Tour de France : C’est sain Thomas

Le Vestiaire a vécu hier une journée un peu particulière et pas qu’à cause de la diarhée de ce Gallopin de Tony. C’était aussi le premier passage du Tour sur les terres d’adoption de son illustre père fondateur Closefield. L’homme qui a osé abandonner le journalisme et la banque pour devenir journaliste. Mais au moins aujourd’hui les « sur valserine » et « le pays de Geix » n’ont plus aucun secret. Hommage par notre consultant Thierry Bisounours passionné d’andouilles et autres viandes basses catégories.

Bonjour Thierry, on a vu que vous donniez facilement du Jurgen, du Cadel ou du Thomas. Ce sont vos potes ?

Ecoutez, j’ignore si vous avez déjà lu la Tribune républicaine (le Closer local NDLR), mais une fois j’ai vu le portrait de l’adjudant chef Rey, qui succédait au Major Bailly, c’était presque du Flaubert. Moi aussi je veux mon Pulitzer.

C’est pour ça que vous accolez toujours « sur la route du Tour » à vos fins de phrase. Vous êtes juste emphatique donc.

Je ne vous permets pas. Cet artifice de langage est plutôt un moyen de rappeler que nous ne sommes pas sur la route Jacques-Coeur dans le Berry.

Vous êtes sacrément cultivé. Qui était Jacques-Coeur ?

C’est beaucoup demandé, je ne lis pas non plus la Tribune républicaine tous les jours, même si l’autre fois il y avait une histoire un peu porno. Je me demande si c’est pas un peu osé, je vais saisir le CSA. Déjà qu’ils aiment pas quand TF1 sort de son rôle de boite à caca pour faire de la vraie info.

Vous faites de la politique maintenant dans vos interviews ?

Pas vraiment, ce serait sortir de mon rôle, jamais je ne m’avancerais à demander s’il faut encore croire aux conneries genre cyclisme à 2 vitesses, les Français et les autres, et Salanson qui attrape un rhume de cheville mortel chez Bernaudeau, qui était pas vraiment dans la voiture qui a fait gagner Voeckler.

Pardon ?

Ben regardez, je suis sûr qu’il y a des mauvaises langues qui ne vont pas croire la thèse officielle et qui vont relever que Di Gregorio a fini 39ème du Tour l’année dernière.

Et donc ?

Donc dopage ou pas dopage les Français sont des tanches, il a raison Hinault.

Etrange raisonnement. Si un Français peut se charger tranquillou, c’est que le suivi longitudinal ça sert vraiment à rien ou a rien du tout ?

Mauvaise vanne. Là j’ai une pensée pour Maxime et une pensée pour son papa.

Mais on s’en fout pas de ça ? C’est pas leur vie privée par hasard même s’il l’étale dans les medias ?

Affaire Lance Armstrong à suivre, tout simplement

Hein ?

Pardon, j’avais lu la ligne suivante de mon intervention.

Vous écrivez tout ce que vous dites à l’antenne ?

Bien-sûr, sinon comment j’aurais pu dire qu’avant sky, Wiggins était chez Saxo Bank ou HTC, alors qu’il était chez Garmin.

Dernière question, quand vous vilipendez violemment les spectateurs qui courent à côté des cyclistes, en disant que c’est ridicule alors que c’est juste dangereux, pourquoi a-t-on  l’impression que le crétin c’est vous ?

J’ai toujours entendu Patrick Chêne le faire. Je fais pareil c’est tout. Et je le redis, j’ai pas peur : Tiens si vous en voyez un faire pareil, choppez le, cassez lui la gueule. Finir sa vie en fauteuil ça devrait lui passer pendant quelques années l’envie de recommencer. Oh putain, toi !!!! (apercevant un gamin de 8 ans près de David Moncoutié devant le bus  Cofidis, il se rue sur lui et lui explose les côtes avec ses santiags avant de le finir avec le casque de Moncoutié).

Ca va pas Thierry ? Il courait pas lui !

Mais il allait demander un autographe à David.

Et alors ?

Ben ça vous paraît pas suspect ? Qui a envie d’un autographe de Moncoutié ? Ca devait être un coup de Baffie pour ses caméras cachées, hier il a blagué avec Raymond Barre. C’était rigolo hihihi. C’est comme ma blague sur Richie Porte, j’ai dit qu’il était revenu par la fenêtre et ça a pas fait rire Jaja.

Non, il était même consterné.

Et Thomas Voeckler qui humilie tout le monde avec une jambe dans le plâtre c’est pas consternant ?

Il est peut-être juste le meilleur ?

Peut-être ( à ce moment là Christian Quidet entre dans la pièce et lui file une taloche).

OM : Dassier trempé

Jean-Claude Dassier s’est peut-être fait dégager comme une merde mais parfois ça fait du bien. Il est si sympathique. Souvenez-vous, c’était il y a quelques mois voire quelques années.

Quand Alexandre Delpérier n’interviewe pas Raymond Domenech en exclu, il a parfois le temps de trouver des idées originales. Comme envoyer les caméras de Direct 8 déambuler dans le 400 m² de Jean-Claude Dassier sur les hauteurs provençales. Six ou sept modestes canapés, une cuisine américaine à peine plus grande que le stade Vélodrome, Jean-Claude c’est un peu vous et moi. D’ailleurs, il s’appelle Jean-Claude, comme ton parrain qui a toujours rêvé d’habiter un vingt-six pièces.

Mako ou maquereaux ?

