L’Edito : Coup de foudre et conséquences

 

Martine Aubry a passé un week-end délicieux, tous les journaux en font leurs choux gras depuis deux jours : Lille est bien en route pour le doublé. Sale affaire de mœurs pourtant.

Il va falloir s’y habituer, les écarts de conduite ont mauvaise presse ces derniers jours. Ce n’est pas complètement nouveau : qui a envie d’entendre parler du Grand Prix de France moto ? A un mois des 24 heures du Mans et du virage raté de Pescarolo, le circuit Bugatti était pourtant aussi rempli d’hôtesses qu’une suite 2806 de Sofitel.

Des essais qualificatifs de Rossi et Stoner au triomphe de Debuchy et Obraniak, il n’y a que le décor qui change. Paris ne sauve plus ses saisons par la Coupe, Lyon ne sauve plus ses joueurs d’un transfert dans un autre club de Ligue 1 et l’OM sauve les meubles à Lorient. Au Nord, c’était les corons, le charbon, l’horizon, les mineurs de fond et maintenant Dumont et la Ligue des champions.

Djokovic, lui aussi, multiplie les écarts de conduite. Ca fait deux contre Nadal de suite, trois avec le Djokoland d’Intérieur sport. On va finir par croire que les Mousquetaires n’intéressent plus personne, pire qu’il n’existait pas de Mousquetaires. Ca paraît un peu gros, Tsonga aussi, Contador aussi.

Pendant ce temps-là, Montpellier est l’invité surprise des demi-finales avec Toulouse, Clermont et le Racing. Trinh-Duc trouve ça « indescriptible ». Le France-Japon du 10 septembre, qu’est-ce que ça va être.

L’Edito : Les Français sont des Vaulx

Pendant que Le Vestiaire goûte quelques congés bien mérités en période de soldes, une Grange reprend feu et c’est toute la campagne qui s’embrase grâce à la Coupe de France.

La magie de Dame Coupe de France n’est donc pas qu’une légèreté de journaliste de presse régionale. Comment expliquer sinon que l’OM va mieux depuis qu’il s’est débarrassé de la Coupe à Evian et que François Clerc n’était pas aussi heureux que ses victimes, dimanche soir, au Ray ? Si vous n’avez pas compris la vanne, contentez-vous de lire la presse espagnole, qui a trouvé un successeur à Higuain, le même que toutes les trois semaines. On se retrouve dans trois semaines. En Espagne comme ailleurs, c’est donc l’année où jamais pour les petits, manque de bol c’est du foot. Sinon, l’Open d’Australie serait truffé de Français, peut-être même qu’il y en aurait encore pendant le week-end des huitièmes de finale.

Hache Cup

L’avenir finira bien par sourire puisque le petit Mozart est redevenu le leader du tennis français, tout le monde n’ayant pas eu le mérite de perdre contre Berdych. Et pourtant même Guy le friqué a déjà connu la deuxième semaine à Melbourne, ça doit pas être plus compliqué que d’aligner Llodra contre Troicki alors qu’on a battu Djokovic deux semaines avant et d’aligner Simon contre Djokovic alors qu’on met tout le temps des branlées à Troicki. Le tout en reconnaissant qu’on a fait une connerie, mais foutre en l’air la carrière de cinq  joueurs ça ne vaut cas de rupture de contrat même quand il y en a eu sept avant.

Mais tout le monde n’a pas eu la chance de tomber sur des Français entraînés ou non par Guy Forget. Ou plutôt si, mais c’est dans un sport où les autres nationalités ne sont pas représentées. Sinon il faut croire que l’Irlande, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Angleterre ont aussi prévu de réussir une belle Coupe du monde. Les deux quarts seront d’ailleurs joués en Espagne, quand on tient son public on ne le lâche pas.

Il y a aussi du hand, mais le Mondial est encore reporté à dimanche prochain et le Tour de France à jamais.

Le roman du Bordeaux Blanc : Lille aux enfants

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Grâce à la victoire sochalienne, le grand LOSC est revenu à dix points de Bordeaux. La course au titre est relancée, d’ailleurs Blanc a mis un jean et une casquette, les Alpes ne sont pas loin et ce week-end c’est la Coupe.

