France-USA 2019 : L’amant de Saint-Jean

Même si ce n’est que la version C d’une Dream Team, l’équipe de France vient de réaliser le plus grand exploit de son histoire. Rien n’aurait pourtant été possible sans Tariq Abdul Wahad Saint-Jean

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C’était le Tony Parker du pauvre. Et pourtant. 

C’est ce que l’on appelle un miraculé. Débutant au club d’Evreux, Olivier Saint-Jean avait toutes les chances de réaliser une convenable carrière en Pro B. Seulement, voilà, la prophétie frappa une première fois le gentil Olivier. Il devait être le premier Français à intégrer la NBA. Mais tout s’arrêta en Californie pour le jeune espoir, qui disparaîtra frappé une seconde fois par les oracles. Fred Weis et Alain Digbeu connaîtront la même carrière NBA.

Feu Saint-Jean

A sa place, un certain Tariq Abdul-Wahad utilisera leur passeport commun pour écumer les parquets. Le talent se monnaye si cher qu’à peine quatre clubs différents auront les moyens de s’offrir ses sept points par match, ses 38% de réussite au tir et ses trois rebonds. Mais, gêné par des blessures, la concurrence ou son niveau, il finira à son tour par disparaître. On n’échappe pas à son destin. Quelques années plus tard, Moïso ne connaîtra que cinq clubs aux Etats-Unis. Neuf à l’extérieur.

A part ça, pas la moindre pute américaine, la moindre bague ou le moindre tutoiement de Denisot.

Pellerin, Muffat : Le silence de l’Agnel

 Il y a quelques semaines, le Vestiaire vous avait présenté le fruit de sa très belle enquête sur un Pellerin dont le bâton servait surtout à rosser ses ouailles. Cet article avait provoqué une controverse plus vue depuis le fameux « Plus Joly tumeur » où notre spécialiste vélo contait la maladie la plus répandue du monde cycliste, entre la mort subite a 20 ans et l’arrêt cardiaque à 25 : le cancer à 30.

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Le Vestiaire parlait alors en des termes choisis de l’entraîneur de Yannick Agnel à qui son dauphin reprochait son manque de tendresse lorsqu’il récurait ses chiottes ou un truc du genre. Beaucoup avaient alors répondu que Yannick avait changé, mais personne n’était vraiment venu contredire le seul propos de ce papier : le comportement limite de Fabrice le guérisseur. Personne ne s’était non plus réellement interrogé sur le management et la personnalité de Pellerin en dehors de notre spécialiste et d’Agnel. Fabrice restait cet entraîneur de génie victime de la crise d’adolescence d’un de ses gosses les plus doués. On pensait la hache de guerre enterrée à jamais jusqu’à ce week-end de début de mondiaux où le fameux Fabrice, coach de l’autre star française de la natation Camille Muffat a choisi de s’en prendre à tout le monde, la fédé, Agnel et son agent qui s’occupe aussi de sa protégée. Le timing est parfait, les cibles on ne peut plus claires : ça fout la merde. Alors comment interpréter les actes de Pellerin ?

Serions-nous face à la riposte d’un homme blessé, abandonné de tous et lynché ?  Théorie séduisante. Sauf qu’il n’a été abandonné par personne à part Yannick Agnel. Et jusqu’à preuve du contraire, Agnel n’était pas le père adoptif ou le tuteur de Pellerin, ni son esclave ou sa vache à lait. Une de ses poules aux oeufs d’or tout au plus. Pellerin dont la réputation est frolée place habilement le curseur sur la fédération qui n’a pas désavoué le choix d’Agnel. Car pour Pellerin, Agnel aurait sans doute dû être enchaîné ad vitam eternam à Nice, son bassin, et ses retraités. Ou comment transformer en crise nationale, un simple conflit de personne. Pellerin est sans doute blessé mais pas davantage que Bernard Tapie qui s’étonnait que son nom soit devenue une insulte après qu’il eut passé sa vie, selon les rumeurs ou la justice au choix, à tricher, mentir et pourquoi pas voler. Pellerin n’a ni triché, ni volé, ni peut-être menti, mais il a sans doute été au minimum extrêmement maladroit pour utiliser un euphémisme. On récolte ce qu’on sème. Et s’il n’était qu’un homme blessé avec ce brin d’humanité et de professionnalisme qui le caractérise, aurait-il mis le feu au moment où sa protégée entre en lice ? On ne peut pas dire n’importe quoi, n’importe quand, au risque de finir par ressembler à ce que l’on est vraiment.

