France-Angleterre : Moody soient-ils

La barre sera très haute pour Philippe Saint-André et Michel Polnareff en 2015.

De notre envoyé spécial permanent à Dargaville

Héroïques ! Incroyables ! Irréductibles ! On se demande avec quel adjectif L’Equipe va bien pouvoir barrer la Une de son édition Pdf aujourd’hui. La France a piétiné le champion d’Europe en titre et le monde lui tend maintenant les bras. Comment le trophée Webb et lisse pourrait échapper à une équipe aussi courageuse et solidaire ? Elle a retrouvé en une semaine des valeurs qu’elle n’avait plus montré depuis les cinq dernières minutes de son match contre le Canada. Toute la Nouvelle-Zélande tremble déjà et pas seulement autour de Christchurch.

Les fines bouches regretteront peut-être le point de bonus défensif abandonné aux Anglais en fin de match. Ce serait oublier trop vite cette copie parfaite rendue par nos Bleus : deux essais partout, seulement quinze placages ratés et trois points enquillés après la pause. Rien que ça ! Yachvili n’a même pas eu besoin de passer ses coups de pied. A quoi bon risquer des crampes après vingt-cinq minutes de jeu quand son équipe domine autant son sujet ? Les All Blues se sont retrouvés cette semaine autour d’une bière et ce n’est pas un arbitre alcoolique qui allait empêcher leurs gros d’entrer systématiquement en mêlée avant la fin du commandement.

Un Poux dans la tête

La grande Histoire de la Coupe du monde retiendra surtout l’abnégation de cette belle équipe d’Angleterre, qui y a cru jusqu’au bout après avoir lâché en première mi-temps autant de ballons que pendant toute sa campagne victorieuse de 2003. Wilkinson était déjà là et on se demande aujourd’hui s’il vaut mieux avoir à l’ouverture un faraud avec deux matches dans les jambes à ce poste ou un autre qui en a joué cinquante de trop ? Toby Flood a bien une idée, mais ses copains préfèrent le lancer de nains et Ashton réserve son plongeon Superman pour la partouze de ce soir.

Marc Lièvremont, lui, n’aura pas besoin d’échanger son ADN avec les femmes de chambre néo-zélandaises. Son caleçon est déjà bien humide, tant il a apprécié la performance de ses anciens joueurs. Sa stratégie était aussi fine que sa moustache naissante : emmener son équipe au casse-pipe et l’abandonner en cours de compétition pour qu’elle se débrouille toute seule. Il fallait y penser. Harinordoquy était tellement absorbé par ses nouvelles responsabilités de sélectionneur qu’il en a oublié de faire des placages. Mais tant que Dusautoir gardera son oeil du tigre et sa joie si communicative dans la victoire, tant que Rougerie ne se fera pas pénaliser plus de cinq fois par match et tant que Poux aura une colonne vertébrale, la France peut aller très loin dans ce Tournoi des 6 Nations.

Pendant ce temps-là, le Pays de Galles joue et gagne. Ce n’est donc pas incompatible.

L’Edito : Antenne de mes 2

« Il a refusé d’obtempérer et a continué à rouler à une vitesse beaucoup trop élevée. » Ca faisait longtemps qu’on attendait que Christian Prudhomme prononce ces mots. Il parlait de qui ?

Le spin off féminin de la Coupe du monde de foot rappelle quelques secrets de la réussite : 1, avoir un entraîneur ça aide, 2, Thuram derrière ça fait gagner, même quand il a des cheveux longs, et 3, Marinette Pichon c’est le passé. Elise Bussaglia a donc réussi là où ni Sydney Govou, ni André-Pierre Gignac n’ont réussi il y a un an. Marquer, déjà, susciter un commentaire sur Eurosport ensuite et déglinguer Chamou à Stade 2 quand il demande si on dit buteur ou buteuse. C’est aussi ça France Télévision.

Mais un spin off reste toujours un pari sur l’avenir. Il y a un an, Raymond Domenech a quitté le Domenech show avec pertes et fracas mais comme toutes les stars de la télé, il n’est pas resté sans proposition bien longtemps. Ruiz a réuni Perrin et Rey, sans JO à l’horizon. C’est aussi ça France Télévisions, l’été sur France 3 ne dure jamais aussi longtemps que Jamy Gourmaud le croit. Peu importe, comme l’écrit le TV Mag : « Le seul problème de cette émission c’est qu’elle passe à la télé ! Je ne demande qu’à être oublié. » Le bouquin sortira certainement en 2012.

