France-Brésil : Lose juillet 98

Désormais vous savez qui il est. Mais qui se souvient vraiment de sa finale ?

Les rares reportages télé qui lui sont encore consacrés sont toujours l’occasion de l’entendre répéter : « Ah, si j’avais marqué. » La rumeur veut aujourd’hui que tous les 12 juillet, aucune piscine ne se vende dans les environs de Trégunc. Pourtant, il essaie. Il a toujours essayé. Dès la première relance de Leboeuf, il a essayé le seul retourné de sa carrière. C’était prometteur, c’était aussi au-dessus. Stéphane Guivarc’h n’était pas du genre athlétique. Il était plutôt du genre ancien Guingampais transféré à Auxerre, content d’avoir Diomède. Meilleur buteur de Division 1 plusieurs fois quand même. D’accord, mais le mec que l’osthéo torture dans Les Yeux dans les Bleus parce que c’est Dugarry qui marque contre l’Afrique du Sud, c’est lui.

Carnot de sauvetage

La suite, c’est ce doublé « qui aurait changé une carrière » dit encore le reportage. Certainement une référence à ce bon service de celui qui allait devenir Zidane : Guivarc’h parvint à frapper in extremis, juste avant de se vautrer la gueule dans le gazon, et à Taffarel de ne pas salir ses coudières. Il ne les salira pas vraiment plus quand Baiano et Sampaio laisseront filer le ballon, et Guivarc’h avec, à la 42e minute. Pas de regret : le geste du buteur, c’était bien de frapper au milieu pas très fort quand on songe à ce début de deuxième mi-temps où Cafu lui remet un ballon en pleine surface pour la volée. Le 3e étage du Stade de France en frémit encore.

Trois minutes plus tard, Dugarry entrait en jeu. Un mois plus tard, Guivarch signait à Newcastle, quatre de plus et les Rangers l’accueillaient.

Coupe Davis : Virer sa Kulti

A l’occasion de la disparition prochaine de la Coupe Davis par une Coupe du monde de tennis en deux simples un double et deux sets gagnants avec 20 millions à la clé, revivez l’un des plus grands moments de l’histoire de la compétition. Ce jour où Arnaud Boetsch a gagné un match.


Arnaud Boetsch a 27 ans lorsque, ce 1er décembre 1996, il entre sur le court de Malmo. Il n’avait rien demandé.

17 heures. Jusqu’ici, son nom évoque vaguement le camarade de régiment de Chesterfield dans les Tuniques bleues, ou le finaliste de Lyon, double vainqueur à Toulouse, mais pas davantage. Personne n’imagine qu’il pourrait aussi être le partenaire de Robert Redford dans le rôle de Boetsch Cassidy : Paul Newman n’était pas puceau. Agassi non plus lorqu’il accepta d’echanger quelques balles avec Nono au troisième tour de Roland-Garros en 1990. Des balles peut-être trop grosses, une raquette peut-être trop lourde, peut-être pas la même catégorie d’âge : 20 ans tous les deux.

Starsky et Boetsch

Mais en ce jour de 1996, la chance semble avoir tourné, à défaut du talent. Après la volée classique prise face à Enqvist, Arnaud devait offrir sa dernière heure de jeu à Edberg et un saladier bien assaisonné en prime. Même quasi grabataire, Stefan le volleyeur n’aurait pas renié un dernier titre, il l’avait bien fait comprendre à Pioline le vendredi précédent, mais Cedric avait vu son psy juste avant le match. Avec l’âge, on devient pudique, et humilier Nono ne lui dit rien de bon. Edberg a toujours agi ainsi avec les nuls. En 1989, il avait donné Roland-Garros à Chang, cette fois c’est la Coupe Davis qu’il offre. Jamais avare.

Fabrice cent euros

Se présente donc Kulti. Niklas, on le connait à peu près autant que son adversaire imberbe. C’est l’homme qui permit à Leconte en 1992 de faire croire qu’il n’était pas fini, avant qu’Henri ne découvre l’effet Korda. Le drogué, pas le photographe. Le Che devint une icone, pas Riton. La France va donc remporter cette Coupe Davis, c’est certain.  Mais c’est encore surestimer Arnaud Boetsch que de l’affirmer. A l’époque, il est considéré comme le second de Pioline. Loin derrière, certes, mais loin devant les autres. Et la concurrence est forte : de Raoux à Delaître, de Fleurian à Golmard.

Il y a surtout un jeune qui n’est déjà pas très bon et que chacun aimerait déjà voir à la retraite : Fabrice Santoro. Son rêve, s’en mettre plein les poches avec son éternel niveau de junior surclassé. Il le fera. Boetsch gagne le premier tie-break puis perd les deux sets suivants, même les trois. Mais le tennis aime respecter la hiérarchie et Kulti aussi. Le Suédois, dans un grand jour, loupe toutes ses balles de match. Davydenko n’y est pour rien.

Cinquième set, 7-8, 0-40, service Boetsch. Les transistors s’éteignent. Quand ils se rallument vingt minutes plus tard, Boetsch est consultant sur France télévisions.

Mondial féminin : Tétines au Congo

Il est devenu presque inutile de parler du handball tant ce sport est devenu ultramédiatisé avec le Hand Star Game. Désormais tout le monde connaît l’actualité brulante de la balle pégueuse. Le spécialiste handball sera fouetté pour avoir dénigré cette formidable manifestation sportive. Preuve de cette réussite :  pas un Français n’ignore que le mondial féminin a commencé ! Et que le PSG n’est plus en tête du championnat ! Non ?

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Par notre spécialiste handball Leo Tseu

Et oui, les Françaises jouent un mondial. Mais c’est du hand. Et c’est du sport féminin. Aucun risque d’en entendre parler. Pourtant, les filles d’Alain Portes commencent bien leur compétition avec leurs victoires contre Les Pays-Bas (23-19), la République dominicaine (27-10) et la République démocratique du Congo (31-17). C’est fou comme les pays dont le nom commence par « république » ou « démocratique » sentent bon l’héritage totalitaire. Le problème, c’est justement qu’elles ont de bons résultats. Normalement elles commencent par se rater, elles se foirent, jouent mal, passent les tours sur un malentendu grâce à des règles de reports de points incompréhensibles, puis échouent en phase finale. Les spécialistes sont donc en plein doute : leur réussite est elle synonyme d’un échec proche cuisant ? Ou, pire, de possibilité de titre ? Les plus septiques pensent simplement qu’elles n’ont pour l’instant qu’affronté des équipes en carton. Et que le seul intérêt handballistique des 3 nations rencontrées à ce jour se nomme Maura Visser (photo).