Jean-Claude, c’est pas le football qui lui en a foutu plein les poches. Avant les droits télé, il y a eu la télé : « A l’époque, je gagnais bien ma vie« , se souvient, nostalgique, le saint-patron phocéen. Il ne se souvient pas en revanche de son dernier sourire. C’était en 1991, quand il visionne les essais de Marianne Mako avec  Thierry Roland  : « Celle-là elle a le talent où il faut. » Mathoux, Kupferminc, Houy, Tzara, Hardy, Jeanpierre, Jaillant, Praud, c’est bien lui, le patron des sports. Les pet shop boys 90 minutes avant le doublé de Kostadinov, c’est lui aussi. Tout n’est donc pas à jeter. Il se débarrassera quand même du Top buts. C’est au service des sports de TF1, devant les reportages de Vincent Hardy, qu’il prend l’habitude de relativiser. Un mort par overdose en pleine orgie, ce sont les risques du métier. Une interview ratée de Pascal Praud, c’est un pléonasme, il finira quand même par le virer de LCI. Car entre-temps, J-C est devenu le patron de la chaîne info d’à côté.

Brandao de morues

Passionné d’animaux, il n’a pas son pareil pour renifler un minou. Ferrari, Lapix, Theuriau, Moulet. La chance du débutant. Pulvar ? Simple pigiste. « T’es vachement bien, t’es super, mais Machine est plus jolie que toi. » L’égalité des chances. Et puis arrive Marseille, sa bonne mère, ses viols sur autoroute, ses chants injurieux. « Taïwo, j’arrive pas à lui en vouloir. » Jean-Claude c’est un peu notre grand-père. Sauf que les blagues racistes du dîner ne le font pas rire. Il ne rit jamais, même quand il prend une branlée aux municipales sur le bassin d’Arcachon. Mais au fond il s’en branle, sa villa a triplé de valeur même si son voisin c’est Julien Courbet.

Pendant ce temps-là, Pape Diouf pensait que le foot français est raciste. Qu’il rende sa Mégane décapotable.

Red Bull à bout d’habits

Harponner le Villeneuve australien ne suffira pas au nouveau Schumacher. Rasera-t-il son duvet avant l’hymne allemand ?

Jamais la F1 n’avait connu autant de suspense. Pas même en 2008, quand le titre s’était joué au dernier grand prix de la saison, ou même en 2007, quand il avait fallu attendre le dernier grand prix de la saison pour que le championnat livre son verdict. Mieux, encore, ils sont quatre, cette fois, à pouvoir succéder à Jenson Button et aucun d’eux ne s’appelle Jenson Button.

Il y a bien le coéquipier de Jenson Button, un autre Anglais au nom similaire, mais il lui faudrait plus d’un Japonais sur la ligne pour pouvoir faire le ménage. Ne comptez pas sur Le Vestiaire pour vous dire à l’avance qui des trois autres marquera pour l’éternité l’histoire automobile des Emirats arabes unis. Une certitude, quand même, Alonso devrait faire comme depuis le mois de mars : ronger les freins de sa Ferrari et attendre que Vettel et Webber se rentrent dedans.

Au plus Vliet

Tant de suspense nous ferait presque oublier qu’une fois encore le spectacle a été exceptionnel cette saison. On aurait aimé vous donner ce week-end notre Top 5 des plus beaux dépassements, mais le journalisme est un métier qui demande parfois de bosser le dimanche et le lecteur VHS de notre spécialiste F1 a rendu Lââm cet été.

On fera donc confiance demain aux commentaires acerbes de Jacques Laffite. Un mec qui a survécu à Brands Hatch et à Pierre van Vliet ne peut pas être foncièrement mauvais. Et puis, un peu de chauvinisme ne fait jamais de mal, surtout en cette année de triomphe du sport automobile français. Red Bull ne vaut évidemment qu’à Renault son titre constructeurs et Ferrari aura bientôt un pilote bien de chez nous. On ne sait jamais, Massa pourrait perdre un deuxième oeil.

Pendant ce temps-là, le Daron Rouge se demande s’il pourrait se pencher encore un peu plus en avant, après avoir déjà conduit toute la saison avec sa combi Mercedes en bas des jambes.

GP de Belgique : Spa beau de vieillir

« Robert, c’est pas un garçon facile. » Jacques Laffite, premier tour. La Pologne, c’est plus ce que c’était.

La pluie n’a pas pour seul avantage de mouiller les tee-shirts des grid girls plus vite encore que le caleçon de Bruno Senna. Elle transforme aussi les meilleurs commentateurs sportifs en présentateurs météo. Alors, quand de gros nuages gris ont survolé, hier, la campagne belge – « je peux vous le dire, il va pleuvoir » – l’expérience a parlé d’une autre voix que celle de Jacques Laffite.

Ses 34 ans fraîchement arrosés à la Stella dans une baraque à frites de Verviers ont d’abord permis à Mark Webber de tirer un beau profit de sa douzième pôle de la saison, en passant le premier virage sans se faire sortir du top 7. Rubens Barrichello, ému aux larmes, dans la semaine, pour la rétrospective de ses vingt-deux ans de carrière, a fini, lui, son 300e Grand prix dans le radiateur d’Alonso, pas plus malhabile que le Brésilien, d’ailleurs, quand il s’agit de rouler sur les vibreurs pendant une averse.

What the F-duct ?

L’expérience, c’est aussi Schumacher, qui ne se laisse pas doubler si facilement par son coéquipier à la sortie du Safety car, ou le nouveau Schumacher, qui prend soin de faire profiter Button de ses erreurs. Ca l’apprendra, après tout, à être désigné chaque année comme le pilote le plus sexy du paddock par la rédaction de F1 à la Une, dont l’autre concours s’est terminé sur une égalité parfaite : Jean-Louis Moncet et Jacques Laffite ont vanté quinze fois chacun les mérites du F-duct Renault pendant deux heures. Balle au centre.