Combien de Carraz ?

En 2012, Christophe Lemaître courra pour une médaille mais rien ne permet d’affirmer qu’il n’en aura pas. Invoquer Quenehervé a ses contreparties. Teddy Tamgho aussi devrait être occupé en 2012 mais pour cela il faudra qu’il saute au-delà des 15,50m une fois la saison prochaine. 16,74m ce week-end même pas en rendez-vous mondial, il grappille centimètre par centimètre. Une bonne course d’Hélan et le tour sera joué. Richard Gasquet, lui, a remonté deux sets à un joueur de tennis. Très fier, Papa a trouvé qu’au début il jouait avec un bout de bois. Tout ça, c’est aussi France Télévisions.

Pendant ce temps-là, Chavanel a laissé Voeckler sur place aux championnats de France fin juin, devant les voitures France Télévisions. Ca valait le coup.

Roland-Garros, Bartoli : Poids et Walter

 

Qui oserait passer un quart d’heure seul dans un ascenseur avec Marion ? Et pourtant, si c’est son père qui vous l’ordonnait, vous préféreriez épargner vos enfants.

Toute l’histoire de la famille Bartoli est résumée  dans cette savoureuse anecdote. Une petite centaine de gifles et un bon millier de poignées de cheveux plus tard, Marion était devenue une grande joueuse. Ne vous risquez pas à critiquer la méthode ou à imaginer que ces charmants boutons d’acnée ont un lien avec, car avouez-le, au fond, vous aimez votre famille. Et oui, les mots peuvent parfois dépasser la pensée, les gestes aussi disait toujours Walter. Après tout, ça peut même rapporter du pognon, à croire que messieurs Pierce, Rezai, Graf ou Gasquet n’aimaient pas que le tennis. Pas de quoi devenir dingue quand même, quoique.

Walter égo

Marion a donc 26 ans et porte à merveille ses 63 kg de vie qui lui donnent un charme fou. Celui du monstre hybride capable de sourire et l’instant d’après d’envoyer son oeil droit à l’arbitre pendant que le gauche compte les points. Réduire Marion à une insupportable fillette sympa qui fout les jetons serait réducteur, car elle sait avant tout jouer au tennis. Fabrice Santoro sait désormais qu’avec un peu de volonté, il aurait pu percer chez les filles. La preuve, non seulement Marion joue des deux mains de chaque côté, mais en plus elle réside à Genève. Une riche idée.

Mais il faut le savoir, Marion pèse beaucoup plus lourd que ce que l’on croit : une finale à Wimbledon quand même et une défaite contre Emilie Loit à Auckland. Difficile d’expliquer si grand écart, surtout qu’elle n’est pas vraiment gymnaste. Mais Marion c’est aussi ça : un mental à toute épreuve, deux coups droit les bons jours et deux revers les mauvais. Dans le doute, elle répète toujours les deux coups face aux bâches entre les points. Quand on s’investit, c’est à fond, donc elle y joint le jeu de jambes et la traversée de balle. Tant pis si ça fait autiste, même mort de peur le spectateur a payé sa place, il restera.

Bloody sundae

Le tennis est une école de tolérance, on peut bien rebondir les jambes écartées avant de servir, faire le crabe qui se balance à droite et à gauche au retour ou attendre le service adverse le nez collé dans le filet. Elle aurait aussi pu se coiffer ou ne pas suer au bout de trois jeux, de toute façon personne ne se moquera jamais d’une 11e mondiale. C’est donc en pleine confiance désormais que Marion joue à Roland, portée par le public et fière de ses coups gagnants.

Quand elle en fait un, elle ne manque jamais de chercher le regard approbateur de papa derrière elle. Elle doit en avoir un dans chaque tribune, puisqu’au tennis on change de demi-terrain tous les deux jeux, sans parler de ceux qu’elles fixent sur les côtés ou au ciel. Quoiqu’il en soit, mieux vaut plusieurs papas, même s’il y a en a un plus violent que les autres qui ressemble à Francis Heaulme, que pas de papa du tout. Quoique.

Barça-Real : A tort Karanka

Mourinho n’ayant pas le droit de communiquer, son adjoint s’est chargé de foutre le match retour en l’air.

