Wimbledon (1/2) : Escudé du peu

Le plus grand tournoi du monde n’a jamais eu lieu en mai mais plus souvent en juillet. Les trois meilleurs joueurs de tous les temps y ont tous les records. Un indice : ils ne sont ni Espagnols, ni Serbes. Pour le moment.

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Pioline méritait sans doute d’y être mais une seule finale c’est un peu se moquer du monde. Alors il ne sera que premier du classement des Français un autre jour. Voici le classement masculin des meilleurs joueurs de Wimbledon depuis 1990 et on voit pas vraiment l’intérêt de ce classement. Raison de plus pour le découvrir en deux temps. Aujourd’hui, les moins bons des meilleurs.

14. Patrick Rafter

On le présente comme le dernier grand serveur-volleyeur, mais pas comme le dernier des serveurs-volleyeurs. C’est bien dommage : une demie, deux finales, aucun titre, c’est à croire qu’il était uniquement beau gosse. C’est vrai qu’il l’était, et il est uniquement là pour ça sinon on aurait choisi Todd Martin, sa tête de pasteur de Sept à la maison, ses demies et ses quarts. Mais qui avait envie de la voir sur le court, à part ses adversaires ?

13. Tim Henman

Non seulement il n’a joué que pour Wimbledon, mais il n’a joué que Wimbledon. A part une demie par erreur à l’US Open et à Roland, Henman a passé sa carrière à marquer ses points à Wimbledon. Ca donne quatre demies, mais c’était trop dur que ce soit Sampras, Ivanisevic ou Hewitt en face. Il n’a jamais fait de finale mais il était vraiment pas bon.

12. MaliVai Washington

En 96, alors qu’il reste sur six premiers ou deuxièmes tours consécutifs, il va en finale. Sortir Enqvist, prendre Radulescu en quarts et Todd Martin en demie n’auront pas été les moindres de ses mérites. Krajicek ne lui a heureusement mis que trois sets en finale, l’honneur est sauf et on ne l’a plus revu ensuite.

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Djokovic 2014 : Gold Novak go

A 10 jours du plus palpitant Open d’Australie de ces 20 dernières années, notre spécialiste a passé au scanner les derniers superhéros de notre temps. Tsonga a-t-il raison de s’afficher aux cotés d’Alizée Cornet avant de remporter son premier grand Chelem ? Federer a-t-il le niveau pour s’aligner avec Mahut ? Murray a-t-il fini de se moucher ? Ferrer est-il aussi espagnol que Nadal ? Il n’en restera qu’un. Aujourd’hui voici le numéro 2 mondial, qui va chercher du fric dans les Emirats et qui a été nommé champion du monde ITF, mais on ne sait absolument pas ce que c’est.

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Comment un joueur de tennis peut-il décider, tout d’un coup, de gagner 26 matchs de suite en fin de saison alors que jusque-là il ne réussit qu’un match sur deux ? Les Yougos sont tous les mêmes, quel que soit le sport qu’ils pratiquent. S’ils n’ont personne à leur hauteur, ils finissent vite par tourner en rond et parfois la seule solution pour retrouver la flamme est de devenir un dirigeant, si possible le plus corrompu de tous.

Djoko manquait simplement d’un défi. Ou plutôt d’une défaite en finale de Grand Chelem contre meilleur que lui. Parce que ça lui posait un problème : que quelqu’un soit plus fort que lui. Le défi ne s’appelait plus Federer qui vient de se débarrasser de Chardy en perdant moins de deux sets, il ne s’est jamais appelé Ferrer ni Del Potro. Il avait fini par s’appeler Murray mais combien de temps peut-on se mentir à soi-même ? Le temps d’un titre à l’Open d’Australie, deux maximum. Et puis les matchs reviennent inlassablement : du fond de court, des courses, des balles molles, et c’est à qui fera le plus de fautes.

Tout ça pour quoi ? Alors que quelque part, un gaucher capable de frapper comme dix Becker existe. Il suffisait juste d’attendre qu’il revienne mettre plusieurs branlées à tout le monde, y compris à lui. Et d’un coup tout revient : se jeter dans un revers pour contrer un lift, faire des échanges à 40 coups sans avoir la certitude que c’est l’autre qui fera la faute, serrer une main au filet en ayant sué. Le sens de la carrière de Djoko est en train de se jouer : s’il veut gagner 20 Grand Chelem, il peut. Mais il n’a peur que d’une chose : que ça soit trop facile.

Pendant ce temps-là, Djoko a pris Becker pour l’entraîner. Il n’a plus besoin de personne mais un peu de buzz ne fait jamais de mal.

Tsonga-Ascione : Thierry en rit

Et en plus Jo-Wilfried Tsonga a été éliminé par Nishikori après avoir raté des balles de matchs. Le choc psychologique comme on dit.

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Un jour, à Roland-Garros, Roger Federer attendait Thierry Ascione. C’était en 2008, à l’époque les deux hommes jouaient au tennis. Pour Roger c’était un 2e tour comme un autre, enfin pas tellement plus dur. Pour Thierry en revanche, c’était le jour d’une vie. Un peu grâce à Federer, beaucoup grâce au 2e tour parce qu’il n’en avait jamais joué et qu’il n’allait jamais en rejouer. Ah si, même un 3e, mais qne qualifications le samedi avant le tournoi.

Jouer Roger, c’était de loin sa meilleure performance de la saison, perturbée par un accident de scooter, l’ironie de l’histoire quand on provoque tant d’accident porte d’Auteuil à cause de coups droits égarés. Pourtant, les plus éminents spécialistes tennistiques ont toujours cru en lui, tel Guy Forget qui déclarait en 2004 sur la sélection de Thierry en Coupe Davis : Qu’est-ce qui vous a séduit en Thierry Ascione ? « D’abord sa force de frappe. Aujourd’hui, il frappe au moins aussi fort que Ljubicic. J’aime bien aussi l’attitude de Thierry sur le court. C’est quelqu’un qui ne montre aucune émotion. C’est déjà la preuve d’une certaine maturité chez lui. » Ljubicic tapera effectivement un peu moins fort pour gagner en 3 sets pour la seule apparition de Titi sous les drapeaux jusqu’à aujourd’hui.

