Chabal 2023 : Poivre et Sale

Il a longtemps été le sportif préféré des Français et il est pas loin de l’être encore alors que personne ne sait qui il est à part une brute à barbe. Une violence qui lui permet de continuer de montrer sa gueule sur TF1 en plus de Canal + même s’il est à la retraite et qu’il n’a jamais vraiment cotisé. Car un coup de poing dans la gueule d’un Agenais ça ne file pas de point. En plus c’était même pas Dubroca.

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 Il ne faut pas être injuste avec Sébastien Chabal. S’il n’a rien gagné sur le terrain, il a beaucoup gagné en dehors et continue apparemment de le faire sans forcément se soucier des règles. L’important pour un champion n’est-il pas de gagner avant tout ?

Personne n’a pensé à le surnommer le tiroir-caisse, la Banque de France ou la tirelire sauvage car Fabrice Santoro, Guy Forget  voire Arsène Wenger n’apprécieraient pas l’usurpation d’identité. Ce n’est pas très grave, l’anesthésiste lui va très bien. N’a-t-il pas réussi à endormir les médias et une bonne partie de l’hexagone sans même leur rentrer dedans. Il a aussi réussi à réveiller son conseiller financier. Mais tout n’était pas joué d’avance.

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Bernard Laporte : Oh capitaine, mes capitaux !

Notre héros, éternel présumé innocent, n’a cessé d’enrichir cet article par ses talents divers. Il reste qu’à force de le republier, bientôt, nos lecteurs nouvelle génération, instruits sur Instagram et Netflix, c’est à dire la plupart, n’auront plus la référence pour comprendre le titre. Vive les réseaux sociaux !

Personne n’a jamais vraiment été capable de dire qui était Bernard Laporte. Un joueur moyen, un sélectionneur incompétent ? Un ministre incompétent ? Un escroc incompétent ? L’entraîneur du champion d’Europe le plus riche de l’histoire du Top 14 ? Un président de fédération  incompétent ? Difficile à définir, mais une chose est sûre, il est Bernard Laporte, il a été réélu et tout le monde a entendu parler de lui.

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Tony Vairelles: « La fin d’une loft story! »

Avant de presque devenir un producteur de télévision à succès,  et d’être presque de nouveau incarcéré, Tony Vairelles avait presque pêté les plombs devant une discothèque. Il avait aussi (presque) donné une interview au Vestiaire.


Tony, on vous avait quitté en prison il y a onze ans, vous venez de faire appel pour ne pas y retourner,  après avoir tenté de devenir une star de la télé réalité. Comment avez-vous réussi cet exploit ?

J’avais déjà réussi à ne pas être sélectionné pour la Coupe du monde 98 alors qu’il n’y avait que Guivarc’h en attaque. Ensuite j’ai fini remplaçant à Bordeaux alors que Duga était titulaire. Vous pensez bien que j’ai des talents cachés.

Comme celui de tireur d’élite ? Racontez nous encore ce qu’il s’est passé devant la discothèque les Quatre As en 2011.

Comme je l’ai déjà raconté, j’arrivais pas à dormir cette nuit-là, les poules faisaient trop de bruit dans le salon. J’ai eu un petit creux et comme le frigo était vide depuis que j’avais coulé Gueugnon, on avait décidé avec mon frère Fab d’aller chasser quelques pigeons à la carabine à plomb. Et là, pas de chance, j’ai tiré à côté. Comme pendant toute ma carrière.

Qu’avez-vous fait des armes ?

Elles sont dans la caravane de mon pote Manu. C’est celles qu’il utilise sur son stand de tir aux ballons.

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Hand, 1995-2020 : Frigides barjots

Le Vestiaire revisite la fabuleuse histoire de la plus grande nation de handball de tous les temps. Ce n’est pas la Suède, ni la Russie, ni la Hongrie mais un peu la Yougoslavie quand même. 

Ils sont tous riches même s’ils ne seront jamais des stars à part Kara bien sûr, le roi des paris. Et pourtant tout est de la faute de Costantini . Voici la première partie de l’histoire : le jour où les plombs ont sauté.

C’est une banale histoire belge qui va faire basculer à jamais le destin d’une génération hors du commun. Aurait-on préféré entendre une énième fois les raisons qui font qu’un Belge nage toujours au fond de la piscine ? Parce qu’au fond, ils sont pas si cons. Celle-là est peut-être moins drôle. Quoique. Nous sommes en novembre 1995 à la mi-temps d’un anecdotique match de qualification France-Belgique. La dernière fois qu’une telle opposition avait fait parler d’elle, tout était de la faute à Papin. Après une chevauchée de Boli sur le côté droit, des cris de Larqué  et aucun commentaire raciste de Thierry Roland,   l’autre  Marseillais frisé  avait, comme d’habitude, rappelé pourquoi il est le meilleur avant-centre de l’histoire du foot  avant d’aller entraîner le Bassin d’Arcachon. Sans même connaître une seule chanson d‘Obispo.

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France-USA 2019 : L’amant de Saint-Jean

Même si ce n’est que la version C d’une Dream Team, l’équipe de France vient de réaliser le plus grand exploit de son histoire. Rien n’aurait pourtant été possible sans Tariq Abdul Wahad Saint-Jean

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C’était le Tony Parker du pauvre. Et pourtant. 

C’est ce que l’on appelle un miraculé. Débutant au club d’Evreux, Olivier Saint-Jean avait toutes les chances de réaliser une convenable carrière en Pro B. Seulement, voilà, la prophétie frappa une première fois le gentil Olivier. Il devait être le premier Français à intégrer la NBA. Mais tout s’arrêta en Californie pour le jeune espoir, qui disparaîtra frappé une seconde fois par les oracles. Fred Weis et Alain Digbeu connaîtront la même carrière NBA.

Feu Saint-Jean

A sa place, un certain Tariq Abdul-Wahad utilisera leur passeport commun pour écumer les parquets. Le talent se monnaye si cher qu’à peine quatre clubs différents auront les moyens de s’offrir ses sept points par match, ses 38% de réussite au tir et ses trois rebonds. Mais, gêné par des blessures, la concurrence ou son niveau, il finira à son tour par disparaître. On n’échappe pas à son destin. Quelques années plus tard, Moïso ne connaîtra que cinq clubs aux Etats-Unis. Neuf à l’extérieur.

A part ça, pas la moindre pute américaine, la moindre bague ou le moindre tutoiement de Denisot.

Brésil 2014, Equipe de France : Zinedine aux aurores

Devant l’optimisme ambiant, et avant que Ribéry ne provoque un clash, il est plus que temps de mesurer le pedigree des nos onze futurs champions du monde. 

