L’édito : Un badaud ère sur la piste

autodromo

La Roma veut Fred, la Juve drague Grosso, le Milan AC lorgne sur Faubert. Pendant que les gros se renforcent, Bordeaux bien que privé d’Henrique a limité la casse face à l’ouragan Remy.

Dans un sport aussi collectif que le football, Bordeaux inquiète. Entre la Gourcuff dépendance et la Chamakh dépendance, la Diarra dépendance a succédé à la Wendel dépendance. Et la Tremou dépendance pourrait fort bien être remplacée par la Ciani dépendance. Heureusement que Plasil ne joue pas encore, sinon le banc de touche souffrirait de la Fernando-Gouffran dépendance. Cavenaghi se demande ce qu’il fout là. Nous aussi, c’est pas une raison pour sécher les douches. Un problème que ne connaîtra pas l’OM bis dimanche prochain. Un bon Mandanda pourra éviter le quatrième. Et quand on parle buts les prétendants au fiasco de l’année affûtent leurs crampons. Ibrahimovic aimerait en être mais le gratuit Owen sera difficile à détrôner après 5 ans au pouvoir. Aulas sait bien que Lisandro Benzema n’a aucune chance.

Liquide Semenya

C’est un petit événement dans l’histoire de notre civilisation. Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, le racisme a été publiquement autorisé. C’est ainsi que, sur un simple critère d’apparence physique, une athlète s’est faite suspecter d’être un homme. La nature est parfois cruelle, mais pas suffisament pour que l’on se demande si Gail Devers et Gwen Torrence étaient de jolies jeunes filles naturellement bien roulées ou si la charmante médaillée d’argent du 100m haies aurait pu se présenter à Mister Univers. Celui du tennis s’appelle toujours Federer même s’il a eu toutes les peines du monde à écraser numéro 2 et numéro 4 qui n’avait lui même presque pas mis une branlée à numéro 3. La crise touchant Roger semble s’estomper quelque peu. Serait-ce l’effet Grosjean ?

Pendant ce temps-là, Teddy Riner fait son shopping à Rotterdam, Céline Lebrun aimerait en faire autant et pourquoi pas Stéphane Traineau aussi tant qu’on y est.

Transferts : L’été des records (3)

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Durant tout le mercato estival, Le Vestiaire vous dévoile les us et coutumes des transferts d’incompétence. Troisième volet : Henry et Eto’o sont sur un bateau, qui Guardiola fout à l’eau ?

Taureau Grosso

Avec l’arrivée du Gueugnonnais Cissokho, Lyon a accordé un bon de sortie à Fabio Grosso. Bien tenté.

Piq et piq et colérique

Certes, il n’a pas marqué beaucoup depuis son arrivée, mais à 4,5 millions, il espérait quand même toujours trouver une oreille attentive, même Barth. Tant pis, mais Frédéric Piquionne le répète : il ne veut pas partir. « Je peux apporter à l’équipe. » Hugo Leal est resté accroché à cette idée et au PSG pendant trois ans.

Berezebina

Mickaël Silvestre et Jonathan Zebina ont décliné les propositions des Girondins de Bordeaux. Le bout du tunnel approche.

Marouane hamac

Bolton et Sunderland font toujours le forcing, Marouane Chamakh est sous le charme. Triaud cherche encore la caméra cachée, pour la débusquer il a fait une proposition de prolongation de contrat. En vain, le canular est parfait, Aulas commence à apprécier, Puel aussi. Laurent Blanc, qui a longtemps hésité entre un caprice d’enfant et une crise d’ado, a compris : les papiers pour devenir tuteur sont partis à la CAF.

Trentenaires de la guerre

A la recherche d’un attaquant, Monaco hésiterait entre Klasnic et Cruz. On les comprend. Depuis, Guingamp a exhumé la piste Matt Moussilou, à moins que ça ne soit Moussilou lui-même. Le marché fourmille.

Rémy en orbite

Le feuilleton Loïc Rémy touche à sa fin. Nice s’intéresserait de près à Mamadou Bagayoko.

Valbuena noche

Mathieu Valbuena tombe de haut. 25 titularisations, 3 buts, 2 passes : qu’a-t-il pu faire de mal ? « J’expliquerai les raisons de mon départ lorsque j’aurai signé ailleurs », avance-t-il, sybillin. Problème, il ne sait pas ce que ça veut dire et le prouve dans la phrase suivante. « L’entraîneur ne compte pas sur moi. Je ne suis pas coupable. » Mauvaise foi : Zubar n’est pas attaquant.