Lewis Hamilton a mené sinon une course aussi fascinante que Nigel Mansell sans sa moustache. A-t-on vraiment besoin de sortir la voiture de sécurité dès qu’il pleut trois gouttes en Belgique ? Dans ces conditions, la seule vraie info du week-end, c’est que Bernie Ecclestone, 79 ans, a profité de la trêve estivale pour se trouver une nouvelle copine, 29 ans. On vous voit venir, mais qu’est-ce que c’est, cinquante ans, après tout, sinon l’âge qu’aurait eu Senna – le vrai – au mois de mars sans avoir viré large à Tamburello.

Pendant ce temps-là, le Daron rouge peut toujours croire au titre 2011. « Schumacher revient bien, il est déjà 17e. » Christophe Malbranque, premier tour.

L’Edito : Riis en rebondissements

La polémique Ferrari à Hockenheim aurait profondément ému les deux amis Contador et Schleck. Ils étudieraient la possibilité de recourir à une accolade Massa-Alonso.

ASO, le dopage,  John Gadret et le cyclisme français, Thierry Bisounours ou le Tour lui-même : au lendemain de l’arrivée sur les Champs, on ne sait toujours pas qui est le vrai vainqueur du Tour de France. En tout cas, pas Contador, le vainqueur n’a quasiment pas attaqué et remporté aucune étape, il n’est même plus sûr d’avoir connu son pic de forme cette année. Vivement l’année prochaine, le Top 30 du contre-la montre sera sa priorité. Schleck, lui, ne désespère pas, il pourra bien reprendre ces 39 secondes dans l’Alpe d’Huez l’an prochain.

Avant que l’ennui nugget

En parlant de nuggets, Usain Bolt ne sera pas champion d’Europe, à moins qu’il n’épouse Merlene Ottey. Les jeunes Français ont donc toutes leurs chances cette semaine à Barcelone, à tel point que France 3 prend tous les risques en remplaçant Plus belle la vie par Montel tous les soirs. Pourvu que Tamgho réussisse à sauter, que Lemaître fasse 10 »05, Lavillénie 5,80m et Doucouré 13 »40, ça pourrait suffire. Sinon, après Pékin, Londres n’échappera pas à Philippe Delerm.

En parlant d’intellectuel, Grégory Coupet serait descendu du car, l’OM n’encaisserait pas de but sans Mbia, Govou serait parti de Lyon. La reprise de la Ligue 1 approche et avec elle son lot de fausses rumeurs, mais on peut se tromper. On entend aussi dire que le PSG serait séduisant en matches amicaux, Le Vestiaire complètera dans les jours prochains ce que le Legia Varsovie a déjà dit à ce propos.

Pendant ce temps-là, le roi Richard est de retour à Gstaad, après seize mois sans compétition .

GP de Chine : Shanghaï chèque

Redbull

L’ancien Schumacher continue sa tournée d’adieux. Senna, Villeneuve et Damon Hill viendront-ils l’applaudir ?

D’accord, tous les Allemands n’ont pas la moustache de Nigel Mansell et Kubica préfère parfois le champagne à la vodka. Il n’y a pas que des kangourous en Australie et les petits brésiliens ont des chaussures, mais la virée chinoise des McLaren d’Angleterre a tout de même consolidé ce week-end quelques clichés nationaux : les Anglais aiment la pluie, le ciel de Shanghaï est aussi pollué que le sud de l’Islande et toute la Russie roule en Lada.

Toujours à l’aise en terrain moite, notre spécialiste pneumatique avait eu le nez creux, en tout cas, il y a deux semaines, en attribuant à Button la devise parisienne de Ribéry et Govou : plus ça mouille, mieux c’est. Surtout à c’t’âge-là. Comme ses confrères aux ballons ronds, le champion du monde en titre a réussi à faire son trou là où personne ne l’attendait. Combien de temps faudra-t-il à Hamilton pour recoudre l’arrière de sa combi ?

Schumi, cadeau

Les historiens de la F1 se souviennent aussi d’un temps où Schumacher chantait encore sous la pluie. Trente ans sont passés depuis et le Daron Rouge aime autant l’eau qu’Eddy Irvine un samedi soir à Dublin. Le Kaiser saucé s’est quand même offert un mano a mano d’une intensité incroyable, pendant deux tours, avec la flèche d’argent d’Hamilton. On se serait presque cru aux grandes heures d’Häkkinen, mais le Finlandais n’était cette fois ni blond, ni constipé.

L’envoyé spécial du Vestiaire aurait sûrement pu en raconter un peu plus s’il ne s’était pas endormi sur son canapé. Les commissaires ont beau avoir fait sortir la Safety Car pour rien, le débris cantonnais aura sûrement autant intéressé le grand public que Vettel et Webber. Heureusement qu’Alonso est là pour doubler son coéquipier dans les stands. Il n’y a, après tout, jamais eu de hiérarchie entre les pilotes chez Ferrari.

Pendant ce temps-là, le paddock a trois semaines pour rejoindre Barcelone par la route. Senna et Trulli vont devoir rouler jour et nuit.

GP de Malaisie : Red Bull vous donne Vettel

Redbull

Les conférences de presse de la seconde ère Schumacher se font désormais en Allemand. Et pourquoi pas en Australien ?

Il n’avait pas 4 ans quand Schumacher a pointé pour la première fois le bout de son menton de prognathe dans le grand cirque de la F1. Le destin et l’arrogance naïve du Daron Rouge les ont réunis cette saison sous le même chapiteau, mais le gamin est le seul, pour l’instant, à fouler la piste aux étoiles.Vettel est avec Kubica le pilote le plus régulier du plateau. Un seul des deux a une voiture compétente et il ne parle pas Polonais. Presque gêné d’avoir battu Webber en roulant pendant deux heures le coude hors du cockpit, le jeune Allemand aurait déjà pris 75 pions si les ingénieurs de Red Bull savaient dessiner autre chose que des canettes en alu.