Flash info : Dans le nord de la France, on ne ferait donc pas que boire, ou se déguiser pour boire, ou se cacher dans des mines de charbon pour boire. Non, on jouerait également au handball. Si le spécialiste handball avait prévu que Dunkerque prendrait des roustes en ligue des champions, il n’avait pas du tout envisagé que les nordistes prennent la tête du championnat après avoir mis une fessée à Paris. Et ne comptez pas sur lui pour se réjouir de cette défaite ! Il n’est pas du tout du genre à accuser le PSG d’avoir été créé de toute pièce à grand coup de pétro-dollars. Ne pensez pas non plus qu’il radote contre un club passé de la quasi relégation en 2011-2012 à la tête du championnat en 2012-2013 en changeant la moitié de son effectif. Non, il se réjouit simplement de la victoire d’une équipe méritante. Il est même prêt à aller se baigner dans la mer du nord si USDK remporte le championnat. Vive le carnaval !

A part ça, 55- 54. La sélection « française » l’emporte donc de justesse face à l’équipe « étrangers ». Sans doute une grande partie de plaisir pour les gardiens. 55-54, soit presque 2 buts par minute. Mais on peut aussi supposer que les défenses étaient magnifiquement en place. Didier Dinart est rassuré pour l’Euro 2014. Certes, le but n’était pas sportif. On était là pour le spectacle, le beau jeu l’amusement. Un match en 3×20 accompagné d’animations, ça laisse la place à tout le monde pour participer. Tout le monde, sauf les femmes visiblement. L’égalité des sexes ? Faut pas déconner. Puis les filles, c’est nul en sport. À moins qu’elles aient aussi un mondial à jouer et donc autre chose à foutre ?

Pendant ce temps, l’équipe de France féminine a aussi battu un pays qui accumule deux médailles majeurs dont un titre en six ans d’existence, avant de rosser les Sud-Coréennes, assez sexy pour s’assurer deux minutes dans Stade 2?

Ligue 1, 13e journée : Le loup, le renard et le Tallec

Une fois n’est pas coutume, notre spécialiste Ligue 1 a commencé à écrire pendant que Monaco freinait Evian. C’est con, non ?

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Nice est-il plus mauvais qu’Anderlecht ?

Tout va dépendre de Laurent Blanc. S’il répète avant le match qu’il faut être vigilant, que le plus dur c’est de maintenir ses joueurs en éveil et qu’en même temps il leur présente Justo Fontaine en le faisant aimablement passer pour un gâteux qui a inscrit 13 buts en un seul Mondial sans pouvoir se payer la roue d’une des bagnoles d’Ibra, alors oui c’est bien possible que Nice soit encore plus fort qu’Anderlecht. Alors, qu’a dit Blanc avant d’accueillir Nice ? « C’est jouissif d’être à la tête d’un tel club, avec de tels joueurs qui mettent en valeur notre travail. » Puel est dans la merde.

Bordeaux sera-t-il champion de France ?

Une victoire contre Montpellier réduit à dix au bout de vingt minutes, suivie d’un exploit retentissant à Nice qui joue une mi-temps avec son 5e gardien : Bordeaux a compris que pour sortir de sa mauvaise passe il fallait soigner ses premières mi-temps. Cela suppose de réels efforts de concentration et un travail minutieux du staff : titulariser Bréchet seulement en Coupe d’Europe, lui administrer Bellion en fin de match et ne surtout pas craquer le surlendemain quand il faut leur préférer Saivet, Rolan et Diabaté. Comme tout le monde y met du sien ces derniers temps, ça marche plutôt pas mal : plus personne ne remarque que Gillot est encore entraîneur. Il n’a pas encore besoin de rappeler qui est le vainqueur de la Coupe de France 2013.

Qui sont les trois millionnaires de Valenciennes ?

Si un certain nombre de présidents de clubs de Ligue 1 hésitent à aller jusqu’à faire grève, c’est sans doute à cause de la réponse à cette question qui se pose depuis qu’on sait d’où viennent les 114 fortunes de France. Trois joueurs de Valenciennes sont donc payés au moins 85 000 euros par mois sans que l’on sache où est vraiment le scandale : qu’ils soient payés autant, que Valenciennes puisse payer autant, que Valenciennes continue de payer trois joueurs ou que d’autres clubs arrivent à monter de telles arnaques. Pour deviner, il faut procéder par élimination. Et quand on procède par élimination, on tombe toujours sur Le Tallec. Le Mondial 98 a permis bien des excès dans les centres de formation et cette fois De Camaret n’y est pour rien. Qu’il ait eu sur le dos un maillot de Liverpool, du Havre, de Saint-Etienne, de Sochaux, du Mans et d’Auxerre, tout le monde a fini par pardonner au Tallec ses périodes d’inefficacité. C’était normal. Quel attaquant n’en a pas connues, et quel attaquant n’a pas conduit ses clubs à ne jamais jouer la Coupe d’Europe, et qui n’a pas connu deux descentes en Ligue 2 ? 46 buts en 264 matchs de Ligue 1 et Ligue 2, ça fait environ 0,78 but par mois ; sur la base du million actuel, son but est donc coté en moyenne à 108 974 euros. Du coup, on s’en fout de savoir qui sont les deux autres millionnaires.

Et ce grand derby sur Canal ?

Cinq victoires lyonnaises de suite, 13 matchs à Geoffroy-Guichard sans victoire stéphanoise : si Saint-Etienne veut coller une branlée à Lyon, ce sera le soir. Le seul problème c’est que c’est trop facile, à part pour Rijeka. Mais qu’est-ce qui est facile pour Rijeka ? Canal s’est emparé de l’affiche en oubliant une petite chose : Lyon n’est plus une grosse équipe et Saint-Etienne n’en est pas encore une. Alors que faire ? Un 3 minutes en avant match sur le retour de Gourcuff ? Demander à Menes de parler de Corgnet ? Mettre Ruffier au micro de Paganelli pour savoir lequel est le plus intelligent ? Demander son avis à Bravo ?

On ne reparle pas de Monaco ?

Ben non, Falcao a marqué.

Donc rien sur Abidal ?

Patience, les barrages contre l’Ukraine sont dans quelques jours. Allez, juste un extrait du live lequipe d’hier : « 65e. Enorme frayeur pour Monaco ! Sougou, qui a récupéré le ballon en taclant entre Abidal et Ricardo Carvalho, se présente seul dans la surface de l’ASM. »

Et Emmanuel Rivière, il ne marque plus ?

Ben non.

France-Finlande : Le casse-tête finnois

Autant éviter les surprises : la Finlande c’est pas beaucoup plus fort que l’Australie. Alors à quoi ça sert ?