Faubert saint honoré

Après Cologne, c’est au tour de Schalke 04 de s’intéresser de près à Julien Faubert. Richard Dutruel et Ibrahim Ba peuvent le rassurer : l’effet pervers d’un grand club couplé à l’équipe de France peut vite s’estomper.

La mauvaise conduite de Grenoble

A la surprise générale, le GF38 a annoncé que le signature de Daniel Ljuboja serait imminente. Encore plus surprenant, il viendrait en tant que joueur, puisqu’il n’a pas encore passé ses diplômes. « Ca fait longtemps que je n’ai pas joué en L1, et ça m’a manqué. » Il y a un mot superflu dans cette phrase. Indice : il pourrait s’agir de la division.

Porte mousse

Portsmouth a mis à l’essai Modeste M’Bami et Fabrice Pancrate. Sydney Govou consulte ses avocats pour savoir si un recours est possible ou non.

Le roman du perd OL :
Aulas, mille fois Aulas

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Stéphane Bré a tout vu, et il n’a pas sifflé penalty. La larme à l’œil, le président du Mans songe à faire une offre à Benzema.

« Je le dis, on a fait le match qu’il fallait. » Claude Puel est soulagé. L’OL n’a pas retenu les titularisations de Clerc et Kallström comme faute grave, ça évitera le licenciement. Mais le rendez-vous Assedic est déjà pris. Pour l’instant, il est prévu en juin, mais son président a le bras assez long pour l’avancer. Un peu moins pour que son équipe conserve les deux victoires d’avance d’il y a sept journées. Après avoir accroché le grand Monaco, l’OL s’était pris à rêver. Mais tutoyer l’Olympe quand il ne connaît pas, c’est prendre le risque de le froisser. « La victoire face à Lyon revêt toujours une saveur particulière, parce que c’est une équipe très difficile à battre. » Rennes, Metz, Paris, Nantes, Lille, Auxerre : Alou Diarra n’était pas obligé de se foutre de leur gueule, mais ça exorcise ses démons romains.

Pjanic à bord

En face, Bordeaux, c’est un autre monde. Lyon y arrivera peut-être, mais il faut être patient. Une défense centrale qui court, un milieu de terrain qui se fait des passes, des ailiers qui restent du bon côté de la ligne de touche, pas de cinquentainaire, c’est pas donné à tout le monde. M. Bré ne s’est pas trompé de grand club. Pjanic, peut-être, mais ça change pas grand-chose. Puel précise : « Dans les intentions, mon équipe était là. » Les intentions, c’est comme les 5-3 à Bucarest, ça suffit pas toujours. Aujourd’hui, tout le monde rêve de la meilleure attaque d’Europe Benzema-Chamack. Hélas, les gaziers russes ont fait faillite, pas Tottenham.

Aulas la la la vie en rose

« A Bordeaux, cela s’est joué sur trois fois rien. Bon d’accord, il s’appelait M. Bré et non pas trois fois rien. » Nice est bien d’accord avec lui, Legarda aussi. Qu’en pense la presse ?

« Si les joueurs sont ce qu’ils valent et s’ils ont le mental qui était le leur à Bordeaux, alors je ne peux qu’y croire. » Keita pourrait très bien être titulaire au Barça.

Le président de l’OL a également précisé qu’une non-qualification en Ligue des Champions provoquerait « un écart de 20 à 25 millions d’euros » dans le budget du club et qu’il saurait aussi faire face à une septième place au classement. Ca fait combien de Fred ?

« Cela serait juste plus difficile d’attirer des joueurs de très haut niveau. » Makoun, Pjanic, Piquionne, Clerc, Reveillère, Kalstrom, Bodmer, et Keita ne voient pas bien où il veut en venir. Benzema, Lloris et Toulalan un peu plus.

« C’était l’homme idoine à l’époque. Je bénis le ciel de l’avoir choisi sur proposition de Bernard Lacombe. Si nous ne gagnons rien cette saison, ce ne sera pas de la responsabilité de Puel. C’est l’an prochain que l’on saura ce qu’il peut apporter. Si nous avions fait une seconde année avec Alain Perrin, le groupe aurait explosé. Parfois, il n’y a pas que le résultat qui compte. » Il y a un an jour pour jour, il n’avait confirmé que Perrin. Quelques jours avant, Le Vestiaire allait dans le même sens. Cette fois, Lacombe semble lui aussi  jouir de la même confiance.

Lloris. Quelques sorties aériennes qui remettent du baume au cœur à Mandanda. Pour Landreau, il faudra faire encore un peu plus.

Clerc. Son centre en retrait, au nez et à la barbe naissante de Lloris, était une merveille. Dommage, il avait bien vu Chamakh.