Combien de saisons reprochera-t-on à Karanka d’avoir oublié Benzema hier soir ? C’est bien sans le seul attaquant de pointe madrilène ayant marqué le week-end dernier, et le seul aussi à avoir autant marqué en C1, sans doute le seul aussi à avoir marqué en 2011, que l’adjoint a choisi de commencer et de finir le match retour au Camp Nou. Quel adjoint reproduirait ce qui a conduit son supérieur à saboter le match aller ? Probablement un adjoint, plutôt mauvais entraîneur, dont on relatera bientôt un clash avec Benzema.
L’essentiel n’est pas là, ou plutôt si l’essentiel est là mais ce n’est pas tout. Ozil était aussi de la partie, donc c’est au tandem Kaka-Higuain qu’on a confié le plus grand exploit de l’histoire de la Ligue des Champions. Dit comme ça c’est plutôt amusant, sur le terrain les accélérations d’Higuain l’ont aussi été. Les accélérations de Kaka pas mal non plus. Tout n’est pas de leur faute : il faut vraiment être adjoint pour relancer deux grands blessés ce jour-là, et en plus leur demander de défendre. Pas si con : attaquer, ils ne peuvent plus et tout le monde le savait déjà. Pour eux, défendre ne pouvait donc durer qu’une mi-temps, ça a duré 30 minutes. Heureusement Villa et Pedro n’étaient toujours pas Henry et Eto’o. Cristiano ? Toujours pas Messi. Ou alors ce Daniel Alves est plus fort que le France-Brésil amical de février ne le dit.

Camp Mou

C’est certainement fou de rage que Mourinho a accueilli le remplacement d’Higuain, qui y avait été de son petit but refusé. Et oui quand un arbitre  tend le bras ce n’est pas pour faire allégeance aux régimes totalitaires. Faire rentrer Adebayor est humiliant, mais pour qui : Benzema, le mètre 73 de Mascherano ou Adebayor ? Pas pour Ozil, qui lui est rentré : une chance que la Ligue des Champions autorise un deuxième remplacement, le Real les a tous utilisés. S’ils avaient égalisé, ils auraient probablement voulu en inventer un troisième pour faire entrer Benzema. Histoire, soyons fous, de jouer la qualification. Mais rien ne s’est passé comme prévu, à cause de l’arbitre qui aurait quand même dû accorder une faute à Ronaldo et mettre trois rouges à Adebayor. Là ça aurait eu de la gueule. Mais Karanka c’est pas Mourinho, ou si peu. Les deux risquent de sauter en même temps alors ?

Barça – Real Madrid : Benzema va-t-il signer à Manchester ce soir ?

Le football en 2011 c’est un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin on réclame toujours Benzema. Voici pourquoi quel que soit le résultat de ce soir, Benzema est persuadé d’être le Ballon d’Or 2012.

Parce que Benzema joue déjà à Barcelone

Un joueur technique et prétentieux qui a le sens des déplacements, le sens du but, le sens des une-deux, le sens du pressing et qui préfère les buts décisifs ça ne court pas les pelouses européennes. Il y en a deux à Madrid mais un seul qui est capable de faire des passes. Si Benzema ne transpire pas dans le maillot de Villa, c’est que Lyon n’avait pas les moyens de payer Eto’o et que Benzema voulait raconter à ses potes qu’il jouait à Madrid comme sur le béton de Bron. Depuis, s’il connaît bien les toilettes des Corte Ingles et qu’il fait ses conférences de presse en espagnol, il n’a toujours pas pu prouver qu’il faisait partie du Real. Si Mourinho ne lui en donne pas l’occasion ce soir, il suivra Thouroude dans son tour d’Europe. 

Parce que Benzema est le meilleur joueur du monde

Il faudra attendre longtemps avant de retrouver un jour un nouveau Benzema. Attaques médiatiques, humiliations publiques, obligation de marquer à chaque match, presse de merde. Un traitement inédit dans l’histoire du football. Mais Karim le vaut bien et surtout il s’en branle :  « Me gusta más Ronaldo. Sin embargo, Messi es uno de los mejores porque tiene la confianza y está en un gran club ». Comprenez Ronaldo et Messi sont des tocards, le Real un petit club mais heureusement ils ont le meilleur joueur du monde Karim Benzema. Et ce soir : « Creo que es un gran partido para mí y para todos. El Barça es un gran equipo. » Facilement traduisible par « Je ferai un grand match, je ne peux pas vous dire combien je vais en planter mais le Barça c’est quand même plus ce que c’était. » Il pourrait même jouer si son entraîneur veut bien : « Mourinho es un gran entrenador. » C’est probablement pour ça que Karim, qui ne lui parle plus, a soigneusement évité les félicitations après la Coupe du Roi et que Mourinho ne l’a pas aligné en demi-finale aller de Ligue des Champions.