Et c’est effectivement sans aucune émotion qu’il avouera à François Brabant d’Antenne 2 « je ne sais pas ce qui s’est passé » après une défaite contre le très poivre et sel Sanguinetti. Pourtant Brabo n’avait pas prononcé les mots qui s’imposaient : « Thierry, c’est con non ? » La magie des courts annexes. Espérons que désormais Thierry sache transmettre le goût de son art, car comme il l’a déclaré après le match et sans savoir qu’à 32 ans il donnerait des conseils avec un triple menton,  » j’ai passé six mois et demi à ne rien faire du tout, parce que d’une part je n’avais plus le goût, et d’autre part parce que je ne pouvais plus. »

US Open, Gasquet : Le huitième jour

Une qualification en seize 8es de finale : Richard peut-il échouer dans sa quête de record ce soir ? Au cas où ça dépendrait de Raonic, le Vestiaire a enquêté. Nous sommes en mesure de vous révéler que Richard aime bien le deuxième set, qu’il a remporté six fois sur seize. Mais voilà ce que Richard n’aime pas dans un 8e de finale.

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1. Les autochtones

C’est un fait : Richard n’aime pas faire mal au public quand il joue à l’étranger. Tout remonte à son premier US Open, en 2005. Il affronte Robby Ginepri, que la presse américaine rechigne à surnommer Mozart et elle ne le regrettera pas. Mais quand il s’agit de mettre la casquette à l’envers, Ginepri soutient la comparaison, d’où le 6-0 au 5e set. Richard découvre les joutes universitaires américaines, même si la coke lui est encore étrangère. Quand il rencontre Murray sur ses terres de Wimbledon, il mène deux sets zéro en 2008 mais n’ose pas aller au bout de la démonstration. En 2011 il a retenu la leçon, il se permet d’emmener Murray au tie-break mais pas plus loin. Même problème en Australie face à Tsonga qui a un coach australien en 2013. Foutue politesse.

2. Les top 100

C’est le point commun le plus évident de tous. Gasquet n’a gagné qu’un huitième de finale. C’était à Wimbledon 2007, avant d’en perdre onze de suite. En face c’était Tsonga, celui aux genoux rabotés qui commence à refaire surface. Ritchie s’était imposé en trois sets, pas plus impressionné que ça par la 100e place mondiale de son ami Jo dont la photo jouxtait encore la vitrine dédiée aux interclubs d’Angers Tennis club. Si seulement il avait connu la suite à l’avance, il se serait sans doute abstenu.

3. Les joueurs plus forts que lui

C’est une troublante révélation que Richard a confessée en juin. Poussé dans ses retranchements par Luyat, il avait mis le doigt non pas sur Golovin assise pas loin mais sur  les raisons du syndrôme. « Je suis tombé sur des joueurs plus forts, souvent Ferrer, souvent Djokovic, souvent Murray, c’est ça qui m’a fait mal. » Vérification faite, c’est arrivé six fois pour six défaites effectivement. Comme d’habitude Richard voit juste. Et c’est vrai qu’en plus six fois sur seize c’est souvent. Mais qui sont les autres ?

4. Les autres

Qu’est-ce qui rassemble Tsonga (8e mondial en Australie 2013, 38e en Australie 2008), Robredo (6e en Australie 2007), Wawrinka (10e à Roland 2013), Mayer (29e à Wimbledon 2012), Nalbandian (19e à Wimbledon 2005), Monfils (19e à l’US Open 2010, Hewitt (17e à l’US Open 2006) et le fameux Ginepri (46e à l’US Open 2005) ? La réponse est simple : pas grand-chose voire rien du tout. Il y a du puncheur, du joueur de fond de court, de l’attaquant, du défenseur, du serveur-volleyeur, du joueur nul à chier, du français, du pas français et même de l’allemand, du droitier, du gaucher. Ils ont pourtant tous l’air d’avoir aimé un jour de leur vie les matchs en trois sets gagnants contre Richard.

5. Mener deux sets zéro

Ce n’est pas arrivé si souvent, c’est vrai. Mais Richard l’a fait contre Wawrinka et Murray et ça lui est revenu dans la gueule. Alors très peu pour lui, ça marche pas.

6. Revenir de deux sets zéro

Revenir quand on est mené d’un set c’est dur, alors de deux c’est l’exploit et puis il faut se bagarrer. C’est arrivé encore moins souvent à Richard, une seule fois en 8e contre Hewitt à l’US Open 2006 et ça lui est revenu dans la gueule au 5e. Alors très peu pour lui, ça marche pas non plus, sauf en quarts contre Roddick à Wimbledon mais c’était un quart, c’était Roddick et ça arrive qu’une fois dans une vie, enfin il paraît.

La bonne nouvelle, c’est que Richard n’a jamais affronté de golgoth qui mesure 2 mètres 50 et qui sert à 500 à l’heure en 8e de finale. La mauvaise, c’est que quand il a joué Raonic ou Isner cette saison il a perdu. Par contre il a battu Querrey mais Querrey il va pas en 8e de finale, il perd contre Mannarino au 2e tour.

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Roland-Garros : Les huiles à la Noah

On comprend mieux pourquoi ils gagnent aussi souvent la Coupe Davis

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Le Vestiaire l’écrivait dès 2008, Tsonga n’est pas Français. Ce n’est une allusion raciste de plus c’est un constat sans appel qu’ont appuyé à l’unisson Monfils, Gasquet et Simon.

On ne peut pas être une seule personne et perdre après avoir manqué quatre balles de match contre Robredo, mené deux sets à un contre Federer et craqué physiquement au cinquième set contre Wawrinka. Par contre, on peut être de la même nationalité et on peut le faire devant un ancien DTN qui découvre en 2013 que Tsonga fait moins de fautes dans les moments importants.

Notre spécialiste bwin s’est laissé surprendre mais il ne faut pas exiger sa démission en plus de sa carte de presse. Gasquet aurait pu gagner en trois sets si Wawrinka n’avait pas foutu la merde sciemment ; c’est ce qu’on fait quand on sait qu’on est moins bon. Mais être moins bon n’a jamais empêché de rêver de dépasser les 3h de jeu contre Gasquet, autrement dit de gagner. Brabant s’en est retrouvé tout triste pour Richard qui avait vraiment l’air triste en sortant du cours. Mais une fois sa peluche retrouvée dans les vestiaires, il a été dire à la presse que tout allait bien, qu’il avait connu bien plus dur et qu’il ne pouvait pas plus. On l’avait compris depuis pas mal d’années. Si un jour l’ATP veut bien organiser un tournoi du Grand Chelem où il n’y aurait aucun roublard qui casse le jeu, aucun joueur qui se bat parce qu’il veut gagner, un tournoi où il faudrait juste mieux jouer au tennis que les autres, Richard sera là.

