Lyon : La dernière décote du Rhône (3/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération. Troisième partie : la culture club, inexistante.

La phrase date d’il y a à peine six ans. Avant de recevoir Caen pour un glorieux nul (2-2) à Gerland, Grégory Coupet, qui n’était pas encore doublure, rameutait les troupes, en bon gardien du temple protestant. Dans une absconse référence à rien, il avait lancé un vibrant appel aux valeurs lyonnaises. De quoi parlait-il ?

Les versions ont divergé. Benarfa pensait aux Twingo sport offertes à chaque joueur de l’effectif. Coupet a songé à sa coupe de cheveux reproduite sur les têtes de jeunes gardiens dans les OL coiffure, avant que Cris ne l’en dissuade d’une vanne bien sentie. Juninho, à part ses coups francs, ne voyait pas. A raison : faute de titres majeurs, faute d’exploit, faute de moments d’anthologie qui fondent l’histoire d’un club, faute d’un style de jeu unique, le football à la lyonnaise reste, comme nous l’avons démontré, avant tout un modèle économique. « Et le premier titre, acquis contre Lens ? » pourrait rétorquer Olivier Blanc, directeur de la Pravda OL. Quand Jean-Guy Wallemme joue en face, on finit par oublier.

Se faire tirer les grandes oreilles

Les éliminations en coupe d’Europe sont particulièrement révélatrices. Passons les deuxièmes vies européennes en UEFA après un premier tour raté en Champion’s League, où les ténors Denizlispor et Slovan Liberec étaient vraiment trop forts. Dans la grande C1, Lyon étrille notamment le Bayern, un exploit en guise de marche pied vers la gloire d’une élimination à Moscou le match suivant (2000-2001). Rebelote deux ans plus tard : après une victoire à l’extérieur contre l’Inter, Lyon peste contre l’arbitrage face à l’Ajax pour masquer le désastre de ne pas se qualifier dans un groupe facile (2002-2003). De progression, il n’y eut pas malgré les apparences en 2003-2004, où le quart de finale contre Porto fut aussi laborieux que la finale de Monaco. Lyon n’avait alors pas de quoi rivaliser, et certainement pas l’état d’esprit. L’année suivante, ils avaient de quoi rivaliser, mais toujours pas l’état d’esprit. Sauf si celui-ci consiste à déclarer après coup que le PSV n’était pas plus fort, que Nilmar aurait dû obtenir un penalty. A omettre de préciser qu’un vrai attaquant buteur n’aurait pas été de trop et que le 1-1 de l’aller à Gerland avait sanctionné une prestation aussi rythmée qu’un 100 m de Pascal Delhommeau. Milan l’année d’après, à San Siro, Rome à l’aller en 2007 et Manchester cette année ont été d’une constance toute lyonnaise : l’équipe se fait éliminer sans avoir su saisir sa chance. En France, contre les tocards, Lyon gagne sans forcer et encore, Toulalan ne va plus à Valenciennes avec la certitude que les penaltys n’arrivent qu’aux autres.

Quand il faut tout lâcher, pousser parce qu’on est dos au mur, Lyon calcule, gère, et regrette systématiquement le match aller. Ca a presque changé avec le Real en 2010 mais le Bayern a fini par révéler l’insoupçonnable. La seule année où le niveau européen était assez faible pour gagner, Lyon s’est trouvé une nouvelle mission impossible : refaire un handicap. Benfica, Schalke, le bicentenaire de la fin de Cris : les choses étaient plus claires cette saison, bien avant le Real.

Bouton pression

Si les onze lyonnais avaient un maillot de Liverpool sur le dos, le public ne chanterait peut-être pas aussi longtemps « Who doesn’t jump is not lyonnais, hey ». L’OL a beau se targuer de son public, il est aussi enthousiaste que Valeri Lobanovski un jour de grêle. Le seul facteur qui a pu changer le cours d’un match, du grand OL, auront été les coup-francs de Juninho avant qu’il n’atteigne la quarantaine. Suffisant pour éliminer le Celtic Glasgow en jouant avec Berthod, mais jamais pour un vrai exploit. Le public lyonnais aurait dû se révolter dès le départ de Tiago. Aulas a beau rappeler que le public est gâté et qu’il ne faut pas être trop exigent, c’est tout simplement la condition d’un grand club. La pression médiatique et populaire autour de Lyon est encore à des années lumières de celle de Marseille. Des supporters virulents, c’est une force et une faiblesse. Aulas préfère tout aseptiser. Résultat, Govou ne sait pas plus ce qu’est la pression et une bonne pression.

