Medias, Eurosport : Rod Laver urina

Décidément il est éternel, encore plus quand les autres sont blessés, pas bons ou déjà éliminés. On en saura vite plus.

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Elle s’appelle Clémentine Sarlat, elle pourrait contraindre pas mal de nos lecteurs à salir leur écran, et sinon elle anime le plateau d’Eurosport. Animer n’est pas un vain mot puisqu’avec elle autour d’une table il y a Jean-Paul Loth et Christophe Rochus, et qu’il faut trouver autre chose à dire sur le jeu de Federer que tous les bons conseils de Mouratoglou pour l’améliorer. Et tout ça sans dire « transfert du poids du corps », Bartoli a explosé le quota ; à croire que le poids du corps est son obsession.

Mais parler de Federer reste encore la meilleure option parce que ça évite de parler des demi-finales féminines. Clémentine s’y est collée et a confondu Radwanska et Cibulkova. Certains rédacteurs en chef du Vestiaire s’y laisseraient probablement prendre eux-mêmes, mais jamais avec une caméra qui tourne. Ainsi va la vie de Clémentine Sarlat, qui ne comprend son erreur que cinq minutes plus tard parce que Rochus n’a pas osé la contredire et a fait comme si de rien. Dans la compétence générale, il était temps de lancer une bien sympathique rubrique baptisée « l’edito de Jean-Paul ». Une charmante pastille à peine trop longue où il dit qu’il aime les joueurs qui se motivent pour gagner et qu’il n’aime pas les joueurs qui ne respectent pas les arbitres et les ramasseurs de balle et qui se plaignent. On n’y apprend rien du tout à part qu’Eurosport a fini par demander à ses consultants un petit effort pour justifier les rémunérations. En remerciement, il a eu son jingle et personne ne l’a coupé quand il a suggéré qu’entre un joueur et un entraîneur, c’est comme dans un couple, parfois on ne s’entend plus et on va voir ailleurs. Chamou comprend mieux pour sa femme.

Mais avant que Clémentine prenne les choses en mains, ce qui a pu intéresser Loth, il y a eu un match sur lequel il faut revenir. Car là encore, Loth est intervenu. Bien conscient que Mouratoglou avait placé déjà bien haut la barre du péremptoire, et conscient aussi que tout le monde allait dire que Federer était de retour dans les secondes à venir, il n’a pas hésité. Il a donc été le premier à dire officiellement que Rodger joue peut-être mieux qu’avant car il suit ses attaques à la volée. Rochus était baisé : il ne pouvait qu’acquiescer, tentant maladroitement de faire comprendre que Federer était favori face à Nadal. Saloperie d’escalade, saloperie d’ego.

En parlant d’ego, Roger est effectivement de retour. A son niveau d’avant sa blessure, c’est-à-dire qu’il ne perd plus contre des tocards. Avant d’affronter Nadal, c’est l’heure d’un premier bilan de son Open d’Australie : il a taulé Duckworth, Kavcic, Gabashvili, Tsonga. Et donc Murray qui ne pouvait tenir que trois sets, en réussissant quatre balles de break sur 17, en se chiant dessus quand il a servi pour le match dans les 3e, et en chiant sur ses deux balles de match dans le tie break qui a suivi. Ca rappelle effectivement le plus grand Federer.

Mais ce qui impressionne tout le monde, c’est qu’il court encore, qu’il sait encore attaquer avec son coup droit, il a même bien défendu pendant plus de deux sets. Donc tout ça n’est pas simplement un regain de forme pour un joueur qui a gagné un Grand Chelem sur quinze depuis quatre ans, et sur herbe, mais directement un progrès qui fait de lui le plus grand de tous les Roger, celui qui n’a aucune pitié pour un Tsonga nul, pour un Murray convalescent, et qui s’avance vers Nadal bardé de confiance, avec une nouvelle Wilson qui déchire grave, un bandeau rose qui va aussi bien aux petits garçons qu’aux filles, et en checkant Courier qui cire ses Nike sur le court après chaque victoire. Rod Laver l’aurait bien fait, mais il a eu besoin d’une vielle dame pour le ramasser après la balle de match.

Pendant ce temps-là, Nadal a mal partout et il pense qu’il va devoir hausser son niveau pour aller en finale. Même pas sûr.

Federer-Tsonga : Les francs Suisses

 Bon, Tsonga qui gagne le tournoi c’est plus possible. On va dire Federer et on verra dans deux jours.