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Lloris : Il convient de rester juste : la 6e place de Tottenham et les 51 buts encaissés en 38 matchs ne sont pas entièrement de sa faute. Maintenant c’est vrai qu’à bien y repenser, qui se souvient d’un de ses arrêts en 2010 et en 2012 ?

Debuchy : Sur son flanc droit, il a trois manières de s’en sortir indemne contre les grandes nations : ne pas révéler qu’il joue à Newcastle, jouer comme un ailier parce qu’on dit qu’il est meilleur contre-attaquant que défenseur, ou laisser Sagna se démerder.

Varane : Dans toute l’histoire, la Coupe du Monde a-t-elle déjà tenu à un genou ? Elle lui a déjà coûté sa saison, hormis la finale de Ligue des Champions et France-Ukraine, ce qui est déjà mieux que Koscielny qui n’a qu’une Cup.

Sakho : Il est à peine plus titulaire à Liverpool qu’à Paris. Ca suffit pour jouer en bleu. Ca suffit pour gagner le Mondial ?

Evra : Il s’en sort toujours par une flou juridique. Il est pas bon mais il est capitaine à Manchester. Il était capitaine à Knysna mais Deschamps l’a eu à Monaco et les autres l’aiment bien. La faille des Français ce sont les latéraux mais Debuchy est à droite. Donc en fait on sait jamais rien sur lui à l’avance. A part qu’il est cramé.

Cabaye : Xavi lui enviera sans doute son statut de remplaçant en club : il sera frais.

Pogba : La pépite. Le phénomène. S’il réussit son Mondial, il découvrira peut-être les quarts de finale de C1 la saison prochaine, et des matchs contre des grandes équipes.

Matuidi : Il présente au moins l’avantage de ne pas jouer à la Juve. Et grâce à Cavani, il a pu se reposer depuis fin avril. S’il pouvait marquer des buts et couvrir Sakho, Evra et Debuchy, il serait l’homme parfait.

Valbuena : Le meilleur, et de loin. Il a déjà réussi son Mondial en empêchant Nasri de venir. Le reste, ce sera du bonus.

Benzema : Toute nation prétendant au titre a besoin d’un buteur de classe mondial à 0 but en 2 phases finales.

Ribéry : Si personne ne lui dit qu’il ne pourra pas gagner le Ballon d’or même en cas de victoire finale, ça peut passer. D’ailleurs il a déjà rempli une part de son contrat en déclarant forfait. La suite c’est le petit Griezmann qui s’en chargera et quoi qu’il advienne il ne méritera pas ça.

Pendant ce temps-là, juste au cas où, s’ils la gagnent, Ruffier aura droit de la toucher ?

Rugby, 2000ème article : Le French glaire (1/2)

Vous en avez forcément entendu parler. Vous ne savez pas vraiment ce que c’est mais ça ne vous dérange pas. Le nom sonne bien, ça doit être un nouveau courant artistique post-hipster trop tendance, c’est peut-être une chanson de Julien Doré ? Ou un concept un peu naïf, un peu éculé, que les jeunes de moins de 45 ans ne peuvent pas connaitre et que les autres croient avoir connu. Un rêve d’un autre temps qui ne deviendra jamais réalité, un peu comme le monstre du Loch Ness, une victoire des Irlandais face aux All Blacks ou Martin Castrogiovanni avec les cheveux propres.

Qu’est ce ? Existe-t-il ? L’a-t-on jamais vu ? Le Vestiaire est parti à la recherche du French Flair. Voici pour célébrer notre 2000ème article la plus belle enquête de l’histoire du Vestiaire.

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Quand on ne sait pas par où commencer, il faut procéder par élimination. Nous avons émis l’hypothèse suivante : le French Flair ne se trouve ni dans les mains de David Marty, ni dans les pieds de Jean-Baptiste Poux. Ces deux pistes mises de côté, notre enquête a débuté comme toutes les autres. Nous avons cherché le French Flair aux endroits où il a été aperçu pour la dernière fois, c’est à dire dans les délires des plus grands mythomanes du rugby français. Nous nous sommes donc infligés les passages les plus mièvres de la bibliographie de Denis Lalanne, les articles les plus merdiques – la sélection a été très difficile – de Richard Escroc, l’imposteur qui se prend pour son successeur, l’intégrale des chroniques-somnifères de Pierre Villepreux et enfin un édito de Jacques Verdier tiré au hasard.

Juste avant le nervousse brekdaoune, nous sommes parvenus à cette définition approximative :

Le French Flair serait un grain de folie, une magie fragile, un irrésistible souffle d’euphorie qui balaye le terrain de large en large, une inspiration génialement française qui emporte les trois-quarts les plus élégants du monde vers la ligne d’essai adverse, la gloire éternelle et le dessous des jupons des petites Anglaises. Le French Flair, c’est l’inné. C’est le TALENT. Le french flair, c’est le contraire du travail. C’est la branlette. C’est la suffisance. Le French flair, c’est l’intime conviction que nos joueurs ont au fond d’eux-mêmes quelque chose de plus que les autres. Ce quelque chose n’est donc pas Henry Chavancy, puisque l’Irlandais Jonathan Sexton l’a aussi. Ce quelque chose, c’est un coq.

Le French flair, c’est 3 finales de coupe du monde, perdues certes mais quand même, plus une flopée d’exploits sans lendemain auxquels on a pris la sale habitude de donner un nom, histoire de les faire rentrer dans la mémoire collective et de bâtir notre propre légende à partir de victoires dans des matchs sans enjeu. Heureusement que les Néo-Zélandais ou les Gallois ne sont pas assez cons – ou sont trop modestes – pour baptiser leurs beaux essais, ils y passeraient tellement de temps qu’ils n’en auraient plus assez pour les marquer. Nous ça va, on arrive encore largement à les compter. Et si nous réfléchissions ensemble à un nom grandiloquent à donner au prochain essai d’envergure du XV de France ? Comme ce genre d’apparition survient tous les 10 ans environ, et que l’essai à la dernière seconde contre les Anglais semble correspondre à la description, il nous reste à peine 9 ans et 11 mois pour trouver un nom à notre prochain exploit sans lendemain. Dépêchons-nous ! Voici quelques propositions :

–          L’essai Bleu Blanc Rouge

–          l’Essai de la Fin de Tous les Temps Eternels

–          Le Plus Bel Essai du Monde Connu et de Tous les Autres et Aussi Des Réalités Parallèles Comme dans Inception

–          L’Essai Moi Chanter

A suivre…

 

Ligue 1, 21e épisode : Le bide Grenier

Saint-Etienne a relancé la course à la 3e place. Tout le monde peut y croire. Peut-être pas tout le monde quand même.