Vettel avive

C’est un miracle, derrière, si Ferrari passe la campagne asiatique avec un tel bilan comptable. Ses deux pilotes sont en tête du classement sans rien avoir montré d’autre que leur flair en qualif’ et la supériorité évidente des Red Bull et des McLaren. S’il avait su, Ross Brawn aurait de son côté repris Barrichello pour porter les plateaux-repas de Schumacher. La comparaison aurait sans doute été moins cruelle. Volontairement réservé, jusqu’ici, sur les performances du quadra-dégénère, le gérontologue du Vestiaire doit bien se faire raison : ce n’est plus la moitié du pilote qu’il vénérait jadis. Combien de temps encore va-t-il supporter l’humiliation ?

L’argent Malaisie

La F1 a en tout cas retrouvé son visage habituel après le remue-mais nage de Melburne. Un podium figé dès le premier tour et des dépassements à la pelle sur les attardés : la saison va être longue jusqu’au sacre de Vettel. Il ne peut pas pleuvoir tous les week-ends. Quoique. Bernie a bien inventé les Grand Prix de jour en pleine nuit, il n’y a qu’un pas maintenant pour faire tomber la pluie sous le soleil. On arrose bien les terrains de foot. Et comme dirait Button : plus ça mouille, mieux c’est.     

Pendant ce temps-là, le rallye est tombé encore plus bas que la Formule 1. Et pourtant, il y avait de la marge.

GP d’Australie : Ecclestone et Charden

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La saison de Robert Kubica s’est terminée en Australie avant même que celle de Vettel commence. Lequel des deux sera champion du monde le premier ?

Retenu à Melburne pour des raisons professionnelles, notre spécialiste bolidage a bien failli ne jamais livrer son analyse du Grand Prix le plus passionnant de la saison. Des pluies torrentielles, John Travolta et une lutte acharnée pour le point de la dixième place : que pouvait attendre de plus le public australien, si ce n’est peut-être un pilote national compétent ? Aussi prompt à s’enflammer que le réservoir de Niki Lauda, Le Vestiaire était même prêt à faire pénitence, sur les genoux, jusqu’aux faubourgs de Sepang  : comment avait-il osé douter du bienfait des nouvelles règles ?

Le chemin de croix attendra pourtant un peu. Les rediffusions ne pardonnent rien : doubler sous drapeau bleu une Lotus qui a trois tours de retard  ne gonfle pas forcément les statistiques de dépassements. La remontée fantastique d’Alonso s’est ainsi curieusement achevée une fois passée en revue toutes les épaves qui rendent huit secondes au tour à sa Ferrari. La manoeuvre de Button sur Vettel, elle, était imparable : l’Allemand n’a pas bougé du bac à sable, les freins hors service, quand l’Anglais lui a pris les commandes de la course.

Melbourne supremacy

A part ça, le monde de la F1 aura sans doute eu le week-end dernier moins d’enseignements à tirer que Jenson dans son motorhome. Si personne ne peut savoir qui de Webber, de Barrichello ou de Trulli prendra le premier sa retraite anticipée, Kobayashi a tout de même confirmé qu’il était dans la droite lignée des grands pilotes japonais : jamais les oreilles de Buemi n’avaient eu si chaud, et pourtant, ses parents ont dû avoir la main lourde.

Une nouvelle fois trahi par sa mécanique, l’ancien nouveau Schumacher commence lui sa saison comme Frank Williams : avec handicap. Ca aurait pu profiter à l’ancien nouveau Tiger Woods de la F1, mais ce dernier ne sait plus quoi inventer, depuis que sa Pussycat l’a largué, pour ramener trois blondes dans sa Merco. Button pourrait quand même partager.

Pendant ce temps-là, le nouvel ancien Schumacher a virtuellement pris le leadership de la deuxième séance d’essais libres malaisienne. Le huitième titre lui tend les bras.

GP de Bahreïn : Lotus et bouses couillues

lotus

Parti élever des buffles malgaches en Mayenne, notre spécialiste F1 avait accepté de faire son retour cette saison pour les deux ou trois amateurs de sport auto qui savent lire et écrire. Malheureusement, la première course a été reportée.

Ça avait pourtant l’air, comme ça, d’une bonne excuse pour ne pas aller voter. Trois champions du monde et demi, un borgne brésilien, Schumacher, le nouveau Schumacher, Senna et le nouveau Senna : le casting était aussi bandant qu’un dimanche de David Coulthard au coin du feu. Après quinze années de réformes stériles, de luttes intestinales et de partouzes extrémistes, la FIA allait enfin avoir du spectacle. Pourquoi a-t-il phallus qu’elle vienne y mettre son grain de sel ?

Le plateau se suffisait largement à lui-même, Häkkinen et Damon Hill en moins, mais une nouvelle saison de F1 n’en est pas vraiment une sans une flopée d’innovations. Passe encore le barème de points. Au moins, tout le monde est content, on se croirait à l’Eurovision. Par quel miracle, par contre, l’absence de ravitaillements pouvait-elle favoriser les dépassements ? C’était depuis dix ans le seul moyen de bouleverser la hiérarchie des qualifs. Autant donc les supprimer : bourrées à plein, les bagnoles ont une belle marge de manoeuvre pour attaquer. Il fallait y penser.