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C’est encore un superbe duel que se sont livrés le Suisse qui parle français et le Français qui vit en Suisse. Du tennis champagne qui accouche toujours d’un futur vainqueur de Grand Chelem. L’an dernier en Australie Federer avait gagné le quart, le prélude à sa renaissance. Puis à Roland Garros Tsonga avait mis une branlée à Roger en quart, et il devenait favori face à Ferrer. Et au petit jeu de la revanche, Federer a de nouveau bombé l’ego pour torcher Tsonga, le prélude à sa renaissance mis cette fois c’est vrai. Tout a changé : cette fois c’est un 8e de finale. Et ce n’est pas Mauresmo qui le trouve fit, très en jambes et impressionnant parce qu’il n’a pas perdu un set avant son quart de finale, c’est Bartoli.

Mais revenons au match de la renaissance. Roger revient à un très haut niveau. En mettant des taules à tout le monde, y compris à un top 10 français blessé le tiers de la saison l’an dernier, il prouve qu’il est de retour. Être de retour ça veut dire qu’il est magnifique à voir jouer, qu’il sert comme un Dieu, qu’il défend super bien quand l’attaque de Tsonga passe au milieu de dix fautes directes. Être de retour ça pourrait vouloir dire qu’il va tenir l’intensité de Nadal et Djoko facilement, qu’il va défendre et jouer tous les points à fond pendant 4h, et pourquoi leur apprendre le tennis parce qu’il est meilleur que jamais. En plus son coach c’est Edberg maintenant, et tout le monde sait que les deux autres ne savent pas faire un passing.

Ou alors Edberg est pas vraiment coach, Tsonga est pas vraiment bon et Federer est simplement remis de sa blessure au dos, donc tout est normal. Mais il est toujours vieux, ce qui ne dispense pas de battre Murray en quart. Mais de nos jours personne ne peut aller en demie sans devenir le plus grand joueur de l’histoire ; ça vaudra une nouvelle photo avec Rod Laver, tout au plus.

Evidemment il y a une contrepartie à tout ça : Jo-Wilfried a été pas mal mais en retour de service c’était pas ça, et puis le jeu de jambes non plus, et puis la concentration ça aurait pu être mieux, et puis ses volées dans le bas du filet ça suffit pas pour surprendre Federer. Par contre la coupe à la Eboué c’était sympa, surtout pour balancer ses balles au-dessus du toit ou balancer sa raquette au changement de côté. Ça sent pas la victoire en Grand Chelem mais ça ne change pas l’essentiel : Tsonga reste le meilleur joueur français depuis Noah.

Pendant ce temps-là, Nadal a aussi mis trois sets à un Japonais qui avait éliminé Tsonga en 8e il y a deux ans. Mais il inquiète tout le monde.

L’Edito : Adebayor fait son Kaka

Grâce à quel sport Brax est-il devenu autre chose qu’une commune du canton de Laplume en Lot-et-Garonne ?

Jackson Richardson avait pourtant eu une bonne intuition en demandant à Chantal Jouanno pourquoi il y avait plus d’ambiance dans la salle des fêtes de Malmö un dimanche de finale de championnat du monde, qu’à Mangin-Beaulieu un soir de Coupe de la Ligue face à Celestat. Si sur ce coup-là la carte de presse lui a échappé d’une roucoulette, Andre Garcia a retrouvé la sienne, comme tous les deux ans quand Bilalian retrouve son numéro.

David Cozette l’a perdue en deux questions à la ministre, mais on peut le comprendre, il est toujours difficile de manquer Cholet-Gravelines pour aller se cailler en Suède. Pour ceux qui n’auraient rien à foutre du handball comme 96% de la population, il y avait aussi Angers-Rouen en finale de Coupe de France de hockey-sur-glace, André Garcia ne pouvait pas être partout, Sport+ a évidemment fait l’OPA. On va finir par aimer Eurosport et la moustache de Michaël von Grunigen.

Péchalat ligne

Pour un peu la victoire d’Amodio serait passée inaperçue mais heureusement Joubert s’est cassé la gueule. Il était comme d’habitude, moins ridicule qu’Andy Murray. On connaît deux mamans qui se demandent si leurs rejetons n’ont pas été finis à l’urine. Déjà 180 mots et toujours aucune trace de foot à part le traditionnel jeu de mot avec Kaka dans le titre. C’est parce que ce week-end les championnats européens et leurs sphincters faisaient relâche.

Pendant ce temps-là, on s’en doutait, Alain Bernard et Camille Lacourt sont deux Enfoirés. Jean-Baptiste Maunier n’a qu’à bien se tenir, et soulever de la fonte ou Sébastien Chabal.