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Gourcuff mérite-t-il de retourner en équipe de France ?

Il n’y a pas de question sotte, quand bien même elle fleurirait dans tous les quotidiens sportifs de référence. Mais celle-là est quand même complètement stupide. Qu’a donc fait Yoann Gourcuff pour être de retour aux affaires ? Il a marqué contre Sochaux et fait trois passes contre Saint-Etienne, Marseille et Lorient, sans oublier ses deux buts en Coupe de la Ligue contre Reims et l’OM. Lequel de ces matchs ressemble le plus à un match de Coupe du Monde ? Statistiquement, sa saison est tout à fait intéressante : 14 matchs, 5 buts, 5 passes, auxquels il faut ajouter ce qui se rapproche peut-être d’un Mondial, au moins d’un match de qualification en Géorgie, l’Europa League : 3 matchs, 0 but, 1 passe. Surtout, le Gourcuff 2013-2014 possède un gros avantage : il en est déjà à deux come back : en août il avait atomisé Sochaux et Nice et Deschamps avait eu droit à la petite question à l’annonce de sa liste. Dans la question n’étaient toutefois pas mentionnés l’impact de Yoyo contre la Real Sociedad (0-2, 0-2). Et puis bon, ensuite, il s’était blessé. Mais cette fois c’est différent, ce n’est pas le come back de mars 2011, d’octobre 2011, ou celui de mai 2012, ou celui de novembre 2012. Sans doute le système en losange ou le fait d’avoir eu 27 ans, ou peut-être d’avoir embrassé Karine Ferri sur la bouche.

Gourcuff va-t-il retourner en équipe de France en mars ?

C’est fort probable en effet. Après tout il assiste Grenier dans un très grand club 9e de Ligue 1, c’est un poste exposé.

Djibril Cissé va-t-il revenir en équipe de France ?

Si Bastia était la meilleure piste pour lui après les séjours en Grèce et en Russie, entrecoupés du Qatar, il faut peut-être y voir une raison, et pas simplement le bon coup de Bastia. Ou alors c’est justement un superbe coup parce qu’à Al Gharafa et à Krasnodar, Cissé a justement comblé ses lacunes techniques, qu’il est devenu un joueur de remise et de combinaisons. Ou alors entre temps le foot de très haut niveau est devenu un monde où les défenseurs jouent à 50m de leurs buts et laissent les attaquants rapides filer dans leur dos dès qu’ils le souhaitent.

Un Rémois va-t-il bientôt aller en équipe de France ?

Bon allez, ça suffit, merde à la fin. Kopa n’est plus très en forme, Justo a préféré aller voir Blanc qui s’est retenu de le traiter de vieux débris ; non il n’y a plus de Rémois sur le marché. Aujourd’hui, être à égalité de points avec l’OM ouvre la porte à n’importe quelle connerie.

Lyon : Le fabuleux destin de Sydney Govou

A l’occasion de son retour, le Vestiaire vous retrace en exclusivité la carrière du joueur  lyonnais le moins emblématique. Juninho, Wiltord, Cris, Malouda, Essien et Diarra n’étaient pas disponibles.

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Le petit Sydney qui n’a pu choisir son prénom, veut choisir son destin :  « Un jour Manchester United viendra me chercher » clame-t-il à qui veut l’écouter. Mais ManU s’écrit Portsmouth et c’est finalement le Panathinaïkos qui l’emportera avec lui. Puis Evian, puis Lyon.

C’est l’histoire d’un petit garçon atypique. Plus intelligent que la moyenne de ses camarades, il est probablement plus doué que la plupart, mais personne n’a jamais vraiment voulu s’en rendre compte. Pourtant, c’est très jeune qu’il intègre l’équipe première de l’OL. Cette fameuse équipe aux zéros titres, qui va en gagner beaucoup, a été entraînée par les plus grands et Raymond Domenech. L’an 2000, une époque charnière pour le club qui va débuter son règne l’année suivante. Sydney va grandir avec son équipe. Sélectionné à l’Euro grâce à Giuly, coupable ultime d’une des éliminations lyonnaises de la Ligue des Champions, buteur de temps à autres, Govou ne fait pas rêver grand monde mais se sent quand même un peu à l’étroit à Gerland. Le 3 mai 2006, le jeune joueur de 27 ans à peine lance un pavé dans la mare aux Gones : s’il ne part pas, il ne progressera plus. Mais le ridicule a-t-il déjà tué ?

2005-2010, le plus long transfert de l’histoire

Il fait alors son baluchon pour ne plus jamais le défaire. Auparavant, le 23 avril, la terrible  rumeur avait déjà été évoquée. Le 10 mai suivant, c’est noyé dans une brève sur Didier Drogba qu’apparaît pour la première fois le nom de Govou associé à celui de valise. L’histoire ne dit pas si jusque-là il se sentait bien au club ou si Lyon n’avait pas pensé à s’en débarrasser avant.  Le fameux « bon de sortie pour services rendus » va curieusement se multiplier durant les quatre années suivantes. Quoiqu’il en soit, les offres ne vont pas tarder à affluer. Du moins tout le monde l’espère et surtout son agent qui le voyait déjà partir en 2005. Les Rangers affûtent leurs rangers, « on saura avant ou pendant la Coupe du Monde » dit-il. La Coupe du monde passe, Sydney qui n’y était pas convié la joue quand même, mais Robert Duverne prend le même avion retour. On apprend que si Newcastle aurait été intéressé l’année dernière, cette fois les demandes sont plus variées : on le veut  en Grèce, mais aussi au Betis ou encore à Fulham, West Ham et Manchester City. Les propositions sont séduisantes mais l’affaire tarde à se conclure. Le 16 août, la légende se renforce, le FC Valence serait sur les rangs. Le 28 du même mois, Aulas a du mal à comprendre que personne ne veuille de son Sydney mais il y croit encore, en plein délire. Le 29 la plaisanterie 2006 est finie.

2007, caprice d’un Dieu

En juin 2007, Govou hésite sur la tactique à employer pour faire parler de lui dans les grands clubs, et choisit de chier sur Juninho. Ça fait toujours bien d’égratigner les stars. Le problème c’est que Juninho personne ne le connaît en dehors de l’Hexagone, et du coup c’est l’Atletico qui s’y colle. Sydney préfère se blesser.