Parce que Benzema a un Cristiano dans chaque pied

En jouant la moitié de la saison avec le poids de Darcheville, le niveau d’Ibrahimovic, le temps de jeu de Dugarry à Milan et Barcelone, et la popularité de Mesrine,  Benzema n’est que le co-meilleur buteur du club en Ligue des Champions et le meilleur buteur du club en 2011 avec 13 buts. Difficile de rivaliser avec Adebayor et ses 5 réalisations, excusez du peu. Benzema a éliminé Lyon tout seul, presque comme Higuain l’année dernière. Cristiano Ronaldo l’intouchable vedette du club aussi avait marqué, une fois, au retour. « Ahora se necesita a un gran Ronaldo »: Moi j’en a mis deux et Puel n’a pas cru bon d’ajouter une humiliation contre Tottenham à son CV, alors bouge toi le cul ce soir. Mais c’est qui cet ouvre-boîte immortel, doublure d’Higuain, Adebayor, Ozil et Di Maria à 19 buts en 32 matchs de C1 ?

Pendant ce temps-là, Zidane et le vrai Ronaldo aimeraient découvrir la créature issue de leur fusion.

Ligue des Champions, Lyon-Bayern :
Trois supos et Olic

gard

« Le jaune pour Gonalons ! Il ne jouera pas la finale ! » 23e minute, le début d’une véritable hécatombe, ils seraient désormais une bonne vingtaine à être privés de finale.

3-0, un triplé d’Olic, une occasion en deux matches, 59% de possession pour les Allemands : Lyon l’avait promis, il a tout tenté pour s’offrir sa première finale de C1. Bravo à tout le monde pour cette aventure inoubliable, où l’impossible a été rendu possible, comme jouer un huitième-de-finale en demi.

Comme l’Histoire ne retient que les vainqueurs, elle ne se souviendra pas que Lyon n’est passé qu’à cinq petits buts de l’exploit. Du plus mauvais Liverpool aux occasions salopées par Higuain, de la main de Chalmé aux zéro occasion obtenue depuis le retour à Chaban, l’épopée a enfin rendu l’OL populaire et c’est abyssalement mérité. Les sceptiques auraient tort de penser que l’OL de Juninho-Diarra-Tiago aurait mis deux branlées à l’OL de Makoun-Gonalons-Delgado-Kallström, quand bien mêmes les sceptiques seraient Juninho, Diarra et Tiago eux-mêmes. Puel avait raison de s’offusquer de la suffisance allemande, le Bayern a été obligé d’utiliser les pires méthodes pour voler Lyon d’une qualification méritée en commettant pas moins de sept fautes.

Jean II ma couille

Claude, le fameux ancien préparateur physique de Monaco et Lille, avait bien écouté son entraîneur, Cris, et son adjoint, Lisandro. De l’audace, de l’attaque, il n’a manqué que les buts et pourquoi pas une ou deux occasions. Peu importe, l’OL a su sortir de son habitude : jouer bas avec un attaquant, bien défendre et contrer l’adversaire quitte à jouer le 0-0. Cette fois, il a mis en place une tactique novatrice : jouer bas avec un attaquant de plus, mal défendre et prendre trois buts. Jouer le 0-0 en attendant de marquer un petit but et aller en prolongations était peut-être la seule chance de qualification, mais c’est d’un convenu. Finalement, les vents contraires ont eu raison du coup de poker de Puel : après le voyage en car à l’aller, il y a eu celui à pied au retour. Ensuite, cette méthylprednisolone qui permet à Olic de n’avoir aucun joueur au marquage trois fois dans la surface. Il n’y a donc aucun regret à avoir, Lyon a perdu avec classe.

Thomas Mule ère

Mais que faire contre l’hyperpuissance du Bayern quand on n’a que 72 millions à mettre sur la table ? A ce prix-là, on ne peut avoir que deux buts de Lisandro, un penalty et pourquoi pas un but en poule contre le sixième de Premier League, ou un latéral formé à Gueugnon. Lyon a fait rêver la France avec ses moyens, mais la Ligue des Champions, c’est autre chose que la Ligue 1, il y a parfois des matches retours que l’on aborde avec un handicap. Ca oblige à attaquer et, un malheur n’arrivant jamais seul, Auxerre, l’OM et Lille sont intouchables cette année. Le promu bordelais peut encore s’éliminer sur deux malentendus en pleine surface de réparation, mais Lyon est un peu jeune pour supporter toutes ces épreuves. Le Becque dans l’eau, Cris aurait quand même mérité de monter sur l’estrade du champion d’Europe, pris par la main par Zanetti. Ca n’empêche évidemment pas Christian JP d’affirmer qu’« être privé de Toulalan, c’était vraiment dur pour Lyon ». C’est ce qu’on appelle la Ribéry-dépendance. Badstuber était le plus fort, Bernabeu lui tend les bras et les honneurs. Pour Higuain, ce sera les doigts, des majeurs essentiellement.