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La question de vendredi dernier était : la France sait-elle mettre une taule à une équipe d’Océanie quasiment qualifiée d’office ? La réponse a fait son petit effet surprise : c’est oui si ses offensifs se bougent le cul. Dans l’euphorie sont nées plein d’interrogations toutes plus pertinentes les unes que les autres : l’Australie a-t-elle sa place au Mondial, Benzema a-t-il un coeur, Giroud se fait-il sucer par toutes les hotesses du stade, Valbuena ou Nasri, Evra ou Clichy, Debuchy ou Sagna, Varane ou Koscielny.

Et pourquoi pas Deschamps ou Domenech ? Celle-là aurait pourtant eu du sens. A un mois de France-Bulgarie, savoir ce que l’équipe de France peut réussir dans un match sans enjeu face à une équipe nulle et pas concernée ne sert à personne, sauf à Giroud bien sûr. Il reste donc une seule question : l’équipe de France peut-elle réussir un match à enjeux contre une bonne équipe qui veut aller au Brésil ? Ca sonne déjà mieux, mais ça ne ressemble pas pour autant à la Finlande.

Se faire pipi ou caca dessus, telle est la question les soirs de France-Bulgarie. Une équipe barragiste, quand c’est pas pourri comme l’Irlande de 2009, c’est une quinzaine de joueurs potables et un grand joueur qui ne l’est pas assez souvent avec son pays. Ca ressemble au Portugal, à la Croatie, même pas à la Turquie ni à la Grèce, mais certainement pas à la Finlande.

Alors à quoi sert France-Finlande ? A s’entraîner 90 minutes à un mois du match, à rendre correct le bilan de Deschamps en matchs officiels pour lui permettre de rester quand même et bien sûr à Giroud. La voilà, la belle histoire. Un type venu de nulle part, arrivé nulle part, qui se dit soulagé pour Benzema que sa mauvaise série s’arrête à 1222 minutes et qui aime leur relation. On comprend que Deschamps ne veuille plus les aligner ensemble.

Pendant ce temps-là, il faut se méfier de Pukki, c’est un peu le Cristiano finlandais, mais remplaçant au Celtic.

France-Islande : Les Blanc becs

Les élèves dépasseront-ils le maître ?

Les matches de préparation ne servent en général à rien, à part ne pas voir Bruel se promener au hasard sur une scène cannoise devant pas mal de gens juste pour faire croire qu’il est acteur et pas rentier. Cette fois, le match a servi. Gourcuff a pu courir, Mexès a essayé, Evra a évité. Mais là n’est pas le plus important. Le Vestiaire avait, il y a longtemps déjà, annoncé que la France gagnerait l’Euro sans défense, et la branlée potentielle prise en Allemagne l’a confirmé. Blanc a donc tranché : Islande ou pas Islande, il fallait assumer sa nature. En l’occurrence, une belle bande de boulards à crampons.

Il n’avait qu’un match pour faire le tri, et pas une saison comme à Bordeaux avec Bellion. Alors le requin les a tous alignés. La fameuse génération 87, celle qui n’a rien gagné à part quelques championnats nationaux et les places de bus de Gallas, Thuram et Henry en 2008. Et là, miracle : ils se détestaient en 2004, ils se détestent en 2012. Pas tous : Menez fait quelques passes à Nasri, Menez fait des transversales en touche vers Ben Arfa et ils font tous des passes à Benzema, faut quand même pas être trop con. Ben Arfa l’aurait-il été ? En tout cas au lieu de mettre le ballon en touche à cause d’un blessé islandais, Benzema lui a mis dans la gueule, avant de s’excuser bien sûr. Il a fait pareil toute la saison avec Higuain.

Hatem de l’air

On n’est plus en 2008, maintenant il lui serre la main. Les 87 sont devenus matures depuis leur titre européen en U17 : Ben Arfa s’est acheté des lunettes, il a lu Spinoza et écouté Abd al Malick, à moins que ça ne soit l’inverse, il a même raconté suffisamment de conneries en début de semaine sur ses efforts défensifs pour recevoir une ovation de 20 000 Ch’tis. A 25 ans, on a compris les choses : le collectif passe d’abord. Alors quand Nasri oublie Ben Arfa démarqué, Ben Arfa n’attend pas dix minutes pour oublier Nasri démarqué. Peut-être l’a-t-il confondu avec Menez, mais peu importe. C’est quand même plus simple quand tout le monde fait les efforts.

L’autre bonne nouvelle de la soirée, c’est que Mexès et Evra ça prend l’eau. Et oui, tout dépend quand même des 87. Il reste juste à les convaincre qu’ils aiment jouer ensemble. Un slam suffira ?

Ecosse-France : Poitrenaud faut

Que mangera Maxime Médard en famille dimanche ?

C’est un phénomène étrange, qu’on avait déjà semblé voir contre les Tonga en Coupe du monde. A chaque fois que le XV de France est sur un terrain, son adversaire hausse tellement son niveau de jeu qu’il lui est impossible d’en développer. Contre l’Italie, déjà, nos Bleus n’avaient pas le touché le  ballon pendant une demi-heure. Mais Saint-André, lucide, avait clairement identifié les lacunes de son équipe : « On a pu voir chez les Italiens la marque de leur nouvel entraîneur français. » On l’a un peu moins vue ce week-end en Irlande.

Pareil contre l’Ecosse. Pour éviter d’en perdre, la France n’a pas gardé le ballon. Il faut dire que les Ecossais, éliminés au premier tour de la Coupe du monde, sont devenus la référence internationale en quelques mois à peine. Saint-André : « S’il sont capables de tenir comme ça durant 80 minutes, ils vont être champions du monde. » Ne les confondez surtout pas avec ce vulgaire XV du Chardon qui avait déjà perdu contre l’Angleterre et le pays de Galles. Non, celui que Picamoles et Swarzeski ont regardé joué dimanche était sur une autre planète physiquement. « On va peut-être d’abord chercher des athlètes et ensuite leur apprendre à jouer au rugby. » Dommage que Dwain Chambers soit Anglais.

L’infériorité physique des Français n’a absolument rien à voir avec la moyenne d’âge d’un groupe qui regardera la prochaine Coupe du monde devant la télé. La preuve : Trinh-Duc n’a pas 26 ans et il a réussi à être un peu plus mauvais que Rougerie à Murrayfield. C’est fort. Médard ne craint plus les placages depuis qu’il suit le même régime que Poux et Clerc sait qu’il n’a plus le droit de marquer un essai s’il veut continuer à être appelé chez les Bleus. Il a toujours le droit de faire des placages, mais c’est un geste devenu tellement accessoire dans le rugby moderne que les Français ont commencé à s’en passer contre l’Ecosse. Prudence tout de même : si l’Irlande est capable de courir pendant 80 minutes sans faire tomber un ballon, ils seront certainement champions du monde en 2015.