2008, Besa me

Le 26 mai 2008, Govou peaufine les derniers réglages de sa valise, actualise son Ipod qui joue en boucle les tubes de l’été 2005, puis entre Enamorame et les Magic System, stoppe soudainement Illona Mitrecey, en découvrant dans L’Equipe du jour que le mêmes qui supervisent Diané s’intéressent aussi à lui. Govou ne croit alors plus au monde parfait chanté par la gamine. Finis les crocodiles et la vache, fini Portsmouth. Pourtant, le journaux le disaient au soir de son but en finale de Coupe, lui et Coupet étaient plus que jamais sur le départ.  Ca veut dire quoi plus que jamais quand on est tous les ans sur le départ ? Alors, Sydney coupe tout le 8 juin et se concentre sur son mois de compétition. Il n’était pas au courant que Thuram jouait aussi, du coup deux semaines plus tard, le bon de sortie n’est pas périmé, encore faut-il que ça attire quelqu’un. Au passage, lécher le cul de son sélectionneur ça peut servir. Décidément, Govou a tout pour plaire, en plus de n’être indispensable à personne, il est  fayot, mais pourquoi donc ne joue-t-il pas au Real ou à la Juve ? Il lui manque peut-être un scandale pour devenir l’égal des Cristiano ou Gerrard.  Il va l’avoir en décembre, et aussitôt les affaires reprennent. C’est son premier mercato d’hiver, il préfère attendre l’été. A presque 30 ans, il se dit qu’il est temps de dire les choses. Le fayot anti corporate c’est nouveau, et si le Barça aimait les fouteurs de merde ?

2009, quand on est Gone

Début 2009, Govou a tout connu sauf une grave blessure et le Milan AC. Le destin va lui offrir la première option, on ne peut pas tout avoir. Et puis arrive le mois d’avril, le mois des décisions cruciales. Etouffé par les propositions depuis 4 ans, Sydney prend une voie radicale, celle des grands champions. Il ira au bout de son contrat et ne prolongera pas. Il faut savoir partir. En juin 2010, il n’aura que 31 ans, pour l’instant Portsmouth n’a pas dit non. Pourtant, Gerland avait cru comprendre un soir de mai que cette fois c’était fini. Sydney le croyait aussi, il est même prêt à faire une croix sur la Ligue des Champions, Portsmouth finira par dire non Stuttgart aussi.

Sydney Govou devint ensuite le nouveau capitaine de l’OL, fut tenté de prolonger puis miracle, la Grèce accepta de filer ses derniers euros pour voir jouer Sydney. Une cuite de trop et il se mit à l’Evian. Ses articulations ne le supportèrent pas.

La légende Costantini : Pas de costard pour les costauds

Costantini aime pas Onesta, il aime plus Karabatic, ni l’équipe de France. Heureusement il s’aime lui-même et il a bien raison.

Aujourd’hui, le deuxième épisode que tout le monde a oublié.

Il s’appelait Charles Biétry. C’était un individu étrange qui avait révolutionné le traitement médiatique du sport à Canal+ avant de l’enterrer sur France Télévisions. Il fut le premier à ouvrir la brèche de l’incompétence sur le fauteuil de directeur des sports avant de laisser s’y engouffrer Frédéric Chevit puis Daniel Bilalian. Qui ?

En 2001, l’équipe de France de handball réalisa le plus grand exploit de l’histoire des sports collectifs tricolores en remportant un deuxième titre mondial. Le service public décida de ne pas diffuser les matches d’un championnat du monde qui se déroulait pourtant en France. Décision logique, car le hand on s’en branle. TF1 aurait pu dire ça effectivement.

Anquetil, la poulie d’or

Lorsque les hommes de Costantini parvinrent en quart de finale, le grand Charles décida par hasard de diffuser enfin des matches des Costauds. Jusqu’à la finale, où les partenaires de Michael Jackson Richardson réalisèrent ce fabuleux match face à la Suède, qui possédait une nouvelle fois à cette époque la meilleure équipe.

Et pourtant, Greg Anquetil surgit d’outre-tombe et envoya les Bleus en prolongations. Euphoriques, ils écrasèrent la fin du match. Tout ça pour que trois minutes après le coup de sifflet final, France Télévisions rende l’antenne là où pour le football, on aurait vu Lizarazu sauter Deschamps sur la pelouse. Trois jours après, la presse se foutait éperduement du titre. Et tout le monde les oublia. D’ailleurs, on a aussi oublié Biétry.

Gourcuff : Anus horribilis

On comprend mieux pourquoi Blanc n’adressait pas la parole au papa. Il aurait fallu justifier ça.


Décidément, Gourcuff les fins de saison ne réussissent pas à Yoann. L’année dernière il s’était fait torturer par une fille. Enfin, par Cécile de Menibus.

A défaut d’être le grand retour de Gourcuff, ce 29 mai marque le grand retour du requin Blanc. Jusque-là, il n’avait guère menacé que Nasri ou félicité la génération 87 « qui ne sait pas défendre ». Mais le plan en jeu était trop beau pour ne pas le révéler avec la brutalité d’une trachéotomie à mains nues opérée sur un défenseur croate. L’inhumanité a ses codes : ne pas comprendre que le requin n’a pas de chouchou en viole une. Lui n’a violé personne mais c’est quand même pas mal. Papa et Tiburce Darou ont pourtant tout tenté mais Zidane ne s’est pas fait en une semaine. Ni en 25 ans d’ailleurs.

Il y a plusieurs façons de voir la chose. On peut faire son travail de journaliste du mieux possible et révéler que si Gourcuff n’a pas été pris, c’est parce qu’il est moins bon que les autres. Et on peut aussi réfléchir. Que Gourcuff fasse le même match de merde que les quarante des deux années précédents, c’est plus prévisible qu’un chippendale, même avec un maillot Lloris. Attendre France-Islande pour s’en rendre compte évoquerait Domenech s’il n’y avait pas déjà eu Micoud et Cavenaghi dans la carrière du requin. Ainsi, il n’a pas hésité une seconde, ni pour l’aligner titulaire, ni pour dire le lendemain que le match n’aurait pas pu changer son choix. Mengele n’aurait pas été plus clair.

Le népotisme éclairé

Au-delà des contrôles trop longs, des démarrages trop lents et de toutes ces passes que ses coéquipiers n’ont pas voulu lui faire, dire qu’on n’a rien appris du match islandais de Gourcuff serait un délit de sale gueule. On a appris que le public voulait autant se le faire que son sélectionneur dès l’annonce de la liste, et pourtant ce sont des Ch’tis. Rien ne vaut une suspicion de favoritisme pour faire bouillir du sang, fût-ce de consanguins. Gourcuff, après la saison de sa vie, est donc venu se faire confirmer devant témoins que tout le monde le trouve officiellement nul à chier.

Blanc, évidemment, ignorait depuis le début que ni le niveau du dernier nouveau Zidane en titre, ni le bordel que mettrait la sélection de Gourcuff, dans son groupe et auprès du public, ne justifiaient de se priver de Martin et Matuidi. Pour Gourcuff, évidemment tout s’arrête là. Pour services rendus, il mériterait d’en être soulagé, même si Chamakh n’est plus là.