Les plus éminents psychiatres de notre temps se demanderaient ce qu’aurait fait un pervers narcissique manipulateur dont l’égo a été froissé dans un tel cas. Si Fabrice Pellerin faisait partie de cette catégorie de personnages omniprésents dans notre société comment se serait-il comporté si l’un des ses élèves avait souhaité se séparer de lui en révélant publiquement sa véritable nature ? Il aurait d’abord évoqué l’indifférence, puis il s’en serait pris doucement à son protégé qu’il aime tellement, puis beaucoup plus violemment à son protégé qu’il aime tellement car il ne supporterait pas que son image n’ait pas été lustrée et que son protégé qu’il aime tant n’ait pas été voué aux gémonies et lui réhabilité. Il ne reste qu’une seule question ? Même si Yannick Agnel avait pété les plombs ou avait été influencé pensez-vous qu’un entraîneur qui veut le bien de son élève s’en prendrait aussi violemment à lui quitte à nuire à tout le monde dont ses propres athlètes ? Ou l’a-t-il fait uniquement pour sa gueule ?

Qu’est ce qui met le plus en péril la natation française ?  Le départ de son champion à l’étranger car officiellement il ne trouve pas son entraîneur assez empathique ou l’entraîneur qui s’en prend publiquement à tout le monde car on a osé critiquer son humanité ?

 

L’Edito : Antenne de mes 2

« Il a refusé d’obtempérer et a continué à rouler à une vitesse beaucoup trop élevée. » Ca faisait longtemps qu’on attendait que Christian Prudhomme prononce ces mots. Il parlait de qui ?

Le spin off féminin de la Coupe du monde de foot rappelle quelques secrets de la réussite : 1, avoir un entraîneur ça aide, 2, Thuram derrière ça fait gagner, même quand il a des cheveux longs, et 3, Marinette Pichon c’est le passé. Elise Bussaglia a donc réussi là où ni Sydney Govou, ni André-Pierre Gignac n’ont réussi il y a un an. Marquer, déjà, susciter un commentaire sur Eurosport ensuite et déglinguer Chamou à Stade 2 quand il demande si on dit buteur ou buteuse. C’est aussi ça France Télévision.

Mais un spin off reste toujours un pari sur l’avenir. Il y a un an, Raymond Domenech a quitté le Domenech show avec pertes et fracas mais comme toutes les stars de la télé, il n’est pas resté sans proposition bien longtemps. Ruiz a réuni Perrin et Rey, sans JO à l’horizon. C’est aussi ça France Télévisions, l’été sur France 3 ne dure jamais aussi longtemps que Jamy Gourmaud le croit. Peu importe, comme l’écrit le TV Mag : « Le seul problème de cette émission c’est qu’elle passe à la télé ! Je ne demande qu’à être oublié. » Le bouquin sortira certainement en 2012.

Combien de Carraz ?

En 2012, Christophe Lemaître courra pour une médaille mais rien ne permet d’affirmer qu’il n’en aura pas. Invoquer Quenehervé a ses contreparties. Teddy Tamgho aussi devrait être occupé en 2012 mais pour cela il faudra qu’il saute au-delà des 15,50m une fois la saison prochaine. 16,74m ce week-end même pas en rendez-vous mondial, il grappille centimètre par centimètre. Une bonne course d’Hélan et le tour sera joué. Richard Gasquet, lui, a remonté deux sets à un joueur de tennis. Très fier, Papa a trouvé qu’au début il jouait avec un bout de bois. Tout ça, c’est aussi France Télévisions.

Pendant ce temps-là, Chavanel a laissé Voeckler sur place aux championnats de France fin juin, devant les voitures France Télévisions. Ca valait le coup.

Gasquet, le dernier chant du coke : L’Amphet au village

L’US Open approche et le nouveau Richard est encore bourré, mais cette fois juste d’ambition. « Je n’avais jamais été en huitièmes de finale ici, le fin fond des Etats-Unis ne m’a jamais réussi, je ne sais  pas pourquoi. » Pas de master géographie à l’horizon.