Hugo bosse

Lloris. La préparation pour le Mondial est lancée.

Réveillère. Altintop n’a pas réussi plus de quatre dribbles sur cinq, Müller qu’une seule passe décisive de son côté. Mancini est définitivement oublié.

Cris. Il attendait une autre attitude de ses partenaires par rapport à l’aller. Il a beaucoup observé Makoun et Gonalons et finalement, demander un rouge à l’arbitre était la meilleure solution.

Boumsong. Le marquage de Robben n’était pas à sa charge, il n’allait pas se priver de le laisser passer à chaque fois.

Cissokho. 15 millions pour 45 minutes, c’est ça qu’on appelle le retour sur investissement.

Gonalons. L’absence de Toulalan aurait pu être préjudiciable.

Makoun. S’il a suivi Puel à Lyon, c’est pour bien tenir le 0-0, même à 0-1, 0-2 et 0-3.

Delgado. Comme à l’aller, il a été le milieu offensif qui a le mieux défendu sur le terrain. Plus qu’à lui apprendre le foot.

Govou. Après Lyon-Barça, Lyon-Manchester, Lyon-Roma, Lyon-PSV, Lyon-Milan AC, une demi-finale ne pouvait pas échapper à sa grande expérience.

Bastos. Un peu trop dangereux avec la seule occasion lyonnaise des deux matches, il a sagement été replacé arrière gauche par son entraîneur à la pause.

Lisandro. Le chasuble de remplaçant sur la tête quand il a regagné le banc, c’était une requête à Claude Puel ou un hommage à Gomis ?

Gomis. Sa bonne volée aurait pu faire mouche, à quelques dizaine de mètres près. Pour le reste, il a évidemment été nul à chier.

Pjanic. Le Juninho nouvelle génération peut aussi débuter les demi-finales retour sur le banc.

Ederson. A 0-3, Puel n’a pas hésité une seconde à le lancer, à la place de Lisandro. On n’a jamais trop d’un attaquant de moins sur le terrain.

Pendant ce temps-là, Laurent Blanc pensait quitter le pays en laissant une lettre d’adieu à ses joueurs. Il laissera finalement la cassette du match.

Melbourne, Tsonga : Coulaines the gang

double

Voici l’histoire du meilleur tennisman français de sa génération. Dommage qu’il joue aussi mal au tennis.

« Ce n’est pas que Jo fasse un mauvais match. » Allez comprendre, Guy Forget n’est pas seulement consultant sur Canal, il est aussi capitaine de Coupe Davis. 27 fautes directes en à peine une heure et demie pour 21 coups gagnants, 56% de premières balles, 5 double fautes, 13/25 au filet, Djokovic aurait dû avoir une sacrée courante pour passer à la trappe ce matin. Guy a raison, Federer est intouchable mais ce ne sera jamais une raison valable pour envoyer tous ses revers dans le bas du filet en accusant sa nouvelle Babolat du regard. N’allez pas croire que Jo est un mauvais joueur de tennis, mais surtout n’allez pas croire non plus que c’en est un bon. Zero balle de break à négocier, c’est donc à la force du service que Tsonga a évité de devenir un grand Champion. Karlovic, lui, arrive toujours à décrocher un tie break mais ça on vous l’a déjà reconté.

Novak Djokolique

Pourtant Djokovic, deux jours plus tôt, s’était déguisé en Nadal, celui d’il y a 2 jours et celui  d’il y a deux ans. On ne vous dira pas lesquels ont la meilleure technique raquette en mains. Tsonga aime l’odeur du sang, Djokovic est hémophile, ça fait 5-2 dans leurs confrontations. Il sait repérer quand un joueur n’est pas au top, il va même jusqu’à le pousser au cinquième set. Les enfants sont parfois cruels.