Pendant ce temps-là, le requin a aussi renvoyé Mapou. Gasset ira faire les courses tout seul à Donetsk.

Le requin Blanc : Le Raymond du Midi

Même Evra sera là s’il ne se blesse pas en finale de ligue des champions

« Gourcuff a ses chances, Nasri n’est pas un vrai 10, Ben Arfa a choisi un sport collectif ». Le requin annoncerait sa démission dans la foulée en se tapant Sharon Stone sur un clic-clac que personne ne serait étonné. Pourtant il n’est pas animal à abandonner, même avec l’équipe de France la plus nulle depuis Stefan Kovacs. Mieux, il se verrait bien l’été prochain porter les testicules de son petit Yoann en triomphe comme au bon vieux temps où il remportait la ligue des champions avec Bordeaux. Sauf qu’il ne l’a pas remportée, même s’il reste persuadé du contraire puisqu’à la mi-temps du match contre Lyon il ne manquait qu’un but pour passer et qu’il est ensuite parti remplacer Domenech. Depuis personne n’a osé lui dire la vérité : Gourcuff est un joueur de  merde.

Abou d’idées

Européen convaincu, Lolo veut faire le doublé et pas seulement mettre fin à la carrière de Micoud et de Cissé en moins de 5 ans. Ce qu’il a fait avec les Sané, Carasso Ciani, Diarra, Gourcuff, Fernando, Plasil et Chamakh sans Planus est possible avec 21 joueurs nettement moins bons. Benzema et Lloris feront de leur mieux. La liste n’a donc aucune importance, puisque ce qu’il a fait comme Boudha Blanc et tout à fait réalisable déguisé en Requin même s’il ne s’agit plus seulement de balancer sa légendaire modestie et son calme tout croate à la gueule d’une région côtière, mais cette fois à un pays tout entier.

Lolo sait être accommodant avec son président, il veut du fric : « Mais si on veut retourner dans la cour des grands, il faut regarder ce qui se passe ailleurs. En Espagne, en Allemagne, en Angleterre ou en Italie, les staffs sont autrement plus étoffés et onéreux. »
Il a pris soin de rappeler qu’un cévenol c’est plus fort qu’un breton : « On a deux personnages. L’un est cévenol, l’autre breton. Deux caractères forts. On va décider qu’ils ne peuvent pas s’entendre. Dès le début, ça a été comme ça. Après, vous avez des biscuits et vous alimentez le buzz. »

Il pense à préciser que son équipe est nulle à chier pour mieux ramasser les honneurs en solo : « Après le traumatisme du Mondial 2010, tout le monde disait qu’il fallait retrouver de l’humilité, que l’on repartait de rien. Et dix-sept mois après, on veut quasiment gagner l’Euro ou arriver en finale !  »

Quitte à saluer au passage avec classe la mémoire de son prédécesseur : « Mais réveillons-nous, arrêtons de vivre sur nos souvenirs ! Nous sommes aujourd’hui 17e au classement de la FIFA, et nous nous sommes déjà retrouvés 21e ! Depuis 2006, nous n’avons pas gagné un match de phase finale d’une compétition internationale. On est dans le quatrième chapeau lors du tirage au sort de l’Euro. C’est ça la réalité…Notre objectif, c’est donc de gagner un match.
Sur ces conneries, il rappelle quand même que : « Si on a la possibilité de le gagner, on ne s’en privera pas. » Modeste, on vous l’a dit, mais pas l’ancien joueur de Bordeaux.

Pendant ce temps-là, le reste, c’était hier soir : le retour de Clichy après sa blessure contre la Biélorussie ou alors c’est effectivement qu’il est pas bon.

Equipe de France : Le Guen aux dons

La Fédé a besoin d’argent, mais pourquoi pense-t-elle au Guen ?


Il a toujours aimé relever des défis : devenir international avec son seul pied gauche, devenir défenseur en étant milieu de terrain, devenir sélectionneur des Bleus quand on est sélectionneur d’Oman. Paul Le Guen n’est pas avare, en tout cas pas d’effort. A Rennes, pour ses débuts en costume, il résiste trois ans en Ligue 1. Ça ne l’empêche ni de se faire virer, ni Lyon de l’embaucher. La grande vie démarre. Trois saisons, trois titres, un contrat chez Canal, Houiller mettra du temps à montrer que l’entraîneur n’y était finalement pour rien. On croyait pourtant Le Guen meneur d’hommes, mais c’est à croire qu’en fait il ne montait pas à poil sur la table ou sur Yannick Noah pour entamer le cri de guerre quand il était joueur. Tout au plus, un sourire de satisfaction quand le président annonçait double prime. Mais Le Guen n’aime pas la facilité : en France, il a fait le tour de la question et en plus à Glasgow, l’Euro s’appelle Livre sterling,ça complètera sa collection chez HSBC et, au pire, il y a deux matches par an contre le Celtic, il ne sera même pas obligé de payer sa place.

Les cent patates de Pencran

Un an et demi plus tard, Le Guen n’a rien gagné, si ce n’est un contrat au PSG qui cherche n’importe quel entraîneur pas trop charismatique et un peu dégarni sur le devant pour faire n’importe quel résultat. Deux ans et demi de pure osmose l’enverront en Coupe du Monde. C’est avec le Cameroun et 300 000 euros, après un contrat non renouvelé, mais l’essentiel n’est pas là : Canal a créé les Spécialistes en dehors des périodes de matches internationaux. Bonne pioche : le Mondial se termine sur trois défaites mais la Premier League non, en plus on voit bien mieux en tribune de presse, et ça reste gratuit. Mais la télé ne remplace pas le terrain, surtout quand on peut faire les deux : Oman, c’est pas si loin.

On retient donc deux choses du futur sélectionneur. Un, il éconduit la presse régionale demandeuse à titre gracieux de ses avis d’expert avec la même élégance qu’il reçoit les insultes des journalistes camerounais.  Deux, l’homme d’affaires est altruiste : dès qu’il a pu, il a emmené Yves Colleu en voyage.

Laurent Blanc : Le gâteau de Varsovie

Au solstice d’automne, le requin Blanc migre vers des courants chauds cévenols. Il emmène parfois Henri Emile mais il ne ramènera plus de binationaux.