6 nations : From Parisse with love

Philippe Saint-André va-t-il se laisser pousser la moustache ?

Toutes les civilisations ne se valent pas et le rugby nous l’a encore prouvé hier. Flaminio 2011 n’était qu’un accident : l’Italie est bien cette équipe sans trois-quarts et un ouvreur de Fédérale 1 capable d’avoir le ballon pendant une heure sans franchir une seule fois la défense adverse. On pourrait y voir la patte du nouveau staff tricolore, mais une semaine ne suffit pas pour réapprendre le rugby.

Alors, nos héros malheureux de l’Eden Park ont regardé les Italiens faire. Ca pousse fort en mêlée, ça pousse fort dans les mauls et ça n’oublie pas d’envoyer  des messages subliminaux à ses gonzesses. Et comme Castrogiovanni était trop occupé à montrer à Debaty que la Belgique est encore bien en dessous de l’Italie dans la hiérarchie des civilisations rugbystiques, il en a oublié que Rougerie courait encore un peu plus vite que Jauzion et Mermoz.

Clermont émerveille

On a tellement reproché à Saint-Marc de brader le Tournoi qu’on ne peut pas en vouloir à Saint-André d’avoir pris ce qui se fait de mieux pour préparer la Coupe du monde 2015. Avec des petites trouvailles comme Servat, Yachvili, Nallet, Dusautoir ou Rougerie, l’avenir est prometteur. Galthié et Castaignède se tiennent prêt au cas où.

Les leçons de l’ère Lièvremont ont été tirées en tout cas et ce n’est pas parce qu’on a toujours le même ouvreur incapable de taper un ballon sur plus de 10 mètres qu’il faut y voir la même équipe piteusement qualifiée pour la finale de la Coupe du monde. Non, celle là arrive parfois à faire une passe avant de marquer un essai, elle est imprégnée de la culture de la gagne clermontoise et son sélectionneur tape dans le dos de la moitié de la salle de presse. C’est tout ce qu’on lui demande.

Pendant ce temps-là, Chabal aime toujours aussi peu l’argent.

France-Angleterre : Moody soient-ils

La barre sera très haute pour Philippe Saint-André et Michel Polnareff en 2015.

De notre envoyé spécial permanent à Dargaville

Héroïques ! Incroyables ! Irréductibles ! On se demande avec quel adjectif L’Equipe va bien pouvoir barrer la Une de son édition Pdf aujourd’hui. La France a piétiné le champion d’Europe en titre et le monde lui tend maintenant les bras. Comment le trophée Webb et lisse pourrait échapper à une équipe aussi courageuse et solidaire ? Elle a retrouvé en une semaine des valeurs qu’elle n’avait plus montré depuis les cinq dernières minutes de son match contre le Canada. Toute la Nouvelle-Zélande tremble déjà et pas seulement autour de Christchurch.

Les fines bouches regretteront peut-être le point de bonus défensif abandonné aux Anglais en fin de match. Ce serait oublier trop vite cette copie parfaite rendue par nos Bleus : deux essais partout, seulement quinze placages ratés et trois points enquillés après la pause. Rien que ça ! Yachvili n’a même pas eu besoin de passer ses coups de pied. A quoi bon risquer des crampes après vingt-cinq minutes de jeu quand son équipe domine autant son sujet ? Les All Blues se sont retrouvés cette semaine autour d’une bière et ce n’est pas un arbitre alcoolique qui allait empêcher leurs gros d’entrer systématiquement en mêlée avant la fin du commandement.

Un Poux dans la tête

La grande Histoire de la Coupe du monde retiendra surtout l’abnégation de cette belle équipe d’Angleterre, qui y a cru jusqu’au bout après avoir lâché en première mi-temps autant de ballons que pendant toute sa campagne victorieuse de 2003. Wilkinson était déjà là et on se demande aujourd’hui s’il vaut mieux avoir à l’ouverture un faraud avec deux matches dans les jambes à ce poste ou un autre qui en a joué cinquante de trop ? Toby Flood a bien une idée, mais ses copains préfèrent le lancer de nains et Ashton réserve son plongeon Superman pour la partouze de ce soir.

Marc Lièvremont, lui, n’aura pas besoin d’échanger son ADN avec les femmes de chambre néo-zélandaises. Son caleçon est déjà bien humide, tant il a apprécié la performance de ses anciens joueurs. Sa stratégie était aussi fine que sa moustache naissante : emmener son équipe au casse-pipe et l’abandonner en cours de compétition pour qu’elle se débrouille toute seule. Il fallait y penser. Harinordoquy était tellement absorbé par ses nouvelles responsabilités de sélectionneur qu’il en a oublié de faire des placages. Mais tant que Dusautoir gardera son oeil du tigre et sa joie si communicative dans la victoire, tant que Rougerie ne se fera pas pénaliser plus de cinq fois par match et tant que Poux aura une colonne vertébrale, la France peut aller très loin dans ce Tournoi des 6 Nations.

Pendant ce temps-là, le Pays de Galles joue et gagne. Ce n’est donc pas incompatible.

France-Tonga : Pas très Finau

Aurélien Rougerie sera forfait pour l’Angleterre. C’est trop bête.

De notre correspondant à Lower Hutt

Curieusement, Vincent Clerc a contenu sa joie après son essai, comme Maxime Mermoz l’avait fait contre les Blacks. Le travail de sape des Français venait pourtant de porter ses fruits une fois de plus. Passés tout près d’une défaite humiliante contre un archipel qui compte moins d’habitants qu’il n’y a de licenciés dans le comité d’Armagnac-Bigorre, ils se sont arrachés dans les arrêts de jeu pour aller prendre le point de bonus défensif. Et dire que personne n’était levé pour voir ça.

Aussi libérés en début de match qu’un marathonien qui a la gastro, nos Bleus avaient donné jusque-là l’impression d’une équipe sans âme, ni plan de jeu. On a même cru un moment qu’elle se sabordait pour montrer à son sélectionneur combien elle l’aime, mais on était en fait très loin du compte. Il n’y a jamais eu de cassure dans le groupe et sa solidarité transpire sur le terrain. Les joueurs se sont même parlé pendant vingt secondes, en cercle, à la fin du match.

Maka waka

Face aux All Reds du Pacifique, la France a surtout géré son bonus d’avance comme une équipe de foot défendrait à 1-0. Il ne fallait pas prendre quatre essais, alors, elle n’a donné que des pénalités. Qu’on arrête une bonne fois pour toutes de lui reprocher sa trop grande discipline. On pourrait par contre lui reprocher sa passivité chronique, son absence de leaders et son incroyable manque d’orgueil. Mais Le Vestiaire a suffisamment annoncé le désastre depuis trois ans pour tirer aujourd’hui avec tout le monde sur l’ambulance Lièvremont.