Pour notre ancien stagiaire qui appréciait tant la conduite de Grenoble, c’est jour de deuil. Trop heureux d’avoir la tonsure de Zidane à la 45e, Laurent Battles a fini par avoir aussi son âge en seconde mi-temps. « Avec tout le respect que nous inspire cette équipe de Grenoble, on y va avec beaucoup d’ambition », avait prévenu Blanc, qui a aussi choisi d’aller pisser aux vestiaires en plein match pour motiver ses joueurs. Cavenaghi a marqué sur son premier ballon, Plasil a remplacé Sané pour tenir le score, effectivement respect était le mot adéquat. Grenoble était le match parfait pour revoir Gourcuff, malheureusement sa blessure est tenace. Le retour d’Abdou Traoré va finir par faire le plus grand bien. L’essentiel, c’est que Planus s’est bien reposé et que bien sûr Henrique n’était pas dans le groupe pour autant. Sané pas l’armée du salut. 3-1, « je regrette que les joueurs ne soient jamais vraiment entrés dans ce match. »

Quand l’appétit va, tout VA

L’essentiel aussi, c’est que Laurent Blanc a trouvé le temps de passer un coup de fil à Francis Gillot cette semaine. Lille faisait un peu peur à Sochaux, comme à tout le monde et surtout à Kombouaré, avec ses 4 buts de moyenne par match. Sans même rappeler que le PSG ne vaut rien, Blanc n’a pas hésité à comparer le Lille actuel à Auxerre, non sans froncer aussi les sourcils pour demander aux journalistes de lui confirmer que la meilleure équipe européenne joue bien l’Europa League cette saison. Le prochain thème de conférence de presse sera Montpellier, à moins que le Barça de Philippe Montanier ne revienne à quinze points au classement. Il ne parlera plus de Lille, ce serait prendre le risque que Lyon n’achète pas Rami, Gervinho et Cabaye l’été prochain.

Pendant ce temps-là, Pjaninho a joué 39 minutes et ne s’est même pas blessé.

Le roman du Bordeaux Blanc : Le premier Roux du carrosse

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Bordeaux-Rodez, Franck Rizzetto a vécu l’un des plus grands moments de sa carrière. A quelques mètres de lui, Laurent Blanc ne veut plus entendre parler de l’équipe de France. On dit ami sou ex-coéquipiers ?

Blanc ne parlera plus de l’équipe de France. Jusqu’au 15 mai, c’est la date de la fin du championnat. Et même si Bordeaux est sacré champion de France en mars, même si Escalettes rajoute Claude Puel comme possible sélectionneur des Bleus, même si Gourcuff continue d’être titulaire en sélection, rien ne le fera anticiper sa nomination. Ce n’est pas comme s’il avait déjà annoncé qu’il se barrerait le plus vite possible. « Ca m’agace et c’est un manque de respect. »

En revanche, battre Rodez 1-0 sur un penalty de Wendel à la 75e, avec Sané, Sertic, Jurietti, Saivet, Ramé et un manteau marron, ce n’est pas un foutage de gueule pour le PSG, Nancy et le Maccabi. Gourcuff aussi était titulaire, dommage qu’Henrique soit encore absent. Ce n’est pas non plus se foutre de la gueule de Rodez de « s’attendre à un match difficile dû aux conditions climatiques et au fait qu’on soit en reprise. »

Le Chaban fou

Ce n’est toujours pas un foutage de gueule de « viser la Coupe de France », ni une façon de s’excuser par avance parce qu’on va tout ramasser même les compétitions pour les petits. Ce n’est pas un foutage de gueule de s’étonner « qu’aucun de ses joueurs n’ait gagné la Coupe de France« , ni une manière de dire qu’il a créé tout seul un monstre à partir de rien. Avant Noël, ce n’était déjà pas un foutage de gueule de se réjouir qu’en fait Toulouse ne gagne pas toujours le match quand il mène au score comme il croyait « l’avoir lu ». En tout cas, il n’a pas voulu aller voir jouer Marseille contre Trélissac à Périgueux et ce n’est pas pour se foutre de leur gueule puisque « c’est un match qui représente beaucoup d’intérêt mais le dimanche en famille c’est sacré ».