C’est vêtu d’un grand manteau noir puis d’une cravate rayée que le requin a quitté l’année 2011. Il n’est pas le Père Noël et pourtant, c’est encore lui qui régale. « Je vais être très court. Quand on vient voir un match, on veut voir des buts, alors quand il n’y en a pas on s’ennuie un peu. » C’était donc ça la rentrée de Giroud, s’amuser un peu. Etre l’adjoint de Gasset, même si les chaussures cirées sont pour lui et le survet’ dégueu pour l’autre, n’est pas un métier à privilèges. On voit ses joueurs à peine plus de jours que Planus en vit sans béquilles, et en plus ils s’appellent Rami, Réveillère ou M’vila. « La jeunesse a ses limites au haut niveau. Les jeunes ne peuvent pas jouer comme des joueurs expérimentés. » Kaboul et Cabaye ont 25 ans, Réveillère 32, voilà qui explique les pipis culotte albanais et bosniens. On comprend mieux certains soirs, comme mardi, la tentation d’aligner le tandem Remy-Martin, mais le mercredi matin on comprend aussi Olivier Missoup.

Ainsi donc, Gasset a du travail, et fissa parce que le requin n’est pas patient. « Quand on dit qu’on n’a pas assez de temps, c’est vrai. » Le on, c’est Jean-Louis, et il a pas intérêt à oublier que donner une consigne à Benzema c’est un bon job. « Sur paperboard, tout est facile. » Pas de condescendance, le requin a déjà expliqué vingt fois qu’il ne se caillerait pas sur un banc jusqu’à 60 ans : entraîner le fait chier, comme la formation et toutes ces conneries. Dans ce boulot, il reste la gloire, le pognon et la possibilité deux ou trois fois par an de conseiller à Thuram de la fermer. Pas si mal.

A qui pampers gagne

A part ça, 2011 a permis d’avancer la reconstruction. Rien à voir avec un rendez-vous d’orthodontie de Ribéry, d’ailleurs ne dit-on pas : Ribéry qui parle français c’est repoussé au Calenge grec. Alors en attendant que Rémy ressemble à Henry ailleurs que dans Mein Kampf ou dans la bouche de Jeanpierre, que Gameiro sorte de sous le sommier avec son doudou, ou que Gourcuff sorte de sous le sommier de Lloris, le requin fait le métier et prépare l’Euro du mieux possible. Comme tonton Aimé avait su le faire avec Pedros et Lamouchi. Il avait quand même fini par gagner en Allemagne avec Angloma et Guérin et sans De Lattre de Tassigny. C’est vrai que Bismarck n’était pas là non plus. La méthode est simple : trouver une défense, ne plus perdre, vendre des grosses conneries – « Il y a des joueurs qui sont blessés et que l’on surveillera pour être soit dans l’équipe soit dans le groupe pour l’Euro. Nasri, Diaby, Gourcuff oui, et il faut ajouter Mexès » – et bien sûr expliquer ce qu’est un tirage au sort : « Il va être déterminant pour la suite, vous savez sur qui vous allez tomber, les possibilités au niveau de notre groupe. » Il aurait aussi pu se foutre de la gueule du monde en répondant à tous ceux qui trouvent que l’équipe de France ne progresse pas, donc Duluc, et qu’il est en train de se planter. Il l’a fait, c’était toute la conférence de presse. Le buddha Blanc voulait la ligue des champions avec Sané titulaire, le requin Blanc doit bien être au courant que s’il ne va pas en demi, il passera pour un con même avec Rami titulaire.

Aussi, 2012 est placé sous le signe de l’ambition. « Les joueurs, on ira les voir en Ligue des Champions. » On peut jouer l’Euro à 5 ?

Le grand requin Blanc : Satyre Nasri

Carte blanche au requin Blanc cette semaine, qui nous a dicté une belle légende Nasri en conférence de presse, sans un mot à changer.

Il ne supportait déjà pas ses petits sourires en coin dans L’Equipe du dimanche. Alors, voir Samir Nasri dire que Manchester City c’est « the club of the future, a big project », avec non seulement l’impression de valoir ses 28 millions, mais surtout d’être parfaitement bilingue, c’était la provocation de trop. Le requin l’avait déjà mis en garde.

Marseille, Arsenal : le requin ne lui a rien épargné. Le sens du message est assez simple : lui a joué à Montpellier, mais il s’est rattrapé. « Un grand joueur se mesure à son nombre de titres. Pour l’instant… » La Coupe intertoto n’existe plus, ça fait donc zéro en comptant les coupes des villes de foire. Il y a bien quelques finales de Coupe, mais Zidane aussi les a toutes perdues. Le « mais ça va venir… » n’a pas tardé, et il a bien été prononcé sur le ton auquel Matuidi a droit quand il tente une passe vers l’avant.

Le pince William

Zidane oblige, le Minot a un bon gros boulard, alors le requin va parler de Zidane. « En 1998, il y avait un super joueur et de bons joueurs. Ce n’est plus le cas. » Evidemment, le requin s’étonne que toutes les questions tournent autour de Nasri, c’est pour ça qu’il s’est préparé un dossier de presse. « Nasri, c’est 26 sélections je crois ? C’est vous les statistiques. Ah, 23. Bon, et combien de buts ? Deux. » Contre la Géorgie et le Maroc, la précision n’était pas inutile.

Comme ça il sera déjà content d’être convoqué pour porter les bidons de Martin, qui non loin de là s’apprête à en prendre quatre contre Karkov. Nasri est bien sûr le plus fort, mais à quoi bon si Martin marque autant en un match ? « La patience, la patience… A un moment il faut agir. » Ce genre de conneries qui n’apporte rien, c’est juste pour être humiliant.

C’est alors l’heure du grand final. Est-ce un assistant de l’attaché de presse ou une âme innocente qui ose soutenir que l’équipe de France a été dépendante de Nasri comme de Ribéry ? Peu importe, c’est le marchepied vers la gloire. « L’équipe de France dépendante de Samir ? Que lui l’ait cru, peut-être, mais c’est qu’il y a une erreur quelque part. » Au choix, cette interview commandée à L’Equipe Mag, ce brassard au Luxembourg, ce camouflet à Gallas, ce titre de champion d’Europe des moins de 17 ans avec Menez, Benzema et Ben Arfa.

Pendant ce temps-là, Hoarau « pourrait nous rendre quelques services« . Qui veut un café ?

L’Edito : Une Puel et un sot

C’est l’été. Claude Puel est en vacance.

Jérémy Toulalan a choisi l’Espagne, pour Fernando, c’est l’Arabie Saoudite, le PSG, lui, a choisi le Qatar. Les destinations exotiques sont à la mode cette année, du coup Al Jazeera s’intéresse de près à la Ligue 1. Dommage, l’an prochain ce sera Dijon-Evian. Monaco-Lens, ce sera sur Eurosport, et encore, il ne faudrait pas qu’il y ait un Nantes-Guingamp au même moment.