Cris-Boumsong. Pas de jaloux : ils ont escorté Chamakh vers le but sur la moitié du terrain, un bon mètre derrière au cas où Toulalan voudrait intervenir.

Kallström. Un bon centre derrière les buts et quelques bonnes combinaisons avec Gouffran, Chalmé, Wendel et même Traoré.

Toulalan. Il a donné tout ce qu’il avait, ça a permis à Lyon de dominer sept minutes.

Makoun. Dans un grand jour. En cassant la gueule à Chalmé, il a empêché la meilleure chance de son équipe de voler un point.

Juninho. On sent qu’il a un potentiel sur coup-franc, le meilleur est probablement à venir. A ne pas juger trop hâtivement, sinon il prendra un rouge avant la mi-temps.

Keita. Si la presse a été voir Govou dans la semaine, ce n’est pas un hasard.

Ederson. Et puis quoi encore ?

Benzema. La seule occasion de Lyon est pour lui, avec quatre défenseurs accrochés à ses mollets. Ronaldo les mettait. Mais Ronaldo a quitté les Pays-Bas à 20 ans.

Piquionne. Qui ?

Une victoire du PSG et Aulas pourrait même rédiger la lettre de démission de Puel. Ca sentirait trop le Pathé.

Ligue 1 : L’OL, mdr

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Le match de ce soir aura une importance capitale. Moins pour le titre que pour dessiner l’effectif girondin de la rentrée. Et si Lyon osait le pari Delgado ?

Tigana n’était pas disponible, Alou Diarra trop concerné et Tony Vairelles, personne n’y a pensé. C’est donc Aimé Jacquet qui s’y est collé : parler du choc Bordeaux-Lyon. Bordeaux serait donc en forme, Lyon sur le déclin. C’était déjà le cas il y a un an, Jack perd un peu la notion du temps qui passe. Contrairement à l’an dernier, c’est Chaban qui reçoit cette fois. Les convives seront nombreux, la table présentera bien et pourtant Lyon n’aspirera qu’à une chose : pourrir le repas comme au bon vieux temps. Réveillère taperait bien dans l’épaule de Wendel avec ses crampons, mais ça supposerait qu’il a encore un genou et qu’il peut courir. Même le médecin de l’OL en doute. Les temps changent, les gros durs d’hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui, la femme de Fred n’en est que plus épanouie : elle a appris à aimer la variété française.

Bordeaux s’est préparé pour prendre une autre dimension depuis quelques semaines. Des matches moches à voir, des buts marqués, aucun encaissé et un recours minimal à Ramé. Ca rappelle à Coupet, non sans nostalgie, qu’il a été un jour gardien à Lyon et même champion de France. La solidité n’a pas de prix, elle permet de gagner des titres, elle évite même de s’extasier sur un 4-3 arraché à Monaco. Ce soir, Bordeaux a une opportunité unique, la première depuis la dernière, qui était déjà contre Lyon, celle-là même suivait le Lyon-Bordeaux de la saison dernière.

La presse est anonyme

Mais cette fois, c’est sans filet, comme disait Godwin Okpara à sa petite fille. Un match pour tuer le champion vacillant, chez soi, peut-être même avec du public : Bordeaux ne peut pas manquer son rendez-vous. Il serait même indécent que les hommes en Blanc ne retrouvent pas une partie de leur jeu pour marquer le coup. Tout est réuni. Cris et Boumsong ne vont pas se mettre à stopper Chamakh alors que Lloris est le seul gardien de Ligue 1 à avoir tremblé devant Jelen, Pino et Klasnic. Juninho ne va pas pouvoir tirer les corners et les coup francs pour son jubilé, son médecin va l’obliger à en laisser un peu à Ederson. Kallstrom et Bodmer n’auront pas de maillot floqué Essien et Tiago, Lyon ne va pas subitement se mettre à jouer et dominer ses matches. « Le Barça sur Pjanic ? », n’aurait donc été écrit que par Foot Transferts. Makoun ne va pas faire peur à Alou Diarra, lui a quand même joué avec Seydou Keita. Kader n’est pas de la même famille, confie Claude Puel à son psy toutes les semaines. Lyon n’a plus disputé le moindre gros match depuis Barcelone à Gerland. Mettre des coups, ça fatigue et les Lyonnais ne savent plus faire, surtout sans Toulalan. Ils ont essayé contre le Bayern, Ribéry a bizuté Gassama, qui n’est pourtant pas le plus lent de l’équipe. Ils essaieront encore, mais le cœur n’y est plus. Quant au talent, il hésite entre le Real, Barcelone, le Bayern, l’Italie ou l’Angleterre. Il plierait le match avec trois buts que personne ne lui en voudrait, même pas Domenech.