« Je ne sais pas comment qualifier la chose. » C’était à Roland-Garros, Richard ne confiait pas ses problèmes intimes, mais parlait du métier qu’il voudrait faire plus tard. Les conférences de presse, c’est comme chez le psy. « Oui, c’est possible de parler de deuxième carrière. » Ca fait du bien de partir sur quelque chose de nouveau, comme une blessure à l’épaule, une au dos ou une finale. Gstaad était très coté du temps de Muster, on ne l’appelait pas 250 Series. Rien de surprenant si Richard y a perdu « contre l’un des meilleurs joueurs du monde sur terre battue ». Le compliment va droit au cœur d’Almagro, il ne s’y attendait pas du tout. Les défaites à Monte-Carlo et Madrid contre Tsonga, un autre des plus grands sur terre battue, font un peu moins mal désormais, les services de Papa pour fêter ses huit ans aussi.

Le Mikhail d’échine

Le nouveau Richard a aussi trouvé de la régularité : son épaule abandonne contre Vliegen le 4 août, son dos enchaîne le 9 contre Stakhovsky. Pour un peu, on croirait qu’il a mal, mais heureusement il rassure tout le monde cette semaine à Cincinatti. Contre Youzhny, « j’ai démarré très doucement, c’était même terrible, je n’étais pas bien. J’avais eu des douleurs à un bras ces derniers jours ». Richard est un guerrier, il vainc la souffrance et un joueur qui ne gagne pas plus de deux matches par tournoi depuis trois mois. La machine est lancée, le lendemain, la douleur s’est envolée.

Et il bat Berrer, en réussissant à servir, jouer des coups droits, des revers et mêmes des volées. « J’ai eu six balles de break à 1-1 et trois à 3-3, ça commençait à faire beaucoup… » Dix balles de break pour en faire un, il est agacé, c’est le début du perfectionnisme. « Mais je n’ai pas cogité. » Ca peut éviter de se contredire, mais pas à chaque fois : « C’était bien de breaker à ce moment-là, j’ai breaké quand il fallait. » Tout est question d’attitude et Richard sait qu’il doit être irréprochable. Plus question de penser à Miami et ses virées de Champion, il en fait la promesse. « Ce n’est qu’un huitième de finale, on ne va pas s’envoyer en l’air. »

Il y a aussi la Coupe Davis dans le cœur de Richard. « J’ai tout vu, du premier au dernier point. » Richard fait les bons constats, « cette équipe est belle, elle a tout pour aller au bout. Tout ça donne envie d’y aller ». Il a déjà demandé des places à son autre papa, le gentil, Deblicker pour la demi-finale.

L’Edito : Sur la route du Madison

Murray a battu Federer en finale sur dur à Toronto. Une belle revanche pour Djokovic, Berdych et les genoux de Nadal.

A deux semaines du début du Mondial , la Pro A est en ébullition. Boris Diaw pourrait mal le prendre, mais 85-63 contre le Canada et 86-55 contre les Etats-Unis ne seraient pas donné à n’importe quel Lituanien. Pas de panique, les choses se mettent en place : 39-30 à la mi-temps, ça ressemble plus à Roanne qu’au Madison Square Garden. Et puis Yannick Bokolo a plutôt fait un bon match paraît-il.

La Pro A, c’est aussi Cholet, champion en titre. Rafraîchissant, comme Caen en Ligue 1, qui n’en finit pas de battre les gros. Certainement l’effet mois d’août, les internationaux ne sont pas revenus, ça ira mieux en septembre. Valbuena et Toulalan suspecteraient volontiers une vanne, Gourcuff préciserait alors que Montpellier et Toulouse c’est fort aussi. En parlant de rafraîchissement, le Top 14 a aussi repris en grande pompe vendredi soir. Quel dommage, il y avait PJ à la télé. Ah non, même pas, c’est fini depuis dix ans.

Pendant ce temps-là, la France a encore survolé un Euro, celui de natation. Stasiulis, Lacourt, Rouault, Agnel, le relais titré sans Bernard : les nouvelles stars sont là. Dans l’euphorie, le président de la Fédération a voulu remercier Philippe Lucas pour le boulot effectué avec Amaury Leveaux.