Gilles Sigmund

Une fois ce constat fait, faut-il en vouloir à Gilles Simon ? Evidemment parce que ne pas battre Federer pour un top 30 va vite devenir une honte. Pour l’instant le flou juridique préserve Gilou, mais le Vestiaire a vu ce que personne n’a vu : il était bien plus fort. Grâce aux moyens techniques de notre époque, que l’on appelle communément pluzz, le Vestiaire s’est procuré, ou plutôt farci, le jeu où Gilou a respecté à la lettre la tradition française. Flash back dans le quatrième set, Chamou vient de dire qu’on assiste à un grand moment, Federer tourne toujours à 5 fautes directes par jeu. Il y a 2-2, 30A sur le service de Federer, après deux retours envoyés dans la gueule du maître. Euphorique, le public scande encore « Gilou, Gilou ». La chanson n’est pas encore terminée qu’il y a déjà 6-2. Que s’est-il passé ? Sans doute effrayé par un « come on » de Roger, le dénommé Gilou ayant choisi d’expédier ses coups d’attaque deux mètres dehors plutôt que dedans comme depuis deux sets. Ca fait 0-30, ça fera pourtant 30A parce que Roger ne fait toujours pas un retour correct, mais la troisième faute directe de Simon, qui n’en faisait alors aucune, est fatale. Le temps de corriger ça que Roger lui offre déjà le champagne dans les vestiaires.

Il reste donc Monfils à qui en vouloir mais on lui en veut pas. N’accepter de gagner que quand on revient de blessure, qu’on a défendu pendant 5h et que les petites culottes volent sur le court, c’est la grande classe. Tant pis pour les Grand Chelem.

Coupe Davis : Such a nice Guy

Tout a commencé contre Sampras et Agassi, tout a fini contre Isner et Harrison. Bravo et Bercy pour tout.

Ils n’ont tous connu que lui, et seul Roger-Vasselin a pleuré. Treize ans de franche camaraderie, les victoires avec Escudé, les défaites avec Gasquet, les Paulo mal taillés, ça valait bien une der chez lui, le résident suisse, à Monte-Carlo.

« Triste » pour Monfils, Forget a été « impressionné » par Isner. Contrairement aux apparences pourtant, il ne s’est pas contenté de sortir les mêmes merdes que d’habitude et de poser avec persuasion et compétence les serviettes sur la chaise de Simon vendredi en évitant soigneusement de le vexer d’un conseil malvenu, bref d’un conseil. Guy ne pouvait pas partir à Bercy, le tournoi pas le ministère des Finances, en laissant planer le doute sur son véritable métier. On peut être consultant et meneur d’hommes.

Rien ne sert de Courier

Alors, Guy a tout dit. Notamment ce qu’il n’a jamais osé dire à Pioline, Mathieu, Monfils ou Llodra peut-être, mais au moins c’est dit et c’est Tsonga qui prend. « On a tous des devoirs. Jo est notre leader, il est 6e mondial, il souhaitait jouer contre Isner sur terre battue. » Il ne souhaitait sans doute ni perdre, ni entendre ce genre de conneries dans la bouche de son capitaine la veille, mais il a perdu. Aussi honteux que de perdre contre un jeune Agassi 10e mondial quand on est 7e.

Que Tsonga se rassure, ça n’empêche ni de réussir la suite de sa carrière, ni de réussir dans la vie. On peut même devenir un bon mec ou un vrai connard. « On nous a vendu les Mousquetaires il y a quatre ans. On est face à nous-mêmes et face à des joueurs qui sont à notre portée. Ce n’est pas Nadal non plus. Si on ne gagne pas, c’est qu’on n’est pas assez bons et qu’on n’a pas notre place. » On n’écrirait pas plus belle lettre de démission.

Pendant ce temps-là, personne n’a dansé Saga Africa à la fin du match. Ils ont perdu ?

L’Edito : La vérité si je mens 3

Imaginez si Tessa Worley était un homme, si Remi Garde ne s’appelait pas Remi Garde et n’avait jamais joué à Arsenal, et si Gourcuff était meilleur acteur. Il aurait peut-être joué aux côtés d’Aure Atika ou d’Amira Casar comme Hanouna et Dany Brillant. A condition que Ciprelli, Ullrich et Contador ne se présentent pas au casting.

C’est un nom qui ne vous dira peut-être rien et pourtant, il y a quelques années il avait occupé une bonne partie d’un de vos dimanches après-midi. Ceux qui pensent à Gilbert Melki et son costume de milliardaire mal luné ressorti du placard pour la troisième fois dans un scenario mal écrit, mal joué, mal inspiré ou plutôt sans surprise n’en auront pas pour leur argent. En revanche si vous passez par Rotterdam vous aurez des nouvelles de Paul-Henri Mathieu, soumis désormais au même traitement psychiatrique que Richard Gasquet. Et oui, c’est Julien Benneteau, le même que le « Julien, Julien!  » de Soderling sur le Lenglen qui a eu les honneurs de découvrir la diaspora yougoslave par -600 degrés. Paulo et Richard n’ont pourtant pas à se plaindre. Ils n’ont pas seulement évité les contre-emploi de Solo et Anconina ou les mimiques de Vincent Elbaz, ils auraient aussi pu se retrouver en Autriche à tenter de sauver une place aux JO comme l’expatrié néracais Pierre Duprat qui regrette peut-être parfois les changements de nom du Mambo. Pour ne pas avoir froid ce week-end, il fallait donc porter la barbe et les cheveux longs, propres ou non. Il y en a un qui a bien senti le coup, comme d’habitude c’est Chabal. Toujours en avance d’un coup, l’Enfoiré, qui économise le coiffeur et la douche depuis 7 ans, n’a rien foutu sur un terrain depuis 10 pour éviter de se les geler même 5 minutes à tenir Harinordoquy par les hanches au Stade de France. France télé a perdu 130 000 euros dans l’affaire, Chabal rien rassurez-vous. Longo pourrait perdre au moins sa dignité, son mari s’en passe avec aisance. Messi aussi, le Vestiaire vous en reparlera bientôt.

Pendant ce temps-là le Real a enfin gagné quelque chose depuis 3 ans. Curieusement le seul truc qui a changé s’appelle Benzema. Un hasard sans doute, parce qu’un Hazard ça ne change plus grand chose.

US Open : Fous d’Irene

Ils avaient tellement hâte de bien se préparer pour le tournoi de Metz.