Pendant ce temps-là, Guy Roux entrera bientôt dans la Légende : « Blanc et Deschamps me décevraient beaucoup s’ils acceptaient. Ils sont au début de leur carrière. Jeune, il faut être entraîneur de club. En stratégie de carrière, ce serait une catastrophe pour après. » Laurent Blanc a déclaré que l’Equipe de France, ça peut se refuser, Roux peut être rassuré.

L’actu du week-end

Coke en stock

gasquet

La presse de kenavo

lequipe

Itsi bitsi petit bi Kimi

scuderia

3e séance d’essais libres du GP d’Espagne : les petites écuries aux avant-postes.

Joue la comme Beckham

becksbierposh

Les conseils de David Beckham pour se taper Guingamp-Rennes ce soir  : un mannequin hongrois, bière et pizza. Et en cas de prolongations, toujours être prêt à tirer :

justdoit

L’avis en rose

cricket

Manuel Guazzi rachète un club de cricket…

Tricycle amen

… et soutient les grands moments de sport.

Mini moi

Vandersar

La Légende : Un Colombo de Poulat

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Il est atteint par la limite d’âge et Victor Zvunka veut croire que c’est tout. Eric Poulat a pourtant encore des conseils à donner à Hervé Piccirillo.

Claude Colombo croyait emporter ses souvenirs dans sa tombe. Lens-Nantes, N’Doram qui s’épelle et s’expulse comme Makélélé, les insultes de Karembeu et Pedros, les buts refusés ou accordés. Il pensait en avoir fini des quolibets, des soupçons d’escroquerie et de collusion dégueulasse en intégrant le comité de visionnage avec Jacques Glassmann. Même un bouquin n’a pas suffi à alimenter la chronique, quand bien même il est signé de Bruno Derrien et de ses chemises. Mais l’arbitrage français est éternel.

Poulat aux écuries

La France court vers un arbitrage à Lannoy, aujourd’hui seul arbitre international. Il incarne la relève, mais les démons dansent autour de lui. Il lui faudra les éviter. « Micoud! », s’écrie Eric Poulat, bon camarade. Certainement le surmenage, lui qui est le seul arbitre à avoir encore du boulot après ses matches. Oubliés la Coupe du Monde 2006, les matches de Coupe d’Europe et sa place d’arbitre français numéro un : une demi-saison au placard pour sa dernière année, une leçon d’humilité, elle s’appelle Batta. Arbitre d’un jour, arbitre toujours : ça valait bien une tournée d’adieu.

Pour son retour, Poulat a retrouvé le haut niveau. C’était à Monaco. Monaco, c’était la Ligue des Champions en 2004 et la 15e place de L1 aujourd’hui, Poulat y a vu comme un signe du destin. Toujours embonpoint, bon œil, l’homme en noir fut bousculé dans ses entrailles par Bagayoko, sa jambe droite dans la main, qui ne comprenait pas pourquoi son adversaire n’était pas expulsé. Et finalement, qui eut le carton rouge ? Pendant que ses coquins d’assistants terminaient leur soirée dans un jacuzzi monégasque, Poulat avait un rapport à rédiger dans le local du gardien, où Jean-Luc Etorri venait de finir de se soulager. Grosse ou petite commission ? Alain Perrin opte pour la femme de ménage. Six matches, beau boulot. Ce n’est qu’un début, Wurtz a placé la barre très haut en claquant en direct. Pas Sars, l’homme invisible.

L’arbitre au cirage

Six matches et quatre cartons rouges plus tard, la Ligue est sous la charme. Il ne vient d’oublier que deux penalties et un hors jeu à Tours-Angers, les deux équipes lui souhaitent une rapide et heureuse retraite après le match, il est prêt. La demi-finale de Coupe de France est pour lui, comme au bon vieux temps. Vieux, c’est le mot approprié quand Eduardo file au but. Cetto le descend en pleine surface, c’est un cas d’école. Penalty, carton rouge, pensent les supporters du virage à l’opposé. Coup-franc et pas de carton, répond Poulat quand il arrive au sprint sur les lieux de méfait, à peine deux minutes plus tard. Qu’en pense le fantasque Joël Quiniou ?