Sakhir royal

Le monde de la F1, de Kuala Lumpur à Abu Dhabi, a donc vécu ce week-end le Grand Prix le plus chiant depuis la première retraite de Schumacher. On a d’ailleurs longtemps vu un Allemand en tête pour un doublé Ferrari à l’arrivée : l’histoire que reniait jadis Oswald Mosley n’est après tout qu’un éternel recommencement. Ca ne veut pas forcément dire que Jenson Button sera encore champion du monde.

Pour une fois, L’Equipe.fr pose en tout cas les vraies questions : comment lutter contre l’ennui ? Le débat est ouvert. Il y a bien le scrabble ou le sudoku, mais on l’a déjà dit, le taux d’alphabétisation des fans de F1 dépasse rarement celui des rédacteurs des magazines de tuning. La procession bahreïnienne a finalement soulevé plus de doutes qu’il y avait de spectateurs dans les travées de Sakhir : Bruno Senna a-t-il un lien de parenté avec Sacha Baron Cohen ? A quel âge peut-on devenir conseiller régional ? Lequel des deux Schumacher était dans le Bas-Rhin dimanche ?

Pendant ce temps là, trente pèlerins prêchaient dans le désert, aux tréfonds d’un pays sans autre culture automobile que les millions de réservoirs qu’il remplit à travers le monde. Et si Raikkonen avait eu raison d’aller faire des tonneaux au Mexique ?

Schumacher : « Un cou à jouer »

schumi

Notre spécialiste F1 est sorti du marasme dans lequel l’avait plongé l’éviction inattendue de Seb La Bourde pour aller (presque) interviewer le prognathe le plus rapide de l’histoire.

QUESTION : Michael, votre retour à la compétition a maintenant dépassé le stade de la rumeur…
MICHAEL SCHUMACHER : Vous savez, ça fait bien longtemps qu’il n’y a plus que le Prince Albert pour croire que j’aurais pu faire carrière dans le foot. Avec le réchauffement du trou de l’effet de serre, il n’y a plus de tsunamis, comment voulez-vous que j’aille jouer des matches de charité ? Et je ne sais même pas où il est votre stade.

Remontrez-vous un jour dans une F1 ?
Il y a des chances. Renault en expose toujours une au Salon de l’Auto.

Et votre contrat avec Mercedes ?
Qu’est-ce que dit Bild là-dessus ?

Que c’est signé…
(Ndlr : Il marque une pause, prend sa respiration.) L’enfoiré de concessionnaire. Il a fuité. Je voulais pas que mes voisins l’apprennent comme ça. La honte. Vous savez, les temps sont durs en Suisse. Avec la montée du prix du baril de lessive, j’ai dû laisser mes trois Ferrari au garage. Mais la Classe A, c’est pour Corinna.

Votre retour en F1 est-il motivé par des raisons financières ?
Bien sûr que non, la F1 c’est toute ma vie. J’aurais tué Senna et ma mère pour y arriver s’ils étaient encore là. Et puis ça me faisait chier les dimanches en famille. Vous avez jamais goûté les schnitzel de Ralf.

Pensez-vous avoir encore le niveau pour rivaliser avec la nouvelle génération ?
J’ai hâte de me frotter au nouveau Schumacher. Il a l’air d’avoir la peau douce. Et puis j’ai encore plus de cheveux que Massa et Barrichello réunis. L’effet Elsève, sans doute. (Ndlr : Deux jeunes femmes en tenues d’infirmières font leur entrée dans la pièce.) Excusez moi, ce sont mes physiothérapeutes. Pour mes problème de cou…

Ces douleurs cervicales peuvent-elles handicaper votre retour ?
Au lycée, c’était plutôt mon frère qui enchaînait les mauvais coups. Mais la roue arrière tourne, disait souvent Jeannot. (Ndlr : Une des physiothérapeutes du cou vient s’assoir sur les genoux osseux du Baron Rouge.) Doucement les filles, vous pourriez au moins attendre la fin de l’interview. J’ai pas la santé de Tiger.

Tiger ?
Il a plus besoin de physios depuis qu’il a arrêté le golf. Et elles ne traitent que les sportifs milliardaires, ça ne leur laissait pas beaucoup de choix.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

L’actu

Murray menace Federer

Del Potro-Murray: 7-6, 6-3

Federer en panne

Federer-Del Potro: 6-3, 6-4

Federer retraité

Federer-Nadal: 6-4,6-4

Révisionniste

Anderson: « Lyon ne va pas mourir »

Gourcuff indécis

« Pour l’instant, honnêtement, je ne sais pas encore. Ce n’est pas si facile. Je me sens bien, et je me suis épanoui cette saison. Le groupe est sain, avec de bons mecs, et vit très bien ensemble. »

Question réponse

mauresmo

perdu

Paname City

kezman

Et si Sport24.com croyait encore au Père Noël ?

AFP – Erratum

mosley

F1 – Ferrari: Mosley n’est pas indispensable à la Formule 1.

Nickel chrome

merco

Notre jeu-concours du week-end. Un voyage à Sochaux à gagner en répondant à cette question : A quel footballeur appartient cette discrète Mercedes ?

Indice : il ne joue pas en Allemagne.

A la ramasse

madrid

D’un gamin tchèque simulateur (vidéo) à l’évanouissement d’une anoréxique madrilène pendant un match de Nadal, les ramasseurs de balle se sont fait remarquer cette semaine. On préfère la version espagnole.

L’actu du mercredi 6 mai

Dernière minute: Chelsea favori

Selon nos informations exclusives, le Barça de Rijkaard sera titulaire ce soir à Stamford Bridge, avec un Lensois qui n’est ni Dacourt ni Coridon.

Club naturiste

Ca donnerait presque envie de courir.

Laurence Ferrari remplacée ?