Il fallait avoir le nez creux et l’œil particulièrement acéré pour ressortir du placard la théorie des quatre Mousquetaires. Quatre Français dans les treize premiers mondiaux, du jamais vu, la deuxième semaine est quasiment offerte aux quatre. Si Gilles Simon attend quelques jours pour abandonner à cause de son torticolis bi-hebdomadaire, ils seront bien deux. Peut-être trois, on n’est jamais à l’abri d’un retour en forme de Benneteau.

Perdre contre un numéro un mondial n’a rien de déshonorant, même quand il ne l’a été qu’en 2003 et qu’il est actuellement 105e. Juan Carlos Ferrero a toujours son coup droit dévastateur, il suffit juste qu’il prenne bien appui sur ses jambes de bois pour déclencher la foudre. Les 81 fautes directes de la Monf ont fait le reste, ça valait le coup d’applaudir le vainqueur à la fin. Le fair-play à la française.

Richard IV

« Je savais ce qui m’attendait au service, mais il m’a surpris du fond du court. » Richard Gasquet, lui, n’en est plus à un exploit près. Il devient le premier joueur à encaisser un 6-2 de Karlovic. Impressionné, Gasquet : « Il joue bien mais il ne gagnera pas le tournoi non plus. » Et non. Quand on lui parle de frustration, il retrouve sa cohérence. « T’as envie de tout péter, mais ça va. »

Bien sûr que ça va, il a connu tellement pire qu’il se régale et en plus il a appris un mot : « J’ai fait deux premiers sets ignobles. Karlovic est assez ignoble à jouer. » Un ignoble qui collectionne les top 20 en 2011 : Ferrer à Indian Wells, Ferrer à Indian Wells et surtout Ferrer à Indian Wells. Pour Ritchie, voilà une vraie chance de titre qui s’envole. Dans les Masters 1000 de la tournée américaine, le mousquetaire talentueux a toujours fait deux bons premiers tours et perd contre un top 20 au 3e. L’ambition en prend un sacré coup.

Pendant ce temps-là, Llodra a marqué six jeux contre Anderson. L’Espagne aimerait jouer la demi-finale de Coupe Davis à New York.

Federer : Roger de l’intérieur

 

Jacques Derrida, le père de la déconstruction, a un fils. Il est Suisse et perd désormais contre les Autrichiens.

C’est l’histoire d’un joueur qui, après avoir su tout faire, apprend patiemment à tout rater. Comprendre un soir de juin à Paris qu’un quart de finale perdu contre Soderling veut tout dire et que l’âge ne veut rien dire est un art difficile : à 29 ans, Federer est en pleine forme physique.

Il fallait d’abord réapprendre à perdre en quart de finale de Grand Chelem. L’adversaire ne pouvait être qu’un joueur qui ne l’avait jamais battu, pourquoi pas un Suédois. Expédiée en quatre sets, l’affaire augurait de lendemains qui chantent. Un autre quart perdu sur herbe contre un Tchèque par exemple.

Mamie Novak

Mais pour bien planter sa fin de carrière, répéter que le déclin c’est des conneries ne peut suffire. Il faut rapidement arrêter de gagner des tournois. Bien préparer 2011, c’est aussi simple qu’une demi-finale d’US Open perdue contre Djokovic après avoir raté deux balles de match. Gagner Doha n’est pas déconseillé : c’est en janvier, personne ne le joue et Santoro l’a gagné. Il ne fallait pourtant plus traîner. En Australie, Djokovic le balaie en trois sets en demi-finale et déjà les cinq doubles fautes du Serbe ne changent plus rien. Le travail de sape pour perdre sa qualité de retour apporte ses premiers fruits : dès Dubai, Federer ne prend qu’un break et six jeux à Djoko, qui ne s’emmerde pas plus d’1h12 avec Papy sur le court.

Fatigué de gagner, il lui laissera un set à Indian Wells, ce qui ne change finalement pas grand-chose au 6-3, 6-2 qui décide du match. C’est le moment de garder son sang-froid et Federer ne le fait pas : pour leurs retrouvailles à Miami, Nadal lui rappelle que réussir 4/5 aux balles de break, c’est mieux que 0/2. Et que 6-3, 6-2 c’est une branlée. La terre battue tombait à point nommé, comme ce lob trop court de Melzer que le nouveau Federer s’empressa de smasher dans le bas du filet, au tout début de son 0/7, toujours des balles de break. Au moins, quand Melzer a converti sa première balle de match, personne ne s’est étonné qu’une deuxième balle à 150km/h contraigne le maître à un revers chopé dans la bande.

Pendant ce temps-là, Forget trouve que Roger a toujours réponse à tout avec son talent. On peut dire pareil de Forget ?

Monte-Carlo, Gasquet : Le prince empoté de Monaco

Torcher Garcia-Lopez et mourir. Six ans après, Richard Gasquet est retombé en enfance.

Affronter Nadal sur le Rocher rappellera éternellement de bons souvenirs à Richard Gasquet. Des défaites évidemment, mais ce n’est pas tout. C’est ici qu’il battit Federer, c’est ici qu’il rencontra Agathe Roussel : il est des étapes obligatoire pour devenir un homme. Battre Nadal en est une autre et, c’est comme la retraite de Deblicker, ça finira bien par arriver.

Ce n’est pas arrivé hier, son début de carrière peut bien attendre encore un peu. Le temps où le Bittérois s’amusait avec ce jeune Espagnol pas très bon n’est pas encore revenu, pourtant Gasquet a tout dans son jeu pour le gêner. Quand Nadal pilonne le revers de Federer, il créé un traumatisme et une nouvelle maladie ; quand Nadal pilonne celui de Gasquet, il prend une balle aussi bombée dans la gueule. Quand l’Espagnol décide de viser le coup droit, c’est pareil. S’il laisse l’initiative, il fait l’essuie-glace puis prend un amorti ou un smash. Sur terre battue, ça ne lui arrive pas souvent. En fait, ça ne lui arrive jamais.

La vodka du diable

Pour que Nadal batte encore Gasquet, il a donc fallu s’y mettre à deux, comme à chaque fois. Nadal a joué à son meilleur niveau et Gasquet a continué ses conneries : un retour de service sur deux était trop court, 49% de première balle, des volées faciles ratées, la fatigue qui se pointe au deuxième set et un break redonné juste après un débreak. 6-2, 6-4 et Nadal qui souffle après la balle de match : le numéro 1 mondial demande pourtant toujours des troisièmes tours de moins de 1h aux organisateurs. Gasquet s’est contenté d’accrocher Nadal dans presque tous les jeux, de ne pas donner trop de fautes directes et de mettre le maître à trois mètres de la balle sur quelques revers croisés, rien de plus. Si un jour Gasquet trouve un entraîneur et arrête pour de bon ses conneries, il pourrait bien arriver ce que tout le monde pressent : il bat Nadal, voit débouler la presse et arrête le tennis parce qu’il déteste ça.

