Real-Barça : Xabi aux amateurs

Quand un clasico se joue sans Ronaldo ni Messi, le seul à faire une passe décisive c’est quand même Messi.

Comme des millions de gamins, Fabio, Angel et Mesut rêvaient de jouer des grands matches. Ils en seraient même des joueurs clés, prétendraient d’avisés journaux espagnols. Le premier pourrait ainsi prendre exemple sur Pepe et Ramos, du moins ceux qui jouaient contre Gijon. Admirer les grands anciens, Marcelo y est passé et aujourd’hui il est récompensé par un but, Barcelone aussi. C’est le métier qui rentre, la prochaine fois il rentrera dans les malléoles barcelonaises, comme avant. Angel et Mesut, eux, ont déjà l’habitude de ces ambiances de clasico, ces soirs où la raison réclame autant de talonnades et de centres dévissés que possible, ces soirs où la défense de Saragosse, les passes décisives et les buts ne sont jamais là.

Xavi de lumière

En revanche Xabi, Diarra et leurs petits copains cartonnés en rectangulaire et jaune étaient bien là. Question d’habitude puisque les fins de match sont toujours les mêmes face au Barça. Pourtant, le clasico de rêve s’annonçait ainsi, avec le Real enfin au niveau : une bataille de pressings où l’équipe la plus propre tuerait l’autre. Mais Guardiola ne s’était pas rasé et Mourinho portait un pull en coton. Il faudra attendre le printemps. Pas d’insulte, pas de doigt dans un orifice, même pas de référence à la taille du sexe de Messi ni d’hommage au staff antidopage adverse, juste « le Barça a eu de la chance » : Mourinho est entré dans une colère noire. A quoi bon travailler le pressing tout terrain toute une demi-saison, à quoi bon battre Barcelone en Supercoupe et même réussir à faire marquer Cristiano si c’est pour qu’un appel en profondeur chilien foute tout en l’air au bout d’une demi-heure ? L’Udinese a finit par s’inviter à la table des grands d’Espagne.

Il y avait donc de quoi s’énerver bien avant qu’Higuain ne rentre. Le Real a défendu pas trop haut pour empêcher le Barça de jouer. Dommage, il avait bâti sa nouvelle force en défendant haut pour faciliter ses propres attaques. Qui peut encore croire Puyol, Piqué et Abidal capables de relancer en une touche et de courir aussi vite que des attaquants de Liga ? Ni Getafe ni Bilbao mais encore faut-il courir dans le bon sens, vers le but. Tout n’est pas un fiasco : la défense du Real a réussi à faire perdre beaucoup de ballons à Messi et Iniesta. Et oui, le Barça n’a pas été bon. Bernabeu et Fabregas ont de quoi être fiers.

Thouroude s’était déplacé à Madrid pour interroger Diarra : c’était bien un clasico pas du tout survendu, les grands joueurs étaient tous au rendez-vous. On a parlé de tout le monde ? Non, il reste Benzema et Xavi.

La légende d’Oncle Benz : Feliz agneau

Deux triplés en trois semaines : même au Real Madrid les morts peuvent filer un coup de main de temps en temps.

C’était arrivé à un ancien joueur de River Plate, ça devait finir par se produire aussi pour un ancien Lyonnais. Les défenses de Liga offrent des buts tous les week-ends, on parlerait même d’orgie si Kanouté était reconnu comme un buteur. Il l’est. Ainsi donc Karim Benzema a inscrit un triplé contre Levante. Une passe en retrait trop courte et un contrôle du genou raté pour 50cm à peine, c’était le minimum pour les défenseurs de Levante qui ne font pas partie des relégables en Liga. Benzema n’avait pas rejoué Metz depuis quelques années, ça tombe au bon moment : samedi contre Séville il avait laissé passer sa dernière chance, la deuxième. Une si belle soirée, ça valait bien quelques réponses après le match. Le 10 Sport en avait choisi une autre le matin du match : « Nazarit, l’homme qui fait peur à Benzema. » Pour connaître le métier de ce Nazarit, cliquez ici.

Jesus de Nazarit

« No sé si ha sido mi mejor partido, pero seguiré fuerte y trabajando. » Plutôt que de souhaitez les vœux aux journalistes, autant leur confirmer qu’ils ont aimé le match. « Espero ganar esta Copa porque es importante para todos. » Rassurer Higuain en lui promettant les répliques des trophées, c’est grand seigneur. D’ailleurs, Benzema tient à préciser que l’Argentin leur manque beaucoup : « C’était une bonne partie. Le public veut des démonstrations de football et c’est ce que nous avons montré. J’étais très content d’être applaudi. » Puisque Lyon a été tiré au sort, il a même réappris à ceux qui doivent encore apprendre comment dribbler un gardien et ne pas tirer sur le poteau.

Pendant ce temps-là, Marca écrit : « Pero ante el Levante, Benzemá no sólo consiguió una marca que en el fondo no es más que un numero. » Comprenez faire comme Higuain c’est pas si dur. « El francés se reivindicó ante su público firmando una gran actuación, de esas que gustan a su entrenador. »