Arsenal, Wenger : Le dernier vol d’Arsène Rupin

Peut-on sérieusement ne rien gagner pendant dix ans, se prendre des volées régulières par ses principaux concurrents et faire croire à tout le monde que l’on est un grand entraîneur? De moins en moins. Retrouvez toutes les autres gentillesses que l’on vous a contées ici. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.


Le profil Wikipedia d’Arsène Wenger est formel : « Considéré comme l’un des grands entraîneurs de son temps. » Arsène est persuadé qu’on trouve tout et n’importe quoi sur Internet, il a tout fait pour le prouver.

Bouffé par la modestie et un brin d’antipathie, son amour des livres siglées sterling le conduira à tous les sacrifices. Capable de dîner avec Charles Villeneuve, directeur des sports de TF1, rue François Ier un jour, puis de pointer le bout de son minois désintéressé à Angers pour les 90 ans d’un club dont il ignore probablement l’existence, le lendemain. Toujours avec Villeneuve, ancien président du PSG, bien sûr.

Mais il ne faut pas s’arrêter à de vulgaires détails matériels, car Arsène a su rester simple et accessible, se prêtant gentiment à toutes les interviews : « La presse locale ? Non, plus tard. » Plus tard signifie jamais, car Arsène est occupé, tellement à l’aise sous tous les domes sauf celui de l’Emirates apparemment.

Ian Wright or wrong

Mais Wenger, ce n’est pas qu’un bandit manchot programmé pour gagner à chaque coup, c’est aussi un manager à l’anglaise qui sait perdre. Une grosse liasse de papier de marque  pound et les pleins pouvoirs lui suffiront largement, surnommé au hasard sans doute « consultant de luxe« . Le luxe c’est pouvoir passer quinze ans à glaner tous les titres majeurs possibles : trois fois champion d’Angleterre, trois fois champion d’Angleterre et surtout trois fois champion d’Angleterre. Un homme, mais aussi un formateur de talent. Capable de monter avec juste un canif et 150 millions d’euros de remarquables équipes de jeunes pour gagner la Champion’s League. Ça prend du temps, alors pourquoi ne pas le prendre.

Un entraîneur peut aussi se juger sur sa capacité à inverser le cours des grands matches. Mais les finales sont-elles des grands matches ? Il se posera la question pendant 120 minutes face à Galatasaray en 2000, et pendant 75 minutes face à Barcelone six ans plus tard.  Un but en deux finales, l’aboutissement du jeu offensif prôné par le trader d’Highbury, qui n’hésite pas à mettre le paquet sur des stars mondiales.

Wreh ou faux

Pour 13 millions Andreï Archavine, Ballon d’or après l’Euro 2008 ou plutôt avant les demies, pour 3,5 millions Robin Van Persie qu’on vous a déjà présenté, et Park, l’homonyme d’un joueur de Manchester, c’est déjà pas si mal. Son chouchou reste Fabregas, ça coûte rien à former et ça peut t’emmener à Barcelone plusieurs fois par an faire du shopping. Ou à Madrid puisqu’il a déjà remplacé Shuster, Ramos, Queiroz, Capello, Del Bosque Pellegrini et Mourinho. Place à Ancelotti désormais, puisque Deschamps n’est pas dispo avant au moins 1 an et qu’il y a pas mal de pognon à la clé. La rançon du talent sans doute.

Peut-être aussi la consécration de l’obstination du gentleman cambrioleur à lancer ou relancer des joueurs perdus pour le haut niveau. Ljunberg, Adebayor, Gilberto Silva, Rosicky, Nasri,Van Persie et Chamakh lui disent merci. Mais de quoi ? Koscielny ne lui dit rien. Cette année, comme en 97, 98, 99, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010 et 2011, 2012 et 2013,  il y croit plus que jamais. Après tout, Ferguson n’a obtenu que 15 titres en vingt ans.

On dit aussi qu’il a perdu le truc pour dénicher les nouveaux talents. Mais si Vieira, Henry et Pires n’avaient jamais existé, il aurait perdu un autre truc un peu avant : son poste.