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Rhys de Neath

bbc

Et si les Gallois s’entraînaient à passer des pénalités aux 22 plutôt que d’apprendre le surf ?

L’actu du mardi 21 avril

Le camé Leon

C’est une nouvelle polémique qui ne cesse d’enfler. Le président du Mans, le fameux Henri Legarda, aurait usurpé l’identité de Jean-Michel Aulas pour tenir une nouvelle fois des propos inacceptables sur l’arbitrage. Il aurait même franchi la ligne jaune en s’en prenant directement à la personne de Stéphane Bré. Le très compétent Conseil National de l’Ethique va-t-il encore frapper ?

Un peu Pato

corazon

Comme tous les jeunes de son âge, Alexandre Rodrigues da Silva, 19 ans, passe son temps libre sur Internet, où il a d’ailleurs rencontré sa petite amie, Stephany Brito, à qui le coeur de la photo ci-dessus est sûrement destiné. Celui qu’on appelle aussi Pato sur les forums brésiliens se serait fait piéger, via webcams interposées, par une blonde sulfureuse (GlossX Felina) lui demandant de dévoiler son anatomie. La sex tape commence à circuler sur le net. La pudeur nous empêche de la diffuser directement, mais nos lecteurs du soir peuvent la commander à cette adresse : equipe.vestiaire@yahoo.fr

Dernière minute

Cris et insultes racistes à Turin : Ségolène Royal demande pardon à Balotelli.

De qui Spock t-on ?

trekkie

Ca faisait longtemps que Le Vestiaire n’avait pas parlé d’elle, alors Claire Merry, l’ex de Thierry Henry, a fait hier soir une apparition remarquée à l’avant-première londonienne de Star Trek. Ca a au moins le mérite de plaire aux agents de sécurité.

Du kop à l’âne

kanu

Le propriétaire de Fulham et des magasins Harrods Mohamed Al-Fayed estime sur le site Internet du club que le football anglais est « dirigé par des ânes ». Le milliardaire les a également invité à venir manger « des testicules de cerfs » dans sa propriété écossaise.

Rien à voir avec l’appareil reproductif des cervidés, mais ça nous rappelle une bonne blague qui a circulé outre-Manche après que Cristiano Ronaldo a planté sa Ferrari toute neuve (souvenez-vous, c’était dans feu nos Bruits de Vestiaire) : Al-Fayed veut faire signer Ronaldo à Fulham…

… Pour apprendre à ses chauffeurs à se crasher en sécurité sous les tunnels.

Oh hisse, en…

encule

On achève bien les chevaux

cheval

Les 21 bourrins de l’équipe de polo du Venezuela ont tous été retrouvés morts, en Floride, où se dispute, dimanche, l’US Open de la spécialité. Les Caracas sont en cours d’analyse pour connaître l’origine de l’hécatombe, sans doute provoquée par une intoxication alimentaire ou une injection d’anabolisants. Ca n’a pourtant jamais tué Christophe Cheval.

La cour des miracles

lance1

On connaissait son pouvoir de guérison, Lance Armstrong sait aussi faire tomber la neige au printemps (photo Twitter). Arrivera-t-il un jour à changer en vin les échantillons positifs de Tyler Hamilton ?

Oh Romao, mon Romao

pagis

Pagis et Romao obsédés ?

GP de Chine : Vettel est la question

redbull

Le bénéfice du doute n’est plus permis : Bourdais n’a pas plus sa place en F1 que Piquette et Nakajima. Combien de fois Le Vestiaire devra-t-il l’écrire avant que leurs dirigeants ne s’en aperçoivent ?

Neuf heures viennent de sonner à sa montre à gousset et Jean Todt, la bouillotte tiède, émerge à peine. Belle comme une boîte de vitesse, Michelle ronfle encore à l’autre bout du lit, une bouteille de Lambrusco sous le drap. Circonspect, le Bonaparte auvergnat retire avec précaution la télécommande de son film transparent. On est dimanche, c’est l’heure de son feuilleton.

Voilà trois semaines que l’ancien con battant ne reconnaît plus les personnages. La F1 a quand même drôlement changé depuis son dernier pot de départ. Ce matin là, pourtant, tout semble enfin rentré dans l’ordre, comme au bon vieux temps où Ross Brawn n’était pas la moitié d’un opportuniste arrogant. Mercedes pointe même en tête, un Allemand dans les rétros. La hiérarchie est rétablie. Ce n’est pas trop tôt (8:05 GMT). La mousson japonaise se dissipe alors un peu et même Jacques Laffite peut mesurer l’ampleur du désastre : ce n’est que Vettel derrière le safety car.

Dennis le gros cesse

Une fois de plus, le week-end aura soulevé plus de questions que d’asiatiques dans la caravane de Button. L’Anglais, désormais candidat au titre, arrivera-t-il avant la fin de la saison à descendre cul sec ses bouteilles de champagne ? Où était donc Ron Dennis ? Quelle est la pluviométrie moyenne au mois d’avril en Chine ? Qui de Glock ou Vettel est le nouveau Schumacher ?

Encore une course comme celle-là et le pilote Red Bull sera en tout cas le plus jeune sportif de l’Histoire à rentrer dans notre nouvelle rubrique. Même en cherchant bien, il n’y a rien à redire sur sa victoire : c’est propre, régulier, efficace et sans friture, dirait Pierre Van Vliet. La même sur le sec et Le Vestiaire pourrait presque en faire un champion du monde en puissance s’il était là pour faire des prédictions.

Outrageusement dominé par le prépubère allemand, Seb la Bourde n’avait donc pas trop à rougir la saison dernière. Bien plus proche, cette fois, de son nouveau leader, il a en plus ramené trois fois la voiture au garage sans l’aide des commissaires. Et pourtant, « nous n’aurions pas dû courir dans de telles conditions », a regretté dimanche le meilleur Français du plateau. « J’aurais pu sortir 15 ou 20 fois. » Il s’est contenté de trois tête-à-queue. C’est ça, le nouveau Bourdais.