Pendant ce temps-là, Richard sait exactement où il en est : « Je suis loin mais pas tant que ça. » Ca devrait suffire pour un quart à Roland, Grosjean l’a bien fait et ça ne l’a pas empêché de coacher Ritchie.

L’Edito : Dans l’oeil de l’Enfoiré

Sylvain Marconnet n’en veut pas à Marc Lièvremont. Et ceux qui restent ?

Chabal ou pas, c’est toujours la même histoire avec les Enfoirés : c’est ambitieux, ça rapporte pas mal mais le spectacle finit toujours par faire chier. Marc Lièvremont, qui est toujours le frère de Thomas, a donc tranché dans le vif après un match scandaleux en Italie. Peut-être son meilleur en bleu, comment savoir. Pour Poitrenaud, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : il n’a même pas fait de connerie, il n’a pas joué du tout. Novès s’est senti obligé de le défendre et Jauzion avec lui. On ne gagne pas la H-Cup, même contre Biarritz, sans être un peu Maso.

La gigue des lampions

Le sado dans l’histoire, on ne sait pas encore si c’est Lyon ou Marseille. Une victoire à Sochaux avec Pjanic, une victoire à Rennes avec Lucho, il n’était pas possible d’être plus prêt que ça. On en reparle demain et jeudi.

Tsonga, Simon, Chardy, on n’en reparle ni demain, ni jeudi, ni même aujourd’hui. Les X-games à Tignes et sur les antennes de Canal ? Lamy Chappuis et les Fourcade peuvent effectivement l’avoir mauvaise. Surtout que Chantal Jouanno vise quatorze titres, mais à Londres. Une demi-finale de Lemaître, on comptabilise ça comme un titre ?

Pendant ce temps-là, « Evans se donne de l’air », titre L’Equipe.fr à propos de Tirreno-Adriatico. Thierry Bisounours en saute au plafond.

Coupe Davis : Chardy et la chocolaterie

Kavcic, Andreev, Tomic et Berdych n’avaient, eux non plus, rien vu venir. Ils ont une excuse : en face, c’était Jérémy Chardy.

Septembre 2009. A la surprise générale, c’est Gaël Monfils qui remporte le choc très indécis qui l’opposait à Jérémy Chardy. Le battu s’est étonné de jouer si mal, à moins que ça ne soit du score. Le gagnant un peu moins, obligé de préciser qu’il n’est quand même pas à 100%. Melzer aurait peut-être dû se méfier.

Tout avait commencé en 2008 par une victoire sur David Nalbandian, c’était à Roland Garros rétorquerait sûrement Jérôme Haenel face à son poster d’Agassi. Nalbandian, la proie qui ne trompe pas, l’un des joueurs les plus réguliers du circuit, incapable de tomber contre Malisse, Fish ou Almagro la même année. Depuis, Chardy est passé de la 100e place à la 30e, son entraîneur est fier, il y a de quoi. Son entraîneur de Coupe Davis l’a même cité. Chardy n’a qu’à choisir : nouveau Tsonga, Monfils, Gasquet ou Simon. Finalement Llodra ou Champion c’est pas mal aussi. Eviter les défaites contre les nuls et les victoires contre les forts, on appelle ça la constance.

En avant Stutt

Jérémy Chardy a effectivement confirmé sa réputation de tueur de champions. Ferrer, Haas, Baghdatis, Cilic, Acasuso, Kiefer, Hanescu, Youzhny, Robredo, la liste est longue et les Top 10 frémissent, il a déjà pris un set à Roddick et six jeux à Murray. Trois Français dans le Top 10, ça ne durera peut-être pas, mais les matches franco-français sont tellement compliqués. Bourré de confiance, Chardy s’est offert son premier titre et pas n’importe lequel : Stuttgart, son 250 séries, son magicien tête de série n°7 et son Roumain en finale. Petit indice, Nastase ne joue plus, d’ailleurs aurait-il joué un tournoi où Gilles Simon était favori ? Depuis, il y a eu Baghdatis, Davydenko, Verdasco et Baghdatis. C’est pas mal Baghdatis quand même ?

Un titre à Stuttgart, une finale à Johannesburg, si on compte bien ça fait deux troisième tours en Grand Chelem , deux huitièmes et un quart en Masters 1000. Mais on compte mal.

Coupe Davis : Mâcher du Guy mauve

Notre spécialiste comptait vous écrire la légende Melzer avant Autriche-France. Plus la peine, Simon et L’Equipe s’en sont chargés.

 

Monfils et Tsonga, blessés, ont été rejoints par Gasquet. Llodra redevenu leader de double, il ne restait donc plus que Simon pour expliquer quel genre d’homme de la situation est Forget.

Décembre 2010, Belgrade. Mickaël Llodra pleure, humilié. Troicki vient le réconforter, Forget aussi, les bourreaux sont sans pitié. Quelques jours plus tard, sa prolongation de contrat de 14 ans est signé par un ancien rugbyman de petite taille. Deux mois plus tard, Monfils a mal au poignet et Tsonga s’est enfermé chez le médecin. Gasquet, lui, a retrouvé son Nokia de Winston Salem au fond d’un sac, ça lui a rappelé qu’il a mal à l’épaule. « La blessure n’est pas diplomatique, il a vraiment mal » affirme Forget. C’est d’ailleurs dans le deuxième set que son physique l’a lâché contre Federer (6-2, 7-5).

La farce de Vienne

Du coup, il reste Simon de valide. Et heureux de revenir sur sa décision de ne plus revenir. « Qu’il ne me parle pas de mon jeu quand il est sur la chaise et moi sur le terrain. Ou alors qu’il passe plus de temps à regarder comment je gagne. » On a connu des joueurs plus amènes avec les stagiaires de Frédéric Viard, quand bien même ils ne seraient pas amis avec Noah. En même temps on ne la fait pas à Simon, qui cash aussi sa joie d’être un Mousquetaire de Canal. On ne le verra probablement pas dans l’épisode du dernier Melbourne, mais ils ont parlé.