Aulas, qui idolâtre certainement Mourinho, joue aussi le rôle de bouclier médiatique. Sauf que la situation n’a jamais profité au club jusque-là. Les joueurs ont tellement faim de titres qu’ils auraient fêté un 0-0 à Manchester au balcon de l’hôtel de ville place Bellecour. Il manie l’art de la provocation, il donne des leçons à la Ligue et titille la moustache du VRP Thiriez. Juste pour détourner l’attention ou écraser les autres. L’image qu’il renvoie de son club est aussi attrayante que Zidane questionné par Ianneta. Le président lyonnais est depuis longtemps démasqué. Il n’effraie plus quand il menace de ne pas jouer une demi-finale de Coupe, ne convainc plus quand il traite Abidal de Grosso merdo. Quant à sa réputation de négociateur dur : il a vendu cher mais gardé personne, et surtout pas Essien qui boudait. Avec Gourcuff, il saura se montrer intraitable.

Ca fait désormais six ans que le système Aulas ne fonctionne plus. Soit il part, soit il laisse la main sportive à un manager. Pas Gérard Houiller, cette fois un vrai, un compétent, un qui tient son groupe et qui ne se fait pas licencier par les joueurs. Lyon avait une génération exceptionnelle et une puissance financière confirmée par les comptables de Fred. Reste à trouver un entraîneur, enfin. Et un successeur à Juninho, toujours. A part ça, Essien, Tiago, Diarra, Cris et Benzema ne s’appellent même plus Pjanic, Kallström, Toulalan, Cris et Gomis.

Bruits de Vestiaire

La première tentative avait échoué. La seconde sera la bonne, comme dit souvent Ribéry à la sortie des lycées. Vos Bruits de Vestiaire sont de retour. Sortez les mouchoirs.

RUGBY

Plaqué. Rien ne va plus pour le Fred Michalak du rugby anglais. Boudé par Martin Johnson, exilé en Australie, tenté par le foot, Danny Cipriani ne sait plus à quels seins se vouer. Ceux de son ex, le mannequin britannique Kelly Brook, qui l’a récemment largué, sont déjà entre de bonnes mains. La trentenaire pulpeuse a été aperçue dans les rues de Londres en train de sécher ses larmes sur la chemise à carreaux de Matthew Morrison, l’acteur de la série Glee. Et comme si ça ne suffisait pas, elle a également étalé sa tristesse dans les colonnes de nos brillants confrères du Sun : « Je suis heureuse de ne plus avoir à repasser les chemises de mon copain. » Du temps libre en plus pour accomplir enfin un rêve de gamine : poser nue dans Playboy. C’est pourtant déjà pas mal en maillot.

Plaqué (bis). Les temps sont durs, décidément, pour les rugbymen britanniques. Le couple le plus glamour du Pays de Galles n’est plus : Gavin Henson et la chanteuse à textes Charlotte Church se sont récemment séparés « pour le bien de (leurs) enfants » et aussi un peu parce que Gavin est un mec « immature » qui pisse dans les trains et se fait interdire l’entrée de tous les bars de Cardiff en finissant ses parties de billard en baston générale. Le David Beckham du rugby gallois n’a rien trouvé de mieux pour regagner sa belle que de zapper les entraînements des Ospreys pour participer à l’émission de télé-réalité Strictly Come Dancing. Une belle preuve de maturité.

Mickey mousse. Mickey Rourke adorerait incarner Gareth « coming out » Thomas dans un film. L’honneur du rugby gallois est sauf.

BOXE

Coup bas livré. Manny Pacquiao se fait tellement chier en attendant son combat contre Floyd Mayweather qu’il devrait prochainement sortir une compilation de ballades anglaises. Manny au micro, c’est pourtant un peu comme si Julien Lorcy se mettait à la philosophie :

FOOTBALL

Bitte. Schweinsteiger a beau se faire passer pour Frank Lampard, on ne comprendra jamais ce que sa blonde de WAG, Sarah Brandner, peut bien lui trouver. Bon, d’accord, ce n’est que de la jalousie mal placée. Nous aussi au Vestiaire on aimerait bien avoir une telle tireuse à bières.

Larissa. Ceux qui ne boivent pas de bière préfèreraient peut-être la housse de portable de Larissa Riquelme ?

Une vraie l’Yonne. Si ça ne va pas fort, côté coeur, pour nos amis de l’Ovale, les footeux se portent mieux. Bacary Sagna et Sol Campbell se sont tous les deux mariés ce mois-ci, mais un seul avec une coiffure blonde ridicule et des photos dans l’Yonne Républicaine.

C’est l’Essien. Y aurait-il comme une pointe de satisfaction à voir un petit roux anglais se faire allumer ?

GOLF

Parce qu’elle le vaut bien. Open de Compiègne, les résultats.

bettencourt

Vous pensiez quand même pas qu’on allait parler de golf ? Il n’y a que l’oeil du tigre qui nous intéresse.

LA RUBRIQUE QUE C’EST PAS VRAIMENT DU SPORT MAIS QU’ON S’EN FOUT PARCE QUE CA PERMET DE GLISSER QUELQUES PHOTOS DE JOLIES FILLES

Par coeur. Eva Longoria se prépare à avoir Thierry Henry tous les week-ends à la maison.

Bi qui nie. Fin des combinaisons en natation : l’équipe de Grande-Bretagne revient aux bases.