Fallait-il attendre qu’il mouche deux plumitifs en conférence de presse pour comprendre enfin à quel illuminé on avait à faire ? Depuis qu’il a arrêté d’entraîner des juniors, Saint Marc pense avoir raison contre le reste du monde et tant pis s’il faut sacrifier sans raison le seul joueur qu’il a réussi à installer depuis sa prise de fonction. Donner un maillot bleu à la moitié du Top 14 ne lui a pas suffi à trouver une équipe-type et ce n’est pas sur le champ de ruines tongien qu’il va en trouver.

Marc Lièvremont : « Quelque part, le XV de France rentre dans les annales de la Coupe du monde. » Ca fait effectivement bien mal au cul de voir jouer son équipe.

NZ-France : Mealamu du slip

« On vient de perdre 47-17 en prenant trois, quatre ou cinq essais… » Que pouvait donc bien regarder Marc Lièvremont sur son ordinateur portable ?

De notre envoyé spécial sur le Mont Eden

Julien Bonnaire n’a même pas levé les bras au coup de sifflet final. Le seul qui avait dit tout haut en conférence de presse d’avant-match ce que toute l’équipe pensait tout bas (« si on doit gagner, tant pis ») a eu le triomphe modeste sur la pelouse d’Eden Park. La France venait pourtant de mettre son plan à exécution avec une précision diabolique : perdre exprès contre les Blacks pour éviter l’Afrique du Sud en demi-finale, mais pas trop exprès quand même pour que ces connards de journaleux néo-zélandais ne nous accusent d’avoir fait exprès de perdre. Lièvremont est un génie.

Mais qu’est-ce qu’il ne faut pas faire quand même pour faire croire à 60.000 éleveurs de moutons et quinze randonneurs expatriés qu’il valait mieux lâcher $460 que de se saouler à la Steinlager. Nos pauvres Bleus ont été obligés de jouer à fond pendant 8’15’’. On a alors vu Morgan Parra prendre autant d’intervalle (1) que Trinh-Duc en deux matches, mais on peut avoir 90% de domination territoriale, enchaîner gentiment les passes dans les 22 adverses et se prendre malgré tout un essai sur la première accélération de Nonu.

Ni vous Nonu

L’équipe type du moment de la météo du mois de septembre de Marc Lièvremont pouvait enfin se concentrer sur son quart-de-finale. Elle avait fait tout son possible, mais ces Blacks-là sont tout simplement trop forts. Tant pis, il faudra jouer l’Angleterre et le Pays de Galles pour espérer une finale et Picamoles a bien fait de ne pas essayer de plaquer Cory Jane sur le deuxième essai. Une blessure est si vite arrivée dans le rugby moderne.

Le rugby moderne, c’est ce que les All Blacks et l’Australie arrivent à faire quand on les laisse jouer. C’est tellement beau à voir que les gros français se sont arrêtés ce matin de plaquer à chaque fois que Dan Carter et le beau Sonny avaient le ballon. Ils attendront sûrement la finale pour les agresser et les empêcher de jouer comme en 2007 à Cardiff ou comme l’Irlande la semaine dernière pour battre les Kangourous.

Il vaut mieux cacher son jeu jusque-là et nos petits gars l’ont bien fait. Même la mêlée a fait semblant de reculer d’un mètre à chaque impact et Morgan Parra, qui a essayé de copier ce que faisait Dan Carter comme une danseuse de Madison règle son pas sur celui de sa voisine, est un bien meilleur acteur que ne pourraient le laisser penser ses publicités pour Clio.

Sons of a Hore

Un « carton », un « tampon », un « caramel », une « fistole » (sic), un « placage énorme » : Christian Jeanpierre n’avait bientôt plus assez de mots dans son dictionnaire des synonymes pour commenter ce « choc de titans ». Parce que les Néo-Zélandais, même s’ils auraient bien voulu et qu’ils ont joué toute la deuxième mi-temps en trottinant, n’avaient pas le droit, eux, de faire exprès de perdre. John Key ne leur aurait jamais pardonné.

Heureusement, la France a sauvé les apparences sur un essai dantesque de Mermoz. Une interception, zéro passe : ça valait bien un tour d’honneur à la fin du match, d’autant que le remplaçant de luxe François Trinh-Duc y est allé lui aussi de son essai à zéro passe. Et dire que Guirado est resté dans les tribunes.

Et si la vraie « French farce » était d’avoir gardé pendant quatre ans un sélectionneur aussi compétent que son prédécesseur ?

BONUS LE VESTIAIRE : THIERRY LACROIX ET LA BANNIERE

« Ca fait que 19-0, c’est pas énorme. Je suis très satisfait de cette première mi-temps. »

« Si la suite est logique, la France retrouvera les Blacks en finale. »

« Ils ont par marqué en étant meilleurs que nous, ils ont marqué sur nos erreurs… »

France-Canada : Les géants de Papé

Avant d’aller se jeter du haut du Te Mata Peak, notre spécialiste water-polo, Peyo Greenslip, nous a laissé une copie de son testament.

De notre envoyé spécial permanent à Havelock North

Dans l’avion qui emmenait l’équipe de France en Nouvelle-Zélande, Maxime Mermoz, ses initiales Y. J. brodées sur l’appui-tête, rêvait de grands espaces, de kangourous et de barrières de corail. Et puis, il a ouvert son guide des Frogs-in-NZ et découvert que les Aborigènes d’ici parlent le Maori, que les vins blancs de Hawkes Bay sont aussi mauvais que ceux de Gisborne et qu’il pleut parfois au printemps sur l’île du Nord.

Alors, lui et ses amis se sont souvenus qu’ils avaient terrassé les Fidji dans des conditions à peu près semblables en novembre 2010 à la Beaujoire. Et comme en novembre 2010 à la Beaujoire, ils n’ont pris aucun risque. Comme disait Benazzi sous la douche : prends ton pied quand la savonnette glisse.

Pas BO à voir

Le plan de jeu fonctionnait à merveille en début de match et la France passait sa spéciale : un ballon échappé par l’adversaire sous une chandelle pour un essai à zéro passe. Imparable. Malheureusement, le staff canadien avait eu le temps en trois jours de visionner le best-of de la saison 2010-2011 du Biarritz Olympique et on a vite compris que Damien Traille aurait beaucoup de ballons aériens à négocier sur le pré des Magpies.