Les Petits Nazes de Tarbes

Et Simon est là, tout est aplani, la méthode Forget suscite même des éloges : « J’arrive en sélection dans l’idée qu’il faut absolument se plier aux règles. Et qu’est ce que je vois ? Je vois que chacun arrive à l’heure qu’il veut. » La fameuse liberté qui a permis d’aller en finale avec cette génération exceptionnelle de Tops 30. Il faut juste leur donner confiance et apprendre à leur parler. « Quand tu entends toute l’année que le meilleur mec pour gagner tel ou tel point c’est pas toi, tu n’es pas préparé à jouer le simple d’une finale. » Llodra a fini par bien le comprendre.

Forget a retenu la leçon : « Sans la blessure de Richard, lui et Simon étaient tous les deux n°1 au départ de ce premier tour de Coupe Davis. » Il n’est plus cet indéfectible optimiste :  » Jérémy Chardy n’est pas mal sur terre battue. Il s’est imposé à Stuttgart il n’y a pas si longtemps (juillet 2009). »

L’Edito : Les Français sont des Vaulx

Pendant que Le Vestiaire goûte quelques congés bien mérités en période de soldes, une Grange reprend feu et c’est toute la campagne qui s’embrase grâce à la Coupe de France.

La magie de Dame Coupe de France n’est donc pas qu’une légèreté de journaliste de presse régionale. Comment expliquer sinon que l’OM va mieux depuis qu’il s’est débarrassé de la Coupe à Evian et que François Clerc n’était pas aussi heureux que ses victimes, dimanche soir, au Ray ? Si vous n’avez pas compris la vanne, contentez-vous de lire la presse espagnole, qui a trouvé un successeur à Higuain, le même que toutes les trois semaines. On se retrouve dans trois semaines. En Espagne comme ailleurs, c’est donc l’année où jamais pour les petits, manque de bol c’est du foot. Sinon, l’Open d’Australie serait truffé de Français, peut-être même qu’il y en aurait encore pendant le week-end des huitièmes de finale.

Hache Cup

L’avenir finira bien par sourire puisque le petit Mozart est redevenu le leader du tennis français, tout le monde n’ayant pas eu le mérite de perdre contre Berdych. Et pourtant même Guy le friqué a déjà connu la deuxième semaine à Melbourne, ça doit pas être plus compliqué que d’aligner Llodra contre Troicki alors qu’on a battu Djokovic deux semaines avant et d’aligner Simon contre Djokovic alors qu’on met tout le temps des branlées à Troicki. Le tout en reconnaissant qu’on a fait une connerie, mais foutre en l’air la carrière de cinq  joueurs ça ne vaut cas de rupture de contrat même quand il y en a eu sept avant.

Mais tout le monde n’a pas eu la chance de tomber sur des Français entraînés ou non par Guy Forget. Ou plutôt si, mais c’est dans un sport où les autres nationalités ne sont pas représentées. Sinon il faut croire que l’Irlande, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Angleterre ont aussi prévu de réussir une belle Coupe du monde. Les deux quarts seront d’ailleurs joués en Espagne, quand on tient son public on ne le lâche pas.

Il y a aussi du hand, mais le Mondial est encore reporté à dimanche prochain et le Tour de France à jamais.

Federer 2010 : Le Coutelot suisse

Le tennis contre un mur six ans de suite c’est lassant à la longue. Mais regarder le mur jouer tout seul, c’est encore plus chiant.

Une carrière peut-elle s’achever un soir de janvier 2010 sur les larmes de Murray ? Aussi grisant soit-il, cet accomplissement n’en est pas un quand on n’a pas encore 30 ans. Pour trois raisons. La première, elle implique que Soderling puisse gagner pour la première fois en 50 confrontations et rompre une série de 50 demi-finales consécutives en Grand Chelem lors d’un banal lundi parisien.

La deuxième, elle implique que Berdych passe pour un nouveau spécialiste d’herbe, futur maître de Wimbledon, en tout cas jusqu’à la branlée en finale contre Nadal. On n’en arrive pas là sans dommage collatéral, comme une défaite à Halle quelques jours plus tôt contre Leyton Hewitt, qui était numéro un mondial quand la place de numéro un mondial n’existait pas, ou plus vraiment, c’était en 2001.

Bâle à papa

La troisième raison n’est que la conséquence des deux premières : Murray a finalement de beaux jours devant lui malgré les larmes et la défiance maternelle. On en revient donc au problème initial. Federer pensait pouvoir s’en aller tranquillement, mais il ne peut décemment pas abandonner l’ATP aux seul bon vouloir des genoux de Nadal. Trop dangereux.

Ca l’avait suffisamment gonflé de voir Ferrero numéro 1 en 2003, il connaît bien la marche à suivre. Depuis, il y a eu quelques branlées dans les deux sens contre le même Ecossais, ça prend un peu de temps à remettre en route mais de toute façon les Masters 1000 ça compte pour du beurre. Quand Federer va se rendre compte que les trois dernières finales de Grand Chelem se sont jouées sans lui, il va peut-être même reprendre le tennis.

Pendant ce temps-là, Nadal a l’air en forme et Federer tourne des pubs avec lui. C’est reparti ?

Coupe Davis : S’embraser sous le Guy

Forget avait décidé de ne pas compter sur Llodra. Comme prévu, il n’a pas pu compter sur Llodra.

Samedi soir la Serbie et ses deux sets d’avance en double pensaient bien être les Français de cette finale et Obradovic se prenait pour Forget. Il est vrai que se passer de Djokovic pour le double, c’était pas mal. Mais les Français restent les Français et Forget reste Forget, faut pas le provoquer sur son terrain. Être capitaine de Coupe Davis, c’est influer sur le cours d’un match, notamment sur le mental et la stratégie. C’est même la spécificité de la Coupe Davis. Forget-Obradovic était donc la finale rêvée et comme dans toute finale, il faut attendre le dernier jour pour savoir qui est le maître. Quelques éliminations au premier tour, des branlées mémorables, un relationnel à la carte, un seul titre, Forget n’avait pas encore assez prouvé pour justifier que onze ans c’est déjà pas mal. Il visait plus haut, pour prouver enfin que Mathieu à Bercy n’était pas un coup de chance.