Isner à la cuiller

Vrai choc, faux choc, la question ne se pose pas pour Mahut et Isner. On peut toujours la poser à leur place, pourquoi pas en posant une équation mathématique : si chaque joueur ne réussit qu’un retour de service sur dix pendant 11h05, combien de spectateurs resteront si le match est plié en trois sets ? Gasquet ne répondra qu’en présence de son avocat ou d’un conseiller en communication. « J’ai pas mal joué », a-t-il déjà répondu à l’épouvantail Giraldo, un joueur « talentueux et dangereux. » Et Colombien.

Lemaître est sans maîtresse

Le Vestiaire devra bien un jour finir par parler de ce sport aux multiples disciplines où on peut mesurer 3m, porter un duvet, articuler un mot sur quatre et courir plus vite que Roger Bambuck. On peut aussi s’appeler Garfield  et enjamber des barrières à la vitesse de son pote Ladji quand il avait 20 ans. A part ça, des nouvelles de Doucouré ?

Pendant ce temps-là, l’équipe de France de basket féminine a mis une taule, puis perdu, puis gagné. Et Le Foll a commencé son JT sport par McIlroy. C’est les vacances.

Robert Pirès : Les connards savent très bien tacler

On peut être footballeur et ne pas forcément être bête à manger des chasubles. L’inverse peut aussi être vrai.

On avait de Robert Pirès une image assez  joviale, celle d’un bon camarade, simple. Simple, il l’est, peut-être même un peu trop. Avant de découvrir ses mémoires, qu’il n’a pas encore dû réussir à lire, les seules images qui avaient été diffusées de lui en dehors de Metz, Marseille et Arsenal étaient celles des Yeux dans les Bleus, où son sourire à peine niais et sa bonne humeur ne l’avaient jamais quitté.

L’équipe de France finira pourtant par le quitter. En son temps, Le Vestiaire avait décrit ce personnage exubérant qui semblait ne jamais pousser la réflexion trop loin. Nous étions bien en-deçà de la réalité. C’est un miracle que Robert soit parvenu aussi haut en réfléchissant aussi peu. C’est lui-même qui le dit, au-delà de son talent il n’avait rien. Trop gentil, trop fragile, trop neuneu. Le club Pirès sur Europe 1 avait quand même livré de larges indices, aux banalités succédaient les évidences, quand les lapalissades ne supportaient plus les pléonasmes. Du vide. Sauf quand il s’agissait de parler de Domenech.

Tentative d’Atlanta

Il ne comprenait pas, Robert. Il n’a jamais compris. Quand il faut écouter Raymond 30 secondes pour se rendre compte qu’il se fout en permanence de la gueule du monde, qu’il a sacrifié sans autre raison que son bon plaisir des générations de joueurs, Robert a toujours accepté les humiliations de son mentor. L’espoir fait vivre, l’idiotie peut tuer. La carrière de Pirès est morte contre Chypre mais en réalité elle était déjà décédée à Atlanta en 1996. Jacquet l’avait repêché mais il a fini par se noyer quand même. Robert est bien conscient de tout ça et le raconte. Une amende, un remplacement par Moreira, un rendez-vous planté, un mensonge de Domenech, un mensonge de Domenech, un autre mensonge de Domenech. Domenech aurait pu lui demander de virer tous les mois son salaire sur un compte numéroté propriété d’un certain RD, il l’aurait fait.

Un jour, Robert en a eu assez et s’est lâché dans la presse. Mauvaise méthode. Il n’y a pas de méthode, à part peut-être convaincre ses camarades de ne pas soutenir aveuglément Raymond en 2008. Des camarades dont il pointe gentiment l’hypocrisie dans son bouquin, sans pour autant appeler Patrick Vieira, Patrick Faux cul. Oui, Robert est gentil. Personne n’aimait Domenech, mais la règle c’était de ne pas le dire. Vieira prendra la porte dans la gueule deux ans plus tard. Il y a une justice pourrait dire Robert. Mais Robert est gentil.

Real Madrid-Lyon : Mou du genou

Même Canal+ Sport avait sacrifié ce match : les Spécialistes d’avant-match réunissaient Libbra et Rothen.

 

« Lyon devra marquer deux buts pour espérer se qualifier ce soir à Bernabeu. » Faut-il être incompétent ou visionnaire pour travailler sur I-Télé ? Seul Olivier Le Foll a la réponse ?

Quand Benzema prend le ballon à Gourcuff et se crée une occasion, c’est de bon augure pour Lyon, le Real ou l’équipe de France ? La question pourrait surprendre, mais un peu d’humour ne fait jamais de mal. C’est comme dire « Gomis peut-il être l’homme providentiel de la seconde mi-temps ? » ou mettre 25 millions sur un meneur de jeu quart de finaliste quand on a été demi-finaliste, c’est décalé. Décalé, Lisandro l’est de moins en moins depuis la mise à l’écart de Pjanic. 

Gourcuff aurait donc bien aimé être la star blessée du match, mais il allait très bien. Il a même été au four et au moulin pendant la belle période lyonnaise de cinq minutes : il a manqué deux corners sur trois. De toute façon ,le rôle était déjà pris, alors comme Cristiano il a tout raté. A une petite chose près, qui a permis à Jérémy Pied d’admirer Bernabeu depuis la pelouse pendant vingt bonnes minutes.

Licha de gouttière

Plus prévoyant, Cris avait maintes fois annoncé son jubilé dans L’Equipe. Ses amis sont venus à la fête : Lovren son meilleur associé, Toulalan son ancien apprenti. Lloris a l’habitude de couvrir tout le monde, mais ça devient incertain au bout de la vingtième occasion. Surtout quand c’est Benzema qui l’a et qu’il veut un petit pont pour envoyer son boulard dans le but. Lloris a quand même été le meilleur, comme l’an dernier. Comme l’an dernier aussi Lisandro n’a pas vu le jour ou peut-être qu’il voulait ausculter la ligne médiane. Comme l’an dernier Josse y a cru.

Pas comme l’an dernier, Higuain n’était pas là. Il y a donc eu que 3-0, sans doute l’effet Mourinho. 8-0 aurait été plus juste mais ce n’est plus Olmeta dans les cages. Ou 8-1 si Puel avait eu l’idée de confirmer plus tôt Briand et Gourcuff à leur vraie place, assis le long de la ligne de touche. C’était l’heure des changements tout Kaka : Adebayor pouvait rentrer faire deux fois plus de hors jeu que Benzema en deux fois moins de temps, Granero tenter de faire croire qu’il y a un an il était en balance avec Benzema et Diarra offrir une ovation à Benzema. Qui a fait l’honneur à Ronaldo de s’asseoir à côté de lui sur le banc.