Longtemps alors Bernard Lapasset a regretté d’avoir laissé autant de repos aux barbus canadiens entre leurs deux premiers matches. Les Bleus n’avaient pas encore vu la ligne des 22 avec le ballon dans les mains quand Jo Maso a arrêté de compter le nombre de placages ratés. Le travail de sape allait bien finir par payer.

Une attitude de Bonnaire

Et effectivement, nos bucherons ont bu le calice jusqu’à Cali en fin de match. Pendant dix minutes, ils ont enfin compris qu’ils avaient à faire aux vice-champions d’Europe 2011, que leur manque d’agressivité dans les rucks n’était pas du tout la preuve de leur suffisance et qu’ils étaient finalement capables d’aligner trois passes en courant vers l’avant.

Difficile, devant une telle démonstration de puissance collective, de sortir quelques noms du lot : Rougerie était sûrement trop absorbé par le capitanat pour s’occuper du jeu ; Bonnaire ne peut pas couvrir tout seul tous les postes de la troisième ligne ; Guirado lance beaucoup mieux en touche quand il ouvre les yeux ; Servat a passé beaucoup trop de temps avec Guirado ; Parra n’a pas compris qu’on ne pouvait pas partir systématiquement tout seul au ras des regroupements, Trinh-Duc n’a pas compris qu’on ne devait pas systématiquement taper des chandelles ou des coups de pied au loin quand il pleut.

Le plus dur est fait. Une défaite volontaire contre les Blacks samedi prochain et nos Bleus ont leur place en finale.

L’Edito : Bâle trappe

Dans la foulée de France-Japon, Bernard Laporte va retrouver un club. Lièvremont est vraiment si fort que ça alors.

Au royaume du dollar, deux happy-ends valent mieux qu’une. Un an après, la saga Federer s’offre un coffret revival des 10 et 11 septembre. Mêmes acteurs, même scénario et à la fin les jumelles sont contentes que papa rentre si vite. A 59 fautes directes près, on se dirait qu’on a revu le grand Suisse, ses beaux coups droits et son déplacement souple et aérien. Parce qu’on perd après avoir servi pour le match, mené deux sets zéro, raté deux balles de match avant de lâcher et se faire breaker, est-on fini ?

Tsonga ne devait pas mentir, alors, en disant qu’il n’était pas dans un bon jour en quarts. Djokovic n’était pas forcé d’être aussi humiliant : contraindre le plus grand de tous les temps à dire devant tout le monde : « J’aurais dû gagner. » Avant il ne serait même peut-être pas contenté de le dire, il l’aurait fait. Comme tout le monde, Federer va finir par se lasser de regarder les finales des autres. Arrêter à temps ou perdre son temps, tel est le dilemme.

Brest friends

A l’aube du grand retour de la Ligue des champions, la France est elle aussi face à un choix : vaut-il mieux des individualités pour gagner à Dijon ou un collectif pour perdre contre Rennes ? A défaut, autant s’en remettre au Hazard. Dans tous les cas, Gignac n’y est pour rien et il n’a pas son mot à dire. Pastore aimerait en être mais chaque chose en son temps : d’abord Brest, ensuite l’Europa League. A l’impossible, nul n’est tenu et même pas Palerme qui a battu l’Inter. C’est comme perdre contre des Belges en volley, ou des Espagnols en basket ça passe inaperçu.

Pendant ce temps-là, Puel et Aulas jouent à un jeu : qui a été le plus mauvais dans son rôle ? Lacombe aussi voulait jouer.

L’Edito : Une équipe à la Noah

Le défi le plus difficile pour l’équipe de France sera de trouver le moyen de ne pas remporter l’Euro. Insurmontable ? Pas pour Nando de Colo, mais pas certain que Traoré le laisse faire.

Ça devait finir par arriver. A force de jouer la nuit et de faire gagner des Serbes, le tennis est devenu moins populaire que le basket. Un raisonnement qui ne s’applique qu’à la France et uniquement pendant que Tony Parker séquestre Albicy à l’hôtel. Bilalian se renseigne déjà sur les tarifs de la finale : amour du sport et compétence.

Nous avons presque le même, la preuve : c’était le 20 juillet dernier, à plus d’un mois des championnats du monde, le spécialiste athlétisme du Vestiaire se livrait à l’une de ses plus belles demonstrations d’expertise depuis tous les déplacements de l’OM en CEI. Dans la catégorie « L’autre galaxie » il citait quatre noms. Trois d’entre eux feront podium, le quatrième était Tamgho, qui aurait évidemment pris le bronze, lui aussi, s’il avait bien voulu se donner la peine d’avoir un corps de sportif de haut niveau capable de gagner.

Le cheap Vicaut

En revanche, personne n’est parfait, notre spécialiste avait eu l’idée saugrenue de qualifier d’ « Européens » Mang, Kowal, Baala, Carvalho, Barras, Diniz et Soumaré. Allez savoir pourquoi, ils se sont tous plantés. Le niveau mondial est décidément impénétrable.

Un palier difficile à atteindre aussi quand vous avez fait la moitié de votre carrière à Arsenal et que vous ferez le reste à Manchester City. Heureusement, son concurrent Gourcuff porte encore mieux le costume de fantôme. Mais Nasri n’a pas le monopole de la nullité Outre-manche, puisqu’à Londres le légendaire Malouda, un bon match depuis janvier 2011 – information non vérifiée -, s’abîme dans la médiocrité de ses états d’âme. Bonne nouvelle, il ne devrait pas avoir à craindre de sa performance du soir, son requin de sélectionneur lui réserve une place assise, mais en business.

Pendant ce temps-là, une pendule du site http://fr.rugbyworldcup.com/ indique J-3. Et pour la V3 du Vestiaire, c’est combien Monsieur le webmaster ?

Manaudou, Bernard and co : quatre foies sans maître

Alexandre Boyon : « Il y a de la testostérone sur le plot de départ. » Il y a aussi des amphétamines, de l’heptaminol et un peu de clenbutérol si Cielo est passé par là.

On croyait la polémique définitivement enterrée, comme la moitié du parti travailliste norvégien. Alain Bernard avait fait la paix avec Yannick Agnel et Yannick Agnel avait fait la paix avec Alain Bernard. Bref, plus aucune « animosité » ne pouvait perturber notre belle équipe de France et, ces lopettes d’Américains allaient voir ce qu’ils allaient voir.

Les Australiens ont surtout vu qu’Alain Bernard pouvait nager presque une demi-seconde moins vite en finale qu’en séries. Heureusement, on avait eu cette fois la bonne idée de le placer en premier relayeur : c’est plus discret que de se faire remonter douze mètres par Lezak. Son bourreau américain était cette fois un Australien de vingt piges au nom suédois et ce n’est quand même pas sa faute si le cyclisme à visage humain n’est pas encore arrivé en natation.