En 2008, Nadal pensait lui coller une branlée et n’avait pas prévu le service volée. Jo est comme ça, il peut se mettre à tenter n’importe quoi pour gagner, même ce qu’il ne fait jamais. Et plus il pousse un bon adversaire longtemps, plus il aime les points importants, sa nationalité française pourrait donc lui être retirée prochainement. Dire que s’il avait simplement le coup droit de Monfils, il aurait sûrement déjà gagné un grand Chelem. Même le revers de Simon pourrait suffire.

Attention, pas de méprise, le mental n’a rien à voir avec les performances et c’est d’ailleurs un hasard si depuis Wimbledon 2007, il est le plus régulier en Grand Chelem : trois 3es tours, trois 8es, un quart, une finale et maintenant une demi. Federer aurait pu être surpris par le service volée aussi aussi, mais on l’a déjà dit Jo n’a pas vraiment l’habitude de le faire. Et faire durer pour faire durer, ça ne fait plaisir qu’à Davydenko. Les jumelles avaient sûrement des fuites à moins que ça ne soit la maman.

Le brushing impeccable, Jim Courier trouve toujours Federer sympa, mais ce qu’il dit est parfois étrange. « Le physique c’est pas du travail c’est du talent. » Jamais arrogant, il aurait pu dire aussi : « En finale, ça risque d’être plus accroché, mais si ça se trouve je vais lui mettre 1, 1 et 1 en une heure parce qu’Andy c’est une merde. » Mais pris de modestie il a préféré ajouter : « Murray sera content de gagner le 1er Grand Chelem pour l’Angleterre depuis 150 ans. » Ça en fait combien pour Murray ? Et pour Federer ?

Coupe d’Europe : Martyn à la page

martyn1

Le bras de fer ? L’applaudimètre ? Une série de pintes cul sec ? L’IRB ne sait pas encore très bien par quoi remplacer les penalties.

De notre envoyé spécial à l’Arms Park

Il aura donc phallus une séance de tirs au but pour que le rugby réalise enfin qu’il glissait dangereusement sur la pente footballistique. L’Europe ovale s’est émue d’une voix, d’une seule, de la dureté de l’exercice, arbitraire, injuste et si contraire à des valeurs pourtant diluées dans l’avènement du professionnalisme. La séance a même fait oublier à tout le monde, dimanche, les sifflets du public gallois à l’encontre des tireurs de Leicester. Ce serait donc ça, le vrai rugby.

Et les matches joués le vendredi soir pour Bilalian ? Et Rose de Castille ? Et l’Angleterre, pas sûre de pouvoir financer ses JO, qui veut souffler au Japon la Coupe du monde 2015 pour remplir Old Trafford pendant l’été ? Et Boudjellal ? Et Lorenzetti ? Et les piges de six mois à 700.000 € sans jouer ? Même Beckham a marqué à Milan. Heureusement, Abribus Chabal est encore capable de se battre pour une gonzesse et Olivier Azam compense ses simulations par de bonnes vieilles fourchettes.

Kaiser chaussé

Mais bon, c’est quand même dommage que ça soit Martyn Williams qui ramasse. Ca serait tombé sur un autre roux, on s’en serait autant foutu que de la Challenge Cup. Le Gallois lui-même avait oublié son tir brossé, huit heures après, dans les sous-sols de St Mary Street : « C’aurait été encore plus douloureux de rater un placage amenant l’essai de la défaite […] Il vaut mieux que ça arrive à moi qu’à un gamin de 20 ans. J’ai au moins gagné ma place dans les livres d’Histoire. » Et ça, ça vaut toutes les autobiographies du monde et du Monmouthshire.

Et si, après tout, ce n’était pas plus cruel de faire tirer à un flanker une pénalité aux 22 que de demander à Anelka et Trezeguet de cadrer un péno ? Le coeur brisé dans la zone mixte du Millennium, Benjamin Kaiser évoquait à notre spécialiste rugby, après le match, la possibilité de continuer à jouer jusqu’à ce que la première équipe marque. Qu’en pensent Bilalian et le kiné de l’équipe de France ?

Il y en aura de toute façon toujours pour trouver le ‘Golden Point’ trop footballistique, cruel et aléatoire, comme ces tirs au but pourtant aussi agréables à suivre que les hymnes de Catherine Jenkins. Comme la grippe porcine, aucun lien, ils ont surtout fait beaucoup de bruit pour rien : Béziers avait marqué l’Histoire bien avant Martyn, en 1984. Qui sait ce que Pierre Camou sera devenu dans 25 ans ?

Pendant ce temps-là, la LNR, l’annuaire du 38 et Morgan Parra n’ont jamais eu le numéro de Jean-Pierre Lux.