Pendant ce temps-là, Houiller était en plateau, on a toujours des conseils à prodiguer à son ancien club quand on en a saboté la meilleure génération et qu’on entraîne Aston Villa. A la mi-temps, « Je ne vois pas de différence, le Real marque sur un exploit individuel mais Lyon joue comme à domicile. » Trois bons quarts d’heure plus tard, « il faut surtout dire que le Real a effectué une formidable deuxième mi-temps. » Et quand tout le monde, même le tableau de stats, cherche une occasion lyonnaise : « Il faut rappeler que dans la première demi-heure, la possession était lyonnaise. 56%. » Aulas déglingue ses joueurs. « Vous allez peut-être me trouver indulgent Président mais je trouve que Lyon a fait 35 bonnes minutes. »

Gourcuff : Samba do breizhil

Treize ans après, la France retrouve le Brésil au Stade de France. Désormais, Zidane joue à Lyon.

C’est fou comme le temps passe. Il fut une époque pas si lointaine où Laurent Blanc aurait refusé une interview à un vulgaire site espagnol baptisé Don Balon. Aujourd’hui, il convoque Matuidi et Hoarau, les codes ont changé. Ce n’est pas une raison pour mentir aux gens : « Il n’y a pas si longtemps que cela, la France dominait le football mondial car les Bleus avaient un phénomène, un footballeur exceptionnel nommé Zinédine Zidane. Désormais, une nouvelle génération de bons joueurs arrive, mais il nous manque encore ce footballeur exceptionnel. » Après tout, Franck Gava cherchait peut-être lui aussi son successeur.

Le foot ascète

Un but et trois passes décisives en seize matches, mais surtout 59 longues minutes à Valenciennes, il n’en fallait pas plus pour que Yoann Gourcuff replonge dans l’humilité, comme le jour où il a conseillé à Astorga de tenter Eurosport : « Puel a une philosophie différente de Laurent Blanc. C’est vrai que ma façon de voir le football s’approche de très près de celle de Laurent Blanc. » Mais probablement pas autant que celle de son père, Lorient aura bientôt quelques liquidités, Lyon quelque passif à colmater, et pas uniquement Lovren-Diakhaté dans deux semaines.

Blanc bec

Sept tirs cadrés sur 35 depuis son arrivée, 800 ballons joués soit à peine moins que Cissokho et Kallström, l’influence de Gourcuff sur le jeu lyonnais ne se dément pas, d’ailleurs plus personne ne parle de Lisandro. Tracté par ses 25 millions, Lyon est redevenu une redoutable machine à gagner, et même capable d’inquiéter l’Hapoël Tel-Aviv. Comme en plus Gourcuff a la vitesse, la justesse, le sang-froid dans les grands matches, il ne lui reste pas seulement les coups francs pour exister. Ce serait un coup à les chier aussi, à attaquer 2011 en faisant encore pire qu’en 2010 et à dire à Sud-Ouest que « mon apport offensif est insuffisant. La presse en a beaucoup fait sur moi quand tout allait bien. Les louanges d’alors m’avaient gêné. Mais dans le sens inverse, cela me gêne tout autant. Il y a un juste équilibre à trouver. » Justement, Lorient est 10e ex-aequo. Brest sinon.

Pendant ce temps-là, Laurent Blanc tend la main autant à l’homme qu’au joueur. Il les a pas volées ces deux-là.

Questions interdites : Nasri a-t-il un Gourcuff dans chaque doigt de pied ?

Alors même que le Partizan Belgrade est encore tout étourdi d’être tombé sur Nasri, Le Vestiaire ose le comparatif à faire pâlir un requin Blanc.

On leur demande d’être décisifs. Des passes, pourquoi pas, des buts, c’est un minimum. Depuis le début de saison, Nasri brille à quasiment tous les matches : soit il marque, soit il fait marquer. En plus, il  a un truc bien à lui : il joue bien. Gourcuff a un léger passage à vide depuis un an et demi, mais ça va sûrement revenir un jour ou l’autre. A moins que.

Jusqu’ici, Gourcuff et Nasri ont tous les deux joué dans des grands clubs, européens et français, même si jouer est un bien grand mot pour le Milanais. Nasri n’a rien gagné, ni rien fait gagner depuis qu’il a signé son premier contrat pro, ça devrait continuer cette année grâce à Wenger, mais aussi à la charnière Koscielny-Squillaci. Gourcuff a déjà remporté le championnat et en plus c’est un peu grâce à lui. Il est donc en avance. Côté grand match, ni l’un ni l’autre n’ont jamais existé, que ça soit contre le Barça pour Nasri, ou contre n’importe qui pour Gourcuff. L’ouverture du score à Munich ne compte pas, le futur finaliste de la C1 était encore à la lutte avec la Juve de Jean-Claude Blanc. Mais Nasri n’est pas tant en avance puisque Manchester est si fort.

Yoann est pire que lui

En équipe de France, Gourcuff a déjà fait un bon match, c’était en 2008. Même combat pour Nasri, c’était en Angleterre. Impact sur le jeu, facilité de passes, précision, jeu court, celui qui ressemblait le plus à Zidane n’était pas Breton et ne ratait pas une passe sur deux à Wembley. L’Equipe a préféré Gourcuff. Benzema et Malouda ont préféré Nasri, trois fois sur quatre. Mais doit-on forcément être compétent quand on est journaliste ?

Sinon, leur jeu est très similaire. Dribbles, passes, tirs et buts, Nasri joue comme Gourcuff quand on croyait qu’il deviendrait Zidane. Gourcuff joue comme Nasri quand il était blessé. Et Lyon joue pas plus mal depuis que Gourcuff est blessé.

A part ça, en attendant que Nasri devienne décisif dans les grands matchs au poste de numéro 10. On pourrait faire jouer Gourcuff milieu défensif, c’est encore là qu’il est le meilleur, il n’aurait qu’à faire circuler le ballon et en plus il sait courir. Mais pour l’instant tout le monde continue de faire croire à Gourcuff qu’il est Gourcuff, sinon TF1 n’écrirait pas : « Malgré un mauvais départ, Lyon est revenu à trois points de la première place. Pourquoi  Yoann Gourcuff est-il un des artisans de ce renouveau ? Auteur d’un très bon match face à l’Angleterre, a-t-il retrouvé son meilleur niveau ? Réussira-t-il à qualifier l’OL pour les huitièles de finale de la Ligue des champions ? Interview. »  Mais faut-il être compétent quand… Non, rien.

Pendant ce temps-là, Nasri continue les sourires en coin de fausse modestie à chaque interview hebdomadaire de Canal. Gourcuff, lui, a freiné sur les analyses de match à la con, ça énerve Maldini.