Le gendarme le plus rapide de l’USM Montargis donnerait sa vie pour le collectif. N’a-t-il d’ailleurs pas trouvé « aberrante » l’impasse de Yannick Agnel sur le relais ? C’est en fait un peu l’allergologue qui se fout de la charité. Depuis 2008, Bernard s’intéresse autant au 4×100 m que Camille Lacourt à ce que raconte Valérie Bègue. Personne ne peut le blairer en équipe de France et Fabien Gilot, qui a bien failli reprendre à Sullivan les deux secondes perdues, ne fait même plus semblant : « Je ne suis pas en colère contre Alain, c’est Alain qui doit être en colère contre lui. »      

Fred est dispo

Combien de relais le VRP de Ventoline devra encore plomber avant qu’on ne le retire de l’équipe de France ? Un mec qui n’est pas capable de se qualifier pour la finale du 100 m au meeting EDF n’a rien à foutre aux Mondiaux. Il ne sait pas nager sans combinaison et les anneaux olympiques tatoués sur ses hanches perdent déjà de la couleur. Vivement le retour d’Amaury Leveaux au premier plan.

Heureusement, la première journée de compétition nous a aussi offert la médaille de bronze de Muffat, qui n’a plus été aussi souriante depuis la mort de Jean Boiteux. Yannick Agnel, lui, a bien fait de se concentrer sur les épreuves individuelles. Ex-aequo avec Rouault aux derniers championnats du monde en petit bassin, il lui a mis une seconde dans les dents cette fois pour prendre la sixième place. Excusez du peu. Autre enseignement : Fred Bousquet le tatoué se fait secouer par le « beauf » Florent Manaudou en pap. Et ça, ça fait presque aussi mal au cul que des hémorroïdes.

L’Edito : Hauts Lakers

En pleine investigation sur les pentes de Kitzbühel, nos spécialistes édito, cyclisme et athlétisme ont terminé leur course dans une Grange, ou presque. Dans le même temps, les spécialistes foot et rugby déménageaient. Heureusement, le déclin de l’OL est interminable.

Les play-offs de NBA s’annoncent et toujours pas de nouvelles de notre stagiaire parti avec la caisse vide. Mais que se passe-t-il donc pour Turiaf aux Knicks ? Nul ne le saura et c’est bien dommage. Que les puristes se rassurent, on ne sait pas davantage pourquoi Nancy s’est fait corriger à Châlon, ni comment Strasbourg est devenu duc à la place des Ducs.

Pour en revenir à du concret, France-Croatie a livré quelques vérités inavouables. Rami n’a pas été mauvais en attaque, Benzema pas mauvais en défense. Ca donne 0-0 et Ribéry intouchable. Il y a des soirs comme ça où on mettrait bien une tape amicale sur le gorge de Bilic juste avant de répondre à la question de Calenge, la question qui arrange.

Jeu, corset et match

Ce qui n’arrange personne, et surtout pas lui, c’est que Tsonga a décidé de redevenir le joueur qu’il n’a jamais vraiment cessé d’être : un attaquant pur et dur. Dolgopolov a aimé le nouveau Jo, Jo aussi. « Je n’ai pas l’impression de faire un mauvais match mais je rate un nombre incalculable de balles faciles. » Les interclubs sont pour décembre, d’ici là il va falloir serrer les dents, les ménisques, les ischios, les vertèbres, les lombaires et les adducteurs.

Pendant ce temps-là, Contador a autant d’amis que d’ennemis. Thierry Bisounours se méfiera à l’avenir.

L’Edito : Gomis sert au conte

On entamait à peine la 74e minute lorsque L’Equipe.fr a annoncé la terrible nouvelle : « Gourcuff se charge de frapper le coup franc depuis le côté droit. Le ballon traverse la surface et s’en va finir sa course en touche à l’opposé. »

Que voulait bien dire Le Vestiaire en écrivant, le 18 mai 2008, à quelques jours d’un doublé  Coupe-championnat : « Le système Aulas ne marche plus. Soit il part, soit il laisse la main sportive à un manager. Reste à trouver un entraîneur et un successeur à Juninho. »  Que Lyon avait cessé d’être Lyon bien avant de concéder le nul interdit contre Rennes à dix pendant la dernière demi-heure, avec Verhoek en pointe ? 

C’est donc une semaine spéciale Lyon qui débute dans nos colonnes avec la publication des trois volets de la suite de notre enquête exceptionnelle dans les coulisses du plus grand fiasco de l’histoire des clubs français, trois ans après la décote du Rhône. Grange n’en était pas loin non plus, mais il n’est que champion du monde. On ne parlera pas de fiasco non plus pour les guerriers de Marc Lièvrement, en mémoire du Quinze de France, qui s’est si brillament remis dans le droit chemin. Fiasco, c’est de quelle origine déjà ?

Nadal maso

A part ça, Federer n’est pas fini. Autant de raisons de se réjouir du retour au plus haut niveau de Richard Gasquet. Comme il l’avait annoncé,  il a embêté Djoko, et même durant quatre jeux. C’était une bonne occasion de répéter les phrases toutes faites des grandes personnes :  » Je n’ai rien à perdre et c’est souvent le meilleur moyen de faire un bon match. Le problème de ces derniers adversaires, c’est qu’ils le regardaient un peu jouer. On sent qu’ils l’ont trop respecté, c’est ce qu’il faut éviter. » Quoi, il se prend pour qui ce petit merdeux?

Pendant ce temps-là Nadal a embêté Djoko pendant un set. C’est pas mal quand même.

L’Edito : Dans l’oeil de l’Enfoiré

Sylvain Marconnet n’en veut pas à Marc Lièvremont. Et ceux qui restent ?

Chabal ou pas, c’est toujours la même histoire avec les Enfoirés : c’est ambitieux, ça rapporte pas mal mais le spectacle finit toujours par faire chier. Marc Lièvremont, qui est toujours le frère de Thomas, a donc tranché dans le vif après un match scandaleux en Italie. Peut-être son meilleur en bleu, comment savoir. Pour Poitrenaud, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : il n’a même pas fait de connerie, il n’a pas joué du tout. Novès s’est senti obligé de le défendre et Jauzion avec lui. On ne gagne pas la H-Cup, même contre Biarritz, sans être un peu Maso.

La gigue des lampions

Le sado dans l’histoire, on ne sait pas encore si c’est Lyon ou Marseille. Une victoire à Sochaux avec Pjanic, une victoire à Rennes avec Lucho, il n’était pas possible d’être plus prêt que ça. On en reparle demain et jeudi.