Trois hommes et un Gouffran

Ce soir, ils seront trois Bordelais à jouer leur instant Le Vestiaire. Les autres aimeraient, mais faut quand même pas déconner. D’abord Gourcuff. Il ne lui reste qu’un match pour prouver sa véritable valeur. Ses deux dernières saisons en disent long sur ce qu’il est capable ou pas de réaliser. Il sait faire des râteaux, mais pas vraiment être décisif dans les grands matchzs. Ni contre Chelsea, ni contre Rome, ni en équipe de France, ni contre Lyon à l’aller. Ca fait beaucoup, penserait le Ronaldinho du PSG. C’est donc un joueur à la technique fabuleuse dont il ne se sert que contre des pupilles ou des réservistes comme la Roumanie. Les Havrais et Parisiens aussi en gardent un très mauvais souvenir. C’est de loin le meilleur 10 de l’Hexagone, mais surpasser Dalmat ne rend pas supérieur à Ribéry. Il n’est et ne sera sans doute jamais Zidane que par intermittence. Si Milan s’en est débarrassé, ce n’est pas un hasard alors que les mêmes ont recruté Ronaldinho et pistent Mexes. Sa seule issue s’il ne bat pas Lyon, sera de rester à Bordeaux. S’il part, sa carrière est finie. Trop tendre, pas assez aguerri, trop jeune, il n’est pas de taille à lutter avec le haut niveau. Quelle est sa vraie place ? « Sur le banc , » s’écrie un entraîneur italien sur la sellette.

Du marouale lot-et-garonnais

Ensuite, Chamakh. Lyon sera également son match, mais à l’inverse de bébé Zizou, lui peut prendre une autre dimension et n’a rien à perdre. La grande saison bordelaise est la sienne et un peu celle de Diarra.  Sur les bancs aiguillonnais, en attendant l’UNSS, ou aux côtés de Marcel Renard sur les terrains néracais, à quelques pas seulement du parc Laubenheimer, il ne savait pas s’il préférait l’incarcération ou une carrière pro. Il a fait le bon choix, bien aidé par Darcheville. Longtemps, Le Vestiaire s’est demandé secrètement pourquoi Blanc l’alignait seul, devant, sans Cavenaghi, mais avec Gouffran pas loin. Maintenant on sait : parce que Cave est un joker et Marouane indipensable et surtout meilleur. Quoi Gouffran ? Depuis que Blanc a donné le droit au Maroilles marocain d’essayer de marquer en plus de pourrir les défenseurs adverses, il ne s’en prive plus. Cris, quand il était joueur de foot, disait que Chamakh était l’attaquant de L1 le plus difficile à marquer. Il va finir par le penser. Depuis la 17e journée, il a marqué 8 buts qui ont rapporté des points, plus quatre passes décisives. Il est décisif quasiment tous les deux matches. Soit beaucoup plus que son comparse qui n’a pas joué tous les matches. Quoi Gouffran ??

Enfin, Diarra. Ca pouvait être sa saison, malheureusement à ce rythme Lyon va finir par se réintéresser à lui pour de bon. C’est sa dernière chance pour rompre les négociations. Sa délicieuse parenthèse lituanienne en équipe de France n’est qu’un début. Mavuba s’est senti moins seul avec l’étiquette du nouveau. Quel était donc ce Diarra qui joua une finale de Coupe du Monde ? Domenech n’est pas sans ignorer qu’il a toujours le profil de Vieira, toujours sans le niveau. Ducasse peut protester, Diarra n’a pourtant pas de concurrent dans l’effectif bordelais. Ca ne doit pas l’empêcher de méditer : Planus aussi pensait qu’Henrique était un gentil réserviste, ça ne lui a pas rendu service. Un vieux proverbe dit : Jean-Michel Ferri n’a-t-il pas connu Istanbulspor et Liverpool dans la même année sans être un international turc ?

Il y a aussi les autres : Wendel, Fernando, Jurietti, Planus, Jussie, Gouffran, Bellion. Ils ont tous fini par Ramé. C’est mieux que rien, et surtout que l’an prochain si Lyon ne tombe pas à Chaban-Delmas. David Jemmali et Valdeir préparent déjà leur retour.

L1, Bordeaux : Les Bleus marinent

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Istanbul est un joli port de pêche. Parfois, ça sonne aussi Ligue des Champions, mais pas cette année. Bordeaux pourrait bien faire mieux qu’en 95, mais rien n’est jamais gagné d’avance.

