Judo : Gevrise Rain man

Sur la lancée de sa fin de carrière, Gévrise Emane reste au sommet. Personne ne peut aujourd’hui rivaliser avec son expertise et son talent de consultante télé à côté de Fred Lecanu. Comme aux Mondiaux 2011, elle défonce tout. 

C’était à Paris en 2011. L’occasion de reparler de Kim, de Pietri, d’Agbegnenou à ses débuts, Schmitt à sa fin.

Kim, c’était évidemment un Coréen. Un judoka coréen, c’est un Japonais en colère. On le comprend, son pays n’a pas vu naître le judo. Alors, il a fait contre mauvaise fortune bon coeur. Arracher celui d’un Monténégrin au couteau, faire un noeud avec son estomac à l’aide de sa ceinture et d’un bout de sa veste de kimono avant de lui avaler la langue. Auparavant, il avait opéré à vif le tibia de Loïc Pietri, la nouvelle vedette du judo champagne. Loïc pouvait-il vraiment en vouloir à Kim d’être aussi violent et de ne pas se laisser berner par ses ura nage de junior ? Loïc pouvait-il en vouloir au tueur à gage gominé de Canal de venir le traquer jusque dans les égouts de Bercy pour vérifier s’il allait vraiment perdre l’usage de sa jambe ?

C’était plutot sympa par rapport à l’interrogatoire en bonne et due forme  infligé ce matin à Larbi Benboudaoud. L’ avocat fébrile de la jeune Clarisse Agbegnenou condamnée à mort par Thierry Rey, qui pour une fois s’était réveillé avant 16h. Alain Schmitt n’a pas echappé au massacre à l’issue du combat le plus nul de l’histoire du judo proposé avec son accolyte brésilien et un arbitre débutant invité pour l’occasion :  » En sensation c’est-à-dire que en fait » Il a eu de la chance. Après de telles explications, le destin aurait pu choisir la main de Gévrise Emane pour procéder aux ultimes outrages, mais cette fois elle avait mieux à faire.

Piétri de talent

Sa mission du jour consistait à tuer une à une tout ce qui ressemblait à un être humain de sexe féminin de  -63kg. Elle s’est exécuté et elle a exécuté, même la Japonaise au physique discutable de la finale. Il n’y avait pas besoin de voir plus de quinze secondes de son premier combat pour comprendre qu’elle finirait par faire la bise à Valérie Pecresse vers 17h20. Sang froid, maîtrise, Ipon Seoi des ingrédients suffisants pour faire déguster ses bons petits plats sans assaisonnement et elle n’a même pas gardé secrète la recette : émincer une Tchadienne, hacher une Cubaine avant de dégorger une Hollandaise.  Sa connaissance de la cuisine internationale pourrait même lui permettre de s’associer avec un restaurateur coréen.

Pendant ce temps-là, Clarisse s’est reveillé.

Judo : Audrey et Lucie désossent

On n’a pas tous les jours honte de ses élèves, ni de ses professeurs.

Elle s’appelle Martine Dupont, elle avait tout pour passer inaperçu. Un nom propre des plus communs, un physique d’Isabelle Carré négligée, un palmarès inconnu de la totalité des spécialistes. Et pourtant, le destin a voulu qu’elle devienne entraîneur national de judo pour les femmes, alors que la moto ou les camions lui auraient été comme un gant. Sur ce coup, le destin n’a pas été très sympa avec un grand nombre de jeunes filles qui se seraient bien vues elles aussi croquer ailleurs quand dans les fruits défendus de Martine. Dans de l’or par exemple comme les deux championnes du jour. Mais il serait injuste de tout mettre sur le dos de la coach, même si elle aime ça.

Au moins dans le cas de Lucie Louette, qui n’a semblé à aucun moment avoir déjà eu une licence dans un club. D’ailleurs, à l’issue de son dernier combat merdique, le deuxième tour, elle est restée longtemps à genoux sur le tapis, comme si elle ne connaissait pas vraiment les règles autres que celles de Martine. En sortant, Lucie a cru bon de faire croire que son prénom n’était pas qu’une coincidence : « J’étais venu pour un podium ou le titre, c’est trop dur. »  Amusant. Car dans la même catégorie -78kg, Audrey Tcheumeo était venue pour la même chose et elle l’a fait. La différence tient à pas grand chose:  un physique, un mental, quatre combats de plus et une technique : de ashi barai. Pour info, ça s’apprend avant la ceinture jaune.

Bleu Decosse

Lucie Decosse en revanche n’aime pas les femmes. Larbi Benboudaoud, la géante hollandaise de la finale et Thierry Rey : que des mecs autour d’elle. Et quand Thierry Rey encourage Lucie on lui pardonne tout : le « cette Russe » quand il parle d’une Tchèque, le  « cette Allemande » quand il parle d’une Hollandaise. Même si cette dernière a pété le nez de Lucie Decosse. Mais cette méthode non plus ne marche pas car vos cervicales finissent inexorablement par frôler le tapis. Il y a aussi une autre technique venue des Pays-Bas : la fuite. Même quand vous mesurez 3m et que vous ressemblez à l’ennemi de James Bond dans Moonraker. En même temps elle n’a pas tort,  uchi mata, arai goshi et o uchi gari elle connaissait déjà.

Pendant ce temps-là, l’intervieweur de Canal n’a eu aucun mal à conserver son titre en félicitant Dafreville : « C’est de sa faute s’il a perdu ? » avant d’envoyer une balle dans le Buffet : « C’est le rêve de médaille qui s’envole ! »