L’Edito : La symphonie Pastore aïe

Basket, judo et athlé, c’est pour bientôt. Profitons une dernière fois des sports mineurs.

Le sport a de passionnant qu’il détient des énigmes impossibles à élucider. A tout seigneur, tout branleur, L’Equipe en a offert une belle en Une vendredi dernier avec le « splendide isolement » de Leonardo. Que venait faire un tel adjectif dans le titre ? Est-ce la faute d’un SR malveillant, d’une attaque informatique de grande ampleur ou d’une incompétence rare  ? A moins que la rédaction ait voulu envoyer un message fort au nouveau maître du PSG, lui signifiant que ce qu’il faisait n’était pas cool, mais l’était quand même un peu. Autant égratigner Leo, mais pas trop des fois que ça marche ou qu’il ne veuille plus nous parler. C’est le fameux courage éditorial consacré en des temps immémoriaux par le grand Vestiaire, au moins au temps des derniers chevriers.

C’est d’ailleurs non loin du Garlaban que s’entraîne l’équipe qui a réussi à se faire remonter deux buts par une équipe qui n’en marque pas. Mystère. On ne saura jamais non plus qui est ce jeune Fabregas que le Barça ose faire signer au même prix que le grand Pastore. Difficile également de trouver du sens à un match de préparation à une Coupe du monde dont il ne sert à rien de tirer des enseignements puisqu’en face c’était la réserve des avants-derniers ou des co-vice champions d’Europe 2011, au choix. Marc Lièvremont a quand même été surpris que ses joueurs sachent faire des passes pendant vingt minutes, déjà ça de moins à leur apprendre. Que Skrela n’ait rien à foutre à ce niveau a visiblement moins surpris le staff.

Pendant ce temps-là, le tennis livre ses secrets les plus intimes. On peut être le prochain vainqueur français d’un Grand Chelem revenu à son meilleur niveau, écraser Mayer et Bellucci et se faire torcher par Almagro. C’est pas Tsonga, il a fait demi, c’est pas Federer il est pas complètement Français. D’accord, ce sont les mêmes qui ont parié il y a deux ans sur l’année Andy Schleck.

L’Edito : Onesta is such a lonely word

En attendant la Hopman Cup, Le Vestiaire est rassuré : le bilan de Lequipe.fr montre que Lyon est entré dans la cour des grands. On ne va pas se formaliser pour si peu, personne ne parle de sport en ce moment, pas même notre spécialiste NBA.

A quelques jours de prendre de bonnes résolutions, vaut-il mieux dire Noyeux Joël ou lire que Christophe Lemaître est champion de l’année ? Le choix du sprinter qui fera bientôt pleurer Bolt ne se discute pas. Il n’a que la vingtaine, il est blanc, il a battu le record de France en descendant sous les dix secondes et a gagné le championnat d’Europe dans un temps pas si éloigné du record de Martial M’Bandjock. Puisque la précision de notre spécialiste natation a été primée, ajoutons-là : excusez du peu. « Lemaître étalon » a même titré le quotidien de référence : on n’allait quand même pas demander à la star française de ne pas saboter le JT de France 2, d’avoir une grammaire parfaite, de devenir champion d’Europe, du monde et olympique de handball, d’enchaîner un 50e titre mondial en rallye ou de dominer les Japonais sur leurs tatamis.

Boxing dead

On n’allait pas demander non plus à Samir Nasri d’être décisif dans un gros match de Premier League. Arsenal a pourtant battu Chelsea, Nasri était pourtant titulaire. Mais alors, c’est Fabregas qui change tout ? Ou Walcott ? Ou Malouda ? Le Boxing Day c’est obligatoire ?

Pendant ce temps-là, Richard Gere reluque Jennifer Lopez dans Shall we dance. C’est aussi pour ça que Le Vestiaire est en sous-effectif. Demain, il y  a L’Etudiante. Ca sent le cul.