Tsonga, Simon, Chardy, on n’en reparle ni demain, ni jeudi, ni même aujourd’hui. Les X-games à Tignes et sur les antennes de Canal ? Lamy Chappuis et les Fourcade peuvent effectivement l’avoir mauvaise. Surtout que Chantal Jouanno vise quatorze titres, mais à Londres. Une demi-finale de Lemaître, on comptabilise ça comme un titre ?

Pendant ce temps-là, « Evans se donne de l’air », titre L’Equipe.fr à propos de Tirreno-Adriatico. Thierry Bisounours en saute au plafond.

Italie-France : Rome charrettes

 

Quelle mouche avait donc piqué Le Vestiaire pour oser demander la tête de Lièvremont il y a trois ans ?

On se doutait bien que cette équipe-là allait finir un jour par rentrer dans l’histoire. Ca n’était pas passé loin, en novembre, contre l’Australie (16-59), mais une équipe de France avait déjà eu l’idée de prendre une valise encore plus grosse (61-10 contre la NZ en 2007). Les salauds. Aucune équipe de France n’avait par contre jamais encore perdu dans le Tournoi contre l’Italie. Et ça, personne ne pourra plus l’enlever à Lièvremont.

Il faut dire que le frère de Thomas Lièvremont avait bien préparé son coup en titularisant Chabal pour faire souffler Harinordoquy, qui n’avait pas joué en club la semaine d’avant. On est jamais trop prudent. Servat, lui, n’a pas eu le droit aux mêmes états d’âme, mais on a vite compris pourquoi après l’entrée en jeu de Guirado. Se faire prendre en photo par Midol devant son centre de rééducation permettra-t-il à Swarzeski de guérir plus vite ? Pas sûr. Regardez Marconnet : voilà quatre ans maintenant qu’il s’est pêté le tibia au ski et il court toujours sur une jambe.

Welcome to Parisse

Heureusement, Huget a fait fumer les siennes pour marquer un essai d’anthologie, sur 80 mètres. C’était une semaine trop tôt. Et contre Toulouse. Mais comment voulez-vous qu’il s’y retrouve avec tous ces doublons et Bayonne qui joue aussi en bleu ? Avant de se barrer claquer son fric au Stade français avec Bernard Laporte, Afflelou pourrait lui offrir une paire de Tchin-Tchin ou une copie des règles du rugby pro. Au choix. Amener volontairement un ballon en touche dans ses 22 à dix minutes de la fin pour donner le lancer aux Italiens, même Traille et Poitrenaud n’y auraient pas pensé. Mais de quoi pouvait donc bien parler Lièvremont quand il soulevait la gestion catastrophique de ses Bleus contre l’Ecosse et l’Irlande ?

Cette défaite à Flaminio, c’est d’ailleurs bien de leur faute à ces jeunes cons. Lui ne s’est « pas passé aujourd’hui de joueurs providentiels ». C’est son boulot. Il ne va pas en plus se faire chier à expliquer à ceux qu’il a pris la façon de jouer ensemble. Ils sont bien assez grands pour ça. Et puis, après tout, les Français ne sont pas passés si loin de l’exploit à Rome. A deux points près, ils étaient encore en course pour le gain du Tournoi, mais Rougerie a cru bon devoir montrer à ses potes pourquoi Clermont s’y est repris à quinze fois avant de gagner le championnat.

L’absence de seconde ligne, Chabal, la vitesse d’exécution de Parra, Chabal, les 32 ans de Jauzion et Chabal ont aussi rasuré les Tonga et le Canada sur leurs chances de jouer un jour les quarts de finale d’une Coupe du monde. Nos Bleus ont au moins eu une chance dans leur malheur : le match n’a pas été diffusé au Japon.

Angleterre-France : Le quinze de l’arrose

Un seul des deux sélectionneurs a déjà été champion du monde. Mais lequel ?

Toute la Nouvelle-Zélande tremble déjà et la Ceinture du feu du Pacifique n’y est cette fois pour rien. Même si sa belle série de deux matches sans défaite a pris fin, samedi soir, dans le jardin anglais, la France a envoyé un message on ne peut plus Clerc à son futur adversaire du Mondial : elle peut rivaliser avec n’importe qui pendant 40 minutes. Ferme et tenace, la bande à Lièvremont prend du volume : pathétique contre l’Australie, en novembre ; ridicule contre l’Ecosse, pour l’ouverture du Tournoi ; à la rue, il y a deux semaines, en Irlande ; elle a cette fois sorti son « match le plus abouti » depuis des mois. Et dire que Médard n’était pas là.

Au Trinh où vont les choses, c’est simple, il faudrait un séisme pour que cette équipe-là n’aille pas jusqu’au bout en Nouvelle-Zélande, sur Stewart Island. Les motifs de satisfaction sont nombreux après ce France-Angleterre. D’abors, les Bleus n’ont pas attendu, cette fois, d’avoir pris trois pions pour se mettre à défendre. Ils ont su sans jouer sans Parra, sans Poitrenaud et sans ailier droit et Marc Lièvremont a vu à la vidéo « des choses intéressantes dans l’animation offensive ». Il n’a pas précisé, par contre, s’il pensait aux zéros franchissements ou aux zéros essais.

La clé sous le Palisson

Notre ancien chroniqueur Peyo Greenslip, depuis sa lune de miel à Rome, nous a aussi confié par sexto avoir vu des choses moins intéressantes, comme ces Français revenus des vestiaires avec les mêmes intentions qu’en début de match contre l’Irlande. Si Wayne Barnes avait été là, les champions d’Europe en titre n’auraient pas regretté aussi longtemps leur seule occasion d’essai, sur un jeu au pied. Mais Wayne Barnes n’était pas là, Chris Ashton a fait son saut de l’ange dans le vide et on va nous faire croire qu’il n’y aucune raison de s’inquiéter à six mois de la Coupe du monde.

Incapable, en trois ans, de pondre un plan de jeu cohérent, Marc Lièvremont masque son impuissance derrière une irascibilité nouvelle en conférence de presse. Ca nous rappelle curieusement quelqu’un. Ses joueurs ont donné à Twickenham l’image d’un groupe en autogestion à qui seul l’orgueil a permis de sauver les apparences en première mi-temps. A part ça, Chabal ne fait plus peur qu’à la femme de ménage du musée Grévin ; Huget, comme tous ceux qui le regardent jouer, ne sait pas vraiment ce qu’il fait là ; Palisson non plus ; les rhumatismes de Jauzion ne supporteront pas 25 h d’avion jusqu’à Auckland et Guirado n’a toujours pas compris pourquoi Crunch sponsorisait le match sans offrir une seule tablette.