Pendant ce temps-là, c’est rare, mais il y a encore des journalistes qui écrivent ce qu’il pensent.

GP de Malaisie : Orage et désespoir

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Toute l’Europe s’est donc levée à 11 heures pour rien : Button n’a jamais été pilote de offshore. La course amputée, comme Zanardi, Le Vestiaire n’écrira qu’une moitié d’article.

D’aussi loin que les archivistes du Vestiaire se souviennent, ce n’est pas la première fois qu’une course est arrêtée avant son terme pour quelques gouttes de pluie. Une averse monégasque avait même coûté à Alain Prost le titre mondial 1984 (ndlr: sa victoire ce jour-là ne lui avait rapporté que 4,5 points au lieu de 9), abandonné pour un demi-point au côté gauche de Niki Lauda.

Ce n’est pas non plus la première fois que la FIA  doit essuyer les plâtres de ses décisions commerciales : la course aurait sûrement pu repartir si son départ n’avait pas été différé cette année pour permettre aux téléspectateurs européens de se lever un peu plus tard le dimanche. Pourquoi donc aller se fourvoyer de nuit dans le Tiers-Monde si la F1 n’intéresse que BBC One, la ZDF et Jacques Laffite ?

Menteur, menteur

Vainqueur de sa troisième moitié de Grand Prix consécutive, Jenson Button lui-même n’aura pas plus d’enseignements à tirer que d’anciens mannequins dans son motorhome. Les écuries aux extracteurs litigieux (Brawn GP, Toyota et Williams) sont encore au-dessus de Massa, mais on n’est, après tout, plus à un déclassement près. Lewis ‘I’m not a liar’ Hamilton a pleuré le sien toute la semaine dans la presse britanique : il a menti à l’insu de son plein gré, sous la torture, mais on ne l’y reprendra plus.

Septième, le champion du monde est sorti du chaos malaisien pour récupérer deux points, qui n’en font qu’un, et revenir à hauteur de ses adversaires directs en qualif, Buemi et Bourdais. La voix chevrotante sous le déluge – « It is undrivable, it is undrivable » – le Manceau garde malgré tout son avance, au classement, sur les deux Ferrari et la BMW de Kubica. Mais la saison de Vettel est encore longue : celui qui peut donner aujourd’hui le nom du champion 2009 est aussi visionnaire que les lecteurs de L’Equipe.fr.

Pendant ce temps-là, Sébastien Loeb est toujours en course pour le Grand Chelem que Le Vestiaire lui a promis.

GP d’Australie : L’étrange histoire du benjamin Button

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Depuis le temps qu’elle essayait, la FIA a enfin réussi à mettre à mal la domination des frères Schumacher. Les grid girls ne sont pourtant pas dupes : il n’y a bien que de sponsors sur sa combinaison que Jenson Button est encore vierge.

De notre envoyé spécial au Walkabout

Les insomniaques manceaux se rappellent sûrement que l’année dernière à pareille époque la crise n’était encore qu’un mauvais film de Coline Serreau, que Karen Minier s’ennuyait ferme un week-end sur deux et que l’astigmate le plus rapide du grand ouest avait flirté jusqu’à deux tours de la fin avec la quatrième marche du podium. Bien calé à l’arrière du peloton, Seb la Bourde a cette fois évité une  nouvelle désillusion à son public. Il a terminé dans l’aileron de son leader, à six secondes, seulement, de la voiture de sécurité.

Soleil couchant dans les carreaux, nouvelles données aérodynamiques, changement d’heure : Bourdais pourra trouver toutes les excuses du monde, il a surtout été dominé tout le week-end par un coéquipier sans expérience ni grand talent. Son mano a mano épique avec Heidfeld pour la quinzième place et un point généreusement récupéré sur tapis vert ne suffiront pas à cacher sa misère australienne. Et s’il était aussi nul que Le Vestiaire le pensait ?

Oh, la Brawn blague

On en oublierait presque qu’il y a eu ce matin un semblant de course à l’avant. Jenson Button s’est offert le plus beau doublé pole-victoire de sa carrière et Barrichello a bien eu raison de ne pas arrêter la sienne. Comme Takuma Sato et les ouvriers de General Motors, les deux pilotes étaient encore au chômage il y a un mois. Les fonds de tiroir de Ross Brawn et trois journées d’essai en ont fait la nouvelle force majeure de la F1.

Comment donc un tel miracle technologique a pu être possible ? C’est difficile à reconnaître, mais il y a des questions auxquelles même Le Vestiaire ne peut pas répondre. Mais il y a les autres, et quelques certitudes. Si la domination des BGP se confirme, le nouveau règlement aura atteint l’idéal communiste : remplacer la dictature bourgeoise par celle du prolétariat.

A fond le KERS

Parti d’encore plus loin que Bourdais, Lewis Hamilton a de son côté parfaitement entamé la quête de ses huit titres mondiaux. Il compte déjà six points d’avance sur Massa, Raikkonen, Kubica et Sutil et a pris après seulement trois tours un ascendant psychologique certain sur son coéquipier prodige.

La piste n’a en revanche pas été suffisement dégagée pour permettre à Ferrari de marquer un point cette saison. Comme Le Vestiaire l’avait prévu, Nakajima et Piquette ont pourtant fait de leur mieux, mais Vettel les a rejoint un peu tard. Et quand bien même Kubica a tout tenté en fin de course pour aller chercher la médaille d’argent, les pneus slicks et la première sortie du KERS n’ont pas vraiment accouché de l’orgie de dépassements espérée. Il n’y a bien qu’au fond du motorhome de Brawn GP qu’on sait changer de positions.