Sans Aucun Doute et son juriste à l’œuf de poule sur le crâne n’auraient même pas vu le subterfuge. En prédisant « l’exploit de Bordeaux », il y a un mois, quiconque aurait volontiers imaginé un but de Gourcuff ou un quadruplé de Cavenaghi, voire un titre de champion de France déjà assuré fin mars. Et pour cause : Bordeaux survolait le championnat, en montrant même l’étoffe d’une bonne équipe. Comme le précisent Hoarau et Gignac, il faut croire que la Ligue 1 est un miroir déformant. Ca n’est pas une excuse pour Pedretti.

Ciao Menegazzo

Mais l’exploit girondin est encore plus grand. L’énoncé a quelque chose d’effrayant, de mythique. Bordeaux a réussi à se faire éliminer par Galatasaray. Les prémices avaient commencé il y a dix jours. 0-0 à Chaban Delmas, on pressent qu’il se passe quelque chose, en l’occurrence plus rien. Blanc parvient à s’en satisfaire, il ne regrettera pas la confiance accordée à son groupe. Toutes les grandes équipes connaissent un jour leur chef-d’oeuvre. Les Turcs étaient faibles, si faibles que le terreau était idéal. Le 1-0 miraculeux offert à Bellion dès la première minute, de 1-3 à 3-3 et finalement le quatrième but sur une énième offrande de Fernando dans les dernières secondes. Comme tous ses compatriotes brésiliens, ce dernier tutoie l’excellence cette saison, mais elle préfère visiblement être vouvoyée.

Fernando est donc le vrai mentor de cette équipe, Gourcuff est trop beau pour être un gourou. Comme lors du 1-1 à domicile contre Grenoble et les défaites 1-0 à Marseille, Paris et Valenciennes… Triaud a gueulé et réclamé l’arrêt immédiat de telles performances. C’est le dernier dernier avertissement, puisque le dernier datait de Paris. Mais cette fois, Bordeaux ne s’est même pas fait voler. Chamakh regrette l’ambiance des cross UNSS de Tonneins.

A l’intersaison, Wendel n’intéressait que Naples. Inquiétant, mais il y avait pire : Wendel s’intéressait aussi à Naples.

Ligue des Champions : Qu’a fait Nagui ?

Malgré la qualification pour les huitièmes, Le Vestiaire exige le départ immédiat de Laurent Blanc. Pour la deuxième fois en deux semaines, Bordeaux n’a pas battu Lyon.

Jean-Louis Triaud pourra tenter toutes les dissimulations. Lettre de licenciement de Jurietti, contrat à temps partiel de Cavenaghi, renouvellement de pilule à la femme de Fred, rien n’y fera : Blanc ne resignera plus rien après Chelsea. La joie coïtale d’Alou Diarra a beau ressembler à celle de Dugarry contre le Milan AC, on subodore une différence. Deux semaines après Lyon, un mois et demi après la Roma, sans oublier Paris ou Nancy, l’affront d’hier soir ne passe pas. Bordeaux n’a pas battu une équipe de Chelsea qui en a moins fait que Cluj. Et le malheur de Blanc a été total : au lieu de Praud et Ginola, il n’avait qu’Astorga. Et si seulement il avait eu Ginola sous la main.

Tholot de source

Pour Blanc, à moins qu’il estime vraiment que son équipe peut finir par conclure, il est temps de faire ses valises. Ses joueurs ont écrasé des Anglais pathétiques, mais Lyon ne fait pas match nul avec des Roumains. Pourtant, le niveau était là : la technique de Gourcuff a parfois mis au supplice la défense. Son double râteau sur Terry suffit pour signer où il veut en Angleterre l’an prochain. Mais ses défauts en ressortent plus forts que jamais. Chelsea avait fait un pari, certainement en compilant le début de saison bordelais : ne pas se fatiguer pour rien, donc ne pas jouer. Avec deux certitudes : Marouane Chamakh terminerait le match sans avoir foulé la surface de Cech et la rigueur bordelaise offrirait tôt ou tard soit une expulsion, soit un but. Le gagnant du jour est Jurietti, mais il ne pensait pas qu’Alou Diarra passerait l’éponge. Battre la pire Roma de ces dix dernières années offrira la qualification. Et si Bordeaux préférait l’UEFA ?

Pendant ce temps-là, David Astorga se prend à rêver du poste de commentateur. Il a fait ce qu’on lui a demandé : être chauvin. « Et Anelka y a été de son petit but. » Le FC Antilles a trouvé ses héros. Et la Ligue des Champions pourrait être rebaptisée Ligue 1.