La gloire de Monfils

Cette fois, Mathieu s’appelle Llodra. Il est le joueur le plus en forme, il vient de battre Djokovic en indoor et si la France est en finale c’est grâce à lui. Forget ne peut pas s’en passer. Il va faire mieux : s’en passer. L’objectif est simple, reposer Llodra et fatiguer Djokovic. Pari gagné : Llodra est brisé sans jouer un seul point et Simon pousse le numéro trois mondial jusqu’au troisième set. Le plan aurait pu être parfait si Obradovic n’avait pas eu lui aussi de bonnes idées comme aligner Tipsarevic plutôt que Troicki, auteur d’une fin de saison énorme, en simple, si Zimonjic n’avait pas 50 ans et deux sets d’autonomie et si Clément n’était pas le seul grand joueur de la bande. 2-1 pour la France après le double, il faut agir.

Monfils a toutes les chances de prendre une taule contre Djokovic s’il fournit le même match que d’habitude dans les grands rendez-vous. Mais là, c’est la Coupe Davis, Forget saura trouver les mots. Après Soderling en finale à Bercy, Gaël avait compris tout seul qu’il ne fallait pas passer son temps à défendre et être solide au service. Forget sera là pour le lui rappeler au passage. Cette fois c’est une finale, Monfils passe son temps à défendre et chie ses jeux de service : « Guy m’a proposé plusieurs stratégies. » La bonne aurait suffi.

Paul-Henri Llodra

Llodra comprend rapidement qu’il va falloir jouer. A peine entamé par ses merdes de la veille, il a la bonne surprise de découvrir Troicki, son compagnon d’infortune. « On ne va pas trahir de secret, Tipsarevic va jouer. » Au dernières nouvelles, Chamoulaud ne serait pas recherché par Interpol. 6-2 au premier set, Llodra aimerait tellement s’appeler Simon. La suit,e c’est le chef d’œuvre du capitaine. Mika, qui ne sait plus en quoi consiste son jeu et reste bloqué comme la veille à 20% de premières balles, Chamoulaud qui trouve Troicki injouable comme Youzhny et De Bakker avant lui. Boetsch n’avait, lui, pas attendu la fin du simple précédent pour  rappeler que si Llodra perdait ce n’était pas grave tellement il a apporté à l’équipe. Et pour finir, les larmes du champion, qui savoure le pire moment de sa carrière.

Finalement, tout le monde était au courant depuis longtemps, même Forget, qui a servi ses habituelles conneries d’après défaite. Le groupe prometteur en construction, la supériorité de l’adversaire et ses choix assumés. Ça servait à quoi de jouer la finale ?

Coupe Davis : Bercy et à jamais

pilonid

Mickaël Llodra est devenu le meilleur joueur français : est-ce aussi scandaleux que ça en a l’air ?

Un an après novembre 2009, voici venu novembre 2010 : l’heure du bilan. Le croirez-vous ? Il n’y a pas le moindre Français qualifié pour le Masters. Les mauvaises langues diraient que ça veut dire que les Français n’ont fait que de la merde cette saison, c’est-à-dire pire que l’année dernière, pire que l’année d’avant et que celle d’avant encore. Les mauvaises langues, un poil vulgaires, pourraient ajouter que les observateurs ne racontent que des conneries en faisant croire depuis trois ans que le tennis tricolore se porte bien. Pour un peu, cette saison serait la plus mauvaise de l’histoire du tennis bleu et pas seulement parce que Mickaël Llodra passe pour un bon joueur qui a emmené son équipe en finale de la Coupe Davis. Même Grosjean fait désormais figure de légende. Clément n’en est pas loin.

Mais il y a eu la saison 1991, celle de Forget, et du coup personne n’est humilié. Et oui, à l’époque, la meilleure saison du meilleur joueur c’était faire deux quarts de finale en Grand Chelem. Pourtant, en 2008, la paire Gasquet-Tsonga représentait la meilleure paire jamais alignée. Pourtant, Tsonga devait gagner Roland-Garros. Pourtant Gasquet serait le premier Français à gagner un Grand Chelem. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire trouvait cela contradictoire, voire incohérent, voire tout simplement ridicule. Mais nous n’avions aucun mérite, quatre malades ne pouvaient pas succéder à Pioline.

Monfils, ce héros

Le douzième joueur mondial n’est apparemment pas dans les huit, mais peut-être est-il victime d’une erreur informatique. Il a disputé vingt tournois cette saison contre vingt l’année dernière. La progression physique est intéressante. Il a remporté un tournoi et fait trois finales, dont une en Masters 1.000, mais désolé, c’est Bercy. En Grand Chelem, c’est son quart à l’US Open, écrasé par Djoko, mais désolé il y avait Gasquet, Tipsarevic, Andreev et Kendrick dans son tableau. Il fait donc la même saison qu’en 2008 et 2009, et donc comme nous le disions l’année dernière, il ne fera jamais mieux et n’est pas le nouveau Noah. Ou alors il n’écoutera plus de rap et  arrêtera de gagner le tournoi de Metz, cette fois c’est Montpellier. Ajoutons-y Sopot 2005, en treize finales le compte y est : vivement Belgrade. Mais de qui parle-t-on ?

Simon physique n’impressionne pas

L’année dernière, il était trop gentil et trop fragile. Il a décidé d’arrêter d’être trop gentil en prenant Metz à Monfils, mais il n’a pas arrêté d’être trop fragile. Il est 42e.

Tsonga-gne toujours pas plus

Toujours le seul à pouvoir espérer devenir un Top 5, mais toujours aucune trace d’une autre finale en Grand Chelem. Pourquoi Le Vestiaire avait-il plombé l’ambiance après l’Australie 2008 ? Federer en Australie, d’accord, son corps à Roland, d’accord, mais Murray à Wimbledon, quand même, ça passe moins. Et l’US Open ? Conclusion : quand ses genoux, ses coudes et son dos le laissent tranquille il prend des taules contre meilleur que lui. Il fait la même saison depuis trois ans, tiens donc.

Gasquet pasa

On ne parlera pas de PHM, blessé à la Gasquette depuis décembre 2002 après sa fracture du Bercy, ni de Llodra qui bénéficie de l’incroyable nullité de ses compatriotes.

L’Edito : Nenê chéri

Pendant que Franck Cammas fait la course en tête de tous les JT sport, il y a aussi du sport.

Qu’est-ce qu’un vrai classico ? Un choc pour le titre avec des buts, du suspense, de l’ambiance, de grands attaquants de Ligue 1 ou plutôt un match de merde assorti de trois buts offerts par des défenses suffisamment bonnes pour laisser Hoarau et Erding sortir du trou ? Quand on réunit les deux, pourquoi s’en priver, Nêne est certainement le meilleur joueur du championnat, Brest est toujours leader ce matin après douze journées. Attention quand même, 1,75 points de moyenne ça ne laisse que 8 points d’avance sur la zone rouge.