LdC : Chelsea, sex and sun

under

Opposition de styles crient les uns, terrain plus petit hurlent les autres. Le Barça n’aurait aucune chance. Et si le Real n’était pas une si mauvaise équipe ?

Le Vestiaire attendra le dernier moment pour en être sûr. Notre spécialiste foot, et même son despote hiérarchique, ne savent toujours pas s’ils regarderont la demi-finale retour de ce soir. En entier, contrairement au lever de rideau d’hier soir. Le déclic a pris l’avion avec ses coéquipiers : il s’appelle Thierry Henry, son genou décidera. Une finale anglo-britannique c’est pas toujours chiant.

S’il joue, le Barça se présentera ce soir dans sa configuration habituelle, avec les trois meilleurs milieux et les trois meilleurs attaquants du monde. Gerrard s’est mordu les doigts de ne pas pouvoir le contester, Essien risque de comprendre ce soir. Les chances de Chelsea tiennent en quatre mots : Caceres, Abidal, coups de pied arrêtés, arbitre. Les Anglais ne vont pas prendre le risque de jouer au ballon, on va quand même pas leur apprendre comment aller en finale de C1. De toute façon, Drogba ne serait pas d’accord, depuis quand c’est Anelka qui décide comment on attaque ?

Under the Bridge

En face, Messi peut tout à fait passer à côté de son match. Guardiola s’en fout, ça occupe encore les défenseurs pendant que Henry débloque les situations, avec ou sans Eto’o. Les plus éminents spécialistes craignent pourtant pour ce Barça, pompeusement présenté comme le plus grand de l’Histoire juste parce qu’il a marqué 100 buts en 34 matches dans un championnat qui n’est pas Hollandais ou parce qu’en Ligue des Champions, c’est 29 en 11 matches.

La menace n’est ni Ballack, ni Malouda : Stamford Bridge n’a pas les dimensions du Camp Nou. 103×67 contre 105×68, c’est effectivement sur les 239 mètres carrés manquant que Barcelone tourne à 62% de possession de balle moyenne, qu’Iniesta et Xavi réussissent leurs feintes de corps, que Eto’o reçoit tous ses ballons, que le Barça réussit à fixer d’un côté ou dans l’axe pour s’ouvrir des espaces de l’autre chaque fois, comme aucune autre équipe. Henry ne pourra prendre que huit mètres d’avance au lieu de dix sur Ivanovic, c’est baisé.

Pendant ce temps-là, Manchester s’est qualifié parce que Gibbs a glissé. Ca arrive même aux meilleurs, mais c’est très rare. Qui se souvient la Coupe du monde 1954 ?

Le roman du perd OL : Karim Ben s’en va

klaus

Le Vestiaire l’avait annoncé depuis longtemps, c’est désormais une certitude. Selon les informations exclusives de notre correspondant stéphanois, Aulas va perdre le plus beau de ses joyaux et on ne parle pas de celui-là.

Le vestiaire lyonnais n’est pas encore au courant, pour le préserver en vue du 27 mai, mais Le Vestiaire tout court l’est évidemment. Le 15 avril 2008, près de trois mois avant l’officialisation de son départ, notre spécialiste signait le débarquement d’Alain Perrin. Aujourd’hui, c’est le Ballon d’Or 2010 qui s’en va.

Pourquoi quitter l’un des plus grands clubs du monde ?

Le fric ? Il s’en fout, il n’aura même pas l’honneur de connaître le plafonnement des salaires annuels au niveau de son salaire mensuel. Etre titulaire ? Rester en France pour participer à la Coupe du monde. Dehu avait essayé.  Deux fois.
21 titres de champion de France ? Ca n’a jamais empêché Patrice Martin d’être confondu avec C. Jerôme.
« Le caïd fait-il une erreur ? », se demanderont Coupet et les experts, qui commencent juste à se poser des questions sur la baisse de régime internationale d’Anelka, Henry, Ribery, Gourcuff, Mexès, Sagna, Mandanda. Ribery joue-t-il encore à Metz ? Zidane est-il encore copropriétaire du Nulle par ailleurs ?

Benzeman vs Double Farce

La vraie question sera plutôt de savoir s’il acceptera de se prêter à la double farce européenne. A quelques heures du plus grand rendez-vous de l’Histoire depuis Dynamo Moscou-AS Cannes, la France du football est désormais rassurée, comme quand Morientes jouait à Monaco. Le Barça ne fait plus peur, il sait perdre et dans le même temps Nice, Le Havre et Nancy ont essuyé les foudres d’Ederson et des siens et pas d’Essien. Gagner tout seul, Benzema avait déjà proposé de le faire il y a un an, Fred n’était pas d’accord, Keita pas bon. Heureusement, Juninho – dans la lignée des plus grands blogueurs lyonnais – s’est lancé dans les pronostics : le 1-0 lui paraît satisfaisant. Puel attendra le dernier moment pour lui dire que Twente joue l’UEFA.

Pendant ce temps-là, Hoarau marque contre les plus grands et le PSG les bat. Quoi Wolfsburg ?