en NHL. Jonathan « Magic » Bellemare, qui a fait le trajet inverse, se sent un peu insulté malgré un accent bien présent et le titre de meilleur pointeur de Magnus. Pointeur, ça veut pas dire grand-chose, Magnus pas davantage, Bellemare non plus.

Crosse country

Surtout en équipe de France, où il s’appelle Pierre-Edouard. Mais voilà, le retour d’Huet ne pourrait demeurer qu’un gros et bien dégueulasse poisson d’avril puisque son club joue les play-offs.  Les Black Hawks de Chicago, ça en jette sur un CV et ça fout les Bulls à Jordan. Heureusement, la relève est là et n’a que 38 ans. Et puis, Fabrice Lhenry c’est presque Thierry Henry après tout. Le vrai/faux retour de Zidane pourrait bien perturber les joueurs français en pleine phase finale de Ligue Magnus.

D’une part, il faudrait que la Ligue Magnus existe, d’autre part il faudrait que des joueurs français existent. Benoît Quessandier proteste, il est Français et si Epinal n’a pas pesé lourd contre Grenoble en quarts il n’est pas le seul fautif. Il y a quand même des internationaux en demi-finale et les instances mondiales n’imposent pas qu’ils jouent avec leur club sinon Kevin Igier ne pourrait faire croire à personne qu’il évolue à Angers. Mais l’important est-ce vraiment de participer ?