Benzema, lui, continue d’être le meilleur passeur du Real, même Higuain « el discreto« , comme aime le surnommer Santiago Siguero, va finir par réclamer sa titularisation. Lequel va sortir l’autre du Kaka ? De Boulogne au Grand Palais, il n’y a qu’un pas, comme pas champion. Trois jours sans médaille, Grumier en argent, il a fallu attendre Maureen Nisima pour rappeler que l’escrime est un sport français, comme Le Vestiaire a tenté de vous le faire croire ce week-end. Laura Flessel s’est retournée dans sa tombe, elle s’est enterrée pas très loin.

Mahut bohu

A Bercy aussi, les Français ont la cote. La sélection pour la Coupe Davis hante les esprits, même Frédéric Viard entend la voix de Forget à chaque fois qu’il commente un match. Gasquet-Mahut, Mahut-Gasquet, on ne sait plus lequel est Mozart mais justement, les commentaires de Forget sont assez éclairants pour savoir que Mahut, c’est celui dont il n’a rien à foutre. « On sent que Nicolas a fait des fautes dans les moments importants. Richard, c’est solide. » A bien y regarder, aucun des deux ne voulait vraiment la victoire, mais finalement Mozart reste Mozart dans le tie break de la troisième manche.

Pendant ce temps-là, Noah multiplie les double double et notre pigiste gratuit n’en pipe mot. Les quoi ?

US Open, Gasquet : Flushing mes doses

« Mon seul souci, dans le match contre Gaël, est de bien jouer et de me faire plaisir. » Huitième de finale, c’est déjà pas mal.

Battre Davydenko peut parfois provoquer plus de dégâts que prévu. Un top ten, si tôt, si vite, Richard n’avait pas anticipé, il n’était pas prêt. Il devait juste battre Greul et s’en aller, avec le plaisir d’avoir progressé d’un tour à l’US Open cette année. Que Davydenko ne passe plus un tour depuis six mois n’était qu’un détail. Richard a grandi plus vite que prévu, le rendez-vous chez le pédiatre est pris, il ira en voiture. Le lendemain de ses cinq ans, papa avait insisté pour qu’il y aille en courant : « Huit kilomètres, ça ne peut que te faire du bien toi qui veut être un champion. » C’est comme les putes à Miami quelques années plus tard, ça endurcit.

Des coups gagnants, moins de fautes, des points importants bien gérés, Richard confirme, enfin peut-être, à vrai dire le docteur de la tête utilise souvent des mots compliqués : « C’est très dur. On me l’a souvent dit que j’allais être plus fort dans la tête. Cela m’a filé un gros coup et cela ne m’a pas fait tant de bien que ça. C’est dur de trouver du positif avec ça. Mais je suis fort dans la tête de rejouer tout simplement. » Le passé est le passé. Richard regarde vers l’avenir :« J’étais 90e à un moment, c’était difficile ». Aujourd’hui, le nouveau Ritchie pense uniquement à prendre du plaisir. Et à retrouver l’atmosphère des grands matches, d’ailleurs un 8e contre Monfils c’était parfait, « je n’ai aucune pression particulière ». Il faudra quand même apprendre à la gérer quand il passera sur le curcuit pro. « Le tennis est quelque chose d’important mais les amis priment aussi. » No zob in job Richard.

US open bar

L’US Open aura donc duré jusqu’en huitième contre Monfils, avec les fautes habituelles du duel entre Français qui ne changent rien : Gasquet a retrouvé son niveau. Du coup Markus a sauté. C’est ça de réaliser la meilleure saison de sa carrière depuis 5 ans, on fait le grand ménage. La prochaine fois, Verdasco se gardera de prendre une taule en finale de Nice, et Youznhy, Berdych, Murray et Monfils de le battre en Grand Chelem. Battre des bons, perdre contre des bons, c’est à vous dégoûter d’avoir un entraîneur compétent : « Je peux faire un peu mieux en attaque sur la qualité de mes frappes, mon service peut également être meilleur, plus de premières balles, des erreurs sur les premiers points à gommer, et je dois aussi mieux volleyer. Ce sont toutes ces erreurs bêtes qu’il faut effacer. C’est un peu de concentration. » Avec tout ça, s’il ne revient pas dans le top 20, c’est à devenir débile profond. « J’ai connu pire qu’une défaite en 8e de finale ici donc je relativise, mais cela reste une déception. » Résilience et cohérence font toujours bon ménage, aussi « je repars d’ici avec pas mal de confiance pour la suite, je retourne vers la 30e place mondiale, je suis assez content ». Deblicker aussi, comme quoi il y a pas que les kinés qui manipulent.

Pendant ce temps-là, le nouveau Gianni Mina a tenté la tactique dite du 15/4 en quarts de Grand Chelem. Mais Djokovic ne s’est pas laissé surprendre.

L’Edito : Gelabale en pleine gueule

Le spécialiste pentathlon moderne du Vestiaire l’avait senti : Amélie Cazé est une athlète d’exception. Pour ne pas être en infraction avec le code mondial du journalisme, on n’en parlera donc pas plus.

A quelques jours du retour de la NBA et donc de son spécialiste handball, Le Vestiaire se remémore Limoges-Trévise 1993. Le basket existait encore en tant que sport, malgré Stéphane Ostrowski. Depuis, Nando de Colo joue meneur de jeu. Le football aussi se faisait une place au soleil. On n’était pas encore obligé de voir la défense du Real lever la Coupe du monde. Guillaume Hoarau ne déclarait pas : « J‘ai vécu une expérience délicate » puisqu’il n’aurait pas été sélectionné. La Ligue des champions s’ouvre bientôt et Higuain rend toujours quinze ou seize kilos à Raul et un peu de talent.

Cazé les cou….s

Le tennis n’était pas encore systématiquement programmé pour faire gagner Murray. Il ne l’est pas vraiment davantage, quoique : un huitième de finale n’est pas si mal payé pour si peu d’attaques de revers. Il y en a eu quelques-unes, mais l’ATP précise que en dehors du court, ça ne compte pas. On entend aussi que la France possède la meilleure équipe de Coupe Davis de son histoire. Clément promène toujours sa finale de Grand Chelem, mais plus personne ne l’écoute. Et le dopage ne tuait pas encore, à part Casartelli. Cette vanne n’est pas la plus drôle, mais c’est la plus sérieuse, la plus grave, la plus profonde. On dirait du Guy Carlier.