Pendant ce temps-là, Trulli a bu tout le champagne d’Hamilton.

Le Nevers de la médaille

Felipe Massa est le nouveau champion du monde 2008 virtuel à titre posthume prévisionnel. A part ça et la moitié du règlement, rien ne change en F1.

C’est sans doute, avec le ping-pong et le beach-volley, un des seuls sports dont les règles changent plus souvent que les interfaces de Facebook (devenez fan du Vestiaire ici). Le titre F1 ne se jouera plus aux points, mais au nombre de victoires : la FIA en a décidé ainsi, en concertation avec elle-même et les banquiers d’Ecclestone, et Dieu seul sait ce qu’elle peut encore inventer d’ici deux semaines.

Il faudrait peut-être lui dire que Schumacher a arrêté la compétition, que les deux derniers championnats se sont joués sur le dernier Grand Prix et que Piquette et Nakajima ne sont jamais à court d’idées pour dynamiter une course. A part un peu plus de confusion chez les lecteurs du blog de Jean-Louis Moncet, la nouvelle réglementation ne devrait pas apporter pas grand-chose. Mais à quelques médailles près, Bernie a eu ce qu’il voulait, et c’est bien là l’essentiel.

KERS que c’est ?

Et pendant que tout Nevers salue la réforme en silence, la vitrine du sport automobile exposera cette saison des monoplaces bâclées, dénuées d’esthétisme et d’identité (vidéo). Au chasse-neige frontal s’ajoutera un système que personne ne veut et ne maîtrise. Comme Sylvain Mirouf, le KERS aura pour seul intérêt de redistribuer les cartes : McLaren brouille parfaitement les siennes jusqu’ici et la femme de Ross Brawn ne lui en veut déjà plus d’avoir hypothéqué leur chalet suisse.

De là à penser que l’Orni de Brackley peut gagner les trois premières courses de la saison, il y a un pas que Barrichello franchit chaque hiver avec plus en plus de rhumatismes. Jean Todt, Ron Dennis, Coulthard et Fisichella enfin partis, le Brésilien est le dernier témoin au cul (à) l’air d’une F1 compétitive, sans règles artificielles ni restrictions budgétaires.

Et si Mosley, pour réduire les coûts, commençait par s’attaquer au premier poste de dépenses de la FIA : les honoraires des putes de Chelsea ?

Bilan : A billets pour l’hiver

Puisque les lecteurs d’Aujourd’hui Sport attendent toujours le compte-rendu du GP du Brésil, faisons les patienter avec notre bilan saisonnier. Et si, malgré Burt, Hamilton n’avait pas tout faux, coco ?

Ferrari. Stefano Domenicali et Mario Almondo auraient fini chez Fiat si la Scuderia n’avait pas au moins ramené le titre constructeur. La voiture italienne était largement au-dessus de la concurrence, mais les options tactiques des deux hommes ont coûté le championnat à leurs pilotes. Massa a sûrement vu s’envoler dans le dernier virage d’Interlagos la chance de sa carrière ; celle de Räikkönen dépend maintenant de la fréquence de ses sorties en boîte les week-ends de Grand Prix.

McLaren. L’écurie anglaise a marqué 151 points de plus qu’en 2007, sans même aller voir dans le garage voisin, celui des Force India. Bien que nous ne l’ayons jamais ménagé, il faut reconnaître à Hamilton une certaine régularité au haut niveau. Aussi perméable à la pression que les digues vietnamiennes, il a manqué au Brésil l’occasion de faire taire les supporters espagnols. Mais c’est quand même plus dur sans coéquipier.

BMW. Un printemps qui chante et le pilotage exceptionnel de Kubica laissaient augurer le meilleur aux amateurs de tunning. Les congés estivaux de ses mécaniciens et la barbe de Nique Heidfeld ont empêché le Polonais de se mêler à la course au titre. Il le fera en 2009 si les actionnaires allemands dégèlent enfin leur budget développement.

Renault. Si la saison avait débuté en Hongrie, Alonso serait triple champion du monde. Mais avec (Giuseppe) Dessi, on mettrait Piquette en Bouteille, sans faire offense à notre ancien stagiaire. Renault a fait l’erreur de le garder. La comparaison avec l’Espagnol est pourtant cruelle pour la famille Grosjean.

Toyota. Trulli est certainement le meilleur sur un tour. Dommage pour lui, les courses en ont plus de cinquante en général. Le dernier de la saison était de trop, aussi, pour Timo Glauque. Et dire que certains osent penser qu’il a volontairement ouvert la porte à Hamilton.

Toro Rosso. Vettel n’a fait qu’une erreur cette saison : signer chez Red Boules, l’écurie mère, moins performante. Personne, ou presque, n’aurait jamais pu miser sur un pareil rétablissement des Minardi. Ca n’aura curieusement profité qu’au nouveau Schumacher.

Red Bull. Pouvaient-ils espérer mieux avec Webber, Coulthard et un moteur Renault ? Red Bull n’a quand même pas tout perdu cette année : la boisson est arrivée sur le marché français.

Williams. Kiki Rosberg est encore plus irrégulier que les contractions de Karen Minier. Nakajima, lui, est dans la droite lignée des grands pilotes japonais.

Honda. A ce prix là, ils feraient mieux de se concentrer sur la moto. Button a oublié que James Hunt (photo) ne faisait pas que boire et baiser.

Force India. Il fallait bien faire le nombre, Ecclestone a des filles à nourrir. Sutil aurait mieux fait de se pendre après Monaco.